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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Attaque de Cornellà :  un an après presque jour pour jour, réplique des attentats de Barcelone et Cambrils

    La galère de Don Juan d'Autriche au Musée Maritime de Barcelone

     

    soleil.jpgL'attaque, hier lundi, du commissariat de police de Cornellà est un échec pour son auteur car il n'a fait ni victimes ni  dégâts. Il ne provoque pas non plus cet intense écho médiatique et cette émotion universelle que suscitent les morts et les blessés en grand nombre. Seul le terroriste a été tué. C'est un raté.    

    Mais, un an après presque jour pour jour,  il se voulait clairement une réplique des attentats de Barcelone et Cambrils des 17 et 18 août 2017 qui, eux, avaient  été très meurtriers. (21 morts dont 5 terroristes et 130 blessés) et avaient eu un effet médiatique de grande ampleur. Qu'en avions-nous dit à l'époque ? 

    Des archives de Lafautearousseau nous extrayons cet article écrit peu après ces événements... Sont-ils déjà passés au domaine de l'Histoire  ? Sans-doute mais ils se prolongent aussi dans l'actualité et se renouvelleront probablement pendant longtemps. De l'histoire en train de s'écrire. Bonne lecture ...  LFAR 

    Barcelone : « No tinc por » [22 août 2017]

    L'attentat de Barcelone - réplique des précédents à travers le monde, sur lesquels tout a déjà été dit - a donné aux médias l'occasion de diffuser leur dispositif de propagande idéologique habituel et, en appui, les images qui correspondent. Ce ne sont que des clichés rebattus.

    Ainsi, l'on n'a pas manqué de présenter Barcelone comme capitale du tourisme, au sens postmoderne - celui de l'homme au bermuda, ainsi nommé par Philippe Murray - et du « festivisme » comme idéal et religion du temps. Barcelone, en somme, ce serait un grand Bataclan, pour fête servile.

    Pour qui est concerné, Barcelone est en effet cela - qui reçoit 8 millions de touristes / an (3 à 4 fois sa population), dans une Espagne dont 20% des ressources proviennent du tourisme. Tourisme de masse, s'entend, qui a opéré dans ce pays, au fil du temps, ses ravages d'une ampleur égale à celle que peuvent produire les armes de destruction massive.

    Mais le Barcelone des touristes et des médias n’est pas la ville réelle. Naguère, au contraire de l’autre, on lui reprochait de n'être qu'une cité populeuse et laborieuse, marquée par le sérieux sans fantaisie du peuple catalan traditionnel. Le panache, le brillant, étaient à Séville ou à Madrid, où s'allument les feux aristocratiques de l'Espagne.  Les Catalans, de leur côté, travailleurs et bourgeois, prétendaient nourrir par leur seul travail le reste de l'Espagne dite paresseuse, exception faite pour les Basques, frères de labeur.

    Cette Barcelone subsiste, bien entendu, mais son peuple a déserté les Ramblas, n'y fait plus son paseo comme au temps jadis. Les Ramblas, à vrai dire, il les a abandonnées au tourisme interlope et à ses trafics. Et, in fine, aux Marocains terroristes qui y ont tué quatorze personnes et blessé cent autres. Principalement des étrangers.

    La réaction populaire ne semble pas avoir été très différente à Barcelone de ce qu'elle est, sous formatage médiatique, partout ailleurs : fleurs, peluches, bougies, pleurs etc.

    sagrada-familia-private-tour-independent-interior-visit-3780e.jpgCependant, tout Barcelone et au-delà s’est retrouvé dimanche, pour une Messe solennelle à la Sagrada Familia, autour du roi Philippe VI, de son premier ministre Rajoy, et, nonobstant l'indépendantisme catalan, du très contestable président de la Généralité, Puigdemont. 

    A la Sagrada Familia, donc, l'emblématique et improbable basilique toujours inachevée, imaginée par Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle, produit de sa passion mystique, d'un évangélisme profond et savant, d'un catholicisme ardent et des canons souvent excentriques de l’Art Nouveau.

    Ainsi le terrorisme islamique a-t-il eu d’autres conséquences que prévu : montrer une certaine dissociation entre une Espagne réelle, Catalogne incluse, pas vraiment disparue et celle des inévitables festifs mondialisés, ainsi que leurs fournisseurs en plaisirs vulgaires de tous ordres ; faire apparaître Barcelone pour ce qu’elle est : une grande ville d’Espagne, à coup sûr selon la modalité catalane, mais, qu’elle le veuille ou non, indéniablement espagnole ; enfin, une population confrontée, comme en d’autres temps, à l’agression de l’Islam, dont un imam tapi loin de là, à Ripoll, au fin fond des Pyrénées catalanes, avait préparé son attaque. « No tinc por », je n’ai pas peur, a été le cri de la foule et du roi.   

    Souhaitons donc à la Catalogne, bien qu’elle n’en prenne pas le chemin, de sortir de son tropisme antiespagnol, de calmer son hubris sectaire, de conserver son vieux fond traditionaliste et de mettre un frein à ses inclinations postmodernes naïves, d’ailleurs, et à tout coup, destructrices de ses traditions.

    Souhaitons à l’Espagne de garder son unité. L’Europe d’aujourd’hui est trop affaiblie face aux autres pour se payer le luxe de l’éclatement des grandes nations historiques. Un luxe (si l’on peut dire) dont personne ne profiterait.    

    Souhaitons, enfin, aux Barcelonnais comme à toute l’Espagne, de se souvenir, pour aujourd’hui ou pour demain, qu’au Musée Maritime, sur le port de Barcelone, tout en bas des Ramblas, est magnifiquement présentée la galère de Don Juan d’Autriche, ce jeune infant de 24 ans, qui à Lépante, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans.  

  • « Misère du sectarisme idéologique »

    Le Mont Saint-Michel rongé par les masses de touristes

     

    soleil.jpgMathieu Bock-Côté montre ici comment la gauche n'aime pas débattre avec la droite. Elle préfère la dénoncer, examinant à la loupe tout dépassement des lignes du politiquement correct pour mieux s'en offusquer et disqualifier le « fautif ». [Le Figaro, 14.09]..  LFAR

     

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    D'aucuns se sont montrés surpris devant le refus affiché de Pierre Rosanvallon d'éventuellement débattre avec Alain Finkielkraut. Dans l'esprit du commun des mortels, rien n'est plus naturel que la dispute entre intellectuels, et plus encore avec un philosophe comme Finkielkraut qui a consacré une partie importante de son existence à mettre en scène la vie des idées de la manière la plus féconde qui soit, avec son émission «Répliques».

    Et pourtant, quiconque lira Notre histoire intellectuelle et politique, le nouvel ouvrage de Rosanvallon, ne sera pas surpris. Avec une condescendance aussi mandarinale que caricaturale, il s'y pose en surplomb du débat à la manière d'un grand ordonnateur de la vie intellectuelle, et prétend surtout définir les paramètres et le périmètre du débat public, en décidant qui y sera admis comme un contradicteur légitime, et surtout qui ne le sera pas.

    Sans surprise, Rosanvallon s'inquiète à plusieurs reprises de la confusion des catégories intellectuelles dominantes, et, surtout, du brouillage supposé du clivage entre la droite et la gauche, la première empruntant sournoisement les habits de la seconde pour se légitimer. Son livre correspond à une volonté de remettre de l'ordre dans l'intelligentsia et chacun à sa place en resserrant les critères de la respectabilité, souvent au nom de la science dont on croit avoir le monopole.

    D'ailleurs, dans le livre de Rosanvallon, ils sont plusieurs à ne pas être considérés comme des intellectuels dignes de devenir des interlocuteurs. Rares sont les auteurs en désaccord avec lui dont il discute sérieusement la pensée. Il préfère les étiqueter. Un tel est un essayiste, l'autre n'est qu'un journaliste. Et ainsi de suite. Mais on ne personnalisera pas à outrance cette controverse, qui révèle surtout l'incroyable sectarisme d'une certaine gauche idéologique, pour qui le désaccord intellectuel fondamental a l'allure d'un scandale moral.

    On retrouve ici une constante historique: pour débattre avec la gauche, il faut être de gauche, et marquer son appartenance au camp du bien en affichant régulièrement des signes ostentatoires de vertu. Être de gauche, c'est d'abord vouloir être de gauche et faire ce qu'il faut pour le demeurer, en suivant la cadence donnée par l'avant-garde progressiste. Et il suffit de ne pas suivre le rythme pour devenir suspect. Le mot gauche conserve un pouvoir d'hypnose qui pourrait passionner un ethnologue se penchant sur l'intelligentsia. La gauche n'aime pas débattre avec la droite mais la dénoncer. Dans son univers mental, la droite n'est pas l'autre camp, mais un lieu de déchéance morale, reconnaissable à son odeur: y circulent des idées nauséabondes.

    Si on naît parfois conservateur, la plupart du temps on le devient, souvent lorsqu'on est heurté par le réel. Plusieurs des intellectuels qui, aujourd'hui, contribuent sans le dire ainsi à la pensée conservatrice en France viennent de «gauche». Mais du point de vue de ses anciens camarades, celui qui «passe à droite» ne change pas de camp parce qu'il a changé d'idées: il s'abîme. On ne passe pas à droite, on y dérive, comme si on rejoignait lentement le néant de la pensée.

    Dans le même esprit, lorsqu'on contredit trop ouvertement le politiquement correct, on dérape, manière comme une autre de reconnaître que la pensée officielle évolue dans un corridor très étroit surveillé par des contrôleurs médiatiques distribuant des contraventions idéologiques. D'ailleurs, les médias se questionnent de manière récurrente pour savoir s'il faut donner la parole à la droite. Est-ce qu'on ne contribuerait pas ainsi à sa normalisation médiatique? Il en est de même à l'université, où les cabales idéologiques sont régulières.

    Ce qui est en jeu, c'est le monopole de la parole publique légitime. Mais de Raymond Aron à Alain Finkielkraut, en passant par Jean-François Revel, Marcel Gauchet, Pierre Manent, Régis Debray et Pierre-André Taguieff, les grands intellectuels, d'où qu'ils viennent, sont non pas ceux qui tiennent d'abord à appartenir à un camp mais à penser l'histoire qui se fait en voyant ce qu'ils voient, pour reprendre la formule désormais consacrée.

    Une véritable éthique du débat public devrait nous amener non pas à débattre sous le signe du même, mais en mettant en scène les dimensions contradictoires mais également nécessaires de l'existence humaine qui doivent féconder la cité.

