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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Grand corps malade

    Illustration de couverture du Figaro Magazine du 13.01.2017 

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    Il y a un an, dans un entretien accordé au Corriere della Sera à propos de son livre Penser l’islam, M. Onfray constatait avec lucidité et non sans dépit  : « La France a renoncé à l'intelligence et à la raison, à la lucidité et à l'esprit critique. Houellebecq a raison : nous vivons déjà sous le régime de la soumission. » Soumission au terrorisme intellectuel pro-islamique. Aujourd’hui, invité à parler de son dernier ouvrage, Décadence, M. Onfray le présente volontiers, par exemple sur BFM/RMC le 11 janvier dernier, comme une sorte de pendant, disons « philosophique », au roman Soumission. Donnons-lui acte qu’il affirme bien que l’islam est « la goutte d’eau qui fait déborder le vase », c’est-à-dire porte en quelque sorte le coup de grâce à un Occident réputé chrétien, mais précisons qu’en ramenant l’action dudit islam à celle de ses « minorités agissantes », il élude la dimension culturelle voire civilisationnelle que pose hic et nunc la religion de Mahomet. Reconnaissons aussi que, à travers leurs propos et leurs écrits, MM. Onfray et Houellebecq semblent bien partager le même constat sur l’état de déliquescence morale de nos sociétés : à l’attitude veule du personnage central de Soumission fait écho la perte des valeurs dénoncée par l’auteur de Décadence (d’où sa question triviale à ses interlocuteurs journalistes : « vous connaissez quelqu’un prêt à mourir pour un smartphone ? »).

     

    En revanche, les deux ouvrages paraissent diverger quant à leur finalité et, de fait, ne produisent pas le même effet. Le roman de M. Houellebecq sonne plutôt comme un avertissement, une mise en garde ultime avant l’éventuelle catastrophe, qui surviendra(it) en l’absence de tout sursaut : rien n’interdit de penser que la fiction puisse avoir un effet cathartique et salvateur. A contrario, l’essai de M. Onfray se donne toutes les apparences d’une vérité définitive, assénée comme un diagnostic quasi médical : il suffit pour s’en convaincre de citer les différentes explicitations du titre, tantôt « vie et mort du judéo-christianisme », tantôt « De Jésus à Ben Laden - Vie et mort de l’Occident ». Mort clinique, donc, sous nos yeux, de l’Occident chrétien. A prophétiser la fin d’une civilisation on ne prend pas de risque - mais le verdict sans appel de M. Onfray est contestable du seul fait qu’il est improuvable : on peut bien penser comme lui que « les civilisations meurent à un moment donné », il n’empêche que la nôtre pourrait bien se survivre encore quelques décennies, voire quelques siècles.

     

    Néanmoins, M. Onfray a un grand mérite : intellectuel très médiatisé, il joue désormais le rôle bienvenu de lanceur d’alerte. En effet, même vivante, notre civilisation, et plus précisément nos sociétés « occidentales », mieux vaudrait dire européennes, sont bien malades. Deux siècles de matérialisme et de rationalisme effrénés conjugués à deux guerres « civiles » les ont fortement émoussées. Mais, peut-être, ce cycle touche-t-il à sa fin comme pourrait le laisser penser le renouveau intellectuel de ceux (contre-révolutionnaires ? réactionnaires ? anti-modernes ?) qui ne croient ni aux vertus de la post-modernité ni à celles de l’idéologie mondialiste. C’est l’avis de M. Buisson, lequel nous invite dans ses entretiens (Boulevard Voltaire, France Inter, TV Libertés) à intégrer la notion de temps long, si contraire au court-termisme contemporain : il va falloir être patient, laisser les idées pénétrer les esprits mais, explique-t-il, on voit déjà les prémices d’un nouveau cycle radicalement différent du cycle idéologique, forcément long, qui a commencé avec les Lumières et qui, lui, touche à sa fin. M. Buisson n’est ni romancier ni essayiste, son analyse a le mérite de reposer sur une grande culture historique et une pensée politique solide. 

     

  • Pourquoi les terroristes musulmans, contrairement aux propos d’Éric Zemmour, ne sont pas des héros !

     

    Par Marc Rousset

    Qui précise : « Cette chronique n'est en aucune façon une attaque contre mon ami Eric Zemmour, mais pour une fois, l'exception qui confirme la règle, Zemmour s'est "planté", tout en voulant faire passer une idée juste, à savoir le manque de courage et d'héroïsme des Européens. »

     

    vignette-poleco-2016-11-01-347x233.jpgQu’est-ce qu’un héros ? Un héros est un être humain d’un niveau intellectuel suffisant qui choisit consciemment, librement, courageusement, et d’une façon désintéressée, son destin, en étant prêt à faire le sacrifice de sa vie pour une cause qui le dépasse.   

    La quasi-totalité des musulmans qui rejoignent le djihad armé, Al-Qaeda ou l’Etat islamique relèvent de quatre catégories. Ce sont :

    a. des délinquants ou des criminels, souvent recrutés en prison. La plupart sont des minables avec des têtes vides qui ne connaissent rien au Coran.  L’islam leur apporte clés en main ces repères dont ils ressentent le besoin.

    b. des exaltés et des dérangés qui rêvent de guerre et d’action, qui cherchent à affirmer leur virilité à tout prix et qui sont en recherche de violence fanatique pour l’exprimer

    c. des frustrés ne parvenant pas à s’intégrer dans notre société par le travail, l’étude, la socialisation, le mariage. Ces frustrés jalousent et haïssent les Européens de souche pour ce qu’ils sont : des êtres libres avec une organisation sociale supérieure, des réalisations techniques et spirituelles supérieures, un niveau de vie plus élevé.

    d. des demeurés et des simples d’esprit, des adolescents ou des enfants, sans repère, d’une grande fragilité psychologique, sur lesquels la propagande aussi stupide que simpliste des barbus fonctionne à merveille. C’est ainsi qu’en Irak, Daech appelle ses kamikazes des « jeunes mariés » parce qu’il leur promet d’épouser 72 jeunes filles vierges, une fois leur crime accompli. Juste avant leur mission suicide, des responsables religieux leur récitent des versets du Coran et les droguent avec de la fénétyline, substance psychotrope synthétique interdite dans la plupart des pays.

    Si les terroristes risquent leur vie, il est tout aussi vrai que ce sont des lâches pour oser s’en prendre armés à des civils désarmés.       

    S’ils sont éduqués, désintéressés, non endoctrinés et libres de leurs actes, cas très peu fréquent, ce sont effectivement des héros. Ce pourrait être le cas pour quelques- uns des  Saoudiens diplômés et conscients qui ont jeté, le «  Onze Septembre » 2001, leur avion contre les tours du World Trade Center à New-York  Encore, outre le fait qu’ils s’en prenaient à des civils sans défense,  faudrait-il s’assurer, ce qui est fort possible,  que ces Saoudiens n’aient pas perçu la mort violente et combattante pour l’islam comme le privilège d’accéder rapidement en martyr à la félicité divine et d’échapper ainsi à l’interminable « supplice de la tombe » .

    Il est donc vrai que même chez les pires terroristes imbéciles, il y a un fond d’héroïsme, mais de là à faire des terroristes musulmans des héros, non, dans plus de 95% des cas ! La plupart ne sont pas des héros, mais des zéros, des fous manipulés, endoctrinés, frustrés relevant de la psychiatrie !   

