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  • Règles imbitables et ras-le-bol général : les ”Gaulois réfractaires” sont de retour, par Gérald Andrieu et Natacha Polon

    "Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade."
    © Hans Lucas via AFP 

    Attestation dérogatoire de déplacement, permission des 20 km, de 8 m2 par client dans les boutiques... Beaucoup de Français sont entrés en sourde résistance face au nouvel ordre sanitaire.

    2.jpgC’est une révolution à bas bruit, une sourde résistance au nouvel ordre sanitaire. On ne parle pas des fêtards de Joinville-le-Pont ou d’ailleurs, à 300 dans un loft, au mépris des règles élémentaires. On ne parle pas des endurcis persuadés que le virus n’existe pas ou que le masque est un outil de contrôle des masses. La révolution n’est jamais faite par les révolutionnaires les plus farouches. Elle est toujours provoquée par la bascule des citoyens raisonnables, ceux qu’on n’attendait pas là mais que les excès de la puissance publique ont fait basculer.

    C’est le spectacle de ces gens qui, discrètement, font demi-tour lorsqu’ils aperçoivent un contrôle de police parce qu’ils ont renoncé depuis longtemps à remplir une attestation dont ils savent qu’elle serait de toute façon mensongère. C’est cette dame comme il faut qui a coché la case « assistance à une personne vulnérable » pour aller voir une amie, parce qu’elle n’en peut plus de tourner en rond chez elle. Et la limite des 20 km qui est en train de modifier la géographie française et les règles de la relativité puisque, l’air de rien, certains Parisiens se promènent en Normandie ou dans le Vaucluse (« Comment ça, Paris-Avignon, c’est plus de 20 km ? »).

    "Le système de l’attestation"

    Emmanuel Macron, dans sa dernière allocution télévisée, le 24 novembre, a eu cette phrase merveilleuse : « Le système de l’attestation restera en vigueur, car c’est ce qui nous a permis d’obtenir ces bons résultats » – c’est-à-dire le recul du virus. Pendant ce temps, nos voisins allemands se gaussent et parlent de notre « Absurdistan autoritaire ». Et c’est l’impression générale. Celle d’une machine qui s’emballe et d’un machiniste qui refuse de renverser la vapeur. Une administration qui a inventé l’attestation dérogatoire de déplacement avec petites cases à cocher et déclaration sur l’honneur ne peut pas admettre que celle-ci n’est qu’une vaste blague et qu’il faudrait la supprimer. Alors elle y ajoute des cases pour les nouveaux motifs de sortie autorisée.

    La faute aux irresponsables, diront les gardiens de la vertu sanitaire ; il faut les empêcher de nuire. Et, de fait, on a du mal à éprouver la moindre sympathie pour les fêtards de tout poil, quand la nouvelle flambée épidémique et le confinement qui l’accompagne vont jeter dans la misère et le désespoir tant de commerçants, de restaurateurs, d’indépendants, de précaires. Mais la colère sourde qui se fait jour n’est pas celle des égoïstes et des complotistes persuadés que l’épidémie n’existe pas. Elle est celle des citoyens lambda qui n’en peuvent plus des règles absurdes et des interdits arbitraires ou vexatoires.

    Un exemple ? Après le commentaire de PowerPoint du « chief transformation officer » Emmanuel Macron, le ministre de l’Économie a dû expliquer le lendemain sur l’antenne de la première matinale radio du pays la règle des 8 m2 par client dans les boutiques. Et de préciser que les commerçants ne devaient plus retirer de leurs calculs l’espace occupé par… les présentoirs et les rayonnages, comme le voulait la règle précédente des 4 m2. Et d’ajouter qu’un client qui venait dans un commerce accompagné d’un enfant comptait évidemment pour « une seule personne » et non deux ! Mieux : pour contrer les skieurs invétérés qui voudraient profiter de l’ouverture des stations suisses, Emmanuel Macron découvre l’utilité des contrôles aux frontières, lui qui avait expliqué en février qu’il était inutile d’empêcher les innombrables avions en provenance de Chine d’atterrir à Roissy au motif que « le virus n’a pas de passeport ».

    Désobéissance pas toujours très civique

    Comme un hommage du gouvernement à René Goscinny et aux Douze travaux d’Astérix dans lequel les deux héros à moustaches, pour leur huitième épreuve, parcourent la « maison qui rend fou », un immeuble qui, en matière d’obscure bureaucratie, n’a rien à envier à la Poste ni à la Sécurité sociale. Ils doivent mettre la main sur le laissez-passer A-38. En vain. Ils remportent l’épreuve, après avoir erré de bureau en bureau et de couloir en escalier et réciproquement, lorsqu’ils finissent par demander aux administratifs en toge le laissez-passer A-39… qui n’existe pas. De quoi rendre fous les ronds-de-cuir de la « maison qui rend fou ».

    Les « Gaulois réfractaires » sont en train de jouer le même tour à Emmanuel Macron. Il faut signer une attestation pour nous déplacer ? On en signe trois d’affilée lors de la même promenade. Histoire de faire durer le plaisir. Les bars et restaurants sont fermés ? Oui, mais il existe des portes dérobées, il suffit de savoir les trouver. Henry David Thoreau avait théorisé la désobéissance civile, l’exécutif a fait germer partout sur le territoire de la désobéissance… pas toujours très civique.

    Cette épidémie a l’étrange faculté de mettre en lumière tous les travers de nos sociétés. Elle a démontré avec violence combien la désindustrialisation nous rendait dépendants de puissances pas franchement alliées. Elle éclaire jusqu’à l’absurde l’art français d’étatiser la bureaucratie folle engendrée par l’industrialisation des processus et le fantasme de performance et d’optimisation propre au néolibéralisme. Toutes ces paperasses, ces réunions inutiles, ces analyses de « process », si chères au management moderne, l’administration française les adopte avec délectation pour inventer des alinéas et des codicilles à chaque décision, elle-même délirante. Quel rêve, des êtres humains appliquant à la lettre des procédures préétablies – des êtres nettoyés de l’humain…

    Cercle vicieux

    On appelle cela un cercle vicieux. Des citoyens outrés d’être infantilisés se mettent à adopter des comportements d’enfant frondeur face aux règles arbitraires que produit un pouvoir débordé pour faire croire qu’il a encore la main. Le contraire absolu de la démocratie, cet idéal d’autonomie dans lequel des individus responsables se fixent collectivement leurs propres règles, et les respectent justement parce qu’elles émanent d’eux ou de leurs représentants légitimes.

    Nous ne sommes pas des Sud-Coréens. Pas non plus des Allemands. Et cela rend sans doute plus difficile la gestion de cette épidémie. Mais la réponse ne peut se trouver que dans l’approfondissement, le retour à ce que nous sommes : un peuple éminemment politique, qui croit que des êtres humains lucides et éclairés peuvent se gouverner eux-mêmes. Encore faut-il ne pas fantasmer une nostalgie de la figure du roi et s’appuyer sur ces Français, amplement majoritaires, qui cherchent le juste équilibre entre les impératifs sanitaires et la continuité de la vie dans toutes ses dimensions, économique, sociale et tout simplement humaine.

    Source : https://www.marianne.net/

  • VGE … ou la première marche …, par Christian Vanneste.

    La disparition du troisième président de la Ve République est un événement à deux faces. La mort d’un homme qui a joué un rôle important dans l’histoire de notre pays, un homme dont la dignité personnelle et l’intégrité morale étaient à la hauteur de la fonction malgré les attaques d’une rare bassesse qui ont cherché à l’atteindre, un homme qui avait une famille et des amis dont il faut saluer aujourd’hui la douleur, cette mort mérite le plus grand respect.

    christian vanneste.jpgValery Giscard d’Estaing était un homme politique. Il est donc nécessaire de formuler un jugement sur le bilan de son action, et celui-ci ne peut être que sévère. Le troisième président est la première marche de la descente aux enfers de notre pays. Son mandat présente déjà tous les symptômes de la gouvernance suicidaire que subit la France depuis 1974.

