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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Le legs d'Action française, par Gérard Leclerc (I/III)

    LECLERC.jpg(Conférence de Gérard Leclerc, donnée au Camp Maxime Réal Del Sarte de 2019)

    Ce n’est pas sans une certaine émotion, voire une certaine crainte, que je prends la parole ce matin devant vous, parce que le sujet que j’ai choisi est un peu redoutable.

    Comment traiter en environ une heure, cette question considérable qu’est le legs de l’Action française ? Ce que l’Action française a apporté sur le plan intellectuel et politique, ce dont nous sommes les héritiers aujourd’hui, il s’agit de le faire fructifier en tirant toutes les leçons de cette longue histoire. Elle n’a pas été un long fleuve tranquille, c’est le moins que l’on en puisse dire. Si je me permets d’aborder ce sujet moi-même, c’est d’abord parce que je suis, effectivement, un héritier.

    Quel héritier  ? J’avais dix ans au moment de la mort de Charles Maurras, et je me suis trouvé associé à un certain nombre de séquences. Amené assez jeune à prendre des responsabilités à l’Action française, j’ai été l’adjoint de Pierre Pujo pendant plusieurs années, très tôt éditorialiste à Aspects de la France, etc. …

    J’ai participé à la rupture, douloureuse pour moi, de 1971, puis j’ai connu un certain nombre des grands témoins, des grands acteurs de cette histoire, qui s’appellent Pierre Pujo, déjà nommé, Pierre Juhel, Louis-Olivier de Roux et aussi deux personnages dont je vais parler ce matin  : Pierre Debray dont j’étais assez proche, et Pierre Boutang, dont je peux dire que j’ai été l’intime pendant de nombreuses années.

    C’est donc en tant que témoin de cette histoire que je vais essayer de la retracer, et de vous la transmettre. En y ajoutant un certain nombre de réflexions, de critiques que vous serez libres d’approuver ou non, car, comme le disait Charles Maurras, “la tradition est critique”. Si la tradition n’est pas critique, elle ne sert à rien… car cela signifierait que les échecs ne nous ont pas servi de leçon. Pourquoi faire une histoire lisse, purement positive et optimiste, de l’Action française, alors qu’elle nous pose de vrais problèmes  ? Si nous voulons nous comporter en véritables héritiers, il faut nous attacher à tirer de l’héritage le maximum de leçons.

    L’Action française est un mouvement qui a déjà cent vingt ans d’histoire derrière elle. Elle est née en 1899 et Charles Maurras est mort en 1952. L’histoire de l’Action française après Maurras, après le décès du maître, est déjà plus longue que la période de présence active de Maurras. Quand il s’agit d’envisager le legs historique de l’Action française, il nous faut donc en faire l’histoire complète. Aujourd’hui, je n’ai pas cette ambition, je ne pourrai que choisir un certain nombre de séquences, mais il faut que nous ayons bien en tête que l’histoire de l’Action française ne se termine pas en 1952, qu’elle s’est ensuite poursuivie, et qu’elle est intéressante et importante à étudier, surtout pour nous qui en sommes les héritiers immédiats.

    (à suivre)

  • PRÉSENCE DE JACQUES BAINVILLE

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    Aujourd'hui, 9 février, est le jour anniversaire de la naissance (1879) et de la mort (1936) de Jacques Bainville...

    Presque chaque jour, dans ses Éphémérides, lafautearousseau vous présente des extraits de son Histoire de France, de son Napoléon, de son Histoire de deux Peuples, ouvrages réellement magistraux, qui font de lui l'un des plus grands historiens de tous les temps.

    lafautearousseau vous propose également, en permanence son Album Bainville et sa Catégorie Lire Jacques Bainville :

    1. Maîtres et témoins...(2) : Jacques Bainville (186 photos)

    2. Lire Jacques Bainville... (57 textes : Chroniques parues dans L'Action française ou plus courtes citations, dont l'actualité demeure étonnante...)

  • Sur TV Libertés, Baptiste Marchais : J'attends que cet Etat meure. Et je reviendrai sur les cendres ! - Le Zoom.


    Sportif de très haut niveau, Baptiste Marchais est une des stars montantes de YouTube. Dans un entretien parfois musclé, l'influenceur se livre comme jamais auparavant. Il évoque son parcours d'athlète sportif, champion d'Europe au développé-couché (bench press) mais aussi son univers : la lecture, l'histoire, la bouffe et les amis parmi lesquels Tengo, Papacito, Christopher Lannes (La Petite Histoire et Tueurs en Séries sur TVLibertés) et beaucoup d'autres. Le passage le plus spectaculaire de l'entretien est la réponse à la question "vous voulez quitter la France ?". Sur un ton particulièrement grave et sincère, le youtubeur qui amuse des centaines de milliers de personnes, Baptiste Marchais, donne une réponse qui ne manquera pas de susciter débat et polémique. Un entretien exclusif à découvrir maintenant.

  • En vente à la Librairie de Flore : la France n’a pas dit son dernier mot.

    J’avais mis au jour dans le Suicide français la mécanique de l’idéologie progressiste qui a conduit notre pays à l’abîme. Mises en danger, ses élites ont compris que la survie de leur projet passerait par la radicalisation du processus de destruction.

    Rarement nous n’avons été aussi affaiblis, désunis, subvertis, envahis qu’aujourd’hui.
    Pas un jour sans sa provocation, sans sa déconstruction, sans sa dérision, sans son humiliation.
    J’ai décidé de poursuivre le récit des choses vues, des choses tues, trop longtemps tues. Pour que la France ne se contente pas d’avoir un futur mais trace aussi les voies d’un avenir. Pour continuer l’histoire de France.
    L’histoire n’est pas finie.
    La France n’a pas dit son dernier mot
  • Aux Mercredis de la NAR : #4 - Frédéric De Natal sur les Perspectives de restauration monarchique en Europe.


    Mercredi 18 octobre, aux “Mercredis de la NAR” nous recevions Frédéric de Natal sur le thème “Perspectives de restauration monarchique en Europe ?”.

    Journaliste, ancien collaborateur au magazine “Point de Vue–Histoire”, chroniqueur à “Royaliste”, Frédéric de NATAL observe depuis de nombreuses années les mouvements monarchistes dans le monde entier et plus particulièrement en Europe.

    Nous lui avons demandé d’évoquer la question monarchique et royale dans trois pays : la Serbie, la Roumanie et le Portugal. Après avoir retracé l’histoire de ces trois pays, Frédéric de Natal présentera les mouvements royalistes serbes, roumains et portugais et les perspectives de restauration monarchique dans ces trois nations durement touchées par les tragédies du XXème siècle.

  • Au Cinéma : Tom, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArts & Ciné : Tom,  un film français de Fabienne Berthaud, avec Tanguy Mercier (Tom), Nadia Tereszkiewicz (sa mère, Joss), Félix Maritaud (Samy, son père), Claudine Acs (Madeleine) ;

    Adaptation d’un roman de Barbara Constantine, publié en 2010, Tom, petit Tom, tout petit homme, Tom.

     

    Tom… une bonne mise en scène qui captive dès les premières images, pour une histoire, somme toute banale.

    Fabienne Berthaud nous raconte, sans « bisounourserie », une histoire saine de marginaux, en dehors des codes obligatoires de sexe, de genre et de diversité.

    Ce n’est certainement pas le film de l’année mais cela mérite d’être encouragé.

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  • Christine Kelly et Marc Menant chez ”Les Éveilleurs”...

     
     
     
    Les Éveilleurs
     

    Ces destins qui ont fait l'Histoire

    Le 26 janvier prochain, un duo exceptionnel nous fera l’honneur de sa présence ! Christine Kelly et Marc Menant, conteurs pédagogues et captivants, viennent nous présenter leur nouvel ouvrage : Ces destins qui ont fait l’histoire.

    Aventurier, poète, scientifique, reine, empereur : venez plonger dans le passionnant récit de ces destins qui ont forgé notre patrimoine culturel. A l’heure où notre société s’individualise, où nous manquons de repères, nos grandes figures passées peuvent-elles nous aider à façonner de nouveaux grands destins ?

    Après notre superbe soirée sur Louis XIV, au théâtre Montansier, ne ratez pas cette occasion rêvée de redécouvrir ces grands noms à qui nous devons tant et de rencontrer cette paire de choc : Christine Kelly et Marc Menant !

    Vente et dédicaces sur place.

    JE PRENDS MES PLACES
     
  • Éphémérides du mois de décembre : Table des matières...