    Auteur d’Adieu l’argent-roi ! Place aux héros européens ! Critique de la civilisation de l’argent et Apologie de l’héroïsme   Editions Godefroy de Bouillon- 2016- 499 p

    www.marcrousset.over-blog.com                                                                             

  • Terrorisme & Société • Barcelone : que les coupables (les vrais) soient enfin dévoilés

     

    Par Javier Portella

    Il s'agit là d'une réflexion à chaud [Boulevard Voltaire, 18.08] qui renvoie la responsabilité première de la vague d'attentats islamiques actuelle vers ceux - gouvernants et prétendues élites - qui ont voulu, organisé, perpétué, l'immigration massive. Cela, nous l'avons écrit de longue date dans Lafautearousseau, notamment dès les premiers attentats qui ont frappé la France. Pour le reste - Barcelone, l'indépendantisme catalan - Javier Portella connaît manifestement son affaire.  LFAR

     

    77dae4cee53d71a6de676a118bdb1379.jpeg.jpgL’ennemi vient encore de frapper à Barcelone, où l’on compte, au moment d’écrire ces lignes, 13 morts et environ 80 blessés, dont certains très graves. Le moment est venu de dévoiler enfin les coupables – les vrais.

    Et les vrais coupables, les coupables premiers, ne sont ni l’Arabe né à Marseille (un certain Driss Oukabir, déjà arrêté), ni les deux autres tués par la police, ni tout le reste de complices… et de commanditaires. Eux ne sont rien d’autre, finalement, que l’ennemi. Et avec l’ennemi qui vous déclare la guerre, les culpabilités n’ont strictement rien à voir. Les prêchi-prêcha de la moralité non plus. Les cierges qui seront bientôt allumés et les peluches qui seront déposées par les Bisounours de toujours, encore moins. Ce n’est pas un attentat qui a été commis hier à Barcelone, c’est une action de guerre commise par un ennemi qui veut nous anéantir : l’empêcher de le faire, l’abattre avant qu’il n’y parvienne, voilà notre devoir le plus simple, le plus élémentaire. Un point, c’est tout.

    Or, ce n’est pas de combattre l’ennemi, c’est de l’accueillir qu’il s’agit pour les véritables coupables de notre déroute. Ce Carles Puigdemont, par exemple, président sécessionniste de la Generalitat de Catalunya (Généralité de Catalogne) qui, lorsque le sang des tués et des blessés est encore tout frais sur les Ramblas de Barcelone, a eu l’outrecuidance de déclarer, après avoir essuyé une larme : « La Catalogne a toujours été terre de paix et d’accueil. Nous ne permettrons pas qu’ils nous empêchent de l’être toujours. »

    Non seulement ils accueillent l’ennemi les bras ouverts, mais voilà que lorsque celui-ci frappe, ils osent encore insister sur leur complicité coupable. Pas la moindre mise en question, pas l’ombre d’une interrogation sur l’impossibilité de la société « multiculturelle » qu’ils ont eu le rêve fou de vouloir bâtir. Et le bâtir en faisant majoritairement appel, en Catalogne, à l’immigration arabe et musulmane, de préférence aux immigrés provenant de l’Amérique espagnole, qui ont, eux, le tort de parler la langue que les séparatistes haïssent et qu’ils voudraient voir disparaître de leur territoire. (C’est, d’ailleurs, peine perdue, car la plupart des « nouveaux Catalans » venus remplacer les anciens finissent, malgré les aides considérables qui leur sont allouées, par apprendre l’espagnol. Que voulez-vous ! Six millions de personnes en Catalogne, face aux 500 millions parlant l’espagnol de par le monde, ça fait quand même une petite différence !).

    C’est pour que les populations visées par les actes de guerre continuent à les considérer comme de simples attentats qu’il faut certes condamner, mais qui ne devraient nous faire tomber ni dans l’islamophobie ni dans le rejet de la fraternité multiculturelle, c’est pour cela que les autorités ont lancé ce soir des appels (inutiles, au demeurant) pour qu’on évite de faire circuler les images les plus frappantes de la tuerie. Mais les images ont circulé et circuleront. La censure n’a jamais empêché la vérité d’éclore ni les peuples de se révolter pour retrouver leur liberté et leur identité bafouées.  

    Écrivain et journaliste espagnol

  • 24 septembre 1914 ... Manœuvre parfaite, succès complet du 75

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    La Roche - Léon Daudet se remet de son grave accident d'automobile survenu exactement le 1er août, le jour où l'ordre de mobilisation était lancé. Il est remis, mais la boîte crânienne est encore à nu sur plusieurs centimètres.
    Chose étrange : le jour même de la déclaration de la guerre en 1870, Alphonse Daudet s'était cassé la jambe. J'ai dit à Philippe Daudet, qui a six ans :
    - Le jour de la déclaration de guerre de 1947, tâche de rester bien tranquille chez toi.

    Dans les trains, vu beaucoup d'officiers, de gradés et de soldats qui reviennent du feu. L'esprit continue à être excellent, l'élan magnifique. Et cela dure. Les Français de 1914 font mentir la vieille remarque de Tite-Live sur les Gaulois : "Dans leurs premiers combats, plus que des hommes; dans les derniers, moins que des femmes." Non, il n'est pas d'endroit sur la terre où l'homme soit d'une qualité supérieure à ce qu'il est en France. On m'a cité cent actions, cent mots qui sont d'une noblesse, d'une simplicité à faire pleurer. Surtout, de la part de tous ceux qui se sont battus, aucune fanfaronnade, aucune jactance. A cela correspondent la maîtrise de soi, la patience dont fait preuve l'opinion publique pendant ces angoissantes journées où se décide la bataille de l'Aisne. Si l'expérience de la démocratie pouvait être tentée dans de bonnes conditions, c'était assurément dans  notre pays.

    Par contre, un sous-officier d'artillerie chargé d'instruire les recrues de 1914 se plaint de leur mauvais esprit, de leur indiscipline, de leurs théories libertaires. Mais il se flatte de mettre bien vite ordre à tout cela.

    Un lieutenant d'artillerie de réserve m'a raconté combien avait été pénible la retraite continue que nos armées ont faite de la Belgique à la Marne. Les officiers exécutaient sans une observation les ordres reçus. Mais ils se disaient en eux-mêmes : "Que se passe-t-il ?" Pourquoi ne se bat-on pas ? Jusqu'où allons-nous reculer ?" Quelques jours plus tard, on trouva sur le corps d'un sous-officier ennemi un journal de guerre où, entre autres impressions, il y avait l'étonnement de n'avoir pas rencontré de résistance de la part des Français. "Sie sind nicht der sprache wert, ils ne valent pas la peine qu'on en parle", disait très sincèrement cet Allemand qui avait pénétré en France sans s'être battu jusqu'au jour où la première prise de contact lui avait coûté la vie. Les nôtres se sont longtemps demandé si, en effet, ils valaient la peine qu'on en parlât. Cette retraite leur a coûté beaucoup de dépense nerveuse. Il y a  fallu beaucoup de maîtrise d'eux-mêmes, de confiance dans le commandement. Un poids leur fut enlevé du cœur, le jour où l'ordre de reprendre la marche en avant fut donné. Dans la bataille de la Marne, le régiment de cet artilleur avait cerné une brigade d'infanterie allemande et l'avait exterminée dans un bois. Manœuvre parfaite, succès complet du 75. Les officiers montaient sur les caissons, au risque de se faire tuer par une balle, pour mieux voir les effets du terrible et merveilleux petit canon.

