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La mau-parado*, par Louis-Joseph Delanglade

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Katchick et Leonarda sont en situation irrégulière sur notre territoire. Lui : majeur, prétendument « étudiant en CAP » (sic), arrêté pour vol à l’étalage. Elle : mineure, origine indistincte, (dé)scolarisée (absente 66 demi-journées en 6ème, 31 en 5ème, 78 en 4ème, 21,5 depuis début septembre 2013). Expulsés. Normal.

 

Le ministre de l’Intérieur, à qui on impute la responsabilité de ces expulsions, n’a fait que son travail. D’autant que M. Valls s’inscrit d’abord dans le jeu politicien de l’élection présidentielle de 2017. Exactement comme l’a fait avant lui M. Sarkozy. Et que, sur le fond, rien n’a changé non plus, comme le soulignent conjointement, mais pour des raisons opposées, la gauche extrême et M. Zemmour : sur les 100000 illégaux arrêtés chaque année en France, 18000 sont expulsés.

 

Tout cela plonge la gauche en hystérie. Certes, M. Valls a reçu le soutien de M. Chevènement (qui dénonce à juste titre « le sanspapiérisme et le sansfrontiérisme ») et d’autres (Mme Royal, MM. Jeoffrin du Nouvel Observateur et Domenach de Marianne). Mais il a contre lui le plus gros des bataillons de son propre camp électoral. Depuis les arrivistes du P.S. (Mme Hidalgo qui parle « au nom des valeurs de la République et de Paris ») jusqu’aux excités d’extrême-gauche (M. Mélenchon qui veut « rendre Valls à Le Pen »).

 

Plus significative est l’implication violente des « associations » qui trouvent, dans la continuité de la précédente affaire de Lampedusa, un nouveau moyen de se relancer. Battage médiatique et feu à volonté sur M. Valls. On fait même descendre dans la rue quelques centaines de lycéens (devenus « les lycéens », par la grâce du verbe) dans des manifestations dont M. Jamet a pu écrire, dans Boulevard Voltaire, qu’elles reflètent une « générosité dévoyée [et] manipulée ». Dévoyée car Katchik et Leonarda sont deux illustrations de la délinquance et de l’imposture. Manipulée car sont à la manœuvre les habituelles courroies de transmission (« Réseau Education Sans Frontières », « SOS Racisme »).

 

Pourquoi un tel déchaînement ? Un récent article du quotidien Le Monde souligne le désarroi desdites associations. Elles sont de facto totalement coupées d’une opinion publique française (74% des Français approuvent l’expulsion, selon le dernier sondage B.V.A.) de plus en plus lucide sur ces immigrants clandestins qui, comme M. Dibrani (le père de Leonarda), affichent avec cynisme leur prétention à profiter au maximum de la vache à lait française. Or, ces associations sont des entreprises qui permettent à des dizaines (des centaines ?) de permanents de vivre (sur fonds publics) et de faire carrière (exemples : MM. Désir, Assouline et Cambadélis, Mme Batho, etc.). Et leur pouvoir de nuisance est d’autant plus grand qu’elles tiennent l’appareil du parti majoritaire.

 

La bête est blessée, elle sent venir la « mau-parado » : elle n’en sera que plus dangereuse.

 

 

* "mau-parado" : expression provençale, employée pour toute situation qui se termine mal, y compris tragiquement.

Commentaires

  • A voir les dern!ères manifestations en faveur de Leonarda, il ne fait pas de doute que la morale traditionnelle se perd. L’ancienne morale prescrivait des règles individuelles de comportement : la société était censée se porter mieux si les individus qui la composaient se comportaient bien. La nouvelle morale veut moraliser la société elle-même, sans imposer de règles aux individus. L’ancienne morale disait aux gens ce qu’ils devaient faire, la nouvelle morale décrit ce que la société doit devenir. Ce ne sont plus les individus qui doivent se conduire de façon droite, mais la société qui doit être rendue plus "juste ".

    La justice et le droit ne définissent plus un rapport d’équité entre les personnes, mais expriment eux aussi un devoir-être. Tout le social est ainsi réinterprété à la lumière de ce devoir-être, qui ne fait aucun cas de la nature des choses et des êtres.
    À la base du devoir-être, on trouve un refus du monde tel qu’il est. "Mundus est immundus", disait saint Augustin. Il faut donc le transformer, le corriger, pour satisfaire aux exigences divines disent les uns, pour faire droit à la nécessité historique prétendent les autres. Toute l’idéologie du progrès, tout l’utopisme des Lumières, en représente la version profane : sous des habits séculiers (le bonheur remplace le salut, l’au-delà cède la place à l’avenir), c’est encore et toujours la vieille foi messianique dans la marche irrésistible de l’histoire vers sa fin.

    Fondée sur les droits subjectifs que les individus tiendraient de l’état de nature, l’idéologie des droits de l’homme, devenue la religion de notre temps, est avant tout une doctrine morale. Elle se traduit, par une invasion de moralisme, un moralisme d’autant plus imparable qu’il mobilise les ressorts intimes de l’affectivité. Cette affaire en est un parfait exemple.

  • cette affaire sordide ne mérite pas tout ce verbiage : il s'agit de toute évidence de réglements de compte au sein du parti socialiste qui ne devraient intéresser que les membres de ce parti; évidemment, quand ça fait de grands titres dans la presse, ça évite de parler des choses sérieuses

  • Cher Thulé,

    Je comprends ce que vous dites, même si je ne partage pas
    le côté réducteur des droits de l'homme, assimilés selon
    vous, à une simple doctrine morale.

    Mais que viennent faire les droits de l'homme dans cette
    histoire? Les décisions prises par rapport à cette famille
    (possibilité comprise d'une poursuite de scolarité pour
    Léonarda) n'ont rien à voir avec les droits de l'homme ?

    Je partage l'avis de Théofrède, que j'étends à l'ensemble de
    la classe politique. Hormis le fait de l'interpellation de
    Léonarda pendant le temps scolaire, cette affaire est avant
    tout une opportunité de règlement de compte, d'une part au
    sein du Parti socialiste, mais aussi au sein de la gauche, ainsi
    qu'entre la droite et la gauche à des fins électoralistes au
    moment où le Front national progresse non seulement dans
    les sondages mais aussi dans les urnes. C'est la réalité.

  • Et si Manuel VALLS était la dernière chance des Socialistes, essayant d'imprimer une image forte, face à l'exaspération des Français qui ne veulent plus payer pour toute la misère réelle ou supposée du monde??????????

  • Et si nous changions de sujet...Si l'on n'y prend pas garde,nous faisons ce que nous reprochons à nos adversaires.

  • Manuel Valls court surtout sa propre chance. Ce ne serait qu'accessoirement celle des socialistes. Et encore, desquels ? François Hollande, déjâ, doit se contorsionner en tous sens (mais il en a une longue pratique) pour tenter de les maintenir unis. Et l'on voit bien qu'il y échoue. Avec Valls, si ce n'est déjà fait, l'éclatement est garanti.

  • Le premier ministre dit-il que les députés socalistes doivent maintenant se concentrer sur le budget 2014 que le sénateur Jean-Vincent Placé appelle aussitôt à la remobilisation lycéenne (et étudiante) pour forcer au retour de la famille Dibrani.
    La guerre fait rage dans la majorité présidentielle.
    Mélenchon va-t-il dégoupiller, depuis que le PCF l'a largué à Paris ?

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