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« Lettres d’Ailleurs au Prince qui vient » : Louis XIV au prince Jean de France

Par Jacques Trémolet de Villers

Nos amis du blog de La Couronne ont eu la bonne idée de publier hier ces lignes signées de Jacques Trémolet de Villers, reprises de son livre Lettres d’Ailleurs au Prince qui vient, paru en 1999. Nous avons décidé de les reprendre à notre tour en appui de notre article qui précède, Des origines à nos jours, la branche actuelle de la Famille de France.  LFAR    

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« Nous ne sommes pas et nous n’avons jamais été des prétendants. Nous sommes des serviteurs. »

« Mon cher neveu,

Et aussi pour une part que j’ai trop aimée, mon cher fils, ce que j’ai à vous dire est simple et grave. Mais c’est moi, et moi seul qui puis vous le dire. Vous êtes l’héritier légitime, le seul héritier légitime du trône de France, au regard des lois de succession, du droit international, du droit interne et du respect de mes volontés qui ont été déterminées par le seul intérêt de la France et de la paix en Europe. 

Quand, j’ai envoyé la chair de ma chair et le sang de mon sang régner sur le Trône d’Espagne, ce fut, à la condition expresse, absolue, irrévocable, jurée devant l’Europe entière sur ce que nous avons de plus sacré, que ceux qui devenaient ainsi les Bourbons d’Espagne s’attachaient à l’Espagne et, en preuve irrévocable de cet attachement, renonçaient, pour eux et pour leurs descendants, à toute prétention à la couronne de France. Ce qui est dit est dit. Ce qui est juré est juré. Le respect de la parole donnée, la foi jurée des traités sont les conditions premières de la vie nationale et internationale. Nous ne sommes pas de la race de ceux qui renient ou les déchirent comme chiffon de papier. Nous nous interdisons de revenir dessus. Nul n’a le droit de rendre ses ancêtres parjures. 

Depuis la fin de l’ère féodale et l’émergence des nations chrétiennes, les dynasties des grandes nations, et de la France en tout premier lieu, sont nationales. Ce qui signifie qu’elles épousent le sort de leur peuple, qu’elles vivent avec lui, en lui, de ses espoirs et de ses craintes. Elles sont dans le cœur du peuple comme le peuple est présent dans leur cœur. C’est pour que mes enfants servent loyalement l’Espagne que j’ai accepté qu’ils ne soient plus Français, espérant que par ce sacrifice, qui n’est pas sans analogie avec celui qui fut demandé à Abraham (…), je ferai d’une Europe d’adversaires une Europe de frères ou de cousins, seule façon plausible d’en faire une Europe de paix. Mais je savais aussi, par expérience acquise comme par raison naturelle et leçon d’histoire, que chaque famille, chaque nation doit d’abord être maîtresse chez elle. 

L’important, pour nous autres Bourbons, n’était pas le renom des Bourbons. L’important, le primordial, notre raison d’être, c’était la France, et, pour ceux qui sont devenus d’Espagne, c’était l’Espagne. Nous ne sommes pas et nous n’avons jamais été des prétendants. Nous sommes des serviteurs, ou nous ne sommes rien. Nous sommes les serviteurs de l’État, les défenseurs de la république et les protecteurs de l’intérêt privé des Français, particulièrement des plus humbles. Là réside notre légitimité, et, là seulement. Elle n’est pas dans notre patronyme, non plus que dans exégèses de juristes qui prétendent que les renonciations auxquelles j’ai demandé à mes enfants de procéder seraient nulles ou non avenues. Un héritage ne se divise pas. C’est de moi, de mon sang, de mes filiations qu’ils tiennent leur droit. Ils l’ont reçu, ce droit, avec les réserves et les limites que je leur ai fixées. Qui viendra réformer ma décision ? Un aréopage de professeurs de droits et d’historiens va-t-il constituer une cour suprême qui jugera de la validité des décisions royales ? Mais je ne réponds que devant Dieu de ce que j’ai décidé et, en matière de royaume, ce que j’ai lié est lié. Ce que j’ai institué a permis à l’Espagne d’être l’Espagne, à la France d’être la France (…) Qui ne voit que nos histoires, pour être cousines, n’en sont pas moins différentes ? 

Et au moment où le peuple de France, plus que jamais dans son pèlerinage temporel, éprouve le besoin physique de se reconnaître dans un prince incontestable, au service de tous, le connaissant et vivant avec lui, la même soi-disant cour suprême voudrait que le seul légitime fût Espagnol ! Ne laissez jamais, mon neveu, les juristes et historiens, les philosophes et les hommes de lettres, usurper sur ce qui est votre autorité propre et tient en trois mots : le bon sens. Le métier du roi est de faire prévaloir, en toutes choses, le bon sens. C’est très simple à voir, et très difficile à réaliser, car le cœur de l’homme, même celui des rois, est prompt d’abord au sophisme et à la complication. Il y faut une éducation que j’ai reçue et que j’ai voulu transmettre aux miens, c’est-à-dire au peuple entier, aux générations à venir. J’ai fait le siècle classique, qui fut celui de la beauté, de la grandeur, du charme et de la lumière qui s’attachent au bon sens. C’était très humble et ce fut très noble. 

