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Dédié à tous ceux qui aiment "les beaux jeux du taureau et de l'homme"

Corrida : interdisez les guerres, nous gracierons les toros !

Par Jean-André Bossy

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Je suis catholique. Ce week-end célébrera donc nécessairement la venue de l’Esprit Saint. Mais la Pentecôte évoque aussi pour moi la feria de Vic-Fezensac.

La corrida : Michel Cardoze est pour, Altana Otovic est contre ! Triste société de communication, de blogs et de tweets, où tout le monde se voit contraint d’avoir sans cesse un avis sur tout, et où chacun voudrait imposer son jugement à la société.

La tauromachie existe, mais pas partout. Nul ne cherche à la banaliser ou à l’imposer à autrui, personne ne revendique « les banderilles pour tous » ! Le législateur a même eu le bon sens (ça lui arrive parfois…) d’interdire la corrida par principe en ne l’autorisant que par exception « lorsqu’une tradition ininterrompue peut être invoquée ». Ainsi, ni prosélytisme ni désir d’expansionnisme, la corrida perdure mais reste confinée dans quelques arènes célèbres.

Cela présente le double avantage de mettre la corrida à l’abri du règne de l’argent qui a corrompu notre rugby d’antan, et de préserver les Bretons de cette « cruauté », afin qu’ils se consacrent à l’extermination de cochons parqués dans des clapiers à lapins.

À ma collègue Altana, dont j’apprécie le talent, j’avoue moi aussi avoir pleuré lorsque la maman de Bambi est morte… J’admets avoir été troublé en visitant des abattoirs où la peur se lit dans les yeux de l’animal qui se pisse dessus, la bête que l’on pousse, malgré ses cris, lorsqu’elle se fracture une patte en sortant du camion car elle pressent qu’on ne lui veut pas que du bien. Je ne m’étendrai même pas sur l’abattage rituel qui, à la différence de la corrida, est en plein développement…

Devons-nous pour autant devenir herbivore et renier ainsi l’existence de nos canines ? Cela n’aurait rien de surprenant dans un monde sens dessus dessous qui oublie qu’il faut un homme et une femme pour concevoir et élever un enfant, et qui transforme nos ruminants en carnivores cannibales ! Quant au moustique, ne mérite-t-il pas notre mansuétude ? Combien ont des scrupules en génocidant les diptères à coups de Baygon jaune ? Y aurait-il des espèces plus nobles que d’autres ? Racistes !

Je reconnais que je suis pécheur : j’aime le foie gras (maltraitance des canards), les bons vins (brutalité sur la vigne), la corrida, la chasse (exécution d’animaux) et le rugby (massacre de la denture de l’adversaire). Mais je confesse à Dieu tout-puissant que j’aurais préféré être un toro bravo qu’un bovidé d’élevage : vivre au grand air, être soigné et bien nourri, être respecté, quitte à périr fièrement au combat.

J’accepte toutefois de faire une concession : supprimez la pauvreté et la violence, interdisez les guerres, n’assassinez plus les enfants dans le ventre de leur mère ; dès lors, sur toute place, nous gracierons les taureaux. Adishatz !

 

Jean-André Bossy, le 19 mai 2013, In Boulevard Voltaire
 
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