    Par contre l'impression unanime est notre insuffisance et notre infériorité en grosse artillerie, Rimailhos, obusiers, mitrailleuses. L'idée qui se répand et se précise, cest qu'avec une meilleure préparation matérielle à la guerre, une pareille  armée, avec ces chefs et ces soldats, n'aurait jamais laissé envahir le territoire français.  u   

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  • 6 Décembre 1914 ... Le communiqué de ”la maison du passeur”

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    Guglielmo Ferrero*, l'historien italien toujours si bien reçu à Paris, collaborateur du Figaro, met doucement, poliment, ses lecteurs français en garde contre les illusions. L'esprit irrédentiste est bruyant en Italie, dit-il. Il n'est pas profond.  En réalité, la passion du grand public est détournée depuis longtemps de Trente et de Trieste. C'est l'inévitable effet de l'alliance avec l'Autriche. Est-ce à dire que la Tunisie tenterait davantage les Italiens ?

    Le discours de Salandra à Montecitorio indique surtout que l'Italie n'est pas prête au point de vue militaire. Qu'a cherché Giolitti**, qui reste dictateur occulte hors du ministère, en apportant ses révélations sur la demande que le gouvernement autrichien lui avait faite, en août 1913, de faire la guerre à la Serbie ? Embarrasser les alliés austro-allemands en prouvant leur préméditation ? Disculper l'Italie du reproche de trahison vis-à-vis de ses alliés ? Il assez probable qu'en justifiant la neutralité italienne Giolitti, par un tour de souple diplomatie italienne, a voulu insinuer que la Triplice, qui avait duré après le refus de 1913, durerait encore après 1914. La mission dont le prince de Bulow vient d'être chargé à la place de M. de Flotow, regardé comme insuffisant, ferait croire que l'Allemagne ne considère pas encore l'Italie comme irrémédiablement perdue. D'autre part, on me mande de Londres que le Foreign Office est convaincu d'une prochaine entrée en action de l'Italie aux côtés de la Triple-Entente. Ces renseignements contradictoires seraient peut-être propres à faire penser que l'Italie se tient habilement sur la corde raide et donne des coups de  balancier tantôt du côté de Londres et tantôt du côté de Berlin. A ce jeu, la diplomatie italienne excelle. Qui sait si  elle n'y gagnera pas quelque chose sans coup férir - le Trentin par exemple, qui a fait l'objet de tant de négociations avec l'Allemagne et l'Autriche depuis deux ans.

    On dit beaucoup, on dit beaucoup trop que, de notre côté, nous achèterions le concours d'un million de Japonais  contre les Allemands par la cession de l'Indo-Chine. "Lâchons l'Asie, gardons l'Afrique", écrivait naguère Onésime Reclus. Des diplomates de café vont répétant que nous n'aurions jamais perdu plus utilement une colonie. Des publicistes comme Hervé impriment la même chose. Ce n'est pas perdu pour le sens politique des Japonais. On a l'impression d'une grave faute commise par la presse et d'une combinaison manquée...

    ...Le communiqué de "la maison du passeur" restera un des plus fameux de la guerre - avec celui "de la Somme aux Vosges". Aujourd'hui l'état-major général informe le public que, sur le bord de l'Yser, une maison de passeur a été prise à l'ennemi... En elle-même, l'opération a été héroïque. Mais que trois millions d'hommes, au moins, se battent, que d'immenses Etats se heurtent pour que ce résultat soit obtenu, voilà qui peint la phase de la guerre où nous sommes. 

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    * Guglielmo Ferrrero (1871-1943), historien italien, auteur d'un Talleyrand au Congrès de Vienne, libéral, il s'exila à Genève et à New-York; il publiera en 1921 Ruine de la civilisation antique.

    ** Giovanni Giolitti (1842-1928), opportuniste, président du Conseil depuis 1903, avait dû céder le pouvoir en mars 1914.

  • 1er Novembre 2014 ... Ainsi le roi de Prusse aurait fait battre l'empereur d'Allemagne.

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    Rencontré par grand hasard Henry de Cardonne* dans son centre de Blois, il recueille bien des échos qui n'arrivent pas jusqu'à Paris. C'est ainsi qu'il m'apprend que Joffre et Casttelnau ont, depuis les premiers jours de la guerre, mis en réforme, pour incapacité constatée, éprouvée, soixante-dix-sept officiers généraux et officiers supérieurs qui sont à Limoges, où ils observent comme des arrêts.

    D'après des renseignements fournis par un officier d'état-major, la victoire de la Marne aurait été rendue possible par le fait que Guillaume II avait retiré 200.000 hommes à l'armée d'invasion de l'Ouest pour les envoyer en Prusse orientale contre les Russes qui menaçaient Koenigsberg, la capitale sacrée, la Moscou des Hohenzollern. Ainsi le roi de Prusse aurait fait battre l'empereur d'Allemagne.

    Aujourd'hui encore, le transfert rapide de troupes d'un front à l'autre paraît être un des moyens d'action de l'Allemagne. En ce moment, ils semblent ramener vers la France, et surtout vers Nieuport-Dixmude une grande quantité d'hommes et vouloir se tenir sur la défensive vis-à-vis des Russes. Ce procédé peut aussi bien achever leur perte. La trop grande perfection même de leur appareil de guerre et les facilités qu'il leur fournit les incitent à commettre des imprudences.  

    Cependant nous n'avons pas encore partie gagnée. Le quatrième mois de la guerre est commencé. Les Allemands sont encore en territoire français et ils attaquent encore, nous sommes toujours en réalité sur la défensive, comme en fait foi cette lettre datée du 28 octobre que je reçois du front et où je lis : "Ne soyons pas trop optimistes. La machine de guerre allemande est formidable. Je crois seulement qu'elle finit de donner son plus grand effort... J'espère que bientôt les Allemands seront immobilisés (ils sont donc encore "mobiles") et que bientôt aussi nous les verrons reculer..."

    On se plaint que les renforts anglais n'arrivent qu'au compte-gouttes. "Le million d'hommes promis par Lord Kitchener viendra, nous n'en doutons pas, me dit quelqu'un.  Mais en combien de temps ?" D'autre part, il se confirme que le gouvernement de la République a éprouvé les plus grandes difficultés dans ses rapports avec l'Angleterre. Il en éprouvera encore. Lorsqu'il voulait conclure la paix avec l'Allemagne, après la défaite de Charleroi (où 9.000 Anglais s'étaient fait hacher), on raconte que Sir Francis Bertie fit savoir que, la France se faisant par cette paix ignominieuse l'auxiliaire de l'Allemagne, le gouvernement de Sa Majesté britannique lui déclarerait sur-le-champ la guerre... Vraie ou fausse, l'anecdote a le mérite de montrer à quel point, entre l'Allemagne et l'Angleterre, la situation de la France est inconfortable. C'est Charybde et Scylla - Fachoda et Tanger.

