UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le "Non" Irlandais à l'Europe: le pire, pour le meilleur ?.....

20080618112199074239510.jpg 
( Deux eurodéputés britanniques Godfrey Bloom (d) et Gerard Batten portant des T-shirts appelant à respecter le vote irlandais, au Parlement européen à Strasbourg..... )

          A dire vrai, il semblerait qu'il y ait autant de positif que de négatif dans le résultat du référendum irlandais......

          Positif ? On ne peut qu'éprouver en effet un réel soulagement de voir cette troisième claque magistrale infligée à cette caste d'eurocrates, technocrates froids et idéologues jusqu'au trognon, qui se sont accaparés le bien commun, à savoir l'Europe tout simplement (excusez du peu !...), et qui ont pris l'habitude de faire marcher les choses comme eux l'entendent, sans tenir aucun compte du sentiment des peuples et des impératifs des États (1). Ce hold-up, peut-être légal, n'est à coup sûr pas légitime, et cette prétention d'une infime minorité à décider seule de ce qu'elle pense être le bien pour tous nous ramène à des temps de despotisme que l'on croyait révolu : disons, pour faire court, que leur pratique tranche avec leurs discours.... Et il est bon que cet accaparement -en vue de son dévoiement- de ce qui pourrait être une grande idée ait été sanctionné, et pour la troisième fois, dans les urnes....

          Pourtant, disons-le tout net, au risque de surprendre - voire d'en choquer certains ... - nous ne pensons pas qu'il n’y a que du positif dans cette victoire du "Non". Il y a au moins autant de négatif dans ce résultat. Et en un certain sens, pour nous, comme on le dit familièrement, c'est cinquante/cinquante. En effet, l'Europe continuant à fonctionner sur la base du traité de Nice n’est vraiment pas une panacée. Le traité de Lisbonne, évidemment imparfait, permettait au moins deux ou trois avancées, et permettait à la machine de se remettre à fonctionner, faute de quoi la dite machine (re)deviendrait pour le coup un machin totalement inefficace parce que totalement paralysé. Or, sauf à piétiner le principe de réalité, et le bon sens le plus élémentaire, qui peut sérieusement nier que dans plusieurs domaines l'Europe pourrait nous servir et nous protéger ? Malgré la folie des euros-technocrates que nous avons dénoncés plus haut ? Qui peut sérieusement penser que la France pourrait aborder seule la conjoncture économique dans des conditions plus favorables ? Qui peut sérieusement croire que la France pourrait traiter mieux - si elle était seule - des problèmes majeurs comme ceux liés à l'environnement, l'économie, et même -au risque de surprendre - l'immigration ? A condition, toutefois, et nous ne cessons de le dire, que la France (et tous les autres pays de l'Europe avec elle...) reste ce qu'elle est: une vieille Nation historique, qui conserve ses traditions, son Être profond et – chose non négociable - la maîtrise de son Destin. Et là, nous en revenons au premier point de notre réflexion.

          Mais ceci étant posé, faut-il jeter le bébé avec l'eau du bain ? Faut-il, à cause d'une caste euro-technocratique devenue folle, renoncer à ce qui peut être -et qui est- quelque chose qui, bien conduit, pourrait présenter de nombreux avantages ? Pour nous, poser la question c'est évidemment y répondre....

          C'est Hubert Védrine qui a raison. Une fois de plus. Pour réconcilier l'Europe et les Peuples qui la composent; pour relancer la machine, il suffirait de deux choses.

          D'abord, qu’il soit affirmé solennellement que l'Europe ne sera pas fédérale, qu’elle se dénie toute vocation à absorber les Nations, pour les dissoudre dans un magma infâme dont, de toutes façons, personne ne veut, ni ne voudra....

          Ensuite, que l'Europe définisse ses frontières et fixe ses limites de façon réaliste, conforme aux réalités historiques et géographiques les plus élémentaires. Qu’elle cesse d’être une fuite en avant indéfinie. Ce qui exclurait évidemment la Turquie. Qu'il soit ainsi clairement dit et établi que la Turquie - du simple fait qu'elle n'est pas géographiquement en Europe - n'a absolument aucune vocation à y entrer, et que donc elle n'y entrera pas.....

