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Société • Charles Saint-Prot : Mai 68 la révolution des imbéciles

 

L'invité de Yannick Urrien *

Pour l'équipe de Lafautearousseau, l'occasion de retrouver un ami de longue date, avec qui nous partageons de riches expériences, et qui nous est cher. LFAR

Charles-Saint-Prot-810x579.jpg...Charles Saint-Prot : « Mai 68, c’est la destruction de nos sociétés traditionnelles, c’est la destruction des nations et c’est l’individualisme. » En finir avec le mythe soixante-huitard pour remettre les idées à l’endroit…

Charles Saint-Prot est docteur en science politique, universitaire, habilité à diriger des recherches (HDR) et directeur général de l’Observatoire d’études géopolitiques. Il fait partie des rares intellectuels qui ne s’en laissent pas conter sur les prétendus « apports de Mai 68 » et qui osent le dire. Son dernier ouvrage n’est guère tendre à l’égard de ce qu’il qualifie de « chamboulement abject, un mouvement littéralement antisocial conduisant à l’institution d’un individu abstrait livré à la domination du Marché mondialisé… ». Il souligne : « Sous couvert d’un gauchisme de façade qui ne fut rien d’autre que la maladie sénile du crétinisme, Mai 68 fut le terreau d’un nouveau totalitarisme qui s’épanouit aujourd’hui avec un rare cynisme. Moins qu’une révolution, ce fut le début d’un long processus de pourrissement, de renversement des valeurs ». Charles Saint-Prot répond aux questions de Yannick Urrien.

 

 

Kernews : Pour ce cinquantenaire, vous publiez un livre intitulé « Mai 68 : la révolution des imbéciles ». Franchement, vous n’y allez pas avec le dos de la cuillère…

Charles Saint-Prot : Oui, mais ce titre correspond bien à la réalité ! Je mène depuis des années une réflexion sur la politique nationale, puisque j’ai écrit « La pensée française » ou « l’État-nation » et je suis très excédé par la commémoration de ces événements qui marquent le déclin de la France. Il fallait qu’un certain nombre de gens tapent sur la table en disant que cela suffit. Il faut en finir avec Mai 68, qui était une révolution de dupes et d’imbéciles où la piétaille était totalement manipulée, ce qui est d’ailleurs le cas d’à peu près toutes les révolutions. La Révolution française était manipulée on sait par qui, tout comme la Révolution russe. Et Mai 68 a été organisé par les États-Unis et par Israël pour punir la France gaulliste d’avoir une politique d’indépendance nationale. Je l’ai écrit plusieurs fois et je n’ai jamais été démenti. Souvenons-nous qu’en 1967, le général De Gaulle avait pris la position que l’on sait pendant la guerre des Six Jours entre Israël et les Arabes. C’était le renouveau d’une politique arabe de la France, et De Gaulle c’est aussi le discours de Phnom Penh ou le discours du Québec. C’est une France debout qui s’est affirmée et je crois que les États-Unis et Israël ne veulent pas de cette France debout. Ils ont manipulé ces événements de Mai 68 avec la complicité de Daniel Cohn-Bendit et autres… Ce Cohn-Bendit est adulé par les journalistes qui l’appellent Dany, en le tutoyant, mais ce monsieur a quand même dit que le drapeau français était un torchon qu’il fallait brûler. Il est allé pisser sur la tombe du Soldat inconnu à l’Arc de Triomphe ! Il faut que les Français se souviennent que c’était la haine de la France qui s’exprimait en Mai 68, avec la manipulation de pauvres imbéciles qui ont servi de piétaille. Il est temps de dénoncer cette supercherie et de dire ce qu’était Mai 68 : un complot anti Français, mais aussi une dégradation de toutes les valeurs. À partir de Mai 68, il y a eu un recul intellectuel et moral des forces traditionnelles et, aujourd’hui, ce sont les idées de Mai 68 qui sont au pouvoir, avec la destruction de la famille, la destruction de l’autorité, la destruction de l’État et la destruction du travail. Ce sont ces idées qui ont gagné. C’est comme un cancer ! Cela a mis 50 ans à s’infiltrer et vous avez même un président de la République qui commémore cet événement avec Daniel Cohn-Bendit… On ne peut pas traiter la France avec plus de mépris !

Vous expliquez qu’il est temps de tourner la page de Mai 68, mais on ne peut plus vraiment faire marche arrière…

Il faut se battre et dénoncer le mythe de Mai 68 ! Ce n’était pas une révolution du bonheur et des libertés. Il faut en finir avec toute cette utopie de Mai 68 et ces slogans idiots sur les libertés car, aujourd’hui, la seule liberté, c’est celle du fric roi et de l’ultralibéralisme. On est passé du col Mao au Rotary, comme le dit Guy Hocquenghem. Mais, à côté de cela, il y a toutes ces idées qui sont encore présentes. Il ne faut pas baisser les bras, mais contester des idées qui sont des idées de mort. Cet ignoble Cohn-Bendit en est l’image typique. Entre les soixante-huitards et le libéralisme, c’est la même idéologie, je parle de l’ultralibéralisme à la Macron, c’est-à-dire ce mondialisme qui veut détruire les nations. Ce qui unit les ultralibéraux, Monsieur Cohn-Bendit et toute cette clique de gauchistes soixante-huitards, c’est la haine de la France, la haine de la tradition et la haine de l’identité française. Les Français doivent se réveiller, parce qu’ils sont un peuple qui n’est pas destiné à mourir et qui n’est pas destiné à supporter la dictature de ces gens-là.

