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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Humeur: Jean-Claude Trichet, un salaire bien mérité ?....

               345.252 €: c'est le salaire annuel de Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne. Les 6 membres du directoire de la BCE touchent au total 2.200.000 euros bruts par an. Mais ce n'est pas tout : à ces sommes s'ajoutent une indemnité de résidence et une indemnité pour frais de représentation. Pour ce qui concerne le président, un logement de fonction appartenant à la BCE est mis à sa disposition, à la place de l’indemnité de résidence. Les membres du Directoire ont droit à des allocations scolaires, de foyer et pour enfant à charge, en fonction de leur situation individuelle.

              Le Président de la Commission touche 280.608€ par an auxquels s'ajoutent une indemnité de résidence de 42091 euros et 16800 euros d'indemnité de représentation.

              Qu'on nous comprenne bien: il n'est ni anormal ni scandaleux qu'à ces postes ont ait de bons salaires et de bonnes conditions de travail. Ce qui nous choque, c'est la conduite personnelle de Jean-Claude Trichet, et par exemple la promotion systématique qu'il fait de la langue anglaise -en s'appliquant scrupuleusement à l'employer le plus souvent possible...- au détriment du français. Alors qu'au poste où il est, il n'est pas interdit de penser que la France pourrait tirer quelque prestige et quelque avantage de voir cette fonction occupée par un de ses ressortissants....

              Les anglo saxons, qui n'ont pas les mêmes frilosités que nous, n'hésitent pas à utiliser leurs "nationaux" placés à des postes stratégiques pour promouvoir, de quelque façon que ce soit, leur(s) façons(s) de concevoir le monde et les choses. Et pour défendre leurs intérêts, dans tous les domaines. On l'a encore vu, il y a peu, dans le domaine du sport lorsque, au détriment de Paris -qui avait pourtant un excellent dossier- les "relais" anglo saxons ont joué à plein pour faire attribuer les Jeux Olympiques à Londres.

              Loin de nous la pensée de critiquer les anglo saxons: ils défendent leurs intérêts, et ils ont bien raison. C'est nous qui devrions faire pareil, et qui ne le faisons pas, et qui sommes donc fautifs. La vraie question est: pourquoi cette absence de volonté, de notre côté ? Nous savons bien que, de temps en temps, il est naturel que le Président de la BCE emploie une autre langue que celle de Molière. Ce n'est bien sûr pas cela qui nous choque...Ce que l'on peut par contre lui reprocher, nous semble-t-il, c'est que son action contribue à renforcer l'effacement progressif de notre pays et de sa présence sur la scène internationale. Et donc a terme la disparition pure et simple de son influence. Si nous ne défendons pas nous même la langue française, qui le fera à notre place ?....

              A moins que le salaire ne soit inversement proportionnel à la fierté de ses origines?.....On peut donc être amer de voir un français, au poste qui est celui de Jean-Claude Trichet, être si bien traité...alors qu'il traite si mal les intérêts de son pays d'origine.....Et l'on peut surtout demander à nos responsables politiques qu'ils se montrent plus fermes -beaucoup plus fermes...- en ce qui concerne le rayonnement de la France à l'extérieur, sans arrogance bien sûr, mais sans complexe(s) non plus.....

  • Pseudo humanitaires, mais vrais charognards...

              Rien n'arrête RESF: le drame humain vécu par une famille russo-tchétchéne à Amiens (1) n'est pas un drame qui devrait ouvrir les yeux sur la folie de leur action, pour ces tenants de l'agit-prop, qui ont trouvé dans l'immigration le moyen de dynamiter une société française qu'ils veulent disloquer d'abord, afin d'en créer une autre, conforme à leurs vues idéologiques; les souffrances du petit Ivan, le désarroi de ses parents devraient ramener à la raison les plus aveugles; ce drame devrait faire cesser ce "jeu" fou et cruel, cette impasse, qui consiste -pour de bas et obscurs calculs idéologiques- à mentir à des étrangers malheureux, certes, chez eux, en leur faisant croire qu'ils pourront trouver chez nous ce qu'ils n'y trouveront pas (logement, travail , salaire); à les pousser à venir grossir les flots d'une masse miséreuse qui, à peine arrivée, est embringuée dans la spirale infernale dégradante pour eux, déshonorante pour nous, d'une paupérisation aggravée, d'une clochardisation irrémédiable, dans laquelle nul ne trouve son compte: ni eux, qui sont traités comme du bétail, comme des esclaves; ni nous dont la société déjà confrontée à de lourds problèmes est ainsi tirée vers le bas.

              Non, le drame d'Amiens n'ouvrira pas les yeux de ces énergumènes de RESF: ils ont des oreilles pour entendre, et ils n'entendent pas; ils ont des yeux pour voir et ils ne voient pas; tout simplement parce qu'ils savent très bien ce qu'ils font: ils veulent casser la société; l'immigration sauvage et incontrôlée est pour eux un paravent, un prétexte , un moyen (sordide et répugnant) pour arriver à leurs fins; ils se fichent bien pas mal qu'après avoir été imposés à un pays qui ne peut ni ne veut les recevoir, ces immigrés brûlent dans des hôtels vétustes où ils s'entassent à plus de 100 alors que, neufs, ils ne devraient même pas en contenir le tiers! ou que les filles soient livrées à la prostitution; que les mafias de tous ordres prospèrent sur cette masse humaine misérable, taillable et corvéable à merci pour ces mafias.

              Ce que fait RESF est ignoble: nous l'avons déjà dit et nous le redirons sans cesse; nous le redisons aujourtd'hui, que cette lamentable affaire d'Amiiens est au contraire prétexte à une escalade dans la surenchère: jouant sans vergogne de la corde sensible, et tâchant de tirer des larmes aux gens à partir du malheur de cette famille, l'association trotskiste réclame ni plus ni moins que l'arrêt de la recherche des hors la loi (qu'elle persiste à appeler des "sans-papiers), l'arrêt de leur expulsion et leur régularisation massive! RESF ferait mieux d'arrêter son jeu criminel et de sortir de l'impasse où elle se fourvoie et où elle fourvoie les malheureux qu'elle manipule d'une façon répugnante; RESF ferait mieux de considérer lucidement ses responsabilités, sa faute et, disons-le, son crime dans cette triste affaire......

    (1) rappelons brièvement les faits: le jeudi 9 août, la police sonnant à sa porte, un père de famille commet la folie de s'enfuir par les balcons; son fils Ivan, 12 ans, le suit, et tombe du quatrième étage. Où va-t-on si tout citoyen que la police vient contrôler s'enfuit? il n'y a tout simplement plus de vie en société possible! RESF veut-il que l'on supprime la police et la gendarmerie? qu'il le dise!....

    PS: au fait, comment se fait-il que des hors la loi puissent bénéficier de logements en HLM alors que tant d'étudiants "galèrent" pour trouver une chambre de bonne, quand ils la trouvent, et au prix où ils la trouvent? dans quel régime-pétaudière vivons-nous?.....

  • Raconté par l'actualité, l'échec du merveilleux Système.....

                Nous en parlions récemment à propos de Florence Aubenas (1), voici aujourd'hui un article et un rapport qui re-mettent en évidence l'échec du merveilleux système....:

                Si ça continue, un jour, les gens se mettront à piller pour manger ! pouvait-on lire dans La Provence, le mardi 1er décembre (page 2, titre de l'article de Laurent d'Anico). La même page évoquait un chiffre de sans-abri de 100.000 personnes, et parlait de huit millions de repas servis par les restaux du coeur, chiffre en constante augmentation depuis leur création.... 