    L'homme a besoin tout à la fois de la liberté et de l'égalité, de l'enracinement et du cosmopolitisme, de l'ordre et de la dissidence: il s'agit d'articuler intelligemment ces pôles anthropologiques sans en abolir aucun, et en reconnaissant leur légitimité mutuelle. Dans cet esprit, le clivage gauche-droite, si on s'y enferme trop étroitement, étouffe la pensée. Qui s'y plie se condamne à une pensée rétrécie. Même les plus belles intelligences, lorsqu'elles s'y enferment, virent au sectarisme idéologique.  

    Mathieu Bock-Côté        

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, est paru aux éditions du Cerf [2016].

     

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    Marin de Viry : « Comment le tourisme de masse a tué le voyage »

  • Quand j’entends code noir…, par Olivier Perceval.

    Le Code noir, ou Édit servant de règlement pour le gouvernement et l’administration de justice et la police des isles françoises de l’Amérique, et pour la discipline et le commerce des nègres et esclaves dans ledit pays, (archives)

    Louis Sala-Molins (philosophe) dans l’ouvrage controversé  : «  Le Code noir ou le calvaire de Canaan (1987)  » affirme que le code noir sert un double objectif, premièrement réaffirmer  la souveraineté de l’État dans les terres lointaines et en second, favoriser la culture de la canne à sucre. «  En ce sens, le Code noir table sur une possible hégémonie sucrière de la France en Europe  »

    olivier perceval.jpgJean-François Niort, universitaire spécialisé dans l’histoire des colonies, considère quant à lui, prioritairement le Code noir comme une «  médiation entre le maître et l’esclave  ».

    En ce temps de développement des compagnies maritimes autour des nouvelles colonies d’Amérique marquant une concurrence féroce en Europe entre la France l’Angleterre et la Hollande notamment, l’esclavagisme méconnu en France se pratiquait dans les colonies sur le modèle anglais sans autre cadre juridique que l’arbitraire des «  propriétaires  » d’esclaves.

    Le roi louis XIV, sous l’influence de l’Église demanda à Colbert de mettre un peu d’ordre. Aujourd’hui, on peut être horrifié par certaines mesures contenues dans ce texte juridique, mais il faut comprendre qu’à l’époque il était une amélioration de la condition des esclaves et une contrainte lourde pour les propriétaires de cette main d’œuvre gratuite.

    Il encourage à baptiser les esclaves, à les instruire, à leur fournir une éducation et une sépulture catholique. Ses rédacteurs pensaient que les Noirs étaient des personnes humaines, dotées d’une âme et susceptibles de salut, conformément aux déclarations papales de 1537 (Veritas ipsa). L’interdiction de mise en esclavage de tout peuple déjà connu ou venant à être découvert reste hélas passée sous silence.

    Cette ordonnance tranche le débat juridique sur le statut des enfants métis, à une époque où le développement de la canne à sucre et de la traite négrière à grande échelle abaisse l’espérance de vie des esclaves, qui n’acceptent plus d’avoir des enfants qu’avec des Blancs, dans l’espoir qu’ils puissent être libres

    Le Code noir déclare que l’enfant naturel d’une esclave est forcément esclave, sauf si le père est libre et de ce fait contraint au mariage par l’article 915. (article 13) selon le principe de droit romain partus sequitur ventrem

    Avoir un enfant avec une esclave lorsqu’on est déjà marié est puni d’une amende de deux mille livres de sucre et par la confiscation de l’esclave (article 9). Si le maître n’est pas marié, il doit l’épouser et l’esclave et l’enfant deviennent libres.

    Il résulte que le code noir, aussi contestables puissent en être les termes, surtout aujourd’hui avec les références de notre temps, a voulu donner un cadre légal et un peu humanisé à une pratique barbare sans autres règles que celles de l’arbitraire des «  propriétaires  » ceux-là même qui précipiteront la fin de la monarchie moins d’un siècle plus tard au nom de la liberté, sous-entendu, celle d’exploiter librement la force humaine de travail sans contraintes.

    Rappelons au passage que l’esclavage n’était pas une exclusivité de l’Occident, et que les royaumes du continent africain le pratiquaient presque partout, bien avant l’arrivée du premier blanc, n’hésitant pas à vendre leurs propres ressortissants à des marchands arabes. Cela n’exonère pas les esclavagistes européens, mais les descendants d’africains devraient commencer par balayer devant leur porte et battre leur propre coulpe au lieu de la battre sur la poitrine des descendants de blancs, lesquels n’étaient pas tous esclavagistes.

    Mais peut-être qu’après-tout, la repentance sur les actes de nos ancêtres, qu’ils soient blancs ou noir, constitue-t-elle une démarche stérile sans autre conséquence que de créer aujourd’hui des inimitiés en dressant les noirs contre les blancs, comme si toute la planète était sur le modèle américain  ?

    Les petits groupuscules enragés qui battent l’estrade, ne sont heureusement pas représentatifs dans notre pays où le racisme est une notion très peu partagée. Mais l’écho qui leur est offert par les médias et les politiques est totalement indigne et dangereux.

    Qu’on laisse la statue de Colbert à sa place et que l’on arrête de multiplier les vexations symboliques qui risquent d’attiser des haines inédites et nouvelles chez nous. En revanche, remettons l’enseignement de l’Histoire en bonne place contrairement aux réformes successives qui l’ont réduite comme peu de chagrin pour ne laisser trop souvent que des jugements par trop anachroniques.

    Sinon ça risque de « flinguer » à tout va.

  • Tout le monde il est beau, tout le monde il est de gauche, par Guy Daniel.

    Manifestation contre Christophe Giared, Paris, juillet 2020. Auteurs : ACCORSINI JEANNE/SIPA. Numéro de reportage : 00974069_000004

    Source : https://www.causeur.fr/

    La gauche, dont les Verts sont le nouveau centre de gravité, incarne la conviction d’incarner le Bien, le Beau et le Vrai. Qui oserait en douter ?

    « J’adorerais être de gauche, c’est un souhait. Mais je trouve que c’est tellement élevé comme vertu que j’y ai renoncé […] Quand t’es de gauche, c’est l’excellence : le génie moral, le génie de l’entraide. C’est trop de boulot. »

    Une fois lue cette émouvante déclaration de Fabrice Luchini, on se prend nous aussi à regretter de n’avoir pu nous hisser à ces hauteurs vertigineuses. Mais très heureusement, cela ne dure que le temps de faire un tour d’horizon de ce qu’est, de nos jours, la gauche.

    La gauche, c’est d’abord le PS, non ?

    Oui. Enfin, c’était. Car de nos jours, le Parti socialiste, c’est Olivier Faure. Alors, vous allez me demander qui est Olivier Faure, et vous aurez raison. D’ailleurs, même lui se le demande. C’est un gars modeste, le camarade Olivier. Le genre effacé, au point de s’évanouir de votre mémoire au moment même où il disparaît de l’écran de votre télé. C’est dire s’il incarne à merveille le Parti Socialiste. De fait, la transparence lui est tellement naturelle qu’il est prêt à s’effacer devant tous ses petits camarades des autres gauches en 2022, juste pour permettre à la gauche de figurer au second tour, histoire de prolonger une agonie pourtant devenue bien embarrassante.

    Il y a aussi La France Insoumise !

    Absolument. La gauche de combat. Quel combat, me direz-vous ? Eh bien, ce n’est pas clair. LFI prétend se battre pour la République, mais foule aux pieds à peu près toutes les valeurs républicaines, qu’il s’agisse de laïcité, d’égalité ou d’universalisme. LFI réclame la parole, mais uniquement pour exiger qu’on vous l’enlève. LFI, au fond, c’est la synthèse de tous les totalitarismes d’extrême-gauche, l’antisémitisme inclus. Des chemises rouges en raison des hasards du calendrier, mais qui auraient aussi bien pu être noires.

    LFI prétend vouloir le pouvoir, et peut-être est-ce vraiment le but de certains de ses cadres, mais nul observateur n’en est sûr. En revanche, ils s’entendent tous pour mener un combat plus discret, qui ne concerne qu’eux, celui qui consiste à sauver leurs fesses de bourgeois installés, en négociant des strapontins si d’aventure la raclée qui s’annonce pour 2022 devait avoir lieu. Car s’ils prétendent défendre les masses laborieuses, ils ne voudraient surtout pas devoir un jour en faire partie. En attendant, ils naviguent à vue tout en appliquant cette maxime chère aux anarcho-autonomes : « pourquoi être inutile quand on peut être nuisible ? »

    Et EELV, alors ? C’est bien, l’écologie !

    En effet. C’est vert, c’est beau, ça attire les âmes d’enfants comme la lumière attire le papillon, et l’argent le percepteur. On comprend pourquoi l’électeur naïf peut choisir, dans le marasme actuel, de voter pour préserver l’écosystème dans lequel nous vivons.

    Mais qui vous dit qu’EELV a un rapport quelconque avec l’écologie, malheureux ? L’écologie est une science complexe aux paramètres innombrables, et comme souvent en biologie, une certitude en remplace vite une autre. Or, il se trouve qu’il n’y a aucun scientifique digne de ce nom à la tête d’EELV, et de Jadot à Bayou, tous deux diplômés en commerce international, en passant par tous les autres cadres du parti, vous ne trouverez que des gens qui communiquent, enseignent, ou peignent, mais jamais, au grand jamais, un scientifique digne de ce nom. Et pour cause, l’écologie politique n’est pas une science, mais un ensemble de croyances tournant autour d’un axe majeur : la conviction d’incarner le Bien, le Beau et le Vrai.

    Du coup, une fois qu’il a réussi à obliger les autres à brouter des algues, faire du vélo et renoncer à disposer d’une électricité bon marché en continu, l’élu EELV estime qu’il a fait l’essentiel en matière d’écologie, et peut se concentrer à sa vraie mission : le progrès de l’Humanité. En quoi cela consiste-t-il ? C’est très simple : faire disparaître tout ce qui a permis d’amener l’espèce humaine au 21ème siècle.

    Le progrès technologique nous a conduits jusqu’ici ? Il faut nécessairement le mettre à bas, se remettre à marcher, si possible à ramper, et peut-être à grimper aux arbres. Avec un iphone à l’oreille, car il y a des limites à tout. L’Histoire a été faite par les mâles blancs hétérosexuels ? Il faut idéalement promouvoir une femme, si possible lesbienne et noire, pour qui on exigera davantage de droits que pour n’importe qui d’autre. Notre civilisation est judéo-chrétienne ? On proteste contre les crèches de Noël, et on hurle à l’islamophobie en défilant avec les islamistes.

