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Dans notre Éphéméride de ce jour : de la destruction des cloches par la Révolution à la restitution du "Grand solennel", en 2013...

Le clocheton sans cloche de la chapelle Saint Hernot, dans la presqu'île de Crozon... 

 

 

1793 : La Convention ordonne de fondre les cloches...

 

Dans son décret n° 1256, du 23 juillet 1793, la Convention ordonne que les cloches des églises et chapelles de France soient déposées pour être fondues et puissent servir à la confection des canons; elle  décrète que "chaque commune a la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge" : ce sera la "cloche civique". Cent mille cloches vont disparaître dans la tourmente. Et Napoléon, pour les besoins de son immense armée, ne fera qu'amplifier le processus...

Seules quelques cloches en réchappèrent :

celle de Lignières (Cher), fondue à Orléans pendant la révolution, en 1790, porte la mention "Vive la nation, vive le Roi" et des fleurs de lys;

celle de Quintat (Haute-Savoie) porte la mention "Si je survis à la Terreur c’est pour annoncer le bonheur"...

celle de St Hernot, datée de 1703, et la plus ancienne de la presqu'île de Crozon encore existante; celle de l'église de Landévennec, "Marie-Anne", la grande cloche de Landévennec, date aussi de 1703... 

et, comme la vie paysanne se serait trouvée perturbée, en l'absence de repères sonores rythmant la journée, la plupart des cloches des campaniles, dans les petites villes et villages, ont pu être conservées...

 

Le véritable repeuplement des clochers ne se fit cependant que sous le Second Empire et la IIIème République.

 

I : l'exemple de Callac (Bretagne, document ci-dessous) :

 "Au nom de la République, je requiers la Municipalité de Callac de mettre à exécution le décret du 23 juillet 1793 (vieux stile) qui porte qu'il ne sera laissé qu'une cloche dans chaque paroisse, que les autres seront descendues pour être fondues en canon; de plus qu'il ne soit laissé en aucun endroit des armes qui puissent encore rappeler le souvenir de l'orgueil des despotes. 
Signé : François Marbaud, agent national pour le District de Rostrenen.

À Callac le 16 nivôse de l'An 2 (5 janvier 1794)  de la République, Une et Indivisible."

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II : l'exemple de Notre-Dame de Paris : À  Notre-Dame, toutes les cloches furent fondues, à l'exception du bourdon Emmanuel : "Emmanuel" avait succédé à la cloche "Jacqueline", qui avait été fondue en 1400, et avait été coulé en 1685 par plusieurs fondeurs lorrains pour la remplacer. Le parrainage fut assuré par Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, c'est pourquoi la cloche porte également le prénom "Marie-Thérèse".

"Emmanuel" se trouvant dans la tour sud, on installa, lors des restaurations du XIXème siècle, quatre cloches benjamines dans la tour nord.

 

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"Emmanuel" pèse 13 tonnes, son battant 500 kilos; Le diamètre à la base de la cloche est de 2 m 62.

Il a été installé en 1686 en remplacement de l'ancien bourdon Jacqueline
Le bourdon sonne en fa dièse ainsi qu'en atteste ce récit d'Ernest Laut, extrait du Petit Journal Illustré du 19 avril 1908. 

 

À partir de 2011, le projet se fit jour de recréer l’ensemble en place en 1686, lors de la bénédiction du bourdon. En effet, l’ensemble de quatre cloches, placé en 1856, n’était pas accordé par rapport à Emmanuel, et donnait une sonnerie peu harmonieuse de par la piètre qualité du métal. Le projet était donc d'en revenir à la disposition existante jusqu’en 1792, afin de retrouver le paysage sonore de la fin du XVIIIème siècle.

Il faudra attendre 2013 pour voir le projet réalisé…

 

Écouter : les sons qu'ont entendu Louis XIV, Louis XV, Louis XVI (et quelques autres !...) restitués numériquement (site de la cathédrale Notre-Dame de Paris) :

 

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