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À la découverte du fonds lafautearousseau (20) : 1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger...

lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 22 Albums, 47 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

Aujourd'hui : 1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger...

(tiré de notre Éphéméride du 14 juin)

(retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

Á la découverte du "Fonds lafautearousseau")

 

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1830 : Les troupes françaises débarquent sur la plage de Sidi Ferruch, à 25 kilomètres d'Alger

 

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L'immense espace géographique - qui ne s'appelait pas encore "l'Algérie", mot inventé par la France en 1839 (voir l'Éphéméride du 14 octobre)... - est alors sous la souveraineté nominale de l'Empire Ottoman, et donc du sultan d'Istanbul, mais dans les faits le dey d'Alger est dans une situation de quasi-indépendance.

L'affaire du coup d'éventail au consul de France, qui expliquerait pourquoi Charles X envoya une expédition en 1830, n'est, en réalité, qu'une anecdote, ou un prétexte; elle ne doit pas faire oublier les véritables raisons profondes qui poussèrent à cette expédition :

1. La première est la persistance et la malfaisance de la piraterie barbaresque.

Pendant plusieurs siècles, l'insécurité des personnes et du commerce en Méditerranée fut une plaie pour les activités économiques et la tranquillité des pays du Nord de l'ancienne Mare Nostrum; et les représentants des intérêts maritimes harcelaient les gouvernements de leurs pays respectifs afin que ceux-ci fassent régner l'ordre. La tentative la plus sérieuse fut celle de Charles Quint qui tenta, mais sans réel succès, de prendre pied en Afrique du Nord, pour faire cesser le brigandage.

En 1198, avec l'accord du pape Innocent III, Jean de Matha (ci dessous) avait créé l'Ordre des Trinitaires (Ordre de la Très Sainte Trinité et de la Rédemption des Captifs), dont le but était de racheter les esclaves captifs des musulmans sur les côtes méditerranéennes, régulièrement razziées par les sarrasins, les bateaux quant à eux étant souvent capturés en mer pour fournir une main d'oeuvre à bas prix aux pays que l'on appelait alors de la barbarie (voir l'Éphéméride du 17 décembre). 

La Méditerranée fut, ainsi, jusqu'au début du XIXème et à la conquête de l'Algérie par la France, une mer dangereuse : en 1789, l'Ordre avait racheté 600.000 prisonniers, esclaves des barbaresques (le plus célèbre d'entre eux étant Cervantès, resté cinq ans dans les geôles d'Alger)...

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trinitairesdefrance.free.fr/  

 

 

2. La deuxième raison est à chercher dans les problèmes intérieurs de la France elle-même.

Épuisée par les désordres révolutionnaires et par l'aventure napoléonienne, les puissances voisines - qui l'avaient vaincu en 1814 et 1815 - lui interdisaient de poursuivre vers le Rhin sa marche séculaire vers l'agrandissement, par la réunion successive de territoires lui permettant d'atteindre ses frontières naturelles.

Chateaubriand, alors ministre, poussa d'abord à une première intervention extérieure en Espagne - les "cent mille fils de Saint Louis" - pour appuyer Ferdinand VII contre les Libéraux. Comme elle n'inquiétait pas les puissances de l'Europe, et qu'elle allait même dans le sens et les vues de la Sainte Alliance, "on" nous laissa faire.

L'intervention en Afrique du Nord permettait de faire coup double : puisqu'il était impossible à la France de faire quoi que ce soit sur le territoire européen, en terme d'accroissement territorial, l'expédition permettait de contenter les acteurs économiques sur un dossier déjà ancien, mais jamais réglé, et de servir en quelque sorte d'exutoire à ceux qui rêvaient encore de gloire et de conquêtes...    

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L'Amiral Duperré, commandant de la flotte, relate les faits :

"En sautant à terre les premiers, deux marins, emportés par leur courage, s'élancent vers le fort, et y arborent le pavillon du Roi : ce sont les nommés Sion, chef de grande hune de la frégate "La Thétis", et le nommé Brunon, matelot de première classe de la "Surveillante". 

L'armée y installa le premier télégraphe "Chappe". Au point du jour, on a débarqué la première division, les autres ont suivi et on a emporté de front les batteries ennemies. Les jours suivants, nous avons été tourmentés par des escarmouches jusqu'à ce que nous nous soyons emparés du camp de l'agha des Janissaires avec tout ce qu'il contenait..."

 

Après le bombardement du Fort l'Empereur par l'artillerie française, le bey capitula et l'armée occupa Alger (voir l'Éphéméride du 5 juillet). Dans un ordre du jour le 5 juillet 1830, le général de Bourmont déclara :

"Vingt-trois jours ont suffi pour la destruction d'un État dont l'existence fatiguait l'Europe depuis trois siècles".

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Guy Victor Duperré fut nommé le 5 février 1830, par le roi Charles X, commandant de la flotte sous les ordres du comte de Bourmont, commandant en chef le corps expéditionnaire contre la régence d'Alger.

Cette flotte comportait 103 bâtiments de guerre, 572 navires de commerce transportant 35 000 soldats, 3 800 chevaux et 91 pièces d'artillerie.
En récompense, il fut fait pair de France le 16 juillet 1830.

 

 

Sur les motifs profonds et lointains de "l'expédition d'Alger", on pourra lire également, avec profit, ce commentaire envoyé à lafautearousseau par un de ses lecteurs...

 

 • Et, dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir la photo "Conquête de l'Algérie (I)" et les deux suivantes...

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