    Le parti de l’Autre

    Car chez EELV, on déteste les phobes. On phile, toujours, en toutes circonstances. S’il pouvait choisir d’être hémophile, le militant EELV le serait, quitte à se vider de son sang. Il est d’ailleurs prêt à laisser l’Autre nous vider du nôtre.

    Car plus que tout, EELV aime l’Autre, le Différent, le lointain, l’a-normal. L’anormalité, c’est le summum du progressisme, puisque c’est l’instabilité, que tout ce qui était disparaît et que rien ne peut durer, ce qui contraindra à un nouveau déséquilibre, que l’on pourra appeler « nouveau progrès ». Avec l’anormalité, c’est formidable : le progrès s’entretient de lui-même, et fait table rase du passé en même temps qu’il nous propulse vers un avenir totalement inconnu mais forcément meilleur, puisqu’il ne ressemblera à rien de connu. Tout vaut mieux que ce qui existait avant l’avènement d’EELV : les nouvelles religions n’aiment pas la concurrence.

    Alors la gauche c’est fini ?

    Mais bien sûr que non ! La gauche, c’est le progrès ! La gauche se réinvente ! Et en l’occurrence, la gauche réinventée, c’est le Printemps Républicain, une de ces merveilles conceptuelles dont la gauche éternelle a le secret. Et ce Printemps républicain, je vous en parlerai une prochaine fois. En attendant, évitez de voter EELV, sinon nous devrons imprimer le prochain article à la presse manuelle.

  • Concours de beauté morale contre « Valeurs Actuelles » Affaire ”Valeurs actuelles” / Danièle Obono, par Elisabeth Lévy.

    Source : https://www.causeur.fr/

    Après l’affaire Valeurs actuelles / Danièle Obono, Elisabeth Lévy prend sa plume et rétablit quelques vérités

    On devrait toujours se méfier de l’unanimité. Le tort supposément infligé à Danièle Obono est l’occasion d’une véritable curée contre Valeurs Actuelles. Comme dans « Les animaux malades de la peste », toute la classe politique et médiatique se réconcilie en faisant haro sur le baudet – ce pelé, ce galeux.

    Racisme abject, infâme, immonde, torchon, pour laver l’affront fait à la députée, nos grandes consciences ont déversé un torrent d’injures sur l’hebdomadaire. Même Wallerand de Saint-Just, du Rassemblement national, fait son offusqué, ce qui serait comique sans la sale atmosphère de lynchage.

    Bien sûr la plupart des accusateurs n’ont pas pris la peine d’examiner le corps du délit.

    Il s’agit du septième épisode d’une série de fictions (le mot a son importance) dont le principe est le même : on fait voyager un personnage public, mais dans le temps, façon Les visiteurs, le comique en moins. Après « Zemmour à Waterloo », « Danièle Obono au temps de l’esclavage » transplante la députée insoumise dans l’Afrique occidentale du XVIIIè siècle, où elle est victime d’atrocités perpétrées par des Africains et vendue à un Arabe avant d’être sauvée par un missionnaire. Le texte joue sur la perplexité de la militante confrontée à l’abyssale différence entre l’Afrique réelle et son Afrique fantasmée.

    L’objectif de l’auteur (anonyme, heureusement pour lui) est de rappeler que l’esclavage a été pratiqué par des Noirs et par des Arabes (et qu’il a été une norme dans une grande partie du monde). Les historiens n’ignorent rien de ce fait, et le rôle des marchands africains qui livraient les esclaves sur les côtes aux Européens, trop vulnérables à la malaria pour s’enfoncer au cœur du continent, est parfaitement étayé. Mais de cette histoire, les militants de la cause noire et autres indigénistes ne veulent pas entendre parler car elle met à mal toute leur belle construction idéologique. Pour le courant décolonial et le nouvel antiracisme, il faut que l’Europe (blanche) soit l’unique coupable de l’esclavage pour montrer que le racisme est inscrit dans ses gènes. Et exiger qu’elle fasse repentance de mille manières, ce dont elle ne se prive pas.

    On ne peut plus caricaturer ?

    Il est vrai que ce sont les dessins qui semblent avoir mis le feu aux poudres (ou servi de prétextes à l’indignation surjouée). Sauf qu’il s’agit toujours de fictions qui racontent exactement la même histoire que le texte, raison pour laquelle ils montrent la jeune femme enchaînée. J’ai beau chercher dans le texte, comme dans les images, je n’y vois nulle trace de racisme. L’un et l’autre dénoncent les atrocités de l’esclavage et expriment de l’empathie pour les victimes.

    On peut les trouver choquants, de mauvais goût, peut-être maladroits. L’élue (qui a accueilli la nomination de Jean Castex en le traitant de « mâle blanc » et liké le « Je suis Merah » de je ne sais plus qui) parle de « souillure », rien que ça. On peut aussi trouver la parabole (la victime torturée par des Africains et sauvée par des missionnaires avant de finir au couvent) aussi lourdingue et manichéenne que le récit idéologique auquel elle répond. Bref, il y a sans doute matière à discuter.

    Enquête préliminaire ouverte

    Mais pour discuter, il faut comprendre, et pourquoi comprendre, quand il est si bon de s’indigner. On assiste donc à un concours de beauté morale : c’est à qui exhibera la plus grande vertu en crachant le plus fort sur nos amis et confrères et, bien entendu, en réclamant des exclusions et des bannissements. C’est qu’il s’agit de racisme, donc d’atteinte à la dignité humaine, donc nous n’accepterons pas et tout le tralala. Les mêmes ont trouvé hilarant que Charlotte d’Ornellas soit copieusement insultée sur France inter : quand c’est de gauche, c’est de l’humour.

    Et ils se taisent, voire applaudissent, quand Jean Messiha est comparé à un chameau ou Marine Le Pen, tout aussi élue de la République que Danièle Obono, à un étron. La dignité humaine d’accord, mais pas pour n’importe qui.

    Plus grave encore, la justice valide cette indignation sélective. Le parquet n’a pas bougé quand Marine Le Pen a été représentée de façon plus que dégradante par Laurent Ruquier et elle a été déboutée par le tribunal au nom de la liberté d’expression. En revanche, dans l’affaire Obono, le même parquet n’a pas attendu que l’intéressée porte plainte et ouvert une enquête préliminaire pour « injures à caractère raciste ».

    Le vrai scandale

    Cependant le véritable scandale est que le président de la République, le Premier ministre et pas moins de quatre ministres, dont le garde des Sceaux, aient cru bon de se joindre à la lapidation publique d’un journal.

    Certes, il est fort généreux, de la part du président de vouloir consoler madame Obono qui a insulté son Premier ministre (et sans doute lui-même). Après tout, n’a-t-il pas appelé Alain Finkielkraut et Eric Zemmour dans des circonstances comparables ? Tout d’abord, une agression physique, ce n’est pas tout à fait pareil qu’un article de journal, même offensant. Ensuite, si Macron prenait son téléphone à chaque fois qu’un élu est contrarié par une parution, il ne ferait que ça. En réalité, il met genou à terre devant le buzz et l’opinion éclairée – prenant le risque d’agacer considérablement la majorité silencieuse. Et tente sans doute au passage de se faire pardonner ses amabilités pour les « réacs » et sa conversation avec Valeurs actuelles. On conviendra que ce n’est pas très glorieux politiquement. Mais du point de vue institutionnel, l’intervention du pouvoir exécutif dans une polémique intellectuelle (ou qui devrait l’être) est carrément inquiétante. Le président de la République et, par délégation, le Premier ministre, sont les garants de la neutralité de l’Etat et de l’indépendance de la Justice. Ils doivent veiller au pluralisme de l’information. Ils n’ont pas à condamner un hebdomadaire (sans autre forme de procès) ni à dire quelles opinions on peut défendre ou jusqu’à quel point il est permis de choquer. Ils gouvernent un pays, ils ne sont pas les directeurs de conscience, et encore moins les instituteurs, de ses citoyens.

     

     
    Fondatrice et directrice de la rédaction de Causeur. Journaliste, elle fait partie des chroniqueurs de Marc-Olivier Fogiel dans "On refait le monde" (RTL). Auparavant, Elisabeth Lévy a notamment collaboré à Marianne, au Figaro Magazine, à France Culture et aux émissions de télévision de Franz-Olivier Giesbert (France 2). Elle est l’auteur de plusieurs essais, dont le dernier "La gauche contre le réel (Fayard), sorti en 2012.
  • Le conservatisme est le défenseur des libertés (I), par Christian Vanneste.

    Il ne faut pas confondre la conspiration ourdie par une secte mondiale et mondialiste dont l’hypothèse serait immédiatement taxée de complotisme et disqualifiée, et l’opportunisme pervers qui saisit une situation et les problèmes qu’elle engendre pour s’en servir pour atteindre d’autres objectifs sans rapport direct avec elle. Cette supposition n’est pas fondée sur l’existence éventuelle d’un complot, mais sur une lecture raisonnable et peut-être clairvoyante des faits.

    christian vanneste.jpgDans la lutte essentielle entre le conservatisme et le progressisme, en Occident, et j’inclus la Russie, il y a une possibilité que la survenue de la “pandémie” du Covid soit exploitée par les progressistes d’une manière machiavélique. Aux Etats-Unis, c’est même une évidence, puisque c’est cet événement imprévu qui a inversé la situation politique. La politique de Trump donnait d’excellents résultats économiques et notamment réduisait encore davantage le chômage, décisif auprès des électeurs, comme Bush senior en avait fait l’amère expérience. L’Etat profond, la quasi totalité des médias et les démocrates s’étaient enlisés dans des combats fictifs sur l’ingérence russe, ils trouvèrent un terrain idéal pour terrasser le président sortant : en même temps que les chiffres économiques s’inversaient, d’une manière non catastrophique d’ailleurs, l’esprit virevoltant de Donald Trump fournit à ses adversaires un millefeuille d’arguments : il était incompétent, plus dangereux que protecteur, adversaire de l'”obamacare” dont l’épidémie montrait à quel point elle manquait aux Américains. Derrière cette offensive se profilait les deux faces du progressisme, son côté social-démocrate, soucieux du bien-être de tous, y compris de ceux qui viendront de l’étranger le partager, quitte à limiter certaines libertés, et son côté libéral-libertaire, moins visible mais plus déterminant que l’autre, celui qui cultive la négation du passé, abat les statues et change le nom des rues, invite la majorité à se prosterner devant les droits des minorités, considère enfin que la liberté ne consiste pas à pouvoir conserver la manière de vivre que l’on aime, mais à s’émanciper de tous les préjugés, de toutes les traditions, de toutes les identités, de tous les interdits qui limitent l’expansion du désir. On pourrait évidemment ajouter la facilité accordée par la peur du virus au vote par correspondance et aux fraudes qu’il permet, mais celle-ci n’est pas nécessaire à la démonstration.