    On apprend que la Turquie entre en mouvement. Nous voilà en guerre non pas avec le Grand Turc, mais avec les Jeunes Turcs, libéraux et quasi-républicains, fils de 1789 et admirateurs de notre Révolution, arrivés au pouvoir il y a six ans et dont la niaiserie démocratique en France se promettait les félicités d'une alliance éternelle. Quelle pitié ! Il y a huit mois, le gouvernement permettait à la Turquie d'emprunter 400 millions à notre épargne. Quelle ignorance ! Quel aveuglement ! Tout fait craindre que cet évènement ne soit la fin de notre influence en Orient. A cette guerre absurde et qui n'est pas si maladroitement machinée, quoi qu'on en dise, de la part de l'Allemagne, gagnerons-nous au moins la Syrie, que nous promet Gustave Hervé ?... ♦ 

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    * Henry de Cardonne, journaliste royaliste à L'Avenir du Loir-et-Cher.

  • Terrorisme : Présomption républicaine

     

    par Olivier Pichon

    La république est présomptueuse. Elle pense déradicaliser les terroristes potentiels. Cela a été annoncé à grand renfort de trompes médiatiques.

    Radical, déradicalisation : c’est, au sens étymologique, arracher les racines. La question se pose donc de savoir si les intéressés ont des racines, ce dont on peut douter. Nés en France pour la plupart, ils s’inventent  en réalité des racines qu’ils supposent être celles de leur origine ethnoculturelle. En revanche leur structure psychologique est simpliste : une dose de fascination pour la violence, beaucoup de frustration, une eschatologie vague sur le retour du califat et l’illusion qu’ils se déterminent seuls alors qu’ils sont le jouet des puissances du théâtre de la guerre en Syrie : Turquie, Qatar et Arabie saoudite. Mais ils sont aussi le jouet des puissances occidentales qui sont allées chercher au Proche-Orient des succès militaires aventureux pour détourner l’attention sur leurs problèmes internes. Il suffit de considérer la gourmandise avec laquelle notre président de la République s’est emparé des attentats de 2015. Enfin, le terroriste potentiel se sent «  autre », étranger au pays où il est né : le rejet de l’altérité non islamique va chez lui jusqu’à la névrose.

    Echec prévisible

    Le résultat est prévisible : la « déradicalisation » sera un échec. On peut cesser d’être djihadiste, on peut difficilement modifier sa façon de l’être. La taqyia aidant, les  « travailleurs sociaux » créés à cette fin seront dupes de la dissimulation. D’ailleurs, nos radicaux  «  indigènes » ne le sont-ils pas toujours ? Voyez Jean-Marc Rouillan. L’assassin d’Action directe a déclaré que les petits gars du Bataclan avaient bien travaillé mais qu’ils auraient pu faire mieux… Nous ne savons pas si ce sinistre personnage, qui était en liberté surveillée, est retourné en prison. Dans son cas, on aurait tendance à soupçonner les juges de quelque indulgence. Car la vraie question est là. La déradicalisation étant vouée à l’échec, il faut incarcérer ou expulser. Seulement, les juges si prompts à traquer des arrière-pensées racistes chez le péquin lambda, ne peuvent agir contre les terroristes islamistes qu’en cas de passage à l’acte. Et pourtant, imaginons, ce qu’à Dieu ne plaise, qu’un militant d’extrême droite soit soupçonné de radicalisation… Pas besoin d’être Jérémie comme disait ce cher Brassens pour deviner le sort qui lui serait réservé !

    Impuissance du catéchisme républicain

    Nous baignons ainsi dans la plus totale hypocrisie. La marâtre républicaine a ses chouchous. Elle va servir à ces graines de radicaux un prêchi prêcha sur les fameuses mais introuvables valeurs de la république ! Catéchisme bien pauvre qui, précisément, sera de nature à renforcer leur radicalité puisque c’est justement ce moralisme à deux sous qui les révulse.

    En plus, le terrorisme étant totalement décentralisé, ses acteurs agissent de façon indépendante, aléatoire voire improvisée. Ils ne sont pas des soldats ou des militants d’un parti, construits sur la rationalité de la guerre idéologique ou militaire.  Inutile de vouloir les «  retourner » ou les «  convertir ». Les chances de conversion sont d’autant plus minces que la République n’a, en ce domaine, absolument pas les moyens de ses ambitions. Son corpus idéologique, proposé comme prix de la conversion, est trop faible, trop léger.

     Il reste une solution, mais celle-là n’appartient pas à la République. C’est la conversion de Dismas, le bon larron, au Golgotha : «  Ce soir tu seras avec moi en paradis ! ». Ce paradis n’est certes pas celui du Coran. Quant au paradis terrestre socialiste et républicain, nous avons déjà donné pour les lendemains qui chantent…   

    Enseignant, journaliste et homme politique français

  • Anonymisation des terroristes : du f(l)outage de gueule !

     

    Par André Bercoff        

    Dans cette humeur [Figarovox - 28.07] André Bercoff s'insurge contre l'anonymisation des terroristes. Pour lui, la lâcheté de ne pas voir ne permettra pas de vaincre l'islamisme radical qui sévit en France. Le parler vrai, simple et direct, du style, un grand bon sens. A la manière d'André Bercoff ... On approuve.   LFAR

     

    photo.jpgAlléluia. Joie, joie, pleurs de joie. La France - alors qu'un Donald Trump ose dire qu'elle n'est plus la France - vient enfin d'entrer en action résistante. Face aux attentats, massacres et autres destructions qui deviennent quasiment quotidiens, les princes qui nous gouvernent et les penseurs qui nous pensent, ont trouvé la parade : ne plus publier les photos, les identités, les parcours de ceux qui ont décidé de mettre le feu au pays. Ainsi, disent ces génies de la stratégie, on ne suscitera pas de nouvelles vocations de djihadistes puisque des jeunes paumés de la République ne pourront plus, désormais, s'identifier à des figures précises.

    Dans certains médias, le floutage de gueule a déjà commencé. Demain, après-demain, d'autres décapitations se commettront dans tel ou tel lieu, d'autres camions faucheront des dizaines d'hommes, de femmes et d'enfants dans une ville d'ici ou d'ailleurs, d'autres soldats fanatisés viendront pratiquer une épuration identitaire dans une boîte de nuit, un restaurant ou un café. Eh bien, il sera opposé à ces criminels l'arme absolue de l'anonymat institutionnalisé. On ne dira plus qui ils sont, à quoi ils ressemblent, d'où ils viennent, qui sont leurs alliés, leurs appuis, leurs commanditaires : ainsi arrivera-t-on les combattre encore plus efficacement.

    On connaît le « ne pas nommer les choses, c'est d'ajouter au malheur du monde » d'Albert Camus. On se souvient du « faute de changer les choses, on change les mots » de Jean Jaurès. Aujourd'hui, tout se passe comme si un certain nombre de responsables avaient décidé de mettre les voiles. Dans tous les sens du terme. Puisque nous sommes incapables de nous attaquer au Mal avec efficacité, cachons-le. N'en parlons plus. Il disparaîtra de lui-même. Comme par enchantement.

    A ce stade de schizophrénie active, on ne sait plus que penser. Comment ces gens ignorent qu'Internet et les réseaux n'arrêteront jamais de diffuser les photos, les noms et les éléments à disposition, dès qu'ils seront postés par une ou plusieurs sources ? A l'heure d'une décomposition avancée de l'esprit de volonté et de décision, comment peut-on adopter, comme ligne juste du parti régnant, la ligne Maginot ? A titre anecdotique, le simple fait que SOS Racisme en arrive à qualifier Daesh de « secte d'extrême-droite », témoignant ainsi d'une lucidité historique, et qu'un François Hollande déplore « qu'il n'y ait plus de journaux de gauche », montre à quel point une panique illimitée a pris le gouvernail. Il serait plus que temps d'arrêter le naufrage, car il y a encore pire que la terreur imposée par les uns : la médiocrité proposée par les autres.