                Le 15ème Rapport de la Fondation Abbé Pierre -présenté le 1er février parle lui de dix millions de personnes touchées par le mal-logement. Et France info, commentant ce rapport, dit que la situation continue d'empirer...

                On est donc fondé à re-demander ce que nous demandions déjà à propos du livre de Florence Aubenas: pourquoi n'essaierait-on pas de remonter aux causes profondes et lointaines de cet état de fait qu'on nous décrit, même si ce n'est pas facile pour le grand public.....

                Et pourquoi ne poserait-on pas la question, tout simplement, de l'échec du Système; de la faillite du Système ?

                N'est-ce pas l'actualité qui nous le dit, avec ses faits et ses chiffres qui, eux, ne font pas de politique ? Pour reprendre la phrase de Giscard, ce Système, il ne marche pas. Deux siècles après avoir été proclamé -justifiant au passage la Terreur, sous la promesse de régénérer la France (1)- un siècle après s'être installé au pouvoir, avec tous les pouvoirs, force est de constater que, décidemment, non: si l'on s'en tient à ses résultats, le merveilleux système qu'on nous avait promis, ça ne marche pas...

                On nous avait pourtant promis la perfection, puisque ce merveilleux système était basé sur la Raison.....  Aujourd'hui, il est bloqué partout, il s'est auto-paralysé en s'enlisant dans une sur-administration dont la faible efficacité n'a d'égale que les énormes gaspillages qu'elle génère: la stérilité du système l'emporte sur la fertilité du peuple..... 

               Comment se fait-il qu'on ait fait tout ça, pour ça ?.....

               Autrefois, il y avait l'Action Française quotidienne, qui dénonçait et proposait, jouant sur les deux tableaux de la remise en cause et de la remise en ordre (2). Il faut aujourd'hui prendre et reprendre l'habitude de critiquer le Système ès-qualité: et pas avant tout pour des raisons d'ordre idéologique, mais, essentiellement, parce qu'il échoue, dans le concret; parce qu'il a terriblement mal vieilli; parce qu'il n'a pas tenu ses promesses.....

               C'est la république idéologique qui a failli, qui faillit. Elle est vieille, elle est le nouvel ancien régime: avec elle, l'ancien régime, c'est ici et maintenant.....

     

    (1) : la phrase est de Carrier, mais tous les révolutionnaires en partageaient l'esprit, et tous ont commis, ou approuvé, ou laissé faire, les actes qu'elle impliquait... : "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé".

    (2) : pour reprendre l'heureuse formule de Bernard Lhôte.

  • « Républicains », vraiment ?

    Adieu Union pour un mouvement populaire, défunte UMP. Place donc aux « Républicains ». Voulu par Nicolas Sarkozy, ce changement de dénomination devrait être entériné par les militants lors du congrès de Paris, le 30 mai prochain. Les motivations de l’ancien président de la République sont connues. Changer l’image d’un parti endetté traînant derrière lui des affaires toujours en cours.

    Incarner une forme de nouveauté en faisant passer auprès des Français l’idée que lui-même a changé. S’affranchir des règles statutaires actuelles qui prévoient des primaires ouvertes pour désigner le candidat à l’élection présidentielle de 2017. Rassembler les différentes sensibilités de la future ex-UMP.

    Malgré les récriminations des juppéistes, l’appellation a en effet l’avantage d’être suffisamment vague pour satisfaire le plus grand nombre à droite. Des libéraux aux régaliens, en passant par les laïcs, chacun trouvera son compte dans cette référence à « la République », devenue l’alpha et l’oméga de la vie politique française. Plus républicain que moi, tu meurs !

    Ainsi, les cris d’orfraie de la gauche, qui accuse la droite de s’approprier un mot censé appartenir – paraît-il – à tous, paraissent bien dérisoires. Manuel Valls, qui a fait de la défense des « valeurs de la République » son cheval de bataille et se pense comme le plus républicain des républicains, se trouve pris à son propre piège. Verra-t-on l’actuel Premier ministre, lors de futures campagnes électorales, invoquer les « valeurs républicaines » face au représentant des… « Républicains » ?

    Magie de la sémantique et de la communication ! Les centristes, quant à eux, pourront interpréter ce brevet auto-attribué de républicanisme comme l’établissement d’une solide barrière avec le Front national… qui, pourtant, se dit, lui aussi, plus « républicain » que tous les autres. Renommer le principal parti d’opposition est d’ailleurs la meilleure façon de bipolariser à nouveau le débat public tout en rassurant les militants, las d’être associés à « l’UMPS » par Marine Le Pen.

    Si l’on suit cette logique, Nicolas Sarkozy, qui cache mal un tropisme américain prononcé, souhaiterait sans doute que le Parti socialiste change son nom – il en est question – en « Parti démocrate ». Or, on sait qu’aux États-Unis, les démocrates sont partisans du pouvoir renforcé de Washington tandis que leurs homologues républicains défendent la souveraineté des états américains face au pouvoir central. Ironie de la situation : un parti européiste – et donc fédéraliste – comme l’UMP, prenant, par goût des États-Unis, le nom du parti américain anti-fédéral !

    Mais la France n’est pas l’Amérique qui sait défendre ses intérêts. Obnubilés par des questions de communication, nos dirigeants ont depuis longtemps abandonné des pans entiers de souveraineté à l’Europe, technocratique et supranationale. De réunions en réunions, cette Europe montre chaque jour son incapacité à résoudre les problèmes qui lui sont posés – peut-il en être autrement à vingt-sept pays aux intérêts de plus en plus divergents ?

    Or, les drames de l’immigration clandestine viennent régulièrement rappeler que l’urgence politique est de retrouver des moyens d’action. Car, comme le montre le dossier de Politique magazine, ces abandons de souveraineté n’ont rien d’une fatalité. Il y faudrait une volonté politique indépendante. Malheureusement, dans notre République, qui a cessé d’être la « chose publique », on la cherche encore… 

     

    Politique magazine, mai 2015 - Editorial

     

  • Eric Zemmour devant la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris : lire le texte intégral de son intervention

     

    Le 24 juin 2015, Eric Zemmour était à la barre de la 17e chambre correctionnelle du tribunal de Paris, après un signalement de la Licra, partie civile aux côtés de SOS Racisme, le Cran, le Mrap et l'Union des étudiants juifs de France. pour une chronique diffusée sur RTL en mai 2014.  5 000 euros ont été requis par le parquet. On lira avec la sympathie qui s'impose - que ceux d'entre nous qui sont maurrassiens et d'Action française éprouveront presque naturellement - le texte intégral de l'intervention de Zemmour. Soutien et amitié d'esprit ! LFAR

     

    Je vous avoue que j’ai longuement hésité à venir à l’audience. Mon avocat me déconseillait plutôt de me déplacer, pour conserver, disait il, aux débats leur caractère technique. J’ai décidé pourtant d’assister à cette audience. D’abord par respect des magistrats, de la Cour, et au delà des institutions de la République. Mais aussi par curiosité. Je voulais comprendre ce qu’on me reprochait. Comprendre quelle loi ou quelle partie de la loi j’avais enfreint. Après tout, nul n’est censé ignorer la loi. Je voulais comprendre pourquoi le procureur, le représentant de l’Etat, m’attaquait pour des propos qui ne faisaient pourtant que décrire des faits, une réalité, amplement retranscrite : « des bandes étrangères venues d’Europe de l’Est écument notre pays », ça passe; mais quand on dit: « des bandes de tchétchènes, Kosovars, Roms dépècent, dévalisent, violentent, ou dépouillent », ça ne passe pas. Lui n’est pas déféré, moi, je le suis.

