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Propositions pour une autre manière de penser le Politique.

          Est-il suffisant de dresser le constat d’une faillite ou faut-il tenter d’en sortir ? Pour nous, qui sommes depuis deux siècles en rupture avec le grand courant destructeur qui a emporté la France, l’Europe et le monde, quelques pistes nous semblent évidentes. Nous les proposons modestement à la réflexion de ceux qui, précisément, tels Jacques JULLIARD, remettent fortement en question jusqu’aux fondements de ce monde, celui que Jean-François MATTEI a appelé l’immonde moderne…

          Peut-on dresser un bilan des idéologies qui ont façonné, trituré, et d’une certaine manière martyrisé l’univers tout entier, sans en rejeter le principe même ? Le règne de l’Idéologie se prépare, selon nous, dans ce que les « Lumières », au XVIIIème siècle, comportent de pire. Leur « rationalisme intégral » prend forme, réalité, et, si l’on peut dire, vie, avec la révolution française et commence par l’exécution d’un roi qui fut mis à mort non à raison des crimes qu’il n’avait pas commis mais à raison de sa naissance; premier acte du racisme moderne, première manifestation du totalitarisme que le monde verra se développer dans toute sa cruauté et avec une ampleur inouïe, inédite dans l’Histoire, au XIXème et au XXème siècles: les années de Terreur qui suivront ces crimes, car à l'assassinat de Louis XVI s'ajoute l'assassinat de Marie Antoinette et celui, terrible et déshonorant, d'un enfant, par définition innocent de tous crimes; les guerres révolutionnaires qui ont ensanglanté l'Europe et décimé sa jeunesse; les deux guerres mondiales qui ont ruiné la première civilisation du monde; la révolution bolchevique et la chape de plomb du stalinisme qui ont détruit tout l'est européen; le maoïsme et ses crimes à grande échelle qui ont mis l'Asie à feu et à sang; la folie nazie qui, pour la première fois dans l'Histoire, humiliant l'Allemagne pour longtemps, a donné les dimensions d'une industrie à la haine et à la volonté de mort; sans oublier le totalitarisme mou -celui très "soft" de la société marchande- dont souffre "hic et nunc" le monde moderne... 

          N'est-il pas évident qu'il y a un lien entre ces différentes manifestations de l'Idéologie? Pour ceux que préoccupent les éventuels fanatismes que les religions et les croyances peuvent effectivement induire, n'y a-t-il pas là matière à relativiser et réviser leurs craintes?

          Est-ce que le temps ne serait pas venu de reconnaître à la fois l’unité de l’Idéologie que nous venons de décrire brièvement, sa nocivité, et, peut-être, en dernier lieu, son actuel épuisement ? Et si comme les virus et les épidémies, cette Idéologie, sous ses diverses formes et mutations, était d’en train d’achever son cycle ? Car, après tout, si l’idéologie, comme les virus, parcourt la totalité de l’Histoire et ne meurt jamais tout à fait, il peut lui arriver aussi – notamment après deux siècles de ravages destructeurs – de s’effacer peu à peu de l’imaginaire des peuples, de lasser leurs volontés, de perdre, pour un temps, de sa virulence. De cet échec de l’Idéologie à dominer le monde n’a-t-on pas vu, ces vingt dernières années, de saisissantes images ?

          Alors revient le temps des réalités. En sommes-nous là ? Ce serait une bonne nouvelle pour la France et pour le monde. Nous savons en effet, aujourd’hui, que les réalités sont moins dures à affronter que le poids exorbitant des fausses idées … Ne serait-ce pas le moment que les dites réalités « reprennent le pouvoir » ? Et, par exemple, que la France soit à nouveau considérée pour ce qu’elle est : une réalité historique et humaine qui a au moins quinze siècles d’existence, qui ne commence, ni d’ailleurs ne finit radicalement en 1789, 1792 ou 1793 et qui, au demeurant, pour en revenir aux questions que pose Jacques JULLIARD, ne se divise en partis politiques que très artificiellement…

          La destinée historique du peuple français, dans sa globalité issue du fond des âges, et, disons-le mot, dans son identité profonde, n’est-elle pas plus importante que celle des partis politiques ? Au fond, c’est peut-être tout simplement, ce qu’a voulu dire le vote majoritaire du peuple français en faveur de Nicolas SARKOZY et que celui-ci, volens nolens, a su reprendre et décliner en différents thèmes de campagne et de gouvernement…

          Pour notre part, si nous proposons qu’au sein de nos institutions et, en quelque façon, de notre « république », la charge suprême soit soustraite à l’élection pour incarner la totalité de la Nation et garantir sa pérennité historique, s’il nous paraîtrait utile et naturel que cette fonction soit dévolue au Chef de la Maison de France, famille parmi les familles et, aussi, dynastie fondatrice, c’est bien pour répondre concrètement à cette aspiration du peuple français et aux nécessités de notre temps. Alors, les partis redeviennent possibles, mais ils ne se prennent plus pour le tout, ils cessent d’être un absolu. Et, par delà les différences naturelles, l’unité et la paix sociales sont rendues plus faciles.

          Aucun des peuples européens n’a radicalement renié la quasi-totalité de leur histoire ni la conscience claire de leur origine et de leur destinée comme nous avons voulu le faire en France. N’est-ce pas là notre réel mal français ? Puisqu’il est à la mode de regarder chez les autres comment les choses se passent, regardons. Ce que nous proposons « marche » ailleurs, chez d’autres grands peuples qui n’ont perdu ni leur mémoire, ni leur unité, ni, naturellement, leurs libertés.

          Il y reste les vices et les maux des sociétés modernes. Le Politique, à lui seul, ne suffit jamais à les abolir. Mais si nous entrions dans un temps nouveau où, après deux ou trois siècles de négation, l’aspiration des peuples, et en premier lieu de leurs élites, était de « renaître à l’ordre », de retrouver le sens de leur Histoire, de leurs identités, le goût de la culture et l’envie d’une civilisation vraie ? Pourvu qu’il soit doté d’Institutions et d’ambitions dignes de ce nom, le Politique pourrait y concourir de tout son poids. En sommes-nous là ? Rien n’est moins sûr. Mais les renaissances, toujours fragiles, toujours éphémères, toujours à recommencer, font aussi partie de l’Histoire des hommes ...

          Voici quelques réflexions et propositions qu’il devrait être permis de s’exposer et de se faire entre Français.

La réflexion de Jacques Julliard.pdf 

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