    André Bercoff           

  • Politique & Religion • La leçon politique du pape

     

    par François Reloujac

    Le 24 septembre, le pape François a rencontré les élus du Congrès américain. Les médias ont d’une part souligné qu’il s’était adressé aux représentants du peuple américain (exclusivement ?) et d’autre part insisté sur certains points particuliers comme la peine de mort, l’écologie ou la lutte contre la pauvreté. Nul n’a oublié de dire qu’il avait cité Martin Luther King mais bien peu ont déclaré qu’il avait aussi cité Thomas Merton. Il est vrai que le monde connaît le pasteur baptiste noir américain, mais qui a réellement entendu parler du moine cistercien ?

    Ceci étant, en en restant là, c’est un message terriblement tronqué que les médias nous ont présenté. Certes, le pape, en bon jésuite, part toujours des situations concrètes et s’élève à partir d’elles à une dimension beaucoup plus générale qu’il ne faut pas occulter sous peine de passer à côté de l’essentiel. La leçon du pape a une portée beaucoup plus universelle et il faut une certaine myopie intellectuelle pour considérer, par exemple, que l’appel aux « membres du Congrès » ne concernerait qu’eux et n’intéresserait pas les Parlementaires des autres pays.

    En fait, le pape a donné deux leçons principales à tous les Parlementaires du monde, à travers les Représentants du Congrès américain, avant de prononcer quelques aphorismes dont il a le secret.

    La nature du travail parlementaire

    Le pape a donc dit aux Représentants du Congrès américain que la responsabilité de tout Parlementaire est de permettre à son pays, à travers son activité législative, « de prospérer en tant que nation ». En tant que représentants du peuple, en tant que visage de ce peuple, tous les Parlementaires sont appelés à « défendre et préserver la dignité » de leurs concitoyens, « dans la recherche inlassable et exigeante du bien commun, car c’est le principal objectif de toute politique ». En système démocratique, ce n’est pas quelque chose de facultatif ni qui relève de la seule fantaisie de chacun car, « l’activité législative est toujours fondée sur la protection du peuple. C’est à cela que vous avez été invités, appelés et convoqués par ceux qui vous ont élus ». Il s’agit d’une véritable mission dont le modèle est donné dans la Bible en la personne de Moïse : « D’une part, le patriarche et législateur du peuple d’Israël symbolise le besoin des peuples de maintenir vivant leur sens d’unité au moyen d’une juste législation. D’autre part, la figure de Moïse nous conduit directement à Dieu et ainsi à la dignité transcendante de l’être humain ». C’est pourquoi, le pape demande aux Parlementaires de calquer leur démarche sur celle de Moïse : « vous êtes chargés de protéger, à travers la loi, l’image et la ressemblance de Dieu façonnées en chaque visage humain ».

    La méthode du travail parlementaire

    Faisant semblant de s’adresser ensuite, au peuple tout entier à travers leurs représentants, le pape, en fait, donne ce que l’on pourrait appeler une leçon de méthodologie. Les parlementaires sont ainsi appelés à ne pas voir dans les hommes et les femmes « qui s’efforcent chaque jour d’accomplir un honnête travail » des personnes qui seraient « simplement concernées par le paiement de leurs impôts ». Ces personnes sont en fait les forces vives de la nation, celles qui « individuellement, de façon discrète, soutiennent la vie de la société ». Ce sont elles qui sont à la base de toutes les actions de solidarité que les parlementaires sont donc invités à respecter. Comme ils doivent prendre en compte les activités bénévoles des retraités et permettre aux jeunes de travailler « pour réaliser leurs grandes et nobles aspirations ».

    Quelques aphorismes

    « Bâtir un avenir de liberté demande l’amour du bien commun et la coopération dans un esprit de subsidiarité et de solidarité ».

     « Toute activité politique doit servir et promouvoir le bien de la personne humaine et être fondée sur le respect de sa dignité ».

    « Il est difficile de juger le passé avec les critères du présent ».

     « Bâtir une nation nous demande de reconnaître que nous devons constamment nous mettre en relation avec les autres, en rejetant l’esprit d’hostilité en vue d’adopter un esprit de subsidiarité réciproque ».

     « Un bon dirigeant politique est quelqu’un qui, ayant à l’esprit les intérêts de tous, saisit le moment dans un esprit d’ouverture et de pragmatisme ».

    « Un bon dirigeant politique choisit toujours d’initier des processus plutôt que d’occuper des espaces ».

    Et pour terminer, ce passage qui figurait dans le texte écrit mais que le pape n’a pas prononcé dans son intégralité : « Si la politique doit vraiment être au service de la personne humaine, il en découle qu’elle ne peut pas être asservie à l’économie et aux finances. La politique est, en effet, une expression de notre impérieux besoin de vivre unis, en vue de bâtir comme un tout le plus grand bien commun : celui de la communauté qui sacrifie les intérêts particuliers afin de partager, dans la justice et dans la paix, ses biens, ses intérêts, sa vie sociale ». 

  • Panthéonisation : « canonisation laïque » ? Chantal Delsol a raison d'affirmer que le Pouvoir agit dans la continuité de

     

    Chantal Delsol est philosophe, membre de l’Institut. Pour elle, « parce qu'on n'évince jamais le sacré, nos hommages aux grands hommes ont un aspect religieux ». Mais ils ont aussi un aspect totalitaire, dans la continuité de 1793. Ce que Chantal Delsol souligne en conclusion. A juste raison. LFAR

     

    Chantal_Delsol.jpgLà où l’on veut honorer les grands hommes, par exemple au Royaume-Uni ou en Pologne, on les enterre dans une église symbolique — Westminster ou la cathédrale du Wawel. On les place ainsi plus près de Dieu. Mais dans un pays sans dieu, il faut bien désigner des dieux. Ce sont les grands hommes du Panthéon français, qui rappelle tant la Rome païenne. Il faut dire que le XIXe siècle, si hésitant quant à la conduite à tenir vis-à-vis de la religion, a tenu le bâtiment tantôt pour église catholique tantôt comme temple païen. Pour terminer, il s’agit bien d’un temple païen, nanti de tous les frémissements du sacré (« Entre ici, Jean Moulin… »), et sacralisant des humains extraordinaires. Avec tout ce que cela suppose de volte-face qui enlèvent du sérieux à la chose. Car les panthéonisations suivent les modes idéologiques – on fait entrer Marat ou Mirabeau puis on les fait sortir, à une époque où, comme le dit Michelet, la France « ayant tué les vivants, se mit à tuer les morts ».

    La panthéonisation officielle qui a cours en France marque la spécificité du pays et ses caractéristiques sociopolitiques. D’une manière générale, la démocratie est égalitaire et n’aime pas trop les modèles. La démocratie est fondée sur l’envie et non sur l’admiration. Pourtant, la France, pays dans lequel l’envie vaut pour vertu, admire certains modèles avec affectation : ceux que l’État lui désigne.

