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«Régionales, sécession démocratique», par Alexis Brézet.

Alexis Brézet.

On aurait voulu, comme il est de coutume au soir des élections, peser au trébuchet le rapport des forces sorti des urnes. Saluer la victoire surprise de la droite, à qui le choeur politico-médiatique promettait depuis des semaines le supplice de l’écartèlement, et qui, dans les scores fleuves de ses principaux leaders - Bertrand, Pécresse, Wauquiez - , retrouve soudain des couleurs et, pour la suite, des raisons d’espérer. Commenter la contre-performance du RN, renvoyé, une fois encore, à la malédiction du « plafond de verre».

Ironiser sur les fines manœuvres ourdies par les stratèges de l’Élysée, pour prendre ses adversaires dans la tenaille de ce duel Macron-Le Pen à toas imposé. On aurait voulu, en somme, faire de la politique, mais l’abstention - vertigineuse - suspend l’analyse et sonne l’alerte civique.

Car il ne faut pas s’y tromper : quand l’abstention atteint un tel niveau, il n’est plus permis d’y voir un simple effet de l’arrivée des beaux jours, de l’euphorie post-Covid ou de l’ennui compréhensible qu’inspirent les enjeux régionaux ! Si près de trois électeurs sur quatre ont choisi de ne pas se rendre aux urnes, ce n’est pas le fruit du hasard ni de l’accident. C’est le signe d’une véritable sécession démocratique, le témoignage irréfutable du discrédit qui frappe les partis politiques traditionnels, au premier rang desquels celui d’Emmanuel Macron, qui était censé - quelle ironie ! - « réduire la fracture démocratique»... mais aussi, c’est une surprise, le RN, qui, pour être depuis si longtemps dans le paysage, n’est plus épargné par la colère des Français.

 

L'abstention n'est pas le fruit du hasard ni de l'accident

 

Cette colère, tout la nourrit depuis trente ans : le chômage, l’immigration incontrôlée et l’insécurité, bien sûr, mais aussi l’islamisme et la paupérisation de la France périphérique, le matraquage fiscal, la faillite de l’école et l’écologie punitive...
Elle vise
tous les pouvoirs - politique, économique, médiatique -, accasés pêle-mêle d’impuissance et, plus grave, d’indifférence aux malheurs des Français. Elle a nourri hier la révolte des «gilets jaunes». Elle alimente aujourd’hui cette dissidence civique.

Et demain,si rien n’est fait...

Alexis Brézet, directeur des rédactions du Figaro.

Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

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