Tenez bon, mon neveu. Vous arrivez, comme je suis arrivé, ce qui n’est pas donné à beaucoup, au moment opportun, vous voici venir quand il faut et comme il faut. Ne vous laissez pas ébranler et ne laissez pas vos fidèles se perdre dans des débats qui ne sont même pas divertissants. Balayez ces vieilleries. Vous êtes un homme d’action et non un mannequin pour revue nostalgique. L’heure est à l’action. Montrez qui vous êtes, mon digne et légitime héritier. »   

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Jacques Trémolet de Villers

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lettre-au-prince-qui-vient-200x300.pngLettres d’Ailleurs au Prince qui vient

Par Jacques Trémolet de Villers

Édition Dominique Martin Morin

Dans cet essai, Jacques Trémolet de Villers livre treize lettres, venues d’ailleurs, pour un prince d’ici, qui existe vraiment. Ces correspondants du ciel parlent à la terre. Les habitants de l’éternité s’adressent au prince de ce temps, le Prince Jean de France.

Commentaires

  • "Le métier de roi est de faire prévaloir, en toutes choses, le bon sens"

    Nous voici arrivé , au moment de notre histoire, ou il nous faut un homme de métier qui sache redonner un sens optimiste à la vie en collectivité, une valeur constructive au travail, un sens historique à notre France, et comme ses aïeux construire une Europe des peuples en paix.

    Vous aurez noté que nos politiques de tous bords ne parlent jamais de la France, ils chérissent tous leur nébuleuse république, Ce symbole est devenu à leurs yeux mondial et ils donnent des leçons à toute la planète. Or, l'histoire des hommes les rattrapent et à vouloir trop de libéralisme, ils tuent le libéralisme qui s'étiole depuis la première guerre mondiale,, Cette fois il est entré en phase d'auto destruction. Mais nos républicains persistent et insistent, puisqu'ils sont les dirigeants de l'association Européenne ! Par réaction primaire c'est cet anti libéralisme qui a poussé les Anglais à se refermer sur eux, au risque de faire exploser l'union des îles Anglos Saxonnes.

    Chacun de nous ressent le changement profond qui se met en marche dans le monde et ici chez nous. Le libéralisme mondialisé semble perdre du terrain, pour un retour à des valeurs plus concrètes, plus réalistes, moins nébuleuses. Le retour à la monarchie Française n'a jamais été aussi proche.

  • Le retour à la monarchie française n'a jamais été aussi proche" écrit Le Cosquer de Kerviller. je le souhaite très fort plus que je ne l'espère mais que Dieu vous entende, cher Monsieur. Je précise mon souhait: à condition que ce retour se fasse sans guerre civile, dans le cadre d'un démocratie constitutionnelle et parlementaire..Je souhaite aussi "Bon courage!" au Prince Jean: il en a sacrément besoin!

  • sans guerre civile , de civis (citoyen) mais où les trouver ?
    dans le 93 ? dans les quartiers nord et autres de Marseille ? dans les turqueries de Strasbourg ?
    cette guerre sera un passage obligé malheureusement
    le temps de " civis Francia sum" est révolu

  • Inutile de prendre la hache, le temps fait son travail de l'histoire des hommes. On peut attendre que l'arbre pourrisse naturellement ou précipiter l'action par apport de produits destructifs.

    L'histoire de la France, de l'Europe, du monde est arrivée à ne plus croire aux idéologies acceptées par la masse humaine des siècles passés qui n'ont portées que la mort, jamais le bonheur prédit.

    Il restera toujours un bloc de personnes qui persistera a croire à ces rêves dépassés, L'objectif est d'en connaître le nombre.

    L'autiste pardon l'artiste, qui nous assène sa supérieure intelligence scolaire, n'est pas en capacité de résoudre le solde des années passées et créer un avenir collectif. Il pourrait être un roi! et les Français acceptent ce pouvoir absolu qui lui est remis par les élections truquées mais acceptées par tous, Ce parlement est une majorité présidentielle et nous ne sommes pas en guerre civile. Même si le chef des chefs le dit.

    Le produit destructif contre les mensonges et dictatures à venir que nous avons à notre main, pour mettre fin aux mensonges politiques, c'est l'information directe informatisée, qui nous permet de percevoir les deux mondes présents. Il nous permet de mesurer précisément que l 'un est gavé des richesses non productives, car dans ce monde moderne ou la finance informatisée domine, on est riche pour être riche, pas pour donner une once de vie aux autres, on vit entre riches, on gagne de l'argent avec de l'argent, pas avec du travail.

    L'autre partie la plus importante est de plus en plus pauvre, dans le monde entier et chez nous elle écoute les propositions de destruction de sa vie formulées par des énarques issus de la caste des riches. La question est: qui va gagner? Les nationaux républicains, les ultras Urbains, des grandes métropoles, ou la masse des ploucs? Un exemple: les syndicats républicains, parce qu'ils sont nationaux, n'auront jamais le pouvoir de guider , de défendre les travailleurs autant que les corporations des métiers de l'ancien régime.

    La guerre civile ne sera que si l'homme n'est pas capable d'esprit. Frapper, dominer par la force c'est facile, comprendre le monde actuel et trouver une nouvelle donne, pour tous, chacun n'ayant qu'une vie terrestre serait plus intelligent.

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