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Feuilleton : Chateaubriand, "l'enchanteur" royaliste... (56)

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Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : 1848 : Publication des Mémoires d'Outre-Tombe...

1848 : Publication des Mémoires d'Outre-Tombe...

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Leur rédaction se sera étendue sur près de quarante ans et, selon le souhait de l'auteur, elles ne seront publiées qu'après sa mort, le 8 juillet de la même année.

Jean d'Ormesson, grand admirateur de Chateaubriand, les évoque ainsi dans "Mon dernier rêve sera pour vous" (Le livre de poche, page 290) :


"...Peut-être est-il temps de dire ici, avec les mots les plus simples, que les Mémoires d'Outre-Tombe constituent un des cinq ou six monuments majeurs de la littérature française. Si notre langue est ce qu'elle est, les Mémoires d'Outre-Tombe y sont pour quelque chose.

Ils se situent quelque part, en beaucoup plus amusant, entre l'Iliade et l'Odyssée, la Divine Comédie, Don Quichotte de la Manche, Le Paradis perdu, Les Souffrances du jeune Werther et Guerre et Paix de Tolstoï.

Dans la prodigieuse lignée qui va de la Chanson de Roland, des quatre grands chroniqueurs, de Rabelais et Montaigne jusqu'à Hugo, Balzac et Proust, en passant par Saint Simon et Jean-Jacques Rousseau, Chateaubriand tient sa place d'abord parce qu'il a écrit les Mémoires d'Outre-Tombe..."

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De Napoléon et Louis XVIII sur Chateaubriand (cité par Jean d'Ormesson, Mon dernier rêve sera pour vous, Le livre de poche, pages 276/277) :


"...Sur un point au moins, Louis XVIII partageait les idées de Napoléon : il avait une piètre opinion des capacités politiques de Chateaubriand.
"Il y a des hommes qui se croient aptes à tout parce qu'ils ont une qualité ou un talent, disait l'Empereur à Metternich. Au nombre de ces hommes se trouve Chateaubriand, qui fait de l'opposition parce que je ne veux pas l'employer (1). Cet homme est un raisonneur dans le vide, mais doué d'une grande force de dialectique. S'il voulait user de son talent dans la ligne qu'on lui désignerait, il pourrait être utile. Mais il ne s'y prêterait pas, et il n'est, dès lors, bon à rien. Aussi ne faut-il pas l'employer. Il s'est offert vingt fois à moi: mais comme c'était pour me faire plier à son imagination, qui toujours le conduit à faux, et non pour m'obéir, je me suis refusé à ses services, c'est-à-dire à le servir."
Et Louis XVIII, avec moins de force et de subtilité, mais avec la même méfiance pour des défauts qui ne sont peut-être que des vertus : "Donnez-vous garde d'admettre jamais un poète dans vos affaires; il perdra tout. Ces gens-là ne sont bons à rien."
Entre la littérature et le pouvoir, chacun voulant soumettre l'autre à ses exigences opposées, le malentendu est définitif et congénital..."


(1) Chateaubriand était bel et bien "employé" par l'Empereur - mais au service de la France, dans la diplomatie - lorsqu'il démissionna, avec panache, révulsé par l'assassinat du duc d'Enghien...
Par ailleurs, on peut rappeler ce mot de Louis XVIII sur Chateaubriand : "Qu'il est grand, quand il ne se met pas devant lui !..."

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