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Hommage à Pierre Debray, par Olivier de Lérins.

Au moment ou l’Action française du XXI° siècle se porte en pointe du combat écologique, il est urgent de relire Pierre Debray.  Lui qui fut l’un des quatre maîtres de l’école maurrassienne, fut aussi celui qui analysa la société industrielle au crible de l’empirisme organisateur. Le lire aujourd’hui permettra d’éviter au jeune royaliste de 2020, soucieux d’une véritable politique écologique, de tomber dans les dérives de ceux qui après 1968 utilisèrent l’écologie comme porte de sortie du marxisme. Lire Pierre Debray aujourd’hui, c’est s’assurer de bien comprendre Ellul, Illitch et Mumford et de s’armer pour l’aggiornamento maurrassien. Notons aussi que cette dernière étude monarchiste constitue le complément indispensable du suberbe n° 56 de la Nouvelle Revue Universelle. C’est dans Politique Magazine qu’Olivier Lérins, l’un des jeunes talents du mensuel Le Bien Commun a rendu compte du livre de Debray dont il nous fait un résumé d’une grande clarté  !

HOMMAGE À PIERRE DEBRAY

L’écrivain royaliste et catholique Pierre Debray est aujourd’hui presque oublié. Son œuvre est pourtant importante, comme sa vie fut remarquable, ainsi qu’on a pu le voir dans l’exceptionnel n° 56 de la Nouvelle Revue universelle qui lui a été entièrement consacré. Né en 1922 dans une famille républicaine et anticléricale, il poursuit des études de philosophie qui l’amène à se convertir, en 1939, au catholicisme. Résistant durant la guerre, il s’engage à la Libération dans le journalisme politique, en tant que compagnon de route du Parti communiste. C’est par l’intermédiaire de Pierre Boutang que sa pensée va évoluer pour se rapprocher de la doctrine maurrassienne, et qu’il va devenir, à partir de 1955, un des principaux rédacteurs d’Aspects de la France. Outre la politique, il participa activement aux débats sur la modernisation de l’Église, qu’il craignait de voir se compromettre avec le consumérisme ambiant. Sa métaphore de « la cathédrale effondrée » n’en résonne que plus douloureusement après les flammes de Notre-Dame.

La nouvelle maison d’édition de l’Action Française nous permet donc de relire Pierre Debray, dont les livres sont devenus quasiment introuvables, à travers une longue étude rédigée en 1985 pour le mensuel «  Je suis Français  » – accompagnée d’une postface inédite où Gérard Leclerc présente la vie et l’œuvre de celui qu’il a bien connu. Si Boutang a surtout hérité du penchant littéraire de Maurras, Debray incarne quant à lui son côté positiviste, appliquant brillamment les méthodes de l’empirisme organisateur. Le présent ouvrage propose en effet une analyse socio-économique très rigoureuse des conséquences de l’avènement d’une société post-industrielle. En s’appuyant autant sur L’Avenir de l’Intelligence de son maître que sur des critiques contemporains de la Technique comme Mumford, il dénonce le règne de l’argent et l’émergence de l’homme-masse. Il n’en appelle pas pour autant à quelque décroissance, mais à un meilleur usage des innovations. Pour éviter que les progrès techniques n’augmentent indéfiniment le chômage, et ne retire à l’homme la dignité du travail, il faut privilégier la qualité sur la quantité, les produits de pointe qui nécessitent la main de l’homme plutôt que la grande production mécanisée et les spéculations de la finance. Cela suppose un contrôle de la banque, mais aussi le maintien d’une certaine inégalité économique. Est également indispensable une limitation de l’immigration qui, en plus d’aggraver le chômage, menace l’identité culturelle de la France. Toutes ces mesures, cependant, ne sauraient être prises par cette démocratie qui consacre un « Établissement » uniquement soucieux de ses intérêts privés et immédiats. Une seule solution par conséquent… « Le moment approche où il faudra choisir : la monarchie ou le chaos ». Ce livre, on le voit, prouve à quel point le royalisme, loin de n’être qu’une rêverie nostalgique, s’avère la plus réaliste des visions d’avenir.

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