Au cinéma : Le premier amour, par Guilhem de Tarlé
A l'affiche : Le Premier Amour, Un film français de Marcel Pagnol, avec Luis Mariano et Louis Jouvet, en 1946 ; avec Pierre Fresnay et Jacqueline Bouvier, en 1947 ; avec Alain Cuny et Gérard Philippe, à nouveau en 1947 ; mais aussi un film américain de William Wyler, ami de Marcel Pagnol, en 1969.
Eh bien, non ! Ce film n’a finalement jamais été produit et nous ne pouvons le voir ni en salle, ni en vidéo… seulement lire le scénario en livre de poche…
« Tu vois que je ne suis pas morte. Il y avait un grand arbre ; il s’est battu contre le Feu, et il avait perdu. Il était couché par terre, et le Feu avait laissé des abeilles rouges qui le mangeaient. Je me suis approchée parce que c’était joli… ».
C’était naguère, au temps jadis, avant la Civilisation. La Tribu était composée d’individus, des hommes d’un côté, des femmes de l’autre… Au printemps, on faisait courir les filles, et les hommes les poursuivaient. Cette « société » - si l’on peut dire – était soumise à la Loi. Les femmes élevaient les enfants et les hommes pêchaient et chassaient des mammouths et autres bêtes sauvages et énormes. Un seul animal était plus fort que la Tribu et l’on ne se battait pas contre lui : le Feu. Heureusement « le Feu a peur de l’eau, et la rivière nous défend ».
Le scénario raconte une « course du Printemps » et une Fille Blonde qui ne veut pas courir, la protection que « l’Homme pâle » lui apporte, l’exil de ce premier couple qui transgresse la Loi, la naissance d’un enfant et, contre le grand froid, la nécessité de le chauffer. C’est alors avec son instinct, son intelligence et sa volonté de mère, que la Femme « apprivoise » le Feu.
Marcel Pagnol nous dépeint ainsi la naissance de la civilisation avec l’homme protecteur, la Femme, l’amour, la naissance d’un enfant, et le Feu.
Souhaitons qu’un cinéaste retrouve la flamme suffisante pour réaliser ce long-métrage.
C’est mieux que Les Feux de l’amour, et c’est évidemment à lire, dans l’attente de la fête de la Nativité, devant la crèche, auprès du feu.