    Il faut préciser qu’il ne s’agit pas de héros, mais de grands hommes. Nous n’acceptons plus les héros de la conquête. Bien sûr, Pierre Brossolette et Geneviève de Gaulle-Anthonioz sont des héros, mais au sens moral : ils se sacrifient pour des idéaux et pour une communauté, sans chercher par là aucune gloire personnelle ni aucune récompense mondaine. Ils agissent pour la seule éthique de conviction. Et c’est l’unique grandeur qui nous intéresse désormais. Nous voulons des saints laïques. Panthéoniser ressemble de plus en plus à canoniser.

    Que cette élévation soit rendue si officielle et entourée de tant de pompe et de parades… c’est la France. Non seulement parce qu’elle aime les fastes et les dorures (nos gouvernants se comportent comme les élites d’une dictature bananière), mais surtout parce que la France est bien davantage République que démocratie (elle parle sans arrêt d’égalité mais elle adore les privilèges et le sport national consiste à les arracher ; il nous faudrait une nuit du 4 Août deux fois par siècle). Aussi parce que dans un pays athée, les manifestations de la grandeur humaine prennent aussitôt un aspect religieux — on n’évince jamais le sacré, on le remplace et on le singe.

    Il faut observer ce que ces quatre dernières panthéonisations traduisent en termes idéologiques. La Seconde Guerre mondiale demeure l’unique événement porteur de sens. La lutte contre le nazisme, l’unique combat réellement légitime (on dirait toujours que rien ne s’est passé depuis). Les seuls résistants réellement valeureux, ceux que menaçait la Gestapo (les dissidents du communisme, qui ont risqué tout autant, ne récoltent pas d’auréoles). C’est que dans la situation où nous sommes, où en même temps seule la morale compte à nos yeux tandis que le bien s’est évanoui, le nazisme est, en tant que mal absolu, le seul référent moral commun à tous et indiscutable. Il est donc logique que les seuls vrais saints soient les résistants au nazisme.

    Et il est par ailleurs assez réconfortant de constater que la République, après des périodes assez noires à cet égard, reconnaît à des femmes, aussi, de grands mérites portés au service du bien commun. Même si cette parité voulue a quelque chose de ridicule, comme toute action affirmative. Depuis les commencements, le christianisme reconnaît des saintes tout autant que des saints, elle ne pratique pas la parité ni la comptabilité des vertus, c’est plus raisonnable et plus authentique.

    On ne peut que se féliciter de voir des exempla montrés aux regards. Pourtant, l’habitude qui consiste à honorer des modèles désignés par l’État nous ramène par trop à ces religions antiques, où l’accomplissement des rites sacrés était aussi un devoir civique. Aujourd’hui, cette collision est moins innocente. Il faut vraiment se trouver dans la continuité de 1793 pour penser que c’est le gouvernement qui désigne les saints. 

    Valeurs actuelles

  • Mesdames et Messieurs les candidats, n’oubliez pas les pauvres !

     

    Par Jean-Philippe Chauvin 

     

    1345578492.2.jpgLa question de la pauvreté contrainte est un sujet qui ne me laisse pas indifférent, et cela depuis fort longtemps, sans doute aussi parce que, en d'autres temps, j'en ai personnellement connu quelques aspects et quelques légères morsures... Lors des dernières élections européennes, au printemps 2014 et sous les couleurs de L’Alliance Royale, j'en avais même fait un de mes principaux thèmes de campagne, à la fois pour sensibiliser les électeurs à cette question toujours pendante mais souvent occultée, et pour proposer quelques pistes pour faire reculer cette insécurité sociale qui ronge nos sociétés et les affaiblit. Mais c'est un thème qui n'est pas assez électoralement porteur, sans doute, pour que les partis politiques et leurs dirigeants s'y intéressent, et il semble être « abandonné » aux associations comme le Secours catholique ou les Restos du cœur qui font, d'ailleurs, un travail important pour soulager, autant que faire se peut, la misère dans nos villes. Les royalistes du Groupe d'Action Royaliste, quant à eux, organisent régulièrement des « Soupes du Roi », et cela depuis presque dix ans, fidèles à leurs prédécesseurs du début XXe siècle mais aussi des siècles précédents, gardant en mémoire que, au Moyen âge, le Roi était « le père des pauvres ». 

    Pourtant, la pauvreté n’est pas un sujet mineur en France et les récents chiffres donnés par le Secours catholique la semaine dernière font plutôt froid dans le dos : « En 2000, on comptait 7,8 millions de personnes pauvres ; on en recense 8,8 millions aujourd’hui. Parmi ces personnes, entre 4 et 4,5 millions sont des jeunes de moins de 30 ans, ce qui devrait nous interpeller concernant l’impact de la pauvreté sur l’avenir de notre société », explique son secrétaire général Bernard Thibaud dans les colonnes de La Croix du jeudi 17 novembre dernier. Sans oublier que, selon Eurostat, 21,2 % des enfants de France sont menacés de pauvreté… 

    Bien sûr, il y a toujours eu des pauvres depuis que les sociétés humaines existent, mais elle est scandaleuse aujourd’hui au regard de toutes les richesses naturelles que nous exploitons et de toutes celles qui envahissent nos sociétés au risque de l’engloutir sous une débauche de produits marchands souvent inutiles : la démesure est dans cette invasion des objets qui semble nous faire oublier notre prochain, notre voisin. 

    Le politique ne peut ignorer ceux qui souffrent de « n’avoir pas assez » quand d’autres consomment sans compter. Il ne s’agit pas de dénoncer la richesse mais plutôt la démesure et l’égoïsme, et de rappeler, comme le fait régulièrement le pape François à la suite de tant d’autres princes de l’Eglise, la valeur du partage. 

    J’espère que cette question de la pauvreté contrainte sera abordée dans les prochains débats présidentiels, mais, au regard des jeux médiatiques actuels, je crains que cela ne soit pas le cas : « cachez ces pauvres que je ne saurais voir »… J’entends même quelques uns dire qu’en parler serait faire du « populisme » ! C’est dans ce genre de réaction stupide que l’on mesure le grand écart qu’il y a entre des élites mondialisées et le commun des mortels, mais aussi cette absence de compassion à l’égard des « perdants de la mondialisation » : est-ce la (triste) victoire de Benjamin Franklin ? Je préfère, en bon Français, l’exemple de saint Martin de Tours, de celui qui n’hésita pas à couper son manteau pour en donner la moitié à un malheureux transi de froid, un soir d’hiver de l’an 334… Et les candidats de 2017 pourraient bien y trouver quelque source d’une inspiration sociale bienvenue en ces temps d’incertitude… 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

    Lire aussi dans Lafautearousseau ... 

    Inexorable montée de la pauvreté : le rapport du Secours Catholique, qui, même s'il s'en défend, accuse le Système...

  • L'armée libanaise attaque Daesh

    Le nouveau chef d'Etat-Major libanais, le Général Joseph Aoun

     

    Par Antoine de Lacoste 

     

    2966618915.2.pngDepuis environ trois ans, plusieurs milliers d'islamistes d'Al Nosra (devenu Fatah al Cham) et de Daesh ont trouvé refuge dans les montagnes libanaises le long de la frontière syrienne.

    Dans ces zones difficiles d'accès, les djihadistes pouvaient se reposer, s'approvisionner en armes et recruter de nouveaux combattants dans les camps de réfugiés syriens situés à proximité.

    Ils n'hésitaient pas également à organiser des raids meurtriers sur la Syrie.