    De la même manière, on voit bien qu’en Europe et particulièrement en France, la peur entretenue et l’état d’exception ainsi justifié ont permis d’étouffer le débat démocratique. Les manifestations sont découragées, le Parlement méprisé, les critiques atténuées voire ignorées par l’emprise du risque sanitaire sur l’ensemble de l’actualité. Le temps passe, et les élections municipales noyées dans la maladie, les élections régionales mises entre parenthèses médiatiques, on s’achemine vers une présidentielle laissant aux prises les candidats de la dernière fois avec le même résultat que l’on peut craindre. L’opposition n’a guère changé, et certains pensent même que l’élection présidentielle étant jouée, ce seront les législatives qui seront décisives. Lorsque l’histoire se répète, la première fois, c’est une tragédie, la seconde une comédie, comme le pensait Marx. Mais c’est en lisant Marx justement que l’opposition se libérerait de ses ambigüités. “Ce bouleversement continuel de la production, ce constant ébranlement de tout le système social, cette agitation et cette insécurité perpétuelles distinguent l’époque bourgeoise de toutes les précédentes.” Autrement dit, le libéralisme sans frein est destructeur, parce que la concurrence, les progrès scientifiques et techniques, se liguent pour détruire tous les obstacles qui leur résistent. Il est donc logique que le libéralisme apparemment conservateur, attaché à la propriété privée et à la liberté d’entreprendre, soit devenu au fil du temps libéralisme libertaire, destructeur de la famille, de l’Etat-nation, des limites qui protègent les peuples et les personnes. Il est aussi logique que directement et indirectement, le pouvoir économique s’impose au pouvoir politique avec la complicité de celui-ci. Le résultat avait été prévu par Tocqueville : d’une part, un pouvoir mondial tentaculaire avec une minorité capable de tout contrôler et peut-être de s’accaparer la naissance d’un “surhomme” augmenté, et d’autre part, une foule de consommateurs hédonistes concentrés sur leur présent, libres jouisseurs en apparence et dépourvus d’autonomie et de responsabilité en réalité. La phase actuelle dans notre pays qui associe une diminution des libertés, un surcroît d’assistance fondé sur une source présentée comme inépuisable, et l’idée que l’Europe par sa taille saura nous en donner les moyens, le tout suivi de la réélection de Macron, s’inscrit dans ce processus. Les lois qui restreignent les libertés au nom de la sécurité ou qui détruisent les barrières morales en matière de procréation au nom du progrès en sont des jalons significatifs.

    Le conservatisme consiste au contraire, au nom de la véritable liberté à dire non à cette fatalité, à procéder à des choix, et à promouvoir les options qui donnent à la responsabilité des personnes, à la volonté des peuples la maîtrise de leur destin et la préservation de leur dignité, notamment la conservation de leur morale commune, ce qu’Orwell appelait la “common decency”. Il est fascinant que par un chassé-croisé de l’histoire ce soit la Russie ou la Hongrie qui offrent des exemples de ce choix. L’actualité offre également aux conservatisme de nombreux arguments…. (à suivre)

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Département du Tarn, université de Nice : le ramadan impose ses horaires, Darmanin se couche mais ça ne passe pas !, par

    Mon village à l’heure du ramadan. Mon pays, mon département, mon université à l’heure du ramadan. Mon eau à l’heure du ramadan. On pourrait, on pourra multiplier à l’infini ces titres de romans du futur. Rien que cette semaine, la première du mois sacré, ce fut un véritable festival « ramadanesque ».

    5.jpegPour le présent, mon département à l’heure du ramadan, c’est le Tarn. Un bien beau pays, celui du Gaillac et de la cathédrale d’Albi. Jeudi, la Toile s’enflammait en apprenant, via un journal local, que consigne avait été donnée aux forces de l’ordre de faire preuve de tolérance pour les musulmans enfreignant les horaires du couvre-feu, entre 19 et 22 heures et avant 6 heures du matin. Les raisons : prière du matin et aumône du soir… Devant le tollé suscité – et, évidemment, c’est encore cette incorrigible fachosphère qui a crié le plus fort, entraînant avec elle le maire LR de Lavaur Bernard Carayon -, la préfète à l’origine du message a été obligée de manger son chapeau.

    Évidemment, comme toujours dans ces affaires, Le Parisien s’est empressé de « fact-checker », jetant le doute sur la réalité de l’information. Et tous les procédés stylistiques ont été mobilisés : phrase interrogative du titre (« Couvre-feu et ramadan : la préfecture du Tarn a-t-elle accordé une tolérance pour les musulmans ? »), chapô au conditionnel : « Selon un hebdomadaire local, les commissariats et gendarmeries du département auraient reçu la consigne de ne pas verbaliser les musulmans circulant pendant le couvre-feu durant le ramadan. » Du grand professionnalisme.

    Sauf que la lecture de l’article confirme que l’information et le mail adressé aux forces de l’ordre sont bien réels : « Il y aurait écrit [encore un beau conditionnel dont vous apprenez, deux lignes plus bas, qu’il n’est pas justifié], dans des parties [du mail] qu’a choisi de diffuser l’hebdomadaire, “le créneau nocturne correspond à la rupture du jeûne et il est potentiellement susceptible de générer des rassemblements sur la voie publique ou aux abords des mosquées”. Un envoi d’un mail aux gendarmes que nous sommes en mesure de confirmer », avoue Le Parisien.

    Donc, la préfète du Tarn, après avoir envoyé son directeur de cabinet s’embrouiller dans des justifications concernant les associations caritatives, n’a eu d’autre choix que de rétropédaler en arguant que ses consignes avaient été « mal comprises ». Ce qui n’est pas très élégant vis-à-vis de ces mêmes forces de l’ordre. Il faudrait aussi qu’elle y réfléchisse.

    Mais il n’y a pas que dans les préfectures de France que l’on se couche devant les exigences du ramadan. À l’université aussi où, c’est bien connu, l’ n’existe pas, pas plus que les pressions communautaristes. En tout cas, vendredi, c’est l’université de qui était contrainte d’annoncer qu’elle allait sanctionner un professeur accusé par l’UNI d’avoir décalé un examen pour respecter le ramadan de certains de ses . Son mail a été publié sur les réseaux sociaux : « Suite à plusieurs demandes, je décale le QCM de 20 h à 22 h 30, notamment pour accommoder la rupture du jeûne du ramadan. C’est l’ultime modification, car cela commence à devenir pénible. »

    Ces deux affaires sont révélatrices, à trois niveaux. Sonores, pourrait-on dire. Et l’échelle du bruit y est l’inverse de leur chronologie. Le fait le plus bruyant, c’est bien sûr celui de la dénonciation, par les forces de l’ordre ici, par les étudiants là-bas, qui – c’est nouveau et c’est heureux – trouvent désormais des voix pour faire résonner leur exaspération (réseaux sociaux, syndicats, presse alternative). Ensuite, il y a le niveau bas bruit des autorités qui ont cédé, accepté, souvent par habitude, complaisance, sans voir même peut-être en quoi et jusqu’où c’était problématique, puis sont obligées de se rétracter. Enfin – mais c’est de là que tout part – il y a les mystérieuses « demandes », exigences de certaines associations, certains étudiants, dont nous ne savons en l’occurrence pas grand-chose, si ce n’est qu’il y a bien eu demandes.

    Justement, l’on a appris que le Conseil français du culte musulman (CFCM) a bien demandé une dérogation à , qui l’a royalement accordée. Communiqué du CFCM : « Il est toléré de se rendre au lieu de culte le plus proche de son domicile pour accomplir la prière du matin [donc avant 6 heures, NDLR]. Cette dérogation est accordée par le ministre de l’Intérieur à la demande du CFCM […] Le CFCM recommande aux imams de retarder cette prière dans la mesure du possible pour permettre un usage utile et limité de la dérogation. »

    La morale de l’histoire : ne plus rien laisser passer et… faire du bruit !

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire
     
  • Macron ou la liquidation de la Ve République, par Christian Vanneste.

    Dans l’idéal de la Ve République, le Président de la République devait être un homme au-dessus des partis, directement au contact du peuple, car élu par lui, et soutenu par lui lors des phases de démocratie directe, des référendums voulus par le Chef de l’Etat. 

    christian vanneste.jpgSa mission relevait du long terme et du grand large, ce qui créait un double effet de proximité, de populisme souhaité et d’éloignement, d’altitude impossible à atteindre sans le charisme de l’Histoire qui faisait du Général de Gaulle une personnalité exceptionnelle. Cette ambivalence encore plus présente dans l’esprit que dans la lettre de nos institutions n’a évidemment pas survécu très longtemps au départ du Général. La pesanteur des réalités et des intérêts politiciens a progressivement déformé nos institutions. La démocratie directe a disparu : les référendums rares et décidés d’en haut tendaient en effet à répondre à une question qui n’était pas posée : soutenez-vous le Président ? La démocratie directe tournant au plébiscite négatif a donc été abandonnée et avec elle, c’est la démocratie elle-même qui en prenait un coup. Désormais, l’oligarchie politicienne issue des partis utiliserait les institutions de la Ve République pour que des personnages, qui n’avaient plus rien d’exceptionnel, puissent gouverner de loin avec l’obligation de compenser cet éloignement et ce pouvoir personnel par une incapacité d’affronter les groupes de pression, et notamment les syndicats, ainsi que par une démagogie débridée. Notre République était redevenue celle des partis et de l’immobilisme que Jacques Chirac a personnifiée.

