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  • Marion Maréchal : « Nous assistons à un glissement vers une forme d’ “autoritarisme doux” exercé par un Etat qui voudrai

    Passe sanitaire, fracture de la société française, numérisation des données, complotisme, dictature, immigration, élection présidentielle… Marion Maréchal répond aux questions de Boulevard Voltaire en exclusivité !

    La société française est plus fracturée que jamais. On fait beaucoup d’analogies entre les gilets jaunes et les opposants au passe sanitaire. Est-ce le cas et que révèle-t-elle ?

    Tout ne se recoupe pas parfaitement sur le plan territorial ou sociologique, mais à la manière des gilets jaunes, ce qui s’exprime ici est une profonde défiance nourrie par des mois, voire des années de mensonges.

    Il est probable que ces mobilisations aient pour origine commune une perte de confiance profonde vis-à-vis des institutions et des autorités quelles qu’elles soient. Depuis longtemps, déjà (et pas toujours sans raison !), les élus sont considérés comme des traîtres, les journalistes comme des menteurs, les professeurs comme les acteurs de l’effondrement de l’école et les magistrats comme des laxistes. L’une des rares autorités à faire encore consensus, jusque-là, était le monde médical et scientifique. Cette confiance a explosé en vol avec la crise du Covid, les scientifiques et médecins ayant révélé au grand jour de vives oppositions entre eux, des contradictions dans les analyses, des revirements ou encore des liens d’intérêt douteux avec des laboratoires pharmaceutiques qui remettent en cause l’impartialité de leurs positions. Un vrai traumatisme au pays de Descartes.

    Cette crise de confiance contribue à freiner l’adhésion tant aux restrictions qu’à la vaccination. Elle pousse également au doute, à la remise en cause du discours officiel et médiatique, à la recherche d’informations alternatives, le tout encouragé par le foisonnement d’informations disponibles sur Internet.

     

    Vous voulez parler des « complotistes » ?

    Cette posture vis-à-vis de l’autorité crée une véritable différence entre des citoyens qui suivent les injonctions gouvernementales sans se poser de question et ceux qui les remettent en cause par principe, ces derniers étant volontiers qualifiés, en effet, de « complotistes » dans la presse et dans la bouche des ministres.

    Attardons-nous un peu sur ce terme. Toute l’histoire de la politique n’est qu’une lutte permanente entre le bien commun, l’intérêt général et des intérêts privés. Parfois, le bien commun gagne et parfois les intérêts d’argent et de pouvoir l’emportent au détriment du collectif. Cette injustice est souvent le moteur qui conduit beaucoup d’entre nous à nous engager dans les élections. Il n’y a rien de « complotiste » à imaginer que les décisions prises par les gouvernements ne soient pas toujours animées par la recherche de l’intérêt général. Il est, au contraire, tout à fait réaliste qu’elles puissent être parfois influencées par des calculs politiciens, des logiques de réseaux, des puissances privées, des lobbys d’argent, quelquefois à l’insu même des gouvernants qui se laissent intoxiquer par des informations partiales ou partielles.

    Il est donc sain que le citoyen passe la décision publique à la moulinette de son esprit critique, d’autant plus quand celle-ci s’est révélée maintes fois incohérente, comme c’est le cas depuis de nombreux mois, en France.

    J’ai récemment lu l’article d’un auteur roumain, Radu Portocală, écrivain et journaliste exilé de son pays par le pouvoir communiste roumain, en 1977, qui faisait un parallèle entre certains mécanismes actuels et ceux à l’œuvre au sein de l’URSS. J’aime autant vous citer directement l’extrait : « La différence est minime avec le monde soviétique, où la vérité était édictée par le Parti – sans, pour autant, qu’elle fût constante : les intérêts politiques pouvaient, à tout moment, la faire changer. Les gens vivaient donc sous l’empire de la vérité du moment. Nul n’avait le droit de s’en abattre ni de la contester, sous peine de graves persécutions. Nul, non plus, ne pouvait demander pourquoi ce qui avait été vrai la veille cessait de l’être le lendemain. Ou pourquoi énoncer une chose tenue pour vraie une semaine plus tôt, mais tombée en désuétude depuis, faisait courir un risque insensé. Il fallait, sans arrêt, se tenir au courant des fluctuations de la vérité.

    Le propagandiste était l’équivalent de l’actuel vérificateur de vérité. Lui seul savait ce qu’il fallait croire à chaque moment. Celui qui contredisait ses propos ou, simplement, les nuançait tombait dans la catégorie pénale des « lanceurs de fausses rumeurs », devenait un « rumoriste ». Des peines de prison étaient prévues pour ces imprudents.

    Nous n’en sommes pas encore là. Ou, plutôt, nous n’y sommes pas de la même manière. Pour l’instant charitables, les progressistes se contentent de fustiger les complotistes, de les exposer à l’opprobre général et de les censurer, quand leurs devanciers, plus expéditifs, envoyaient en prison les rumoristes, ancêtres involontaires de nos complotistes. Cela viendra peut-être. »

     

    « Dictature », « autoritarisme », ce sont les mots qui reviennent le plus souvent pour qualifier la mise en place de ce passe sanitaire. Pensez-vous qu’ils traduisent une réalité ?

    Je pense, en effet, que nous assistons à un glissement vers une forme d’« autoritarisme doux » exercé par un État qui voudrait faire notre bien malgré nous, y compris par la contrainte s’il le juge nécessaire. Un État qui voudrait nous garder en bonne santé à tout prix, même si cela implique de restreindre nos libertés fondamentales sans notre consentement. Je trouve cette dérive très inquiétante.

    Il y a à peine quelques années, tout le monde était horrifié par la mise en place du crédit social chinois. Ce système qui attribue des points à chaque citoyen en fonction de ses bonnes ou mauvaises actions – un retard de paiement d’impôt entrant dans cette catégorie, notamment – et qui leur interdit certaines activités en fonction de leur crédit, par exemple de prendre l’avion.

    Selon moi, il n’y a pas de véritable différence de nature entre le crédit social chinois et le passe sanitaire, simplement une différence de degrés. Certains diront que j’exagère, mais la logique n’est pas très éloignée. Vous êtes un bon citoyen vacciné, alors vous avez le droit à une vie normale. Vous êtes un mauvais citoyen non vacciné, eh bien, vous serez privé de sport, de culture, de vie sociale au bar ou au restaurant et vous serez suspendu de votre emploi sans indemnités. Certains me rétorqueront que l’État français fait cela pour notre bien et la santé de tous ; le gouvernement chinois justifie aussi sa politique pour le bien du pays.

    Certains voient dans cette numérisation de la société et ce laissez-passer sanitaire sous forme de QR code les prémices de la mise en place d’une identité numérique qui, à moyen terme, fusionnerait les différentes données bancaires, fiscales, sociales, de santé, professionnelles, permis de conduire, etc., de chaque personne et donnerait accès à différents services gouvernementaux. Des données dont disposent déjà l’État mais qui, une fois, pourraient potentiellement permettre à l’État de sanctionner un individu en le privant d’accès aux autres services. Par exemple, une amende impayée pourrait entraîner le blocage de votre carte bancaire.

    Dans certaines régions des États-Unis, le déploiement des identités numériques est déjà en cours. La Floride lance le permis de conduire numérique et le Queensland, en Australie, a mis à l’essai une licence numérique de l’État. Cette année, l’Union européenne a fait un pas vers un projet d’identité numérique pour l’ensemble des citoyens, résidents et entreprises européennes, avec un objectif de 80 % en 2030. Cette ID permettrait, via le téléphone, d’avoir accès à de nombreux services gouvernementaux et de justifier l’identité des individus. Si cela facilitera certainement les démarches, il faudra être extrêmement vigilant à l’usage qui en sera fait, vu la piste glissante dans laquelle nous sommes engagés. Chacun se souvient quand nos gouvernants proclamaient que jamais ils ne mettraient en place le passe pour les activités du quotidien. Or, nous y sommes.

    Chaque citoyen doit avoir conscience des dangers que peut engendrer cette numérisation de la société. Cela implique d’avoir des exigences très fortes sur le plan de la souveraineté numérique, du cadre juridique et technique de protection des données et je dirais même de la moralité des gouvernants. En Afghanistan, une base de données biométriques, HIIDE, développée par les Américains, ainsi que les dizaines de milliers de caméras installées à cette fin sur le territoire sont aujourd’hui dans les mains des talibans. Tout cela pour dire que des technologies formidables tombées entre de mauvaises mains pourraient, demain, être le fossoyeur de nos libertés démocratiques si nous n’y prenons garde.

    Alors certes, contrairement à une dictature, les opposants politiques et les journalistes dissidents ne sont pas jetés en prison, mais l’autocensure et la peur de la mise au ban social suffisent souvent à faire taire les voix dissidentes. Le bannissement des opinions politiquement incorrectes sur les réseaux sociaux fait le reste.

    De même, il n’y a pas de « propagande officielle » proprement dite, dont la dénonciation entraînerait une condamnation, mais il y a néanmoins les prémices d’une vérité médicale d’État. Alors que le débat sanitaire a toujours été libre dans la société civile et la médecine indépendante, pour la première fois, l’État a établi une interdiction de prescrire un médicament pourtant autorisé. C’est le gouvernement qui décide de la liste (très limitée) des contre-indications au vaccin et non plus les médecins qui sont pourtant à même d’évaluer les risques courus par leurs patients au cas par cas. Les médecins qui émettent une opinion divergente sur la vaccination ou décident de soigner leurs patients atteints du Covid avec autre chose que Doliprane™ sont rappelés à l’ordre, voire interdit d’exercer par l’Ordre des médecins.

    Or, la plupart de ces médecins n’ont fait que poser une réflexion médicale sur le fait que l’injonction du « Faites-vous vacciner pour protéger les autres » est infondée, tout simplement parce que les vaccinés contaminent autant ou presque, comme l’affirme, par exemple, le CDC, l’agence de santé publique américaine. Ce qui rend, de fait, la justification du passe sanitaire caduque.

     

    Comment expliquer que, malgré l’existence de contre-pouvoirs (les deux chambres, le Conseil d’État, le Conseil constitutionnel…), rien ne semble pouvoir contredire l’action de ce gouvernement ?

    La peur est un puissant anesthésiant politique. Sous la présidence d’Emmanuel Macron, l’exercice du pouvoir a été particulièrement solitaire. Cette situation politique doit nous conduire à interroger non seulement le fonctionnement de nos institutions, excessivement centrées autour de la présidence, mais aussi nos modes de scrutin. Nous vivons, aujourd’hui, dans un système de démocratie non représentative, de manière évidente, encore amplifié par l’abstention massive qui tend à devenir chronique. Le Conseil constitutionnel est un organe dont la composition est excessivement politique, cette situation ne peut que nuire à l’impartialité de cette juridiction suprême. Or, il est indéniable que le passe sanitaire, obligation vaccinale déguisée, viole non seulement plusieurs dispositions de notre droit, de notre Constitution mais aussi du droit international.

     

    Cette crise de confiance entre le politique et le citoyen peut-elle être résorbée par l’élection présidentielle à venir ? 

    Malheureusement, je crains que l’élection ne se joue pas sur les sujets essentiels, elle sera verrouillée autour de la question du Covid et du passe sanitaire. Le Premier ministre semble déjà vouloir prolonger le passe sanitaire après le 15 novembre. Chose invraisemblable : le gouvernement n’a donné aucune indication sur les conditions de sa levée ! L’état d’urgence qui devait durer trois mois dure depuis près d’un an et demi et suspend le fonctionnement normal de notre démocratie. L’immigration, sujet vital, l’Union européenne et la souveraineté, l’indépendance industrielle et militaire, même les réformes économiques resteront au second plan. Bref, on va sacrifier la discussion autour de l’avenir de la France, qui doit être le grand débat de chaque élection présidentielle, au profit d’une discussion cadenassée et hystérisée autour de l’actualité sanitaire.

     

    Voyez-vous une dynamique, un espoir quelconque se dessiner autour de n’importe lequel des candidats ou du camp que représentent les uns et les autres ?

    Ce qui est certain c’est que tous les candidats auront un immense défi : réussir à reconstruire un fait majoritaire dans un pays socialement, territorialement, culturellement, ethniquement et maintenant sanitairement fracturé. Une démocratie fonctionne sur la constitution d’une majorité. Or, la construction de cette majorité implique que le système soit adossé à un peuple possédant suffisamment de principes, références, attentes, expériences partagées pour pouvoir dégager un consensus. C’est, manifestement, de moins en moins le cas, en France, du fait des clivages métropole-périphérie, du fossé générationnel, de l’immigration, de l’écart de revenus, de la disparition d’une religion commune, du phénomène de l’individualisme consumériste, etc. La facilité restera donc de faire de la politique catégorielle par l’addition des groupes d’électeurs en les flattant sur leurs intérêts immédiats, comme le fait très bien Emmanuel Macron. Mais les intérêts catégoriels, les clientèles électorales, ça ne fait pas un peuple. Le véritable chef d’État sera celui capable de sortir de cette logique mortifère pour rassembler vers un horizon commun.

     

    Marion Maréchal

    Fondatrice de l'ISSEP
     
  • 5G: «Ne compter que sur la technologie est aussi dangereux que de rompre avec elle», par Paul Sugy.

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    Le philosophe Olivier Rey, chercheur au CNRS, prône un équilibre entre la course technologique des nations et une société plus conviviale, donc moins connectée.

    Objet d’un vif débat de société, la 5G cristallise l’opposition déjà ancienne entre les partisans d’un progrès technologique débridé et ceux qu’un accroissement exponentiel de notre puissance numérique inquiète. Pour gagner du temps, de nombreux indécis appellent à un moratoire, en attendant le rapport que rendra l’Anses au printemps 2021. Mais, pour le philosophe Olivier Rey, le débat est en réalité miné par de fausses promesses et des postures hypocrites de part et d’autre.

    1.jpgCeux qui affectent la prudence ne pourfendent la 5G que pour mieux encenser la génération précédente (4G), tandis qu’en face, l’alternative est caricaturée: c’est ça… ou le retour de la lampe à huile. Il faudrait cependant être bien naïf, estime-t-il, pour juger que le paradigme technologiste ne bouleversera pas en profondeur notre rapport au monde. Ainsi propose-t-il une troisième voie, médiane: celle d’un délicat équilibre entre la course technologique nécessaire aux nations pour conserver leur puissance et protéger leurs citoyens, et la demande légitime d’une société plus conviviale, donc moins connectée, où se réfugieront ceux que cette course effrénée épuise.

     

    La 5G est au cœur d’un débat de société virulent. Elle suscite le soutien résolu de nombreux acteurs économiques, mais aussi les craintes d’une frange importante de l’opinion. Au-delà des inquiétudes sur la santé, se dessine le refus d’une fuite en avant technologique effrénée. Alors, faut-il avoir peur de la 5G? Et est-il bien raisonnable de vouloir «arrêter le progrès» ?

    Olivier REY. – L’âge d’or que les Anciens plaçaient dans le passé, les Modernes l’ont situé dans l’avenir, et ils ont beaucoup compté sur le progrès scientifique et technique pour l’atteindre. Mais l’ambiance générale, aujourd’hui, s’est assombrie : l’emprise technologique croissante sur le monde est désormais, de façon générale, moins perçue comme promesse de salut que comme menace sur le devenir de la terre et de ses habitants. L’état critique de la situation est reconnu par les champions même du progressisme: Emmanuel Macron ne dit pas que la 5G améliorera nos vies, il dit qu’elle est nécessaire pour relever les «défis que nous avons sur tous les secteurs», indispensable pour affronter «la complexité des problèmes contemporains». Autrement dit, seules la poursuite et l’accélération de l’innovation technologique («on doit aller plus loin plus fort») peuvent nous permettre de surmonter les difficultés que deux siècles d’innovation technologique nous ont léguées. La 5G est l’un des sujets autour desquels le débat, entre les partisans de l’innovation à outrance et ceux qui estiment que cette fuite en avant est mortifère, est susceptible de se cristalliser.

    Le progrès technologique répond à des enjeux géostratégiques. Abandonner la course reviendrait à renoncer définitivement à être une puissance mondiale, alors que la concurrence internationale devient de plus en plus âpre. A-t-on dès lors vraiment le choix?

    Depuis la Révolution industrielle, la puissance se trouve de plus en plus rigoureusement indexée au degré de développement technologique. En conséquence, tout groupe humain qui se laisse distancer dans la compétition technologique court le danger d’être dominé ou asservi par les groupes qui font la course en tête. Par le passé, des peuples qui vivaient tranquillement chez eux se sont trouvés brutalement colonisés par des Européens, simplement parce que ceux-ci disposaient, grâce à leur avance technique, d’armes beaucoup plus efficaces. Si la Chine s’est lancée avec tant de frénésie dans la course technologique, c’est pour laver les affronts qu’elle a subis durant le «siècle de l’humiliation» (1850-1950). Aussi, bon gré mal gré, sommes-nous désormais obligés d’entretenir le mouvement, sous peine d’être écrasés. Même les amish, qui ne refusent pas la technique mais, face à tout nouveau dispositif disponible, se demandent si son adoption serait bénéfique ou non à leur vie communautaire et, sur ce fondement, ont repoussé la plupart des technologies modernes, même les amish donc, dépendent de ces technologies, à travers la police et l’armée américaines qui assurent leur sécurité. Sans une telle protection, la durée de vie d’une communauté amish serait quasi nulle.

    Certains élus écologistes défendent au contraire une posture hostile, par principe, à toute innovation, semblant juger que la technologie est mauvaise, et même, presque peccamineuse. Faut-il «moraliser» à ce point notre rapport à l’industrie et à la technique?

    L’opposition entre un président de la République qui soutient l’innovation pour l’innovation – «oui, la France va prendre le tournant de la 5G parce que c’est le tournant de l’innovation» -, et des élus sous étiquette écologiste qui mettent en doute l’opportunité d’une telle décision n’est, comme un texte récent du groupe Pièces et main d’œuvre (PMO) (blog de réflexion sur les rapports entre société et technologie, ndlr) l’a relevé, qu’«un jeu de rôles bien réparti et mis en scène». Emmanuel Macron défend sa position en présentant ceux qui s’y opposent comme des primitivistes: en substance, nous avons le choix entre lui et la lampe à huile. En face, ceux qui se disent écologistes ne sont pas fâchés d’une telle rhétorique, qui les fait passer pour d’intransigeants critiques de la technologie, alors qu’ils en sont de zélés accompagnateurs. Dans un récent débat qui l’opposait à Cédric O, secrétaire d’État au numérique, Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, fustigeait le mépris dont, selon lui, le président de la République aurait fait preuve «à l’égard de bon nombre de personnes qui malheureusement n’ont pas accès à la 4G». Réclamer la fibre en zone rurale ainsi que la 4G pour toutes et tous me semble assez loin de la condamnation par principe de la technologie. En réalité, en réclamant un «moratoire» de quelques mois sur la 5G, les Verts ne font que mettre en scène leur «différence» par rapport à Macron dans l’espoir de capter un électorat qu’ils lui disputent.