    Les combattants libanais du Hezbollah ont lancé fin juillet une vaste offensive contre les positions d'Al Nosra. En effet, libérés des durs combats d'Alep et des environs de Damas, les chiites disposaient des effectifs nécessaires pour mettre fin à la présence plus qu'encombrante des islamistes sunnites sur le sol libanais. La défense d'Al Nosra fut, comme d'habitude, acharnée. Mais, moins nombreux et moins bien armés, ils durent céder. Après d'âpres négociations, les survivants furent autorisés à se retirer vers la zone de refuge habituelle des islamistes : la province d'Idlib située dans le nord-ouest de la Syrie.

    L'armée libanaise, sensée être au dessus des divisions confessionnelles, s'était contentée de sécuriser la ville d'Ersal, ultime point d'ancrage des djihadistes. Elle ne pouvait en effet mener une offensive conjointe avec un mouvement exclusivement chiite.

    Elle vient à son tour de passer à l'offensive, toujours dans les montagnes proches de la frontière syrienne, mais contre Daesh cette fois.

    Enfin ! Il y a bien longtemps que l'on espérait une initiative d'envergure de l'armée contre l'Etat islamique qui avait tué et fait prisonnier plusieurs de ses hommes lors des combats de 2014. Deux d'entre eux avaient ensuite été égorgés, un chiite et un sunnite.

    Les combats qui se déroulent devraient se conclure favorablement : les trois-quarts du territoire contrôlé par Daesh ont été repris en quelques jours et toute contre-attaque semble illusoire.

    Ce qui est particulièrement intéressant dans cet événement, c'est qu'une offensive similaire s'est déroulée côté syrien menée par le Hezbollah et, surtout, l'armée syrienne. Il ne fallait évidemment pas laisser la possibilité aux hommes de Daesh de reculer devant l'armée libanaise et de trouver refuge dans les montagnes syriennes. Pris en étau, ils n'ont aucune chance.

    Symboliquement, c'est un pas important qui vient d'être franchi. Même si l'armée libanaise le nie, il est évident qu'elle a coordonné son action avec l'armée syrienne.

    C'est une grande première depuis le début de la guerre en Syrie et c'est de bon augure pour vaincre les islamistes. Il ne s'agit pas d'oublier les drames du passé : le Liban a payé un lourd tribut à l'occupation syrienne. Mais l'islamisme vainqueur en Syrie aurait ensuite détruit le Liban et chacun semble l'avoir compris. La priorité est donc là : détruire Daesh, Al Nosra et les autres mouvements islamistes sunnites que les Etats-Unis et l'Europe ont criminellement soutenus. Pour cela, la Syrie et le Liban doivent travailler ensemble.

    Le nouveau chef d'Etat-Major libanais, le Général Joseph Aoun, s'est déplacé sur le lieu des combats, soulignant là leur importance.

    Une page se tourne et la défaite des islamistes se rapproche.                                                 

  • L'attentat de Marseille, malheureusement, n'en est qu'un de plus !

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgQue dire de l'attentat de Marseille, que nos lecteurs ne sachent déjà, qui n'ait été vu et revu sur toutes les chaînes d'info en continu ? Tout le monde, aujourd'hui sait - ou croit savoir - tout sur tout, tout de suite ! Inutile d'en rajouter.

    Qu'exprimer alors d'important qui ne l'ait déjà été ici ? Nous n'aimons pas tellement les redites logorrhéiques qui ne servent à rien sinon à passer sa colère, son exaltation indignée, son horreur, rafale de points d'exclamation à l'appui. Les sentiments que nous venons de dire, nous les connaissons tous ; ils ne servent pas le Pays au niveau qui convient. En tout cas pas avec le sérieux voulu. Les forces de l'ordre font leur travail avec courage et en grande part avec efficacité. Ce sont elles qui en courent les risques - les plus élevés. Et les assassins ressortent de leurs actions rarement vivants. Comme si, à leur encontre, une sorte de peine de mort, d'exécution immédiate, avait été tacitement et heureusement rétablie.  Nul ne s'en étonne ni ne s'en indigne. Comme jamais, « nécessité fait loi » ! Les militaires de l'opération Sentinelle ont encore abattu le forcené d'hier, Gare Saint-Charles, à Marseille. Ils ont fait ce qu'il y avait à faire. Deux passantes sont mortes qui ne font que s'ajouter à la longue liste des victimes des fous de l'Islam.  Se taire, s'incliner...

    Mais pourquoi ces victimes, celles de Paris, de Nice, de Toulouse, de Levallois-Perret ... hier de Marseille ? A raison de quelles causes, de quelle politique, puisque c'est de cela qu'il s'agit ? Et de quelles responsabilités ? Telle est la vraie question. Depuis les attentats de janvier 2015, il y a presque trois ans, rien de fondamental ne s'est ajouté. Les choses ont continué : les flux migratoires - comme avant et  - comme il était prévisible - les attentats, en France et dans toute l'Europe. Ne s'est ajoutée que la vague supplémentaire des migrants réfugiés, ou prétendus tels. Folie supplémentaire elle aussi, sous le Haut Patronage européen d'Angela Merkel.

    Pourquoi ces victimes ? A raison, à cause de quoi, de qui ? Nous avons répondu à cette question dès janvier 2015 - le 8 - et, après trois ans, nous ne voyons pas grand chose à y changer. Il nous semble avoir, alors, vu et dit l'essentiel.

    Le voici :

    « Quand on laisse entrer chez soi, en un laps de temps relativement court, des millions d’immigrés venus d’un autre continent, nés d’une civilisation radicalement différente, guidés par les mirages d’un niveau de vie que leur misère originelle rend terriblement attrayants et qui n’ont que peu de sens et de respect de ce que sont les mœurs, les lois, les traditions du pays où ils arrivent, quand on en a soi-même largement perdu l’amour et la pratique, il n’y a pas de quoi être étonnés des troubles et des violences qui se produisent inéluctablement. C’est la première réflexion qui nous vient à l’esprit après les événements tragiques d’hier, à Paris. Il y a longtemps, ici, en effet, que nous mettons en garde contre la politique d’immigration de la France, devenue plus périlleuse encore du fait de la crise économique et du laxisme de nos gouvernants. Du fait, aussi, d’un certain nombre de nos erreurs - de graves erreurs - en matière de politique étrangère. Il y a longtemps que nous signalons à quel point notre République vit sur une poudrière et qu’il peut arriver un temps où le travail de nos services de sécurité ne suffira plus à empêcher la multiplication des violences et des attentats. Ce temps est peut-être arrivé et il ne faut pas manquer d’en rechercher les causes, d’en marquer les responsabilités. Certes, tous les musulmans de France ne sont pas des terroristes. Loin de là. Nombre d’entre eux sont probablement en voie d’intégration. Et le réalisme devrait conduire, si nous en sommes capables, à les y aider, à les y encourager. Mais les risques de l’immigration massive demeurent ; elle est un terreau porteur de terribles dangers. Et, en tout cas, tous les terroristes qui menacent aujourd’hui la France le font au nom de l’Islam. »

    Tout esprit censé comprendra qu'il s'agirait aujourd'hui de mettre en place une politique inverse de celle qui a été menée jusqu'ici en matière d'immigration. Et en bien d'autres domaines corrélés, encore : famille, Education, culture, médias. Etc. En bref, il s'agirait en tous domaines essentiels, selon la formule maurrassienne, de « renverser la mécanique de nos malheurs ». •  Lafautearousseau

  • Sur la page FB de nos amis de la Couronne, Jean de France : « Nos gouvernants ont réduit la politique à une joute électo

    Nos gouvernants réduisent la politique à une joute électorale. Mais ce n’est pas cela, la politique ! La politique, c’est le service du pays. C’est, au moment de décider, avoir pour guide l’intérêt de tous et, par-dessus tout, de la France. C’est donner aux gens de bien la possibilité de faire le bien. Ce devrait être la seule préoccupation de nos gouvernants. C’est la mienne. Au lieu de cela, nous avons des « bêtes » de campagne taillées pour gagner des élections, qui déploient des trésors d’énergie et de séduction pour l’emporter mais s’empressent, quand elles sont au pouvoir, de satisfaire les groupes de pression dans l’espoir de le garder. Jeu de dupes dont les règles ont été fixées pour que chacun conserve son rôle et ses « privilèges »… Le système est clos, les acteurs tournent en rond, la France avec eux. Tout est à remettre à plat.