    1A.jpg1 : 660 : Mort de Saint Éloi. 1420 : Entrée d'Henri V, roi d'Angleterre, dans Paris. 1684 : Création du Régiment de Béarn. 1760 : Naissance de Marie Tussaud. 1916 : Assassinat de Charles de Foucauld. 1931 : Ouverture du premier Prisunic. 1986 : Inauguration du Musée d'Orsay. 1986 : René Sédillot publie Le coût de la Révolution française... 1990 : Première jonction entre français et britanniques dans le Tunnel sous la Manche. 2001 : Professionnalisation totale de l'Armée française.
    2 : 1694 : Mort de Pierre Puget. 1804 : Sacre de Napoléon. 1805 : Victoire d'Austerlitz. 1845 : Fondation de la S.P.A. 1877 : Louis-Paul Cailletet réussit à condenser l'oxygène. 1883 : Début du premier séjour de Frédéric Nietzsche à Èzes. 1959 : Catastrophe de Malpasset.
    3 : 1792 : Ouverture du pseudo-procès de Louis XVI. 1895 : Naissance de Jacques Jaujard. 1896 : Naissance de Jérôme Pichon, qui publia en 1846 le premier livre de cuisine français, écrit en 1393 !... 1910 : Georges Claude présente sa Lampe à néon. 1919 : Décret prescrivant l'édification de l'Ossuaire de Douaumont. 1995 : Mort de Jules Monnerot. 1995 : Canonisation d'Eugène de Mazenod.

    4 : Célébration de Sainte Barbe... 771 : Charlemagne, seul maître du pouvoir. 1570 : Aux origines du Marché de Noël de Strasbourg... 1642 : Mort de Richelieu.  1882 : La République vend les Tuileries, pour 33.300 francs... 1923 : Mort de Maurice Barrès. 1924 : Mort de François-René de la Tour du Pin. 1930 : La Porte de Paris, à Nevers, inscrite aux Monuments historiques... 1935 : Mort de Charles-Robert Richet. 2013 : Les Ostensions limousines au Patrimoine immatériel de l'Unesco.

    5 : 1360 : Naissance du Franc. 1560 : Mort de François II. 1766 : Départ de l'expédition de Bougainville. 1870 : Mort d'Alexandre Dumas. 1926 : Mort de Claude Monet. 1983 : Saint Savin sur Gartempe classée au Patrimoine mondial de l'Humanité... 1989 : Record du monde de vitesse pour le TGV Atlantique.

    6 : Célébration de la Saint Nicolas. 1491 : Mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne. 1772 : Naissance de Gay-Lussac. 1799 : Mort de Chardin. 1891 : Mort d'Adolphe Alphand. 1977 : Mort de Raoul Follereau. 1987 : Le premier Téléthon

    7 : 1676 : Dans Le Journal des Sçavans, Rômer publie ses calculs sur la vitesse de la lumière... 1678 : Louis Hennepin donne la première représentation dessinée des Chutes du Niagara. 1815 : Ney fusillé. 1882 : Naissance du Père Jacques Sevin. 1894 : Mort de Ferdinand de Lesseps. 1899 : Naissance de Gabriel Marcel. 1900 : Jeanne Chauvin, première femme à devenir avocate. 1936 : Disparition de Jean Mermoz. 1947 : Mort de Tristan Bernard. 1993 : Mort de Félix Houphouët-Boigny.

    8 : 1554 : Ambroise Paré reçoit le titre de Docteur en chirurgie. 1626 : Mort de Salomon de Brosse. 1852 : Naissance de la Fête de la Lumière, à Lyon. 1788 : Mort du Bailli de Suffren. 1861 : Naissance de Georges Méliès. 1864 : Naissance de Camille Claudel. 1927 : Bergson reçoit le Prix Nobel de littérature.

    9 : 1409 : Fondation de l'Université d'Aix-en-Provence. 1642 : Le chancelier Séguier, protecteur de l'Académie française. 1748 : Naissance de Claude Berthollet. 1777 : Louis XVI rétablit le Mont-de-piété. 1901 : Naissance de Jean Mermoz. 1905 : Loi de séparation de l'Église et de l'État. 1977 : Inauguration de la Ligne A du RER.

    10 : 1710 : Victoire décisive de Louis-Joseph de Bourbon, duc de Vendôme, à Villaviciosa... 1822 : Naissance de César Franck. 1901 : Premières attributions du Prix Nobel. 1919 : Marcel Proust reçoit le Prix Goncourt pour "À l'ombre des jeunes filles en fleur"... 1957 : Albert Camus condamne le Terrorisme... 1992 : Mort de Jacques Perret. 2016 : Inauguration de "Lascaux 4".

    11 : 1686 : Mort du Grand Condé. 1803 : Naissance de Berlioz. 1809 : Mort du Comte d'Angiviller, premier organisateur du Musée du Louvre... 1810 : Naissance d'Alfred de Musset. 1902 : Ouverture du Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, au Petit Palais. 1945 : Mort de Charles Fabry. 1967 : Première présentation du prototype du Concorde OO1.

    12 : 460 ou 461 : Célébration de Saint Corentin. 1124 : Mort de Calixte II. 1638 : Mort du Père Joseph. 1655 : Première d'Alexandre, de Racine. 1773 : Naissance de Surcouf. 1793 : Début de la bataille du Mans. 1821 : Naissance de Flaubert. 1923 : Mort de Raymond Radiguet. 2014 : Reims célèbre les vingt ans de la reconnaissance officielle de la "Via francigena"... 2015 : Réouverture du Musée d'Unterlinden, totalement rénové...

    13 : Célébration d'Urcisin de Cahors, ou Saint Urcize : dans l'église du village qui porte son nom, en Auvergne, se trouve le calice de la dernière Messe de Louis XVI... 1553 : Naissance du futur Henry IV. 1560 : Naissance de Sully. 1665 : Naissance d'Alain Porée. 1669 : Première de Britannicus. 1669 : Lancement du Soleil Royal... 1792 : L'Assemblée de la Martinique déclare la guerre à "la France républicaine"... 1912 : Décision est prise d'apposer une plaque en l'honneur de Martian de Bernardy, sauveur du Louvre en 1871. 1913 : Retour au Louvre de la Joconde, qui avait été volée. 1935 : Mort de Victor Grignard. 2007 : scandaleuse signature du Traité de Lisbonne...

    14 : 720 : Célébration de sainte Odile. 1503 : Naissance de Nostradamus. 1790 : Assassinat de Pascalis. 2004 : Inauguration du Viaduc de Millau.

    15 : 1613 : Naissance de La Rochefoucauld. 1667 : Naissance de Michel-Richard Delalande. 1816 : Mort de Turreau. 1832 : Naissance de Gustave Eiffel. 1852 : Naissance d'Henri Becquerel. 1898 : Fondation de l'École française d'Extrême-Orient. 1916 : Fin de la bataille de Verdun. 1936 : la réflexion "royaliste" de Poincaré, ancien Président de la République... 1943 : Mort de Folco de Baroncelli. 1948 : Installation de la première Pile atomique française. 1972 : Le château de Mauriac classé Monument historique... 1987 : Premier forage pour le Tunnel sous la Manche.

    16 : 1431 : Henri VI, roi d'Angleterre, se fait sacrer à Notre-Dame de Paris. 1685 : Naissance de Charles Cressent. 1777 : Naissance de Barbe Nicole Clicquot, dite La veuve Clicquot. 1794 : Exécution de Jean-Baptiste Carrier. 1888 : Naissance d'Alphonse Juin. 1921 : Mort de Saint-Saëns. 1944 : Début de la contre-offensive allemande dans les Ardennes. 1960 : L'ensemble hydro-électrique de Roselend/La Bâthie produit son premier kilowatt-heure...

    17 : 1198 : Création de l'Ordre des Trinitaires. 1773 : Naissance de Sylvain-Charles Valée. 1777 : La France reconnaît l'indépendance des États-Unis d'Amérique. 1813 : Mort de Parmentier. 1830 : Naissance de Frédéric Boucheron. 1912 : Consécration à Nice de la paroisse Russe orthodoxe Saint Nicolas et Sainte Alexandra.

    18 : 821 : Mort de Théodulphe. 1327 : Annibal de Ceccano arrive en Avignon... 1442 : Mort de l'évêque Pierre Cauchon. 1539 : Réception de Charles-Quint à Chambord. 1622 : Mort de saint François de Sales. 1676 : L'Amiral d'Estrées reprend Cayenne aux Hollandais... 1731 : Louis XV fonde l'Académie royale de Chirurgie. 1782 : Fondation du Centre métallurgique du Creusot. 1795 : Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI, unique membre de sa famille à quitter la Tour du Temple pour la liberté... 1879 : Mort de Jean-Baptiste Lamarck. 1994 : Découverte de la Grotte Chauvet.

    19 : 1370 : Mort d'Urbain V. 1475 : Supplice de Louis de Luxembourg. 1562 : Bataille de Dreux. 1963 : Création du Parc national de Port-Cros. 2013 : Lancement à Kourou du satellite astrométrique Gaia.

