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Au cinéma, la chronique de Guilhem de Tarlé : Et les Mistrals gagnants.

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En DVD : Et les Mistrals gagnants, un film (2017) de Anne-Dauphine Julliand, avec Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual.

guilhem de tarlé.jpgJe n’ai pas encore lu le dernier roman d’Anne-Dauphine Julliand, Jules – César, mais j’avais particulièrement aimé ses deux premiers Témoignages, sous-titre des livres Deux petits pas sur le sable mouillé et Une journée particulière. Dans des interviews imaginaires que j’avais rédigées, j’avais parlé à leur propos d’ « évangile de l’amour » ou « du bonheur »… Pardonnez-moi donc de me citer en reprenant ces expressions pour le merveilleux documentaire que nous offre la réalisatrice.

Je n’avais pas eu l’occasion de voir ce film quand il est sorti en salles, n’étant jamais au bon endroit au bon moment, et il patientait sur un rayon de ma « DVDthèque » attendant sans doute ce Vendredi Saint confiné pour que mon épouse et moi-même trouvions le courage de l’affronter. Je dois effectivement avouer, malgré des arrière et arrière-arrière grands-pères médecins de la Marine, et des amis et des neveux et nièces dans le monde des « soignants » - comme on dit aujourd’hui – je dois donc confesser mon aversion pour tout ce qui est médical, ma frayeur à la simple vue d’une seringue…
Ainsi, cette réalisation sur de jeunes malades me rebutait, je craignais d’y être très mal à l’aise ou pire – avec mon cœur de pierre – de m’y ennuyer…
j’en demande humblement pardon à ces acteurs malgré eux, et à Anne-Dauphine.
Ce film enseigne d’ailleurs d’abord l’humilité, à l’instar des Deux petits pas : « On dépend des autres ».
Oui, Anne-Dauphine et ces cinq gamins, avec tout le personnel de santé – le même d’ailleurs que celui auquel actuellement nous rendons hommage tous les soirs en faisant carillonner à 20 H les cloches de l’église du village -  tous, ils m’ont infligé hier une véritable « correction fraternelle », différemment mais dans la suite des deux livres, une leçon d’amour et de bonheur.  Comme elle l’écrivait elle-même à propos de sa fille Thaïs, Anne-Dauphine est un « professeur d’amour ».

Permettez-moi un barbarisme, ce film est un « film oxymore », qui coagule les contraires, il porte sur la souffrance de la maladie et met en scène des enfants, et des parents, heureux, qui rient, qui jouent, un film dont le sujet est le « malheur heureux » ou « le bonheur dans le malheur ». C’est là d’ailleurs l’un des enseignements d’ « une journée particulière » : le bonheur est « un choix quotidien (…) Nul ne choisit les épreuves de sa vie, mais nous pouvons choisir la façon dont nous allons les vivre ». Imad dit cela à sa manière : « Dans la vie, faut jamais se plaindre (…) La courage doit passer avant tout » ; de même Ambre : « On laisse tomber les choses qui nous tracassent » et Tugdual : « Quand on est malade, ça n’empêche pas d’être heureux »…

Car, en effet, ces petits hommes et petite fille sont très conscients de leur maladie, ils la connaissent parfaitement et savent en parler comme des adultes… On est à ce sujet plein d’admiration devant les médecins et les infirmières qui prennent le temps de dire, d’expliquer à leurs jeunes patients ce qu’ils ont, comment ils sont, ce qu’ils vont leur faire.
Non, et Anne-Dauphine l’avait déjà souligné dans son livre, ce n’est pas la maladie – comme je le craignais – qui est au cœur du document, mais le malade. Citons à ce propos le Professeur Jérôme Lejeune : « la médecine, c’est la haine de la maladie et l’amour du malade ».

Comment ne pas évoquer pour conclure la « culture du déchet » qui caractérise notre époque en faisant la promotion de l’eugénisme et de l’euthanasie afin d’épargner au petit être à naître et au malade ou handicapé une vie dont on dit qu’ « elle ne vaut pas la peine d’être vécue » !
Avec le diagnostic Prénatal (DPN) on avorte 96 % des enfants trisomiques 21 !
Eh bien Mesdames et Messieurs les arbitres qui, au nom des « droits de l’Homme » décidez d’en juger vous-mêmes, Ambre, Camille, Charles, Imad et Tugdual sont là pour vous confondre et vous dire que toute vie mérite d’être vécue.

Merci à Anne-Dauphine Julliand de leur avoir donné les moyens de l’exprimer, avec Renaud :

Te raconter enfin qu’il faut aimer la vie
Et l’aimer même si le temps est assassin
Et emporte avec lui les rires des enfants
Et les mistrals gagnants


PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plus de 400 autres sur mon blog Je ciné mate.

Pour mémoire : Pourquoi ne pas profiter de ce carême cinématographique avec un nouveau tableau récapitulatif donnant, dans le désordre, un « top ten » des films vus au cinéma depuis le 1er janvier

Titre

Réalisateur

appréciation

genre

nationalité

Date de sortie

Dark Waters

Todd Haynes

Je recommande

Biopic, drame

américain

Février 2020

Le cas Richard Jewell

Clint Eastwood

Je recommande

drame

américain

Février 2020

La fille au bracelet

Stéphane Demoustier

Je recommande

Drame, justice

Français

Février 2020

de Gaulle

Gabriel Le Bonin

Un bon film, mais hagiographie

Histoire

Français

Mars 2020

Une vie cachée

Terrence Malick

Un bon film, discutable

Faits réels

Américain/allemand

Décembre 2019

Scandale

Jay Roach

Un bon film

Biopic

Américain

Janvier 2020

Sympathie pour le Diable

Guillaume de Fontenay

Un bon film

Biopic/documentaire

Français

Novembre 2019

La communion

Jan Komasa

Un bon film

Drame

Polonais

Mars 2020

Sol

Jézabel Marques

Une bonne soirée

Comédie

Français

Janvier 2020

Noura rêve

Hinde Boujemaa

Un très bon film

Drame

Tunien

Novembre 2019

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