    Avec une arrogance sans mesure, une fois élu, le nouveau président avait osé parler d’une ère nouvelle, proclamé le changement et le rajeunissement de la France. Qui ne comprenait alors que la page qu’il fallait tourner, celle du conservatisme et de la vieillesse, c’était celle du gaullisme ? Pour celui qui avait été ministre du Général, puis de Georges Pompidou, cette déclaration relevait à la fois de l’ingratitude et de la présomption. Le progrès faisait son entrée comme rengaine de la politique française : chacun des successeurs ira de son changement, et de son rajeunissement, même Mitterrand avec un toupet à la hauteur du personnage. Il y a quelque raison de penser que le mot “progrès” est dans notre pays le synonyme-écran de décadence. Le brillant ministre des finances, polytechnicien et énarque, et bien sûr inspecteur des finances, incarna à la perfection ces hauts fonctionnaires devenus politiciens de profession, bardés de diplômes et de certitudes, qui commettent avec la plus parfaite assurance les pires bourdes dans la gestion de notre pays. C’est ainsi que son “plan de stabilisation”, lancé en septembre 1963, contribua à dégrader le climat social du pays et à favoriser la montée de la gauche. De même, son emprunt de 1973, imité de celui d’Antoine Pinay, fut une ruine pour le Trésor français. Non seulement son taux d’intérêt, soit 7 %, dépassait tout entendement, mais l’emprunt vit sa valeur croître à cause de la dévaluation du franc et de la croissance du prix de l’or. Finalement, pour 6,5 milliards de francs empruntés pour quinze ans, l’État français dut rembourser plus de 90 milliards de francs ! Il faut malheureusement dater de sa présidence, le déficit chronique des finances publiques, et l’augmentation continue des prélèvements obligatoires ( de 33% à 39,5% du PIB ) évidemment aggravés par l’accession de la gauche au pouvoir qui, après lui, prétendit faire passer notre pays de l’ombre à la lumière.

    Faute en effet d’avoir répondu aux exigences économiques et sociales du pays, Giscard inaugura la mauvaise habitude de compenser dans le domaine sociétal. Il facilitera le divorce et dépénalisera l’avortement. La loi Veil sur l’avortement sera votée grâce aux députés de gauche, et lui fera perdre 300 000 à 400 000 voix qu’il ne retrouva jamais. C’est également de son septennat que date le regroupement familial pour les immigrés. Conscient du problème posé par l’immigration dans un contexte alarmant pour l’emploi, il limite alors l’immigration de travail, mais l’assouplit de manière absurde pour favoriser la vie de famille. Il tentera de revenir sur cette décision malheureuse qu’il disait encore récemment regretter. Mais le Conseil d’Etat consacrera le droit au regroupement familial, le . Par ailleurs, cette mesure s’inscrit parfaitement dans la doxa idéologique de l’Union Européenne dont Giscard fut le chantre jusqu’à la rédaction du projet de constitution que les Français rejetèrent. En somme, si l’on ajoute le regroupement familial à l’avortement, et qu’on couronne le tout par une Europe fédérale, on a la recette de la disparition de notre nation : merci Giscard !

    Il a été le premier de ces hommes politiques élus à droite et qui s’empressent de reconnaître la supériorité intellectuelle et morale de la gauche, en raison d’un surprenant complexe, et aussi le premier de ceux dont l’ambition trouve décidément la France trop étroite à leur goût. Le glissement de Chirac vers la gauche, et ses mandats émasculés, l’ouverture plus surprenante de Sarkozy à gauche, cette sorte de loi implicite du cliquet qui veut que la gauche annule les réformes “de droite”, mais la prétendue droite jamais celles de gauche sont dans l’esprit giscardien. La volonté de moderniser le pays, et celle de le noyer dans l’Europe sont plus que jamais présentes  avec l’inspecteur des finances qui occupe actuellement l’Elysée. Ce dernier ne manquera pas de lui rendre hommage dans l’espoir de fidéliser l’électorat louis-philippard qui est leur point de jonction. Giscard d’Estaing est le premier degré de la chute, de l’effacement encore limité de notre pays. Ses successeurs précipiteront le mouvement à partir de 1981.

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • ”Anticiper la montée des menaces” : Lettre ASAF du mois de décembre 2020.

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    Lors des récentes auditions devant les commissions de la Défense de l’Assemblée nationale et du Sénat, les quatre chefs d’état-major ont insisté sur l’absolue nécessité de disposer des ressources prévues dans la loi de programmation militaire (LPM 2019-2025).  Ils ont rappelé que, non seulement il était urgent de remplacer nos matériels vieillissants, mais aussi de durcir les moyens et l’entraînement de nos forces, de donner de « l’épaisseur » à nos armées, ainsi que de développer des capacités nouvelles notamment dans les domaines cyber et spatial.

    Des propos d’alerte stratégique bien peu médiatisés

    Les comptes rendus de ces auditions constituent une mine d’informations et il est consternant de voir que les préoccupations des grands responsables militaires demeurent quasiment confidentielles tandis que des chroniqueurs abordent les questions de Défense sans avoir la moindre compétence.

    Quel média du service public a interviewé, à une heure de grande écoute, ces généraux qui engagent la vie de 250 000 Français dans des opérations complexes, de jour comme de nuit, 365 jours par an sur toute la surface du globe ? Qui leur demande comment sont utilisés les 35 milliards d’euros du budget de la Défense ? Combien de journalistes s’inquiètent des insuffisances de nos armées et dans quels domaines ?

    La ministre des Armées a reconnu celles du service de santé des Armées au regard de ses effectifs et des besoins à couvrir tant en Métropole et en Outre-mer qu’en opération. Personne ne cherche à savoir comment les armées, malgré la crise de la Covid, s’entraînent et remplissent leurs missions de défense de l’espace aérien, des approches maritimes et du territoire.


    Durcir les moyens et l’entraînement

    Nos armées sont engagées depuis des décennies dans des opérations dites asymétriques, au cours desquelles elles ont notamment la maîtrise du ciel qui permet à nos drones, avions et hélicoptères d’utiliser l’espace aérien librement. Mais qu’en serait-il si l’ennemi disposait de missiles antiaériens ?

    Durcir nos moyens signifie remplacer les moyens anciens, peu blindés ni armés, par des engins plus récents, disposant de blindages composites et équipés de détecteur de visée ou de missile. Mais c’est aussi augmenter leur « épaisseur opérationnelle », car, aujourd’hui, l’armée de Terre n’aligne que 250 chars et 120 canons, la Marine 5 sous-marins nucléaires d’attaque et 13 frégates multi-missions, enfin l’armée de l’Air et de l’Espace ne dispose que de 3 avions ravitailleurs récents et ne comptera en 2025 que 125 Rafale….

    Dans le cadre de l’opération Barkhane au Sahel, sur 5 millions de km2, nous ne déployons qu’une vingtaine d’hélicoptères. Nos moyens sont « échantillonnaires ». Or nous savons, depuis au moins un siècle, qu’une armée engagée dans un conflit conventionnel perd très vite beaucoup de matériels. Quant aux stocks de munitions, la situation est sans doute encore plus critique.

    Durcir aussi l’entraînement, surtout dans une armée de métier, c’est d’abord sélectionner des cadres selon des critères physiques, intellectuels et de personnalité exigeants. Tous les candidats sélectionnés doivent répondre aux mêmes critères. En ce temps de parité, plus question d’accepter des barèmes physiques différents selon le sexe, ni de passe-droit pour cause de discrimination positive. Notons enfin qu’un renforcement de l’entraînement individuel et collectif exige de disposer du potentiel correspondant pour les matériels. La simulation est utile pour l’instruction mais insuffisante pour l’entraînement. C’est dans l’effort et l’apprentissage du risque vécus que l’on développe la supériorité du combattant comme celle du groupe ; ce qui permettra de limiter les pertes au combat.

    Développer de nouvelles capacités

    Tandis que nous commençons à rattraper le retard accumulé depuis 1990 par le choix délibéré de l’exploitation des « dividendes de la paix », il nous est non seulement indispensable de remplacer les matériels obsolètes et d’augmenter le nombre de matériels nouveaux, mais nous devons aussi acquérir les capacités nécessaires pour combattre dans les nouveaux espaces.