    20 : 1290 : Mort de Marguerite de Provence. 1738 : Mort de Jean-Joseph Mouret. 1765 : Mort du Dauphin Louis, fils de Louis XV et père du futur Louis XVI. 1803 : Cession effective de la Louisiane aux États-Unis. 1820 : Louis XVIII fonde l'Académie royale de Médecine.

    21 : 1639 : Naissance de Racine. 1898 : Découverte du radium. 1903 : Remise du premier Prix Goncourt. 1911 : Débuts de la Bande à Bonnot. 1984 : Le château de La Barben, le plus ancien de Provence, inscrit aux Monuments Historiques.  

    22 : 1641 : Mort de Sully. 1665 : Séance inaugurale de l'Académie des Sciences. 1799 : Nomination de la première Sage-femme. 1837 : Aux origines de l'École maternelle. 1872 : Naissance de Camille Guérin. 1876 : Naissance d'Augustin Cochin. 1957 : Le corps d'Héloïse de la Tour d'Auvergne est transféré dans l'église du Pater noster, à Jérusalem.

    23 : 1482 : La Bourgogne et la Picardie deviennent françaises. 1588 : Assassinat du Duc de Guise. 1675 : Mort du maréchal de Plessis-Praslin. 1787 : Mort de Louise de France, dernière fille de Louis XV. 1790 : Naissance de Champollion. 2011 : Création du Parc naturel des Ardennes. 2014 : Mort de Jacques Chancel.

    24 : 1761 : Naissance de Jean-Louis Pons. 1824 : Naissance d'Emmanuel Frémiet. 1868 : Mort d'Adolphe d'Archiac. 1879 : Naissance de Gustave Cohen. 1894 : Naissance de Georges Guynemer. 1896 : Anatole France est reçu à l'Académie française. 1898 : Louis Renault construit sa première automobile. 1921 : Première émission radiophonique en France. 1948 : La messe de minuit est "télévisionnée" pour la première fois au monde. 1949 : Première exécution de la Marche pontificale, de Gounod, comme Hymne national du Vatican. 1979 : Lancement de la première fusée Ariane.

    25 : 496 : Baptême de Clovis. 800 : Sacre de Charlemagne. 1066 : Guillaume le Conquérant, roi d’Angleterre. 1317 : Mort de Jean de Joinville. 1636 : Mort de Samuel de Champlain. 2021 : Lancement réussi pour Ariane V, qui met en orbite le télescope James Webb, le plus puissant jamais construit.

    26 : 1622 : Molière crée L’École des Femmes. 1820 : Mort de Joseph Fouché. 1838 : Stendhal termine La Chartreuse de Parme. 1793 : Plaidoirie de Raymond de Sèze au pseudo-procès de Louis XVI. 1978 : Départ du Premier Paris-Dakar, Place du Trocadéro, à Paris... 1999 : Grande Tempête de 1999.

    27 : 1206 : Saint Dominique fonde l'Ordre des Prêcheurs. 1585 : Mort de Ronsard. 1822 : Naissance de Pasteur. 1923 : Mort de Gustave Eiffel.

    28 : 856 : Raid viking sur Paris. 1537 : François premier institue le Dépôt Légal. 1880 : Création de l'Institut français d'archéologie orientale. 1895 : Première projection publique payante de cinéma à Paris. 2001 : Mort de Gérald Van der Kemp, le "sauveur" de Versailles...

    29 : 1743 : Mort de Hyacinthe Rigaud. 1926 : Premières sanctions vaticanes contre l'Action française, décrétées par Pie XI...  

    30 : 987 : Hugues Capet fait sacrer son fils Robert. 1370 : Élection de Grégoire XI. 1671 : Création de l’Académie royale d’Architecture. 1812 : Mort d'Antoine-Louis Albitte.

    31 : 406 : Les tribus barbares franchissent le Rhin, gelé. 1441 : Naissance de Jacques Cartier. 1578 : Création de l’Ordre du Saint Esprit. 1671 : François d'Orbay est admis à l'Académie Royale d'Architecture. 1760 : Mort de Jean Moreau de Séchelles. 1776 : Benjamin Franklin à Paris pour demander son aide à Louis XVI. 1805 : Fin du calendrier révolutionnaire. 1869 : Naissance d’Henri Matisse.

     

    Et, pour les Éphémérides des mois d'Octobre et de Novembre:

    Éphémérides du mois d'Octobre...

    Éphémérides du mois de  Novembre...

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    lafautearousseau

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (231)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

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    Quatorzième partie : Léon Daudet vu par...

    Aujourd'hui : Base de données de l'Assemblée nationale...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Il y a, évidemment, du bon et du moins bon, dans cette biographie "officielle" tenue à jour par le Système. Le lecteur jugera, et, sur des points précis tel l'antisémitimse, cet Album lui apportera, nous l'espérons - et c'est son but... - de quoi se forger sa propre opinion, sans s'en remettre à la "vérité officielle"...

     

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    Base de données des députés français depuis 1789 :

    M. Léon DAUDET
    Né le 16/11/1867 à PARIS (SEINE -FRANCE)
    Décédé le 02/07/1942 à SAINT-RÉMY-DE-PROVENCE (BOUCHES-DU-RHÔNE - FRANCE)

    Mandats à l'Assemblée nationale ou à la Chambre des députés :
    16/11/1919 - 31/05/1924 : Seine - Indépendants

    Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1889 à 1940 (J.Joly)

    Né à Paris le 16 novembre 1867, mort à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône), le 2 juillet 1942.

    Député de Paris de 1919 à 1924.

    Léon Daudet était d'origine provençale par son père, l'illustre auteur de Tartarin de Tarascon et des Lettres de mon moulin, bretonne et tourangelle par sa mère.

    Il fit des études secondaires brillantes, d'abord au Lycée Charlemagne, puis à Louis-le-Grand, où il fut condisciple de Joseph Bédier, de Paul Claudel, de Marcel Schwob. En rhétorique, il emporta le premier accessit de composition française au Concours général. En philosophie, sous l'influence de son professeur, Burdeau, il s'enthousiasma pour la doctrine de Kant qu'il vitupérera plus tard en la qualifiant d'école de la paralysie mentale et en affirmant qu'il n'est mitrailleuse ou mortier qui porte aussi loin et fasse autant de ravages.

    Chez son père, alors au faîte d'une gloire dont on ne mesure peut-être plus exactement aujourd'hui l'éclat, il eut l'occasion de rencontrer tout ce qui comptait dans le Paris littéraire et artistique de l'époque : Flaubert, Tourgueniev, les frères Goncourt, Jules Lemaître, Anatole France, Paul Bourget, François Coppée, José-Maria de Heredia, Pierre Loti, Rodin, Mallarmé, Reynaldo Hahn, d'Annunzio, Whistler..

    En 1885, il entreprend des études de médecine qui lui permettent d'accomplis son « volontariat » comme aide-major en 1887. Mais il renoncera à les poursuivre, après avoir échoué à l'internat dans des conditions qu'il estime injustes. Il réglera sans ménagements ses comptes avec le monde médical et ses « patrons » dans Les Morticoles, livre à clefs qui connaîtra, en 1894, un vif succès de scandale.

    Ce fils bien doué d'un père illustre avait de surcroît épousé en 1891 la jeune fille la plus célèbre de France : Jeanne Hugo, petite-fille du poète, celle-là même dont tout Français apprend dès qu'il sait lire qu'elle fut un jour mise au pain sec. Le mariage, uniquement civil, avait fait scandale. Sa femme l'introduisit dans la bonne société républicaine où sa famille évoluait, la mère de celle-ci ayant épousé en secondes noces Lockroy, député et ancien ministre radical, grand ami de Maquet et de Clemenceau. Malgré la naissance d'un fils, Charles, en 1892, le ménage se brise et le divorce est prononcé en 1895. Du même coup, Léon Daudet rompt avec le milieu républicain.

    Pendant plusieurs années, il mène une vie fort agitée, marquée notamment par une liaison notoire et tapageuse avec une chanteuse de l'Opéra, Lucienne Breval.

    En 1903, il se remarie avec sa cousine germaine, Marthe Allard, dont il aura trois enfants, Philippe, François et Claire. Sa seconde femme exercera sur lui une influence très profonde. Elle le ramène au catholicisme et contribue pour beaucoup à sa conversion aux doctrines royalistes et nationalistes de Charles Maurras.