          Ces deux choses fondamentales ayant été proclamées, on pourra alors repartir sur les bases saines d’une Europe utile dans le jeu mondial......

(1): Voici un florilège succinct de quelques unes des réactions saluant cette victoire du "Non":

- de Jacques Myard (député de la V° circonscription des Yvelines):
"Le Traité de Lisbonne, qui n’est en rien un "mini traité" mais le copié-collé du traité constitutionnel rejeté par les peuples français et néerlandais par référendum est ainsi rejeté pour la troisième fois. Est-ce que les ayatollahs de l’eurocratie vont enfin prendre la mesure de leur échec et des réalités sociologiques et politiques ? Ce nouveau NON est une chance à saisir pour remettre à plat la construction européenne afin de la réconcilier avec la volonté des peuples.... Arrêtons cette boulimie technocratique : il est urgent d’appliquer le principe de subsidiarité, de placer la Commission sous le contrôle étroit du Conseil, afin de réaffirmer la primauté des États, c'est-à-dire des peuples."

- de Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale:
"Il est grand temps de comprendre qu'il faut réconcilier l'Europe et les citoyens.... Combien de référendums faudra-t-il perdre pour enfin comprendre le message des citoyens?"

- de Patrice de Plunkett:
Après le "non" irlandais : la machine continue à rouler...…parce qu’elle est programmée pour la fuite en avant, ce qui exclut toute refondation du projet européen :
"Les eurocrates vont passer outre comme pour notre référendum ou celui des Pays-Bas. Et cela continuera d'avancer jusqu'à la chute finale, comme l'URSS. La post-démocratie (ou le nouveau totalitarisme?) est déjà trop bien en place. Il y a trop d'enjeux pour les libéraux... De fait, c’est bien la tournure que prennent les commentaires des médias et les déclarations des dirigeants de l’UE. Pas question de respecter la norme pourtant fixée : on fera comme si la ratification de tous n’était pas nécessaire, et comme si les Irlandais étaient des malades à mettre en quarantaine…
Il fallait s’y attendre... la fuite en avant indéfinie (l’"élargissement-dissolution" de l’Europe) est un dogme de la classe politico-médiatique continentale. Corollaire : le mépris envers les peuples... Il faut les assujettir bon gré mal gré à la nouvelle conception de l’Europe, qui contredit à 100 % le projet de ses pères fondateurs catholiques, et qui en fait un carrefour ouvert à tous les vents du libre-échangisme global - sous la garde d’une caste siégeant loin des réalités humaines...."

- de Nicolas Dupont-Aignan, député non-inscrit et président de Debout la République:
"Les Irlandais aujourd’hui, comme les Français et les Néerlandais en 2005, ne sont pas hostiles à l’Europe. Le "non" montre qu’ils rejettent une Union supranationale, bureaucratique et inefficace...."

- de Jean-Pierre Chevènement, président du Mouvement républicain et citoyen:
"Le rejet de la Constitution européenne bis est un service rendu à l’Europe tout entière. Le vote du peuple irlandais revêt une signification profonde: les peuples refusent de se laisser dissoudre dans une Europe à la fois technocratique et antisociale...."

- de Philippe de Villiers, président du Mouvement pour la France:
"Le peuple irlandais a parlé au nom du peuple français... Ce vote sonne comme un rejet massif de la dérive antinationale et anti-démocratique de l'Europe de Bruxelles. Chaque fois que les peuples s'expriment directement, leur message est clair, ils ne veulent plus d'un système qui les dépossède de leur souveraineté....Il revient désormais à Nicolas Sarkozy qui va assurer pendant six mois la présidence de l'Union européenne de jeter les bases d'une nouvelle Europe respectueuse des peuples..."

-de Yves Thréard (éditorial du Figaro, 16 juin): "Tout le monde en convient, le refus du mini traité européen par les Irlandais aurait pu tout aussi bien provenir des Français, des Belges ou des Allemands si on leur avait demandé leur avis par référendum. Aujourd'hui, l'Europe est malade, car le fossé ne cesse de se creuser entre ce qu'en attendent les peuples et ce qu'en font leurs dirigeants. On a le sentiment que les uns et les autres ne parlent pas la même langue....."

Les commentaires sont fermés.