Un krach plus que certain, une crise politique probable, une révolution pas impossible... par Marc Rousset
Le CAC 40 sur le chemin des 6.000 points, au plus haut depuis douze ans, suite à un épisode supplémentaire du vaudeville de la négociation commerciale Chine/USA, alors que l’unique et seule raison est un marché abreuvé de liquidités et des taux d’intérêt ridiculement bas. « Une hausse de misère », en fait, dans des marchés de très faibles volumes, concentrée sur quelques entreprises très performantes, telles que LVMH, en hausse de 57 % depuis le début de l’année, première capitalisation de la zone euro avec une valeur en Bourse supérieure à 205 milliards d’euros !
Les Bourses s’envolent en même temps que les risques d’explosion des bulles boursières, immobilières et obligataires avec un coefficient de Fisher cours/bénéfice à New York de 29, déjà supérieur à celui de la crise des « subprimes » de 2008. Le CAC 40 se dirige vers le record absolu des 7.000 en France de septembre 2000, avec un coefficient de 45 à New York, soit près de trois fois la moyenne annuelle séculaire de long terme de 15,2. Il y a trop de raisons, en France et dans le monde, pour qu’il n’y ait pas d’explosion économique et politique dans notre pays.
Même si les fondamentaux sont toujours solides, l’économie allemande en panne vient juste d’échapper à la récession tandis que les investissements d’équipements ont reculé dans l’industrie, que les exportations d’automobiles en Chine et aux États-Unis sont menacées à terme. Le Japon affiche une croissance quasi nulle, avec un taux d’endettement de 250 % du PIB et une Banque du Japon qui détient, par l’intermédiaire de fonds d’investissement, 40 % des actions japonaises de la Bourse de Tokyo. La France est en faillite budgétaire depuis le 12 novembre, incapable de faire face à une hausse des taux d’intérêt et l’évolution de l’économie grecque, suite à des insuffisances structurelles, inquiète le FMI.
Aux États-Unis, malgré la baisse des taux et la reprise du QE, le taux de croissance du PIB américain est inférieur à l’augmentation du déficit budgétaire annuel, qui a atteint 1.000 milliards de dollars, et, donc, de la dette publique, de 23.000 milliards de dollars. Quant aux profits des entreprises américaines entre 2000 et aujourd’hui, leur valeur en équivalent-or a tout simplement diminué de moitié ! Si la pauvreté, suite au libre-échange mondialiste, s’installe en Europe et frappe les « gilets jaunes », il en est de même aux États-Unis où 41,4 millions d’Américains vivent sous le seuil de pauvreté, 40 % ont comme salaire le seuil de pauvreté, tandis que 13 % des ménages américains ont des factures de retard, un tiers n’ont pas d’épargne et 40 % sont dans l’incapacité de faire face à une urgence.
Quant au cocktail explosif de la planche à billets, des taux d’intérêt négatifs de la BCE, c’est à terme le choc systémique assuré ! Entre 2015 et 2019, la BCE a augmenté ses actifs de politique monétaire de 17 à 2.500 milliards d’euros ! L’endettement de la zone euro vient d’atteindre 10.000 milliards d’euros et la BCE en détient le quart. Les Allemands finiront, à juste titre, par taper du poing sur la table pour ne pas se laisser embarquer dans une nouvelle crise monétaire de 1923.
Les Français doivent savoir que le FGRD, le fonds de garantie des dépôts et de résolution, c’est environ 4 milliards d’euros, soit 1 euro garanti pour 100 euros déposés en banque – autant dire zéro ! Quant à la prétendue garantie européenne des 100.000 euros par compte bancaire, le dispositif européen n’est toujours pas en place, son financement pour venir au secours des garanties nationales étant encore moins assuré. Suite à la loi Sapin 2, les retraits des contrats d’assurance-vie peuvent aussi être bloqués du jour au lendemain.
Nous vivons une crise économique, sociologique, ethnique, morale, existentielle, politique, civilisationnelle avec une décomposition sociale en cours dans « l’archipel français ». Il importe de restaurer l’autorité avec un homme d’État fort dans un État fort. Le peuple français attend de ses dirigeants protection aux frontières, sécurité et « préférence nationale ». Si le krach économique à venir est plus que certain, une grave crise politique avec des « événements » est plus que probable, et une révolution nationale conservatrice n’est pas impossible, voire souhaitable.