     Je comprends bien le point de vue du procureur : il favorise la concision. L’ellipse est préférée à la description clinique. Madame le procureur préfère la pudeur des impressions à l’impudeur du réalisme. Mais cette querelle littéraire est-elle de la compétence de ce tribunal ? Il faut alors qu’elle aille au bout de cette logique littéraire. Qu’elle m’indique les bons mots et les mauvais mots, les mots autorisés et les mots interdits. Qu’elle redéfinisse les canons de la profession de journaliste. Que celui-ci ne soit plus tenu d’informer de ce qu’il voit, mais d’abord d’informer ce qu’il ne voit pas, mais qu’il est bon de voir.

    J’avoue ma perplexité. Je n’ose penser que ce ne sont pas les mots qui comptent, mais ma personne. Il y a quatre ans, le procureur m’avait expliqué que ma notoriété fort grande avait pour corollaire une responsabilité aussi grande. Je constate qu’en quatre ans, j’ai encore pris du galon, puisque je suis davantage responsable, et donc davantage condamnable, qu’un ministre de l’intérieur lui-même.

    Mais j’ai compris en écoutant avec soin ces débats, que ce ne sont ni mes mots ni ma personne qui importaient, mais mes pensées. Même pas mes pensées, mais mes arrière-pensées. Dans le passé, nous avions ainsi le tribunal de l’Inquisition qui dénichait la persistance des pensées hérétiques chez des marranes convertis au catholicisme. Nous avons eu plus récemment les grands procès staliniens qui traquaient les intentions contre-révolutionnaires.

    A la suite de la parution de mon livre, le Suicide français, le premier secrétaire du parti au pouvoir avait dénoncé la zemmourisation de la société. Le premier ministre avait expliqué que mon livre n’était pas digne d’être lu, le ministre de l’Intérieur avait appelé à manifester contre moi, et le président du groupe socialiste à l’Assemblée Nationale avait sollicité de mes employeurs qu’ils mettent fin à mes collaborations à leurs medias. Marie-Anne Chapdelaine, une députée d’Ille-et-Vilaine, me chassait carrément de France : « Monsieur Zemmour, la République, on l’aime ou on la quitte ». Aujourd’hui, je vis la version judiciaire de cette offensive médiatico-politique. On prétend faire du droit, mais derrière les arguties, ce n’est qu’une bataille politique pour me faire taire.

     Il y a six mois, des millions de Français défilaient dans la rue pour défendre la liberté d’expression. Les malheureuses victimes de Charlie Hebdo avaient subi aussi une condamnation judiciaire venue d’un tribunal islamique qui les avait condamnés à mort pour blasphème. Si je comprends bien ce qui m’est reproché, la liberté d’expression, c’est bon pour les dessinateurs de Charlie, mais ce n’est pas bon pour moi. Parce qu’eux sont gentils, et moi, je suis méchant. Eux ont des bonnes arrière-pensées, et moi j’en ai de mauvaises. Si je comprends bien, nous vivons toujours sous le règne de la phrase de Saint-Just : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Cela s’appelait la Terreur. 

     

     

    Eric ZEMMOUR

     

  • 15 septembre 1914 ... Albert 1er se dresse au milieu des médiocrités

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    Avec un admirable sang-froid, le pays s'est gardé d'illuminer, de pavoiser et même de manifester pour la victoire de la Marne. Sans émotion il apprend aujourd'hui que la défaite des Allemands est peut-être un peu moins complète qu'on ne l'avait cru d'abord et que l'ennemi se reforme plus près qu'on n'avait pensé. Ce n'est pas encore la libération du territoire, et il va sans doute falloir une autre bataille victorieuse pour que l'envahisseur soit définitivement chassé. N'importe. L'esprit public est admirable. On est résolu à tout.

    Il est extrêmement peu vraisemblable que les Allemands soient désormais en état de reprendre leur marche sur Paris. Toutefois il faut croire que tout péril n'est pas écarté, car on continue à mettre en défense le camp retranché. Rien n'avait été fait ou bien peu de chose : j'apprends ici qu'on a, dans ces tous derniers jours, envoyé des canons de l'île d'Aix et des fils de fer barbelés pour les forts de la région parisienne. La négligence est certaine et a failli nous coûter cher. Nous sommes passés à deux doigts d'une catastrophe...

    Il est à remarquer que le roi Albert de Belgique devient une figure de premier plan. J'écrivais il y a quelques jours que l'Europe officielle est un désert d'hommes. Albert 1er se dresse au milieu des médiocrités. Il a eu la décision magnanime et il a le mot heureux. Il a l'autorité aussi. Clemenceau l'appelle "le Roi", tout simplement.

    Qui sait si on ne songera pas bientôt à lui pour régner sur la France ? C'était le rêve de Léopold II (1)... Et cette solution qui déplairait certainement à la Cour de Saint James, à cause d'Anvers, mais qui ne déplairait pas à l'empereur de Petrograd (car il faut dire Petrograd !) arrangerait bien des choses et aurait des chances de plaire à bien des gens. "Comme nous sommes peu en République !" s'écriait hier le vieux communard Vaillant (2), qui s'y connaît et qui a le flair républicain.

    Ce soir, après une rapide enquête dans plusieurs milieux, je me rends compte que mon intuition quant à la possibilité d'une intrigue pour la candidature d'Albert 1er n'avait rien de personnel. L'idée en est venue en même temps à des centaines de personnes, elle est un produit des évènements. Les hommes les mieux renseignés sur ce qui se dit à Bordeaux dans les cercles de la politique et du journalisme m'affirment que partout on parle d'Albert 1er roi des Français, ou, du moins, consul, ou proconsul, ou "conseil" de la République française. Il paraît en tout cas probable à beaucoup de personnes, que, de son contact étroit avec les Alliés, le gouvernement républicain sortira transformé non moins que par l'effet des évènements. Cela est déjà sensible au ministère anglais, d'où se sont retirés le vieux radical gladstonien John Morley (3) et le socialiste John Burns (4), deux éléments surannés qui représentent avec exactitude  tout ce que la guerre a brutalement chassé du champ des idées vivantes, éliminé de l'action politique. u  

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    (1)  Léopold II (1835-1909), roi des Belges (1865-1909).

    (2)  Edouard Vaillant (1840-1915), socialiste français rallié à l'Union sacrée.

    (3)  John Morley (1838-1923), homme politique et écrivain, champion du Home Rule, secrétaire d'Etat pour l'Inde (1905-1910).

    (4)  John Burns (1858-1943), syndicaliste et homme politique anglais, premier ouvrier anglais à devenir ministre.  