    Donnant à cette dérive son aboutissement logique, l’instauration du quinquennat voulait installer en France une alternance entre deux forces politiques essentielles comme cela existe dans de nombreuses démocraties libérales, notamment anglo-saxonnes. Le champion de l’une d’elles étant élu, il était logique que l’Assemblée Nationale lui fût favorable et offrît une majorité de sièges aux élus de son parti. Dans les faits, cette évolution faisait passer la France d’un régime parlementaire doté d’un Président puissant, à un régime présidentiel dénué de tout équilibre. Ne subsistaient que le poids du parti présidentiel et celui des élus enracinés dans leurs fiefs et capables d’influencer le Président. C’est la situation qui a prévalu avec Sarkozy et Hollande, les deux étant critiqués à l’intérieur même de leur parti. On reprocha, par exemple,  à juste titre à Sarkozy sa stupide ouverture à gauche, puis sa campagne de 2012, trop à droite. L’élection de Fillon aurait confirmé cette évolution, tandis que l’effondrement mérité des socialistes, qui d’alternance en alternance, ont plongé la France dans le déclin et la décadence, créait une situation absurde.  Le parti socialiste qui avait facilité la montée de l’extrême-droite en introduisant la proportionnelle en même temps que sa politique en matière d’immigration et de sécurité lui fournissait des électeurs, était menacé de disparaître alors qu’il possédait encore de nombreux élus locaux et surtout une audience médiatique et “culturelle” aussi puissante qu’illégitime. Le Rassemblement National arrivait second à la présidentielle, mais sans avoir l’enracinement d’une véritable opposition.

    L’accession de M. Macron à la présidence est à la fois une imposture et une conclusion de la dérive de nos institutions. Un coup d’Etat mediatico-judiciaire a permis à un groupe de socialistes de conserver le pouvoir après le désastre du mandat de François Hollande. Il s’agit de la gauche strauss-kahnienne, qui associe le progressisme sociétal, un “réalisme” économique qui va jusqu’à la connivence avec les milieux d’affaires, et la poursuite des tares socialistes que sont la dépense publique, les déficits, l’endettement, et l’obésité de l’Etat. On peut se demander ce qui a poussé des hommes “de droite” à se joindre à cette équipée. L’ambition, le carriérisme, sans doute, mais plus profondément l’appartenance à une caste qui est d’autant moins limitée à la France qu’elle oublie systématiquement le caractère prioritaire de l’intérêt national qui était l’axe même du gaullisme.

    Avec Macron, on arrive sans doute à la fin de la Ve République. Elle avait commencé avec un homme qui arrivait pour la seconde fois en sauveur. Elle finit avec un banquier d’affaires éphémère, le produit d’un cercle, celui des Minc, des Attali, des Jouyet, voué au mondialisme et à la technocratie. Le fondateur de la Ve République incarnait la volonté de redonner à la France sa grandeur, malgré un contexte qui était celui de la liquidation des empires coloniaux et il occupait effectivement une place importante sur la scène internationale. Le Président actuel, peu pris au sérieux par ses homologues, passe son temps à excuser la France pour des crimes imaginaires alors qu’il lui serait si facile de susciter la fierté des Français à partir de leur histoire. De Gaulle se voulait au-dessus des partis mais avec réalisme parlait de l’armée de ceux qui le soutenaient. Macron a créé son parti comme on lance une firme, un parti qui, loin de réunir les Français des deux rives, n’est que le conglomérat des appétits et des illusions, l’instrument d’un homme qui divise au lieu de rassembler, un homme qui a fait de la peur et non de l’espoir le moyen de gouverner, peur de la maladie, peur de la sanction, peur du désordre. La peur peut unir un troupeau mais ne peut conduire une nation. Il est frappant de constater que deux ouvrages consacrés au macronisme, celui de Frédéric Rouvilois, “Liquidation”, et celui d’Olivier Marleix “Les Liquidateurs”, emploient pratiquement le même terme. Oui, Macron est un liquidateur. Le soutenir est suicidaire.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • Marc Rousset, après son entretien avec Bercoff : ”L'Amérique c'est le danger” pour l'Europe...

    Marc Rousset, docteur en sciences économiques et auteur de “Pour une Europe des Nations avec la Russie”, était l’invité d’André Bercoff le 19 novembre 2021 sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-14h, "Bercoff dans tous ses états".

    Marc Rousset

     

    Pour Marc Rousset, il faut bâtir une Europe des Nations avec la Russie "pour une raison très simple". "On n’a aucune raison de considérer la Russie comme l’ennemi", explique-t-il. "La Russie est considérée comme un ennemi par l’OTAN, par les Etats-Unis qui ont besoin de justifier l’OTAN", juge le docteur en sciences économiques. Pour lui, "lorsqu’on raisonne cinq minutes, l’Europe ne va pas de Washington à Bruxelles, mais va de Brest à Vladivostok". "De l'Atlantique à la Sibérie. Parce que justement, c’est un enjeu super important", explique-t-il. "Vous pouvez mettre les Etats-Unis dans la Sibérie, et ce grand espace, c’est le ‘Far-East’ des européens".

    "Il faut changer complètement notre vision", juge Marc Rousset. "Notre vision historique, vision géopolitique et se dire que l’avenir de l’Europe, il n’est pas euro-atlantique mais il est euro-asiatique". "Je regarde que l’on peut aller à pied de Brest à Vladivostok et que contrairement à ce que disent les anglo-saxons, l’Atlantique n’est pas une mare, c’est un océan", juge-t-il. "Il a fallu attendre quand même plusieurs siècles avant que Christophe Colomb daigne traverser cette petite mare aux canards", raconte l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie.

     

    Marc Rousset : "Les Européens ont suivi le bon vouloir de Washington"

    "La Russie de Poutine est euro-compatible. Elle l’est par son histoire, depuis que Pierre le Grand a fondé St-Pétersbourg", explique Marc Rousset. "N’oublions jamais les musiciens, n’oublions jamais les architectes français, n’oublions pas que les Russes ont parlé français pendant longtemps, n’oublions pas que l’histoire de l’Europe a été faite avec la Russie", continue le docteur en sciences économiques. "Les batailles d’Eylau, de Friedland, etc.. Les Russes, le tsar Alexandre est venu à Paris, malheureusement pour nous en 1815". "Et puis une chose très importante, que les gens ont tendance à oublier, quand je parle d’Euro-asiatisme, c’est que le centre de la décision de la Russie, c’est Moscou", explique Marc Rousset. "Moscou est de notre côté de l’Oural. C’est-à-dire que c’est européen", juge-t-il.

    "Les jeunes russes, aujourd’hui, sociologiquement, naturellement, ethniquement, culturellement ne rêvent que d’une chose", explique Marc Rousset, "c’est de l’Europe". "Pourquoi est-ce que la Russie est devenue l’ennemi ?", demande-t-il. "Au départ, Gorbatchev a voulu se rapprocher de l’Europe lorsque l’URSS a éclaté. Poutine lui-même a voulu se rapprocher de l’Europe", explique l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie. "Pourquoi est-ce que les choses ne se sont pas faites ?". "Il était même question que la Russie rentre dans l’OTAN à l’époque", continue-t-il. Pour Marc Rousset, c’est "parce que les Européens ont suivi le bon vouloir de Washington qui avait besoin d’un ennemi".

     

    "L'Amérique c'est le danger" pour l'Europe

    Pour Marc Rousset, "on n’a pas respecté notre parole". "Lorsque le mur de Berlin est tombé, on s’est engagé à ce que l’OTAN ne mettrait jamais les pieds dans les anciens pays du pacte de Varsovie", explique-t-il. "Ensuite, vis-à-vis d’Eltsine, les Américains se sont engagés que l’OTAN ne serait plus avec les anciens pays de l’URSS", raconte le docteur en sciences économiques. "Évidemment, les pays baltes sont entrés dans la danse. Ensuite qu’ont fait les Américains ? Et bien c’est au tour de l’Ukraine, de la Géorgie, etc.", juge Marc Rousset. "C’est-à-dire qu'au départ, le responsable, actuellement, de cet état catastrophique pour l’Europe, c’est l’Amérique", explique-t-il. Pour lui, "les choses sont claires".

    Selon Marc Rousset, "l’Amérique, c’est le danger". "Dans l’immédiat il faut rester dans l’alliance transatlantique", juge le docteur en sciences économiques. "Mais à terme, ce serait mon rêve," continue l’auteur de Pour une Europe des Nations avec la Russie"il faut qu’il y ait une défense européenne où la Russie remplacerait les Etats-Unis", explique-t-il.

  • Après l’effroi, la France craint que Samuel Paty soit mort pour rien, par Ingrid Riocreux.

    Paris, 21 octobre 2020, hommage national à l'enseignant d'histoire décapité, Samuel Paty © Francois Mori/AP/SIPA Numéro de reportage: AP22504966_000016

    Je croyais qu’on avait décidé de nommer les choses...

    Un texte d’Ingrid Riocreux, spécialiste du langage médiatique

    L’hommage national, c’est bien. Mais la plus belle manière d’honorer la mémoire de notre courageux collègue n’est-elle pas de faire en sorte qu’il ne soit pas mort pour rien? De tirer les leçons de son assassinat pour qu’il soit le seul et non le premier?

    8.jpgJe croyais qu’on avait décidé de nommer les choses. Alors pourquoi entendons-nous encore nombre de journalistes, de professeurs et d’hommes politiques affirmer : « il faut reconnaître que dans certains quartiers, il est difficile d’aborder certains sujets avec certains élèves ». Ce qui est certain, c’est qu’en reconnaissant cela, on ne reconnaît rien du tout.

    La parole officielle, c’est-à-dire le discours dominant, et lexicalement prescriptif, porté par la sphère politico-médiatique tente de maintenir la distinction entre islam et islamisme comme entre deux communautés étanches, à tout prix. Au prix même du sang. Plus surprenant, sur les forums de discussion entre professeurs et dans les messages syndicaux, l’une des principales préoccupations semble être encore et toujours d’éviter les amalgames.

    Le lendemain de l’assassinat, nous professeurs avons reçu beaucoup de messages sur notre boîte électronique professionnelle, dont la teneur pouvait faire bondir. Je cite un extrait du message de la FSU (fédération syndical unitaire) : « [la FSU] demande que chacun s’abstienne de toute instrumentalisation politique. Elle refusera toute stigmatisation des musulmans. » Or, qui sont les « certains élèves » avec qui il est difficile de traiter « certains » sujets? Sont-ce des islamistes, de dangereux extrémistes fanatiques et sanguinaires, des « barbares » comme on le dit aussi par une métaphore aussi pudique que grandiloquente? Non, bien sûr, ce sont de simples musulmans. La plupart d’entre eux ne feraient pas de mal à une mouche et n’auraient jamais tué un professeur… mais peuvent approuver son assassinat. Cette mise à mort atroce a fait exploser la frontière artificielle savamment construite par le discours officiel de la grande presse et des politiciens pusillanimes entre islam et islamisme. L’assassin n’a été que le bras armé d’une révolte lancée par des musulmans outrés qui ne s’offusquent pas tous (ou pas tous réellement) de l’issue du scandale.

