Communiqué du Mouvement Fédéraliste Français « La Fédération » : Nouvelle Calédonie, la solution fédéraliste ?
En Nouvelles Calédonie la majorité en faveur du maintien dans la France (53,26%) s’est rétrécie lors du vote de ce 4 octobre puisqu’elle était de 56,67% en 2018. Et reste possible une troisième votation avant fin 2022 ; La messe est-elle dite après le referendum de 1987 et celui de 2018 ? Pas tout à fait puisque reste possible une nouvelle consultation avant 2022 si comme c’est probable un tiers des membres du congrès calédonien le demande.
Ces votes à répétition sont dus à la volonté de ménager les « indépendantistes » tant les troubles sont redoutés. Ainsi ne pouvaient voter que les personnes résidant continuellement dans l’archipel depuis au moins le 31 décembre 1994 ou en être natif ou relever du droit coutumier ; autant d’obstacles discriminatoires.
Si LREM, LR, l’UDI et la droite ont appeller à voter non, le PS moribond a appelée au respect du résultat sans oublier d’invoquer « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » et fait un pas de plus vers sa disparition définitive.
La poursuite du débat - avec ou sans 4ème referendum - devrait écarter les controverses stériles autour du colonialisme d’un côté et de l’invocation d’une présence française remontant à 1853 de l’autre. (la France était présente depuis 1830 en Algérie et on sait ce qu’a pesé l’argument). Le débat sur l’avenir de la Nouvelle Calédonie devrait porter sur les vrais enjeux :
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La mise en évidence de la spécificité culturelle néo calédonienne au sein de l’Espace mondial Francophone; spécificité admirablement valorisée par l’Alliance Champlain ;
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Le renforcement avec la « francophonie du Pacifique » et l’inclusion du Vanuatu dans une politique locale commune ;
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L’insertion de la Zone Economique Exclusive de la Nouvelle Calédonie, 1 740 000 km2, dans une politique maritime nationale à l’échelle de la planète, avec ses volets environnementaux, économique (pêche…), géostratégique ;
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La réflexion sur l’organisation des territoires, la décentralisation et le fédéralisme.
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Organisation de la diaspora néo calédonienne présente en France dans la perspective d’une éventuelle 4ème votation.
La question est de savoir si des avancées de nature fédéralistes doivent s’analyser comme un pas vers la sécession ou au contraire comme une étape vers une rupture définitive avec un jacobinisme d’Etat qui pose trop souvent les problèmes en termes de « dedans » ou « dehors ». La République est toujours plus mal à l’aise avec les Libertés qui exige une politique qu’avec la Liberté qui n’exige que des discours.
Dans l’immédiat, et dans l’hypothèse ou non d’une 4ème consultation, on peut déjà citer les domaines où se jouera la partie : prise de position et influence des acteurs culturels locaux ; action sur la diaspora néo calédonienne en Métropole ; opinion publique nationale ; mobilisation des défenseurs de l’environnement ; observation attentive des ingérences étrangère .
Ce sont bien les champs d’action qu’occupe le Mouvement Fédéraliste Français qui œuvre pour une constitution fédérale de la France. De Nouméa à Cayenne en passant par Ajaccio et le Berry.
Michel Corcelles