    Avec les ressources prévues en fin de LPM, nous devrions atteindre annuellement 2 % du PIB (avant Covid). En 1980, cette part était de 3 % et nous avions bien du mal à équiper et soutenir nos armées. Comment avec un budget de la Défense à 2 % du PIB (prévu en 2025) pourrions-nous espérer développer des moyens de cyberdéfense, de surveillance et de défense de l’Espace alors qu’en 1980, avec 3 % du PIB, nous n’avions pas à le faire ?

    Notons que l’effort financier considérable consenti pour atténuer les effets du confinement et relancer l’économie ne profite guère aux armées alors que 1 € investi dans l’industrie de Défense rapporte entre 2 et 3 €,  que nos industries de haute technologie sont implantées en France, que la « recherche et développement » est très souvent duale (civilo-militaire) et que nous avons 40 ans de sous-investissement à rattraper dans ce secteur !

    Pourquoi ne pas investir dans la remontée en puissance de notre industrie d’armement et fabriquer en 5 ans ce qui était prévu en 10 ans ? Nous pourrions non seulement reprendre la maîtrise de certaines filières abandonnées à des firmes étrangères, renforcer notre armée plus rapidement, exporter davantage, mais aussi garder le contrôle des pépites industrielles à haute valeur stratégique qui sont convoitées par des pays étrangers, en particulier alliés, et reconstituer des stocks avec des munitions récentes.  

    Dans un monde qui présente certaines analogies avec les années 30, notre pays doit réinvestir dans sa Défense. Il lui faut se rassembler autour de son armée et adopter les vertus essentielles qu’elle pratique en vue du combat. La France, retrouvant sa fierté, peut redevenir une grande nation, forte et enracinée dans quinze siècles d’histoire en s’appuyant sur son goût de l’ouverture et de l’excellence. Nos armées, par leur diversité et leur valeur, illustrent bien cette vocation particulière de notre Patrie.

     

    La RÉDACTION de l’ASAF
    www.asafrance.fr



    Belle fête de Noël à nos Armées et à tous nos lecteurs !

     

    Pour télécharger la lettre d'information de décembre 2020, cliquez sur le PDF ci-dessous.
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    Source : https://www.asafrance.fr/

  • La littérature nettoyée jusqu’à l’os Il ne faudrait surtout pas que les romans d’autrefois stigmatisent quiconque !, par

    Patrice Jean / François Grivelet

    Avec l’aval de nombreux professeurs, les éditeurs réécrivent les romans pour les mettre en conformité avec la doxa féministe. Une absurdité moderne qui aurait fait rire Philippe Muray.

    3.jpeg« Comment rire de tout le comique qui court les rues sans faire rire personne ? Et comment voir tout cela sans en faire un roman ? », questionnait Philippe Muray. Patrice Jean, romancier malicieux et pourfendeur des absurdités modernes, en a déjà fait plusieurs, tous excellents. Nous attendons avec impatience le prochain.Dans son très réjouissant roman L’homme surnuméraire, Patrice Jean fait le portrait d’un personnage dont le métier pourrait bien devenir un métier d’avenir. Clément Artois, en effet, réécrit pour une maison d’édition à la pointe du progressisme les grands classiques de la littérature en les « expurgeant » des passages racistes, sexistes ou antihumanistes. Ce toilettage forcené permet de mettre à la disposition des lecteurs modernes, fragiles et susceptibles, des livres ne heurtant aucune sensibilité sexuelle, religieuse, communautaire, politique, etc. Pas de caillou dans la chaussure. Pas de « coup de poing sur le crâne » (Kafka). Du sirop, du sucre, de la crème par petites doses et en peu de pages – Voyage au bout de la nuit est ainsi réduit à une vingtaine de pages.

    C’était écrit…

    Ce qui était une fiction devient, jour après jour, la triste réalité. Le politiquement correct ronge les œuvres contemporaines comme celles du passé. Il faut nettoyer, raccourcir, remplacer. L’acte « révolutionnaire » et progressiste par excellence consiste aujourd’hui à déboulonner des statues, à débaptiser des rues, à simplifier l’histoire et à aseptiser la littérature, en commençant par la « littérature jeunesse ».

    La directrice des Bibliothèques rose et verte (Hachette), après avoir accepté et promu les nouvelles traductions réductrices du Club des cinq d’Enid Blyton, avait expliqué : « Notre propos est de s’adresser aux enfants du moment, d’où un travail non pas de simplification mais de modernisation. » Le travail de « modernisation” en question consiste en ceci : on conjugue tout au présent ; on remplace le « nous » par « on » ; on vire les métaphores et les expressions « désuètes » ; on raccourcit les phrases ; on élimine les mots soi-disant discriminants ou qui “véhiculent des stéréotypes” : Le Club des cinq et les Gitans devient Le Club des Cinq pris au piège ; les mots « saltimbanques » et « roulotte » (sic) disparaissent, etc. En un mot, on javellise les œuvres et on récure les têtes.

    Quand des mots tombent en désuétude, Casterman les enterre

    Après le stigmatisant Club des Cinq, il était temps de faire un sort à la dévergondée Martine.

    Ce n’est pas un hasard si « un ou deux hommes sur trois sont des agresseurs sexuels » (Caroline De Haas). Certaines couvertures de Martine n’y étaient sûrement pas pour rien. Par conséquent, à la faveur d’une réédition de Martine au zoo de 1969, la petite culotte apparente en couverture a été effacée. « Martine, ce n’est pas Lolita », était-il écrit dans le dossier de presse de l’éditeur Casterman qui, plus lubrique que ses lecteurs, voit le vice partout.

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    Lorsqu’ils ne sont pas raccourcis, les textes et les titres de Martine sont revus à l’aune du politiquement correct contemporain, comme le souligne un des derniers articles de Causeur. Les éditions Casterman ont décidé que « certains expressions, syntaxes, vocabulaires étaient devenus désuets. C’était important que Martine porte quelque chose de l’ordre de cette vision intemporelle plutôt qu’ancrée dans un passé spécifique. » Plutôt que de dépayser les enfants en les confrontant à d’anciens mots « désuets » qui auraient pu à cette occasion retrouver une place dans la conversation ou, pour le moins, éveiller la curiosité, les éditeurs de Martine comme ceux du Club des Cinq préfèrent « réactualiser » les œuvres en les affadissant le plus possible.

    Céline Charvet, la directrice de Casterman Jeunesse, estime que le rôle des éditeurs n’est « pas juste de réimprimer des livres qui ont été écrits il y a soixante ans, mais aussi d’essayer de faire en sorte qu’ils puissent parler aujourd’hui ». Tout est malheureusement dit. Ceci explique pourquoi il est proposé maintenant aux jeunes lecteurs des versions (très) abrégées des livres de Balzac, Hugo ou Zola. Virginie Leproust (!), éditrice de la collection Le Livre de Poche Jeunesse, argumentait : « Contrairement à certaines idées reçues, cela répond directement à une demande des enseignants, en conformité avec les Instructions Officielles de l’Education nationale qui peinent à motiver leurs élèves. » Tous unis dans le travail de découpe à l’abattoir littéraire, de destruction de notre langue et de notre culture.

    Émergence d’une littérature misandre

    Dans L’homme surnuméraire, Patrice Jean imagine des maisons d’éditions appliquant à la lettre les préceptes de Mmes Charvet et Leproust et créant de nouvelles collections « expurgées ». Ces collections portent de jolis noms qui sonnent le triomphe du politiquement correct : « Littérature humaniste », « Belles-lettres égalitaires », « Romances sans racisme » ou « La Gauche littéraire ». Un des personnages du roman résume l’objectif de cette « littérature » nettoyée jusqu’à l’os : « Grâce à nos livres, les gens sont plus heureux, et la société tout entière marche dans le sens du progrès moral. » Patrice Jean, un des plus doués de nos écrivains, n’aura pas manqué de voir émerger cette nouvelle école littéraire inaugurée par Alice Coffin (Le génie lesbien) et Pauline Harmange (Moi, les hommes je les déteste), la « Littérature misandre ». Des livres courts et écrits dans une langue approximative qui annoncent de prochaines collections : « Belles-lettres émasculées », « Romances sans masculinisme » ou « La Gauche sororitaire ».