    Bien entendu, nous aurons droit à quelques mesurettes de circonstance dont l’inefficacité n’aura d’égale que la mousse médiatique qui les entourera. Mais comme beaucoup de mes collègues, je n’ai plus guère d’espoir que la situation s’améliore. Je la crois condamnée à empirer inexorablement. Et comment ne pas déplorer, au demeurant, la réaction de tant de professeurs qui affirment fièrement qu’ils « continueront à éveiller l’esprit critique des élèves pour en faire des citoyens libres ». Continuez, vous avez raison : cela marche si bien. Il me semble qu’on prend comme une incitation à persévérer un événement qui devrait, tout au contraire, nous inciter à changer de méthode, et vite.

    Rentrant de weekend dimanche soir, mon mari et moi traversions en voiture un quartier résidentiel tranquille non loin de chez nous et sommes tombés sur la sortie du dimanche d’une classe de caté coranique. Alors que la radio relatait en édition spéciale les manifestations d’hommage à Samuel Paty, cette vision nous a laissés bien pensifs et fort inquiets. Rien d’illégal, juste un grand barbu en djellaba bleue entouré d’une nuée d’enfants, rien qui puisse justifier un signalement à la police mais tout pour engendrer une forme de malaise chez quiconque assistait à ce spectacle. Et chez nous particulièrement : parce que les enfants qui faisaient cette sortie du dimanche avec leur terrifiant catéchiste, avec ce barbu bleu qui leur a sans doute répété que « tuer un professeur est mal mais se moquer du prophète est pire », ces enfants, dans dix ans, seront élèves dans le lycée où nous enseignons tous les deux. Et nous avons eu cette vision de notre gros lycée public sans histoire, notre gros lycée sympathique et agréable parce que nos élèves ne sont pas des bourgeois arrogants pourris d’argent mais des enfants issus des classes populaires ou de familles immigrées qui croient encore en l’école, où les groupes d’amis font encore merveilleusement fi des appartenances ethniques, où la religion donne lieu à des taquineries innocentes entre élèves, entre profs et même entre profs et élèves, notre lycée, nous avons entrevu ce qu’il sera dans dix ans, gangrené par la peur, rendu triste et sombre par les élèves du grand barbu en djellaba bleue, devenus grands, devenus dangereux.

    Et Samuel Paty sera mort pour rien.

    Source : https://www.causeur.fr/

  • «Quand Disney + se change en précepteur moral», par Sami Biasoni.

    Walt Disney/Everett/ŠEverett / Bridgeman images

    La plateforme Disney + restreint l’accès à certains dessins animés classiques de son répertoire, comme les Aristochats ou Peter Pan, estimant que ces oeuvres véhiculent des clichés racistes peu appropriés à un trop jeune public. Une leçon de morale injustifiée qui rappelle à l’essayiste Sami Biasoni le temps des précepteurs d’Ancien Régime.

    1.jpgWalt Disney regrettait en son temps que «le vrai problème avec le monde [fût] que trop de gens grandissent». Il faut croire que nombre d’enfants de jadis soient à ce point devenus adultes qu’ils ne parviennent désormais plus à penser en dehors de catégories problématiques fondant les nouvelles utopies de la race, du genre et du spécisme.

    On apprend ainsi que sur la plateforme de vidéo à la demande Disney+ certains classiques anciens du répertoire animé sont devenus à ce point critiquables qu’il est nécessaire de les accompagner d’une mise en garde écrite, préalable au visionnage, précisant qu’ils comprennent «des représentations datées et/ou un traitement négatif des personnes ou des cultures». Il y est aussi question de stéréotypes «déplacés» qui auraient une «influence néfaste» sur le spectateur et de rédemption par une promesse répétée de vénération sans relâche des totems de «l’inclusivité» et de la «diversité». Dans les faits, on incrimine le film Peter Pan en raison de sa représentation jugée caricaturale et éculée de la culture amérindienne, les Aristochats pour présenter des chats siamois manipulant des baguettes et parlant avec un accent asiatique trop prononcé, et Dumbo au motif que l’un des corbeaux chantant le blues s’appelle Jim Crow (crow désignant le volatile en anglais), ce nom faisant écho aux lois de ségrégation raciale promulguées à partir de 1877 aux États-Unis.

     

    Ces dessins animés sont désormais marqués du sceau d’une condamnation morale anachronique. 

     

    Bien qu’elles agitent en ce moment l’opinion, il convient de reconnaître que les précautions susdites ne sont en fait pas nouvelles puisqu’elles semblent avoir été mises en place dès le mois d’octobre dernier. Elles s’accompagnent en outre de la mise au ban des programmes incriminés désormais inaccessibles depuis les profils «enfants» - officiellement afin d’adapter l’offre de contenus aux plus jeunes, le temps que d’autres catégories soient déployées sur la plateforme. Toutefois d’aucuns y ont vu une tentative supplémentaire de mise à distance d’un matériau cinématographique certes toujours accessible, mais obligatoirement soumis à l’intermédiation parentale.

    On pensait Peter Pan une ode intemporelle au pouvoir libérateur de l’imaginaire, les Aristochats un hymne au dépassement de la condition sociale de chacun par l’amour, le courage et la musique, Dumbo un éloge de l’accomplissement et de l’acceptation de soi au-delà des apparences. Si le propos fondamental ne change pas, il est désormais marqué du sceau d’une condamnation morale anachronique, en vertu d’un procédé commode qui consiste à juger les faits du passé selon certains critères moraux de notre époque, afin d’activer les rouages d’une contrition contrainte relative aux errements de temps révolus: «les pères ont mangé du raisin vert et les fils ont les dents agacées», disaient déjà les prophètes bibliques au sujet de l’expiation des fautes commises par les défunts.

     

    Nous avons progressivement pavé la voie aux dérives de la surveillance suspicieuse de la culture, de l’histoire. 

     

    Bien que la culture de la précaution ne soit pas nouvelle outre-Atlantique, on ne saurait se résoudre à ce qu’elle se normalise, surtout en matière d’expression artistique. Elle n’est autre qu’une propédeutique douce à la manifestation d’une censure aveugle articulée selon les modalités implacables de l’effacement. Les Tartuffes de la postmodernité ne se contentent plus d’exhorter autrui à couvrir le sein qu’ils ne sauraient voir, il leur faut revendiquer pourquoi sa vue est oppressive, admonester publiquement ses observateurs et imposer à tous leurs contemporains - complices malgré eux - les conditions de leur rédemption.

    En acceptant docilement que la pipe de Monsieur Hulot fût un temps floutée au nom de la salubrité publique, que Lucky Luke abjurât son tabagisme au profit d’un brin d’herbe pour les mêmes raisons, qu’il fût normal de ne pas publier les œuvres d’un auteur de génie en raison de son passé politique, qu’il fût excusable de mutiler des statues centenaires de Français glorieux excommuniés de notre patrimoine sans fondement autre que celui de la subjectivité victimaire de quelques militants, ou qu’il fût recevable de dénaturer les équilibres subtils de la syntaxe sur la base mal assurée de spéculations affirmant que l’égalité des sexes dériverait nécessairement de l’agencement ou de la forme des mots, nous avons progressivement pavé la voie aux dérives de la surveillance suspicieuse de la culture, de l’histoire et des relations les mieux ordonnées entre les hommes.

    Animé des meilleures intentions pédagogiques, le duc de Montausier entreprit en son temps de rendre accessible autant qu’acceptable une collection de textes classiques latins et grecs au jeune Dauphin encore adolescent Louis de France, fils du roi Louis XIV. Ainsi chaque œuvre originale était-elle accompagnée d’une réécriture (interpretatio) généralement simplificatrice et pudibonde, à laquelle on adjoignait une explication (annotatio) autant destinée à éclairer le texte et sa réécriture, qu’à en «orienter» favorablement la lecture. Mais il faut croire que les précepteurs moraux de notre époque ont cessé de former les rois ; ils éduquent désormais les foules en définissant le périmètre admissible de leur imaginaire.

     

    Sami Biasoni est professeur chargé de cours à l’ESSEC, doctorant en philosophie à l’École normale supérieure. Auteur, membre de la rédaction du magazine Causeur, il a publié en février 2020 Français malgré eux (avec Anne-Sophie Nogaret) traitant du thème du racialisme en France.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie : la revue de presse de lafautearousseau...

    André Bercoff a a raison, et nous partageons son point de vue sur le sujet qu'il évoque. À cette nuance près, mais tellement énorme que ce n'est plus une nuance : nous ne sommes, avec notre actuel Système, ni en République ni en Démocratie, mais dans une "république idéologique" et une "démocratie idéologique", ce qui n'est pas du tout la même chose; et qui fait de notre Système, accepté par tous (au moins "nominalement"), y compris ceux qui sont si proches de nous, tout simplement un... Totalitarisme, enraciné dans la Nouvelle Religion Républicaine qui a fait la Révolution, et à laquelle se réfère explicitement le Préambule de la Constitution de la Vème République (idéologique)...

    André Bercoff :
    "Soyons clairs : il urge que les 500 signatures de maires appuyant un candidat, quel qu’il soit, redeviennent anonymes, eu égard aux très présentes et monnayables pressions des agglomérations et communautés. Sinon quiconque ose encore parler de démocratie a un cadavre sur la langue."

    1. Benoit Payan a encore frappé : ce maire non légitime car non élu (son installation est le fruit d'une ragougnasse peu ragoutante...) fait envoyer par la Mairie une carte de voeu avec Notre-Dame-de-la-Garde (on est quand même à Marseille, et cela, même un "escrolo" ne peut rien y faire) mais, pour plaire à son public islamisé, cet "idiot utile" de l'islamo-gauchisme a supprimé la croix qui surmonte son dôme ! Supprimer la Croix : c'est tout le programme de la Révolution, avant tout anti-chrétienne, et opposée férocement à tout nos héritages, à toutes nos Racines, à tout ce qui constitue notre Être profond...