     

     

     

     

  • Robert Ménard : « La gauche vit dans le cauchemar de la parole libérée »

     

    Robert Ménard a le double mérite de revendiquer la liberté de pensée - liberté aujourd'hui menacée - et de penser juste, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Il constate, ici, ce processus de perte de l'hégémonie intellectuelle et culturelle de la gauche française, que nous avons souvent évoqué nous-mêmes. Processus qui est encore loin d'être achevé comme Eric Zemmour le  signale à juste titre. Mais processus qui semble désormais inexorable.  LFAR 

    Robert Ménard, « l’affaire de la crèche de Béziers » revient sur le devant de la scène. La justice qui vous avait donné une première fois raison en référé vient à nouveau de débouter la Ligue des droits de l’homme, sur le fond, cette fois. C’est une grande victoire pour vous ? 

    Oui, une grande victoire, mais aussi une joie immense, et d’autant plus forte que nous redoutions un jugement défavorable. En effet, le rapporteur public avait donné raison à la Ligue des droits de l’homme et, très généralement, le tribunal suit ses recommandations.

    Les motivations du jugement sont particulièrement réjouissantes. D’abord, le tribunal admet qu’il n’est pas nécessaire de justifier d’une tradition locale pour mettre en place une crèche. Ensuite, il reconnaît que son installation en mairie, à partir du moment où elle s’inscrit dans un camp culturel, ne contrevient pas à l’article 28 de la loi de 1905. Le tribunal affirme aussi que la commune avait parfaitement le droit d’acheter des santons, qu’il ne s’agissait nullement du financement d’un projet cultuel. Bref, sur l’essentiel, le tribunal nous a suivi ou, plutôt, a refusé de suivre une argumentation sectaire qui tient davantage de la bigoterie laïque que de la défense de la laïcité.

    En tout état de cause, et même si la Ligue des droits de l’homme se pourvoit en appel, il y aura une crèche en mairie de Béziers à Noël 2015. Du reste, si le jugement nous avait été défavorable, nous aurions trouvé le moyen légal d’en installer une…

    C’est, si je ne me trompe pas, la cinquième fois que la Ligue des droits de l’homme fait chou blanc avec vous… 

    Oui, la Ligue ne se lasse pas de recevoir des fessées judiciaires. Elle a, à ce jour, outre le jugement dont nous venons de parler, perdu quatre référés. Nous menons donc 5 à zéro. De façon générale, la Ligue tente de faire annuler toutes nos décisions, que ce soit sur le conditionnement des aides sociales facultatives, l’interdiction des mineurs déambulant la nuit sans leurs parents, etc.

    Cet acharnement s’inscrit dans une volonté de harcèlement. La Ligue n’est que le bras (faiblement) armé sur le plan judiciaire d’un mouvement plus large rassemblant des partis et des syndicats de gauche. Rassemblés récemment dans le Var, ils en ont fait l’aveu public : déposer systématiquement des plaintes ou des recours contre les municipalités FN ou, comme dans le cas de Béziers, soutenues par le FN.

    Il s’agit d’une instrumentalisation de la justice qui, d’une certaine manière, rejoint la volonté de la gauche de criminaliser les propos ou les actes de tous ceux qui ne pensent pas comme elle.

    Mais, pour vos adversaires, le principal n’est-il pas d’avoir remporté la première manche médiatique, la deuxième manche – judiciaire, la plus importante pourtant – ne faisant l’objet d’aucun écho, ou presque, dans la presse ? 

    Je ne suis pas certain que nos adversaires aient gagné même cette première manche. À chaque fois, ils ont attaqué sur des sujets où, désormais, la majorité des Français est en accord avec nous. Au fond, la gauche n’est plus que sur la défensive. La réactionnaire, c’est elle. La conservatrice, qui essaye de conserver les « acquis » de Mai 68, c’est elle. Elle a peur de la révolution qui vient. La gauche vit dans le cauchemar de la parole libérée, de l’action libératrice, du retour de la vitalité et de la volonté. Alors, dans ce contexte qui apparaîtra ô combien historique aux historiens de l’avenir, qu’importe la Ligue des droits de l’homme, plus que centenaire, qu’importent les petites machinations médiatiques !   

     

    Robert Ménard 

    Maire de Béziers

    Ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire

    Propos recueillis par Gabrielle Cluzel

     

  • Culture • « Lorraine Airport » : la justice impose l’éradication du français

     

    Par Ilyes Zouari

    Excellent article que son auteur nous a fait l'amitié de nous transmettre. Notre accord va de soi.  LFAR 

     

    ilyes zaouari.pngChose passée inaperçue, le tribunal de grande instance (TGI) de Metz a débouté, en avril dernier, l’Association francophonie avenir (AFRAV), qui avait intenté une action pénale contre l’aéroport international de Lorraine suite à la décision de ce dernier de se donner, en toute illégalité, la dénomination anglaise de « Lorraine Airport ».

    En effet, et pour sa défense, la direction de l’aéroport estime que la langue anglaise est « plus adaptée au domaine aéronautique où l’anglais fait référence »… d’où une décision qui permettrait sans doute aux avions de ne pas se perdre dans le ciel ni d’exploser en plein vol. Cette attitude n’est pas sans rappeler celle de la direction collaborationniste de la SNCF qui avait poussé le gouvernent de Vichy à aligner la France sur l’heure allemande afin, selon elle, de faciliter la circulation des trains…

    Pourtant, la décision de l’aéroport de Lorraine est en totale contradiction avec la loi Toubon de 1994, qui interdit aux personnes morales de droit public « l’emploi d’une marque de fabrique de commerce ou de service constituée d’une expression ou d’un terme étranger ». Ce qui n’a pas empêché le TGI de Metz de débouter l’association (au motif saugrenu que celle-ci « ne pouvait ester en justice »), tout comme l’avait fait avant lui le tribunal administratif de Nancy à la suite d’une première procédure intentée en 2015. Pire encore : le tribunal de Metz a même jugé nécessaire de condamner l’association à verser la somme de 1.500 euros à l’aéroport, alors que le budget annuel de cette petite structure formée de bénévoles n’est que de 2.000 euros.

    L’AFRAV compte toutefois faire appel. « Nous ne nous tairons pas et n’abandonnerons pas l’aéroport aux anglomanes », a déclaré M. Régis Ravat, président de l’association. Et d’ajouter : « Nous allons rassembler nos forces et nos sous pour revenir plus forts sur le terrain et continuer le combat […]. Plus que jamais la Résistance à la dictature au tout-anglais doit s’organiser, plus que jamais ceux qui contribuent à angliciser notre environnement linguistique doivent être dénoncés, attaqués et condamnés. »

    L’association AFRAV, particulièrement active et qui s’est dotée d’un site Internet régulièrement mis à jour, fait donc une nouvelle fois preuve d’un courage et d’une ténacité qui pourraient, et devraient, inspirer nombre de nos concitoyens. 

    D’ailleurs, qu’un aéroport international (ou une grande école) se donne un nom en anglais est absolument inimaginable au Québec, ou encore en Afrique francophone, vaste comme 3 fois l’Union européenne. Qu’un tribunal refuse d’appliquer la loi est également impensable à Montréal (3e pôle mondial de l’aéronautique et de l’industrie du jeu vidéo) où la loi… est la loi !

    Cette décision de justice prouve donc, une fois de plus, que la France est bien devenue une sorte de république bananière, où la « Justice » elle-même entrave et empêche l’application de la loi.

    Plus grave encore, et au mépris de ses propres intérêts économiques et géopolitiques, le message ainsi adressé par la France aux pays francophones, francophiles et au reste du monde est donc le suivant : cessez de parler ou d’apprendre le français, et mettez-vous au tout-anglais et aux valeurs qui s’y rattachent !