    « Comment rire de tout le comique qui court les rues sans faire rire personne ? Et comment voir tout cela sans en faire un roman ? », questionnait Philippe Muray. Patrice Jean, romancier malicieux et pourfendeur des absurdités modernes, en a déjà fait plusieurs, tous excellents. Nous attendons avec impatience le prochain.

     

     
    Amateur de livres et de musique
     
  • De la crise sanitaire au combat royaliste, par Jean-Philippe Chauvin.

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    La crise sanitaire n’en finit pas, et elle occupe tous les médias, au risque d’occulter nombre de sujets qui, pourtant, méritent attention aujourd’hui pour penser demain. Mais, au-delà, elle a changé aussi les rapports sociaux et les activités, autant socio-professionnelles que familiales et conviviales.

    jean philippe chauvin.jpgIl n’est pas certain que la sociabilité y ait gagné, loin de là, et, contrairement à ce qui aurait pu être espéré, l’esprit de solidarité n’a pas progressé, mais bien plutôt un « individualisme sanitaire » qui se mue, parfois, en peur de l’autre, sous le couvert (le terme « alibi » serait plus exact) d’un altruisme « protecteur des autres » qui, malheureusement, n’est pas toujours très franc. Le discours des uns est souvent l’alibi des autres pour se replier dans une forme de cocon individuel et fort peu solidaire. J’ai pu le constater dans nombre de débats initiés depuis le printemps et, plus encore, depuis l’automne et le retour des mesures de confinement et de fermeture des commerces et des lieux de restauration, toujours fermés en ces temps de fêtes de la Nativité et de la Nouvelle Année. Mais ce que je dis là peut être heureusement complété et nuancé par le fait que les dons aux associations caritatives ne baissent pas, voire augmentent, ce qui est une très bonne chose en ces temps de poussée de nouvelles précarités et misères sociales. D’autre part, les mécanismes de solidarité nationale mis en place pour les professions et établissements fermés, pour insuffisants qu’ils puissent paraître, ont au moins le mérite d’exister, et cela même s’ils ne sont qu’un pis-aller et qu’ils aggravent une dette publique et des dettes privées qu’il faudra, sans doute, rembourser d’une manière ou d’une autre, à défaut d’une seisachtheia (1) que la mondialisation, par son principe même, empêche ou limite très fortement (2).

     

    Cette crise sanitaire, dans laquelle nous sommes et qui semble sans fin (n’est-ce qu’une impression ?), doit nous inciter à la réflexion et, au-delà, à la réfection d’une société dont les liens anthropiques « naturels » et conviviaux sont aujourd’hui largement distendus ou réduits à des interactions numériques (télétravail, commerce électronique, réseaux « sociaux »…) qui ne sont pas vraiment satisfaisantes pour qui considère la société comme un ensemble de personnes reconnues pour ce qu’elles sont dans un cadre spatio-culturel et historique, et non comme une nuée d’individus interchangeables et déracinés. Car, au-delà de la crise du coronavirus, c’est bien d’une crise de civilisation dont il s’agit, et le méconnaître serait, non plus une erreur, mais une faute qui engagerait les générations futures et les siècles prochains. Mais, s’il faut penser en termes de civilisation, il ne sera pas pour autant possible de négliger le politique et la question de l’Etat, car, s’il n’est pas le tout d’une civilisation (les maoïstes des années 70 se sont trompés : non, tout n’est pas politique !), il est le moyen d’agir sur les grandes orientations civilisationnelles : les civilisations grecques ou romaines auraient-elles pu s’imposer avant de perdurer au-delà de la disparition de leur puissance si la force politique et militaire de leurs cités respectives n’avaient pas d’abord été victorieuses et institutionnellement construites et incarnées ? En ce sens, le « Politique d’abord » de Maurras est plus que jamais d’actualité, et la question institutionnelle tout aussi urgente : méconnaître ses aspects-là serait s’empêcher de penser efficacement et concrètement le combat civilisationnel.

    Dans cette perspective, il nous faut comprendre que le combat civilisationnel porté par un Bernanos se combine utilement avec le combat institutionnel de Maurras : que, malgré leurs profondes divergences sur « l’ordre et la liberté » et leurs polémiques terribles des années 1930-1940, tous les deux se retrouvent sur la nécessité de la Monarchie royale n’est pas vraiment un hasard. Leur « concordance monarchiste » doit nous faire réfléchir aux formes multiples du combat royaliste qui, en définitive, se conjugue bien plutôt au pluriel qu’en un réducteur singulier…

     

    (à suivre)

     

    Notes : (1) : La seisachtheia est un terme issu de l’histoire de l’antiquité grecque et qui signifie « la remise du fardeau », c’est-à-dire l’abolition des dettes, telle que celle effectuée par Solon au Ve siècle avant Jésus-Christ et qui a permis, en fait, de préparer le développement et la prospérité économique d’Athènes…

     

    (2) ce qui ne signifie pas qu’une certaine seisachtheia, bien travaillée et préparée de façon à être efficace et productive (sans oublier d’être socialement juste) soit impossible ou néfaste : la réflexion sur ce sujet mérite aussi d’être posée.

    Source : https://jpchauvin.typepad.fr/

  • Démocratie : la leçon anglaise, par Natacha Polony.

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu, et qu’il l’a fait avec un sens aigu du rapport de force. Cette semaine, Natacha Polony revient sur le feuilleton du Brexit.

    Grand coup de balai sur la civilisation : la saison automne-hiver 2020-2021 a remisé au placard ces concepts ringards, liberté, responsabilité, toutes ces vieilles lunes datant d’une époque où l’on s’imaginait que la démocratie pouvait être un horizon plus noble que la soumission ou l’anesthésie. On en est désormais à envisager entre les chapons de Noël et le couvre-feu du 31 décembre une loi d’urgence sanitaire autorisant l’instauration d’un passeport vaccinal pour récompenser les bons citoyens et repérer les mauvais. La Chine comme modèle de gestion des hommes…

    Dans ce contexte, on comprend que toute manifestation d’une quelconque indépendance vis-à-vis du dogme universel semble parfaitement baroque. C’est sans doute pourquoi les médias français ont tant de mal à analyser depuis quatre ans et demi le feuilleton désarmant du Brexit. Et, même lorsque le feuilleton touche à sa fin, la tentation est visiblement grande pour nombre de commentateurs de continuer à nous raconter l’histoire des méchants Britanniques et de leur Premier ministre clownesque face aux héros européens vainqueurs parce que unis, comme dans une série B. Nous aurons donc eu droit à tous les poncifs, ceux-là mêmes qu’on nous sert depuis quatre ans.

     

    Le Royaume-Uni obtient un accord de libre-échange avec l’Union européenne qui lui permet d’exporter ses produits vers le continent sans aucun droit de douane

     

    Petit retour en arrière : les Anglais, en 2016, avaient voté pour quitter l’Union européenne, mais, le lendemain, ils le regrettaient déjà. D’ailleurs, tout leur personnel politique allait faire en sorte d’éviter cette catastrophe aux conséquences dignes des sept plaies d’Égypte. Theresa May, en particulier, qui se battait pour faire respecter le choix du peuple britannique, n’avait en fait, nous expliquaient ces brillants analystes, aucune intention de laisser son pays marcher vers le chaos. Les électeurs, eux, renouvelaient leur vote par deux fois, en portant au pouvoir Boris Johnson ? Peu importe, ils ne voulaient pas du Brexit. Quant audit Boris Johnson, qui négociait comme un beau diable pour obtenir un accord, nos fins tacticiens nous racontaient qu’il faisait semblant. Il ne voulait pas porter, devant ses électeurs, la responsabilité d’un « no deal », mais n’avait en réalité aucune envie d’aboutir.