    En résumant la question à une opposition duale entre progressistes et défenseurs du «modèle amish», le chef de l’État a-t-il caricaturé le débat? Existe-t-il une voie médiane? Peut-on se méfier de certaines innovations technologiques sans prôner pour autant le retour à l’âge de pierre?

    J’ai évoqué les dangers auxquels un groupe humain «en retard» dans le développement technologique s’expose, par rapport à ceux qui disposent de toute la puissance que ce développement confère. Cela étant, les efforts de chacun pour bien figurer dans la compétition risquent aussi, dans une montée aux extrêmes, de ruiner la terre et de conduire à un désastre général. Dans les termes de René Girard: «Chacun se croit victorieux dans un univers où tout le monde est en pleine défaite et déroute.» Telle est donc notre situation: contraints de continuer la course, tout en redoutant que les choses tournent mal. Face à cela, on aimerait trouver, comme vous le dites, une voie médiane – courir, mais pas trop. À emprunter cette voie on risque, malheureusement, de moins cumuler les avantages que les inconvénients: confronté à des concurrents qui se livrent à fond, celui qui trottine se trouve vite irrémédiablement distancé, tout en s’étant malgré tout trop éloigné de son foyer pour y trouver encore abri.

    Un autre type de conciliation serait imaginable: non pas un moyen terme, mais la coexistence de deux attitudes contraires au sein d’un même État. Pendant que certains continueraient la course technologique, afin de conjurer le risque d’écrasement par des concurrents trop puissants, la possibilité serait ménagée à d’autres de vivre de façon plus «conviviale», au sens qu’Ivan Illich donnait à ce terme (par convivial, il faut ici entendre ce qui est proportionné aux facultés naturelles de l’homme, est à leur mesure, en contraste avec des dispositifs surpuissants qui humilient ces mêmes facultés). Au lieu d’une confrontation entre les «technologistes» et les «conviviaux», une forme de coopération s’établirait entre les deux – les premiers étant les garants de la sécurité de tous tant que la dynamique actuelle se poursuit, les seconds constituant, du fait de l’autonomie supérieure de leurs modes de vie, un socle extrêmement précieux en cas de crise générale, sans compter la sauvegarde de facultés humaines fondamentales. Je suis conscient de ce qu’une telle proposition a d’utopique, pour toutes sortes de raisons. Reste que par rapport à l’utopie d’un salut par l’innovation à tous crins, ou celle d’un abandon général de la technologie, je trouve la mienne plus sensée.

    Jugez-vous que la technique est neutre, ou pensez-vous au contraire que les nouveaux paradigmes technologiques que nous sommes en train d’inventer vont profondément redéfinir notre rapport au monde et à nous-mêmes?

    Lorsqu’une nouvelle technologie apparaît, on ne voit d’abord que ce qu’elle ajoute aux possibilités existantes. Cependant, au fur et à mesure que cette technologie se diffuse, le monde se reconfigure en fonction d’elle, et retire la possibilité de vivre sans y avoir recours. Dans un premier temps par exemple, le téléphone portable a permis à ceux qui le souhaitaient de joindre un interlocuteur ou d’être joint par lui, où qu’ils se trouvent. Mais rapidement, il est devenu obligatoire d’avoir un téléphone portable, sous peine de marginalisation sociale. Or il est clair que pareille prothèse modifie le rapport au monde, aux autres, à soi-même – quel que soit par ailleurs le contenu des propos échangés par cet appareil. On nous dit qu’avec la 5G, la quantité de données circulant pourra être multipliée par 100 ou 1 000: il faudrait être singulièrement niais pour penser que la forme même de nos existences ne se trouvera pas profondément affectée par ce changement d’ordre de grandeur dans les flux de data, destiné à répondre aux nouveaux usages que les sectateurs du numérique anticipent. La numérisation tous azimuts est indispensable pour tenir son rang dans la compétition mondiale, assurent les progressistes.

    Cependant, tandis que les nations relèvent des «défis», leurs populations risquent, à force de ne plus savoir rien faire sans assistance numérique, de régresser. La 5G ne fera pas qu’accélérer le débit des données, elle accélérera aussi la baisse déjà avérée des capacités physiques (qui, chez les jeunes, ont décru d’un quart en quarante ans, selon une étude relayée par la Fédération française de cardiologie), et des capacités intellectuelles (le QI moyen baisse depuis vingt ans). Les cadres de la Silicon Valley le savent, qui essaient de protéger leurs enfants en les envoyant dans des écoles sans écrans, pendant que les firmes qui les emploient promeuvent le numérique partout, tout le temps.

    Quels éléments de discernement aimeriez-vous proposer à ceux qui, ingénieurs, entrepreneurs, investisseurs, politiques, prennent leur part dans ces décisions qui, même lorsqu’elles sont le fait d’initiatives privées, façonnent notre monde commun?

    Tout laisse penser que le XXIsiècle sera chaotique. Pas des petites secousses, des ébranlements de grande ampleur. À quoi devrons-nous faire face? Quelles seront nos conditions de vie? Nul ne le sait. Mais justement: dans cette incertitude, il me paraît peu judicieux de mettre tous ses œufs dans le seul panier technologique. Si rompre avec la technologie est dangereux, ne compter que sur elle l’est tout autant. Dès lors, les promoteurs de la société numérique devraient, pour leur bien même, veiller à préserver la possibilité de vivre sans s’en remettre aux dispositifs dont ils s’emploient à mailler le monde. Ils ne devraient pas pratiquer la politique de la terre brûlée, qui condamne à la mort sociale quiconque ne suit pas le mouvement. Dans Les Mots, Sartre remarque que «dans nos sociétés en mouvement, les retards donnent parfois de l’avance». Comme le lion de la fable est bien aise de trouver le rat capable de le débarrasser, avec ses solides petites dents de rongeur, du filet qui le paralyse, il se pourrait que les adeptes de la énième G regrettent un jour de ne plus trouver, à l’entour, un être humain sachant encore se débrouiller sans G aucune.  

     

    Olivier Rey

    Chercheur au CNRS, Olivier Reya enseigné les mathématiquesà l’École Polytechnique et est aujourd’huimembre de l’Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (CNRS-Université Paris1 Panthéon-Sorbonne). Olivier Rey est l’auteur de nombreux essais et romans salués par la critique, comme Quand le monde s’est fait nombre (Stock, coll.«Les Essais», 2016). Son dernier ouvrage, Leurre et malheur du transhumanisme (Desclée de Brouwer,2018), a obtenu le prix Jacques-Ellul 2019.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Les « beurs » et la Kalachnikov, par Philippe Germain.

    Aujourd’hui bien oublié, dans le second sep­ten­nat Mit­ter­rand, l’Iman Kho­mei­ny ten­ta une stra­té­gie de Dji­had – guerre sainte – pour la conquête du Magh­reb à par­tir de la France. Elle allait avoir des consé­quences dra­ma­tiques que nous payons encore et la déca­pi­ta­tion de Samuel Paty, pro­fes­seur d’histoire-géographie à Conflans ‚vient nous le rap­pe­ler.

    philippe germain.jpgPour com­prendre l’engrenage, il faut se sou­ve­nir de pour­quoi Kho­mei­ny vou­lait cette conquête du Magh­reb, com­ment il comp­tait s’y prendre et avec qui.

    Donc, Pour­quoi ?

    Nous l’avons vu dans la rubrique France, mai­son de la guerre, il est impé­ra­tif d’utiliser le bon voca­bu­laire si l’on veut com­prendre l’Islam qui a dési­gné la France comme son enne­mi. Nous avons vu qu’il ne fal­lait pas se lais­ser embrouiller par des ruses comme celle de la Mai­son de la trêve et c’est aus­si le cas pour le terme Dji­had. Tous les dro­gués au « pas­da­mal­game » nous expliquent que la « guerre sainte » des musul­mans est spi­ri­tuelle. Pauvres nigauds de démo­crates igno­rant que si le terme de Dji­had a pu avoir une conno­ta­tion spi­ri­tuelle, ce n’est qu’a par­tir du XI° siècle, une fois l’expansion isla­miste ache­vée. Les mys­tiques ont alors ajou­té au Dji­had une seconde signi­fi­ca­tion, non plus bel­li­queuse mais spi­ri­tuelle afin de se débar­ras­ser de « l’ennemi inté­rieur », en réfor­mant les mœurs. Puis des pen­seurs modernes (comme Sayyid Qutb, 1906 – 1966) trou­vèrent au dji­had une effi­ca­ci­té nou­velle ; spé­cia­le­ment dans les socié­tés musul­manes (la mai­son de la Paix) il pour­ra dési­gner la lutte à mener contre des diri­geants musul­mans agis­sant en contra­dic­tion avec la foi. Ces « apos­tats » méritent la mort. Le Dji­had contre les « rené­gats » est per­mis afin de pré­ser­ver le carac­tère musul­man de la socié­té. Voi­là POURQUOI les chiites vou­laient s’en prendre à l’Algérie, au Maroc et à la Tuni­sie avant de s’en prendre aux monar­chies du Golfe.

    Oui mais com­ment ?

    Il s’agissait pour les chiites de trans­for­mer la France – soit disant mai­son de la trêve – en base arrière ter­ro­riste. Le milieu de l’immigration musul­mane ser­vi­rait de vivier de moud­ja­hi­dine (com­bat­tants de la guerre sainte !) capables de se noyer dans les popu­la­tions fran­co­phones du Magh­reb. L’importance et la sou­plesse des moyens de com­mu­ni­ca­tions entre les deux rives de la Médi­ter­ra­née faci­li­taient les infil­tra­tions. Ne par­lons pas des doubles natio­na­li­tés ni des familles à che­val sur la France et le pays d’origine.

    Que d’atouts pour dupli­quer ce qui se fai­sait avec un suc­cès indé­niable en Afgha­nis­tan. La lutte au Magh­reb pren­drait la forme d’un ter­ro­risme nou­veau, dif­fé­rent de celui pra­ti­qué par les pales­ti­niens, les kami­kazes. Des jeunes fana­ti­sés se sacri­fie­ront dans des atten­tats spec­ta­cu­laires avec la cer­ti­tude d’accéder au para­dis. Les stra­té­gies les plus simples sont les meilleures !

    Oui, mais avec quels acteurs ?

    L’idée ori­gi­nale fut de s’appuyer en France sur les « beurs » comme on le fai­sait avec les tali­bans en Afgha­nis­tan. La chose était pos­sible car les « beurs » (mot mis à la mode à l’époque par la gauche bobo), ces immi­grés de la seconde géné­ra­tion, nés en France, n’avaient plus d’identité. Cou­pés de la com­mu­nau­té isla­mique par leur mode de vie et par l’ersatz de culture dis­pen­sé par l’élite média­tique du pays légal, les beurs ne par­viennent pas à s’intégrer à la com­mu­nau­té fran­çaise. Même s’ils se sentent par­fois assez proche de notre mode de vie, ils sont inca­pables de le rejoindre et finissent par le haïr. Flot­tant entre deux mondes, les beurs se recons­truisent une iden­ti­té à la façon des « black mus­lins » amé­ri­cains, (orga­ni­sa­tion fon­dée en 1930 et à laquelle Mal­com X appar­tint). Ils sont inca­pables de rejoindre l’Islam tra­di­tion­nel de leurs parents ayant consti­tué « l’immigration de tra­vail » d’origine. D’ailleurs ils méprisent leur Islam tra­di­tion­nel, inté­rio­ri­sé par la cou­tume dans une Algé­rie fran­ci­sée, et c’est pour­quoi les petits beurs se fabriquent un Islam révo­lu­tion­naire.

    En revanche le fon­da­men­ta­lisme de Kho­mei­ny répon­dait psy­cho­lo­gi­que­ment à leur angoisse iden­ti­taire. Moins authen­ti­que­ment musul­mans que leurs parents, les beurs se don­ne­ront l’impression d’être plus fidèles qu’eux à l’Islam en éva­cuant le conte­nu spi­ri­tuel du Dji­had. Com­ment ? D’abord par une révolte contre le maté­ria­lisme et la reli­gion laïque, ensuite en s’opposant à l’Islam tra­di­tion­nel de leurs parents qu’ils accusent de pas­si­vi­té. Voi­là pour­quoi les beurs se lais­sèrent si faci­le­ment endoc­tri­ner, enré­gi­men­tés par les pré­di­ca­teurs ira­niens venus en France. Sachons que les chiites sont esti­més à un nombre se situant entre 150 à 250.000 sur le ter­ri­toire fran­çais… Les jeunes beurs pas­sés à l’apprentissage de la Kalach­ni­kov et au prin­cipe du ter­ro­risme isla­mique allaient donc pou­voir s’en prendre aux gou­ver­ne­ments du Magh­reb et étendre l’influence Chiite sur les ter­ri­toires sun­nites. Voi­là pour­quoi la stra­té­gie de l’Iman Kho­mei­ny était non seule­ment cré­dible mais en passe de réus­sir.

    Les chiites dérou­lèrent leur stra­té­gie. Les démo­crates fran­çais eux, n’y virent que du feu et conti­nuèrent de s’emmêler les pieds dans le tapis d’une inté­gra­tion répu­bli­caine de type « Touche pas à mon pote ». En revanche ce fut la panique dans la mai­son de la paix sun­nite ! On le com­prend… Les pays du Magh­reb seraient les pre­miers tou­chés et vien­draient ensuite les pays du Golf. Ils devaient réagir. Ils réagirent, et la France com­men­ça d’en payer le prix…

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série « L’Islam enne­mi n° 1 bis », cli­quer sur les liens.

    1. France, mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la trêve et ter­ri­toires per­dus de la Répu­blique
    3. Impact sur la France de la révo­lu­tion isla­miste de 1979

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • EDITORIAL de la Lorraine royaliste, gou­ver­ner par la peur ?, par Philippe SCHNEIDER.

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    Macron parle, le gou­ver­ne­ment s’agite, les Fran­çais souffrent. Voi­là la situa­tion résu­mée en peu de mots mais qui décrit bien la réa­li­té. Et j’ajouterai que les Fran­çais vont encore plus souf­frir sous un pou­voir qui devient de plus en plus totalitaire.

    Il y a deux évè­ne­ments indé­niables qui touchent la France : une épi­dé­mie qui semble impor­tante et l’islamisme qui pro­voque des atten­tats san­glants et le der­nier est par­ti­cu­liè­re­ment horrible.

    Macron parle. Il donne la désa­gréable impres­sion de lire des textes aux­quels il ne croit pas, mal­gré des talents cer­tains de comé­dien. Le gou­ver­ne­ment s’agite beau­coup, ses membres dis­courent aus­si ali­gnant des chiffres, des sta­tis­tiques, des déci­sions… se contre­di­sant volon­tiers, sans pers­pec­tives. Et cela dure depuis le mois de mars der­nier. Nous note­rons en pas­sant qu’il fut annon­cé il y a 7 mois l’augmentation du nombre des lits de réani­ma­tion (ils devaient pas­ser de 5.000 à 12.000), or rien n’a été fait, d’où la « panique » actuelle. Tout semble fait pour trans­mettre à la popu­la­tion une peur impor­tante. Or, si l’épidémie semble impor­tante, on est loin des « grandes » épi­dé­mies du temps pas­sé comme la grippe « espa­gnole » il y a un siècle et, plus­proche, de celle dite de « Hong Kong » en 1969 (sans citer les pré­cé­dentes sou­vent énor­mé­ment plus meur­trières !). Or, il n’y avait pas eu de mesures extrêmes comme aujourd’hui. Il vau­drait peut être mieux – comme nombre de scien­ti­fiques le disent – lais­ser l’épidémie s’étendre pour qu’un maxi­mum de per­sonnes soient immu­ni­sées. Mais, pour cela, il fau­drait avoir les moyens de soi­gner ceux qui sont le plus tou­chés, ce que nous n’avons plus et rien ne semble fait pour amé­lio­rer la situa­tion. Bien enten­du, le chef de l’Etat actuel n’est pas le seul res­pon­sable de cet état de fait, il n’a fait que conti­nuer la poli­tique désas­treuse de ses pré­dé­ces­seurs en par­ti­cu­lier depuis Sar­ko­zy. Il y aurait aus­si beau­coup à dire sur notre san­té beau­coup trop cen­tra­li­sée et admi­nis­trée. D’importantes éco­no­mies pour­raient être faites dans ce domaine, les­quelles pour­raient ser­vie à amé­lio­rer les salaires et les moyens des soignants.

    Il faut dire aus­si que la peur per­met de faire pas­ser des mesures et des lois liber­ti­cides qu’il aurait été dif­fi­ciles de faire pas­ser autrement.

    Notre situa­tion éco­no­mique est grave et va s’aggraver avec des déci­sions comme le couvre feu et peut-être des nou­veaux « confi­ne­ments ». – A l’heure où j’écris, nous atten­dons les déci­sions du gou­ver­ne­ment. –  Non seule­ment, sur le plan inté­rieur mais aus­si exté­rieur : nos entre­prises perdent des mar­chés face à celles de pays n’ayant pas ou peu « confi­nés ». Nous allons le payer cher, y com­pris en nombre de morts ! Mais il faut consta­ter que cela est bien utile pour limi­ter les marques de mécon­ten­te­ments, les mani­fes­ta­tions hos­tiles au gou­ver­ne­ment et les actions politiques…

    Et puis, et c’est peut-être le plus impor­tant pour Macron et sa clique, cela va-t-il sans doute per­mettre le report des élec­tions can­to­nales et régio­nales pré­vues pour le prin­temps pro­chain. Elles auraient cer­tai­ne­ment été catas­tro­phiques pour les « macro­niens ». En les repor­tant d’un an, donc après les pré­si­den­tielles, ils peuvent espé­rer, si Macron est hélas réélu, qu’ils pro­fi­te­raient d’un moment favo­rable, comme on le voit chaque fois pour les légis­la­tives. Cal­cul de poli­ti­ciens qui valent bien que l’on sacri­fie la France et les Français !

    Enfin, cette période de peur dic­tée par le pou­voir per­met de « faire pas­ser » dis­crè­te­ment des lois scé­lé­rates et liber­ti­cides. : Sur­veillance de plus en plus pré­cise de tous nos faits et gestes. Lois bioé­thiques élar­gis­sant la PMA et ouvrant la porte à la GPA. Pas­sage de 12 à 14 semaines des délais pen­dant les­quels l’avortement et pos­sible et même 9 mois en cas de « détresse psy­cho-sociale » de la mère, ce qui est en fait un infan­ti­cide. Sup­pres­sion de la clause de conscience des méde­cins et du per­son­nel médi­cal. La culture de mort s’étend en France. L’Etat ne pro­tège plus les plus faibles, au contraire il veut leurs dis­pa­ri­tions. Un Etat qui agit ain­si n’est plus légi­time, ce n’est plus un véri­table « Etat de Droit » ! Espé­rons, sans trop y croire, que nos élus revien­dront sur ces votes qui ne sont pas encore définitif.