Votre principale critique de Mai 68 porte sur la création de ce citoyen de nulle part : n’est-ce pas un effet naturel de la mondialisation, puisqu’on le retrouve dans toutes les grandes capitales ?

Oui et non, parce que je ne sais pas si on le retrouve réellement en Russie, en Chine ou en Turquie, y compris dans les classes dirigeantes… Je peux vous citer de nombreux pays où cette idéologie a été moins prégnante. Je pense que les Français, qui ne sont jamais en retard d’adhérer aux idées les plus loufoques, sont malheureusement au premier rang dans ce domaine. Mai 68, c’est la destruction de nos sociétés traditionnelles, c’est la destruction des nations et c’est l’individualisme. C’est la préparation à ce citoyen de nulle part, cosmopolite. On prépare ce monde de robots que prédisaient des gens comme Bernanos ou Saint-Exupéry : c’est-à-dire de parfaits abrutis consommateurs qui sont propres à adhérer à toutes les billevesées de la mondialisation, qui n’est pas, bien entendu, une mondialisation heureuse. Il faudrait être bien naïf pour croire que cette mondialisation est heureuse. C’est une mondialisation qui met sur le carreau les plus faibles, les professions les plus traditionnelles, comme les agriculteurs. Donc, c’est une mondialisation qui ne vise qu’à détruire les Nations, après avoir détruit l’État qui est quand même le protecteur des Nations. L’État est au service du bien commun, à condition d’être dirigé par des gens dignes de ce nom. L’État est là pour remettre de l’équilibre dans les choses et pour faire passer de l’équité dans les choses. Ce n’est pas le cas du système ultralibéral où le pauvre est libre de crever et le riche libre de s’enrichir.

C’est un paradoxe de constater que la conséquence de Mai 68, c’est la puissance de l’argent…

Bien entendu et c’est là que l’on s’aperçoit vraiment de la supercherie de ces événements. Les révolutionnaires ont donné l’impression d’être contre les forces de l’argent, alors qu’ils ont méthodiquement, par leurs idées de destruction, préparé le règne de l’argent roi.

On célèbre Mai 68, mais dans les médias, comme dans l’opinion publique, on n’est plus dans l’idolâtrie…

Je ne sais pas. Je me souviens quand même d’un président de la République, Nicolas Sarkozy, qui a dit que le problème de la France c’est Mai 68 et qu’il fallait sortir de Mai 68 ! Je me demande toujours si la haine qu’il a suscitée n’est pas due à cette phrase… Il a remis en question le saint évangile soixante-huitard… Nicolas Sarkozy, qui peut avoir des défauts, a quand même eu de grands moments : le discours du Latran, où il explique que le curé est plus important que l’instituteur, parce qu’il est porteur de valeurs éternelles, et sa critique de Mai 68. Je pense que ces deux discours peuvent expliquer beaucoup de la haine qu’il y a contre Nicolas Sarkozy, parce qu’en réalité il avait mis le doigt sur deux choses fondamentales. Aujourd’hui, je n’entends pas formuler par la classe dirigeante une critique très acerbe de Mai 68, y compris dans ces mouvements dits de droite ou d’extrême droite, qui sont d’un silence absolu sur cette question… Il y a un vrai problème. Bien sûr, le pays réel existe, il y a une grande partie des Français qui n’adhèrent pas du tout à cette idéologie et à cette destruction de notre Nation et de notre société. Mais ces Français ont peu la parole et ils ne sont pas, ou peu, représentés. C’est le vrai problème. Il est temps que les Français se réveillent, parce que l’on ne peut pas laisser ce piège diabolique conçu par Monsieur Macron qui nous refait le coup des gaullistes avec les communistes, puisqu’il dit qu’entre Mélenchon et lui, il n’y a rien. Mélenchon est un fou furieux, probablement très dangereux, et il est très facile de dire qu’entre les deux il n’y a rien… Bien entendu, personne n’a envie de faire le choix impossible. Il faut que les Français se réveillent et retrouvent les vraies valeurs, celles de la Nation et de la société. C’est là-dessus que l’on pourra rebâtir quelque chose et non sur des combines politiciennes qui ne sont, d’ailleurs, que de l’écume. 