    Curieusement, cet homme si peu motivé, cet hurluberlu hirsute, a obtenu in extremis en 2019 la mise en œuvre du départ du Royaume-Uni de l’Union européenne et, en 2020, tout aussi in extremis, un accord commercial avec la même Union européenne. Une grande victoire pour les Vingt-Sept, nous explique-t-on alors, puisqu’ils sont restés unis face à la perfide Albion. Certes. Mais l’observateur moins avisé qui se pencherait sur l’accord en question pourrait bien se dire qu’il est des vaincus plus mal en point que Boris Johnson. Résumons : le Royaume-Uni obtient donc un accord de libre-échange avec l’Union européenne qui lui permet d’exporter ses produits vers le continent sans aucun droit de douane. Et l’Union veillera à ce qu’il n’y ait pas trop de distorsion de concurrence par une dérégulation forcenée, sous peine de possibles sanctions, à voter entre les Vingt-Sept. Et sinon ? Sinon, rien. Plus de soumission à la Cour de justice de l’Union européenne, plus de recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, plus de règlements, plus de directives. Ah, si, comble du drame : les étudiants anglais ne bénéficieront plus d’Erasmus ! Ils devraient s’en remettre, dans la mesure où les universités britanniques sont plutôt mieux cotées que leurs homologues du continent, et dans la mesure, surtout, où les jeunes Anglais sont, d’une part, moins soumis à l’injonction d’apprendre des langues étrangères et, d’autre part, disposent de l’ensemble des pays du Commonwealth pour ces fameux voyages qui forment la jeunesse. Mais on se doit de regretter Erasmus, argument ultime de quiconque veut illustrer les grandes réussites de l’Union européenne…

     

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu 

     

    Entendons-nous, il ne s’agit nullement de croire que le Brexit pourrait être un modèle pour la France. Le Royaume-Uni n’était ni dans la zone euro, ni dans l’espace Schengen, et n’entretenait pas avec le reste de l’Union la dépendance qui est la nôtre. Il y a beaucoup à faire pour la France en Europe, pour peu qu’elle cesse de la rêver et d’en jouer les bons élèves. Mais telle devrait être, justement, l’analyse menée sur le Brexit, plutôt qu’il soit servi aux citoyens européens une fable dans laquelle les méchants Britanniques vont forcément payer leur outrage à notre eschatologie commune. Les Anglais n’ont jamais eu l’intention de renoncer à une once de leur souveraineté au nom de l’idéal européen – on peut le déplorer, mais il est assez piquant de voir ceux-là mêmes qui ont voulu à toute force l’entrée du Royaume-Uni dans l’Union, ou leurs héritiers idéologiques, s’en offusquer aujourd’hui. Et, chose étonnante pour nos élites, celles d’outre-Manche pratiquent globalement une forme de patriotisme spontané qui les incite, malgré des désaccords profonds et des tensions politiques majeures, à croire en la puissance de leur démocratie.

    Plutôt que de nous gausser des outrances de Boris Johnson, peut-être pourrions-nous constater qu’il a défendu les intérêts et la volonté des citoyens qui l’ont élu, et qu’il l’a fait avec un sens aigu du rapport de force. Et que l’exigence des citoyens anglais de « reprendre le contrôle » – contre Bruxelles, contre la City, contre tout ce qui leur semblait réduire la démocratie à quantité négligeable – est non seulement légitime, mais potentiellement contagieux.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Le Système est l'héritier du Terrorisme révolutionnaire, négationniste/révisionniste et matrice des Totalitarismes moder

    Aujourd'hui (1) : La Révolution a tanné des peaux humaines ! (1)

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

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    Illustration : peau humaine datant de la Révolution conservée au Muséum des Sciences Naturelles de Nantes

    Aujourd'hui, Robespierre porte costume et cravate, il affiche une apparence distinguée, et loge sans vergogne dans les appartements de la Royauté, tâchant de ressembler à ces autres Rois ou Présidents du monde.

    Mais il ne s'agit que d'un masque, d'une leurre, d'une Tartuferie institutionnalisée : c'est "le chaos figé des conservateurs du désordre" qui est en place, sous des apparences "normales" et policées; et ce chaos n'est rien d'autre que l'héritier assumé du "chaos explosif des révolutionnaires".

    Voici quelques exemples de ce que fut ce "chaos explosif" des révolutionnaires de 1789/1793, si fanatiques qu'ils ont eux-mêmes baptisé leur méthode de gouvernement (?) "la Terreur"; de ses aspects monstrueusement inhumains, d'une atroce barbarie, qui préfiguraient les épouvantables horreurs du marxisme-léninisme et du nazisme...

    Et voilà pourquoi, chaque année, nous signalons cette date du 21 janvier à nos compatriotes comme celle du début de notre décadence, comme l'origine de tous nos maux, comme la matrice et le ventre - hélas fécond - d'où sont sortis les abominations qui ensanglantent le monde depuis lors...

    Voici quelques aspects de ce que fut la Terreur révolutionnaire en Vendée, et ce qu'en ont dit quelques uns de ceux qui ont oeuvré à sa mise en œuvre "systématique", au sens premier du terme...

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    Aujourd'hui (1) : La Révolution a tanné des peaux humaines ! (1)

    (documents tirés de notre Album : Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerre de géants...")

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    Illustration : peau humaine datant de la Révolution conservée au Muséum des Sciences Naturelles de Nantes



    Terreur d’état : "Nous porterons la terreur jusqu’où elle peut aller" (Garat);

    L’homme nouveau : "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière" (Carrier);



    Épuration ethnique : les révolutionnaires donnent volontiers dans la symbolique macabre : ils coupent le sexe des hommes pour s’en faire des boucles d’oreille et font exploser des cartouches dans le vagin des femmes;

    Création, à Noirmoutier, du premier camp d’extermination de l’histoire moderne;

    Premiers essais de gazage de masse : insuccès, dû au gaz employé et à l’absence de confinement adéquat;

    Première utilisation de fours crématoires : essais peu concluants : il s’agissait de simples fours à pain de villages qui ne firent que quelques centaines de victimes. Amey s'en était fait une spécialité...
    Plus efficace : l’utilisation des églises comme crématoires de grande capacité : un siècle et demi avant Oradour sur Glane (les nazis n'ont rien inventé...) 563 villageois sont carbonisés dans leur église des Lucs sur Boulogne...

    Mentir par les mots : quand les révolutionnaires ficellent de jeunes garçons et de jeunes filles, nus, par couple, avant de les précipiter dans la Loire (Bourganeuf, Nantes, 3000 noyades), il s’agit simplement de "mariages républicains"… Le terme "brigand" désigne tout Vendéen, insurgé ou républicain !...

    À Clisson et Angers, création d’ateliers de tannage de peau humaine - peau dont se vêtissent les officiers républicains – et d’extraction de graisse par carbonisation : les corps des villageois massacrés constituent la matière première...
    À Angers, le fondateur d’une tannerie de peau humaine fut le major Péquel qui chargea le tanneur Langlais de préparer les peaux...
    Le manchonnier Prudhomme put ainsi confectionner trente-deux culottes en peau de Vendéens que portèrent certains officiers Bleus.
    Dans un ouvrage impartial et s’appuyant sur des documents irréfutables, le professeur Raoul Mercier, professeur honoraire de l’École de Médecine de Tours, membre correspondant de l’Académie des Sciences, publia en 1939 chez Arrault et Cie, à Tours, "Le Monde médical dans la guerre de Vendée" où il donne des précisions sur le chirurgien-major Péquel du 4ème bataillon des Ardennes qui "s’est acquis - dit le Pr Mercier - une triste célébrité en dirigeant l’atelier de tannerie de peaux des Vendéens fusillés près d’Angers."
    Le rôle de Péquel est certifié par deux témoins :
    - l’un, Poitevin, agent national de la commune des Ponts-de-Cé, interrogé le 15 brumaire an III (6 novembre 1794), affirme avoir vu Péquel écorcher au bord de la Loire une trentaine de Vendéens fusillés;
    - l’autre, un Angevin, Robin, raconta le 31 mai 1852, les scènes dont il fut témoin dans sa jeunesse :

    "J’avais, dit-il, l’âge de treize à quatorze ans, je puis affirmer avoir vu, sur les bords du fleuve (la Loire, ndlr), les corps des malheureux Vendéens dont les cadavres avaient été écorchés. Il étaient écorchés à mi-corps parce qu’on coupait la peau au-dessous de la ceinture, puis le long des cuisses jusqu’à la cheville, de manière qu’après son enlèvement le pantalon se trouvait en partie formé. Il ne restait plus qu’à tanner et à coudre." 

    Les peaux étaient envoyées à la tannerie de Langlais, aux Ponts-Libres, ci-devant les Ponts-de-Cé, où elles étaient travaillées par des soldats, les ouvriers refusant de faire ce travail.