    On parle aujourd’hui de “peopolisation” de la politique. Oui l’État se dissout dans sa logique, qui est une logique électorale. Pour se faire élire, l’homme politique succombe nécessairement  à la tentation de la séduction. D’où ce show permanent, ce mouvement perpétuel qui ne laisse jamais l’opinion le temps de la réflexion : on saute d’un problème à l’autre, sans s’assurer que le précédent a bien été réglé.

    Quant aux ministres, vous connaissez leur agenda : ils vont de conférences en colloques et d’inaugurations en réunions. Et toujours à courir les télévisions ! Je ne mets pas en doute leurs compétences, ni même leur volonté de bien faire. Mais, dites-moi, quand trouvent-ils le temps de travailler ? Et plus inquiétant encore, ont-ils encore le temps de réfléchir ? Tant d’énergie dépensée pour quoi, sinon pour donner l’illusion de l’on agit… Il nous faut “résister au bougisme”, selon l’heureuse formule de Pierre-André Taguieff. Il nous faut aussi recentrer l’action de l’État sur son “cœur de métier”, c’est-à-dire sur ses domaines régaliens : la justice, la politique étrangère, la défense, la sécurité.

    Un roi peut se consacrer à l’essentiel, car il n’a pas besoin de créer chaque jour l’événement pour exister. Il est plus serein pour s’occuper, en profondeur, des affaires du pays, étant entendu qu’il agit dans le cadre de la constitution. La monarchie, c’est un prince dont l’arbitrage est admis par tous, car, n’étant l’homme d’aucun camp, il ne peut être soupçonné de favoriser l’un au détriment de l’autre. C’est aussi la durée, dont le cycle électoral prive la France, la brièveté du mandat présidentiel aggrave l’instabilité politique. La monarchie, enfin, c’est un rapport direct, personnel,  entre le roi et le peuple. Ce lien s’établit, entre autres, grâce au référendum, dont l’usage malheureusement se perd, comme si l’on craignait que le peuple ne déjuge ceux qu’il a élus. On nous répète que nous sommes en démocratie, puisque la source du pouvoir est le peuple ; mais quand il s’agit de questions graves, qui mettent en jeu l’avenir de la France, les Français sont tenus à l’écart des décisions ! C’est curieux, ne trouvez-vous pas ?

     

    Paroles de Monseigneur le Comte de Paris

    Extrait de son livre : UN PRINCE FRANÇAIS

  • Vu sur le blog ami de la La Couronne : Le prince Eudes de France a fêté son 52ème anniversaire.

    Mercredi 18 mars 2020, Son Altesse Royale, le prince Eudes de France, duc d’Angoulême, a célèbré son 52ème anniversaire. Troisième dans l’ordre de succession au trône de France, le prince Eudes, est le frère du chef de la Maison royale de France, Monseigneur le Comte de Paris.

    Le prince Eudes est né le 18 mars 1968 à Paris, il est le troisième fils et le cinquième enfant de feu le Comte de Paris, « Henri VII de France », et de sa première épouse la princesse Marie-Thérèse de Wurtemberg, « duchesse de Montpensier ». Le prince a été prénommé Eudes à sa naissance, en l’honneur de Eudes, comte de Paris, fils de Robert Le Fort, qui vivait au IX ème siècle.

    En 1987, à l’occasion du Millénaire Capétien le prince Eudes a reçu de son grand-père le Comte de Paris ( Henri VI de France ) le titre de duc d’Angoulême au château d’Amboise. Après son baccalauréat, le prince Eudes est étudiant à la Sorbonne et il obtient une maîtrise de philosophie. En 1990, le prince Eudes effectue son service militaire à Saumur où il reçoit ses galons d’Officier en présence de la duchesse de Montpensier. Libéré de ses obligations militaires, le duc d’Angoulême a suivi un troisième cycle d’étude à l’institut de Gestion Sociale à Paris où il étudie le management et les ressources humaines.

    En 1998, le prince Eudes se fiance à une aristocrate bretonne, descendante de Louis XIV, Marie-Liesse de Rohan Chabot fille du comte Mériadec de Rohan Chabot et d’Isabelle de Bauffremont, princesse de Marnay et du Saint Empire. Le mariage civil est célébré à Dreux le 19 juin 1999, jour du décès du son grand-père le comte de Paris. Trois semaines plus tard, Eudes et Marie-Liesse s’unissent devant Dieu dans la petite église d’Antrain en présence de la comtesse de Paris qui avait demandé à son petit-fils de « célébrer joyeusement le mariage » parce que la vie continuait. Symboliquement la princesse a tenu à ne pas revêtir le deuil ce jour là. Le prince Eudes et son épouse ont eu deux enfants, la princesse Thérèse en 2001 et le prince Pierre en 2003.

    En 2009, le prince Eudes reprend ses études et obtient le diplôme de l’Exécutive Master RH à HEC Paris dans la spécialisation ” Ressources Humaines ” et réalise sa thèse pour laquelle il obtient la mention ” très bien ” sur le thème du handicap. Depuis 2011, le duc d’Angoulême et son épouse la princesse Marie-Liesse (qui est professeur de philosophie à Bordeaux) et leurs enfants le prince Pierre et la princesse Thérèse, vivent dans une maison au cœur de la capitale bordelaise. D’avril 2011 à décembre 2017, SAR le Prince Eudes, Duc d’Angoulême y a exercé l’activité de directeur général du Château de Fargues, un grand domaine viticole appartenant à la Famille de Lur Saluces en Gironde, (Le Comte Alexandre de Lur Saluces en est le propriétaire actuel). Il gère également une activité sylvicole et agricole ainsi qu’un pôle touristique dans les Landes. Malgré le changement d’activité du Prince Eudes qui le mène plus souvent à Paris, le Duc et la Duchesse d’Angoulême résident toujours à Bordeaux.

    Très proche de son frère le prince Jean de France, nouveau Comte de Paris, le prince Eudes s’implique dans le travail de son frère et estime que son rôle est de soutenir et d’épauler le prince Jean dans les actions qu’il entreprend. Le Prince Eudes est également membre du Conseil d’Administration de l’association de son frère, l’Association “Gens de France”. Le prince Eudes est un père de famille comblé, il est très proche de ses enfants et met un point d’honneur à suivre leurs activités telles que le sport et le scoutisme ainsi que leurs études.