    L’Etat répu­bli­cain veut aus­si limi­ter nos liber­tés. Nous l’avons vu quand il impose aux col­lec­ti­vi­tés locales qui ne lui plaisent pas des déci­sions uni­la­té­rales sans même les consul­ter. Nous le voyons aus­si dans sa poli­tique fami­liale et plus par­ti­cu­liè­re­ment dans le domaine de l’instruction. Pre­nant pré­texte qu’une infime par­ti des parents fai­sant l’école à la mai­son refusent les contrôles, il veut inter­dire à tous cette pos­si­bi­li­té. Ces quelques familles seraient des extré­mistes isla­mistes qui pré­pa­re­raient de futurs ter­ro­ristes. Stu­pi­di­té abso­lue : les ter­ro­ristes viennent soit de l’immigration soit, quand ils sont fran­çais,  de l’école publique. Fau­drait-il inter­dire cette der­nière ? En fait, il y a la volon­té de sup­pri­mer une liber­té fon­da­men­tale des familles de choi­sir com­ment leurs enfants seront ins­truits et ce n’est qu’une étape en vue d’établir un ser­vice unique d’éducation natio­nale, véri­table centre d’endoctrinement. Comme  Gérard Leclerc nous le rap­pelle dans une chro­nique dif­fu­sée sur Radio Notre Dame et reprise dans son « bloc-notes » dans La France Catho­lique, Dan­ton décla­rait : « Mon fils ne m’appartient pas, il est à la Répu­blique. C’est à elle de lui dic­ter des devoirs pour qu’il la serve. ». Nous voyons que ce n’est pas une idée nou­velle. Elle fut d’ailleurs reprise par tous les régimes tota­li­taires, qu’ils soient com­mu­nistes ou nazis. Macron est dans la même ligne. 

    Or, un véri­table gou­ver­ne­ment res­pec­tant les liber­tés, celui que nous appe­lons de nos  vœux, ne devrait avoir qu’un minis­tère de l’instruction qui veille­rait à ce que tous les Fran­çais soient ins­truits (fran­çais, mathé­ma­tique, his­toire, géo­gra­phie…..), l’éducation étant l’affaire des parents. Mais pour cela, il faut un chef d’Etat indé­pen­dant ne cher­chant pas à « fabri­quer » des Fran­çais bien « endoc­tri­nés » : seul notre Roi peut répondre à ce souhait.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Les fausses alternatives, par Aristide Renou.

    Le débat public, en France, construit systématiquement de fausses oppositions qui empêchent de considérer, et encore plus d'adopter, une troisième voie, qui est presque systématiquement celle de l'intérêt national et du débat raisonnable.

    C’est l’un des nombreux malheurs individuels qui découlent du malheur de la France que de se trouver de plus en plus souvent contraint d’approuver des choses que l’on désapprouve ; ou tout au moins sommé de les approuver avec une force à laquelle il est difficile de résister.

    Au motif que des musulmans fanatiques assassinent des caricaturistes, nous devrions tous « être Charlie ». Mieux : l’État lui-même devrait se charger de diffuser dans toutes les écoles de France et de Navarre les caricatures qui ont été le motif des assassinats. Sans quoi, nous dit-on, « les terroristes auront gagné ».

    Au motif que l’islam est une religion profondément misogyne dans laquelle la femme a un rang à peine supérieur à ceux des esclaves, nous devrions approuver les délires théoriques et les revendications des féministes contemporaines.

    Au motif que la pudibonderie musulmane, mêlée à une notion barbare de « l’honneur », prétend faire disparaitre les femmes sous de hideux linceuls et les séparer des hommes, nous devrions considérer comme obscurantiste et oppressif toute notion de pudeur et trouver très bon que des adolescentes s’habillent comme des tapineuses.

    Me voici donc sommé, et bien d’autres Français avec moi, de choisir entre la défense de « droits » qui me paraissent indéfendables à la lumière de la raison, et le soutien à une religion funeste qui, tel un cancer, est en train de détruire progressivement tout ce qui est aimable dans notre pays. Eh bien non ! Je refuse de choisir entre la peste et le choléra. Je refuse d’oublier qu’il existe un état qui s’appelle la santé et qui se caractérise, entre autres, par le fait de ne souffrir ni de la peste ni du choléra.

    Plus spécifiquement, je refuse d’affirmer qu’il existerait un « droit au blasphème » et que les caricatures de Charlie Hebdo constitueraient le summum de l’esprit français, au point de devoir être « enseignées » au collège. Et je répéterais donc ici des choses que j’ai déjà dite lors de « l’affaire Mila », puisqu’il faut bien se répéter lorsque la réalité se répète.

    Pourquoi ne suis-je pas d’accord avec l’idée d’un « droit au blasphème ? » Si l’on veut dire par là que la loi ne devrait pas punir la parole ou le discours qui outrage la divinité, la religion ou ce qui est considéré comme respectable ou sacré, je ne peux qu’être d’accord, et sans réserve. Il est préférable que la loi humaine ne se mêle pas de défendre la divinité.

    Légitimité de l’offense ?

    Ce qui me pose problème, c’est qu’un « droit » est inséparablement quelque chose de légal et de moral. Affirmer que l’on a le « droit » de faire quelque chose, ce n’est pas seulement dire que la loi ne punit pas l’action en question – ce qui est une simple constatation – mais aussi que l’action en question est bonne ou, au pire, indifférente. Bref, que l’on n’est pas critiquable lorsque l’on fait usage de la liberté que vous laisse la loi. Dire « j’ai le droit », c’est, presque toujours, affirmer implicitement que, si la loi vous interdisait l’action X, la loi serait injuste. C’est une revendication morale.

    Si donc nous regardons le « droit au blasphème » du côté de la revendication morale qu’il contient, je suis obligé de dire : « There’s no right to what is wrong ». Ce que je veux dire, c’est que le blasphème est une forme d’injure. Le blasphème s’adresse non pas principalement à la divinité – qui ne saurait en être affectée, soyons sérieux – mais à la communauté de ceux qui croient à cette divinité : elle est une injure dirigée vers chacun d’entre eux, même si aucun n’est nommément visé. Le blasphème est destiné à être reçu comme un outrage par des êtres humains, c’est son but. Mais à l’injure on ne peut guère répondre que par l’injure ou par les coups, si du moins on a un peu de fierté.

    « L’affaire Mila » est d’ailleurs une démonstration éclatante de tout cela : Mila a été insultée par un bon musulman (c’est certainement ainsi que lui-même se considère), elle a répondu par une injure qui lui semblait appropriée, c’est-à-dire par un blasphème envers Mahomet. Et aujourd’hui elle est en danger de mort.

    La réaction de Mila était, sinon appropriée, du moins compréhensible dans un tel contexte. Cependant, revendiquer un « droit au blasphème » c’est bien autre chose, c’est revendiquer la possibilité d’offenser publiquement ses semblables en toute impunité. Mais seuls les tyrans peuvent réellement avoir un tel « droit ». Les injures détruisent la civilité, qui est indispensable à l’expression paisible et raisonnée des différends politiques, elles sont donc incompatibles avec un régime libre. Le blasphème, ce n’est pas le summum de la liberté de parole, c’est la mort à terme de la liberté de parole.

    La loi, pour le répéter, ne devrait pas se mêler de défendre l’honneur de Dieu, et les pouvoirs publics devraient châtier avec toute la célérité et la sévérité appropriées ceux qui prétendent se faire les vengeurs de l’honneur divin. Non pas parce qu’il existerait un « droit au blasphème », mais parce qu’il existe un droit naturel à la sûreté que les pouvoirs publics ont le devoir absolu de protéger.

    Mais nous ne devrions pas non plus laisser penser à nos concitoyens qu’ils peuvent s’injurier à travers leurs convictions religieuses sans que cela porte à conséquence ; qu’ils font un usage légitime, et même sublime, de leur liberté en essayant de s’outrager mutuellement le plus qu’ils peuvent alors qu’ils ne font en réalité que participer à la crétinisation et à la brutalisation du débat public. Alors que l’usage qu’ils font de leur liberté est destructeur des conditions de cette liberté.

    Nous devrions toujours, en d’autres termes, dès lors que nous prenons la parole en public, essayer d’articuler un discours et non simplement d’exprimer un sentiment. Pour ma part, je ne réclamerais donc pas la liberté de pouvoir dire publiquement, comme Mila : « Je mets un doigt dans le cul à Mahomet », ou d’autres choses semblables à propos de cette religion ou d’une autre. Cette liberté-là ne me semble bonne pour personne.

    Nécessité du discours

    Ce que je réclame en revanche, c’est la liberté de pouvoir donner mon avis sur la religion musulmane. Je réclame de pouvoir dire, sans crainte de la loi ni de mes semblables, que je considère que l’islam est l’une des religions les plus funestes qui aient jamais existé, du point de vue de ses conséquences sociales et politiques. Que je considère que l’enseignement de Mahomet encourage la superstition, le fatalisme, la brutalité, la misogynie, le despotisme, la guerre, entre autres choses. Que partout où cette religion s’est implantée durablement elle a stérilisé l’intelligence, effacé la liberté, tari l’industrie humaine. Je réclame de pouvoir dire que je considère l’islam comme un des grands fléaux de l’humanité.

    Voilà ma conviction, que je suis tout à fait prêt à défendre avec des faits et des arguments. Dès lors, si des musulmans se sentent outragés par mes propos, c’est leur problème. J’ai fait l’effort d’articuler un discours, ils peuvent donc me répondre sur le même terrain, à supposer qu’ils en soient capables. S’ils n’en sont pas capables, et qu’ils répondent par des injures ou des menaces, cela prouvera simplement la justesse de mon diagnostic.

    Ai-je encore cette liberté ? Je n’en suis pas bien persuadé. Mais ce que je sais c’est que, personnellement, je ne combattrai pas une religion qui me paraît encourager la stupidité avec les armes de la stupidité.

    Je ne pense donc pas non plus qu’il soit pertinent de faire des caricatures « charliesques » de Mahomet, pour ainsi dire, une partie du programme scolaire, ou de les afficher partout, même si je peux comprendre le désir presque irrésistible de le faire après un acte aussi abominable que l’assassinat de Samuel Paty. Il me semblerait beaucoup plus pertinent, par exemple, de mettre au programme de français le Mahomet de Voltaire, de dire certaines vérités sur l’islam en cours d’histoire, au sujet par exemple de son expansion par la conquête et la destruction, au sujet de la place qu’a tenu l’esclavage des noirs et des chrétiens dans les sociétés musulmanes, etc.

    Au lieu d’employer un temps et une énergie précieuses à enseigner de fantomatiques « valeurs de la République » ainsi qu’à essayer d’expliquer et de justifier des caricatures laides et sans esprit, que l’on expose les jeunes musulmans qui sont dans nos écoles, comme tous les autres jeunes gens, au meilleur de la civilisation occidentale et au meilleur de la France. Que leurs enseignants ne parlent qu’avec respect et – pourquoi pas ? – avec amour de la France, et qu’ils en parlent souvent. Que l’on cesse de vouloir sottement dissimuler le fait que la France est un pays de marque chrétienne, comme si on en avait honte. Tout cela fera infiniment plus pour leur intégration à la nation française – si tant est qu’ils en aient envie, bien sûr – que tous les numéros de Charlie Hebdo ou tous les « humoristes » du monde.

    Et, bien sûr, que l’on soit intraitable en matière de discipline scolaire.

    Même si cela ne devait pas contribuer d’un iota à les faire devenir des Français de cœur, cela contribuera du moins à faire des petits Français de souche un petit peu moins incultes, un petit peu moins perméables à la vulgarité et au relativisme du temps. Ce serait déjà un grand bien.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Marion Maréchal: «Ce ne sont pas les valeurs de la République qui sont attaquées mais bien les valeurs françaises».

    Marion Maréchal. ALEX WONG/AFP

    Le droit et la laïcité sont insuffisants pour lutter contre l’islamisme radical, estime l’ancienne députée (RN) du Vaucluse.

    Voici donc la 267e victime de l’islamisme depuis 2012. Après les enfants, les militaires, les policiers égorgés devant leur petit garçon, les journalistes, les adolescentes à Marseille, le chef d’entreprise décapité, le curé dans son église, les innombrables victimes du Bataclan ou de Nice, c’est au tour du professeur.

    L’histoire semble se répéter dans l’horreur mais celle-ci se distingue en ce qu’elle met en exergue les multiples complicités, la chaîne humaine qui a désigné la cible à abattre, la fatwa 2.0 avant que l’assassin ne passe à l’acte. On y découvre des élèves, des profs, des associations locales, des imams, de multiples relais anonymes sur le net. Un cas de dénonciation qui ne semble pas isolé dans l’Éducation nationale mais qui, cette fois, a trouvé le bourreau pour la mise à mort.
     
    On parle à leur encontre de «séparatisme» pour éviter de rappeler que le terme «islamisme» découle du mot «islam». Le mot est impropre et révèle l’approximation de l’analyse: le séparatisme désigne le mécanisme politique d’un peuple qui vise l’indépendance. Les islamistes ne cherchent pas l’indépendance d’une partie du territoire ; ils veulent soumettre l’ensemble de la société française aux règles de la charia.

    C’est une œuvre de subversion organisée de l’intérieur et souvent alimentée par l’extérieur. Cette influence extérieure trouve prise dans les allégeances multiples des individus ; en l’occurrence, pour une grande partie des musulmans, dans l’attache à leur pays d’origine, à l’Oumma (l’assemblée des croyants), au sunnisme, etc.

    Les islamistes ne cherchent pas l’indépendance d’une partie du territoire ; ils veulent soumettre l’ensemble de la société française aux règles de la charia

    Leurs armes: le nombre, la jeunesse, des alliés objectifs islamo-gauchistes qui cultivent la repentance occidentale, l’injonction au vivre-ensemble, les droits de l’Homme dévoyés, un islam en expansion au niveau mondial.

    Les nôtres? La laïcité et pas grand-chose de plus.

    La laïcité n’est pas une réponse suffisante

    Je suis convaincue que ceux qui invoquent «la République» comme une formule magique et brandissent la laïcité à tout va n’utilisent pas les bonnes armes et passent à côté de l’essentiel. La laïcité a sa place dans une riposte globale mais elle n’est pas suffisante. Nous demandons à la laïcité l’impossible. Nous invoquons comme une évidence un concept parfaitement assimilé en Europe mais inconnu de l’islam et des civilisations islamiques: la séparation du public et du privé, du spirituel et du temporel, du politique et du religieux, de Dieu et de César.

    La rhétorique est inopérante en particulier auprès d’une grande partie de la jeunesse française musulmane dont je rappelle que 74 % font passer leurs convictions religieuses avant les «valeurs de la Républiques» et 26 % ne condamnent pas les djihadistes (sondage Ifop réalisé en 2020 sur les 15-24 ans).

    En appeler uniquement à la laïcité pour traiter la question de l’islamisme, c’est une manière de réduire le débat à la question religieuse et d’ignorer le fait social qu’est l’Islam. C’est détourner le regard du sujet de la politique d’immigration, de la délinquance endémique qui est le terreau de la radicalité, du communautarisme islamique lié au nombre, de l’échec de l’assimilation ; bref de la dimension civilisationnelle du problème.

    Arrêtons les fausses pudeurs et les vieilles lunes anticléricales: il n’y a pas de problème en France avec le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme ou le bouddhisme. Nous avons un problème avec l’islam radical et uniquement lui. Ce n’est pas en renvoyant dos à dos tous les cultes, pour se donner bonne conscience, et en les pénalisant tous au passage, notamment sur la question de l’école privée hors contrat, que nous endiguerons le phénomène.

    Il n’y a pas de problème en France avec le catholicisme, le protestantisme, le judaïsme ou le bouddhisme. Nous avons un problème avec l’islam radical et uniquement lui.

    Il est tout aussi inefficace de s’épuiser à vouloir constituer un islam de France. Comme le dit le politologue Frédéric Saint-Clair: «le rôle de la République n’est pas de distinguer le bon islam du mauvais islam, ou de faciliter un islam des lumières. C’est aux musulmans de le faire, s’ils le souhaitent. La République, elle, doit définir le cadre politique et culturel de la nation».

    Il est donc illusoire de la part de l’État de vouloir faire de la théologie, de chercher à contrôler l’islam en favorisant des courants par rapport à d’autres, de fabriquer des interlocuteurs artificiels puisque l’Islam n’a pas de clergé ou de chercher à faire disparaître la religion de la société et de l’espace public. L’État est laïc, et doit le rester, mais la société ne l’est pas.

    Se contenter de brandir la laïcité, c’est, selon moi, une lâcheté qui se fait passer pour de la fermeté. C’est une façon politiquement acceptable de se protéger de la critique du «pas d’amalgame» qui tétanise les esprits, cadenasse le débat et empêche toute réflexion sur le sujet. Que les choses soient dites: si des musulmans modérés se sentent concernés quand on dénonce l’islamisme alors c’est que l’ambiguïté vient de leur côté. Pas du nôtre. Même les complices d’hier (Licra, SOS racisme et compagnie) retournent leur veste en dénonçant aujourd’hui le collectif contre l’islamophobie en France (CCIF), proche des Frères musulmans.

    Un modèle en panne

    Quelle image leur renvoyons-nous? Pour eux nous sommes des mécréants, des jouisseurs, des consuméristes, des athées qui méprisons le sacré ; nous sommes la société du vide, de l’individualisme et du relativisme. Pour eux nous avons tué Dieu, la patrie, la famille. Ils voient une société sans courage, juste bonne à faire des marches blanches, à allumer des bougies et à crier «vous n’aurez pas ma haine». Contrairement à eux, nous avons oublié qu’islam et Europe n’ont cessé de s’affronter depuis 13 siècles.

    Nos gouvernants ont espéré susciter le respect et l’adhésion par le modèle du «vivre ensemble». Ses promoteurs imaginaient, et imaginent toujours, qu’en effaçant toute trace de la nation historique française, en abandonnant l’exigence d’assimilation, en refusant la prééminence de nos traditions, en abordant toutes les cultures de manière égale, en appliquant la loi avec «magnanimité», en concédant des «accommodements raisonnables», on éviterait que les étrangers se sentent «exclus» et nous contribuerions ainsi à leur insertion dans la société française.

    Pourquoi adhérer à un modèle de société que même les héritiers directs ne veulent plus défendre ?

    Le résultat ne s’est pas fait attendre: pourquoi adhérer à un modèle de société que même les héritiers directs ne veulent plus défendre? Pourquoi abandonner son référentiel d’origine quand la société d’accueil n’impose pas le sien et n’assume ni sa singularité, ni sa valeur propre? Au nom de la tolérance, le multiculturalisme achève de détruire une liberté de plus: la liberté d’expression et d’opinion, après avoir réduit la liberté de circulation par l’impact des violences et de l’insécurité ou encore la liberté d’enseignement par la suppression générale de l’école à la maison ou la mise au pas de toutes les écoles privées.

