Sur France info : Où en est la force de dissuasion nucléaire en France...
En vol, en juin 2018, un Rafale B porteur du missile nucléaire ASMP-A (sous le ventre)
Intéressant reportage, bien qu'un peu court, sur France info, ce vendredi matin 7 février, vers 7h15. On y apprend, entre autres choses, que la force nucléaire coûte au contribuable français la somme de ... 70 euros par an !
On peut comparer cela aux dizaines de milliards (aux centaines ?... ) déversés et gaspillés en pure perte depuis des décennies dans de fumeux autant que dérisoires "plans banlieues" par tous les gouvernements successifs, de droite comme de gauche. De soi-disant "plans" consistant à changer les ascenseurs ou repeindre des cages d'escaliers dans ces zones pudiquement dites "de non-droit", où règne la seule loi de qui l'on sait, qui y impose les trafics et le genre de vie (!) que l'on sait...
Voilà l'occasion de redire notre position constante : il faut à la France un budget militaire annuel de 4% du PIB (hors salaires et pensions de retraites) : 1% pour chacune des trois armes, et 1% pour l'arme nucléaire...
Ce qui, rappelons-le, ne ferait que nous ramener au budget de... 1960 !
Il faut savoir ce que l'on veut : une France grande puissance, ou une France que le Système "efface"...
(Résumé du reportage de France info) :
Neuf pays font partie du "club atomique" : la Russie, les Etats-Unis, la Chine, la Grande-Bretagne, le Pakistan, l'Inde, Israël, la Corée du Nord et la France. Ces neuf pays détiennent les 14.200 têtes nucléaires en service dans le monde.
Ce n'est plus que le quart de ce qui était recensé pendant la guerre froide, mais il y a là de quoi "faire sauter en une seconde quarante fois la planète, sans bouger les oreilles", comme l'écrivait Pierre Desproges en 1982.
La France, à côté des géants russe et américain (respectivement 7.000 et 6.500 têtes nucléaires), dispose de 300 têtes, équipant 48 missiles M51 pour les sous-marins, et 54 missiles ASMP-A pour l'Armée de l'air. Néanmoins, un ASMP-A possède une puissance de destruction comparable à 20 fois celle de la bombe larguée sur Hiroshima en août 1945. Maintenir en état de marche et améliorer la dissuasion nucléaire coûte chaque année près de 4 milliards et demi d'euros, soit 20% du budget des Armées françaises. Ramenée aux 66 millions d'habitants de l'Hexagone, la dissuasion coûte 20 centimes d'euros par jour et par Français.
FAS et FOST, avions et sous-marins
La dissuasion nucléaire est divisée en deux "composantes", comme disent les militaires : aéroportée et océanique.
Les Forces aériennes stratégiques (FAS) ont fêté en octobre dernier leur 20.000ème jour de permanence opérationnelle, sans aucune interruption. 48 Rafales B, basés à Saint Dizier et emportant avec eux le missile ASMP-A, sont chargés de maintenir cette alerte ininterrompue (photo en tête d'article).
Les FAS regroupent 1850 personnes au sein de l'Armée de l'Air.
L'autre composante relève elle de la Marine nationale, et est baptisée Force océanique stratégique (FOST), composée de quatre sous-marins lanceurs d'engins (SNLE) : le Triomphant, le Terrible, le Téméraire et le Vigilant.
Il y a toujours un SNLE en patrouille, lesté par ses 12 missiles M51 (120 millions d'euros l'unité), quand les trois autres sont en entretien, en entraînement ou en refonte (travaux lourds). Selon des chiffres obtenus en octobre dernier à l'Île-Longue, la base brestoise des SNLE, 2.000 personnes sont engagées au sein de la FOST, parmi lesquels 700 sous-mariniers. Et sous-marinières, puisque depuis deux ans, les femmes ont le droit d'embarquer.
Lorsque le sous-marin patrouille, jamais au cours des 70 à 90 jours de mission, plus de deux personnes à bord ne connaissent la destination du submersible. Même pas le président de la République, pourtant seul à pouvoir ordonner au sous-marin de lancer une frappe nucléaire.
Autre anecdote : le SNLE ne fait que recevoir des messages, jamais il n'en envoie. Son mutisme est la garantie de son invisibilité. Depuis 1972, les SNLE français ont conduit 700 patrouilles.
La Marine pilote aussi la FANu, la Force aéronavale nucléaire : le missile ASMPA peut en effet être embarqué à bord du porte-avions Charles de Gaulle, afin d'équiper ensuite les Rafales.
La dissuasion ne peut être que nucléaire
En France, la pertinence de la dissuasion nucléaire n'est pas discutée, ou très rarement. Seules quelques voix critiques se sont fait entendre ces dernières années, dont celle d'un ancien ministre de la Défense. L'arme atomique n'est pas pour le socialiste Paul Quilès la "garantie ultime de la sécurité". Il précisait, lors d'une conférence en 2018, que "le vrai danger était la cyber-menace. Et le hacker ne signe pas. S’il détourne un système de communication d’un sous-marin, que faites-vous avec votre arme nucléaire ? À qui lancez-vous des représailles ?"
Interrogés sur une dissuasion 2.0, basée sur des virus informatiques, plusieurs officiers généraux français ont réfuté cette idée. Pour eux, la dissuasion ne peut-être qu'atomique. Car les têtes nucléaires s'utilisent en état "d'extrême légitime défense", pour causer des "dommages inacceptables". En résumé, une attaque cybernétique désorganise, une attaque nucléaire détruit et vitrifie. Le bouton nucléaire est installé pour faire peur, pas pour appuyer dessus.
lafautearousseau
Commentaires
Ce n'est pas la force de dissuasion nucléaire qui nous protégera de l'immigration-invasion. A comparer à la cavalerie de Reichhoffen en 1870, aux pantalons rouges en 1914 et à l'incomplète ligne Maginot le 10 mai 1940!
Pourvu que quelqu'un n'aie pas l'idée saugrenue d'appuyer sur ce bouton !
L'arme de dissuasion qui compte en premier, c'est le caractère du chef de l'Etat , chef des armées. Après, on peut dénombrer les ogives, mais la dissuasion nucléaire étant fondée sur la détermination à suicider son pays, il faut que la capacité du doigt ultime d'appuyer sur le bouton ne soit pas discutée.
Comment peut-on mettre une telle responsabilité dans les mains d'un novice qui ne sait même pas ce qu'est l'armée, n'ayant même jamais fait son service militaire ?