Quand le RSA nous ramène à une question simple : pourquoi l'Etat est-il paralysé à ce point ?.....
Dégager 4,5 milliards pour le RSA ? Evidemment, s'il s'agit de donner un coup de pouce à ceux qui veulent s'en sortir, on ne peut qu'être pour; d'autant plus que, dans les faits, le RSA, ça marche. Il s'agit donc, à priori, d'une bonne idée. Le drame est qu'on apprend, dans la foulée, que cette bonne idée est comme plombée par la mauvaise qui l'accompagne : son financement.....
C'est par les économies, et uniquement par les économies, c'est-à-dire la réduction du train de vie de l'Etat, que l'on doit dégager des marges de manoeuvre (comme on dit dans le jargon....). Et surtout pas par une Taxe nouvelle. Si l'Etat a besoin d'argent, qu'il réduise la voilure du Ministère de l'Education Nationale, ou qu'il ne gaspille pas tant dans ces plans banlieues aussi répétitifs que budgétivores et inutiles.
Eh bien, non. Ce serait trop simple ! On va donc à nouveau taxer ! On nous dit qu'il s'agira d'un impôt sur les riches. Et du coup François Hollande est pour. Il ne dit pas s'il parle és-qualité, mandaté par le syndicat des mal-logés de Mougins, mais il est pour. Le seul hic c'est que, exactement comme pour l'ISF -censé lui aussi, au départ, être destiné aux riches- cette taxe pour le RSA ne sera pas prise aux riches : c'est faux, on nous a déjà fait le coup une fois, et il en sera de même encore cette fois-ci....
Car si l'on va en effet l'appliquer aux revenus du capital (ce qui peut fort bien se concevoir, il est malgré tout normal que ceux qui ont le plus participent le plus...), on va aussi taxer l'épargne de millions de "petits", pas vraiment très riches, et même pour certains pas riches du tout. Et on va tout de suite se retrouver dans le même cas de figure qu'avec cet ISF qui taxe de plus en plus les classes moyennes (1): les "gros" sont en effet déjà partis, ou bien s'expatrient au rythme moyen de deux fortunes par jour; seuls restent ceux qui ne peuvent pas s'expatrier: les moyens et les petits..... Et là on n'est plus du tout dans la bonne idée, mais dans la très mauvaise.
Regardons-y de plus près, en effet : on nous annonce qu'on taxera le capital, d'accord; mais aussi l'assurance-vie (ce qui représente tout de même douze millions de personnes !); les actions ( ce qui représente un français sur six, en incluant les PEA...);et les revenus fonciers ( quatre millions de personnes, dont de nombreux agriculteurs). On devrait arriver à presque un français sur deux : est-ce à dire que presque un français sur deux est "riche" ?
Mais, si l'on prend du recul, tout ceci ne nous ramène-t-il pas à une question de fond, sur l'état actuel dans lequel se trouve le Pays Légal ? Et sur l'état dans lequel ce même Pays Légal a mis l'Etat et la France ? Voilà un système bloqué, et pas d'une façon passagère semble-t-il; dans lequel on ne peut plus rien imaginer ni rien entreprendre sans augmenter encore l'une des causes principales de tous les maux, et peut-être la pire : les prélèvements obligatoires. La vérité, c'est qu'il faut accuser le Pays Légal et la république d'avoir empilé les structures, en sur-administrant à outrance le pays, d'une façon démentielle; se mettant ainsi elle même, et le pays avec, dans une spirale infernale.
Il n'est pas interdit d'au moins, poser la question : Et si au bout du compte le système était irréformable ? Et si le Pays Légal n'arrivait pas à s'en sortir ? Il est clair que la république a vieilli; et qu'elle a surtout mal vieilli. Ne serait-il pas temps de ne plus en rester à la simple constatation des faits, mais de poser enfin la question des responsabilités, donc du Système ?.....
(1): Voir les deux notes "Un impôt pour les riches, l'ISF ? " et "Encore l'ISF" dans la Catégorie "Social, économie".
Commentaires
En effet, 2/3 du budget sont hypothéqués par le remboursement de la dette et le traitement des fonctionnaires. L'Etat ne peut donc pas faire d'économies sans réforme strucrurelle drastique. Encore faut-il en avoir le courage et la volonté. Mais pour des hommes politiques (Sarkozy y compris) soumis à l'élection, aux groupes de pressions, aux intérêts catégoriels, c'est pratiquement mission impossible. Il (Sarkozy) à pu faire illusion quelque temps, mais aujourd'hui c'est fini. La dure réalité du "Système" politico/économique français l'a rattrapé.