Sainte Sophie redevient mosquée : avec Erdogan, c'est "marche arrière, toute !"
Certes, la plupart du temps, la radicalisation est en réalité un signe de faiblesse : Erdogan a vieilli, il n'est plus le fringant meneur d'autrefois, par la loi de la simple nature; il a aussi perdu les élections dans les deux principales villes du pays (Constantinople et Ankara); la crise économique lui a fait perdre la confiance d'une bonne part de la population - qui lui était acquise - alors qu'elle a renforcé l'opposition de celle qui lui reste hostile, malgré la féroce dictature de fait et la répression à outrance qu'il mène depuis des années contre le peuple...
Aussi, tel l'Hitler de l'avant-guerre - toutes proportions gardées... - multiplie-t-il les provocations, à l'international comme à l'intérieur de la Turquie :
• à l'international ? Il établit, au mépris du droit le plus élémentaire, une sorte de continuité maritime entre Turquie et Libye, où il intervient militairement, et n'hésite pas à narguer dangereusement la Grèce mais aussi la France, toutes deux membres de l'Otan, comme la Turquie; il occupe - illégalement, cela va sans dire, une partie de la Syrie - état souverain - et une partie de Chypre - autre Etat souverain, membre de l'Union Européenne : personne ne dit rien, tout le monde laisse faire, comme Hitler avant guerre - encore une fois, toutes proportions gardées...
• à l'intérieur ? Après une répression d'une envergure telle que seule la Chine communiste, aujourd'hui, peut en organiser une, le voilà qui joue son va-tout et tente un coup de poker dangereux, en ré-islamisant la basilique de Sainte Sophie : car c'est bien de cela qu'il s'agit. Erdogan se sait vieilli et usé, contesté, rejeté, haï de plus en plus. Il n'a d'autre salut que dans une fuite en avant, un islamisme de plus en plus agressif, conquérant, persécuteur, et... advienne que pourra ! Il n'a rien d'autre à proposer pour préparer l'avenir que... le retour aux règles du siècle de Mahomet !
Tel est le sens du déplacement de balancier qu'il représente par rapport à l'Ataturk d'il y a cent ans. Avant peut-être que ses excès ne finissent par produire, justement, un nouveau retour de balancier...
lafautearousseau