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La réflexion de Jacques Julliard (3/3)...

          3) : Le PS dans "l'oeil du cyclone" ?...

          L'homme blessé, le militant sincère et déçu qu'il est -et qui à ce titre aussi, en plus de son grand ascendant intellectuel, mérite notre respect- poursuit sa harangue et ne s'arrête pas en si bon chemin. "...les socialistes croient-ils encore à leurs mythes tels que la lutte des classes..., le prolétariat, la nationalisation des moyens de production et j'en passe ? Si l'on n'y croit plus, alors qu'on le dise, et surtout que l'on en tire les conséquences. Trop longtemps on a cru pouvoir gagner la partie au moyen d'un logiciel que l'on savait faux. Pour un parti qui se veut le parti de l'intelligence, quel mépris de l'intelligence! Quelle dénégation du réel! Quel mépris de l'électeur ! Et l'on voudrait que celui-ci ne s'en aperçut pas ?"...."Le plus grave, c'est que cette démission de l'intelligence a produit ce qu'il faut bien appeler une imposture morale. Au propre comme au figuré, les socialistes n'habitent pas où ils militent, ils ne mettent pas leurs enfants dans les écoles qu'ils défendent, la plupart ne vivent pas comme ils sont censés vivre. L'écart entre l'être et le paraître est devenu le principal handicap social du parti.".

          Cette exceptionnelle volée de bois vert adressée aux socialistes, convenons-en, est tout à fait réjouissante à entendre pour nous, si elle est consternante pour eux: le plus dur reste encore à venir, pourtant, et tous les comptes ne sont pas apurés; il fallait bien régler leur compte aux "éléphants": "Quels masques de cire que ces éléphants! La preuve, c'est leur débandade actuelle. Les mêmes qui multipliaient les réserves à l'égard du rapprochement de Ségolène avec Bayrou entre les deux tours de la présidentielle ne trouvent pas mauvais un mois plus tard de se jeter dans les bras de Sarkozy. Sans parachute! Tel qui déclarait il y a quelques jours vouloir se consacrer entièrement à la rénovation du socialisme décide tout à trac de partir à New York rénover le FMI !". Enfin, "in cauda venenum", la dernière banderille de l'homme blessé: elle est comme les heures (toutes blessent, la dernière tue: "omnes vulnerant, ultima necat!"): "Faut-il rappeler le ralliement de la majorité de la chambre du Front Populaire à un autre pouvoir personnel, auquel je me garderai bien de le comparer ? Le seul point commun, c'est la faillite morale des socialistes."

          Ouf, c'est fini! on est partagé, à la lecture de cet article: d'un côté on est ravi de voir que nos adversaires ont, à ce point, "du plomb dans l'aile"; de l'autre, on ne peut s'empêcher, pour certains du moins, d'avoir mal pour eux! La question centrale est donc: monsieur Julliard, si avec votre honnêteté intellectuelle et votre intelligence vous dressez un tel constat -accablant il faut bien le dire- pensez-vous que, vraiment, le parti auquel vous conservez votre soutien ne sera pas aspiré lui aussi, finalement et fatalement, dans ce naufrage de la "grande idée" dont vous dites qu'avec toute la gauche elle fait un bloc (première chose); et, deuxième chose, ce bloc étant commun et consubstantiel avec la révolution, n'êtes vous pas en train de nous dire que le cycle s'achève, par épuisement et mort de la dite révolution ? Franchement, c'est ce que nous espérons...                                  (fin).

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