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Réflexions sur la Révolution arabe Henri HUDE Philosophe
Nous avons déjà conseillé à nos lecteurs, cette semaine, d'aller voir sur le Blog d'Henri Hude ce qu'il disait du Libéralisme. Voici un passage de ses Réflexions sur la Révolution arabe, après un dîner en ville :
Premier commentaire :
Pendant que l’orateur parlait, j’avais envie de recourir à une comparaison historique avec le bas Moyen-Âge occidental. Il y avait alors deux grandes forces sociales, la noblesse et le clergé. Bien sûr, l’Armée arabe n’est pas une noblesse, les islamistes ne sont pas un clergé. Toutefois, l’analogie ne me semble pas saugrenue.
Ces pays vivent dans ce que nous n'avons jamais expérimenté en Europe, et qu’on pourrait appeler un Moyen-Âge postmoderne. Ou mieux encore, ils ont tous les âges à la fois, et ils vivent dans tous les siècles à la fois. De là l’extraordinaire complexité des problèmes qu’ils rencontrent, tous en même temps, inséparables, alors que l’Europe a eu à les affronter les uns après les autres. Ces révoltes arabes ressemblent terriblement à des jacqueries urbaines médiévales. La différence, c’est évidemment Internet, les téléphones portables, Facebook, etc. La technique est plus qu’un moyen neutre, c’est toute une culture, comme le disait Heidegger. La technique est le cheval de Troie de l’Occidentalisation.
Ces deux forces (Armée et islamistes) sont rivales. Quand l’une est haute, l’autre est basse, et inversement. Dans la plupart des pays, c’est l’Armée qui est au pouvoir. En Egypte, Nasser, Sadate ou Moubarak étaient l’Armée. Et aujourd’hui c’est encore l’Armée qui dirige. Ces événements sont tout de même spectaculaires. Il y a incontestablement émergence d’une nouveauté. Les manifestants égyptiens semblent patriotes, d’esprit ouvert, relativement modernes, pas islamistes. En même temps, on n’observe pas d’idéologie à l’européenne, pas de socialisme.
Autre commentaire :
Pendant que l’orateur continuait, l’impression qui se dégageait dans mon esprit était qu’une occidentalisation profonde avait sans doute eu lieu, plus profonde qu’on ne le pensait. Une occidentalisation par la technique, d’abord, par le pouvoir qu’elle confère, et par la confiance qu’elle donne à l’individu. Mais le caractère moral, éthique, sans jalousie, digne, on pourrait presque dire personnaliste, de ce mouvement, est très surprenant. Une occidentalisation spirituelle semble avoir eu lieu, en profondeur, comme si les musulmans inconsciemment modernisés, même quand ils sont très pieux, et surtout s’ils le sont sans être islamistes, se laissaient involontairement teinter de sensibilité chrétienne.
"A quelle formule constitutionnelle pensez-vous que tout cela puisse aboutir ?"
Après diverses péripéties, qui dureront un certain temps, l’Armée devrait garder le pouvoir, tout en prenant du recul. La Turquie avant Erdogan offre probablement l’image la plus probable du compromis qui peut se dégager. L’Armée continuerait à détenir le pouvoir réel ultime, mais laisserait probablement exister un pouvoir civil élu, qui disposerait de certains pouvoirs à l’intérieur de limites fixées par l’Armée, celle-ci agissant alors comme une oligarchie nobiliaire à prérogative, servant de cadre et de tuteur à une démocratie encore trop jeune pour qu’il puisse en aller autrement....