    La France d’aujourd’hui est bel et bien la principale menace qui pèse sur la langue et la culture françaises dans le monde. 

    Secrétaire général adjoint de la revue Population & Avenir

  • Que s’est-il passé à Béziers ?

     

    par Dominique Bonnétable

     

    Le rendez-vous que Robert Ménard avait proposé ne manquait pas d’intérêt : débattre en toute liberté des sujets qui réunissent ou divisent la droite nationale française, contribuer à réduire les hostilités, permettre l’établissement d’un consensus de nature à remettre en cause le « Front républicain » et donc la domination idéologique de la Gauche. Faire contrepoids, enfin, à la tendance jugée trop socialisante, sur le plan sociétal et sur le plan économique, de Florian Philippot. Le maire de Béziers avait bien fait les choses : les bâtiments publics avaient été préparés pour accueillir les participants, dans une ville dont la propreté et la bonne tenue témoignaient de l’efficacité de son nouvel édile. Malheureusement les personnes que Ménard avait choisies pour animer cette réunion et réaliser cette mission n’étaient pas toutes nécessairement les mieux placées pour cela, et cette situation s’est révélée dès les premières minutes de parole. L’ouverture des débats avait été confiée à Yves de Kerdrel, rédacteur en chef de « Valeurs actuelles », et à Denis Tillinac, écrivain réputé. Or, le premier, qui ne fait pas mystère de son désir de voir Sarkozy revenir aux affaires, ou à défaut Fillon ou Juppé, a considéré que son ennemi désigné était le Front National, déclarant en liminaire qu’il existait une « extrême-extrême droite sectaire » qui défendait le dirigisme et combattait les lois du marché. Quant à Denis Tillinac, au cours d’un exposé destiné à définir la « Droite », au cours duquel il a répété avec talent que la Droite, ce sont « des sentiments, des valeurs et des images », laissant ainsi les idées à la Gauche, il a soutenu que le Front National était depuis l’origine un soutien du parti socialiste. On aurait pu penser que les résultats des dernières élections régionales dissuaderaient quiconque de répéter ce type de slogan absurde, mais le mépris du réel est enraciné chez certains. Quoiqu’il en soit, après cela, il était évident que les seules personnalités politiques présentes, à savoir Marion Maréchal Le Pen et Louis Alliot allaient se trouver de trop et quitter les lieux. M. Ménard lui-même répéta pour faire bon poids qu’il n’était pas là pour « servir de marchepied au Front National ». Les choses avaient donc mal commencé. Le lendemain, les débats furent inégaux et marqués, comme il en est toujours, par les oppositions personnelles et partisanes : ainsi Mme de La Rochère refusa de se trouver en présence de Mme Bourges à la même table ronde sur la famille. A noter tout de même, et au grand dam de M. de Kerdrel, une étonnante et complète unanimité contre l’Union Européenne, tant parmi les intervenants que parmi les participants, au premier rang desquels Hervé Juvin, qui donna un échantillon de sa rigueur et de son audace. Malheureusement, la teneur des tables rondes ne permit pas de déboucher sur des propositions solides : les 51 articles de la motion finale, malgré leur bon esprit, sont quelquefois redondants et même démagogiques, et surtout laissent de côté l’économie, l’Europe et notamment l’euro, la politique étrangère et les questions idéologiques, pourtant essentielles. On n’a pas abordé l’idéologie de la non-discrimination, ni l’idéologie mortifère des droits de l’homme. En bref, seules les questions secondaires faisaient l’objet d’une proposition. Evidemment, les mandants de M. de Kerdrel, actionnaires de sa revue, n’auraient pas aimé qu’il en fût autrement. Or, pour faire de la force en faveur du clan national, on ne peut pas faire l’impasse sur la remise en cause de la démocratie idéologique.

    En conclusion, et malgré les tentatives timides de Robert Ménard pour atténuer l’effet de ses propos, la réunion se solde par un demi-échec pour leurs organisateurs : ils ne pourront se fonder sur ses résultats pour passer à l’action, et les relations entre FN et Ménard seront compromises quelque temps. Quant à Kerdrel, il ne pourra réaliser son but inavoué, à savoir arracher suffisamment de voix au Front National pour mettre en selle son candidat libéral et atlantiste. Il reste le plaisir d’avoir pu rencontrer des personnalités marquantes, d’avoir resserré les liens avec nos amis de près ou de loin, d’avoir échangé des propos roboratifs et d’avoir pu apprécier la qualité de la gestion municipale de Béziers. Ce n’est pas tout à fait rien.

  • La députée PS Sylvie Andrieux condamnée : le Premier Secrétaire du PS a « une pensée pour elle »...

     

    Mur-bleu gds.jpgLa Cour de cassation ayant rejeté, le mercredi 9 novembre, le pourvoi de Sylvie Andrieux, la députée socialiste marseillaise est définitivement condamnée à quatre ans de prison dont trois avec sursis. Accessoirement, à 100.000 euros d'amende et cinq ans d'inéligibilité.

    Rappelons qu'elle avait - entre 2005 et 2008 - et alors qu'elle était conseillère régionale, distribué 700.000 euros de subventions à des associations fictives, sur la base de faux devis grossièrement falsifiés... : clientélisme-copinage, quand tu nous tiens !  

    C'est à la mi-2007 qu'un signalement fut fait à la justice par la cellule Tracfin, qui avait relevé des flux financiers suspects sur les comptes d'associations censées permettre la réhabilitation des quartiers. Ces associations étaient en fait des coquilles vides, et les fonds versés servaient en réalité à assurer un train de vie confortable à leurs dirigeants. En contrepartie, ils devaient aider Sylvie Andrieux à se faire élire : on appelle cela, en bon français, de l'achat de voix ; de la corruption d'électeur. 

    Sylvie Andrieux va donc, enfin, payer (au propre comme au figuré), et son nom va venir s'ajouter à la liste déjà très longue des élus PS condamnés, leur parti traînant tant de « casseroles » qu'il va bientôt faire une sérieuse concurrence (déloyale ?...) aux cuisiniéristes genre Schmitt, Mobalpa et autres !... 

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    Jean-David Ciot mis en examen,  à la cour d'appel d'Aix-en-Provence © Photo J. F. Giorgetti 

    Mais voilà que dans ce marigot glauque et puant d'un parti corrompu jusqu'au trognon, un rayon de soleil vient réchauffer un peu l'ambiance, et apporter un sourire dans la sinistrose ambiante. Il y a des cœurs tendres et des âmes sensibles qui, dans l'épreuve n'oublient pas leurs ami(e)s. C'est beau ! On apprenait ainsi, après le verdict, que Jean-David Ciot, premier secrétaire du PS - et député - dans les Bouches-du-Rhône avait déclaré, sur France bleue, : « Une pensée pour Sylvie Andrieux ». On allait se précipiter sur la boite de Kleenex pour sécher la larme d'émotion qu'on sentait poindre, et puis, allez savoir pourquoi, on s'est dit « Ciot ?... Ciot ?... ça ne rappelle pas quelque chose ?... ». Et, au bout de quelques instants, « Bon sang, mais c'est bien sûr ! », comme disait le célèbre commissaire Bourrel dans « Les Cinq dernières minutes » : ce Ciot là, c'est bien ce receleur de détournement de fonds publics, celui dont les militants de l'Action française Provence ont « perturbé » les vœux au public en janvier 2016 au cri de « Ciot démission ! » : il faut savoir que - dans notre république idéologique de copains et de coquins - on se serre les coudes le plus possible, et le plus longtemps possible.  