    Ils ont cru que la société libérale, dénuée de passé, privée de morale collective et de références communes, pourrait s’organiser autour de la liberté de l’individu érigée en valeur ultime. Ils ont cru ce modèle tellement supérieur aux autres qu’ils pensaient que chaque étranger serait conduit à s’y rallier naturellement. La liberté autocentrée, le plaisir, le pouvoir d’achat devaient inéluctablement supplanter l’ «obscurantisme», de même que la raison devait nécessairement l’emporter à terme sur les croyances et la foi. Cela revient à méconnaître les tréfonds de l’âme humaine, souffrir d’amnésie historique, raisonner uniquement au travers de l’esprit français en détournant le regard des mouvements civilisationnels.

    L’universalisme, les lumières, les droits de l’Homme ! Toutes ces idées ont été dévoyées selon la technique du judo dans lequel le combattant retourne la force de l’adversaire contre lui

    Mais voilà, la raison européenne est contestée, l’école n’émancipe plus et la force d’attraction de la civilisation islamique supplante de loin celle de notre société. Quand même: l’universalisme, les lumières, les droits de l’Homme! , me répondrez-vous. Toutes ces idées ont été dévoyées selon la technique du judo dans lequell le combattant retourne la force de l’adversaire contre lui.

    L’universalisme est devenu, dans leur esprit, une vieille lubie de colon esclavagiste convaincu de la supériorité de sa culture sur celle des autres. L’universalisme rimait avec l’exportation de la culture française dans le monde entier, dorénavant il rime avec métissage et importation des cultures étrangères sur le sol français. Les lumières? Selon eux Voltaire était un raciste. La raison promu par eux n’a rien universelle mais n’est qu’un instrument de domination des européens sur le monde.

    Les droits de l’Homme? Ce texte initialement symbolique est devenu une arme juridique qui permet aujourd’hui de protéger un terroriste de l’expulsion, de sacraliser le regroupement familial ou de limiter la liberté d’expression au nom de la «paix religieuse». ( CEDH arrêt 2018)

    Plus que les «valeurs de la République», défendons la France

    Nous ne pourrons pas gagner qu’avec des concepts abstraits ou des «valeurs de la République» dont plus personne ne sait ce à quoi elles renvoient tant elles ont été invoquées à tort et à travers (notamment pour disqualifier moralement et politiquement les personnes lucides qui ont précisément essayé d’éviter le drame que nous vivons en ce moment).

    L’obscurantisme islamiste ne se combat pas seulement par la loi, il se combat aussi dans les cœurs. Il ne s’agit pas d’opposer République et France mais de considérer la première comme un euphémisme de la seconde. Ce ne sont pas les valeurs de la République qui sont attaquées mais bien les valeurs françaises. C’est donc la France que nous devons défendre.

    Il faut assumer le fait que si nous accordons une place aux Français musulmans patriotes, nous n’avons pas vocation à devenir une nation musulmane, une république islamique, même si ce scénario est désormais loin d’être improbable au regard de la courbe démographique actuelle.

    Il nous faut donc mêler cette certitude avec une volonté inébranlable dans la réduction drastique de l’immigration, la réforme du code de la nationalité et du droit d’asile, l’extension des cas de déchéance de nationalité, le respect scrupuleux de la loi, la lutte contre toutes les influences étrangères qu’elles soient financières ou religieuses sur notre sol, le refus du chantage à l’islamophobie, la valorisation de notre héritage, l’association de tous les acteurs de terrain, notamment dans l’école, et la sanction implacable des récalcitrants.

    C’est un combat global historique, spirituel, culturel, intellectuel, éducatif

    Le combat ne peut pas être gagné uniquement par du légalisme. C’est un combat global historique, spirituel, culturel, intellectuel, éducatif. C’est un combat moral qui passera d’abord par l’affirmation et la fierté de ce que nous sommes. C’est un combat de civilisation et quiconque refusera de voir cette dimension a déjà perdu.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Caricatures du Prophète : des critiques au Canada et aux USA de la conception française de laïcité et de liberté d’expre

    Caricatures du Prophète : des critiques au Canada et aux USA de la conception française de laïcité et de liberté d'expression (peinture de Moebius) 

    La publication en France des caricatures du prophète de l’Islam (Mahomet) et la décapitation le 16 octobre dernier d’un professeur d’histoire qui les avaient montrées à ses élèves, ont provoqué des réactions aux Etats-Unis et au Canada qui ont choqué les Français. Les Premiers Ministres du Canada et du Québec se sont au passage divisés sur le sujet.

    Rappel du contexte :

    Ce n’est pas nouveau, la « liberté religieuse » est fondamentale chez les Américains et Canadiens, alors qu’en France c’est la « laïcité » qui est au cœur des constitutions républicaines. Entre les deux (si on peut dire) le Québec s’est doté l’an passé d’une « loi sur la laïcité de l’Etat » ; mais une laïcité qui ne s’installe pas sans contestation non plus dans La Belle Province (1).

    Ainsi, dans les pays anglo-saxons, en général on aime procéder à des « accommodements raisonnables » afin que les minorités puissent vivre leur foi sans contrainte, mais aussi l’exprimer. Et c’est aussi parfois le cas afin de « réparer » une « discrimination ».

    Rappelons que les premières colonies américaines ont été fondées par des communautés religieuses qui comptaient (et comptent toujours) y exercer leur culte librement. En conséquence, le bannissement de certains signes religieux dans l’espace public français peut toujours paraître surprenant en Amérique du Nord.

    Pour que tout le monde puisse « vivre ensemble », en Amérique la norme c’est donc d’arranger (« accommoder ») et en France c’est de « limiter ». La version contemporaine de cette incompréhension n’est pas nouvelle : elle date des premiers débats français sur le port du voile à l’école en 1989.

    Depuis lors, la culture antiraciste (et anti discriminations) s’est aussi accentuée aux Etats-Unis, depuis les luttes pour les droits civiques, et elle constitue une grille de lecture qui peut s’avérer fausse quand elle est transposée aux autres pays, notamment par les mouvements « woke » (2) : il n’y a pas eu par exemple de rapports dominants-dominés (esclavage) avec des « people of colour » (personnes de couleur) en France métropolitaine.

    Le problème… c’est la police !

    Le New-York Times s’est ainsi vu accusé par la plupart des observateurs de vouloir transposer la situation américaine (comme par exemple l’affaire George Floyd) sur ce qui s’est passé en France. En tout cas le titre du quotidien américain a choqué les Français : « La police française tire et tue un homme après une attaque mortelle au couteau dans la rue » (3). Le quotidien américain a ensuite changé son titre, qui est ainsi devenu : « La police française tue un homme qui venait de décapiter un professeur dans la rue » (4). Le sujet principal de ce deuxième titre reste donc « la police française ». Enfin, le titre a encore été corrigé une énième fois en : « Un homme décapite un professeur dans une rue en France, et est tué par la police » (5). Si la police n’est plus « le problème » de cet ultime titre, les motivations (terroriste et religieuse) du tueur ne sont pas plus mentionnées que dans les versions précédentes.

    Les Français sont attentifs à ce genre de biais, car beaucoup accusent depuis plusieurs années une partie de leur extrême-gauche d’importer les concepts américains en France, et d’être (en plus) des « islamogauchistes », c’est à dire des « complices des islamistes ».

    Pour être tout à fait complet avec les Etats-Unis, on notera aussi la réaction (très différente) de Donald Trump le 1er novembre à Miami : « Vous avez vu ce qui s’est passé en France. C’est parce qu’ils laissent rentrer n’importe qui« .

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    « La liberté d’expression… oui mais ».

    Ce professeur, Samuel Paty, a été décapité en région parisienne car le terroriste lui reprochait d’avoir récemment montré aux élèves des caricatures du prophète Mahomet. C’est pour cette raison également que l’équipe du journal Charlie Hebdo avait été décimée en 2015.

    Après ce dernier attentat d’octobre 2020, en France les réactions ont été immédiates et massives : des dizaines de milliers de personnes ont alors republié les « caricatures du prophète » sur les réseaux sociaux. Le président Macron et tous les élus en ont défendu le principe, et les lycées vont même à l’avenir distribuer à tous les élèves des livres contenant ces caricatures. Ce faisant, la France s’est attirée les foudres de nombreux Musulmans de part le monde, à commencer par le président turc Erdogan.

    Aux Etats-Unis, si la liberté d’expression est inscrite dans la constitution, le pays est aussi l’inventeur du « politiquement correct » et fait de cette liberté un usage un peu… limité.

    Alors qu’une nouvelle attaque terroriste faisait trois victimes dans une église de Nice le 29 octobre, le New-York Times précisait sa position le lendemain dans un article titré : « Le durcissement par la France de sa défense des caricatures de Mahomet pourrait conduire à un «piège» » (5). Voici l’introduction assez explicite de cet article : « Autrefois dénoncées par les dirigeants français, les images sont désormais défendues à travers le spectre politique, creusant un fossé avec les nations musulmanes et laissant de nombreux musulmans français exclus.« 

    Cité dans l’article, c’est le philosophe Pierre-Henri Tavoillot, (Université de la Sorbonne) qui a conduit le journal à affirmer que « les caricatures ont conduit la France dans un piège ». « En fait elles sont devenues des symboles, ce qui a conduit la France dans un conflit« , dit Tavoillot, « Mais mon opinion est que ce conflit est inévitable : si la laïcité française cède sur ce point, elle va avoir à céder sur tous les autres. Si nous abandonnons les caricatures, pour un Français ça signifie que nous abandonnons la liberté d’expression, le droit de critiquer les religions« .

    Le New-York Times y voit ainsi une sorte de jusqu’au-boutisme sur la liberté d’expression, mais il toutefois assez relatif en France. Le 13 juin dernier l’Assemblée Nationale française a voté la « loi Avia » afin – en théorie – de combattre (entre autres) les « propos haineux » sur les réseaux sociaux et moteurs de recherches. Ce problème-là n’est pas spécifiquement français…. mais la loi Avia a ensuite été jugée par le Conseil Constitutionnel comme portant une atteinte « disproportionnée » à la liberté d’expression en France. De même, avec le sujet qui fait aujourd’hui débat, et qui est désormais nommé « séparatisme islamiste ». Afin d’y faire face, la réponse du gouvernement français ne s’arrêtera pas à la publication de caricatures. En effet, certaines « expressions » émanant de différents courants de l’islam sont de moins en moins tolérées, par exemple celles des Frères Musulmans.

    Dans une interview à Al Jazeera le 31 octobre, le président français a toutefois rassuré les Musulmans : « La France est un pays où on exerce librement sa religion ; il n’y a pas de stigmatisation« .

    Il n’y  pas qu’aux Etats-Unis que la presse a été critique. Fin octobre, Politico Europe a supprimé une chronique, “La laïcité, dangereuse religion française”. Son rédacteur en chef a donné pour seule motif que l’article avait été publié « à un moment inopportun ».

    Le 3 novembre c’est le Financial Times (Londres) qui a publié une tribune (également retirée) qui était titrée : “La guerre de Macron contre le séparatisme islamique ne fait qu’accroître les divisions en France ».

    Emmanuel Macron se plaint de la presse anglo-saxonne

    M.A.J du 16 novembre : le président Emmanuel Macron a accepté un échange téléphonique avec le New-York Times durant lequel il s’est plaint que certains médias anglo-saxons aient plus critiqués la France que le terroriste. Pour lui, ces médias ne comprendraient pas « la laïcité à la française ». Le journaliste, Ben Smith, réplique dans cet article du 15 novembre que lorsque l’enseignant a été tué, Emmanuel Macron a « répondu par la répression de musulmans accusés d’extrémisme, avec une vague de perquisitions et la promesse de dissoudre certaines associations.« .

    Pour Emmanuel Macron : “Notre modèle est universaliste et pas multiculturaliste (…) Dans la société, je me fiche de savoir si quelqu’un est noir, jaune, blanc, s’il est catholique ou musulman, il est d’abord citoyen”.

    Ben Smith a demandé à Emmanuel Macron « si ses plaintes à l’encontre les médias américains n’étaient pas elles-mêmes un peu trumpiennes — des attaques hautement médiatisées au service d’un programme politique. » Et de commenter : « Se battre avec les médias américains est aussi un sport de longue date en France, et il peut être difficile de savoir quand un débat sur les différences culturelles est authentique et quand il vise à cacher des réalités gênantes.« 

    La liberté d’expression « séparatise » aussi le Canada !

    La position du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur cette affaire a aussi fait couler de l’encre : «Nous allons toujours défendre la liberté d’expression», a-t-il affirmé mais en soulignant que «la liberté d’expression n’est pas sans limites» ! «On n’a pas le droit par exemple de crier au feu dans un cinéma bondé de monde, il y a toujours des limites», a-t-il précisé. «Dans une société pluraliste, diverse et respectueuse comme la nôtre, nous nous devons d’être conscients de l’impact de nos mots, de nos gestes sur d’autres, particulièrement ces communautés et ces populations qui vivent encore énormément de discriminations.» Pour lui la parole ne doit pas «blesser de façon arbitraire et inutile». Avec sa parabole du cinéma, Justin Trudeau confond un peu volontairement la « mauvaise plaisanterie » avec la liberté d’expression, notamment celle de personnes dont c’est le métier (journalistes, élus, caricaturistes, écrivains, humoristes…).

    Et sa vision de la liberté d’expression n’est pas unanimement partagée au Canada. Lundi 2 novembre, lors d’un point presse le Premier ministre du Québec, François Legault, lui a répondu de manière ferme : « Je suis vraiment totalement en désaccord avec M. Trudeau. Il faut protéger la liberté d’expression » (…) « Je suis d’accord avec Emmanuel Macron » (…) « On ne peut pas accuser des personnes qui ont fait des caricatures (…) « On ne peut pas justifier de cette façon-là de la violence ».

    Le leader des Conservateurs à la Chambre, Gérard Deltell, a demandé publiquement pourquoi le Premier ministre Trudeau mettait des « conditions » à la liberté d’expression. En parallèle le chef du Bloc Québécois (indépendantiste) Yves-François Blanchet a asséné : « La formation politique que je représente se dissocie sans équivoque (…) du grave manque de courage exprimé par le Premier ministre du Canada quant à l’étendue de la liberté d’expression« .

    Une sorte de « guerre mondiale de la liberté d’expression » est lancée, et il est à peu près certain qu’elle est loin d’être terminée.

     

    NOTES :

    – 1 – D’ailleurs un procès s’est ouvert ce matin même contre cette loi sur la laïcité québécoise : www.journalmetro.com/actualites/national/2559716/proces-sur-la-loi-21-une-premiere-temoin-entendue/

    – 2 – « Le terme « Woke » est un terme apparu durant les années 2010 aux États-Unis, pour décrire un état d’esprit militant et combatif pour la protection des minorités et contre le racisme. » (définition de Wikipedia).

    – 3 – En version originale ça donne : « French police shoot and kill man after a fatal knife attack on the street« .

    – 4 – « French police fatally shoot a man who beheaded teacher on the street« 

    – 5 – www.nytimes.com/2020/10/30/world/europe/France-Muhammad-cartoons.html

     

    La Rédaction

    Source : https://courrierdesameriques.com/

  • Louis XVI, un monarque révolutionnaire, par Frédéric de Natal.

    Lorsqu’il monte sur le trône, le 10 mai 1774, Louis-Auguste de Bourbon a 21 ans. Devenu roi de France sous le nom de Louis XVI, rien n’avait préparé ce cadet de la maison de Bourbon à assumer cette lourde charge. Erudit, le nouveau souverain va pourtant surprendre son entourage et montrer le visage d’un monarque épris de réformes, loin d’être le « benêt tyrannique » décrit par les révolutionnaires et de cette image caricaturale qui lui colle toujours à la peau. Le 21 janvier 1793, en guillotinant ce descendant d’Henri IV, la France n’a jamais su faire le deuil de ce régicide qui continue encore de la hanter au plus profond de son subconscient. Retour sur un des monarques de France le plus révolutionnaire qui soit.

    frédéric de natal.jpgLors de son bal de mariage avec Marie-Antoinette d’Autriche (mai 1770), les festivités sont endeuillées par un incendie provoqué par un feu d’artifice. Apprenant qu’il y’a plus d’une centaine de morts, le jeune dauphin écrit alors au lieutenant de police sa préoccupation du sort des familles endeuillées par la perte de leurs proches : « J'ai appris les malheurs arrivés à mon occasion ; j'en suis pénétré. On m'apporte en ce moment ce que le Roi me donne tous les mois pour mes menus plaisirs. Je ne puis disposer que de cela. Je vous l'envoie : secourez les plus malheureux. ». Et de verser plus de 6000 livres sur sa cassette personnelle pour aider à l’infortune de ses futurs sujets. Louis XVI n’a alors que 16 ans et démontre déjà ses capacités de chef d’état alors que rien ne l’a préparé à cette charge qui bientôt va peser sur ses épaules. Le roi de France a toujours été un vrai bourreau de travail. Et si certes la chasse reste une passion commune à toute l’aristocratie française et qu’il partage volontiers, il passe aussi de longues heures dans son cabinet. Toute l’administration de son royaume ne cesse de défiler devant lui et il prend soin de lire tous les rapports qui lui sont donnés quand il ne correspond pas avec ses pairs. Dès les premiers jours de règne (1774), il réduit considérablement et drastiquement le train de vie trop dispendieux de la cour (ce même train de vie qui donnera à la reine Marie-Antoinette, le sobriquet de « Madame déficit » et qui fera dire au futur Charles X, que son frère n’est qu’un « avare », nécessitant des avertissements secs du monarque), celui du personnel en livrée et de sa garde dont il supprime les frais de bouche. Une décision qui ne sera pas sans irriter cette noblesse qui habite en permanence Versailles quand elle ne loue pas à ses frais les appartements disponibles dans la ville qui s’est greffée autour du château. Conscient de la pauvreté qui règne à Paris, Louis XVI fait sortir du trésor royal plus de 100 000 livres et ordonne que la somme soit répartie équitablement entre les plus démunis de la future capitale.

    5.jpgDans la foulée, il signe un décret de suppression  d’un impôt dont chaque français devait s’acquitter lors de la montée au trône des souverains appelé lyriquement le « don de joyeux avènement ». Monarque absolu de droit divin, il s’entoure néanmoins d’un conseil réduit et remet au goût du jour la charge de principal ministre d’état qu’il consulte régulièrement. Jusqu’en 1791, 7 hommes se succéderont à ce poste, occupé par deux fois par un certain Jacques Necker. Rien d’innovant en soi cependant quand on sait que les rois Bourbons se sont toujours entourés de divers conseillers à travers leurs règnes afin de prendre leurs avis indispensables à la bonne marche des affaires de l’état. Y compris Louis XIV, roi-soleil, qui aura eu de son vivant la réputation d’avoir associé à sa couronne des ministres compétents qui vont consolider les bases de cette monarchie dont a hérité Louis XVI. Le roi fait même preuve d’une certaine indépendance, refusant de céder aux injonctions de son épouse qui lui suggère quelques noms de disgraciés qui rêvent de faire leur retour à la cour, de ses frères qui le pressent de nommer un tel ou un tel.. Louis XVI se veut un souverain éclairé, lit les ouvrages de ces « messieurs les philosophes » et organise lui-même des expéditions maritimes (celle de La Pérouse entre 1785 et 1788 reste la plus célèbre), prélude à l’apogée de notre aventure coloniale.