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    1 BIS. Réponse d'Outre-tombe de Charles de Gaulle à ce pauvre Payan (comme on dit à Marseille : "Payan, peuchère !"...) 

    " Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs. "
     (David Schoenbrun, Les trois vies de Charles de Gaulle, Ed Julliard, 1965)

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    Image tirée de notre Album Reims, cathédrale du Sacre... (40 photos) 

     

    3. Le docteur Gérald Kierzek a raison :

    Dr Gérald KIERZEK
    "Sur @SkyNews on voit l’envolée des cas positifs mais sans hospitalisations. Arrêtons de paniquer sur la circulation virale et sur des cas positifs peu malades. Concentrons nous sur l’hôpital qui craque par manque de lits et d’effectifs pour des patients surtout non COVID."

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir

     

    4. Faux "antifas" mais vrais terroristes : il convient de ne pas employer le vocabulaire de l'adversaire ("faites-leur avaler le mot, ils avaleront la chose", disait Clemenceau). Valeurs enquête sur "le poison antifa"; sur ces voyous/racailles d'extrême-gauche révolutionnaires, violents, terroristes; qui se sont baptisés et proclamés eux-mêmes "antifas", comme si ceux qui s'opposaient à eux étaient des "fas", alors que ce sont eux LE danger...

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    4 BIS. Le Communiqué de presse de Zemmour sur ces terroristes :

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir

     

    6. Klaus Kinzler revient sur le terrorisme idéologique qui règne à l'IEP de Grenoble, aux mains d'une minorité radicale extrémiste... :

    https://twitter.com/laurie_reynal/status/1473276358432333826?s=20

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    7. À Metz, le Maire LR Grosdidier soutient le chantier de la grande mosquée de Metz : on notera juste que, sur facebook, la mosquée soutient les islamistes frères musulmans, les islamistes du CCIF (interdit) et les islamistes turcs Mili Gorus...

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    saphirnews.com/Coup-d-envoi-d 

    Petit "reportage photo" instructif... :

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    Et, pour terminer cette série d'aujourd'hui sur une note positive félicitons le choeur des Saint-Cyriens et réjouissons-nous avec  eux : les militaires de l’Académie militaire de Saint-Cyr ont remporté, ce mercredi 22 décembre, la 16ème saison de l’émission "La France a un incroyable talent" (M6). Ils ont annoncé que l’intégralité de leur gain (100.000 euros) ira aux associations de soutien aux blessés et et aux familles de soldats décédés...

    Bravo à eux tous, pour leur talent et leur générosité !

    Académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan
     

     

     

    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Pour son tout premier déplacement "ès-qualité", Élisabeth Borne, Premier ministre, aurait pu choisir un lieu symbolique de l'Histoire de France; ou une entreprise innovante, gage du maintien au plus haut niveau de nos chercheurs; ou un endroit emblématique de la France profonde, qui souffre, s'inquiète, se bat... : les possibilités étaient nombreuses !

    Elle a choisi... Les Mureaux. Pour rencontrer...

    D'accord avec clemZ74 (sur tweeter) :

    "Pour son premier déplacement, Élisabeth Borne est aux Mureaux dans les Yvelines pour promouvoir “l’égalité des chances”. Tandis que la France rurale est de plus en plus isolée et laissée à l’abandon… On remarque très bien la priorité du gouvernement."

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    Dans la série "les tweeters ont de l'humour", la palme du jour (puisque c'est la période du Festival de Cannes) revient à Laurent Obertone :

    "Pour son premier déplacement à l'étranger, Élisabeth Borne a choisi Les Mureaux."

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    Quelques remarques à propos de quelques membres de ce semble-gouvernement, qui n'a pas la France et le Bien commun comme unique boussole, mais les médiocres équilibres entre courants pour se partager la soupe; qui ressemble plus à un fragile château de cartes qu'à une fédération de talents au service du Pays; dont le style serait plutôt "Benetton" qu'intérêt national; qui saupoudre un peu de tout, partout, en oubliant complètement que le rôle d'un gouvernement est de SERVIR et non pas de réaliser de subtils compromis ou de fragiles équilibres entre clans qui n'ont qu'eux-mêmes comme fin, et non le Pays...

    Qui suis-je ?

    • J'ai renvoyé sans la moindre humanité (et sans traitement) 15.000 soignants et 5.000 pompiers : je suis Premier ministre...

    • Je suis applaudi par les détenus quand je visite les prisons, mais les policiers me détestent (ndlr : comme on les comprend !) et je suis mis en examen : je suis ministre de la Justice...

    • Je suis racialiste, je promeus les réunions "non mixtes" (c'est-à-dire interdites aux "blancs") et je veux "déconstruire" l'Histoire de France : je suis ministre de la des-Éducation nationale...

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    • J'ai géré (?) la pandémie et me suis distingué, par exemple, dans l'hémicycle en lançant "sortez d'ici !" aux députés hostiles à la prolongation de l'état d'urgence sanitaire : je suis ministre aux Relations avec le Parlement ! (ndlr : celle-là, il fallait vraiment l'oser ! Eh, bien, Macron l'a osée !)...

    • Je jurais il y a six mois encore que jamais je ne pourrais entrer dans un gouvernement macronien car il n'avait pas les mêmes "valeurs" (!) que les miennes ; je suis ministre des Solidarités (?), de l’Autonomie et des Personnes handicapées...

    • J'ai défendu, il y a à peine une petite semaine, un copain à moi, condamné pour agressions sexuelles, à qui mon parti avait donné l'investiture pour les Législatives, en disant que je ne le croyais pas capables de choses pareilles : je suis ministre de la Transformation et de la Fonction publique...

    • J'ai été conseillère de Bertrand Delanoë, et Gaspard Gantzer (ex-conseiller de Hollande) ainsi que Jack Lang ont salué ma nomination. Jack a même dit : "Rima est une personnalité remarquable qui a une connaissance intime et fine de la vie culturelle. Sa présence, c’est un signe, et un test" (ndlr : alors, là, c'est tout dire !) : je suis ministre de la Culture...

    Et il y en a vingt-sept, en tout !

    ET LA FRANCE, ET LE BIEN COMMUN LÀ DEDANS ?

     

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    1. Gilbert Collard l'a noté, et nous aussi : des leçons de morale à la banalde et hypocrite réalité... il y a loin de la coupe aux lèvres !!!!! :

    "Omar Sy arrive au festival de #Cannes en jet privé, Tom Cruise arrive en hélicoptère : les écolos bobo en plein travail de protection planétaire !"

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    2. Bizarre, bizarre, cette "influenceuse... aux deux visages ! Ou : la bonne question de Zohra Bitan :

    "Qui paye cette influenceuse qui, déguisée en femme musulmane, prêche la foi sur les plateaux télé et en même temps, ses recettes beauté sur tiktok ? @TPMP@CNEWS Est-ce bien la même personne ?…"
     

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    3. Sur CNews, à propos du burkini, Guillaume Bigot et Jean-Didier Berthault n'ont pas loupé  Éric Piolle, l'idiot utile de l'islamogauchisme. Et ils ont très bien fait... :

    • Guillaume Bigot : "On attend avec impatience le jumelage entre Grenoble et Kaboul"...

    • Jean-Didier Berthault : "C'est la victoire triomphante de l'islamo-gauchisme. Piolle en fait son fond de commerce"...

    (extrait vidéo 0'28)

    https://twitter.com/ZemmourTV/status/1527369020730552334?s=20&t=EhkEKLRPKANG4i_juYYHKw

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    4. (Dans Boulevard VoltaireAnne Hidalgo et son projet de nouveau boulevard périphérique : Paris bientôt interdit aux non-Parisiens ? :

    https://www.bvoltaire.fr/anne-hidalgo-et-son-projet-de-nouveau-boulevard-peripherique-paris-bientot-interdit-aux-non-parisiens/

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    5. Toujours à Paris : peut-être un espoir de faire annuler l'épouvantable projet (?) de la Tour Triangle. C'est une info Le Parisien :

    Soupçons de favoritisme : la justice ouvre une information judiciaire sur la concession de la tour Triangle. Alors que les travaux de construction de l’immeuble de 180 mètres de haut ont débuté en février porte de Versailles (Paris XVe), le parquet national financier a désigné un juge d’instruction pour enquêter sur ce dossier à la suite d’une plainte pour délit de favoritisme déposée par l’association Anticor.

    Sous la houlette du promoteur Unibail, la tour Triangle, haute de 180 m, doit voir le jour en 2026 porte de Versailles à Paris (XVe). /Herzog & de Meuron
    Sous la houlette du promoteur Unibail, la tour Triangle, haute de 180 m, doit voir le jour en 2026 porte de Versailles à Paris (XVème). /Herzog & de Meuron
    Espérons qu'il n'en sera rien !

     

    6. (Dans Vatican News) Au Nigéria, l'évêque de Nsukka condamne le meurtre de l'étudiante chrétienne, Deborah Samuel Yakubu, lapidée pour "blasphème", ainsi que la spirale de violence à laquelle est confronté le pays... :

    https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-05/au-nigeria-le-cri-du-c-ur-de-l-eveque-de-nsukka-face-a-la-viole.html

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    7. En Espagne aussi, et même peut-être encore plus que dans tous les autres pays européens : notre ami Santiago Abascal, de VOX, rapporte ce fait : à Xérès (Andalousie), 28 arrestations, 28 maghrébins...

    "28 detenciones. 28 magrebíes. Pero no se permite establecer una relación entre estos dos hechos. "se trata de varones de origen norteafricano magrebí, en su mayoría ex tutelados o aún tutelados en centros de menores o pisos de acogida"

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Eh, oui, c'est rare mais cela arrive. Que nous soyons d'accord, sur un point précis, avec L'Humanité. 

    Hier, c'était avec Georges Marchais, qui plaidait contre l'immigration/invasion; aujourd'hui c'est sur le nucléaire, que nous défendons comme eux, ou eux comme nous, au choix...

    Voici donc un court article de L'Humanité qui a bien compris que, bien au-delà du nucléaire, l'abandon par nos ennemis allemands de cette "énergie propre" était un pas de plus dans leur vassalisation vis-à-vis de... qui ?

    Devinez...