    Comme pour Sylvie Andrieux, on utilise tous les artifices pour faire durer les affaires, si on ne peut les étouffer carrément : c'est toujours cela de gagné ! Jean-David Ciot, présentant ses vœux, venait juste d'obtenir sa - bizarre - relaxe en appel, lui qui était poursuivi pour recel de détournement de fonds publics dans une affaire de licenciement de son poste au Conseil Général.   

    En somme, Ciot soutient Andrieux comme la corde soutient le pendu. C'est bien connu, les loups ne se mangent pas entre eux. En tout cas, au PS, si tous les membres ne sont pas des Ciot ou des Andrieux, ça pue, quand même ! 

  • Antonin Bernanos, antifa : il y a des descendants qui sont des chutes vertigineuses !

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    Par Christian Vanneste

     

    3c2f2a5cf43968ace421d765cf78a765.jpegLe 18 mai 2016, alors que les policiers manifestaient contre les violences dont ils sont victimes lors des manifestations, ceux qui sont à l’origine de ces agressions, les « antifas », attaquaient une voiture de police le long du canal Saint-Martin, quai de Valmy. Les images sont encore dans tous les esprits. Des énergumènes harcelaient des policiers, boxaient l’un d’entre eux puis le frappaient avec une barre de fer, avant d’incendier la voiture de police, par ailleurs cassée de partout. Après seize mois, la XVIe chambre a énoncé son verdict.

    Antonin Bernanos attire l’attention. Il est l’arrière-petit-fils de Georges Bernanos, ce grand écrivain chrétien, cette belle âme éprise de liberté que, malgré son gaullisme, le Général n’était pas parvenu à attacher à son char. Combattant courageux et blessé lors de la Grande Guerre, d’abord proche de l’Action française, puis adversaire du fascisme, Bernanos était certes un rebelle, mais sa rébellion, était morale plus que politique. C’était celle d’un écrivain, à la fois profond dans sa réflexion et talentueux imprécateur des péchés de notre monde. C’est avec consternation que l’on voit aujourd’hui son nom mêlé aux jeux débiles et violents de soixante-huitards attardés. Il y a des descendants qui sont des chutes vertigineuses.

    Antonin Bernanos est à la fois la vedette de ce procès et un symbole qui mérite qu’on s’y attarde. Il a été identifié par un membre de la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris dont le témoignage corrobore les images de l’agression. Sa défense consiste à nier sa participation aux faits. Il était là avant et après, à visage découvert, mais ce n’est pas lui qui a boxé le policier assis à son volant, ni brisé la lunette arrière du véhicule, même si ses vêtements et sous-vêtements (visibles) et ses bagues étaient semblables à ceux de l’agresseur masqué. Il en est à sa douzième poursuite pénale. Les onze autres ont été conclues par des relaxes ou des classements sans suite. Allez savoir si ce succès judiciaire est dû à un acharnement infondé de la police ou à une mansuétude particulière envers un étudiant au style très correct et qui parle aux magistrats « d’égal à égal » ! Le comble serait, en effet, que ce « révolutionnaire » sans cause ait été, jusqu’à présent, la preuve vivante d’une justice de classe… 

    Malgré sa condamnation à cinq ans, dont trois avec sursis, il a été laissé en liberté. Le « pauvre » avait déjà effectué dix mois de détention préventive, et compte tenu de sa peine, il aurait été libéré dans deux mois. Lourdes peines, dites-vous ? Ses parents crient au scandale en dénonçant « l’acharnement du pouvoir politique », un « verdict lourd et injuste » et justifient « un jeune militant qui lutte contre la violence de l’État ». Dans cette atmosphère très parisienne, on n’est pas loin de croire entendre un délire « bobo » gauchiste, complètement déconnecté de la réalité. Car si l’on peut critiquer légitimement notre société, et même considérer la démocratie comme une illusion, le changement ne risque pas d’être engendré par la violence, et encore moins par des échauffourées sporadiques avec des fonctionnaires de police qui ne font que leur travail. 

    Deux aspects préoccupants se dégagent de cette affaire. Il y a d’abord une certaine perversité de l’intéressé qui soigne ses deux visages opposés. Docteur Antonin possède chez lui l’attirail du casseur de rue : masque à gaz, casque et poing américain. Mais Mister Bernanos est posé, calme, s’exprime aisément et déclare ainsi devant le tribunal : « pas de jugement moral » sur les événements.

    Ensuite, on ne peut qu’être atterré par le gâchis que représente cet individu. C’est d’abord l’aberration d’une Éducation nationale qui conduit de jeunes étudiants intelligents à s’enliser dans une pensée sans issue qui leur fait atteindre le sommet… de la stupidité. Au lieu d’ouvrir les esprits, comment l’université peut-elle enfermer une intelligence dans la vision étriquée d’un groupuscule ?  

    Homme politique
  • Bernanos, pèlerin de l'absolu, par Frédéric Winkler.

    « J’ignore pour qui j’écris, mais je sais pourquoi j’écris, j’écris pour me justifier. Aux yeux de qui ? Je vous ai déjà dit, je brave le ridicule de vous le redire. Aux yeux de l’enfant que je fus… » Georges Bernanos (Les enfants humiliés). Ecoutons Paul Barba Negra : « Tout pèlerinage représente en effet un cheminement vers le centre, c’est-à-dire vers le soleil des origines. Et dans ce cheminement vers le Christ lumière, devant cette exigence de ressourcement suprême, ou se situe l’homme moderne ? Commençons-nous à comprendre, combien Baudelaire avait raison lorsqu’il opposait les conquêtes du gaz ou de la vapeur au véritable progrès qui est la diminution du péché originel et avant lui William Black ne disait-il pas que le progrès technique était une punition de Dieu ! Lorsque nous sommes immergés au sein de nos villes démesurées, pouvons-nous trouver quelque plénitude dans une foule ou chacun se sent de plus en plus écrasé par le poids de sa propre solitude. » (Le Mont St Michel et l’Archange de lumière).