    6.jpgSi certaines mesures trop libérales décidées par Turgot, son ministre des Finances de 1774 à 1776, mènent à des émeutes (guerre des farines) et l’agacement des princes de Sang qui spéculent sur le prix du blé, Louis XVI redonne aux parlements provinciaux, leurs pouvoirs de décision. Des pouvoirs dont Louis XV avait tenté de se débarrasser. Le roi est alors au sommet de sa popularité. Il projette même d’abolir les corvées et d’assujettir aux impôts territoriaux, la noblesse et le clergé tout en se souciant du sort des curés de campagnes qui peinent à vivre. Ces réformes égalitaristes à venir effraient la noblesse qui envoie des lettres de remontrances au souverain et qui obtiendra finalement le renvoi de Turgot (1776). Un geste que le clairvoyant Louis XVI finira par regretter amèrement en ces termes lorsque le successeur de Necker s’empressera de rétablir les impôts tant décriés : «Je crois que nous nous sommes encore trompés » déclare t-il agacé. Et Jean Étienne Bernard Ogier de Clugny, baron de Nuits, de faire un passage des plus éclairs à la tête du ministère ! L’arrivée de Jacques Necker aux finances (1777 à 1781 et 1788 à 1789) s’accompagnera de nouvelles réformes « révolutionnaires » et redonne une nouvelle vigueur à la monarchie française. Bien avant la nuit du 4 août qui abolira les privilèges grâce au vote des monarchiens (partisans à l'Assemblée constituante d'une monarchie constitutionnelle fondée sur le modèle britannique) Louis XVI décide lui-même d’abolir le servage sur tous les domaines royaux. Mortaillables et Taillables ne seront plus corvéables, allégeant de facto les impôts de ses sujets. Un sujet qui préoccupe le roi qui en a fait son crédo. Toutefois, il échoue à mettre en place des municipalités, sortes d’assemblées consultatives de propriétaires, qui auraient été chargées d’émettre des vœux afin que le roi puisse s’en inspirer dans des domaines divers comme l’économie qui reste un de ses «  dadas ». La noblesse résiste toujours et pire lorsque Necker publie un «  compte rendu du roi «  qui est un véritable audit de la monarchie, l’aristocratie pousse Louis XVI à le renvoyer en mai 1781. Des milliers de copies de ce document vont circuler en France, le premier dit «  transparent » de la monarchie capétienne. C’est inédit pour les français qui découvrent les dépenses de la cour. 

    7.jpgLe gouvernement de Charles-Alexandre de Calonnes (1783-1787) sera tout aussi surprenant en tentatives de réformes (notamment sur le projet d’un « impôt pour tous ») que celui-ci arrive à maintenir la prospérité du royaume. Jamais argent et affairisme ne furent souverains que durant cette période. Rénovation des ports qui permet l’accroissement de l’activité commerciale, assainissement des villes de Lyon et Bordeaux, multiplication des manufactures, la France rayonne industriellement sous le règne de Louis XVI. Mais une nouvelle fois, le roi doit faire face à la colère des parlements soucieux de leurs indépendances. Un bras de fer s’engage alors avec le souverain qui menacera la stabilité politique du royaume et qui trouvera son point d’orgue avec le renvoi de Calonne en 1787 puis à la convocation des états généraux en mai 1789. La suite est un enchaînement d’événements connus qui mèneront la monarchie française à sa perte, pourtant auréolée d’une gloire sur les champs de bataille de la jeune république des Etats-Unis d’Amérique. Une guerre pour laquelle la France s’enthousiasme quel que soit sa couche sociale. D’un point de vue religieux, Louis XVI veut faire oublier le triste épisode des dragonnades. Il rétablit dans leurs droits les protestants (édit de tolérance de Versailles en 1787) qui retrouvent autant leur liberté de culte que leur état civil. Les juifs ne sont pas oubliés et obtiennent enfin leur reconnaissance comme sujets du roi à part entière (confirmée par décret royal en novembre 1791 ou encore les musulmans qui auront la permission de « jouir de droits politiques), sans distinctions (en dépit quelques oppositions notables). En 1776, il prend un premier édit interdisant l’esclavage sur tout le territoire, bien avant que la première république ne vote l’abolition officielle de l’esclavage dans les colonies d’Outre-mer et qui ne sera définitive qu’en 1848. Le volet sexuel n’est pas oublié et le monarque innove. En 1791, Louis XVI fait voter un décret abrogeant le crime « dit de sodomie ». Il est vrai que le roi avait interdit toute exécution de personnes coupables du « vice italien » dès son avènement (la dernière exécution du genre remontant à …1750). « Bourbon gay-friendly », il ne supporte pas la torture et l’a fait interdire, fait vider la Bastille de ses prisonniers  et  ordonne la destruction du bâtiment mlitaire. Lors de la prise de la forteresse, le 14 juillet 1789,  les révolutionnaires déchanteront en trouvant à peine 7 personnes emprisonnées dans les murs supposés de l'arbitraire.

    9.jpgLors de la fête de la Fédération (1790), nul ne songe réellement au renversement de Louis XVI qui incarne la nation réconciliée entre ses institutions et son peuple. « Dites à vos concitoyens que le roi est leur père, leur frère, leur ami, qu'il ne peut être heureux que de leur bonheur, grand que de leur gloire, puissant que de leur liberté, souffrant que de leurs maux » dit Louis XVI aux gardes Fédérés qui lui répondent par un vibrant « Vive le roi ».  Ironie de l’Histoire,  c’est cette date qui a été retenue pour être la fête officielle de la République. Jusqu’au  procès du roi qui suit la chute de la monarchie en août 1792, qui dérange les français mortifiés au verdict et dont les campagnes ne vont pas tarder à s’embraser, il serait bien de mauvaise foi historique de dire que le roi Louis XVI fut impopulaire ou tyrannique. Une image répandue par les opposants de la monarchie qui vont même jusqu’à tenter de le faire passer pour un personnage falot alors que celui-ci était doté d’une forte instruction et curieux de toutes les choses modernes de son époque. Rien ne fut plus que vrai pour Louis XVI, roi-martyr, victime innocente de la vindicte revancharde révolutionnaire et qu’un tribunal condamna à mort …d’une très courte majorité. . «J’aimais la vertu, la justice. Votre bonheur fut mon unique objet, Et vous me traînez au supplice ! » chantaient encore les parisiens à la veille d’un régicide dont la France n’a toujours pas fait le deuil, 228 ans plus tard.

    Copyright@Frederic de Natal

    Source : https://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

  • Covid-19 : En République, la vaccination est un acte citoyen, par François Schwerer.

    En République, on se fait vacciner par obéissance. Avec un vaccin dont les fabricants sont exonérés de toute poursuite et par un État qui refuse toute critique quand bien même il semble incapable de prévoir quoi que ce soit.

    En son âme et conscience, Monsieur Macron croit-il que le virus SARS-CoV-2 est véritablement dangereux ? Malgré les recommandations de l’OMS, au début de l’épidémie il n’y avait pas de masques en France.

    5.jpgMalgré la saturation des hôpitaux pendant la première vague, il n’a pas créé de lits supplémentaires pendant l’été. Malgré la réinvention des « vaccinodromes », le démarrage de la campagne de vaccination s’avère largement plus lent que ce qui était annoncé. Avec cette dernière constatation on peut se demander : est-ce le virus qui serait, à ses yeux, moins dangereux qu’on ne veut bien le dire ou le vaccin sur lequel il aurait des doutes ? Le 4 décembre, il se posait gravement la question : « est-il efficace, est-il toxique ? » mais n’a jamais depuis officiellement répondu à la question. Si son ministre de la Santé a émis l’hypothèse, le 5 janvier 2021, que le vaccin pourrait « sans doute » protéger contre la contamination, deux jours plus tard c’est le ministre délégué chargé de l’Industrie[1] qui renchérissait : « nous n’avons pas cette assurance » que le vaccin puisse servir à limiter la transmission du virus.

    Pourquoi faut-il enregistrer les vaccinés ?

    En 2020, la France a officiellement connu 2 600 000 malades et plus de 50 000 décès dus à la Covid-19 (comorbidité incluse). Moins de 5 % de la population a été malade ; moins de 2 % des malades sont morts. 7,5 % des personnes décédées en France en 2020 auraient été atteintes de la Covid-19 au moment de leur décès. En admettant que la Covid-19 soit LA cause finale ou principale du décès attribués à cette maladie ce n’est donc pas, et de loin, la première cause de mortalité en France. Qu’importe ; il faut vacciner au plus vite un maximum de Républicains[2].

    Le vaccin contre la Covid-19 ne sera pas obligatoire ; Monsieur Macron l’a affirmé, Monsieur Castex l’a assuré et Monsieur Véran l’a répété. Mais, la France a décidé d’enregistrer – pas de ficher ! – les personnes qui se feront vacciner. Elle prend ainsi le contre-pied de l’Espagne qui, elle, a décidé d’enregistrer ceux qui refusent de se faire vacciner. Certes, ces enregistrements seront protégés et ne seront pas disponibles, mais ils seront communiqués à certains (sic) pays européens ! Seules les personnes vaccinées seront inscrites, mais « le pré-fichier » comprend le nom de toutes les personnes recensées par la Sécurité sociale et celles qui ne veulent plus y figurer doivent faire la démarche consistant à demander d’être radiée. Ne s’agit-il pas là de la réalisation occulte d’une saisie anticipée des informations nécessaires à la confection des passeports vaccinaux que « Monsieur futur »[3] appelle de ses vœux ?

    Monsieur Véran, interrogé sur la chaîne de télévision nationale France 2[4], a déclaré qu’il n’était pas prioritaire et que, de ce fait, il n’y avait aucune raison qu’il se fasse vacciner. Il a expliqué qu’il ne voulait pas, en montrant l’exemple, « infantiliser les Français ». Louable scrupule ! Mais dans la même intervention, il a déclaré qu’il voulait faire de la pédagogie. S’il avait consulté son collègue de l’Éducation nationale il aurait su que la pédagogie est le fait d’éduquer les enfants et que le pédagogue est l’esclave qui en est chargé. Serait-ce donc qu’il serait inutile d’« infantiliser » les Républicains puisqu’ils sont toujours tous des enfants ? Reste une question : de qui notre ministre de la santé est-il l’esclave ? Notons que le président du laboratoire Pfizer n’est pas non plus « prioritaire »… pas plus que Brigitte Macron, qui se fera vacciner quand cela sera son tour !

    Les vaccins sont-ils efficaces et sûrs ?

    Les médias ont beaucoup communiqué sur le fait que ces vaccins d’un type nouveau sont efficaces dans 90 % des cas, mais qu’ils doivent être conservés à des températures tellement basses qu’un simple réfrigérateur ne suffit pas. De plus, merveille de la science humaine, ils ont été mis au point dans un temps record.

    En réalité, la technologie « nouvelle » est vieille de plus de vingt-cinq ans et n’a officiellement été utilisée chez l’homme que pour traiter certains cancers. Contrairement à un vaccin[5] classique, il ne s’agit pas d’inoculer un virus (mort ou affaibli) pour stimuler les défenses naturelles mais d’un procédé de thérapie génique qui vient obliger les gènes humains à « fabriquer » des anticorps, ou plus exactement, dans le cas de la Covid-19, à fabriquer des protéines qui ne permettent pas au virus de se fixer sur les cellules humaines. Autrement dit, on ne propose plus simplement de nourrir les hommes grâce à des OGM, on les transforme eux-mêmes en OGM. De la même façon qu’il y a cinquante ans on ne voulait pas manger de poulets aux hormones mais que l’on donnait directement des hormones aux femmes… pour le plaisir ! L’histoire médicale récente nous apprend qu’il a fallu dix ans pour constater que la prescription de la thalidomide aux femmes enceintes provoque des malformations chez les enfants à naître ; combien de temps faudra-t-il pour constater que les gènes des enfants de vaccinés n’ont pas été atteints ?

    Début janvier 2021, la Norvège a émis une alerte car certaines personnes ayant reçu une première dose de vaccin étaient décédées. Mais ces « incidents », comme les ont qualifiés le laboratoire Pfizer, sont dus au fait que « pour les personnes fragiles, même des effets secondaires relativement légers peuvent avoir des conséquences graves ». En Grande-Bretagne, on ne peut pas lier l’envolée du nombre des malades avec la généralisation de la vaccination puisqu’un « variant » beaucoup plus contagieux y a fait son apparition. Quant au fait qu’en Israël 17 % des malades hospitalisés avaient été vaccinés, cela ne signifie rien non plus, les chiffres portant sur une population trop restreinte pour être significatifs.

    C’est que l’enjeu est de taille. La technologie à « ARN messager » ne vise pas simplement à lutter contre la Covid-19. Aux yeux des laboratoires cela est même secondaire comme l’a expliqué le PDG du laboratoire Moderna, Stéphane Bancel : si « nous réussissons, nous créons une industrie ». Car cette immunothérapie génique est en fait essentiellement développée pour soigner les cancers déclarés – et non les prévenir –, cancers qui constituent encore la première cause de décès. Cela fait donc longtemps que les laboratoires travaillaient sur cette technologie, mais la recherche est coûteuse. Ils ont donc saisi l’opportunité offerte par les États et organismes internationaux, qui ont déversé des sommes astronomiques pour lutter contre la pandémie, afin d’avancer sur la maîtrise d’un mode de thérapie destiné à bien d’autres maladies. Or, ce mode de thérapie concerne la façon de soigner des maladies déclarées ; on espère qu’il sera aussi utile pour prévenir – du moins pendant un certain temps – son apparition chez les personnes vaccinées ; on envisage qu’il puisse aussi être efficaces sur les « variants » anglais et sud-africains (aux noms poétiques de VOC 202112/01 et 501Y.V2) ; on souhaite qu’il empêche la circulation du virus. De ce point de vue, si l’on en croit Le Figaro du 18 janvier 2021, le « variant » sud-africain porte une mutation qui « semble lui permettre d’échapper, au moins en partie, aux anticorps les plus efficaces fabriqués par le patient guéri ».

    À quoi sert la campagne médiatique autour du vaccin ?

    La campagne de vaccination a été orchestrée à grand renfort de publicité. La première femme vaccinée et applaudie dans La République – en direct, devant les caméras de télévision – Mauricette, a, si l’on en croit les vœux du président de la République, envoyé « contre l’obscurantisme et le complotisme, un magnifique message d’espoir pour l’année qui s’ouvre ». On comprend, dans ces conditions, que l’on puisse se laisser aller à considérer que ceux qui ne veulent pas se faire vacciner trop vite sont des « négationnistes suicidaires »[6] !

    En République, on a même fait appel à un cabinet américain de consultants pour élaborer la stratégie de vaccination. On a déclaré « prioritaires » non pas les personnes susceptibles de rencontrer le virus en quelque endroit que ce soit, mais les vieux dont l’espérance de vie n’est plus très longue, ce qui ne simplifiera pas le suivi dans le temps des effets secondaires qui pourraient apparaître à long terme, ce que souhaite pourtant officiellement « Monsieur Vaccin »[7]. On comprend difficilement que ne soient pas déclarés prioritaires les « cas contact ». Non seulement ceux-là sont donc interdits de vaccin – car désormais, en République, ou vous êtes prioritaire, ou vous n’avez pas droit – mais encore ils sont privés de la liberté de circuler pendant un certain temps : double peine !

    La campagne médiatique qui entoure cette vaccination, jamais imaginée auparavant, vise-t-elle à « éclairer » les candidats au vaccin ou à occulter le fait que l’autorisation de « mise sur le marché » de ces vaccins a été plus rapide que jamais auparavant ? Que la date à laquelle les autorités compétentes devaient donner leur blanc-seing était connue avant même que ces autorités ne soient mises en possession des dossiers nécessaires ? Il est vrai que les doses de vaccin avaient été achetées avant même que ceux-ci ne soient au point et que les laboratoires semblent avoir obtenu la garantie qu’ils ne seraient pas poursuivis en cas d’effets indésirables futurs ou de simple inefficacité. Les politiques ont donc, malgré ce que l’on cherche à nous faire croire, contraint les scientifiques.

    Pourquoi, avant de vacciner quiconque, faut-il recueillir, par écrit, son « consentement éclairé » ? Sauf à rendre le vaccin obligatoire, on peut penser que toute personne qui se présente pour se faire vacciner y consent. Alors que signifie le qualificatif « éclairé » ? Certes pas que l’on ne risque pas d’avoir d’effets indésirables à moyen ou long terme, puisque même « Monsieur Vaccin » ne peut pas le garantir. Cela ne signifie-t-il pas tout simplement, en droit, que le candidat au vaccin prend l’entière responsabilité de tous les désagréments qui pourraient en résulter ? Républicains, faites-vous vacciner, c’est un acte citoyen !… Mais vous le faites à vos risques et périls ; vous ne pourrez pas, par la suite, dire que quiconque vous a induit en erreur en vous présentant ces vaccins puisque vous avez reconnu que vous étiez « éclairés ».

    Dans ces conditions on peut se demander à quoi a servi de tirer au sort 35 Républicains pour gagner, au sein d’un « collectif de citoyens », le droit d’« émettre les questionnements » sur la campagne de vaccination.

     

    [1] Madame Agnès Pannier-Runacher.

    [2] Comme nos hommes politiques ont banni le nom de « France » de leur vocabulaire et lui ont substitué le vocable imprécis de République, il n’y a plus de Français, il n’y a plus que des Républicains.

    [3] Pour ceux qui ne suivent pas la politique, il s’agit du « Haut-commissaire au plan », François Bayrou.

    [4] On n’a pas encore fait appel à un cabinet de consultants américain pour lui trouver le nouveau nom de « République 2 ».

    [5] Le terme « vaccin » au début du XIXe siècle désignait le virus de la vaccine (ou « petite vérole des vaches ») et a été étendu vers 1855 à tous les traitements qui consistaient à inoculer des souches de virus pour stimuler les défenses naturelles.

    [6] La formule est du pape François, dans un entretien à chaîne italienne de télévision Canal 5, samedi 9 janvier.

    [7] Le professeur Alain Fischer.

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    Source : http://www.politiquemagazine.fr/politique/

  • Pour un état indépendant s’inscrivant dans le temps long, par Phi­lippe SCHNEIDER.

    Édi­to­rial de la Lor­raine Royaliste

    Pauvre année que nous venons de vivre ! La France a été tou­chée, comme beau­coup d’autres pays, par une épi­dé­mie venue de Chine et dont les causes sont encore incon­nues. Il faut dire que les Chi­nois ne font pas grand-chose pour nous éclai­rer. Il semble même que de nom­breux témoins du début de l’épidémie aient « dis­pa­rus » ! 