    A cette époque, Léon Daudet est déjà fort connu. Il a publié une douzaine de volumes, romans et essais, et collabore plus ou moins régulièrement à La libre parole, au Germinal de Pascal Grousset, au Soleil, au Figaro. Il appartient depuis 1896 à l'Académie Goncourt. Fort érudit, curieux de tout, causeur brillant, il est passionné de littérature et de musique : de Wagner d'abord, dont il se déprendra, pour revenir à Beethoven, puis devenir un des premiers admirateurs de Debussy. C'est aussi un bon vivant. Gastronome attentif, il est doué d'un formidable appétit, qui, joint au mépris qu'il professait pour les exercices physiques - « le sport ne m'a jamais intéressé » - lui valut, assez vite, une corpulence excessive.

    Ses opinions politiques ne paraissent pas, d'abord, très fermement assurées. En 1889, au moment de la crise boulangiste, il avait pris parti pour la République avec autant de fougue qu'il en mettra plus tard à la combattre. Cependant, il s'était inscrit à la Ligue antisémite de Drumont dès sa fondation. Le 4 janvier 1895, il assiste, avec Barrès, à la dégradation de Dreyfus et il soutiendra plus tard que l'impression fâcheuse produite sur lui par le condamné (« il paraissait plus spectateur qu'acteur de cette effroyable cérémonie dont le sens semblait lui échapper ») a déterminé son attitude ultérieure. Quoi qu'il en soit, son antisémitisme ne se démentira jamais ; il connaîtra même,. notamment sous le gouvernement de Léon Blum, en 1936, des périodes paroxystiques. Cependant, il se différenciera toujours de la frénésie hystérique de Drumont et de tant d'autres. Outre que Daudet avait, comme il est de règle, ses « bons juifs » (Georges Mandel par exemple ou son ancien condisciple, Marcel Schwob) il tentait, au moins, de raisonner sa passion, de l'intégrer dans une doctrine politique : « la démocratie est le milieu qui rend pathogène et toxique le microbe juif qui, sans elle, serait demeuré inoffensif ou à peu près. » C'est vers 1904 qu'il commence à s'intéresser à l'Action Française, dont l'organe est alors une modeste revue bimensuelle. En 1908, grâce à des capitaux fournis pour une bonne part par sa femme et par lui-même, l'Action Française devient un quotidien. Il en sera le rédacteur en chef, jusqu'en 1917, puis le codirecteur, avec Charles Maurras. Pendant trente ans, il y publiera presque chaque jour des articles qui sont autant de pamphlets et de réquisitoires souvent pleins de verve, toujours violents, parfois outranciers (ils lui vaudront, d'ailleurs, une douzaine de duels). Leur succès sera d'emblée considérable auprès des lecteurs. Sans doute, quelques romans fort audacieux, comme l'Astre noir (1893) ou Suzanne (1897) étaient-ils peu faits pour lui attirer l'estime et l'audience d'une clientèle traditionaliste et catholique. Mais, comme le disait la marquise de Mac-Mahon, « nous faisons crédit au polémiste ; quant au romancier, nous l'ignorons, c'est un autre homme. »

    En 1913, Daudet publie un livre « d'études et documents sur l'espionnage juif-allemand en France depuis l'affaire Dreyfus ». Cet ouvrage contient bon nombre d'affirmations aventurées, d'accusations gratuites, ce qui ne saurait surprendre quand on sait que l'auteur posait en principe que « tout Allemand naturalisé est suspect, et que tout Allemand vivant en France est nécessairement un espion ». Mais il valut à Daudet une grande réputation d'intransigeance patriotique et de clairvoyance. D'abord parce que certains des renseignements qu'il fournissait devaient se révéler exacts ; à cause aussi, sans doute, du caractère prophétique que l'événement devait bientôt donner à son titre même : l'Avant Guerre.

    Au moment où le conflit qu'il avait annoncé éclate, Daudet n'est pas à Paris. Il a quitté la ville, craignant qu'on ne cherche à l'abattre en représailles de l'assassinat de Jean Jaurès que beaucoup imputaient, à tort, à l'Action Française. Au cours de ce voyage, il reçoit dans un accident d'automobile une blessure à la tête qui le dissuade de s'engager. Il demeurera donc à sa table de rédacteur en chef de l'Action Française, et se servira de la tribune que lui offre son journal pour dénoncer et pourchasser sans trêve ni répit les traîtres, les défaitistes et tous ceux qu'il baptise les « embochés ». On l'appelait le « procureur du Roy », le « préfet de police in partibus ». Il se flattera plus tard d'avoir fait condamner 43 espions ou agents de l'Allemagne au prix de procès dont, en 1926, il estimait le nombre entre 350 et 400. Là encore, il accuse souvent à tort et à travers, reproduisant sans les contrôler les dénonciations que lui adressaient des « informateurs » trop bien intentionnés, et à plusieurs reprises, il est contraint de se rétracter. Il n'en a pas moins joué un rôle déterminant dans la fameuse affaire du Bonnet rouge. Il mena à cette occasion contre le Ministre de l'Intérieur radical Malvy une virulente campagne de presse qui finit par le contraindre à démissionner, le 31 août 1917.

    Daudet ne cesse pas pour autant ses attaques, et à la fin de septembre il adresse au Président de la République une lettre dont le président du Conseil Painlevé devait, quelques jours plus tard, donner lecture devant une Chambre houleuse. Daudet y accusait formellement Malvy d'avoir fait renseigner le commandement allemand sur le projet d'attaque du Chemin des Dames et d'avoir fomenté les mutineries de juin 1917. L'enquête devait révéler par la suite que ces accusations étaient sans fondement, Malvy ayant certes péché par légèreté et incurie, mais sans jamais commettre aucun acte de trahison caractérisée. L'affaire n'en donna pas moins lieu à des débats passionnés, qui marquèrent la fin de l'Union sacrée et la désagrégation de la majorité qui soutenait le Cabinet Painlevé. Celui-ci fut mis en minorité le 13 novembre 1917 à propos d'une interpellation relative d'ailleurs aux « persécutions » qu'il avait fait subir à l'Action Française. Il devait être remplacé par le Ministère Clemenceau, auquel les socialistes ne participaient pas.

    Daudet s'en prit également à Joseph Caillaux, et fut pour beaucoup dans son arrestation, opérée en janvier 1918.

    Cependant, il soutenait fermement Clemenceau, oubliant qu'il avait naguère encore tiré sur lui à boulets rouges le traitant de « ganache » (1915), de « démolisseur » (1916), de « sinistre vieux » (1917). Quant à Malvy, renvoyé devant le Sénat constitué en Haute Cour, il fut condamné à cinq ans de bannissement. Ce fut un triomphe pour Daudet, qui avait été longuement entendu comme témoin. Les élections générales législatives du 16 novembre 1919 se soldèrent par un demi-échec pour les royalistes. Tenus. à l'écart du Bloc National, ils présentèrent leurs propres candidats avec l'espoir d'en faire entrer une centaine au Palais-Bourbon. Trente à peine furent élus. A Paris, il n'y en eut qu'un seul : Léon Daudet lui-même, tête de la liste « d'Action française et d'Union nationale » du 3e secteur (16e arrondissement). Encore fût-ce de justesse puisque, des quatorze candidats proclamés élus c'est lui qui obtint, et de loin, le plus petit nombre de voix : 19.691 (sur 186.015 suffrages exprimés) alors que le moins favorisé, après lui, Ferdinand Buisson, en a 37.790, et qu'Emmanuel Evain, tête de la liste d'Entente républicaine, de tendance conservatrice et catholique, en compte 77.772.

    A la Chambre, il siège à l'extrême-droite, parmi les quelque trente députés proches de l'Action française, qui prirent le nom d'Indépendants. Malgré cet isolement relatif, il allait se faire entendre, en se montrant, comme le dit l'historien américain Eugen Weber dans son ouvrage sur l'Action française « le plus puissant porte-parole du nationalisme extrémiste, en un temps où le nationalisme extrémiste était fort à la mode ». Là encore, son talent de polémiste le servit. Son à propos, sa verve caustique, sa violence même le rendaient redoutable. Surtout, il est vrai, dans l'interruption et l'apostrophe, car, de l'aveu même de l'un de ses biographes, pourtant fort bien disposé à son égard, M. Paul Dresse, il était « moins attachant dans les grands développements ».

    Quoi qu'il en soit, il se posa vite en chef de file de l'opposition de droite. Dès la formation du cabinet Millerand, le premier de la législature, il attaque. Il interpelle le Gouvernement pour critiquer l'attribution du portefeuille de l'Intérieur au radical Théodore Steeg, qu'il accuse d'une part d'être d'origine allemande, d'autre part d'être le tuteur d'un enfant naturel que Malvy aurait eu d'une « espionne » allemande. L'opération était habile, car les catholiques du groupe de l'Entente conservaient une méfiance profonde pour quiconque se réclamait du radicalisme, et ils furent nombreux à s'abstenir dans le vote de confiance. Daudet avait marqué un premier point. Il ne devait pas s'en tenir là, et son action de harcèlement se poursuivit sans relâche.