    frédéric winkler.jpgQui est Bernanos
    « Le scandale n’est pas de dire la vérité, c’est de ne pas la dire tout entière, d’y introduire un mensonge par omission qui la laisse intacte au dehors, mais lui ronge, ainsi qu’un cancer, le cœur et les entrailles » (Scandale de la vérité). Il fut durant toute sa vie, tourmenté par la mort, la peur de l’Enfer, conscient comme tout chrétien, que la mort spirituelle est pire que la mort physique. C’est aussi cette peur de vieillir présente dans la majorité d’entre nous avec particulièrement chez lui comme propre à de nombreux êtres aussi cet idéal de l’enfance restant à nos côtés chaque jour. Cyrano ne l’aurait pas renié dans un monde dominé par le mensonge, la veulerie, l’hypocrisie, la haine et l’ennui… « Depuis longtemps – à cause de ma jeunesse maladive et des précautions qu’on me faisait prendre- je crains la mort… » (à l’abbé Lagrange, mars 1905). On pourrait prêter d’ailleurs à Cyrano ces quelques mots : « juré de nous émouvoir, d’amitié ou de colère, qu’importe ». Bernanos est un croyant comme l’étaient ceux des temps médiévaux qui servaient l’Eglise tout en expliquant bien les limites du temporel et du spirituel, dans la continuité d’un Saint Louis par exemple. A la question de Frédéric Lefèvre en 1931 disant qu’il défendait l’Eglise tout en la critiquant il répondait qu’il était pour le règne de Dieu : « La civilisation parie pour la partie basse de l’homme. Nous parions pour l’autre. Etre héroïque ou n’être plus », « Car la sainteté est une aventure. C’est même la seule aventure » …
    Bernanos est un être atypique, de ces chevaliers perdus dans une époque loin de ces idéaux : « Je crois toujours qu’on ne saurait réellement « servir », au sens traditionnel de ce mot magnifique, qu’en gardant vis-à-vis de ce qu’on sert une indépendance de jugement absolue. C’est la règle des fidélités sans conformisme, c’est-à-dire des fidélités vivantes ». Nous connaissons ces angoisses, comme ces doutes mais tout bien réfléchi, qui est dans le vrai ?
    Bernanos est touché par le romantisme, somme toute comme beaucoup d’homme amoureux d’une éthique chevaleresque tournée vers le service à autrui. Son adhésion au maurrassisme lui permet de canaliser cette tendance, écoutons Serge Albouy : « Deux tendances antagonistes coexistent en effet chez lui : une tendance « virile », énergique, intransigeante, et une tendance romantique, émotive et hypersensible. Très tôt il confie à son ami, dans des lettres empreintes d’une très grande sentimentalité, ses tendances au « vague à l’âme » et à la mélancolie, sa prédilection pour les « rêveries romantiques », sa sensibilité débordante, son instabilité, sa hantise précoce et permanente de la mort. C’est d’ailleurs probablement cette hantise de la décomposition, transposée au plan des sociétés, qui devait contribuer à donner à la peinture de notre époque, une si sombre coloration. » (Bernanos et la politique). Ce n’est pas pour rien qu’il rejoint un jeune mouvement politique comme l’Action française naissante, mouvement sans concession contre « le monde moderne », qui choque les vieux milieux royalistes, vivants dans la nostalgie comme dans l’acceptation résigné de la défaite…
    FWinkler
    (http://boutique-royaliste.fr/index.php…) à suivre...

  • Éric Zemmour : « Entre Macron et Sarkozy... » Quid ?

      

    thUKZO41O8.jpgMacron a accompli le rêve de Giscard et de Sarkozy. Pas étonnant que ce dernier se retrouve en lui. Quel rêve ? Réaliser l'union des deux bourgeoisies libérales mondialisées, de droite et de gauche. Éric Zemmour l'explique ici. À sa manière, intelligente et érudite. (Figaro Magazine du 5.04)LFAR 

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    « «Entre Macron et Sarkozy, une couche de baume Tocqueville »

    Dans ses souvenirs, Alexis de Tocqueville raconte avec goguenardise que, devenu ministre des Affaires étrangères de la IIè République, il s’empressa de consulter ses prédécesseurs à ce poste.

    Ceux-ci, ravis et flattés du geste, leur amour-propre satisfait, louèrent fort son action alors même que Tocqueville n’avait suivi aucun de leurs conseils.

    2045137441.jpgTout se passe comme si Emmanuel Macron avait lu les souvenirs de Tocqueville. En tout cas avec Nicolas Sarkozy. L’ancien président est consulté, invité, écouté. On le voit aux côtés de son successeur, communiant dans l’évocation émue de la résistance du plateau des Glières pendant la Seconde Guerre mondiale, dont il avait fait un lieu de mémoire durant son quinquennat. Sur les photos, Sarkozy est aux anges. Le baume Tocqueville est efficace. Bien sûr, Macron y voit un intérêt politique indéniable. Avec Sarkozy à ses côtés, il envoie une carte postale à l’électorat de droite, une de ces fameuses cartes postales dont son prédécesseur était si friand.

    Mais pas n’importe quel électorat de droite: la bourgeoisie libérale, européiste, qui avait déjà fait mouvement lors de l’élection de 2017. Une bourgeoisie juppéiste, raffarinienne, et désormais sarkozyste, qui a aimé les réformes libérales du nouveau président (refonte du code du travail et du statut de la SNCF) et qui, à l’occasion des violences autour des « gilets jaunes », a rejoint le peloton serré d’un parti de l’ordre éternel.

    Sarkozy aime compter, être sollicité, écouté. Plus qu’un homme d’idées ou de convictions, il est un tempérament, une force vitale. On l’a vu la semaine dernière lorsque, invité à Budapest à un colloque sur les migrations, il a délivré un discours dont les médias n’ont retenu que la phrase sur « Orbán, mon ami ». C’était l’objectif. Montrer que Sarkozy existe encore, en tant que faiseur de paix au sein du PPE.

    Les médias et la gauche vont en déduire que Macron fait un nouveau virage à droite. Ils ont tort. Sarkozy, privé de sa quille conservatrice incarnée par Patrick Buisson, n’est pas de droite. Il est un libéral. Comme Juppé ou Raffarin, il incarne cette partie de la droite française qui, privée de son adversaire communiste, retrouve tout naturellement son pendant de gauche, la bourgeoisie progressiste, libérale aussi, anciennement rocardienne.

    XVM2da52aca-4849-11e6-9292-cc3070db1866.jpgC’était déjà le vieux rêve de Giscard que de s’allier avec le courant rocardien du PS et d’unir les bourgeoisies des deux rives autour d’un projet européen. Sarkozy s’y était lui aussi essayé, avec la fameuse « ouverture » : après avoir promis le « karcher » aux électeurs populaires du FN, qu’il avait détachés d’un Jean-Marie Le Pen vieillissant, il avait mis Kouchner dans son gouvernement ! Alors que le candidat Sarkozy de 2007 ferraillait en campagne contre « l’esprit 68 », Cohn-Bendit avait dit de lui qu’il était « le plus soixante-huitard de tous ». Dany le Rouge avait frappé juste.

    Macron a accompli le rêve de Giscard et de Sarkozy. Pas étonnant que ce dernier se retrouve en lui. Il l’a d’ailleurs affirmé lui-même : « Macron, c’est moi en mieux ! »   

  • L’exigence de la transmission

    Jean d’Orléans, Comte de Paris, devant Notre-Dame mardi 16 avril 2019. AFP

    Par François Marcilhac 

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    « Le mot catholique n’est pas un gros mot », a dû rappeler Mgr Aupetit, au lendemain du drame national de l’incendie de Notre-Dame de Paris : pas un mot, en effet, en ce lundi saint, d’Emmanuel Macron pour les chrétiens.

    Quelques niais avaient fondé je ne sais quel espoir après le discours des Bernardins, dans lequel, pourtant, Macron n’avait rien dit de concret sur un nouveau rapport entre la République et les catholiques. Au contraire, quelques dizaines d’églises profanées ou incendiées plus tard, sans compter les croix des cimetières, dans le même silence étourdissant de nos autorités laïques et républicaines, l’incendie, à l’origine toujours indéterminée, de la cathédrale de Paris vient sonner le glas d’espérances infondées : il est clair que pour nos autorités Notre-Dame n’est qu’un monument historique, qui doit être à tout prix — et comment ? — restauré pour les JO de 2024 !

