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Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : réponse à quatre reproches (I/V)

Il y a cent-cinquante ans - un siècle et demi ! - que Maurras est né à Martigues, en Provence (en 1868) "au bord des eaux de lumière fleuries" (Anatole France, Poème dédicatoire pour les Contes de Maurras, Le Chemin de Paradis)

Il y a plus d'un siècle qu'il a inauguré son royalisme militant en publiant son Enquête sur la monarchie (1900). Et il y a presque 70 ans - une vie d'homme - qu'il est mort à Saint-Symphorien les Tours (en 1952). Mais les passions qu'il a si souvent suscitées de son vivant - qu'elles fussent d'admiration ou de détestation, l'une et l'autre souvent extrêmes - ne semblent pas s'être émoussées avec le temps. Prêtes toujours à s'élancer. Comme pour attester une forme paradoxale et performative de présence de sa pensée et de son action.

On sait que - en 2018 - la décision d'exclusion du ministre de la Culture, Mme Nyssen, a fini par susciter une vague d'indignations assez générale qui s'est retournée contre son auteur. Mme Nyssen ne savait pas ou avait oublié que depuis notre Gaule ancestrale ou le lointain Moyen-Âge, énorme et délicat, les Français détestent les interdictions. Et les Hauts Comités les démentis du Pouvoir.

Mais cette réprobation n'empêche pas à propos de Maurras l'inévitable mention, dogmatiquement prononcée, des "zones d’ombre". Expression d'une notable imprécision, lourde de mystérieux et inquiétants sous-entendus et le plus souvent inexpliquée ... À propos de Maurras, on réprouve l'interdit - en bref, on veut benoîtement la liberté d'expression - mais on accuse le fond. 

MAURRAS BUSTE JARDIN.jpg

De haut en bas et de gauche à droite : Anatole France, Maurice Barrès, Marcel Proust, Jacques Bainville, Georges Bernanos, Charles de Gaulle, André Malraux, Pierre Boutang, Gustave Thibon...

 

"Zones d’ombre" : l'expression est  porteuse d'opprobre. De quoi s'agit-il ? Qu'a donc fait ce Maurras qu'admiraient Proust, Péguy, Malraux et le général De Gaulle ; qui fut l'ami de Bainville et de Daniel Halévy, de Bernanos et de Joseph Kessel, de Barrès et d'Anatole France, d'Apollinaire et de Thibon, de Gaxotte et de Boutang ? Qui fut académicien français. Que consultait Poincaré au cœur de la Grande Guerre, que citait Pompidou dans une conférence demeurée célèbre à Science-Po Paris. "Zones d'ombre" ? Fût-ce brièvement, il nous faut bien tenter de dire le fond des choses, de quitter l'allusion sans courage et sans nuances.

Quatre grands reproches sont faits à Maurras :

- son anti-républicanisme,

- son nationalisme,

- son antisémitisme,

- son soutien à Vichy. 

(à suivre demain)

Commentaires

  • Le Groupe d'Action Royaliste a fait une vidéo de qualité sur "Les occasions manquées" que l'on peut visionner sur le SACR à cette adresse (33 minutes) :
    https://www.youtube.com/embed/GRfsM6cpsy4

    On y explore l'influence et les responsabilités de Charles Maurras dans le combat inabouti de l'Action française.

    Parmi les reproches que vous avez choisis de traiter, celui de l'antisémitisme est le plus délicat parce que la pirouette habituelle de "l'antisémitisme d'Etat" ne tient pas à l'analyse. Maurras était de son temps et mettait les Juifs à part comme tous ses contemporains. D'ailleurs le cri de Maurras au verdict de Lyon est un cri du coeur. Mais on y reviendra...

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