L’artillerie lourde n’a pas suffi
Pendant les 10 jours précédant les élections européennes, les médias français ont mené la charge contre le Front national : éditos, interviews de ténors de la politique française et européenne, de Juppé à Cohn-Bendit et Juncker, sortie de la naphtaline des Delors et Giscard, mousse autour de la prise de position de Sarkozy, jeux de vocabulaire (extrême droite, populisme et aventure) sur fond de films télévisés évoquant la résistance, etc...
Rien n’a manqué dans cette artillerie lourde et à ces valeureux hussards à plumes de la République pour nous éduquer. Il fallait « faire barrage au FN », « enrayer la montée du populisme », « choisir l’Europe plutôt que le déclin », « l’avenir de nos enfants plutôt que l’aventure », « ne pas céder aux thèses nauséabondes rappelant les heures sombres de notre histoire » et autres entorses au devoir d’objectivité d’une presse d’information oublieuse de sa déontologie et militant à gauche sans le moindre scrupule.
Et jusqu’à Hollande, le jour même de l’élection, saisissant au bond l’attentat du musée juif de Bruxelles pour dénoncer l’antisémitisme – qui comme chacun sait ne peut être le fait que de l’extrême droite - et en appelant aux valeurs de l’Europe.
Eh bien, tout cela n’a pas suffi à faire taire le peuple ni à le faire tomber dans le piège du referendum anti-FN. Bien au contraire, les Français ont choisi d’en faire le premier parti de France.
Que l’on approuve en tout, en partie ou pas du tout le programme du Front, que l’on préfère Marine ou son père, que l’on déteste Philippot ou que l’on aime Marion, on ne peut que se réjouir de la liberté de jugement et du courage du peuple de France.