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« Mai 68 : la révolution des imbéciles » de Charles Saint-Prot est publié aux Éditions de Flore. En vente à la librairie de Flore [5 € - 20 p.]

* La radio du littoral de Loire Atlantique - Kernews

Commentaires

  • C'est bien beau, bien pratique et bien rassurant, les théories du complot (Les EU et Israël ont voulu punir le général de Gaulle et sa politique d'indépendance nationale), mais... c'est absolument farfelu...
    C'est oublier que toute l'année 67 dans le monde, et notamment aux États-Unis a été ponctuée par des mouvements de révolte et que l'année 68 a commencé par l'occupation de l'Université de Rome en février, puis par des manifestations pour les "droits civiques" aux EU, puis par les "émeutes de Pâques" en Allemagne après l'assassinat de Rudi Dutschke... Et les émeutes de Tokyo, de Zürich...
    En juin, c'est au Canada, en août, c'est lors de la convention démocrate à Chicago... Et en octobre à Mexico, juste avant les Jeux, les dizaines de morts de la "place des trois Cultures"...
    Qu'Israël et les EU aient été assez contents de ce qui se passait en France est vraisemblable, mais aller plus loin est excessif...
    Tous ceux qui ont vécu en militants les mois qui ont précédé Mai voyaient bien que le couvercle de la marmite allait sauter...

  • IL y a aura toujours des nostalgiques du chambardement pour nier l'évidence. De nombreux dirigeants gaullistes ont dénoncé ce qui était le secret de Polichinelle: à savoir que les agents états-uniens et israéliens étaient à la manoeuvre. Pierre Debizet en était si bien convaincu qu'il devint anti-sioniste. Personne n'a démenti non plus les fréquentes visites de Cohn Bendit à un agent de la CIA à l'ambassade de Paris. Les milieux gauchistes étaient totalement infiltrés. Depuis ils ont baissé le masque puisqu'ils sont majoritairement ralliés à l'ultralibéralisme. Le professeur Saint-Prot a raison de rappeler ces accointances même si cela gêne des gens comme ce M Builliy qui prétend avoir été militant. Mais dans quel camp ? Ne pas vouloir voir les choses relève d'un haut degré d'amphigouri.
    Lisez le livre de Charles Saint-Prot

  • Je n'ai pas lu le livre de notre ami Saint-Prot mais je partage ses points de vue. De même je crois fiables, fondées, bien étayées, les analyses de Rémy Hugues publiées an mai par LFAR.
    En revanche, il n'y a absolument aucun doute sur le militantisme d'Action française de Pierre Builly. Avant et après 68. Ni sur les services qu'il a rendus au mouvement. Sur ce point, Nicolas parle de ce qu'il ignore. Et que justement Charles Saint-Prot n'ignore sûrement pas.

  • Sans compter le bloc communiste qui dut bien avoir ses agents pour mettre en branle les campus de l' Ouest : le mot d'ordre " paix au Vietnam " était bien le dénominateur commun dans les diverses mouvements contestataires du " monde libre " .
    Mai 68 ne s'est singularisé que par un moment de " flottement " au sommet de l' Etat et aussi les grèves , exercice de style bien français . Par rapport à 1936 , il ne manquait que l'accordéon .

  • En mai 68, le clan communiste a joué De Gaulle et le statu quo. Du moins le PCF et sa nébuleuse. Cf. l'entretien De Gaulle-Massu à Baden. Par exemple.
    Relire le dossier de Rémi Hugues : le rôle des E.U.,, Israël et la communauté juive paraît indéniable, alors que nous n'en étions pas conscients sur le moment. Qu'il y ait eu d'autres mouvements ailleurs dans le monde n'y change rien.
    Que mai 68 ait été un mouvement brouillon, multiple, farfelu, n'enlève rien de ses considérables conséquences sur la société française. Impossible de le prendre à la légère.

  • il me semblait avoir tenu un propos modéré (pour une fois ! mais m'étonner que l'on place l'exclusive responsabilité de mai 68 en France sous l'égide de l'union Israël/EU m'a paru très excessif.
    Je constate d'ailleurs que ceux qui m'ont répondu (à part Richard, qui pointe justement les manoeuvres du Bloc de l'Est) gardent un silence prudent sur l'embrasement constaté partout dans le monde (et que Pierre Debray évoquait souvent). Je veux bien que ce soient le Mossad t la CIA qui aient fomenté Berkeley, Watts et Berlin, mais tout de même...

    Quant au reste, merci à Anatole d'avoir attesté mes états de service. Ce qui est amusant, c'est que notre section de Grenoble, où j'étais déjà vieux crocodile, a accueilli fraternellement la reprise de la section étudiante de Lyon par le jeune Michel M. (c'est-à-dire Saint-Prot). Nous avons d'ailleurs ensemble réussi un amusant cambriolage des locaux de la FNEF qui a permis à cette jeune section de se doter pour pas un rond, à part l'essence, d'une machine à écrire électrique (rareté de l'époque).

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