Qu’est-ce qu’être Français ?, par Gérard Leclerc.
Sainte Jeanne d’Arc, miniature.
Cette rentrée est marquée par une crise de confiance, eu égard à la pandémie qui se prolonge et aux effets économiques du confinement. Le pouvoir est à la recherche d’un langage adéquat pour rassurer et rassembler autour d’une identité nationale.
Qui aurait pu prévoir au moment de la campagne présidentielle française, les évolutions qui se produiraient à l’échelle du pays et de la planète elle-même ? Nul ne pouvait prévoir, d’évidence, la crise sanitaire qui se prolonge au-delà de cette rentrée, avec ses effets économiques, mais aussi psychologiques et moraux. Déjà, la révolte des Gilets jaunes, qui ne figurait dans aucun agenda politique, avait considérablement modifié le climat social, en remettant en cause les différents marqueurs idéologiques. Toujours est-il que, face à une opinion troublée, inquiète, le pouvoir se doit de trouver non seulement les bonnes décisions, mais aussi le langage adéquat, capable de rassurer et de fédérer.
Il se dit, de ce point de vue, qu’à l’Élysée les choses bougent, avec un président qui arbitre entre les différents courants qui peuvent coexister au Palais, et dont certains semblent en déclin. Notamment le courant progressiste, celui qui était dominant lors de la montée en puissance du macronisme. S’oppose à lui un courant que l’on pourrait jusqu’à dire « identitaire », si le mot n’était en butte aux controverses. Selon Le Monde, ce serait l’ancien journaliste Bruno Roger-Petit, qui serait responsable de l’infléchissement de la ligne élyséenne. Reste à approfondir la pensée qui préside à ce retour à certains fondamentaux. Les querelles autour du passé colonial et de l’esclavage ne sont pas étrangères à la recherche d’un langage approprié quant à l’identité française. Être Français, c’est d’abord participer d’une civilisation et d’une culture. Et ce n’est pas à coup de simple surenchères verbales qu’on règle des questions de civilisation et de culture !
Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 15 septembre 2020.
Source : https://www.france-catholique.fr/