Oser briser le vrai grand tabou : pas l'économique (à briser, certes) mais le véritable : le POLITIQUE !
(lu le lundi 22 avril, sur le Blog de Patrice de Plunkett)
"Écouter ce matin France Info et France Inter était instructif. À France Info, Tugdual Derville rappelait le seul objectif de la mobilisation de masse : défendre la famille et la filiation contre le saccage de l'état-civil. Cela dit, par où continuer ? Le pari des manifestations à répétion ne peut durer indéfiniment, ne serait-ce qu'en raison des vacances : celles de printemps et celles d'été. Présenter des candidats aux municipales est une idée, mais lointaine. Dans l'entre-deux, il est urgent de lancer le mouvement d'écologie humaine auquel Tugdual Derville a fait de nouveau allusion ce matin à France Info. Mais, là, Tugdual, il va falloir en débattre avec tous – et aller réellement au fond des choses, c'est-à-dire jusqu'à la mise en cause du modèle économique dominant."
C'est juste, mais c'est aussi oublier que ce qui a produit ce "modèle économique dominant", c'est le "modèle politique dominant"...
Alors, "aller réellement au fond des choses" ? Oui, tout à fait d'accord... mais "le fond des choses" n'est pas économique !
Qui a dit Politique d'abord ?....
Commentaires
Le terme "politique d'abord" est pour le moins équivoque. On connaît les contresens dont il n'a cessé de faire l'objet.
Loin de soutenir le primat du politique, dont il ne défend que la priorité, Maurras affirme explicitement que l'économie est "plus importante que la politique", qu'elle est le but véritable de la vie sociale, et que c'est pour cela qu'elle doit venir après, "comme la fin vient après le moyen, comme le terme est placé au bout du chemin" !
Dans de telles conditions, la finalité du politique ayant été établie, toute réflexion sur l'essence même du politique ne devient-elle pas inutile?
Que la polique ne soit qu'un moyen n'entraîne en aucune façon que ''toute réflexion'' sur son ''essence'' soit ''inutile''. Une telle proposition ne relève d'aucune nécessité et d'aucune logique.
Lorsque Maurras affirme que "l'économie est plus importante que la politique", il rejoint la position des libéraux sur "l'efficience naturelle" des marchés. Ce faisant il relègue le politique au second plan; d'où ma remarque.
"Sophisme, le mensonge de la logique." Victor Hugo
Je reviens à l'article qui se conclut par : "le fond des choses n'est pas économique". Pour Maurras le "fond des choses est économique".
Mon cher Thulé, vous faites, selon moi, des déductions qui, par nature, devraient être logiques mais qui, justement, ne le sont pas.
Lorsque Maurras dit que l'économie est l'une des fins du politique, vous en concluez que "toute réflexion" sur le politique devient dès lors "inutile". Pourquoi donc ?
Vous en concluez aussi que, de ce même fait, Maurras "rejoint la position des libéraux sur "l'efficience naturelle" des marchés". Pourquoi donc ? Où prend-on cela ? Cent textes de Maurras disent le contraire. Sa pensée profonde est à l'opposé de cette affirmation.
Lorsque Maurras établit l'ordre des fins et des moyens, les choses ne sont pas si simples que vous le dites ... On n’y comprendra rien si l’on se satisfait de formules floues et des déductions hâtives et infondées.
Lorsque la sagesse romaine dit "Primum vivere, deinde philosophari", il ne s'en suit pas que la philosophie soit inférieure en dignité ou en importance au fait de manger ou de simplement vivre. Elle définit une condition élémentaire en vue de tout le reste…
Lorsque le baron Louis dit à Louis-Philippe "Faites-moi une bonne politique, je vous ferai de bonnes finances", il se réfère, simplement, à un ordre entre fins et moyens. Comme plus tard l'exprimera le Politique d'abord de Maurras.
Lorsque Maurras dit que "la beauté véritable est au terme des choses", il suppose qu'un certain nombre de conditions antérieures doivent être réunies.
A mon sens, l'auteur du voyage d'Athènes pense, plus profondément, que la fin ultime de toute activité humaine, sociale et politique, est, par delà le politique, l'économique et tout le reste, de susciter une civilisation.
Rien à voir avec le "libéralisme" de "l'efficience naturelle" des marchés...