    Ses interventions sont innombrables. C'est, notamment, un interpellateur infatigable. Au cours de la seule année 1920, par exemple, il interpelle le Gouvernement à cinq reprises. D'abord, comme nous l'avons déjà rappelé, sur l'attribution du portefeuille de l'Intérieur à Steeg ; puis « sur les mesures à prendre pour empêcher le retour de grèves politiques et révolutionnaires nuisibles au redressement du pays » ; puis « sur les moyens à employer pour mettre fin aux attentats révolutionnaires contre la Nation » ; « sur la démission du Ministre de la Guerre, André Lefèvre » ; et enfin « sur les facilités accordées aux agents allemands et bolcheviks pour pénétrer en France ». Ceci sans compter de très nombreuses interventions sur le budget, et dans des discussions relatives aux réparations, au rétablissement d'une ambassade auprès du Saint Siège, etc.

    Mais il faudra attendre 1922 pour que Daudet et ses amis puissent inscrire à leur actif un succès parlementaire important.

    On sait qu'en janvier de cette année là, à Cannes, Aristide Briand, alors Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères, cédant aux instances de Lloyd George, hostile au principe même des réparations mises à la charge de l'Allemagne par le traité de Versailles, avait consenti à la convocation d'une Conférence internationale, qui devait se tenir à Gênes en mars, en réunissant sur un pied d'égalité complète les représentants des Alliés, ceux de l'Allemagne et ceux de la Russie soviétique. C'était, semblait-il, le premier pas vers une amputation de la dette allemande. L'émotion fut très vive dans les milieux politiques français. Le Président de la République, Millerand, télégraphia à Briand pour lui demander des explications. Ce qui, d'ailleurs, lui sera par la suite âprement reproché. Mais c'est Daudet qui porta l'estocade, en développant, à propos de la fixation de l'ordre du jour de la Chambre, une véritable interpellation.

    L'Action Française put ainsi se targuer d'avoir provoqué la démission de Briand, et son remplacement par Poincaré, qui devait se refuser à toute concession sur les réparations et, le 11 janvier 1923, occuper la Ruhr. C'est au cours de son mandat de député que s'est abattue sur Léon Daudet l'épreuve atroce qui devait le marquer profondément et assombrir toute la fin de sa vie : la mort de son fils Philippe. Sans entrer dans les arcanes de cette affaire dont certains détails demeurent aujourd'hui encore fort mystérieux, rappelons-en brièvement les grandes lignes. Philippe Daudet avait quatorze ans. Fugueur récidiviste, il avait disparu depuis plusieurs jours quand, le 24 novembre 1923, un taxi l'amena à l'hôpital Lariboisiére. Selon les dires du chauffeur, Bajot, il venait dans la voiture, de se tirer une balle dans la tête. L'enfant mourut sans avoir repris connaissance. On apprit bientôt, à la stupeur générale, qu'il avait passé les dernières heures de sa vie en compagnie d'anarchistes, qu'il s'était- notamment rendu au journal le Libertaire, et dans la boutique d'un certain Le Flaouter, qui cumulait les « qualités » de libraire spécialisé dans la pornographie, d'anarchiste notoire et... d'indicateur de police. Ne pouvant croire au suicide de son fils, Léon Daudet fut toute de suite convaincu qu'il s'agissait d'un « crime policier » . Selon lui, la police « aux ordres des francs-maçons » aurait abattu le petit Philippe chez Le Flaouter, afin de se venger de son père et de tenter de le compromettre dans une affaire scandaleuse. Puis, elle l'aurait mis dans un taxi conduit par un homme à sa solde, pour tenter de camoufler l'assassinat en suicide. Pendant des mois, l'enquête

  • LE PREMIER MORT, par François Marcilhac *

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    C’est tombé sur un militant écologiste ; ç’aurait pu tout aussi bien être, il y a quelques mois, un manifestant du Printemps français ou de la Manif pour tous. Certes, on nous dira que les seconds ont été exemplaires alors que les écolos, trop souvent, attirent à eux une faune interlope qui, comme à Notre-Dame-des-Landes, cherche moins à promouvoir une contre-société qu’à casser pour le plaisir de casser.  

    C’est vrai, mais lors qu’on se rappelle la brutalité et le mépris des libertés publiques avec lesquelles Valls et, dans une moindre mesure le 5 octobre dernier, Cazeneuve, son clone à tête de croque-mort, ont réprimé des manifestations pacifiques, voire bon enfant en plein Paris, il fallait bien se douter que le curseur, comme on dit aujourd’hui, était monté d’un cran. N’ayant plus d’enfant dans des poussettes ou de mère de famille à gazer, de vieillard à tabasser et faute de pouvoir se faire la grenade offensive sur les trafiquants de drogue et les petites frappes des « quartiers » auxquels il n’est pas question de toucher — laisser s’étendre le cancer de l’économie parallèle permet d’acheter la paix sociale —, il fallait bien occuper nos forces de l’ordre, même s’il n’y avait qu’un terrain vague à défendre.

    L’Action française ne se fait aucune illusion : si un militant royaliste, un « Manif pour tous » ou un « Printemps français » était tombé de la même façon, ses parents n’auraient pas eu droit à la compassion du président de la république, sa mémoire aurait été salie par la gauche, les écolos et la droite bien-pensante et, à la demande du pouvoir, les media, en boucle, auraient justifié sa mort. Tout cela, nous le savons. Mais justement, nous ne voulons pas leur ressembler. C’est pourquoi nous nous inclinons devant la mémoire de Rémi Fraisse, un jeune Français.

    FRANÇOIS HOLLANDE, LE BOULET DE MANUEL VALLS ?

    A l’heure où ces lignes paraîtront, le président de la République se sera exprimé devant les Français pour son mi-mandat. Parions que, comme lors de ses précédents entretiens télévisés, il parlera pour ne rien dire, justifiant à longueur de questions complaisantes son échec en matière économique et sociale. Peut-être fera-t-il une annonce politicienne — des observateurs s’excitent déjà à la pensée qu’il instaurerait la proportionnelle pour les législatives —, mais comme toujours, elle fera flop, car Hollande est l’homme des demi-mesures et des compromis bâtards. Selon un sondage Odoxa pour RTL, publié lundi 3 novembre, 97 % des Français estiment qu’il a d’ores et déjà échoué et lui préfèrent son premier ministre dans une mise en concurrence surréaliste — on parle de « cohabitation » comme si Valls était l’opposant de Hollande !, 71% de nos compatriotes déclarant « faire plus confiance » au premier qu’au second. Un chiffre qui peut paraître contradictoire avec les petits 30% de popularité du premier ministre dans un sondage TNS Sofres pour Le Figaro, paru le 30 octobre. Il n’en est rien. La question n’est pas la même. Entre deux hommes, et subséquemment deux lectures de la Constitution, et compte tenu du caractère falot du chef de l’Etat, c’est le chef du gouvernement que privilégient les Français, faute de mieux. L’action de Valls peut paraître auprès des plus naïfs comme entravée par l’inaction du chef de l’Etat. François Hollande, le boulet de Manuel Valls ? On peut toujours faire semblant d’y croire.

    "TINA"

    Car Valls doit jouer avec sa majorité et un centre qui ne s’est jamais vendu qu’au plus offrant. Surtout, libre d’agir comme il l’entendrait, son masque d’homme efficace tomberait très vite, car que ferait-il de plus qu’Hollande ? Et qu’est-ce qu’Hollande l’empêche de faire ? Les électeurs de l’UMP qui voient en lui un homme de centre droit ne se trompent peut-être pas. En revanche, ils se trompent sur la révolution qui consisterait pour le pays à adopter la politique qui irait avec l’emballage. Valls, mais également Juppé, Sarkozy ou Fillon ne feraient qu’à la marge « une autre politique », pour reprendre un slogan qui fleure bon ses années 1970. « TINA » [1] : Margaret Thatcher avait raison, il n’y a pas d’autre politique possible, toutefois, en ce qui concerne la France de 2014, tant que nous gardons l’euro, tant que nous restons au sein de l’Union européenne, tant que nous accroissons notre allégeance à l’égard des Etats-Unis en signant « rapidement », comme le souhaitent non seulement Hollande, mais Valls et toute la classe politique, le traité transatlantique. Oui, il n’y a alors pas d’autre politique possible que celle du chômage, de la déflation, de la récession, celle dont la pauvreté et l’insécurité, l’immigration et le communautarisme sont les fruits les plus désastreux. Oui, il n’y a alors pas d’autre choix que celui du renoncement et du déclin. Or si cette politique est évidemment celle de Hollande, elle serait également celle d’une Valls libéré de son actuel boulet élyséen et serait celle de tous ceux qui, à droite comme à gauche, lorgnent du côté de l’Elysée pour 2017, voire, déjà 2022... Comme si la France pouvait attendre jusque-là ! Entre Hollande et son premier ministre, mais également les prétendants de la droite parlementaire, il n’y a qu’un jeu de chaises musicales. Au fur et à mesure que passeront les mois, les candidats se déclareront toujours plus nombreux avant que la campagne, petit à petit, n’élimine les moins crédibles et qu’il n’en reste plus que deux, pour un seul siège. Comme d’ordinaire, les programmes concoctés par les états-majors n’engageront que ceux qui y croiront.

