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Des féministes appellent à la décapitation et au meurtre… ça ne vous choque pas ?, par Gabrielle Cluzel.

Si les clichés sexistes ont la vie dure, convenons que l’actualité de ces derniers jours vient d’en déconstruire – mot plus chic que détruire – certains.

L’affaire « Meghan et Harry », par exemple, vient clairement invalider le postulat de base féministe selon lequel, dans un couple, toute femme serait une victime innocente sous influence et tout homme un prédateur manipulateur…

gabrielle cluzel.jpegDe la même façon, le spectacle que nous ont offert certaines féministes, le , met à mal cette présomption de douceur – la progestérone contre la testostérone – que l’on prête aux femmes. Violentes elles veulent être, violentes elles sont. On les a vues arpenter, bravaches, le bitume parisien, la tête encagoulée, en hurlant : « Louis XVI, on l’a décapité, Darmanin on peut recommencer. » On reconnaîtra que, dans le contexte actuel, une menace de décapitation – en l’occurrence du ministre de l’Intérieur – est plutôt malvenue.

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L’affaire a fait étonnamment peu de bruit, sans doute parce que, dans l’inconscient collectif, leurs petits poings serrés, leurs épaules graciles, leurs biceps maigrelets et leurs voix haut perchées ne font pas tellement peur. Bref, elles usent – et ce n’est pas la seule de leurs incohérences – d’un présupposé qu’elles condamnent par ailleurs comme machiste pour asseoir leur impunité.

On les a vues, aussi, porter haut une pancarte « Kill all men » – confiée, du reste, à un homme, comme atteint du syndrome de Stockholm – sans que cela ne heurte personne. Imagine-t-on l’Hiroshima médiatique si, par exemple, dans une manifestation d’un collectif de « pères en colère » était apparu le slogan « Kill all women » ?

On a tort, pourtant, de traiter ces manifestations de haine avec légèreté, comme s’il s’agissait des mouvements d’humeur d’une poignée de suffragettes un peu fofolles, façon Mary Poppins. L’intersectionnalité n’est pas, contrairement à ce que le mot pourrait suggérer, un carrefour où les discriminations se rencontrent pour converser, gentilles et solidaires dans l’idée d’avancer bras dessus, bras dessous, mais une course folle de « luttes » qui, une radicalité chassant l’autre, entrent dans une sorte de concurrence darwinienne. C’est ainsi que des Femen ont été agressées par des antifas leur reprochant leur transphobie (l’une d’elles ayant eu le malheur d’affirmer qu’une femme se définissait avant tout par ses organes génitaux…) et leur (au vu de la petite tenue qui les a rendues célèbres, les voir défendre le voile islamique aurait été assez baroque). L’association Ni putes, ni soumises avait déjà fait, par le passé, les frais de cette épuration, portée d’abord aux nues puis vouée aux gémonies pour avoir semblé désigner « un pan entier de la population – les hommes issus de l’immigration maghrébine et africaine – comme d’affreux sexistes. Voire de potentiels criminels » (Libération). Aujourd’hui, c’est qui est égérie féministe, et tant pis si elle fait la promotion de la polygamie.

Les néo-tricoteuses qui réclament des têtes aujourd’hui ressemblent furieusement à celles d’hier, quand Danton, emporté dans la charrette du condamné, criait à Robespierre « Ton tour viendra ! »

Alice Coffin et ses épigones font bien d’en profiter, leur règne sera de courte durée. Sur les réseaux sociaux, la Belge Estelle Depris, animatrice de la page Facebook et du compte Instagram « Sans blanc de rien », s’en prenait, ce 8 mars, au blanc : « Les féministes blanches ne sont pas mes alliées », « je ne me reconnais pas dans les conversations féministes avec les femmes blanches », « ce féminisme ne s’adresse pas à nous », car « elles veulent absolument croire et me faire croire que leur souffrance est similaire à la mienne », et « elles sont invitées partout dans les médias pour nous représentées (sic), nous toutes les femmes ». Sa diatribe a été relayée par un collectif d’étudiants de Sciences Po.

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Les tribulations de la couronne d’Angleterre sont finalement une sorte d’allégorie de l’évolution du combat féministe : Diana était une pauvre oie blanche immolée sur l’autel du mariage avec un mâle dominant, Meghan a été victime de , il serait de bon ton que la troisième génération fasse émerger la discrimination transgenre. La balle est dans le camp d’Archie.

 

Gabrielle Cluzel

Ecrivain, journaliste

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