La crise, l'Europe et le reste : écoutez Hervé JUVIN
La note suivante traite de Zola vu par Jacques Bainville. Une note à paraître prochainement évoquera Maurras poète. L'un et l'autre, des sujets fort intéressants. Mais un commentaire récent, paru ici-même, nous apprend que Maurras lui-même s'était dit, dans des circonstances graves, "confus d'avoir à parler de Zola". La raison ? "Les préoccupations sérieuses abondent." L'on était, en effet, en 1911, près de dix ans, déjà, après la mort de Zola mais à seulement trois ans de la Grande Guerre.
Les préoccupations sérieuses abondent, en effet, aujourd'hui encore : notamment la crise économique, celle de l'Europe et celle de l'Euro.
Mercredi dernier, nous avons mis en ligne un entretien de l'économiste Daniel Cohen avec son quasi homonyme Patrick Cohen, sur France Inter. Cet entretien (du mardi 4 septembre) nous avait intéressés parce que Daniel Cohen - qui est aussi l'un des conseillers économiques de François Hollande, un peu comme Alain Minc ou Nicolas Baverez l'avaient été de Nicolas Sarkozy - y faisait certains constats de pur réalisme. Par exemple lorsqu'il déclare : "Après cinquante ans d'intégration économique européenne, on découvre qu'il n'y a aucune espèce de citoyenneté politique européenne". Ou encore : "l'économie, en elle-même, ne permet pas de dépasser les rivalités des uns et des autres; de créer une citoyenneté; à tout prendre, elle les défait". C'est ce qu'enseignait Maurras. Nous n'avons cessé, nous aussi, de répéter que "l'économie ne fait pas société". Ou encore, la critique que fait Daniel Cohen de la Commission Européenne et de l'opposition systématique de cette dernière à tout changement nécessaire de politique économique, pour des raisons de pur égoïsme de structure; simplement pour sauver "sa crédibilité propre".
Puis, suite à l'envoi d'un lecteur, nous avons mis en ligne une note importante de Jacques Sapir : "La crise, ses causes, ses dilemmes, ses solutions". Pourtant Jacques Sapir vient de l'ultragauche, ou de la gauche, comme certains autres universitaires également très critiques à l'égard de la construction européenne sous sa forme actuelle, politique et économique, tels Emmanuel Todd. Certains considèreront donc ces économistes comme "très peu crédibles".
Mais ceux que l'on a appelés les "eurosceptiques" se situent de part et d'autre de l'échiquier politique. Et sont d'ailleurs en relation. Du bord opposé, Hervé Juvin mène de pertinentes analyses auxquelles nous sommes aussi attentifs.
Ecoutez donc la vidéo qui suit. Cette fois-ci, trouvera-t-on l'exposé clair et percutant ? En tous cas, nous oui.
Cette vidéo peut être regardée en plein écran
Hervé Juvin : "Propos d'Europe" par realpolitiktv
Commentaires
Une analyse claire et percutante.Les politiques n'ont-ils pas les mains liées?D'après le documentaire(arte) sur la banque Golman Sachs,les gouvernements seraient "à la botte" de cette gloutonne
spéculatrice:Qui aura le courage et assez d'influence pour rétablir
les monnaies nationales et garder l'euro pour les échanges extérieurs,puisque nos gouvernements sont incapables de se remettre en question?Comment sensibiliser les peuples européens alors que nous savons fort bien que leur démocratie est une "démocratie sans le peuple?Bien à vous tous.
Avis absolument partagé avec Hervé Juvin. Les concepteurs du système financier de l’euro, rêvaient à une intégration à marches forcées pour aboutir aux Etats Unis d’Europe. Terrible utopie pour beaucoup de raisons. En premier lieu l’atavisme des peuples, une réalité naturelle et vertueuse certainement, construction tentée sans concertation et entre les mains de quelques bureaucrates fanatiques. Le meilleur représentant étant sans conteste le dénommé Dominique Giuliani. Qui ne l’a entendu citer en exemple la faillite budgétaire californienne, compensée par la fédération … On voit très bien le moteur de ces raisonnements. Pure utopie, piétinant l’Histoire. Ces gens là refuse de réaliser qu’ils ne représentent personne.
Mais dans l’exposé de Juvin, de nouveau, une description trop rapide de la situation des dettes, spécifique à chaque état.
Et je reviens en une ligne sur le propos de Daniel Cohen : je suis beaucoup moins affirmatif que lui sur la nature parallèle avec la dépression de 1929. Trop long à exposer, simplement faire un détour par le web aux mots clés « comparaison crise 1929 ». Une bonne trentaine d’articles montrant que les économistes ne sont pas d’accord entre eux ; l’économie n’est pas une science aussi exacte qu’on le dit, un peu comme la médecine …
Naïveté ou bourrage de crânes journalistique ? Je pencherai pour la 2ème hypothèse....
Ce matin sur France Inter, échanges entre journalistes ; l'un pose la question :"Est-ce qu'à la fin de son mandat (Hollande), la France aura une société plus juste ?" Réponse :
"On saura ça demain soir" (intervention télévisée de Hollande le 9 septembre)
Vous avez dit "bourrage de crânes" ???