    Mais des États-Unis bien sûr, dont nos ennemis allemands ont préféré devenir le 51ème État plutôt que de s'associer avec la France, pour créer une véritable Europe, faisant contre-poids - en incluant la Russie - à la Chine et aux USA. Mais comme ils auraient été "un pas en arrière" vis-à-vis de nous, dans cette Europe, puisque le nucléaire militaire leur est interdit, nos ennemis allemands ont préféré être les vassaux des USA, tant est grande leur haine et détestation de la France...

    Lesquels USA vont, avec cet abandon du nucléaire outre-Rhin, augmenter leurs livraisons de gaz de schiste à l'Allemagne. Un gaz obtenu - soit dit en passant, pour les escrolos - par la fracturation hydraulique des roches, c'est-à-dire le saccage de la Nature, que nous préférons appeler : la Création...

    CQFD, la boucle est bouclée...

    Et, comme dirait l'autre : "Bon appétit, messieurs !..."

    https://www.humanite.fr/monde/allemagne/fin-du-nucleaire-l-imposture-du-tournant-energetique-allemand-791001

     

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    1. Bien vu, Jean-Frédéric Poisson :

    "La 1ère ministre Borne chahutée dans un supermarché en Eure-et-Loir ? Pdt ce temps, l’Île de la cité est évacuée pour que le Pdt Macron visite le chantier Notre-Dame de Paris loin du peuple qui se plaint et de la piétaille qui geint. Qui sème le mépris récolte la détestation…"

    Elisabeth Borne chahutée lors de sa visite d'un supermarché en Eure-et-Loir

     

    1 BIS. À propos de cette viste de Macron à Notre-Dame, justement : bien vu aussi, Karim Ouchikh... 

    "Emmanuel Macron a visité hier le chantier de la cathédrale Notre-Dame pour faire "un point sur l'avancement des opérations de restauration". Et si on faisait enfin un point de l’origine de l’incendie, quatre ans après le sinistre qui a ravagé le monument ?"

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    3. Jean Messiha pulvérise un macroniste "pro-envahisseurs" sur CNews :

    "Un macroniste : "L’immigration est nécessaire pour payer nos retraites !" "Ah oui ? Nous avons accueilli 10M d’immigrés en 20 ans. S’ils payaient nos retraites pourquoi une réforme qui nous fait taffer 2 ans de plus ?" "
     
    (extrait vidéo 0'22)
     

    Jean Messiha (Rassemblement National) : "L'immigration n'est plus une  chance pour la France" - Vidéo Dailymotion

     

    4. Dans Le Figaro, l'article de Guillaume Perrault : Quand la Ligue des droits de l'homme refusait de condamner les procès de Moscou...

    Un des procès de Moscou à grand spectacle organisés par Staline entre 1936 et 1938 dans le cadre des «grandes purges».
     
    Un des procès de Moscou à grand spectacle organisés par Staline entre 1936 et 1938 dans le cadre des «grandes purges»...

    GRAND RÉCIT - En 1936-1937, la direction de la LDH a choisi de ne pas protester contre les grands procès staliniens, et les a même excusés voire justifiés.

    La Ligue des droits de l'homme d'aujourd'hui n'est plus que le pâle reflet de la puissante organisation qu'elle était dans l'entre-deux-guerres. Et l'état d'esprit de ses dirigeants a changé. L'association a accusé le ministère de l'Intérieur d'avoir à dessein empêché les secours d'accéder aux blessés lors de la manifestation qui a dégénéré en émeute à Sainte-Soline le 25 mars, allégation que rien ne vient étayer. Depuis, Gérald Darmanin et Élisabeth Borne ont tour à tour estimé, en termes nets ou implicites, que la Ligue des droits de l'homme était devenue une association d'extrême-gauche. Et il est permis de penser, en effet, que la Ligue a, de longue date, dévié des nobles principes invoqués lors de sa création en 1898 pendant l'Affaire Dreyfus : la défense du droit et de la justice. L'association n'a plus grand-chose à voir avec ses lointains devanciers d'il y a un siècle...

    Il reste une solution à Borne et Darmanin : dissoudre cette Ligue, devenue complivce et soutien actif des terroristes d'extrême-gauche, pour incitation à la violence...

     

    5.  "Les chrétiens sont en danger sous le gouvernement israélien..." Le Patriarche de l’Église catholique romaine de Terre Sainte a averti... que le gouvernement de Benjamin Netanyahu avait aggravé la vie des chrétiens dans le berceau du christianisme :

    https://www.theguardian.com/world/2023/apr/13/christians-are-in-danger-under-israeli-government-says-holy-land-patriarch

     

    6. Bonne nouvelle, dans L'Ardennais : Le rejet du parc éolien de Novion-Porcien est confirmé. La cour administrative d’appel de Nancy a confirmé dans un arrêté rendu public le 23 mars la décision du préfet de refuser l’installation de cinq aérogénérateurs et deux postes de livraison sur le territoire de Novion-Porcien... :

    https://www.lardennais.fr/id474882/article/2023-04-13/le-rejet-du-parc-eolien-de-novion-porcien-est-confirme

    d-20221208-3ZJLJF 2023-03-27 20_50_01

     

    7. De Driss Ghali (sur tweeter) : Tant mieux, et bravo à lui !...

    "Toujours numéro 1 sur Amazon! Mes deux livres, publiés en janvier 2023, continuent à être numéro 1 dans leurs catégories respectives sur Amazon. Le livre sur l'histoire de la colonisation est en rupture de stock sauf sur le site de l'éditeur" :

    editionsjcgodefroy.fr/livre/une-cont

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    À DEMAIN !

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  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (54) : La fin de la Gaule romaine (I) : les Barbares ...

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre I, Pendant 500 ans, la Gaule partage la vie de Rome...

    "...Jusqu'en 472, jusqu'à la chute de l'Empire d'Occident, la vie de la Gaule s'est confondue avec celle de Rome.

    Nous ne sommes pas assez habitués à penser que le quart de notre histoire, depuis le commencement de l'ère chrétienne, s'est écoulé dans cette communauté : quatre à cinq siècles, une période de temps à peu près aussi longue que de Louis XII à nos jours et chargée d'autant d'événements et de révolutions.

    Le détail, si l'on s'y arrêtait, ferait bâiller.

    Et pourtant, que distingue-t-on à travers les grandes lignes ? Les traits permanents de la France qui commencent à se former.

    Il est probable que, sans les Romains, la Gaule eût été germanisée. Il y avait, au-delà du Rhin, comme un inépuisable réservoir d'hommes. Des bandes s'en écoulaient par intervalles, poussées par le besoin, par la soif du pillage ou par d'autres migrations.

    Après avoir été des envahisseurs, les Gaulois furent à leur tour envahis. Livrés à eux-mêmes, eussent-ils résisté ? C'est douteux.

    Déjà, en 102 avant Jésus-Christ, il avait fallu les légions de Marius pour affranchir la Gaule des Teutons descendus jusqu'au Rhône. Contre ceux qu'on appelait les Barbares, un immense service était rendu aux Gaulois : il aida puissamment la pénétration romaine. L'occasion de la première campagne de César, en 58, avait été une invasion germanique. César s'était présenté comme un protecteur. Sa conquête avait commencé par ce que nous appellerions une intervention armée.

    Dès que la conquête fut achevée, Rome se trouva associée aux Gaulois pour repousser les Germains. Avec l'attrait de la civilisation gréco-latine, rien n'a autant servi à former l'amitié gallo-romaine. En somme, on fut deux pour défendre le bien commun. C'est le sens du célèbre discours aux Gaulois que Tacite prête à Cérialis après sa victoire sur les Bataves :

    « Nous ne nous sommes pas établis sur le Rhin pour défendre l'Italie, mais pour empêcher un nouvel Arioviste de conquérir les Gaules... Les Germains ont toujours une même raison qui les pousse sur votre territoire : l'inquiétude, l'avidité, la passion du changement, passion naturelle quand, au lieu de leurs marais et de leurs déserts, ils espèrent posséder un sol d'une fertilité extrême et devenir vos maîtres. »

    La politique romaine était si clairvoyante, l'Empire romain se rendait si bien compte du rôle qu'il jouait dans le monde que Tacite prêtait encore ces paroles au général Cérialis :

    « Supposez que les Romains soient chassés de leurs conquêtes : qu'en peut-il résulter, sinon une mêlée générale de tous les peuples de la terre? »

    Ce jour devait venir. L'Empire romain tomberait. La digue serait rompue, la prophétie réalisée.

    Cette catastrophe, qui a laissé si longtemps aux Européens le regret de la paix romaine, nous enseigne que le progrès n'est ni fatal ni continu.

    Elle nous enseigne encore la fragilité de la civilisation, exposée à subir de longues éclipses ou même à périr lorsqu'elle perd son assise matérielle, l'ordre, l'autorité, les institutions politiques sur lesquelles elle est établie.

    Jusqu'au siècle terrible, où les Barbares submergèrent tout, la Gaule, de concert avec Rome, avait dû refouler de nombreuses invasions : annonce des luttes que la France de l'avenir aurait à soutenir contre l'Allemagne.

    En 275, l'empereur Probus repousse et châtie durement les Germains qui s'étaient avancés fort loin en Gaule et qui, en se retirant, avaient laissé derrière eux des ruines et un désert. Dans leur retraite, ils avaient même, comme en 1918, coupé les arbres fruitiers.

    Quatre-vingts ans plus tard, Julien, celui qui aimait tant le séjour de Paris, est assiégé par les Allemands jusque dans la ville de Sens, puis les chasse au-delà du Rhin et leur impose un tribut pour la « réparation » (c'est déjà la chose et le mot) des destructions auxquelles ils s'étaient encore livrés.

    À mesure que l'Empire s'affaiblissait, se consumait dans l'anarchie, ces invasions devenaient plus fréquentes et le nombre des Barbares qui se pressaient aux portes semblait croître. Il en surgissait toujours de nouvelles espèces, heureusement rivales : ainsi la Gaule fut nettoyée des Vandales, par les Goths.

    Pourtant, au Vème siècle, la collaboration de la Gaule et de Rome s'exprima encore d'une manière mémorable par Aétius, vainqueur d'Attila, aux Champs Catalauniques. Le roi des Huns, le « fléau de Dieu » était à la tête d'un empire qu'on a pu comparer à celui des Mongols. Lui-même ressemblait à Gengis-Khan et à Tamerlan. Il commandait à des peuplades jusqu'alors inconnues. Aétius le battit près de Châlons avec l'aide des Wisigoths et des Francs, et cette victoire est restée dans la mémoire des peuples (451)..."

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

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