Sur Figaro Vox, Éric Zemmour : «Raoult contre tous, tous contre Raoult».
Éric Zemmour. Jean-Christophe MARMARA
Source : https://www.lefigaro.fr/vox/
La vie ayant été suspendue pendant deux mois aux pérégrinations d’un virus, il est inéluctable que les batailles médicales deviennent des guerres politiques, voire géopolitiques.
La bataille autour de la figure du Pr Raoult devient foire d’empoigne. Selon la logique de la guerre analysée par Clausewitz, nous assistons à la montée aux extrêmes. Les études scientifiques répondent aux études scientifiques ; les anathèmes aux anathèmes ; les insultes aux insultes ; les menaces aux menaces.
La bataille autour de la figure du Pr Raoult devient foire d’empoigne. Selon la logique de la guerre analysée par Clausewitz, nous assistons à la montée aux extrêmes. Les études scientifiques répondent aux études scientifiques ; les anathèmes aux anathèmes ; les insultes aux insultes ; les menaces aux menaces. Une étude publiée par la revue Lancet accuse le traitement du Pr Raoult à base de chloroquine d’être dangereux pour la vie des malades. Mais le Pr Raoult qualifie cette étude de « foireuse », ce qui n’empêche pas le Haut Conseil de la santé publique de s’appuyer sur cette étude pour proscrire, à la demande du ministre de la Santé, Olivier Véran, qui ne le porte pas dans son cœur, le traitement du professeur marseillais. Au même moment, on note qu’une autre étude scientifique britannique, Recovery, dément les résultats obtenus par Lancet. Et le rédacteur en chef de Lancet lui-même, le Dr Richard Horton, avoue que nombre d’études publiées par son auguste revue ne sont pas valables car commanditées par des grands groupes pharmaceutiques qui ont l’habileté de se fondre derrière des prétendus instituts de recherche indépendants.
Les béotiens que nous sommes tous sont perdus. On comprend cependant que la chloroquine n’est pas chère, alors que le traitement antiviral du groupe Gilead l’est beaucoup plus ; et que le vaccin rapporterait énormément d’argent. On comprend aussi que le protocole de l’étude de la revue Lancet qui démolit Raoult donne la chloroquine (et son antibiotique ajouté) à des malades déjà très atteints par le virus, alors que Raoult le prescrit en tout début de traitement, pour empêcher toute aggravation. Ce à quoi les anti-Raoult rétorquent que soigner des patients jeunes, comme le ferait Raoult selon eux, est donné à tout le monde…
Guerre d’ego entre mandarins. Guerre économique, guerre politique. Guerre géographique et sociologique aussi entre l’establishment parisien et le rebelle marseillais, voire entre les grands groupes pharmaceutiques mondialisés et le petit village gaulois qui refuse de se rendre. Les imaginaires ancestraux reviennent en force, ce qui est tout à fait normal dans une affaire où il est question de la vie et de la mort.
Puisque la vie du pays, et la vie du monde, ont été suspendues pendant deux mois aux pérégrinations d’un virus, il est inéluctable que les batailles médicales deviennent des guerres politiques, voire géopolitiques. Entre la Chine et les États-Unis, et au sein de chaque pays. En France, Macron, qui incarne aux yeux des gens le pouvoir vertical et sa technostructure parisienne, les riches et les puissants, a tenté de désamorcer la force virale « populiste » du Pr Raoult en lui rendant visite à grands coups de clairon médiatique. « Quand je veux tuer, j’embrasse », avait coutume de dire avec sa truculence coutumière Jacques Chirac. Mais Didier Raoult est toujours vivant et vendra cher sa peau. ■