    « C’est un lieu de culte qui doit être rendu au culte, voilà ce que je dis. Notre-Dame n’est pas un musée. L’émotion prouve bien que ce n’est pas un lieu vide. C’est un lieu vivant. Ce sont les chrétiens qui le font vivre, des prêtres polyglottes qui reçoivent les visiteurs, bien plus nombreux qu’au Louvre. » 

    mgr-michel-aupetit.jpgMgr Aupetit, à Libération le 19 avril 2019, a eu raison d’en remettre une couche. Et on est frappé par la concordance des propos de l’archevêque de Paris avec ceux du comte de Paris, dans une tribune au Figaro, le 17 avril : « On ne peut qu’être blessé dans sa chair, en tant que Français et en tant que chrétien. Car Notre-Dame de Paris est bien plus qu’un bâtiment, plus même qu’un symbole, c’est le signe visible et bien réel du génie de la France. […] Il y a dans cet édifice une continuité historique entre d’une part les rois Capétiens bâtisseurs et d’autre part les autres régimes qui leur ont succédé jusqu’à notre Ve République, qui ont su préserver et faire rayonner ce legs, pour faire de la France un sommet de la culture universelle. Notre-Dame, en traversant les siècles, est le témoin vivant de l’unité des Français autour d’un destin commun. Comme Fils de Saint Louis, roi bâtisseur, je me rattache aussi pleinement à cette continuité. »

    Pierre Manent crise française.jpgComment, en effet, ne pas remarquer l’émotion qui a traversé tout le pays réel ? Elle montre combien, à quelques rares exceptions près, la France, que d’aucuns se complaisent à dire déchristianisée, vibre encore dans sa chair et son âme à ce qui participe de son identité profonde. Nul « catholicisme culturel », en cela, mais les traces, encore vivantes, d’une culture catholique profonde qui ne demande, dans la fidélité à notre génie national, qu’à être revivifiée tant qu’il en est encore temps, c’est-à-dire tant qu’autre chose ne sera pas venu remplir ce « lieu vide » qu’est la laïcité, ces « abstentions » (Pierre Manent, Photo)  que sont les valeurs républicaines. Le comte de Paris a ajouté, dans sa tribune, que « notre génération, qui se drape souvent dans sa supériorité sur tout ce qui nous précède, est celle qui n’a pas transmis. […] Au-delà de la reconstruction, il faut plus que jamais exprimer l’exigence de la transmission. »

    nathalie-loiseau.jpgCette exigence d’une tradition vivante fondant notre avenir, à l’Action française, nous la portons plus consciemment que tout autre. Car nous connaissons les causes du mal et, sans être des charlatans de la monarchie — contrairement aux progressistes, nous ne promettons aucun paradis terrestre —, nous combattons tous les jours pour convaincre nos concitoyens des solutions permettant de redonner à notre pays les conditions de sa pérennité. Le 26 mai, aux élections européennes, rien ne serait plus catastrophique pour la France qu’une victoire de la liste macronnienne, qui est celle du renoncement national. Nous ne pouvons que regretter que ceux qui préemptent le vote patriotique n’aient pas réussi à s’entendre, même si cela ne saurait nous étonner : la logique des partis l’emporte toujours sur le bien commun. Toutefois, il faut voter, le 26 mai, et voter contre les forces de dissolution du pays. Voter contre Macron. Et pour la France.   

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    François Marcilhac

    Le Bien commun

  • Fatigués d'être hystérisés ?

     

    En deux mots.jpgN'êtes-vous pas fatigués d'être hystérisés ? C'est Maxime Tandonnet dans le Figaro qui a qualifié de la sorte le résultat des immenses et incessantes campagnes de conditionnement auxquelles les médias sont convenus de nous soumettre présentement. De façon parfaitement coordonnée, uniforme et massive, telles les armes de destruction qu'était censé posséder Saddam Hussein et que, lui, ne possédait pas. 

    Il ne s'agit plus de nous inculquer une doctrine politique, ni de nous enrôler dans le sillage d'un quelconque parti - unique le cas échéant. Les partis, déjà moribonds avant lui, ont été heureusement balayés, dégagés, par Macron ; et les idéologies politiques semblent avoir été remisées au musée des doctrines mortes. 

    Non, il s'agit désormais de nos vies privées, personnelles et sociales.  

    Il y a tout en haut de l'échelle liberticide des campagnes médiatiques en action l'obsession du « genre » ; arbitraire obsession car, hormis les minorités de tous types qui aspirent à obtenir pour leurs déviances le statut de norme, jamais, depuis sans-doute les origines de l'humanité, les garçons et les filles de par la nature et la naissance, n'ont eu grand mal à se reconnaître pour tels et à opérer entre eux ce genre de rapprochements par lesquels les sociétés se fondent et se perpétuent. Les modes opératoires ne sont pas pour eux très longtemps mystérieux et s'exécutent depuis des siècles de siècles sans grand effort de psychologie. Aujourd'hui, à l'inverse, selon la doxa le père dit à l'enfant : « tu seras une femme, mon fils. » 

    Qu'importe que la théorie du genre, sous ses diverses extrapolations soit ou non formellement enseignée à l'école ? Elle y est diffuse, omniprésente, dominante, non vraiment dans l'esprit des gens normaux comme vous et moi, mais parce qu'elle est continûment présente dans tous les moyens de communication de masse, ce qu'on appelait en un temps déjà ancien sous influence marxiste-léniniste, les mass-médias, qui finissent aujourd’hui par envahir l'air ambiant social. 

    Alors il y a, sans rire, un secrétariat d'Etat chargé de l'égalité homme-femme ; il y a la folie de l'écriture inclusive, qui n'est qu'un défi au bon sens ; il y a l'infâme hashtag Balance ton porc dont on ne sait dire lequel des trois vocables qui le composent est le plus vulgaire, le plus avilissant ; il y a la perpétuelle dénonciation des violences faites aux femmes, la chasse au harcèlement sexuel, l'élaboration de lois ad hoc. Etc.  Demain les hommes ainsi stigmatisés à raison du comportement dégoûtant de quelques-uns d'entre eux sortiront-ils encore dans la rue sans honte ? Oseront-ils s'y montrer ? Ce n'est pas sûr.  

    Samedi dernier, sur le plateau d'On n'est pas couché, Alain Finkielkraut, en rupture avec ces exagérations, ces vulgarités ou ces folies, a rappelé avec nostalgie à des harpies féministes qui n'ont pas peur des Beurs, que la galanterie est une des traditions françaises. Et, questionné sur l'écriture inclusive, destinée à soi-disant féminiser la langue, il saisit l'occasion pour adresser au journal Le Monde une demande en forme de sommation qui, tout à la fois, fait sourire et fait mouche : puisque Le Monde s'en est déclaré chaud partisan, qu'il publie désormais ses articles en écriture inclusive ! Finkelkraut a ajouté que l'ex grand quotidien du soir - devenu, selon lui, une feuille de choux qui ne se consacre plus qu'à de la propagande - y perdrait tous ses lecteurs et qu'on en serait ainsi débarrassés.  

    Il arrive que l'excès, l'exagération finissent par agacer. Cela semble être le cas des campagnes féministes que les médias relaient et amplifient sans limites. A preuve, les éloges et le soutien inattendus de Yann Moix et Christine Angot envers Alain Finkelkraut lors de ce passage à ONPC que nous venons d'évoquer. Il en est ressorti satisfait. Et nous aussi. 

    Tout n'est donc peut-être pas permis en France. Pas encore. Il faut se hâter ...  •

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité