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L’Église, après l’épreuve, par Gérard Leclerc.

Messe à la basilique Notre-Dame des Victoires,

Paris, 24 maI 2020.

© Michel Pourny

Est-il excessif de parler d’une Église qui se réveille, alors qu’elle recommence à ouvrir les portes de ses sanctuaires, et que tout une vie pastorale se remet en route, aux aspects parfois imprévus ? De l’aveu unanime, cette crise épidémique a constitué une épreuve pour une institution qui est d’abord une communion de fidèles. Une communion empêchée de se retrouver autour de l’eucharistie, qui est l’expression même de sa nature propre. L’Église n’est communion que parce qu’elle est eucharistique. Il n’y a pas que les théologiens et les mystiques pour comprendre cette réalité. Elle a été vécue durant toutes ces semaines par un peuple de Dieu, souvent constitué des plus humbles, et de ceux, précisément, qui ont assumé les charges les plus lourdes et les plus indispensables dans notre société fragilisée.

gerard leclerc.jpgC’est ainsi qu’un prêtre de paroisse peut évoquer la relation unique que ces personnes ont avec l’eucharistie : « Tous ces petits que j’ai accueillis dans l’église pendant deux mois, ceux et celles qui revenaient d’un travail ingrat d’entretien, de ménage, de service à la personne, éprouvent l’absence de messe comme une grande douleur parce qu’elle est d’abord le lieu de leur liberté intérieure, car ils ont intégré que la messe nous donne d’entrer dans la gratuité de la louange, pour que nous nous offrions nous-mêmes dans l’amour. Ils n’ont pas les mots pour le dire ou l’élaborer dans la pensée mais ils le vivent dans le réel des rites. »

Ce pourrait être une des grâces de cette épreuve que de nous avoir fait comprendre que la messe n’est pas un rite extérieur mais la nourriture indispensable à nos vies. Le retour à nos assemblées justifierait sans doute une catéchèse adaptée à cette expérience de la pénurie pour explorer à nouveau les profondeurs du mystère chrétien. Voilà qui nous épargnerait de nous épuiser en polémiques qui, pour être parfois utiles comme explications mutuelles, deviennent à force débilitantes, diviseuses, au rebours même de la dynamique du corps eucharistique. Celle qui vise actuellement l’épiscopat, accusé de pusillanimité face aux pouvoirs publics, si elle ne débouche pas sur des rencontres confiantes, risque de devenir paralysante. Alors qu’il y a tant à faire !

Nouvelles formes d’apostolat

Des tâches immédiates requièrent nos communautés. La plupart de nos paroisses s’organisent pour venir en aide aux personnes innombrables touchées par la misère engendrée par l’arrêt de l’économie. Partout, des collectes ont lieu pour recueillir les denrées de première nécessité, et les associations caritatives se mobilisent pour leur distribution. Par ailleurs, la période des vacances voit se dessiner de nouvelles formes d’apostolat, à l’intérieur d’un Hexagone riche de lieux de pèlerinage. Cathédrales, abbayes, églises médiévales… Autant de merveilles propres à susciter un « tourisme spirituel » qui allie l’éveil à la beauté à la découverte des sources. Celles qui les ont suscitées et nous invitent à en goûter la saveur impérissable .

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