Fabien Bouglé : « Il faut se mobiliser massivement à la présidentielle contre le candidat qui soutient cette politique d’installation des éoliennes ! ».
Fabien Bouglé, auteur du livre Éoliennes : la face noire de la transition écologique, revient sur le scandale du projet de l’installation des éoliennes dans la baie de Saint-Brieuc. Il dénonce les conditions financières et relaie le mécontentement des pêcheurs.
https://soundcloud.com/bvoltaire/fabien-bougle-5
Entre l’installation d’éoliennes côtières qui énerve prodigieusement les marins pêcheurs et celles qui s’installent en forêt de Brocéliande, les Bretons sont vent debout contre ces grandes machines disgracieuses. Vous revenez de Saint-Brieuc, où vous avez assisté ceux qui militent contre l’installation des éoliennes. Pourquoi cette offensive en Bretagne ?
Depuis un an, le gouvernement a annoncé, dans le cadre du plan pluriannuel de l’énergie, un doublement du nombre d’éoliennes terrestres. Ces éoliennes sont financées avec de l’argent public. Rien qu’à Saint-Brieuc, le consortium éolien, qui appartient à Iberdrola, compagnie espagnole, devrait toucher aux alentours de 6 milliards d’euros de subvention. Les éoliennes côtières autour de Saint-Brieuc sont subventionnées à hauteur de 180 euros le mégawattheure raccordement compris, alors que le prix habituel de l’électricité, en 2020, était autour de 30 euros le mégawattheure. Soit 6 fois le prix habituel. Nous sommes en train de supprimer les zones de pêche des pêcheurs qui représentent environ entre 2.500 et 3.000 emplois de la pêche pour des emplois subventionnés et souvent de sociétés étrangères pas du tout installées en France. C’est un véritable scandale. C’est une destruction des emplois au profit d’intérêts financiers internationaux.
Pourquoi cet acharnement à vouloir implanter des éoliennes dont la rentabilité est totalement sujette à caution et dont les bienfaits écologiques sont tout autant sujets à caution ?
La France, avec son hydroélectricité et son parc électronucléaire, est entre 70 et 80 % décarbonée. Nous n’avons pas besoin d’éoliennes pour décarboner. Il faut savoir que la France est un des meilleurs en termes de décarbonation. Par conséquent, les éoliennes ne servent à rien. Elles sont intermittentes et l’on doit compenser l’intermittence des éoliennes, lorsqu’elles ne marchent pas, par des usines au charbon, au gaz ou au pétrole. Nous finançons la transition énergétique allemande. Seuls les Allemands ont un intérêt financier dans cette affaire.
Que peuvent faire les locaux qui voient s’installer ces éoliennes ? Ont-ils des armes pour empêcher leur installation ?
La première arme est la création d’associations et de mobilisation. Ensuite, ne jamais laisser un projet éolien sans information publique. Les promoteurs éoliens font tout pour cacher aux locaux ces projets de centrales éoliennes. Désormais, il y a le vote et la préparation des élections présidentielles pour lesquelles l’implantation des éoliennes sera au cœur des débats. Que voulons-nous pour notre électricité ? Que voulons-nous en termes de transition et de souveraineté écologique ? Ce sont des questions phares. Personnellement, je plaide pour que l’ensemble des personnes qui récusent cette politique scandaleuse des écolos bobos de Paris qui détruisent l’environnement des ruraux et du monde littoral se mobilisent massivement pour faire échec au candidat à la présidentielle qui soutiendrait une politique de continuation des éoliennes. La présidentielle va être un enjeu phare des prochaines échéances dans le domaine des éoliens.