    LA FRANCE "PÉRIPHÉRIQUE" ? LA VRAIE FRANCE

    A moins que... Étudiant cette France périphérique, composée des Français de souche et des immigrés anciens, qu’ostracise la France métropolitaine des centres-villes (les bourgeois dénationalisés) et des « quartiers » (les immigrés récents, à la fois agents et victimes du mondialisme), Christophe Guilluy [2] note que « la montée de l’abstention ou du vote FN [est] la preuve d’une émancipation par le bas d’une part majoritaire de la population. Ces “affranchis” sont en train de remettre en cause l’essentiel de la doxa des classes dirigeantes qui n’ont toujours pas pris la mesure du gouffre idéologique et culturel qui les sépare désormais des classes les plus modestes. Ces dernières, qui n’acceptent plus aucune forme de tutorat ni politique ni intellectuel, développent le propre diagnostic de la société : le “populisme” selon la terminologie des élites. »

    Ce “populisme” n’est que l’expression de la colère du pays réel, qui doit prendre une forme politique pour se métamorphoser en une prise de conscience claire des enjeux à venir. L’abstention doit déboucher sur l’engagement ; quant au vote FN, même s’il n’est plus seulement de protestation et est devenu d’adhésion, il risque de susciter bien des déceptions en l’absence d’une ligne précise, pleinement conforme à l’intérêt national et à celui de la société, à l’heure où la banalisation du parti comme force politique crédible débouche trop souvent sur une normalisation politicienne qui hypothèque le bouleversement politique dont la France a besoin. C’est que le régime des partis est en lui-même nuisible. L’avenir du pays ne passera pas par une simple alternance politicienne, mais par un changement radical de paradigme politique.

    François Marcilhac

    [1] « There is no alternative ». [2] Christophe Guilluy, La France périphérique, Flammarion p. 89.

    * Éditorial de L’AF 2000 n°2896

     

  • François, pape philanthrope

     

    Par François Marcilhac 

     

    3466611312.jpgLe milliardaire et «  philanthrope  » George Soros semble avoir trouvé dans le pape François un concurrent redoutable en matière de surenchère immigrationniste. Car si les vingt et une mesures, qui peuvent être tirées du message papal publié le 21 août dernier, pour la journée mondiale du migrant et du réfugié du 14 janvier 2018, semblent pour un grand nombre d’entre elles démarquées du plan en six points que Soros, financier actif du village planétaire, a édicté en septembre 2015, toutefois, celui-ci semble plus raisonnable que le pape puisqu’il reconnaît tout de même que le placement des réfugiés doit s’effectuer non seulement «  là où ils le souhaitent  » mais également «  là où ils sont désirés  », et «  à un rythme adapté aux capacités européennes d’absorption  ». Foin de détails aussi bassement matérialistes pour le pape  : l’accueil des migrants et réfugiés ne doit prendre en compte ni les capacités économiques des pays hôtes, ou plutôt des pays cibles, ni leurs capacités culturelles d’absorption de masses humaines dont le mode de vie est souvent à l’opposé du nôtre. Qu’importe  ? Il s’agit d’«  accueillir, protéger, promouvoir et intégrer  » les migrants, par ailleurs non distingués des réfugiés, et qui, de ce fait, n’ont que des droits et aucun devoir, puisqu’ils incarneraient l’humanité souffrante.

    L’Action française et l’Église

    L’Action française n’a évidemment pas à se prononcer sur la compatibilité des propos du pape avec la théologie catholique. Mouvement laïque, accueillant en son sein pour leur seule qualité de citoyens des Français de toutes confessions et religions, ou simplement athées ou agnostiques, elle a néanmoins toujours observé que la physique politique qu’elle enseigne, et qui est conforme à l’ordre naturel, rejoint par cela même la doctrine sociale de l’Église. Sur ce point, elle ne fut jamais prise en défaut  : c’est pourquoi, si elle eut à subir, pour un temps, les foudres disciplinaires du Vatican, jamais elle ne fut condamnée sur le plan doctrinal. Maurras, lui-même agnostique, s’est toujours émerveillé de cet accord, du reste fondé dans le thomisme, entre les principes politiques, dégagés inductivement, et l’enseignement de l’Église. On est toutefois en droit de se demander si François ne méjuge pas sa qualité de pape pour celle de simple philanthrope en prenant ainsi fait et cause pour l’idéologie immigrationniste. Comme le remarque sur son site Metablog l’abbé de Tanoüarn, dans un article judicieusement intitulé «  Qu’est-ce qu’un Christ humanitaire  ?  »  : «  comme pasteur universel, la responsabilité du pape n’est pas “le développement humain intégral”, mais le salut des âmes  », ajoutant que la papauté moderne «  connaît la même tentation que la papauté médiévale d’Innocent III à Boniface VIII, cette confusion du spirituel et du temporel  », à savoir «  la même “temporalisation du royaume de Dieuque déplorait Jacques Maritain dans Le Paysan de la Garonne et la même volonté d’atteler le successeur de Pierre à un projet temporel universel, dont il serait la clé de voûte  ».

    Nous l’avions déjà observé pour l’Église de France en analysant, il y a juste un an, la calamiteuse lettre du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France «  aux habitants de notre pays  »  : la sécularisation du message évangélique fait le lit de l’idéologie mondialiste en faisant du village planétaire le village-témoin, ici-bas, de la Jérusalem céleste. Ne rajoutons pas aux malheurs du monde en appelant amour du prochain la compromission avec la fausse générosité de l’oligarchie internationale, qui favorise de dramatiques déplacements de population pour en finir avec les nations. Et «  de même que l’on ne doit pas confondre l’hospitalité et l’immigrationnisme, de même il ne faut pas confondre l’universalisme chrétien respectueux de chaque identité et le mondialisme qui les détruit  » (abbé de Tanoüarn, Minute du 30 août 2017). Ne pensons pas non plus révolutionner le cœur de l’homme en opposant, en lui, le chrétien au citoyen, via l’opposition de la «  centralité de la personne humaine  » et des devoirs de l’État  : prétendre que la sécurité personnelle passe avant la sécurité nationale n’a évidemment aucun sens.

    Pas de sécurité sans cadre politique

    Laurent Dandrieu n’a pas eu de mal à montrer qu’«  il n’existe aucune sécurité personnelle qui puisse exister en dehors de cadres politiques, juridiques et légaux qui en sont le rempart  »  ; «  par ailleurs, le principe de la centralité de la personne humaine oblige à considérer, aussi, que les citoyens des nations occidentales ont un droit évident à la sécurité nationale  » (Le Figaro du 22 août 2017). Ce que rappelle également le philosophe chrétien Rémi Brague, par ailleurs grand spécialiste de l’islam, qui ajoute que l’État doit «  empêcher que les migrants se conduisent, comme on dit, “comme en pays conquis”, qu’ils importent en Europe les conflits qui les opposaient entre eux  », précisant  : «  une parabole  », comme celle du bon Samaritain, «  s’adresse à “moi  »  ; «  elle m’invite à réfléchir sur ma propre personne singulière, ce qu’elle est, ce qu’elle doit faire  »  ; «  un État n’est pas une personne  » (Le Figaro du 1er septembre). Non pas opposition, mais différence d’ordre. C’est pourquoi, d’ailleurs, un État ne connaît que des ennemis publics (hostes) et les personnes privées des ennemis privés (inimici), dont, en bons chrétiens, elles doivent s’efforcer de pardonner les offenses. Mais en tant que citoyen, on doit aussi savoir combattre avec détermination les ennemis (hostes) de sa patrie, même si cela doit toujours se faire sans haine  : «  le sang de nos ennemis est toujours le sang des hommes  », rappelait Louis XV, le soir de Fontenoy  ; le «  sang impur  » est une notion républicaine  : elle n’est pas française.