    Cette épi­dé­mie a entraî­né un peu par­tout des morts, moins, beau­coup moins, que lors des grandes pan­dé­mies du pas­sé mais suf­fi­sam­ment pour que nous devions en tenir compte sur­tout que ce virus était (est encore) pra­ti­que­ment inconnu.

    Les réac­tions furent dif­fé­rentes d’un pays à l’autre : fer­me­ture totale des fron­tières ou, comme la France, les lais­ser ouvertes. Confi­ne­ment total, par­tiel de la popu­la­tion ou non…

    Cette crise, qui n’est pas finie, aura mon­tré aus­si beau­coup de fai­blesses dans notre pays :

    - Notre sys­tème de san­té n’est pas au point, il s’est même lar­ge­ment dégra­dé au fil des années à la suite de mesure « d’économies ». Cela est par­ti­cu­liè­re­ment criant concer­nant les places dis­po­nibles dans le sys­tème hos­pi­ta­lier (hôpi­taux et cli­niques ras­sem­blés). Et pour­tant, nous sommes un des pays qui dépense le plus pour sa san­té ! En fait, notre sys­tème est beau­coup trop cen­tra­li­sé et bureau­cra­tique engen­drant des dépenses folles (plus du double en moyenne que les autres pays de l’OCDE) en per­son­nel admi­nis­tra­tif pour rien sinon rem­plir des for­mu­laires, des fiches admi­nis­tra­tives… mais pas soigner !

    - Notre indus­trie phar­ma­ceu­tique qui dépend main­te­nant lar­ge­ment de l’étranger pour la four­ni­ture des pro­duits per­met­tant la fabri­ca­tion des médi­ca­ments. Cer­tains sont même  tota­le­ment impor­tés. Ce n’était pas le cas avant la « mon­dia­li­sa­tion » ! Et ceci se véri­fie pour nombre d’autres indus­tries. Nous ris­quons de ne plus pou­voir soi­gner nos malades en cas de vrai grave crise mon­diale et qu’arriverait-il si les voies de com­mu­ni­ca­tion étaient cou­pées ? Et c’est aus­si le cas pour de nom­breux autres pro­duits. La France a beau­coup per­du sur le plan indus­triel au nom d’une poli­tique à courte vue du « moindre coût » dans le cadre du « libre échange ».

    - Par res­pect des « accords » de l’Union Euro­péenne, la France n’a pas fer­mé ses fron­tières, se conten­tant de deman­der que les fron­tières euro­péennes le soient. Pour­tant, nous remar­quons que beau­coup de pays, l’Allemagne en par­ti­cu­lier, les ont fermées.

    Fai­blesse du gou­ver­ne­ment Fran­çais inca­pable réflé­chir avant d’agir, mais « frap­pant » très fort pour mon­trer qu’il existe sans pen­ser aux consé­quences de ses actions désor­don­nées. Cen­tra­li­sa­teur, il empê­cha toute ini­tia­tive locale. Fai­blesse éga­le­ment de l’Europe qui a mon­tré toute son inef­fi­ca­ci­té pen­dant long­temps. Sans comp­ter les choix des médi­ca­ments ou vac­cins sans doute plus liés aux « pres­sions » des indus­tries phar­ma­ceu­tiques que de leurs valeurs !

    Si nous avons tous subit cette épi­dé­mie comme il y en eu beau­coup dans notre his­toire et de bien plus graves, cer­tains en pro­fite pour assoir leurs puis­sances. C’est Jacques Atta­li qui, il y a quelques années déjà, sou­hai­tait une grande pan­dé­mie tou­chant le monde entier pour per­mettre d’imposer un « gou­ver­ne­ment mon­dial ». Et il est cer­tain que beau­coup d’idéologues et de finan­ciers en pro­fitent pour pous­ser dans cette direc­tion pour en finir avec les Nations. Et nous le voyons déjà en Europe avec ces « emprunts euro­péens » – en fait de la mon­naie fabri­quée par la banque cen­trale euro­péenne – qui sont redis­tri­bués aux divers pays. Notre indé­pen­dance finan­cière n’existait déjà pra­ti­que­ment plus, mais c’est encore pire car nous serons tous tenus à la mer­ci du plus puis­sant finan­ciè­re­ment et éco­no­mi­que­ment des États euro­péens, l’Allemagne. Cette der­nière étant à la remorque des États-Unis d’Amérique.  Il faut aus­si se poser la ques­tion des consé­quences de ce déver­se­ment jamais vu de sommes pha­ra­mi­neuses dans l’économie ne repo­sant sur rien. Cet argent arti­fi­ciel per­met certes à cer­tains qui ne peuvent plus tra­vailler de sur­vivre mais essen­tiel­le­ment se retrouve dans le monde finan­cier, ce qui explique que les bourses ne cessent de pro­gres­ser alors même que l’économie est en grande par­tie à l’arrêt. Ceci pro­voque la créa­tion de « bulles » finan­cières qui, imman­qua­ble­ment, « écla­te­ront » un jour pro­vo­quant faillites et catas­trophes en série. Seuls les plus solides éco­no­mi­que­ment, finan­ciè­re­ment et – j’ajouterai – poli­ti­que­ment s’en sor­ti­ront. Et ce n’est pas le cas de la France pri­son­nière de l’Union Euro­péenne, finan­ciè­re­ment exsangue et éco­no­mi­que­ment malade.

    Notre éco­no­mie, déjà mal en point il y a un an, va-t-elle pou­voir se remettre  de plu­sieurs mois d’arrêt presque total dans cer­tains sec­teurs ? Ne reve­nons pas sur les divers confi­ne­ments, couvre-feux et autres limi­ta­tions à mon avis en grand par­tie injus­ti­fiés mais il faut main­te­nant son­ger à l’avenir : com­ment recons­truire ? Il est déjà cer­tain que cela ne pour­ra se faire si nous res­tons dans l’Union Européenne.

    Recons­ti­tuer notre indus­trie natio­nale pour nous per­mettre de retrou­ver une cer­taine indé­pen­dance tout en nous pro­je­tant dans les nou­velles indus­tries inno­vantes. Ceci sans dépendre de l’étranger pour les com­po­sants en par­ti­cu­lier pour l’industrie phar­ma­ceu­tique mais aus­si dans l’électronique. Mais com­ment faire confiance en notre répu­blique qui, nous l’avons vu entre autres avec Alstom et Laté­coère, brade nos entre­prises per­for­mantes à des socié­tés étran­gères ? Cela néces­si­te­rait aus­si de retrou­ver notre indé­pen­dance finan­cière en ne dépen­dant plus de la banque cen­trale euro­péenne pour nos opérations.

    Nous le voyons, tout ceci néces­si­te­rait une volon­té farouche de l’État de recons­ti­tuer une France forte et indé­pen­dante. Pour cela, outre la volon­té, il fau­drait un État et donc un chef de l’État qui ait le temps devant lui, car rien ne peut se faire à court terme. Autant dire que cela est impos­sible dans notre régime où le pré­sident est élu pour 5 ans. Il faut à la France un chef de l’État qui ne s’occupe pas – comme Macron – des affaires quo­ti­diennes mais qui ait une vue à long terme, conduise les grands pro­jets mais sans entrer dans les détails, rôle des ministres, voire des entre­prises, des pou­voirs locaux… Seul un per­son­nage indé­pen­dant des fac­tions, donc non élu, mais ayant une légi­ti­mi­té his­to­rique peut le faire. En France, c’est notre Roi. Tra­vaillons à son instauration.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans Front Populaire : Pourquoi le soi-disant ”plan de relance” de l'UE est en réalité une arnaque à tous les niveaux...

    La Commission européenne a présenté le 27 mai un grand plan de relance de 750 milliards d’euros. Tous les grands médias rugissaient de plaisir et célébraient un formidable accord de l’Union européenne et une avancée inédite. Ce plan était d'ailleurs au coeur des discussions hier, entre Macron et Merkel, lors d'une rencontre en Allemagne. Il est en réalité une arnaque à tous les niveaux. 

    Tout d’abord, il est théorique car ce plan n’est pas encore approuvé. Il sera justement étudié lors du Conseil européen qui se tiendra les 17 et 18 juillet lors d’un sommet extraordinaire. Cela veut donc dire que les pays de l’UE n’ont pour le moment pas touché un kopeck. Le moins que l’on puisse dire, c’est que, si ce plan est adopté, il sera bien tardif, alors que la crise nécessite une réponse urgente. Cela contraste avec les plans de relance nationaux qui, eux, sont immédiats tandis que toute décision à l’échelle de l’UE est toujours lente et inefficace. D’ailleurs, ce plan nous est vendu comme une formidable réussite de la gestion du covid-19 par l’UE. C’est à mourir de rire quand l’on sait l’inutilité et la nocivité de l’UE pendant la pandémie : dogme des frontières ouvertes qui a empêché leur fermeture rapide, absence d’aide à l’Italie lorsque celle-ci en avait le plus besoin (l’aide est venue de la Chine, de la Russie, de Cuba et du Venezuela…), vols de masques entre États membres, etc.

    On voudrait aussi nous faire croire qu’il s’agirait d’argent magique donné par la très généreuse Union européenne. C’est vite oublier que l’Union européenne ne produit rien et que tout l’argent qu’elle brasse vient des États membres. En l’espèce, même dans le budget actuel de l’UE, il y a des pays qui donnent plus qu’ils ne reçoivent, les contributeurs nets, et des pays qui donnent moins qu’ils ne reçoivent, les bénéficiaires nets. Chaque année, depuis 2011, la France a par exemple donné en moyenne 8 milliards d’euros en plus qu’elle n’en a reçu. L’astuce consiste à dire que les États membres ne vont pas payer puisque ce plan sera basé sur des ressources dites « propres » et sur un grand emprunt de l’UE. Mais cette communication de façade ne résiste pas à l’étude des faits. Les ressources « propres » ne sont rien d’autres que des taxes européennes collectées par les États membres. Cela revient en fait à siphonner la base fiscale des États en colorant le tout du drapeau bleu aux étoiles d’or. Cette manipulation comptable a d’ailleurs déjà eu lieu en 2010 lorsque les droits de douane et les taxes sur le sucre sont devenus une ressource propre de l’UE. Cela permet de faire baisser artificiellement la contribution des pays à l’UE et son coût direct. Pour ce qui est d’un emprunt européen, là aussi, l’enfumage est total. Cet emprunt repose en réalité sur la garantie des différents pays. Le risque est donc porté par les pays et non pas par l’UE.

    Entrons maintenant dans le détail de ce plan de 750 milliards d’euros, c’est-à-dire sa structure et qui paie et qui reçoit cet argent.

    Au niveau de la structure, il se décompose en deux volets : des prêts aux pays pour 250 milliards d’euros et des « subventions » pour 500 milliards d’euros.

    Les prêts devront être remboursés par les pays qui les contractent. Ce n’est donc pas de l’argent gratuit. Ces prêts sont en revanche garantis par les États membres. La France garantira environ 20 % de ces prêts mais n’en verra pas un seul centime, comme c’est aussi le cas de l’Allemagne. Par conséquent, nous garantirons pour 50 milliards d’euros de prêts vers des pays qui pourront faire potentiellement défaut.

    Le volet des « subventions » est celui qui rend le plus dithyrambiques nos chers médias. À les écouter, nous avons l’impression qu’il s’agit d’un argent magique et ils listent à l’envi les milliards d’euros que recevront les pays : 82 milliards d’euros pour l’Italie, 77 milliards d’euros pour l’Espagne, 39 milliards d’euros pour la France et 29 milliards d’euros pour l’Allemagne. Cette répartition laisse déjà songeur car ce plan de relance est censé aider les pays les plus touchés. Le FMI dans ses « Perspectives de l’économie mondiale » de juin prévoit une perte du PIB en 2020 de - 12,8 % pour l’Espagne et l’Italie, et - 12,5 % pour la France. Économiquement, la France est tout aussi touchée que ces deux pays mais touchera 2,7 fois moins d’argent qu’eux.

    Il faut ensuite regarder qui paie, car, comme je l’ai expliqué, ce sont les pays qui vont rembourser ce plan. Cette partie est totalement et étrangement absente de nos médias. Il ne faudrait tout de même pas commettre le sacrilège de critiquer l’UE. Eh bien, sur les 500 milliards d’euros, la France va payer a minima sa quote-part au budget de l’UE, soit 20 %, et donc 100 milliards d’euros ! Dans son édition du 17 juin, Le Canard enchaîné allait même jusqu’à parler de 140 milliards d’euros.

    C’est donc l’arnaque du siècle, puisque la France va subir avec ce plan une perte sèche nette comprise entre 61 et 101 milliards d’euros ! Pour vous donner un ordre de grandeur, ces sommes étant si élevées qu’elle ne parle pas à l’imagination, c’est davantage que le budget de l’enseignement scolaire et la Défense, les deux premiers postes budgétaires de l’État. En d’autres termes, cette perte de 101 milliards d’euros correspond individuellement au coût annuel :

    — La construction et le fonctionnement de 67 000 crèches,
    — La construction de 2 525 hôpitaux,
    — La construction de 14 porte-avions Charles-de-Gaulle par an (alors qu’on ne peut même pas s’en payer un second à l’heure actuelle),
    — Le recrutement de 3 400 000 infirmières,
    — Le recrutement de 2 300 000 professeurs,
    — Le recrutement de 3 000 000 gendarmes,
    — Le recrutement de 4 000 000 soldats,
    — 606 km de hauteur de billets de 20 euros,
    — 6 121 euros par foyer fiscal payant l’impôt sur le revenu.

    Le piège à cons va même plus loin. Comme pour les fonds européens classiques du budget de l’UE, il faut bien savoir que vous n’en avez même pas la libre utilisation. C’est-à-dire que c’est l’UE qui décide de l’emploi de ces fonds. C’est comme si vous donniez à quelqu’un 140 euros, qu’il vous en rendait 39 et qu’en plus il exige de vous d’acheter de la salade, du taboulé et du jus d’orange alors que vous auriez aimé acheter de la vodka, du caviar et des cerises. Vous devriez en plus lui dire merci. Le fonctionnement de ce plan, c’est exactement cela.

    Cela va même encore plus loin. Non seulement vous n’avez pas la libre utilisation de ces fonds du plan de relance, mais des contreparties sont demandées. Les textes parlent de « réformes compatibles avec les priorités politiques de la Commission européenne ». On sait ce que cela veut dire : des réformes structurelles antisociales comme celles des retraites. En gros, dans le cadre de l’UE et de l’euro, la Commission européenne, par le biais des grandes orientations des politiques économiques, donnait déjà les grandes lignes de ce que devait être la politique économique et sociale d’un pays. Le pays devait en tenir compte pour construire son budget qui était ensuite examiné et retoqué en cas de non-conformité. Cela fait penser à l’élève donnant sa copie au maître qui la corrige. Désormais, c’est plus simple, la Commission vous donnera directement la copie clés en main. Nous allons donc acheter nos menottes (et celles des voisins de cellule) pour se les mettre tranquillement autour des poignets.

    Dans ces conditions, n’importe quelle personne sensée comprend que c’est le pire accord de l’histoire, comme l’aurait dit Donald Trump. Avec ce plan, la France cumule à la fois les inconvénients que peuvent avoir l’Allemagne et l’Italie. L’Allemagne va payer des sommes importantes mais elle bénéficie massivement de l’euro et du Marché unique. C’est un modeste prix à payer pour maintenir le Titanic de l’UE à flot. L’Italie, qui souffre de l’euro comme la France, en raison de la structure de son économie, continuera de souffrir sur le plan économique mais va au moins recevoir plus qu’elle ne paie dans ce plan. La France va payer pour maintenir un système qui lui nuit. C’est dire la situation totalement absurde de voir Emmanuel Macron être le dirigeant qui pousse le plus pour ce plan alors qu’il est catastrophique pour la France. Il est prêt à brader tous nos intérêts nationaux au nom de la religion de l’UE. À ce niveau de bêtise et de comportement antifrançais, on est très proche d’une attitude que l’on ne retrouverait que dans une secte.

    Il ne reste maintenant plus pour les Français qu’à espérer que ce plan de relance sera rejeté par les quatre frugaux (Pays-Bas, Autriche, Suède et Danemark). S’il n’est pas rejeté, il y a non seulement une fuite en avant fédéraliste qui est dangereuse d’un point de vue démocratique mais une opération financière catastrophique pour la France.

    La France pourrait parfaitement faire ce plan elle-même, d’autant qu’elle emprunte à 10 ans à des taux négatifs. Cette insistance d’un plan de l’UE semble être faite pour lier définitivement la France à l’UE et pour décourager toute sortie puisque ces engagements financiers devront être honorés en cas de Frexit. C’est aussi pour cela que le Frexit est urgent, le coût de l’UE et de l’euro devient exponentiel pour la France. Il est grand temps de reprendre notre argent et notre démocratie en se libérant de l’UE par le Frexit.

    https://frontpopulaire.fr/o/Content/co116377/plan-de-relance-de-l-ue-piege-a-cons

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    Source : https://frontpopulaire.fr/

  • Régis Debray, le réel et son trouble Le philosophe publie ”D’un siècle l’autre” (Gallimard, 2020), par Bérénice Levet.

    Régis Debray © Photos: Hannah Assouline

    Sans nostalgie ni regrets, quoique avec une pointe de mélancolie, Régis Debray pose un regard indulgent sur son passé et le nôtre. L’ancien révolutionnaire qui voulait changer le monde avec des idées sait désormais que les peuples ne vivent pas d’abstractions. Observant la fin de la civilisation de l’écrit, il dissèque avec lucidité et gourmandise cette époque qui n’est pas tout à fait la sienne.

    Au risque de fâcher notre philosophe, je me demande si la lecture de l’œuvre de Régis Debray n’est pas l’une des plus exaltantes écoles de conservatisme politique qui soient – pas de retour en arrière, mais de politique soucieuse de préserver ce qui mérite de l’être. Régis Debray parle si bien du monde d’hier, des possibilités humaines qui s’y jouaient, des aspirations fondamentales qui s’y exprimaient et auxquelles, bon an mal, les temps savaient répondre, il éclaire si vivement le monde dans lequel nous vivons et la nouvelle figure d’humanité qui s’y dessine, aplanie sur le présent, rétrécie aux dimensions de son moi, pauvre en imaginaire, que l’on referme tous ses livres avec le désir véhément de sauver ce qui peut encore l’être afin que le monde de demain soit encore un peu le monde d’hier.

    Que l’on ne se méprenne pas. Nulle inclination à la désolation ou à l’indignation chez Debray. Non plus à la nostalgie. Pas davantage d’ailleurs, à l’euphorie. Debray se tient à égale distance, pour prendre les deux pointes extrêmes d’un même compas, de Michel Serres et d’Alain Finkielkraut. Du premier, il partage les curiosités et les intérêts, le goût de la technique et des nouvelles technologies ; du second, les fidélités et les tendresses (Israël excepté), l’attachement aux Humanités, à la langue, aux institutions. Il n’a toutefois pas les béatitudes du premier ni les inquiétudes et les colères du second. Enfin, là où l’un voit exclusivement des gains et l’autre d’abord des pertes, Régis Debray, lui, s’efforce de ne pas penser en ces termes, moralement connotés.

