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Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (63)

 

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

 

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Aujourd'hui : Jardin, maison : Charles ne reviendra plus...

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Maurras compose ce poème ("Où suis-je ?") début févier 1945 : il vient d'arriver à la prison de Riom, quelques jours après sa condamnation.
Il ne reverra plus jamais ni Martigues ("mon Martigues plus beau que tout"), ni sa maison ("ma vieille maison que nul âge ne ride"), ni son jardin ("ô jardin de Ferrières, qui fleurira sur mon sommeil)...
"Partout où je vais, vous êtes" dit le poète espagnol Antonio Machado à ses champs de Soria et à leurs chênes, eux qu'il aimait tant, lorsque la vie le sépara de cette ville et de ses champs qu'il chérissait.
Maurras apostrophe son jardin, ses arbres, sa maison de la même manière : "Est-il besoin de vous revoir ?... Je suis vous !"




"Ce petit coin me rit de toutes les lumières
De son magnifique soleil ;
Ô mon Île natale, ô jardin de Ferrières,
Qui fleurira sur mon sommeil,

C’est peu de vous crier que mon cœur vous possède,
Mon Martigues plus beau que tout,
De la conque de Fos aux Frères de la Mède,
Laissez-moi chanter : Je suis Vous !

Mes cinq arpents de fruits, de fleurs, d’herbes arides,
De pins dorés, de cyprès noirs,
Et ma vieille maison que nul âge ne ride,
Est-il besoin de vous revoir ?

Que l’agave, métèque aux écorces barbares,
Dise à sa fleur qui le tuera
D’arborer notre deuil tant qu’une grille avare
De ses barreaux nous couvrira !

Mais vous, mes oliviers, vous, mon myrte fidèle,
Vous, mes roses, n’en faîtes rien ;
Je n’ai jamais quitté nos terres maternelles,
Frères, Sœurs, vous le savez bien !

Vous vous le murmurez au secret de vos branches,
Nous sommes nés du même sang,
Et ma sève est la vôtre et nos veines épanchent,
Dans un tumulte éblouissant,

La forme et la couleur que, pareillement belles,
Fomenta le plus beau des dieux;
Quand, surgeons d’Athéna, de Cypris, de Cybèle,
Il vous nourrit des mêmes feux

Dont il brûla mon cœur et qui m’emportent l’âme
Pour la ravir de ciel en ciel,
Partout où retentit sur un verdict infâme
Le grand rire de l’Immortel."



Ce poème fut récité par Jean Piat lors du colloque tenu à l’Institut en 2002 pour le cinquantenaire de la mort de Maurras.

 

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