    Ne jetons pas, enfin, aux orties l’identité pluriséculaire des sociétés européennes au profit d’un multiculturalisme qui provoque déjà chez nous ses effets multiconflictualistes. Il faudrait, selon le message papal, «  favoriser, dans tous les cas, la culture de la rencontre  »  : mais comment croire, sans un angélisme particulièrement aveugle, que favoriser une «  intégration  » opposée à l’assimilation, c’est se placer «  sur le plan des opportunités d’enrichissement interculturel général  »  ? Chaque jour nous apporte, en Europe, le témoignage du contraire. Non, tendre à une société multiculturelle généralisée ne rapprochera pas les hommes entre eux  ! Il fut un temps où le cardinal Bergoglio était plus lucide  : «  Qu’est-ce qui fait qu’un certain nombre de personnes forment un peuple  ? En premier lieu, une loi naturelle, et un héritage. En second lieu, un facteur psychologique  : l’homme se fait homme dans l’amour de ses semblables. […] Le “naturel” croît en “culturel”, en “éthique”. Et de là, en politique, dans le cadre de la patrie, qui “est ce qui donne l’identité”.  » (Cité in F. Rouvillois, La Clameur de la Terre, JC Godefroy, 2016, p. 65-66) Comme le rappelait Maurras dans Pour un jeune Français, la cohésion de la nation suppose qu’on s’accorde sur un bien vraiment commun à tous les citoyens. «  En d’autres termes, il faudra, là encore, quitter la dispute du Vrai et du Beau pour la connaissance de l’humble Bien positif. Car ce Bien ne sera pas l’absolu, mais celui du peuple français.  » Seul ce bien commun national qui, loin d’être contraire au bien humain, l’incarne, sera notre guide sur la question des prétendus «  migrants  » – concept idéologique dont la fonction est de cacher des réalités différentes pour mieux organiser la soumission des nations à un ordre supranational.  

    Paru dans l'Action Française 2000 du 7 Septembre 2017.

     

    A lire aussi dans Lafautearousseau ...

    En deux mots : Désolés, Saint-Père, nous ne sommes pas d'accord

  • Sur le site officiel de l'Action française : tétaniser le pays réel, l’éditorial de François Marcilhac dans la revue : «

    Il y a main­te­nant plus de dix mois, lorsque le  coro­na­vi­rus a com­men­cé à défrayer l’actualité, nul n’aurait été en mesure de pré­dire qu’il allait nous occu­per toute l’année 2020 et qu’il mena­ce­rait encore le bon équi­libre de l’année qui vient. Car si l’on en croit la parole offi­cielle, à moins de trou­ver un vac­cin effi­cace, qui ren­contre, de plus, l’assentiment de nos com­pa­triotes – à moins qu’on ne le rende obli­ga­toire – la pan­dé­mie est encore en mesure de trou­bler une bonne par­tie de l’année 2021. 

    françois marcilhac.jpgMais, une fois écar­tés les délires com­plo­tistes, il reste que la pan­dé­mie aura per­mis non pas tant de véri­fier les fadaises macro­niennes, reprises par des jour­na­listes et des intel­lec­tuels de cour sans ima­gi­na­tion sur le monde d’avant et le monde d’après, que de jau­ger la résis­tance de nos conci­toyens à une orches­tra­tion de la peur sans pré­cé­dent. La France s’en tire bien plus mal que son voi­sin d’outre-Rhin en matière de bilan humain alors même que les mesures qu’elle a prises auront été  bien plus contrai­gnantes et bien plus dévas­ta­trices aux plans éco­no­mique et social. C’est que le covid-19 et, sur­tout, sa ges­tion chao­tique par le pou­voir auront été un révé­la­teur de nos fai­blesses et de nos inco­hé­rences, à par­tir du moment où le pou­voir s’est aper­çu que ni la laï­ci­té ni les valeurs répu­bli­caines n’étaient davan­tage capables de faire recu­ler le virus cou­ron­né que le ter­ro­risme isla­miste. Pour le second, il y faut des poli­ciers et des ser­vices de ren­sei­gne­ment ; pour le pre­mier, des lits d’hôpitaux, et pas seule­ment de réani­ma­tion, en nombre suf­fi­sant pour iso­ler effi­ca­ce­ment et soi­gner les malades.  Mais le pays légal se contente trop sou­vent du minis­tère de la parole, sauf lorsqu’il s’agit d’être fort avec les faibles : les rackets offi­ciels en matière d’attestation décla­rées abu­si­ve­ment non valables ont le même objec­tif que la répres­sion vio­lente des Gilets jaunes : téta­ni­ser le pays réel.  Quant aux médias, ils ont fait dans le même dis­cours ser­vile.
    Pré­sen­tant les Gilets jaunes comme des enne­mis de la socié­té – des hoo­li­gans, aurait-on dit en Union sovié­tique –, voire de la pla­nète, compte tenu de leurs reven­di­ca­tions répu­tées anti-éco­lo­giques, éga­le­ment comme des cas­seurs, quand les véri­tables agis­saient en toute impu­ni­té avec la com­pli­ci­té du pou­voir, les médias ont com­men­cé par nier effron­té­ment la bru­ta­li­té de la répres­sion poli­cière qui s’abattait sur eux. De même, s’agissant de la pan­dé­mie, le bour­rage de crâne sani­taire s’est accom­pa­gné d’une accu­sa­tion de com­plo­tisme contre tous ceux qui osaient mettre en doute la parole gou­ver­ne­men­tale, même et sur­tout lorsqu’elle se contre­di­sait, par exemple s’agissant des masques. Le tout, sur fond de peur, la peur sociale ou la peur sani­taire jouant le même office. Paral­lè­le­ment, le pou­voir a habi­tué les citoyens à des pri­va­tions de leurs liber­tés fon­da­men­tales – se dépla­cer, aller chez les petits com­mer­çants, pra­ti­quer sa reli­gion – au nom de l’impératif sani­taire – « Pre­nez soin de vous » – deve­nu un impé­ra­tif caté­go­rique – « Pre­nez soin des autres », à savoir, ne met­tez pas leur vie en péril, sauf dans les cas per­mis par les lois d’exception votées, il est vrai, non sans contes­ta­tion de la part des oppo­si­tions : le métro, le RER, les super­mar­chés. En revanche, récla­mer d’aller à la messe n’est qu’un caprice qui fait de vous un mau­vais citoyen.

    La pan­dé­mie aura sur­tout per­mis de mettre en lumière les choix de civi­li­sa­tion d’un gou­ver­ne­ment qui, dans une démarche uti­li­ta­riste, a fait com­prendre aux citoyens qu’ils n’étaient déci­dé­ment plus que des pro­duc­teurs-consom­ma­teurs. Quant aux vieux, on les a lais­sés mou­rir dans les EHPAD, loin de tous, et sur­tout de leurs familles, qui ne devaient pas voir cela : c’est que les vieux ne sont plus « utiles », du moins au sens où l’entend l’idéologie uti­li­ta­riste – ils ne peuvent plus être des « outils » d’une socié­té consu­mé­riste : ils ne pré­sentent à leurs proches et à la socié­té que le spec­tacle de leur huma­ni­té nue.

    Fran­çois Marcilhac

    Le bien commun N°24

    Som­maire du n°24 de décembre 2020

    le bien commun n24

    • Edi­to

    Téta­ni­ser le réel

    • Actua­li­tés françaises

    Faut-il encore chan­ger la loi pour défier l’islamisme ? • 7 La droite par les hommes • 9 De Gaulle et la lit­té­ra­ture • 10 Entre­tien avec Anne Cof­fi­nier et Axelle Girard • 12 Chro­nique de Sté­phane Blan­chon­net • 13 Le confi­ne­ment contre les liber­tés 15 Poli­tique étran­gère En Côte d’Ivoire, la démo­cra­tie fonc­tionne aus­si mal qu’ailleurs • 16 Immer­sion dans l’enfer des Yazi­dis • 18 Les États­Unis, un ami qui vous veut du bien

    • Phi­lo­so­phie

    Chro­nique de Rémi Sou­lié • 20 Entre­tien avec le père Michel Viot

    • Dos­sier

     Dan­drieu et les intranquilles

    • His­toire

    La mort de Louis XV

    • Éco­no­mie et société

    La Répu­blique à vau-­l’eau • 38 S’immuniser contre la mondialisation

    • Pour le Roi

    À vif, chro­nique de Diane de Ror­ruan • 40 Tristes et néces­saires élites • 42 Dans la poche un bon livre

    • Idées poli­tiques

     Consé­quences poli­tiques de la paix, cent ans après…

    • Culture

     Musique Jor­di Savall, fin let­tré de la musique ancienne • 47 Cinéma

    Abon­ne­ments : https://lebiencommun.net/abonnements/

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • L'Action Française dans la Grande Guerre [1] La guerre sans l'aimer

              Charles Maurras dans son bureau de l'Action Française, rue de Rome

     

    La guerre sans l'aimer 

    Une loi classique en philosophie pose qu’il y a une positivité de la négativité.