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    Le monde de Debray n’est pas pour autant un monde sans perte, sans larmes, sans deuil. Homme venu d’une autre rive temporelle, formé selon les modalités de vie et de pensée du vieux monde qu’il aime, Debray ne connaît pas la hantise du progressiste de paraître en retard sur son temps et singulièrement sur la jeunesse. Il est également épargné par cette autre maladie congénitale de la gauche, diagnostiquée par Jean-Claude Michéa, le complexe d’Orphée : il ne craint pas de regarder en arrière, au contraire, pour lui le flambeau du passé peut encore nous éclairer et nous guider, et il recommande vivement aux jeunes gens qui veulent entrer dans la carrière un détour par Thucydide, le cardinal de Retz ou Rousseau. « Un homme a des vues sur le futur dans la mesure où il en a sur le passé. »

    Si Debray a fait vœu de suspension du jugement, ce n’est pas dérobade de sa part, mais conviction qu’il sera plus utile à ses semblables en s’enquérant de la nouveauté du temps présent qu’en soupirant après le monde d’hier ou en célébrant celui qui vient. Un monde se termine ; un autre advient, qu’il nous faut habiter et aménager, aussi mieux vaut apprendre à le connaître dans ses possibilités propres. « Le vent se lève !… il faut tenter de vivre », disait Paul Valéry. Ce vers, qui scandait la belle série estivale que Debray consacra au poète et penseur en 2018, pourrait servir d’épigraphe à l’ensemble de son œuvre.

    Il n’en a pas toujours été ainsi. Longtemps, il l’avoue, il a caressé le rêve de contribuer à « changer le monde » – c’est encore ce qui l’entraîne aux côtés de François Mitterrand en 1981. Mais la vie, ses tribulations en Amérique latine, ses engagements en France, plus encore peut-être sa fréquentation du pouvoir, l’ont instruit. Il a décidé de remiser au placard les atours de l’intellectuel. Vanité de l’homme de lettres, comprend-il, que de prétendre exercer quelque influence sur les esprits et le cours des choses. Non que les idées soient fatalement impuissantes, mais encore leur faut-il rencontrer la courroie de transmission qui les fera descendre dans la caverne des hommes et les rendra agissantes. Or, à chaque époque, son médium. Et c’en est fini de l’écrit, révolu l’âge des Voltaire et des Zola. La graphosphère a fait son temps, voici venu celui de la vidéosphère : seules pourront désormais ambitionner quelque efficacité les idées qui emprunteront le canal de l’image, de l’audiovisuel et à présent des réseaux sociaux. Et c’est là tout l’objet de la médiologie, cette discipline que Debray fonde à la fin des année 

    1980 et qu’il dote d’un bouillonnant laboratoire d’investigation, Les Cahiers de médiologie, superbe publication réunissant des chercheurs de tous horizons.

    Car c’est cela Debray, un esprit toujours inventif, toujours aux aguets. La passion de comprendre chevillée au corps, de harponner le nouveau, l’inédit. Rien n’est plus étranger à notre philosophe, et rien sans doute ne l’ennuierait davantage, que ce défaut, ce vice même du penseur professionnel, que la reconduction de l’inconnu au connu. Une écriture douée d’une énergie époustouflante, servie par un génie des télescopages, des « courts-circuits », des étincelles fulgurantes. Une pensée incarnée, ce qui est l’une de ses grandes saveurs. L’humaine nature ? « Le pot de confiture et le martyr » ; les jeunes filles de Proust défilant sur la digue de Balbec ? À peine les a-t-il aperçues qu’il peut tirer un trait « de la bicyclette au MLF ». Parole de médiologue : pas de libération de la femme sans l’avènement d’un nouvel outillage. Debray est un de nos derniers esprits encyclopédiques. Rien de ce qui est réel ne le laisse indifférent. Sa curiosité ne connaît pas de limite, pas de frontière. Il crochète et furète partout, « le bon médiologue est un chien, se flatte-t-il, il met son orgueil à regarder par terre, à renifler dans les coins ». En tout lieu, il se risque. Jusqu’à Dieu. On se souvient du coup d’éclat que fut en 2001 la publication de Dieu, un itinéraire : un homme de gauche qui prenait au sérieux la religion, qui ne la renvoyait pas dans les ténèbres de l’obscurantisme. Au contraire, il lui rendait sa légitimité en faisant apparaître ses fondements anthropologiques.

    Enfin, en bon philosophe, Debray sait l’art d’enrichir le vocabulaire de notre intelligence et de notre perception de catégories nouvelles, d’élaborer des distinctions qui sont autant de navettes pour démêler les fils enchevêtrés de la réalité. Mentionnons la si féconde polarité République/démocratie, où l’altière République vient redresser l’horizontale et égalitaire démocratie ou encore le couple transmettre/communiquer. Profondeur, épaisseur des temps, maturation et continuité des peuples et des civilisations versus surface et superficie du seul présent et du seul moi.

    Si Debray n’est pas, ou plus, un penseur engagé, il reste un penseur éminemment embarqué. Ce monde ne le laisse pas en repos. Doublement. Ce qui l’intéresse d’abord, ce sont les tremblements du temps, les transformations, les mutations qui affectent les sociétés et les hommes. D’un siècle l’autre (Gallimard), tel est le titre de l’ouvrage qu’il fait paraître aujourd’hui. Au prisme de sa propre traversée du temps, du xxe au xxie siècle, Debray offre une synthèse de ses expériences et de ses conquêtes. Debray parle en première personne, mais ce livre n’est pas une autobiographie – celle-ci existe déjà, magnifique trilogie composée de MasquesPar amour de l’art et Loués soient nos seigneurs : son objet c’est nous, hommes du xxie siècle, et singulièrement nous, Français. Parlant de moi, je parle de vous« nul de nous n’a l’honneur d’avoir une vie qui soit à lui […], la destinée est une », dit-il en substance à la suite de Victor Hugo.

    Mais si, chez le Janus qu’est le penseur Debray, l’une des faces regarde vers les transformations, l’autre est tournée, l’œil non moins aigu, du côté des retours et des invariants, des constantes de la nature humaine. Retour de la religion, retour de la nation et des frontières, retour du lieu, du terroir, bref de la géographie. Or, et c’est là l’immense apport de Debray à la réflexion contemporaine, il ne se contente pas d’identifier ces revivals, il leur donne leur fondement anthropologique. Là où certains ne perçoivent, dans ces retours, que régression, et au mieux crispation et frilosité, Debray, lui, au contraire, entend résonner comme un rappel des aspirations humaines fondamentales, rappel d’autant plus ardent que les avancées techniques les nient.

    Trois « mystères », ainsi qu’il les appelle, charpentent son ouvrage, aussi solidement qu’ils constituent nos épreuves et nos défis. Mystère du politique : comment faire du commun avec de la diversité. Réponse de Debray : on ne cimente pas un peuple et on ne le mobilise pas avec des abstractions, avec les valeurs de la République ou la laïcité, mais avec des réalités concrètes, charnelles, et Debray rend salutairement toute sa légitimité à la « fonction fabulatrice », aux récits et même, hardiment, aux légendes qui, établit-il, ne sont pas sans vertu politique. « Pour quitter mitaines et charentaises, il faut se raconter des histoires. » Que de temps eussions-nous gagné, il est encore temps, si nos politiques avaient daigné tendre l’oreille à ce qu’il martèle depuis des années ! Mystère des civilisations et de leur continuité. Réponse de Debray : la transmission, fil qui relie les vivants aux morts et à ceux qui naîtront après eux et assure un avenir au passé. Mystère, enfin, de la religion et du besoin fondamental des hommes de prendre part à des réalités plus vastes qu’eux-mêmes. L’homme de Debray est cette créature qui se tient debout précisément parce qu’elle est comme aimantée par quelque chose qui la dépasse : Dieu ou la patrie, jusqu’à présent. La nature remplira-t-elle cet office ? Telle est de nous aujourd’hui la question. Debray se montre fort réservé sur la « puissance de convocation » de la déesse Gaïa.

    De ma première rencontre avec Régis Debray, il me reste une image, celle de l’amateur d’art. Il venait d’acquérir une toile du peintre Leonardo Cremonini, et il avait l’enthousiasme de l’admiration. Si j’évoque ce souvenir, c’est que ses écrits sur l’art me semblent la part la plus méconnue de son œuvre. Et pourtant, c’est loin d’être la moins roborative. Il faut lire par exemple sa « Lettre à Claude Simon sur le roman moderne », une réplique parfaite et pour ainsi dire définitive au formalisme littéraire, un hymne à la littérature comme instrument de perception, « viatique et guide pour ne pas se perdre en forêt » ; ses écrits sur la photographie, ce ne sont parfois que quelques lignes, ainsi sur Cartier-Bresson, le texte qu’il consacre au Tintoret, génie de l’image en mouvement, précurseur du cinéma. « Promis, on fera mieux la prochaine fois », c’est sur ces mots, empreints d’une pudeur mélancolique et qu’on ne lit pas sans un serrement de cœur, que Régis Debray referme D’un siècle l’autre. La barre est placée haut !

    Régis Debray, D’un siècle l’autre, Gallimard, 2020.

    Bérénice Levet

    * Bérénice Levet est docteur en philosophie et professeur de philosophie. Elle a fait paraître Libérons-nous du féminisme ! aux éditions de l’Observatoire, 2018. Elle avait publié précédemment « Le Crépuscule des idoles progressistes » (Stock, 2017) et « La Théorie du genre ou Le Monde rêvé des anges », préfacé par Michel Onfray (Livre de poche, 2016). 

    Source : https://www.causeur.fr/

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  • Le Conseil National des Imams, par Annie Laurent

    Annie_Laurent.jpgLe 4 décembre dernier, nous publiions l'article d'Annie Laurent Le pari d'un "Islam républicain", dans lequel elle présentait les diverses initiatives prises par l’État français depuis 1989 en vue de susciter les structures représentatives d’un "Islam de France".

    Ces démarches ont abouti en 2003 à la création d’un Conseil français du culte musulman (CFCM) reconnu par le gouvernement comme son principal interlocuteur.

    Se posa alors la question de la légitimité de cet organisme, auquel le président Emmanuel Macron, lors d’une rencontre à l’Elysée le 18 novembre 2020, a demandé la mise en place rapide (pour la mi-décembre) d’un Conseil national des imams régi par une "Charte des valeurs républicaines".

    Le CFCM s’y était engagé mais des oppositions internes et externes, émises ces dernières semaines, risquent d’anéantir ces projets. Pour comprendre ces difficultés, il convient de tenir compte des structures de base quant à l’organisation de la religion islamique.

    C'est tout cela qui vous est présenté aujourd'hui, ici, par Annie Laurent : je la remercie une fois de plus - en votre nom à tous, j'en suis sûr - pour tout ce qu'elle nous apporte et tout ce que nous lui devons !...

    François Davin, Blogmestre

    Le Conseil National des Imams

    Après avoir défini les fonctions et les objectifs du Conseil national des imams (CNI) dont la création est exigée par le président de la République Emmanuel Macron, nous examinerons sa compatibilité avec les principes généraux sur lesquels repose l’organisation religieuse de l’islam.

    I – MENACES SUR LE CONSEIL NATIONAL DES IMAMS (CNI)

    L’élaboration du statut de cette institution, qui ne concerne que l’islam sunnite, ultra- majoritaire en France, a été confiée par le gouvernement au Conseil français du culte musulman (CFCM), qui rassemble neuf fédérations de mosquées. Leurs présidents seront membres du CNI dont la mission principale est d’élaborer « une procédure d’agrément des imams au niveau national en fonction de leurs connaissances religieuses, compétences pédagogiques et leurs qualités humaines ». L’esquisse présentée à E. Macron prévoit : la prise en charge de la formation et de la labellisation officielle des imams ; la prévention de la radicalisation de ces personnels religieux auxquels l’agrément pourra être retiré en cas de manquement à la « Charte des valeurs républicaines » en cours de rédaction ; l’énoncé de recommandations pour harmoniser les pratiques cultuelles sur l’ensemble du territoire national, favoriser la cohésion sociale et le respect du pluralisme. L’agrément du CNI concernera aussi des femmes chargées de l’enseignement religieux dans les lieux de culte musulmans.

    Imam conduisant la prière (La prière au Caire, Jean-Léon Gérôme, 1865)

     

    Zizanies au sein du CFCM

    D’abord annoncée comme ayant été adoptée à l’unanimité des membres du CFCM, la création du CNI s’est très vite heurtée à des oppositions internes et externes susceptibles de la compromettre. 

    Le 28 décembre 2020, Chems-Eddine Hafiz, avocat franco-algérien, recteur de la Grande Mosquée de Paris (GMP) liée à l’Algérie, et vice-président du CFCM, a annoncé le retrait de celle-ci des discussions concernant le CNI et la « Charte des valeurs républicaines » qui doit guider son action. Sa décision, qualifiée par lui d’« irrévocable », est justifiée ainsi : « La composante islamiste au sein du CFCM, notamment celle liée à des régimes étrangers hostiles à la France, a insidieusement bloqué les négociations en remettant en cause presque systématiquement certains passages importants ». Les mouvances islamistes visées par Hafiz sont : Musulmans de France (proches des Frères musulmans), Foi et Pratique (mouvement Tabligh) et Millî Görüs (liée à la Turquie), d’ailleurs désignées par E. Macron comme n’ayant « pas une vision républicaine » (cf. PFV n° 76).

    Plaque de l’entrée principale de la Grande Mosquée de Paris (CC BY-SA 3.0)

     

    Deux passages du projet seraient refusés par les islamistes. L’un concerne la reconnaissance du droit à la liberté de conscience. La future Charte exigerait de « ne pas qualifier l’apostasie de crime ni stigmatiser celles ou ceux qui renoncent à une religion ». L’autre désigne les courants de « l’islam politique » considérés comme incompatibles avec la République française : « Wahabisme, salafisme, doctrine des Frères musulmans et plus généralement toute mouvance locale, transnationale ou internationale qui vise à utiliser l’islam afin d’asseoir une doctrine politique ».

    Le recteur de la GMP reproche aux islamistes d’avoir cherché à saper médiatiquement la mouture initiale de la Charte, en « faisant croire qu’elle avait pour ambition de toucher à la dignité des fidèles musulmans », ce qui, pour lui, « est un mensonge éhonté ». Or, ajoute-t-il, « en multipliant ces agissements irresponsables, ils sont en train de compromettre l’avenir de notre religion en France, de nos enfants et de l’unité nationale » (La Croix, 29 décembre 2020).

    Mohamed Moussaoui, président du CFCM et fondateur de l’Union des Mosquées de France (UMF), d’obédience marocaine, a aussitôt nié que le texte d’origine aurait été remanié après sa validation par toutes les fédérations, donc par la GMP et les islamistes.

    Contestations extérieures

    Plusieurs imams ont en outre exprimé leur désaccord avec l’institutionnalisation de l’imamat ou bien la légitimité de la tutelle du CFCM sur le CNI, celui-ci ne devant être confié, selon eux, qu’à des imams et non aux fédérations de mosquées.

    Commentant le retrait de la GMP, Azzedine Gaci, imam à Villeurbanne (Rhône), sans nier la nécessité d’un CNI, a déploré que les imams de France n’aient pas été consultés par le CFCM qui, d’après lui, « n’est pas le bon partenaire ». Il regrette lui aussi le rôle attribué à des fédérations qui dépendent de l’étranger. « Ceux qui nous parlent sans cesse de “l’islam de France” sont en fait les ambassadeurs de leurs pays d’origine ! ». Enfin, il vante l’indépendance de la grande majorité des mosquées de son département par rapport aux fédérations. Pour lui, il faut donc partir de l’échelle départementale avant d’organiser une structure nationale (La Croix, 30 décembre 2020).

    Il convient de rappeler qu’une « Charte de l’imam », adoptée en 2017 par le CFCM demandant à tous les imams exerçant leurs fonctions sur le territoire national de l’accepter et de s’y conformer, a été aussitôt rejetée par plusieurs fédérations et personnalités musulmanes qui y ont vu une ingérence dans les affaires des mosquées (cf. PFV n° 49).

    Aujourd’hui, d’autres personnalités musulmanes attirent l’attention sur l’entorse à la laïcité que représente l’intervention directe de l’Etat français dans la règlementation du statut des imams (cf. Fouad Bahri, fondateur du site Miziane.info, 23 novembre 2020 ; Asif Arif, avocat au Barreau de Paris, auteur d’une tribune publiée dans La Croix du 20 novembre 2020).

    II – LES OBSTACLES STRUCTURELS

    Pour comprendre les difficultés que rencontre la mise en place d’institutions nationales officielles adaptées au contexte français, il faut tenir compte des particularités propres à la gestion et à la compréhension de la religion musulmane.

    Absence de hiérarchie et de Magistère

    « Il manque à l’islam une hiérarchie ayant mission de veiller officiellement sur le dépôt de la révélation coranique » (Henri Lammens, L’Islam, croyances et institutions, Imprimerie catholique, Beyrouth, 1943, p. 132).

    De son vivant, Mahomet n’a institué aucune autorité investie du pouvoir d’interpréter à sa suite les textes sacrés et de délivrer des enseignements de nature magistérielle revêtus du sceau de l’authenticité, que ce soit en matière de dogme, de droit ou de discipline. L’islam, dans sa version sunnite, très largement majoritaire dans l’ensemble de l’Oumma (la Communauté mondiale des musulmans), méconnaît ainsi le principe d’une telle structure reconnue par les musulmans. Même El-Azhar, au Caire, souvent présentée comme l’organe religieux suprême du sunnisme, ne bénéficie pas d’une semblable autorité.

    « Si l’islam voit dans le Coran, lu sous la lumière des traditions du Prophète, la source du dogme, il ne reconnaît à aucun de ses adeptes un pouvoir spécial pour l’interpréter » (Jacques Jomier, Pour connaître l’islam, Cerf, 2001, p. 59).

    Les quatre premiers califes (littéralement : vicaire de l’envoyé d’Allah) de l’histoire musulmane (632-661) demeurent certes des références en ce domaine, d’où le titre de « bien guidés » qui leur est attribué, mais les suivants eurent à affronter des rivalités ou des concurrences, et même des oppositions violentes, dans certains de leurs choix doctrinaux.

    La fonction califale, adjointe à celle du sultanat à partir de 1516 par l’empereur ottoman Selim 1er qui entendait réunir sous son pouvoir tous les peuples musulmans, n’a rien changé à la situation. En fait, « le calife était le chef politique de la communauté musulmane ; il n’avait aucun pouvoir religieux spécial » (Jomier, ibid.). Le Maroc échappe cependant à cette règle, son roi ayant hérité du titre de « commandeur des croyants ».

