Réflexions sur la question syrienne
Il arrive assez fréquemment que des commentaires, postés sur ce blog, posent les questions que nous devons nous poser et expriment des positions qui sont celles de lafautearousseau.
Ainsi, sur l’affaire syrienne, dont nous avons peu parlé, cet échange entre Antiquus et Thulé fixe, en quelque sorte, ce qui est notre position sur cette question. Elle est, d’ailleurs, dans l’esprit des analyses que nous avons faites, ici, sur l’absurde politique française en Libye, comme en général dans le contexte, multiforme, de ce qu’on a bien imprudemment nommé « les printemps arabes ». Rappelons aussi que nous avons, il y a longtemps, pris position pour le retrait immédiat de nos troupes inutilement engagées en Afghanistan.
Lisez donc cet échange sur la question syrienne entre Antiquus et Thulé.
Que pensez-vous des 19 soldats français qui seraient actuellement prisonniers de l'Etat syrien, envoyés combattre un gouvernement qui ne nous a rien fait, sur l'ordre de Sarkozy et Juppé et en dehors de tout contrôle? Que devient le dévouement à l'armée française quand celle-ci cherche à faciliter l'instauration d'un état salafiste en Syrie? Quels sont les buts de guerre de la France au Proche-Orient? Devons-nous rester indifférents à un rapport de forces qui peut nous conduire à une guerre contraire aux intérêts de la France? Jusqu'où doit aller le civisme? Nous ne sommes pas en 1914.
Écrit par : Antiquus | samedi, 03 mars 2012
Tout à fait d'accord avec la note d'Antiquus. Les Américains et leurs alliés – ou leurs exécutants dont la France fait maintenant partie – ne s’embarrassent plus de précautions diplomatiques : ils aident ouvertement à renverser les pouvoirs qui leur déplaisent.
Pour Nicolas Sarkozy, qui essaie par tous les moyens de se refaire une santé électorale, la politique étrangère est un moyen de rebondir : il s’efforce de faire oublier la crise européenne en se déguisant en champion de la liberté dans le monde arabe.
Grisé par le succès du bombardement de la Libye et de l'assassinat de Kadhafi, dont il n’a peut-être pas encore mesuré toutes les conséquences, il veut aussi "libérer " le peuple syrien, un peu comme Bush a "libéré" le peuple irakien, ou Obama le peuple Afghan.
La Russie, la Chine refusant, toute intervention de l’OTAN, les américains et leurs alliés, dont la France, se rabattraient sur la formation des activistes armés. A l’heure où les tensions sont plus que jamais explosives non seulement dans le Proche-Orient mais dans tout le monde arabe, cette dernière initiative est dangereuse et nous éloigne encore, hélas, de ce qui fut longtemps la tradition diplomatique française à l’égard du monde arabe.
Écrit par : Thulé | mercredi, 07 mars 2012