Brexit : Il se pourrait que l'Europe de Bruxelles soit déjà morte sans le savoir ...
Par Lafautearousseau
Ainsi, les bourses avaient voté. Et l’ensemble des médias, la presque totalité des semble élites, et - jusqu’au ridicule - les peurs, les conformismes, les habitudes, les libéraux et les modernes, les idolâtres des marchés, bref les avertis, contre les peuples ignorants. Et, bien-sûr, les fonctionnaires de Bruxelles et leurs relais dispersés à travers l’Europe, bien décidés à défendre âprement leurs rentes, leurs situations, leurs privilèges et leurs retraites. Cela faisait beaucoup de monde, et de grandes forces, dressées contre cette sorte de liberté d’un jour que s’était donné le vieux Royaume britannique – que l’on fût Remain ou Brexit - de choisir entre son identité et son histoire et sa fusion dans le magma mondialiste dont l’UE n’est qu’une étape, vers la gouvernance mondiale, façon Attali. Telle était aussi, d’ailleurs, la volonté affirmée – un quasi diktat - de Barak Obama, aussi président des Etats-Unis d’Amérique – et demain du Monde – que l’avaient été ses prédécesseurs blancs. Car, derrière le rideau de fumée de l’unité du monde – c'est-à-dire des marchés - se tient, de fait, cet élément moteur, cette ambition de fond, qu’est le nationalisme américain.
Avec 1,89% de plus que la barre des 50%, selon la règle démocratique de pure arithmétique, le peuple britannique a choisi non pas de ne plus être une nation européenne – rien ne fera qu’elle ne le soit, éminemment – mais de s’extraire d’une machinerie inefficace et tyrannique, en train d’échouer partout. Résultat que la doxa uniforme s’obstinait tellement à croire inenvisageable que les médias ont annoncé la victoire du Remain contre le Brexit à 52 / 48%, jusqu’à tard dans la nuit du vote. De sorte que le téléspectateur – fût-il tardif – s’est endormi dûment informé de la défaite du Brexit et s’est réveillé au son de sa victoire. Les bourses, les sondeurs, les bookmakers et l’ensemble des conformismes s’étaient trompés. Ni les peurs agitées éhontément, ni même le meurtre inopiné et finalement inutile de Jo Cox, n’auront suffi.
Faut-il croire à une opposition aussi radicale qu’on nous l’a seriné dans notre microcosme franco-français, entre les partisans du maintien et ceux du départ ? La violence de leurs débats ne nous empêche pas d’en douter. A vrai dire, la politique de Cameron et celle de Boris Johnson différaient par les moyens, non par l’objectif. De sorte que - l’extraordinaire force symbolique du retrait britannique mise à part, et elle n’a rien de négligeable - les suites du maintien et celles du départ, ne devaient pas être très différentes, même si les médias brossent tous les scénarios catastrophe les plus extravagants à la charge du Brexit. Cameron avait imposé à l’UE, en février 2016, les dérogations nécessaires et, sans-doute, suffisantes, pour la Grande Bretagne, de sorte que, selon son habitude, elle ait en toute hypothèse, comme nous l’avons écrit ici-même, un pied dedans, un pied dehors. Qu’elle détermine elle-même sa politique économique, sociale, migratoire et qu’il soit bien entendu qu’en aucun cas elle ne laisserait toucher à sa souveraineté. Dans de telles conditions, on était déjà sorti – n’étant d’ailleurs jamais vraiment entré – et l’on pouvait rester sans trop de gêne. Les partisans du Brexit vainqueur ont préféré la solution nette. Le prochain cabinet, dont il est très possible que Boris Johnson soit le Chef, fera en sorte que la Grande Bretagne conserve néanmoins, sur le continent européen, tous les liens qui lui seront utiles et que la nature des choses maintiendra ou rétablira assez vite. Les bourses, compulsives ces temps derniers, se calmeront, les marchés s’organiseront, la Grande Bretagne restera la puissance européenne et mondiale qu’elle est - avec ou sans l’UE - depuis quelques siècles.
Quant à l’Europe de Bruxelles, il se pourrait bien, comme on l’a dit ici et là qu’elle soit déjà morte sans le savoir, sans même qu’on s’en soit encore rendu compte. Il est possible, a contrario, que le départ britannique ravive quelques velléités fédéralistes. Mais l’opposition des peuples et de nombreux Etats membres de l’UE, est sans-doute devenue aujourd’hui trop forte pour leur laisser de réelles chances d’aboutir. Il est bien tard pour une telle offensive.
Pour ouvrir la réflexion sur un champ plus large – mais sans y entrer ici – la victoire du Brexit nous paraît être, en un sens, celle du Sang sur l’Or. Celle de l’Histoire et des identités sur l’utopie postnationale, universaliste, consumériste, multiculturaliste, etc. Faute d’avoir voulu reconnaître ses racines, fixer ses frontières, affirmer son identité et son indépendance, cette Europe-là se condamnait par avance à une telle issue. Y aura-t-il encore des forces, des idées, des volontés, pour relever le projet sur de justes bases ? •
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[Lafautearousseau 22.06]
Commentaires
Il faut effectivement se féliciter du sens donné à l'Histoire par le peuple anglais mais cela nous éclaire aussi sur l'hostilité haineuse des « grands démocrates » français membres de la caste et qui ont fait savoir rapidement qu'il n'était pas question qu'un référendum soit organisé en France sur le même sujet.
Il faut donc retenir que le gouvernement britannique a, lui, offert cette possibilité aux sujets de sa gracieuse Majesté. C'est donc une Monarchie qui donne à une République une leçon de démocratie.
Quand bien même ce référendum aurait lieu dans notre pays, il ne serait tenu aucun compte du résultat. Nous avons déjà l'expérience de ce genre de trahison républicaine. Nous allons la connaître de nouveau sans doute à propos de la construction d'un simple aéroport.
On voit aussi notre petit microcosme s'agiter en tous sens comme des puces. Ils récupèrent vite et il convient d'être vigilant car le prochain coup tordu est en train de se préparer. Ils ont été reçus à l’Élysée uniquement pour cela.
enfin un souffle de liberté commence à se faire sentir en Europe ........Bravo .
L'Europe actuelle, ressemble de plus en plus à la tour de Babel qui s'écroula, dit-on, par ce que Dieu excédé de leur arrogance et de leurs mensonges fit que les hommes ne parlèrent plus le même langage. Bien sur, nous savons aujourd'hui que la réalité, s'il elle exista jamais, fut plus vraisemblablement d'ordre architectural, les techniques de l'époque ne permettant pas de construire au delà d'un certaine hauteur, la tour s'écroula vraisemblablement sous son propre poids, Quoi qui qu'il en soit, la comparaison n'en n'est que plus tentante, tant cette construction européenne se fragilise également de son volume et sous son poids, à chaque empilement supplémentaire, alors que de surcroit, un Peuple, et non des moindre, vient de, changer de langage politique, ajoutant la confusion à la déraison de ce qui est devenu au fil du temps, un grand Bazar hédoniste artificiel. Mais les utopies sont là pour montrer aux hommes la fragilité de leur pouvoir, et la démocratie pour le leur rappeler. Dont acte.
Jean Marc AYRAULT, européiste et ministre étranger aux affaires, ou affaires étrangères, a déclaré: Lorsqu'on demande l" avis des citoyens, ils le donnent:. Bien sûr il pensait à son aéroport, mais si nous parlions de cette Europe d'apatrides et de financiers Déduction Monsieur le Ministre: demander l'avis aux électeurs sur la sortie du bidule de Bruxelles , ou au contraire ne PAS LEUR DEMANDER, car ils répondraient: : Nous n'en voulons plus cette machinerie RUINEUSE et DESTRUCTRICE
Merci de me dire à quoi il sert de professer de telles stupidités,avec leurs exagérations-aussi primaires qu'inutiles-.
Dans le même registre,LFAR avait déjà fait mourir l'euro en octobre 2011 !
La France est déjà suffisamment "déconstruite"comme cela !
Merci à LFAR pour cet excellent résumé. D’autant plus pertinent quatre jours après les évènements, et sous un déluge d’insultes contre les Britanniques, dont il est démontré ainsi que l’on ne connaît à peu près rien. C’est aussi la démonstration que lorsqu’on donne la parole au peuple, il la prend … Ce coup d’arrêt est salutaire. Le trio Schumann, Monnet, Spaack, agents américains reconnus, glosaient sur une utopie, faisant un parallèle hors de propos avec la construction des États-Unis d’Amérique. La tour de Babel européenne ne disposera jamais des cinq pouvoirs régaliens qui définissent un état. Dès lors cessons d’élucubrer. La pauvre petite cervelle qui nous sert momentanément de président a donné à nouveau toute sa mesure hier soir. Incapable chez lui, il a des idées pour réformer une très couteuse superstructure (pour parler comme les marxistes) afin d’entrainer les peuples. Mais non, l’histoire multicentenaire de chaque pays passe avant les chimères des eurolâtres. Les Anglais savent ce que l’Europe (la vraie) doit à la descendance de la reine Victoria. Les petits fruits secs du Paris bobo ont-ils l’intention de leur apprendre l’Histoire de notre continent ?
p.s. : une nouvelle fois que vouliat dire le dénommé patrick haizet?