    Depuis l’abolition du califat par Atatürk, en 1924, les tentatives de restauration, menées surtout par des Arabes, sont demeurées sans suite jusqu’à l’institution du Califat de « l’Etat islamique » (Daech) proclamé en 2014 par l’imam salafiste Aboubakr El-Baghdadi. Son existence a été éphémère : en 2017, il a perdu ses deux centres (Raqqa en Syrie, Mossoul en Irak) et en 2019 son chef a été assassiné. Même s’il conserve des adeptes, il ne peut pas prétendre à une réelle représentativité.

    Oulémas et muftis

    Face aux nombreuses contradictions ou difficultés de compréhension que comportent le Coran et la Sunna, des savants en science religieuse (oulémas) se sont très tôt imposés sur la base d’un propos attribué à Mahomet : « Les oulémas sont les héritiers des prophètes. A eux revient la mission de nouer et de dénouer » (cité par Lammens, op. cit., p. 125).

    Dès le VIIème siècle, ils ont été agréés par divers régimes comme des consultants officiels sous le titre de mufti. Aujourd’hui, fonctionnaires nommés et rétribués par l’État, les muftis (parfois organisés en collège présidé par un grand-mufti) ont pour mission de délivrer des avis ou décrets juridico-religieux (fatwas) sur des problèmes pratiques auxquels le droit et la tradition n’apportent pas de solution précise ; ils peuvent aussi se prononcer sur des questions relatives à l’organisation politique. En 1976, Hussein Kouatly, adjoint du mufti de la République libanaise, alors que son pays s’enfonçait dans la guerre, rappelait ce principe. « La solution fondamentale c’est l’appel à l’instauration d’un pouvoir islamique au Liban. La laïcité [proposée par des partis chrétiens, NDLR] représente une façon de coincer les musulmans parce qu’elle signifie la séparation de la religion et de l’Etat alors que l’islam est un régime total, c’est-à-dire religion et Etat » (El-Safir, 18 septembre 1976). Les fatouas n’ont cependant pas de force exécutoire.

    Le grand mufti ottoman (Seyh-ül-Islâm, aquarelle grecque de 1809)

     

    Consensus

    L’islam connaît la règle du consensus (ijmâ) comme moyen de parvenir à des accords doctrinaux ou juridiques. Mais son efficacité se heurte à plusieurs obstacles.

    Il existe quatre écoles juridiques autonomes fondées aux VIIIème et IXème siècles sur des philosophies de droit différentes, voire divergentes, qui se répartissent l’aire sunnite et sont toutes admises comme légitimes, mais leurs principes n’ont jamais été unifiés. Cf. sur ce sujet, A. Laurent, L’Islam, pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Artège, 2017, p. 115-116.

    « Chez les sunnites, l’ijmâ n’est pas, comme dans le christianisme, le résultat de réunions synodales et de décisions conciliairesNe pouvant s’appuyer que sur la doctrine d’une de ces écoles, les décisions prises en commun demeureraient sans valeur obligatoire pour les adhérents des autres écoles. Dans un même pays, les oulémas appartenant à une même école n’ont pas

  • Les deux forces de la Technocratie, par Philippe Germain.

    La prise totale du pou­voir par la Tech­no­cra­tie, consti­tue le « stade suprême » du Cycle des lumières. Depuis 1992, la « Géné­ra­tion Maur­ras » de l’Action fran­çaise affirme : « le tota­li­ta­risme tech­no­cra­tique euro­péen est donc bien le fils légi­time de la démo­cra­tie, le der­nier stade de son évo­lu­tion[i] ». 

    philippe germain.jpgEffec­ti­ve­ment, per­sua­dée d’être irré­sis­tibles, les « tech­nos » pensent avoir pour fonc­tion his­to­rique de fer­mer l’histoire de France. Cela reste à vérifier.

    A pre­mière vue, l’installation de la Tech­no­cra­tie au pou­voir semble solide, appuyée sur deux bastions.

    Le pre­mier va au-delà de l’idéologie saint-simo­nienne, ins­tau­rant la pri­mau­té de l’économie, pour abou­tir au dépé­ris­se­ment du poli­tique. Il s’agit de la théo­rie démo­cra­tique, conci­liant mini­ma­lisme et tota­li­ta­risme. Véri­table muta­tion en « démo­cra­tie suprême ».

    • Démo­cra­tie mini­ma­liste car réduite aux élites intel­li­gentes des édu­qués, des experts. Le peuple des « sans-dents »[ii], des « blan­cos »[iii] y est dis­sout, car l’individu-consommateur démo­cra­tique est for­ma­té à se dés­in­té­res­ser du sou­ci poli­tique. La désaf­fec­tion élec­to­rale pro­gresse donc. La par­ti­ci­pa­tion aux légis­la­tives de 1978, alors de 82 %, est pas­sée sous la barre fati­dique des 50 %[iv]. La démo­cra­tie « repré­sen­ta­tive » s’efface au pro­fit d’une démo­cra­tie mini­ma­liste dont l’apathie civique et la non-par­ti­ci­pa­tion éloignent les incom­pé­tents du pays réel, pour lais­ser « la gou­ver­nance » aux experts. L’actuelle crise sani­taire accé­lère cette muta­tion et la par­ti­ci­pa­tion aux muni­ci­pales atteint péni­ble­ment les 46%, dans une démo­cra­tie réduite à la pro­cé­dure de l’élection pré­si­den­tielle au suf­frage universelle.
    • Démo­cra­tie tota­li­taire car exi­geant de tous, non seule­ment de res­pec­ter la norme, mais de pen­ser sui­vant la norme. Grâce à « l’ingénierie sociale », la mani­pu­la­tion men­tale se déploie, décom­plexée et accé­lé­rée par la crise sani­taire. Celle-ci jus­ti­fie les res­tric­tions et sup­pres­sions de liber­tés impo­sés par un Conseil de défense « secret défense ». L’état d’urgence sani­taire donne à l’exécutif les pleins pou­voirs sans contrôle. Plus besoin du fameux article 16. La démo­cra­tie « repré­sen­ta­tive » s’efface au pro­fit d’une angois­sante démo­cra­tie tota­li­taire mai­tri­sant la tech­nique de rési­gna­tion du pays réel au camp de concen­tra­tion volontaire.

    Le second point d’appui de la Tech­no­cra­tie c’est l’Europe « inté­grale ». Elle est à la fois apa­tride et multiculturelle.

    • Europe apa­tride car la « Com­mis­sion euro­péenne », est un organe supra­na­tio­nal dont le pou­voir et la res­pon­sa­bi­li­té échappent à tout contrôle. L’objectif de cette com­mis­sion est de pro­mou­voir l’intérêt de l’Europe, indé­pen­dam­ment de celui de chaque Etat membre. Elle est com­po­sée d’un pré­sident, de 28 com­mis­saires et de 25.000 fonc­tion­naires. Chaque com­mis­saire s’engageant à n’accepter aucune ins­truc­tion éma­nant de son Etat natio­nal, à le « devoir » d’être apa­tride[v]. Le lob­bying des grands groupes indus­tria­lo-finan­ciers, est en revanche auto­ri­sé dans ce vocable : « apa­tride » « par­ti de l’étranger[vi] » dont les cathé­drales sont des banques.
    • Europe mul­ti­cul­tu­relle car dénon­çant l’héritage his­to­ri­co-cultu­rel « natio­nal », comme obs­tacle à l’économie de mar­ché sans entrave. La défense de la cir­cu­la­tion des migrants[vii] lui per­met de jus­ti­fier son ingé­rence dans les affaires inté­rieures des nations, résis­tantes aux dégâts de la mon­dia­li­sa­tion. Le mul­ti­cul­tu­ra­lisme cri­mi­na­lise l’attachement natio­na­liste à la sou­ve­rai­ne­té, aux fron­tières, à la dis­tinc­tion français/étrangers, la fran­co­pho­nie, l’Etat fort, le pai­sible atta­che­ment à un ensemble de spé­ci­fi­ci­té. Le mul­ti­cul­tu­ra­lisme per­met d’écraser en tenaille les Etats-nation char­nels, par le haut (les « fédé­rastes » de la Com­mis­sion euro­péenne[viii]) et le bas (les régions, pou­vant être sou­mises à l’Islam ou au racia­lisme indi­gé­niste). Et cela car « La nation est le plus vaste des cercles com­mu­nau­taires qui soit (au tem­po­rel) solide et com­plet. Bri­sez-le, et vous dénu­dez l’individu. Il per­dra toute sa défense, tous ses appuis, tous ses concours » (Maur­ras). L’Europe mul­ti­cul­tu­relle est l’allié objec­tif de l’autre par­ti de l’étranger, atten­dant de trans­for­mer nos églises en minarets.

    Pour­tant, mal­gré cette force, la Tech­no­cra­tie à tort d’injurier l’avenir. Une post-démo­cra­tie fran­çaise n’est pas à exclure. Il pour­rait prendre l’envie à l’Avenir de faire revivre ce qui mérite de revivre, en bas les répu­bliques, en haut la royau­té, et, par-delà tous les espaces, la papauté !

    Aujourd’hui, les quatre élites du pays légal se sont orga­ni­sées comme le grand car­ré des russes à la bataille d’Eylau (1807). Il appar­tien­dra à l’Action fran­çaise d’enfoncer la ligne des tech­no­crates et tout le Sys­tème plie­ra. Alors, une fois la Monar­chie popu­laire ins­tau­rée, elle pour­ra s’atteler à faire face à l’Islamisation cultu­relle et démo­gra­phique. Telle est la ligne poli­tique à déployer.

    Ger­main Phi­lippe (à suivre)

    Pour lire les pré­cé­dentes rubriques de la série « L’Islam menace prin­ci­pale », cli­quer sur les liens.

    1. France,  mai­son de la guerre
    2. Mai­son de la treve et ter­ri­toires per­dus de la Republique
    3. Impact sur la France de la revo­lu­tion isla­miste de 1979
    4. Les beurs et la kalachnikov
    5. Le plan d’islamisation cultu­relle de la france
    6. Islam radi­cal et bar­ba­rie terroriste
    7. Pas d’amalgame mais complementarite
    8. Pôle idéo­lo­gique islamiste
    9. Pôle ideo­lo­gique des valeurs republicaines
    10. Face au dji­had cultu­rel : poli­tique dabord !
    11. Prince chre­tien et immi­gra­tion islamisation
    12. Le Prince et la France chretienne
    13. Le Prince chre­tien et la laicité
    14. balayons le defai­tisme republicain
    15. Balayons le defai­tisme democrate.
    16. Refe­ren­dum sur l’immigration
    17. Moi, j’ai dit pays légal ?
    18. Le noyau dur du pays légal
    19. Pays legal et controle de l’opinion.
    20. Tech­no­cra­tie a la tete du pays legal

    [i] Laurent Dan­drieu, « Leur Europe », Réac­tion n°7, automne 1992.

    [ii] Fran­çois Hol­lande, le 31 mai 2008 à 12h39, SMS à Valé­rie Trier­wei­ler « Je suis avec ma copine Ber­na­dette dans une grande mani­fes­ta­tion dans son can­ton. Je lui ai fait un numé­ro de charme. Mais tu ne dois pas t’in­quié­ter. Dans son dis­cours, elle a fait un lap­sus for­mi­dable. Rire géné­ral, même chez les sans-dents ».

    [iii] Manuel Valls, le 7 juin 2009, jour des élec­tions euro­péennes, à une équipe de jour­na­listes de l’é­mis­sion « Poli­ti­que­ment par­lant », de Direct 8, pour un repor­tage consa­cré à ses ambi­tions : « Belle image d’É­vry ! Tu me mets quelques Blancs, quelques whites, q

  • Les « administrateurs » qui nous gouvernent.

    L’éditorial De Phi­lippe Schnei­der (la Lor­raine royaliste)

    Plus d’un an de pri­va­tion, de « dic­ta­ture sani­taire » disent cer­tains. Ce qui est sûr, c’est que notre pays, comme pra­ti­que­ment le monde entier avec plus ou moins d’intensité, est tou­ché par un « coro­na­vi­rus » appa­ru en Chine en 2019. Cette épi­dé­mie n’est certes pas aus­si impor­tante que d’autres ayant tou­ché le monde et notre pays dans le pas­sé, mais ce n’est pas non plus une « simple grippe » un peu plus impor­tante que géné­ra­le­ment.

    Le nombre de morts – même si nous pou­vons avoir des doutes sur les chiffres émis – est suf­fi­sam­ment impor­tant pour pro­vo­quer une réaction.

    Le pou­voir fran­çais, comme d’autres, a réagi de manière plu­tôt désor­don­née, ordon­nant tout et son contraire, se contre­di­sant sou­vent et encore aujourd’hui. A‑t-il bien agi ? Je ne suis pas de ceux qui condam­ne­raient sys­té­ma­ti­que­ment les actions du gou­ver­ne­ment. Je lui fait cré­dit d’avoir fait ce qu’il croyait utile en fonc­tion des infor­ma­tions qu’il lui était don­nées par des per­sonnes dites « scien­ti­fiques » qui n’étaient peut-être pas aus­si « indé­pen­dantes » que l’on croyait mais sou­vent – pas tous – liés à des « groupes phar­ma­ceu­tiques ». Il semble même que le pré­sident Macron s’en soit aper­çu, rai­son pour laquelle il semble de moins en moins suivre les demandes de ces « scien­ti­fiques », quelques fois méde­cins mais de ce genre de méde­cins plus proches des indus­tries phar­ma­ceu­tiques, des médias ou de groupes poli­tiques que des malades qu’ils ne voient guère ou pas du tout !

    Bien sur, nous pou­vons consi­dé­rer que notre gou­ver­ne­ment a fait preuve d’erreurs, mais quel pou­voir issu d’élections donc n’ayant ni expé­rience ni science de l’Histoire aurait fait autre­ment ? Par contre, nous pou­vons juger sévè­re­ment le fait qu’il pro­fite de la situa­tion pour faire pas­ser des lois liber­ti­cides et anti humaines qui n’ont rien à voir avec la pan­dé­mie mais beau­coup avec leurs idées visant à détruire notre pays, notre civi­li­sa­tion. Que l’on songe qu’il est mis en avant la peur (bien culti­vée) de la mort pour nous faire accep­ter de nom­breuses sup­pres­sions de liber­tés et des contraintes éco­no­miques et « en même temps » il a la volon­té de favo­ri­ser l’assassinat des enfants et l’euthanasie ! Là, c’est la mort en direct !

    En ce qui concerne la crise que nous vivons, nous atten­dons des res­pon­sables poli­tiques qu’ils en tirent les leçons pour qu’à l’avenir, nous n’en subis­sions pas des consé­quences aus­si néfastes.

    Plu­sieurs points sont à étudier :

    • Très mau­vais état de notre sys­tème médi­cal, en par­ti­cu­lier hos­pi­ta­lier. Nous le soup­çon­nions depuis long­temps – déjà en 2002, nous man­quions de lits (voir les titres de la presse à l’époque, les mêmes qu’aujourd’hui ! ) – et cela n’a fait qu’empirer d’années en année sous pré­texte « d’économie  budgétaire ».
    • Bureau­cra­ti­sa­tion trop impor­tante de notre sys­tème médi­cal – mais c’est aus­si vrai dans de nom­breux domaines -. Il faut savoir sup­pri­mer les « pro­cé­dures », « pro­to­coles », « normes », sur­veillances cen­tra­li­sées dont nous souf­frons et qui coûtent très chers.
    • Pour­quoi n’avons-nous pas cher­ché à soi­gner les per­sonnes atteintes du COVID ? Des médi­ca­ments existent, des méde­cins ont pro­po­sé des pro­cé­dures de soins. Certes, elles ne sont pas par­faites ni « homo­lo­guées » mais elles ont mon­tré un cer­tain suc­cès dans une majo­ri­té de pays, gué­ris­sant des malades. En France, ce fut pra­ti­que­ment inter­dit. Il est vrai que ces médi­ca­ments étaient très peu chers donc ne rap­por­taient rien aux labo­ra­toires phar­ma­ceu­tiques. Doit-on y voir une rela­tion de cause à effet ? Ce serait gra­vis­sime et il faut le savoir.
    • Notre dés­in­dus­tria­li­sa­tion devient dra­ma­tique et notre dépen­dance vis-à-vis de l’étranger catastrophique.
    • Fias­co total de l’Union Euro­péenne dans tous les domaines, de der­nier étant celui des vac­cins. Heu­reu­se­ment pour eux, beau­coup de pays euro­péens se débrouillent par eux-mêmes. Pas la France !
    • Notre réponse à l’épidémie par des confi­ne­ments plus ou moins impor­tants. Était-ce bien nécessaire ?

    Répondre à ces ques­tions devrait être le devoir d’un gou­ver­ne­ment digne de ce nom. Mais, hélas, il est bien trop occu­pé à pré­pa­rer les pro­chaines élec­tions et ceci est vrai aus­si pour les oppo­si­tions républicaines.

    Et puis, Macron et ses sou­tiens n’ont –ils pas d’autres buts ? C’est Jacques Atta­li, il y a déjà fort long­temps, qu’il fau­drait pro­fi­ter d’une « pan­dé­mie » ou d’un autre pro­blème du même genre pour éta­blir un pou­voir mon­dia­liste domi­né par de grands groupes finan­ciers et favo­ri­ser l’élimination des petites entre­prises et des tra­vailleurs indé­pen­dants, pas assez « dociles ».  Le « forum de Davos » allait dans le même sens. Or, notre Pré­sident est un élève de Jacques Atta­li et un membre de ce « forum ».

    La grave crise éco­no­mique due à ces confi­ne­ments qui menace comme les mesures liber­ti­cides vont accen­tuer le phé­no­mène.  Cela risque de n’aboutir à rien de moins que la dis­pa­ri­tion de notre pays. Sauf si cela fait enfin réagir les Fran­çais. Ajou­tons – ce qui va dans le même sens – que les diri­geants Fran­çais et euro­péens favo­risent tou­jours l’immigration sau­vage, ce qui ne fait qu’aggraver encore la situation.

    Les « admi­nis­tra­teurs » qui nous gou­vernent ne sont pas des poli­tiques, à peine de mau­vais poli­ti­ciens ! Pour sor­tir notre pays de cette crise sani­taire, éco­no­mique, sociale, humaine – les consé­quences psy­cho­lo­giques sur les per­sonnes sont graves, elles aus­si –. La baisse catas­tro­phique de notre démo­gra­phie en est sans doute une consé­quence.  Il faut de véri­tables hommes poli­tiques. Ils devront redres­ser le pays, notre civi­li­sa­tion. Ces hommes et femmes existent mais il faut à leur tête un per­son­nage indé­pen­dant qui fixe à direc­tion à suivre et pas un poli­ti­cien de pas­sage arri­vé au pou­voir au hasard d’une élec­tion. Cet homme, ce ne peut être que notre Roi, indé­pen­dant par défi­ni­tion et donc pou­vant mener ce redres­se­ment que nous appe­lons de notre vœu.

    Source : https://www.actionfrancaise.net/