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Intérêts stratégiques : l'État met son veto au rachat de Photonis.

Le groupe américain Teledyne souhaitait acquérir la société française spécialisée dans les instruments de vision nocturne pour l'armée.

Le gouvernement a annoncé vendredi avoir bloqué l'offre de rachat de Photonis, une société spécialisée dans les instruments de vision nocturne pour l'armée, par le groupe américain Teledyne, au nom de la protection des intérêts stratégiques du pays. « L'État travaille avec des acteurs industriels et financiers français à une solution de reprise nationale permettant de préserver la souveraineté de Photonis, entreprise essentielle aux opérations militaires françaises », a expliqué la ministre des Armées, Florence Parly dans un communiqué.

La société Photonis est basée à Mérignac près de Bordeaux (Gironde) et compte plus de 1 000 salariés. Elle travaille pour les secteurs de l'aéronautique, de la recherche et de la défense. La décision de l'État a été motivée « par la volonté forte du gouvernement français de protéger et garantir la souveraineté économique et industrielle française de défense », selon le ministère. « En l'occurrence, les conditions de reprise de l'entreprise Photonis ne répondaient pas à ces impératifs. »

Protéger un actif stratégique

Fin octobre, des élus s'étaient inquiétés des risques liés à un rachat de l'entreprise « hautement stratégique », dont le propriétaire, le fonds Ardian, souhaite se défaire. Un rachat par Teledyne « fait peser le risque d'une aspiration du savoir-faire technologique de Photonis, de surcroît sans garanties d'un maintien de l'emploi local », avaient dénoncé le député LR Julien Aubert ainsi que sept parlementaires et anciens parlementaires dans un courrier adressé au Premier ministre.

L'État a « considéré que pour protéger un actif stratégique il était préférable de renoncer à un investissement étranger, c'est bien un investissement étranger et non l'entreprise Teledyne » qui est visé, a précisé vendredi le cabinet du ministère, rappelant que Teledyne « est un fournisseur du ministère de la Défense et emploie environ 850 salariés en France ». Aucune précision n'a été donnée sur les autres solutions étudiées par l'État. « On a plusieurs solutions identifiées ou en train d'être étudiées », a indiqué l'entourage de Florence Parly, « on ne se ferme aucune porte ». Le gouvernement français surveille de près ce dossier via le dispositif de contrôle des investissements étrangers en France, grâce auquel il peut empêcher le rachat d'une entreprise française par un acteur étranger si elle revêt un intérêt stratégique pour le pays.

« Photonis est une pépite » qui « doit rester française »

Au printemps, le ministre de l'Économie, Bruno Le Mair,e avait déjà fait état de son opposition à ce rachat par le groupe américain, souhaitant que Photonis reste entre des mains françaises. Teledyne avait d'ailleurs retiré sa première offre de reprise fin septembre, avant d'en proposer une nouvelle en octobre. Début septembre, Florence Parly avait de son côté réaffirmé sa volonté de « consolider les filières souveraines » de l'industrie de défense.

Photonis est spécialisée dans les technologies optroniques. Elle produit notamment des éléments d'intensification de lumière utilisés dans les jumelles de vision nocturne et des instruments utilisés par le Laser mégajoule, sur un site du Commissariat à l'énergie atomique destiné à tester par simulation des explosions nucléaires. « C'est une entreprise qui va très bien, qui a un plan de charge conséquent, et qui fait des marges importantes pour une industrie de défense », selon le cabinet de la ministre, pour qui « Photonis est une pépite » qui « doit rester française ».

Source : https://www.lepoint.fr/

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