Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Sous le ciel d'Alice.
Art et Essai : Sous le ciel d’Alice, un film français de Chloé Mazlo, avec Alba Rohrwacher et Wajdi Mouawad (Alice et son mari Joseph).
Sous le ciel d’Alice : Enfin, un très bon film !
Mes pareils à deux fois ne se font point connaître
Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître.
Sous le ciel d’Alice… Chloé Mazlo pourrait s’approprier le Cid avec son premier long-métrage qui est le premier très bon film de l’année… et peut-être le seul car je suis décidé à ne pas me soumettre au laisser-passer prétendument « sanitaire ».
Sous le ciel d’Alice, c’est en quelque sorte le « pays des merveilles »… on pense à la Phénicie, le pays de l’alphabet, avec Byblos, Sidon et Tyr.
Alice s’est enracinée et a aimé ce Liban d’avant 1975, le pays du Cèdre, le paradis de la cohabitation pacifique des musulmans et des chrétiens … C’est d’abord ce côté féérique que la réalisatrice a plaisamment rendu en insérant dans son travail du cinéma d’animation.
Mais du jour au lendemain, un pays peut basculer, une civilisation disparaître – comme disait Paul Valéry -, une société s’effondrer, un peuple se diviser et la partition s’installer, entre Beyrouth-est et Beyrouth-ouest, dans l’enfer de la guerre civile.
Au grand dam d’Alice – « si tout le monde s’en va ! »-, sa fille a fui, comme 300 000 Libanais qui ont émigré pour des jours meilleurs.
La raison est d’abord démographique à la suite d’une croissance de la population musulmane qui ne supporte plus une répartition des pouvoirs entre les différentes communautés, datant de 1943 – le « pacte national » -.
Hollande, en son temps, avait évoqué la « partition » sur notre propre territoire, et on partage pendant la projection, on fait nôtre, le désespoir, l’angoisse et la révolte d’Alice.
Mais on sent bien aussi que le changement de monde pourrait ne pas être celui auquel on pense quand, depuis bientôt un an et demi, un peuple se soumet à des décisions, chaque jour plus liberticides.
Avec Alice qui a fini par regagner sa Suisse natale, on a envie de reprendre, les larmes aux yeux, la chanson de Jean-Pax Mefret :
« Je viens d’un pays qui n’existe plus,
Je viens d’un paradis perdu ».
PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 500 autres sur mon blog Je ciné mate.
Pour mémoire : palmarès des films vus au cinéma en 2020 et 2021
Titre |
Réalisateur |
appréciation |
genre |
nationalité |
Date de sortie |
Dark Waters |
Todd Haynes |
Je recommande |
Biopic, drame |
américain |
Février 2020 |
Le cas Richard Jewell |
Clint Eastwood |
Je recommande |
drame |
américain |
Février 2020 |
Sous le ciel d’Alice |
Chloé Mazlo |
Je recommande |
Drame |
Français |
2020 |
5ème set |
Quentin Reynaud |
Un très bon film |
drame |
Français |
2021 |
Cruella |
Craig Gillespie |
Une bonne soirée |
Comédie dramatique, |
américain |
2021 |
Présidents |
Anne Fontaine |
Une bonne soirée |
comédie |
français |
2021 |
Médecin de nuit |
Elie Wajeman |
Un bon film |
Drame |
Français |
2020 |
Les Racines du monde |
Byambasuren Davaa |
Un bon film |
docufiction |
Mongol-allemand |
2021 |
Des hommes |
Lucas Belvaux |
Un bon film |
Drame, historique |
Français |
2021 |
Tokyo shaking |
Olivier Peyon |
Un bon film |
Drame, docufiction |
Français |
2021 |
Annette |
Leos Carax |
Une bonne soirée |
Drame |
Français |
2021 |