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"La vraie menace n'est pas le racisme, c'est au contraire une espèce de standardisation.. vers le plus bas niveau...".

         Voici un extrait déjà ancien d'une émission de Pivot, au cours de laquelle l'invité a créé la surprise (le mot est faible...), et Steiner aussi, en appuyant fermement - et intelligemment... - son propos...

            Et, puisqu'on y est..., voici maintenant deux rapprochements inattendus, de George Steiner à Claude Lévi-Strauss et Gandhi....

            II : Voici d'abord un court extrait d'un dialogue fort interéssant qu'a eu Claude Lévi-Strauss avec Didier Eribon. Il est tiré du livre "De près et de loin"(Claude Lévi-Strauss et Didier Eribon, Éditions Odile Jacob, 1988, pages 209/212).

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          « Claude Lévi-Strauss :   …que des cultures, tout en se respectant, puissent se sentir plus ou moins d’affinité les unes pour les autres, c’est une situation de fait qui a existé de tout temps. Elle est dans la normale des conduites humaines. En la dénonçant comme raciste, on risque de faire le jeu de l’ennemi, car beaucoup de naïfs se diront : si c’est cela le racisme, alors je suis raciste…

          Didier Eribon :   Y a-t-il des apparences physiques qui font naître en vous de l’antipathie ?

         Claude Lévi-Strauss :    Vous voulez dire des types ethniques ? Non, bien sûr. Tous incluent des sous-types qui, les uns nous semblent attrayants, d’autres pas….

         Claude Lévi-Strauss :   j’appartiens à une culture qui a un style de vie, un système de valeurs distinctives ; et donc des cultures très différentes ne me séduisent pas automatiquement.

         Didier  Eribon :   Vous ne les aimez pas ?

         Claude Lévi-Strauss :   Ce serait trop dire. Si je les étudie en ethnologue, je le fais avec toute l’objectivité et même toute l’empathie dont je suis capable. Il n’empêche que certaines cultures s’accordent moins volontiers que d’autres avec la mienne…… Il y a et il y aura toujours des communautés portées à sympathiser avec celles dont les valeurs et le genre de vie ne heurtent pas les leurs propres ; moins avec d’autres. Ce qui n’empêche que même avec celles-ci, les rapports peuvent et doivent rester sereins. Si mon travail requiert le silence, et qu’une communauté ethnique s’accommode du bruit et même s’y complaît, je ne la blâmerai pas et n’incriminerai pas son patrimoine génétique. Je préférerai toutefois ne pas vivre trop près, et apprécierai peu que sous ce méchant prétexte, on cherche à me culpabiliser ».

          III : Et, pour finir, ces quelques lignes tirées de « Tous les hommes sont frères » , paru chez Gallimard en octobre 1969 ( collection Idées ). Gandhi écrit ceci (pages 205/208, extraits) :

          « L’internationalisme suppose que le nationalisme soit un fait déjà accompli…..Après environ cinquante années de vie publique, je suis en mesure de dire aujourd’hui que, plus que jamais, je suis persuadé qu’il n’y a aucune incompatibilité entre le service de sa nation et celui de toute l’humanité…..

          J’œuvre pour la liberté (de mon pays) parce qu’y étant né et qu’ayant hérité de sa culture, je sui s précisément fait pour la servir et elle a droit par priorité à mes services. Mais mon patriotisme n’a rien d’exclusif. Il n’est pas destiné à nuire aux autres nations, mais à ce que toutes puissent en bénéficier…..

          …..Le culte du patriotisme nous apprend aujourd’hui que l’individu doit mourir pour la famille, la famille pour le village, le village pour le district, le district pour la province et celle-ci pour le pays…..

          …..que notre nationalisme ne nous autorise pas le moindre racisme. Si nous voulons servir nos voisins qui se trouvent au-delà de nos frontières, il n’y a plus aucune limite…. Pour moi, patriotisme rime avec humanité. Je suis patriote parce que je suis homme et humain ».

Commentaires

  • Parfaitement vrai !

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