    Telle fut l’une des leçons édictées par le maître Hegel. Pour preuve cette période historique que nous commémorons en ce moment, le centième anniversaire du dénouement du conflit mondial. La Première Guerre mondiale, qui s’est achevée le 11 novembre 1918, date de la signature de l’armistice, épisode atroce de notre passé, véritable fléau de Dieu prophétisé par l’irrévérencieux et génial écrivain catholique Léon Bloy, met en évidence cette affirmation selon laquelle, pour le dire plus trivialement, du mal peut être engendré du bien, dans des circonstances déterminées.           

    4190DKGZQSL._SX195_.jpgCette boucherie industrielle d’êtres humains, regardée par le pape Benoît XV comme un suicide de l’Europe et que Léon Daudet (photo) qualifia de guerre totale – concept promis à un bel avenir puisque l’éducation nationale l’utilise toujours dans ses programmes, concept que le journaliste forgea sous l’influence du livre Les Guerres d’enfer (1915) d’Alphonse Séché – a été in fine bénéfique pour l’Action Française. Du moins, pour une part. 

    Certes pléthore de Camelots du Roi furent décimés durant la guerre des tranchées, mais si l’on juge le développement du mouvement en tant que tel, à la fois ligue et journal, celui-ci a été très important, de l’Union Sacrée de l’été 1914 à l’automne victorieux de 1918. 

    Une épreuve effroyable dont l’Action Française sort grandie 

    Comme entre ces deux moments l’Action Française s’est considérablement renforcée – son aura, son influence, sur les masses d’une part, et sur les milieux nationalistes et monarchistes d’autre part, ainsi que sa légitimité aux yeux de la classe politique républicaine –, l’on peut considérer que le mouvement maurrassien est globalement sorti gagnant de la Grande Guerre.           

    Son « ralliement » – on discutera dans un autre article de la validité de ce terme – à la République, que d’aucuns pourraient voir comme une trahison, s’est en définitive révélé positif, guidé par le principe pragmatique cher à Charles Maurras du compromis nationaliste

    Si rien ne permet d’« avancer que l’Action Française désirait la guerre »[1], celle-ci n’étant pas ontologiquement belliciste mais prête à l’appel aux armes si la nécessité l’oblige –, l’offensive allemande de l’été 1914, déclenchée sous le prétexte des tensions dans les Balkans entre la Serbie et l’empire austro-hongrois, a provoqué une réaction sans équivoque des Charles Maurras, Léon Daudet, Jacques Bainville et leurs fidèles. Il fallait riposter immédiatement, sans tergiverser. Depuis des années ne lançaient-ils pas des avertissement alarmistes depuis les colonnes du quotidien royaliste, observant de près l’expansionnisme prussien entraîné par la passion pangermaniste ? 

    9782213016788-G.jpgAprès la déclaration de guerre de l’ennemi « boche », Maurras écrit ces lignes : « Hier, il fallait attirer l’attention sur ce qui menaçait de nous affaiblir face à l’ennemi. Aujourd’hui, l’ennemi est là. Ne pensons qu’à la victoire »[2]. Et Bainville d’adopter, pour reprendre l’analogie d’Eugen Weber qui le dépeint en Caton lʼAncien des temps nouveaux, le leitmotiv Borussia Delenda Est. Sus au militarisme prussien donc !           

    labantguerretu00daud.jpgLes Français avaient été prévenus par l’organe royaliste du « Maître de Martigues ». Son compagnon Daudet anticipa l’agression germanique. En mars 1913, à peine plus d’un an avant le début des hostilités, quand la guerre faisait rage en Europe balkanique, il publiait L’avant-Guerre. Ce fut son premier grand succès d’édition, un best-seller comme on dit aujourd’hui.           

    Les faits ayant rejoint les appels des Cassandre, la crédibilité intellectuelle de l’Action Française est substantiellement renforcée. On ne fait confiance qu’aux prophètes. Les adversaires ne pourraient, désormais, se suffire, pour dédaigner le journal, pour le vouer aux gémonies même, des anathèmes tels que « violent », « extrémiste », « calotin », « rétrograde », « réactionnaire » ou « insignifiant ». En témoigne le propos tenu par le député modéré Charles de Boury : « Beaucoup d’entre nous tenaient l’Action Française en horreur ; ce n’est pas notre faute si elle a pu se faire aimer de nous. »[3] 

    Les Français, après-guerre, quelle que soit leur sensibilité politique, savent que l’Action Française n’est ni marginale ni fantasque. Le journal a prise sur l’opinion publique. S’il est peut-être excessif de dire qu’il s’est institutionnalisé, on peut dire que le mouvement de Maurras s’est embourgeoisé, au sens de « notabilisé », si l’on nous concède l’emploi de ce néologisme, grâce à la Grande Guerre. Cette information traversa la frontière puisqu’en avril 1915 le Frankfurter Zeitung attire l’attention, dans un éditorial, sur les bénéfices tant matériels que symboliques qu’apporte le conflit à l’Action Française.

    sans-titre15.pngEn effet, en février 1917, l’Action Française s’installe dans un immeuble spacieux situé rue de Rome, à côté de la gare Saint-Lazare. C’est notamment la croissance du lectorat tout au long de la guerre qui permet cette aisance financière grâce à laquelle elle a les moyens d’acquérir de nouveaux locaux, d’un standing beaucoup plus élevé que les précédents. À la fin du conflit le journal LʼAction Française atteint une audience considérable, avec en moyenne un tirage quotidien de 150 000 exemplaires. Que ce soit dans les casernes, les hôpitaux, au front ou à lʼarrière, lʼorgane royaliste circule de plus en plus. 

    Par le truchement de cette force de frappe médiatique, la ligue dʼAction Française dispose désormais d’un public large qu’elle peut solliciter pour son développement économique. Le 16 décembre 1917, dans une logique de soutien à l’effort de guerre, une souscription est lancée, qui vise à réunir 100 000 francs-or. En à peine quinze jours le tiers, quasiment, est récolté.[4] 

    20181111-af-grande-guerre.jpgDans le monde de la presse, l’Action Française donne le « LA ». Albert Thomas, un franc-maçon qui fut ministre de l’armement de 1916 à 1917 puis le premier directeur du Bureau international du travail basé à Genève, soulignait qu’ « il suffisait de lire l’Action Française pour connaître le ton et l’esprit de toute la presse du jour. »[5] D’autres journaux, même, lui apportent leur soutien solennel, comme le marseillais Soleil du Midi

    AVT_Gustave-Thibon_192.jpgDes personnalités de la vie artistique et culturelle lui témoignent leur profond respect. Chacun connaît l’éloge de Marcel Proust pour qui lire le journal royaliste était une cure d’altitude mentale, mais l’on sait moins que Guillaume Apollinaire, à propos de son « Ode à la bataille de la Marne », compare Maurras à – excusez du peu – Ronsard. Bien longtemps après, sur ce même thème, Gustave Thibon (photo), à sa suite, louera le Maurras poète, le Maurras romantique même, qu’il caractérisait par ces deux vers : « J’ai renversé la manœuvre du monde / Et l’ai soumise à la loi de mon cœur ». 

    André Gide envoie, lui, une lettre d’admiration au « Maître de Martigues » où il tient à lui faire savoir qu’il a pris son abonnement au journal. Quant à la fondatrice de la Nouvelle Revue, Juliette Adam, une républicaine ardente qui des années durant avait porté Léon Gambetta au pinacle, ne jurait désormais que par l’Action Française. 

    [1]  Eugen Weber, LʼAction Française, Paris, Stock, 1964, p. 88, p. 110.
    [2]  Cité par Olivier Dard, « Action Française » in François Cochet et Rémy Porte, Dictionnaire de la Grande Guerre, Paris, Robert Laffon, 2008, p. 6.
    [3]  Cité par Eugen Weber, ibid., p. 132.
    [4]  31 250 pour être exact.
    [5]  Cité par Eugen Weber, ibid. 

     

    lafautearousseau
  • Le monde tel qu'il est vraiment ?

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    "Nous vivons au sein d'une même civilisation globale. Elle n'est rien de plus qu'une mince couche qui recouvre et cache l'immense variété de cultures, de peuples, de mondes religieux, de traditions historiques et d'attitudes héritées de l'Histoire."

    (Vaclav Havel, écrivain, ancien président de la République tchèque)

     

  • Des millions de gens, grâce à Stéphane Bern, entendent parler positivement des grands moments et des grands personages d

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    Le "Secrets d'histoire" de France 2 sur Richelieu a réussi à réuni 3,5 millions de spectateurs (18,1 % de parts de marché), juste derrière les "Enfants de la Télé", sur la Une, avec 3,6 millions de téléspectateurs (20,6 % de parts de marché).