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Il y a un an : le feu à Notre Dame ! (II/II) : Le point sur les travaux...

Notre-Dame de Paris en cours de restauration, 2019

Commençons par un petit rappel/mise au point concernant les dons promis lors du traumatisme du 15 avril 2019 : 

• sur un total de 922 millions d’euros de promesses de dons, entre 400 et 500 millions ont déjà été récoltés;

• sur ces promesses de dons, 600 millions d'euros proviennent de grandes fortunes françaises et 70 millions de l'étranger, dont 40 millions des États-Unis;

• pour l'instant, la "phase de consolidation et de sécurisation" de Notre-Dame a coûté 85 millions....

 

Et maintenant, examinons en quatre points les questions principales que l'on peut se poser aujourd'hui sur ce monument, au coeur de Paris, au coeur de la France"...

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1. Notre-Dame est-elle ou n’est-elle pas encore sauvée ?

Penser qu'aujourd'hui encore le monument pourrait s’écrouler entièrement, comme cela a failli arriver pendant l’incendie, semble exclu, bien que nul ne puisse affirmer quoi que ce soit avec une certitude de 100%...

Mais si Notre-Dame a bel et bien été sauvée d'un écroulement complet au soir du 15 avril 2019 par l'héroïque intervention des Pompiers de Paris, il subsiste des risques réels pour la voûte, percée en plusieurs endroits (ci dessus)...

Une grande partie des travaux réalisés, soit à l'extérieur (les cintres placés sous les arcs-boutants) soit à l'intérieur ("frettage" des deux piliers de la nef fragilisés), ont réellement permis de bien consolider la structure (et lui permettre, notamment, de bien se comporter pendant le retrait de l’échafaudage, qui avait été monté... pour la restauration de la flèche de Viollet-le-Duc ! Celle-là même qui, en s'écroulant, en flammes, perça la voûte, occasionnant le plus gros des quatre "trous"...

(Etayer, en termes de travaux, c'est soutenir : le frettage est à rapprocher de l'étaiement; "fretter" un pilier sert à consolider/conforter une pile de maçonnerie subissant une compression trop forte ou un éclatement. On peut "fretter" pour soulager une pile pendant le report d'une surcharge le temps nécessaire de travaux sur des arcs et voûtes : le pilier est entourée d'attelles puis cerclé de câbles ou de plats métalliques, et enfin serré afin de le contenir dans sa surface d'origine...)

 

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2. La voûte (ci dessus) peut-elle vraiment s'écrouler ? A l'inverse, peut-elle vraiment être sauvée ?

En réalité, l’état de la cathédrale, compte-tenu de l’incendie qu’elle a subi, est beaucoup moins mauvais qu’on ne pouvait le craindre lorsqu'on s'est rendu compte de l'étendue du désastre, juste après la tragédie.

En dehors des dégâts connus, toutes les mesures effectuées démontrent que la structure est solide. Et ces mesures sont nombreuses, Note-Dame ayant été littéralement truffée de capteurs de tous types, à tous les niveaux, enregistrant le moindre mouvement dans le moindre recoin...

Notre-Dame est donc entièrement surveillée, et les données recueillies en permannce par cette armée de capteurs sont formelles, et convergentes : la voûte ne bouge quasiment pas...

Un accident est évidemment toujours possible, mais il est peu probable.

On peut, sinon être tout à fait certain, du moins espérer avec des raisons sérieuses que non seulement Notre-Dame est sauvée, mais que la voûte le sera probablement... Bravo, les constructeurs du Moyen-Âge, qui nous ont laissé un monument d'une telle solidité, et qui a pu "encaisser" un sinistre d'une telle ampleur !

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3. Quelles seront les prochaines étapes de travaux ?

D'abord le démontage de l’échafaudage (ci dessus), et son enlèvement total.

Jusqu'à la fin complète de cette très délicate opération, rien ne sera possible, rien ne sera fait...

Avant le confinement lié à la crise sanitaire du Covid 19, qui a interrompu totalement les travaux, la fin de ce démontage/enlèvement était prévue en juin 2020...

Ensuite, un parapluie roulant sera mis en place sur la nef, puis sur le chœur, afin que des cordistes, guidés par des archéologues, puissent enlever les débris de la charpente qui se trouvent encore sur les voûtes...

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Au secours ! L'un des "projets fous" pour la restauration (l'assassinat, plutôt...) de Notre Dame...

"En réalité, et en conclusion, ce qui menace le plus la cathédrale, ce sont... les décisions politiques !"

 

4. L’engagement d’une restauration de Notre-Dame  "pour 2024" est-il réaliste et tenable ?

Notons d'abord qu'il est amusant de voir que l’objectif de cinq ans pour la restauration complète de Notre-Dame et celui d’un "concours international" pour celle de la flèche, tous deux donnés par Emmanuel Macron, se contredisent réciproquement...

Soyons sérieux : l'objectif de cinq pour une restauration complète est intenable, tout simplement parce que... il est évidemment impossible de restaurer entièrement Notre-Dame en cinq ans (déjà un an a passé...). Et on ne pourra pas multiplier le nombre d’ouvriers qui travaillent et travailleront sur le chantier, même si certains pensaient naïvement, par là, "accélérer" la restauration....

Cependant, l’analyse des dégâts montre que ceux-ci sont moindres qu’on ne pouvait le craindre : là aussi, bravo, les constructeurs du Moyen-Âge !

Ce qu'il faut, c'est ne pas perdre un temps précieux à imaginer des solutions différentes d’une reconstruction à l’identique de la charpente. De même, la restitution à l’identique de la flèche permettra/permettrait d’aller beaucoup plus rapidement.

A ne pas perdre de vue : il faudra également, nettoyer l’intérieur de la cathédrale et la débarrasser du plomb dû à l’incendie, ainsi que restaurer les grandes orgues, et là aussi, cela prendra du temps...

En réalité, et en conclusion, ce qui menace le plus la cathédrale, ce sont... les décisions politiques !

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La cathédrale que nous voulons, restituée à l'identique en son dernier état connu, comme le stipule la Charte de Venise (et comme l'on fait, par exemple, pour La Fenice de cette même ville de Venise, entièrement détruite par un incendie, et intégralement restituée, dans le respect absolu de ses moindres détails)...

lafautearousseau

Commentaires

  • Trés bien de suivre ce sujet , cependant , on ne peut s' empêcher de se demander pourquoi cet odieux échafaudage métallique est-il toujours en place ? quelle lenteur ! et l'on ne songe point à le masquer d'une bâche en trompe l'oeil comme pour l'église de la Madeleine en son temps .
    La laideur serait elle , comme le confinement dans un autre domaine , un châtiment qu' il faudrait collectivement subir ?
    Tout se passe comme si la responsabilité individuelle étant , par principe démocratique récusée en tous domaines il faudrait une punition solidaire .

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