    Solution finale : à partir de mai 1793, pour les Robespierre, Saint-Just, Danton, Barère, Marat, Lazare Carnot, Carrier et autres gentils camarades du Comité de Salut public, le projet à l’ordre du jour n’est plus la simple mise au pas d’une province rebelle; il s’agit clairement de l’extermination des 815.000 habitants de la Vendée, hommes, femmes, enfants, et la confiscation ou l’anéantissement de leurs biens...

    C'est "çà", la Révolution !

    C'est "ça" qui fut voulu et ordonné par Robespierre et sa bande de psycopathes de la Convention; et fidèlement exécuté sur le terrain par "les Bleus", qui ont perpétré là le premier Génocide des Temps modernes, doublé d'un mémoricide puisque, deux siècles et demi après, celui-ci n'est toujours pas reconnu

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    Le visage de Robespierre reconstitué par Philippe Froesch, présenté à Barcelone en décembre 2013, par un spécialiste de la reconstruction faciale, qui dit avoir utilisé les techniques du FBI et du cinéma, et un médecin légiste, qui en a profité pour donner la liste des maladies dont souffrait le révolutionnaire... 
  • Darmanin et la théorie du Grand Remplacement, par Georges Michel.

    Les chiffres, c’est bien connu, on leur fait dire ce que l’on veut. Ou presque. , lors du débat avec Marine Le Pen, l’a montré. Tout content de sa trouvaille, le ministre de l’Intérieur : « Quand je suis né, en 1982, il y avait 6,8 % d’étrangers en France. Aujourd’hui, il y en a 7,4 %, dont la moitié d’Européens. La théorie du Grand Remplacement de l’extrême droite n’est pas très sérieuse. Leur seul objectif est d’entretenir la peur », s’est-il empressé de tweeter après ce débat, reprenant ses propos devant la présidente du Rassemblement national.

    10.jpegEn y ajoutant l’entretien de la peur, chose dont il s’est bien gardé de parler dans le face-à-face, de peur peut-être, justement, de se prendre un retour sur les raisons de cette peur qui n’a pas besoin de « l’extrême droite » pour être entretenue. Notons, au passage, cette façon très « darmanesque » de toujours tout ramener à lui : « Quand je suis né, en 1982 » : histoire, peut-être, de faire passer le message qu’il est un jeune ministre… et forcément brillant. Mais c’est un détail.

    Donc, 6,8 % d’étrangers en 1982, 7,4 % aujourd’hui. La France comptait, à la naissance du petit Gérald 55,57 millions d’habitants. Donc, on avait 3,77 millions d’étrangers en France. Avec 67 millions d’habitants aujourd’hui, 4,95 millions d’étrangers vivraient donc dans notre pays, soit autour de 2,5 millions d’Européens et tout autant de non-Européens (principalement Afrique du Nord, Afrique subsaharienne, Turquie). Vu comme ça, au fond, tout va bien. Sauf que…

    Sauf qu’il ne faut pas parler de population étrangère mais de population immigrée. L’INSEE l’explique très bien : « Selon la définition adoptée par le Haut Conseil à l’intégration, un immigré est une personne née étrangère à l’étranger et résidant en France. La qualité d’immigré est permanente : un individu continue à appartenir à la population immigrée, même s’il devient français par acquisition. » Or, que dit l’INSEE ? En 1982 (année de référence !), la part de la population immigrée dans la population était de 7,4 %, soit un peu plus de 4 millions de personnes. Aujourd’hui, cette part est de 10 %, soit environ 6,7 millions de personnes. Plus tout à fait pareil. Quittons l’échelle de temps de Darmanin et remontons jusqu’en 1968 (autre année de référence !) : la part de la population immigrée était, alors, de 6,6 % pour 50 millions d’habitants, soit 3,3 millions. En un demi-siècle, la population immigrée a donc plus que doublé dans notre pays. Mais tout va bien.

    Sauf que, encore, Gérald Darmanin se contente de nous donner deux photographies : 1982, 2020. Mais ce n’est pas avec deux photos que l’on résume un long-métrage de près de quarante années. Pour parler plus crûment, il faut considérer le flux mais aussi le stock. Toujours selon l’INSEE, les immigrés et leurs descendants directs représenteraient 19 % de la population métropolitaine, près de 29 % de la population des villes de plus de 10.000 habitants. Entre 2000 et 2016, la part des enfants ayant au moins un parent étranger est passée de 15 à 24 %, si l’on en croit les chiffres de Michèle Tribalat rapportés en 2018 dans un article de L’Express.

    Toujours selon cette démographe, le nombre de naissances a été accru de 27 % du fait de l’immigration sans laquelle l’indice conjoncturel de fécondité n’aurait été que de 1,86 enfant par femme au lieu de 2. Selon les calculs d’un autre démographe, Hervé Le Bras, réputé, lui, pour son grand optimisme immigrationniste, « la moitié de notre croissance démographique depuis cinquante ans est due à la baisse de la mortalité ; mais l’autre moitié, en effet, est représentée par l’immigration » et « en 2014, 40 % des nouveau-nés avaient au moins un grand-parent immigré ». Michèle Tribalat souligne le fait que ce phénomène est « minoré par le jeu des naturalisations ». La machine à assimiler étant en panne et celle à intégrer allant visiblement moins vite que celle à naturaliser, on comprend alors les quelques ratés de notre société…

    Mais à part ça, « la théorie du Grand Remplacement de l’extrême droite n’est pas très sérieuse », comme dit Gérald Darmanin. La théorie. Et la pratique ?

     

    Georges Michel

    Colonel à la retraite
  • Pour en finir avec le rapport Stora, par Jean Monneret.

    Notre Pré­sident est pas­sé maître dans l’art d’affirmer une chose et son contraire. Ain­si, dans l’entretien accor­dé à L’Express qu’analyse Madame Levet, il déclare ne pas être par­ti­san du mul­ti­cul­tu­ra­lisme, MAIS, tout est là, il dit croire à une poli­tique « de la recon­nais­sance des iden­ti­tés ».

    10.jpgLui qui a pro­cla­mé jadis, tout benoî­te­ment, qu’il « n’y avait pas de culture fran­çaise » com­pare aujourd’hui  cette der­nière « au fleuve prin­ci­pal » flan­qué bien enten­du « de ses affluents ». Voi­là qui paraî­tra bien inno­cent à cer­tains. Qui  ne voit pour­tant que le modèle fran­çais qui fai­sait de notre langue, de notre his­toire, de notre lit­té­ra­ture, de notre mode de vie, le seul ciment du peuple a vécu ? C’est là une révo­lu­tion culturelle.

    Com­ment se situe le Rap­port Sto­ra dans cette salade ?

    Pour répondre vala­ble­ment à cette ques­tion, il faut d’abord fer­mer les yeux et imaginer.

    Ima­gi­nons que les pré­co­ni­sa­tions les plus cor­sées de Sto­ra soient retenues.

    a/ com­mé­mo­ra­tion de la jour­née du 17 octobre 1961.

    b/ iden­ti­fi­ca­tion des lieux d’inhumation des condam­nés à mort exé­cu­tés. (Les­quels devien­draient illi­co des lieux d’hommage et de com­mé­mo­ra­tion).

    c/ faire des lieux d’assignation à rési­dence en France métro­po­li­taine des lieux de mémoire. 

    d/ orga­ni­sa­tion d’un Col­loque inter­na­tio­nal d’hommage aux oppo­sants à la guerre d’Algérie ; Mau­riac, Man­douze, Ricoeur, Sartre etc…

    e/ pan­théo­ni­sa­tion de Gisèle Hali­mi, grande dénon­cia­trice de l’Armée française.

    Ceci serait un chef d’œuvre de dés­in­for­ma­tion ; le mot repen­tance ne serait pas uti­li­sé mais la chose serait par­tout. Y com­pris dans les manuels sco­laires que B.Stora se garde d’oublier.

      Le Monde a  récem­ment publié un article saluant la sug­ges­tion que soit publiée une liste d’Algériens musul­mans dis­pa­rus pen­dant le conflit. (Du fait des acti­vi­tés de l’armée Fran­çaise bien sûr. Une liste des har­kis dis­pa­rus ne pré­sen­te­rait sans doute pas le même inté­rêt pour les auteurs)

    Le jour­nal indi­quait qu’une telle publi­ca­tion vau­drait recon­nais­sance (sic).

