Présence de la "Catho" d'Angers à Niort : la ministre de l'Enseignement supérieur saisie, par Xavier Le Roux.
Lors des portes ouvertes de l'UCO dans les locaux de Niort Tech en janvier dernier.
© Photo NR
Le Comité national d’action laïque vient de saisir la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal. Il s’oppose à la présence de l'Université catholique de l'ouest sur Niort et lui conteste même le droit d'utiliser le terme "université".
Le 12 février 2021, le Comité national d'action laïque (Cnal) a adressé une lettre à Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Il y conteste l’implantation de l’Université catholique de l’ouest (UCO) sur la ville de Niort.
En attendant de pouvoir s’installer plus durablement, sans doute entre les murs de l’ex l’IUFM (rue Beaune-la-Rolande) au sein du futur Pôle de l’enseignement supérieur que souhaite y implanter Niort Agglo, l'UCO s’est posée en septembre dernier dans les locaux de Niort Tech (avenue Bujault), en proposant deux licences (psychologie et information-communication). À la rentrée prochaine, trois autres licences étofferont son offre : sciences de l’éducation, langues étrangères appliquées et économie-gestion. La structure prévoit ainsi de passer de 80 étudiants aujourd’hui à 200 en septembre prochain, et même 500 in fine. En janvier dernier, 130 jeunes avaient participé à ses portes ouvertes.
"Plusieurs obstacles juridiques"
Mais de cette implantation et de ce développement, le Cnal ne veut pas, assurant dans sa lettre à la ministre "observer plusieurs obstacles juridiques". Il conteste en premier lieu le droit à l’UCO d’utiliser le terme "université" : "C’est un établissement privé placé sous l’autorité directe d’un état étranger, le Vatican", considère-t-il, évoquant l’article L 731-14 du code de l’éducation qui stipule en effet que "les établissements d’enseignement supérieur privés ne peuvent en aucun cas prendre le titre d’universités. Les certificats d’études qu’on y juge à propos de décerner aux élèves ne peuvent porter les titres de baccalauréat, de licence ou de doctorat."
Le Cnal dénonce également que cette implantation "soit assortie de demandes de subventions adressées aux collectivités territoriales. Il est inacceptable qu’une organisation religieuse puisse percevoir de l’argent public pour se développer et concurrencer directement l’université publique." En conclusion, le Cnal demande ainsi à la ministre "de faire en sorte que le droit et la laïcité soient respectés".
Lors de son dernier conseil le 14 décembre dernier, Niort Agglo a voté en faveur d’une avance de trésorerie pour l’UCO d’un montant de 143.000 €, remboursables sur quatre ans (2023-2027). Son président Jérôme Baloge n'a jamais caché sa volonté de développer l'enseignement supérieur sur Niort, qu'il soit public ou privé.
Le Comité national d'action laïque (Cnal) a des déclinaisons départementales ( Comités départementaux d’action laïque, Cdal) constituées des délégués départementaux de l’Éducation nationale, de la Ligue de l’enseignement, du syndicat des enseignants de l’UNSA (SE-UNSA), de l’UNSA Éducation, de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE).
L'UCO est implantée sur huit villes, regroupant un total d'envrion 11.400 étudiants. Il y a le vaisseau amiral d'Angers (7.000 étudiants) bien sûr, mais un tiers de ses effectifs est ailleurs : sur les sites de Guingamp (910 étudiants), de Vannes (900 étudiants), de Nantes (680 étudiants), de Papeete (380 étudiants), de la Réunion (370 étudiants) et de Laval (370 étudiants).
Le Code de l'éducation rassemble les dispositions législatives et réglementaires (adoptées par décrets) relatives à l’éducation.
Journaliste, rédaction de Niort
Source : https://www.lanouvellerepublique.fr/