    Le GRFDA, qui n’arrive tou­jours pas à don­ner un sta­tut offi­ciel à sa liste d’Européens dis­pa­rus du fait du FLN, appréciera.

    Quel rap­port avec le mul­ti­cul­tu­ra­lisme dira-t-on ?

    Très simple : mul­ti­cul­tu­ra­lisme et repen­tance se nour­rissent l’un l’autre. Si d’autres cultures doivent s’affirmer en France, il faut que la culture tra­di­tion­nelle, canal his­to­rique, des Fran­çais autoch­tones soit amoin­drie. Il se trou­ve­ra bien un phra­seur dis­po­nible pour dire que le fleuve n’est rien sans les affluents.

    Du moins, est-ce ce que pensent nos élites : la France, nation émi­nem­ment colo­niale doit pur­ger son pas­sé, pour plei­ne­ment vivre son ave­nir pluriel.

    (A suivre.)

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • L’insurrection vient désormais de l’Ouest, par Radu Portocala.

    Le communisme soviétique a si bien infiltré l’université américaine que la plus inquiétante des subversions est désormais l’impitoyable gauchisme américain.

    Il y a quatre ans, lorsque Donald Trump est devenu président des États-Unis, élu par une majorité d’Américains et non à la faveur d’un coup d’État, plusieurs grandes maisons de couture ont annoncé avec fracas leur refus d’habiller Melania Trump. Même sans connaître ce monde tellement à part, il semble possible d’affirmer qu’une telle décision est sans précédent.

    6.jpgIl semble aussi que les mêmes maisons se montrent moins héroïques lorsqu’il s’agit de vendre leurs créations aux femmes et aux maîtresses de certains dirigeants qui, dans leurs pays, décapitent, pendent, torturent et mutilent quiconque leur déplaît.

    Il y a peu de semaines, Donald Trump, encore président des États-Unis, s’est vu exclure de ce qu’il est convenu d’appeler « les réseaux sociaux ». Sa présence sur ces réseaux offensait l’odorat politiquement correct de quelques patrons qui, par ailleurs, sont moins regardants aux messages et activités sanguinaires d’un certain nombre de leurs abonnés.

    Entre ces deux épisodes, inquiétants bien plus que lamentables, un grand nombre de politiciens et presque toute la presse à travers le monde se sont acharnés contre le président américain, le décrivant comme une espèce d’idiot monstrueux et hautement dangereux, une réincarnation d’Hitler, une menace contre le bien-être de l’humanité. Jamais on n’avait dit autant de mal d’un chef d’État dans l’exercice de ses fonctions. Nul ne donnait, certes, des exemples précis de ses méfaits ; on se contentait de haïr le personnage, et cette haine était devenue une sorte de devoir mondial. Quant à ses électeurs et sympathisants, il fallait les prendre pour des arriérés qu’il convenait de regarder avec compassion, mais aussi avec circonspection.

    L’ultra-gauche au pouvoir

    Le succès de cette campagne a été tellement rapide, tellement complet, qu’il est permis de se demander si la gauche américaine, désireuse de discréditer définitivement ses adversaires de droite, aurait pu faire un pari plus heureux que de miser sur Trump. François Mitterrand, au début de son premier mandat, n’a-t-il pas « poussé » Jean-Marie Le Pen dans le seul but d’entraver la droite ? Et peut-on prétendre que son plan n’a pas réussi au-delà de toute espérance ? Cependant, que la victoire de Donald Trump en 2016 ait été le résultat d’une stratégie machiavélique ou un simple hasard électoral, n’a pas beaucoup d’importance. Il a été un repoussoir et un accélérateur ; les conséquences ne se laisseront pas attendre trop longtemps.

    Durant le mandat de Trump, l’ultra-gauche américaine, loin de s’affaiblir, a trouvé une nouvelle vigueur. L’enlèvement de statues, l’effacement de noms, le nettoyage de l’histoire, l’épuration des bibliothèques, la censure – tout cela a pris un effroyable essor. Ce sont, nous expliquait-on, des réactions normales à la dictature de Trump, alors que c’étaient, chaque fois, de nouvelles victoires de la terrible menace qu’est le politiquement correct. C’est, d’ailleurs, le politiquement correct et pas Biden qui a gagné l’élection de novembre ; c’est l’ultra-gauche qui est au pouvoir aux États-Unis, pas un président insignifiant.

    Depuis la naissance du monde soviétique, l’Amérique s’est donné pour mission de combattre le communisme. Cela lui a coûté fort cher et n’a servi à rien. Pendant qu’elle créait des radios de propagande et finançait diverses publications, les agents d’influence communistes s’infiltraient dans son monde universitaire et faisaient des prosélytes avec une efficacité à laquelle Radio Free Europe, par exemple, ne pouvait même pas rêver. Ceux que l’Amérique combattait à l’extérieur, étaient en train de la ronger de l’intérieur. Y ont grandement contribué les exilés marxistes de L’École de Francfort, puis les tenants de la French Theory.

    L’idéologie soviétique a pris le pouvoir aux USA

    Installée sur les campus américains, ayant gagné une grande partie du monde intellectuel, l’ultra-gauche est devenue, avec le temps, vindicative et insurrectionnelle. Sa présence, son influence, aujourd’hui, à travers les diktats impitoyables du politiquement correct, est effrayante. Trump n’a pas eu à combattre un adversaire, mais une idéologie qui était déjà, avant lui, proche du pouvoir, ainsi que les innombrables révolutions qui s’en revendiquent. Il n’a sans doute pas compris à quel point le front est vaste et les racines du mal profondes – et l’eût-il compris, les moyens, tant politiques que personnels, de s’engager dans cette lutte lui faisaient défaut. Le renouvellement de son mandat n’aurait rien changé ; en réaction à sa supposée tyrannie, et avec le soutien du monde entier, la subversion se serait davantage étendue et durcie. Depuis plus de trois décennies, l’Amérique est en train de se vaincre elle-même. Il est rarement possible d’empêcher le suicide des hommes ; contre ceux des pays, nul ne peut rien.

    Avec Biden-Harris – et, probablement, dans quatre ans, avec Harris –, la descente des États-Unis dans l’abysse révolutionnaire va s’accélérer et se radicaliser. Le mouvement qui se rend responsable de la décomposition intellectuelle, morale, politique n’agit plus en arrière-plan. Il est, enfin, au pouvoir, acclamé par les foules immenses de progressistes bien-pensants. Déjà contagieux depuis assez longtemps, il le deviendra encore plus, car il est normal de suivre l’exemple du pays qui a eu le courage et la force de sortir de la dictature pour « retrouver la démocratie » – comme l’a claironné une grande partie de la presse.

    Par quels nouveaux délires se traduira – aux États-Unis et en Europe – cette prétendue renaissance ? Combien de statues tomberont dans la poussière, combien de livres et d’auteurs seront inscrits sur la liste noire, quels seront les mots qui s’ajouteront à ceux qui, déjà, ne doivent plus être prononcés ? Par ses discours présidentiels, par les premiers décrets qu’il a signés, Biden s’est empressé de montrer sa fidélité au Monde nouveau et à ses révolutions insensées. L’Union soviétique, dont nous nous méfiions autrefois, a réussi à infester l’Amérique. Aujourd’hui, l’Union soviétique n’est plus. Le foyer révolutionnaire s’est déplacé. Nous apprendrons peut-être un jour qu’il est devenu désormais prudent de nous méfier de cette Amérique qui a repris le rôle d’exportateur d’une idéologie néfaste.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Quand un pays coche toutes les cases de la dictature…, par Christian Vanneste.

    Qu’est-ce qu’un pays qui, comme on dit, cocherait toutes les cases de la dictature ? On parle bien de dictature, non de totalitarisme pour lequel il faudrait un parti unique animé par une idéologie envahissante. Une dictature, c’est d’abord un pouvoir personnel, une direction de l’Etat assurée par une seule personne dont tout dépend.

    christian vanneste.jpgDepuis plus d’un an, la France vit au rythme du “Jacques a dit”, un jeu où Jacques se prénomme Emmanuel : ” Allez au théâtre”, puis deux jours plus tard “confinez-vous”, puis “ne vous confinez plus”. Les changements d’avis dépendent non de l’intérêt de la population mais de l’inspiration d’un chef malgré tout soucieux de sa popularité. Les dictateurs modernes souhaitent être populaires. Ce ne sont pas des tyrans. C’est pourquoi leur communication écrase par sa présence et sa densité l’opposition. Si une angoisse particulière obsède l’opinion publique, celle-ci devient très réceptive aux messages du grand protecteur.

    La stratégie de la peur dont parle Michel Maffesoli est une arme puissante mais peu visible dans les mains du dictateur : elle n’interdit pas, elle suscite l’autocensure, l’enfermement volontaire, le déguisement permanent. Les médias aux ordres relaient la grande peur, celle de la pandémie, mais plus encore celle dont l’objet, horreur des bien-pensants, a été repoussé à coups de LBD et noyé sous le gaz lacrymogène, puis confiné et masqué grâce à la divine surprise du covid : l’épouvantable populisme, le peuple qui au lieu de se soumettre et d’applaudir commence à siffler le “conducator” comme sur n’importe quelle place de Bucarest.  Quoi de plus pratique qu’un “Etat d’urgence” appuyé sur une menace qui justifie que les citoyens se terrent chez eux, ne se réunissent plus, ne se rassemblent plus, ne circulent plus beaucoup, et ne parlent qu’avec un bâillon sur la bouche, réel contre le covid et virtuel pour éviter de se retrouver devant des juges au nom des lois qui se sont multipliées pour étrangler la libre parole ?

    Une dictature, c’est aussi une absence de séparation des pouvoirs. L’Assemblée nationale est en France une chambre d’enregistrement des décisions présidentielles : les lois sont les oukases de l’Elysée votés par une majorité soumise, une majorité qui doit son existence au chef plus qu’à des électeurs, et oublie totalement le rôle de contrôle de l’exécutif que détient le Parlement. Quant à la justice, la récente condamnation de Sarkozy, enfin touché par le chasseur qui multiplie ses tirs contre lui, elle paraît suffisamment disproportionnée pour qu’on s’interroge. L’ancien président doit bien avoir quelque chose à se reprocher parmi les nombreuses casseroles qu’on fait teinter à ses basques, mais celle qui a permis le tir au but est bien légère, une intention non réalisée découverte dans le cadre d’une autre enquête. Depuis 2017, le PNF créé par Hollande, dont la rapidité et la débauche de moyens seraient bienvenues contre la criminalité quotidienne qui touche les “gens qui ne sont rien”, se révèle une machine très efficace pour éliminer les obstacles à l’élection ou la réélection de Macron ? Le nombre des affaires touchant ses proches qui n’avancent guère, la morgue avec laquelle le prince a fait d’un ministre mis en examen le président de l’Assemblée Nationale, sont des indices troublants sur l’état de notre démocratie. Un président, élu dans des conditions douteuses et qui prépare sa réélection à l’identique, ne correspond pas à l’idée d’une démocratie où le peuple choisit et où l’alternance est possible.

    Le covid altère les sensations olfactives des individus. Il rend sourd aussi, sourd à l’étranglement progressif des  libertés de s’exprimer, de manifester, de s’opposer. Les étrangleuses, ce sont les lois, celle sur la manipulation de l’information (Fake news), destinée à ne permettre que celle du pouvoir, celle contre les contenus haineux sur internet, heureusement censurée en grande partie, mais sans conséquence puisque les réseaux sociaux pratiquent une justice privée qui pourchasse les hérétiques, celle sur la sécurité globale, enfin. Les libertés de se déplacer, de travailler, de se récréer, de prescrire pour les médecins sont étouffées. Les fichages, en revanche, se multiplient. La scandaleuse dissolution de Génération identitaire par décret coche aussi une case de la dictature. Comme dans la célèbre affaire Callas, pas de preuve, des demi-preuves, des quarts de preuve : une milice sans armes, des déclarations de membres mais non mandatés par lui, l’obole d’un extrémiste néo-zélandais. Il fallait éliminer ceux qui osent montrer la défaillance gravissime du pouvoir face à l’immigration massive et illégale, et à l’impunité des bandes dans les quartiers perdus de la République. La dissolution d’un mouvement qui n’a nullement transgressé les lois de la République, mais a voulu être plus “national” que la nation, plus patriote en somme, est-il condamnable ?

    Là, effectivement on découvre qu’une case de la dictature n’est pas cochée. En général, les dictatures sont nationalistes. Le pouvoir en France ne l’est pas. Il est même le contraire. Le président aime disqualifier un peuple qu’il n’aime pas, les Gaulois réfractaires, procureurs de son action, mais en revanche le voici qui vient une fois de plus salir l’action de la France et de son armée en Algérie, à propos de l’exécution d’un rebelle lors de la Bataille d’Alger quand les “paras” luttaient contre des terroristes qui n’hésitaient pas à frapper les foules innocentes. Cela fait suite à une logique de repentance indigne d’un Chef de l’Etat qui devrait au contraire cultiver la fierté nationale. Non seulement la France n’a aucune dette envers un pays qu’elle a créé et équipé, mais cette autoflagellation stupide ne peut que susciter une rancune et un mépris aussi dangereux qu’infondés chez les immigrés d’origine algérienne, et ainsi empêcher leur intégration.

    La dictature du “parti de l’étranger”, c’est assez rare… Encore que l’Histoire en offre des exemples…

    Source : https://www.christianvanneste.fr/

  • L’éditorial de Laurent Meeschaert : France libre.

    Le numéro 40 est disponible depuis ce matin, en kiosque, par abonnement, et à la demande sur notre site. Voici l'éditorial du numéro, par Laurent Meeschaert.

    10.jpgCité à comparaître devant la 17e chambre à la requête de La France Insoumise pour un dossier relevant du débat politique (« Les collabos », dans L’Incorrect de novembre 2020, n° 36) et non d’un tribunal, je dénonce cette instrumentalisation de la justice, préjudiciable tant à la vie politique qu’à la justice elle-même. Le honteux défilé du 10 novembre 2019 aux côtés de Marwan Muhammad vociférant « Allahou Akbar » à deux pas du Bataclan ne suffisait pas : La France Insoumise la mal-nommée se devait aussi de tirer sur ceux qui sonnent le tocsin.

    Dans sa citation à comparaître, LFI croit bon de placer L’Incorrect à l’extrême droite de l’échiquier. Cet épouvantail usé jusqu’à la corde n’a d’autre objectif que de disqualifier les propos de l’adversaire et s’épargner l’effort de le comprendre vraiment. En réalité, je suis français et catholique, tout est dit. Sur le plan politique, je suis de droite et L’Incorrect a vocation à travailler à la rencontre des droites. J’admire de Gaulle, qui a jeté toutes ses forces dans la restauration de l’indépendance et de la grandeur de la France. J’ai grandi avec le RPR. Celui de Pasqua qui voulait « terroriser les terroristes ». Celui de Séguin qui combattait Maastricht. Celui des « États-généraux de la droite » (nous les appellerions plus tard « Convention de la droite ») où les Giscard, Chirac, Sarkozy, Juppé, Bayrou votaient comme un seul homme la révision du regroupement familial et enjoignaient à « l’islam seul » de s’adapter pour être « compatible avec nos règles » (ils se sont tous reniés depuis). J’ai voté pour Villiers ou le Parti chrétien-démocrate. Voilà pour faire un dangereux extrémiste ; accusé, levez-vous. Aujourd’hui, j’ai de l’estime pour ceux qui ont pris la relève de la droite au service de la France. En particulier pour la profondeur et la précision de la pensée de François-Xavier Bellamy ; la droiture et l’efficacité de Xavier Lemoine ; le courage et la ténacité d’Éric Zemmour ; la vision, la combativité, et le sens des responsabilités de Marion Maréchal.

     

    Élevez vos Babels, vous vous heurterez toujours à cette réalité. La France, tout ou partie soumise à la charia, ne serait plus la France

     

    LFI qualifie notre article de « raciste ». Cette calomnie sous-entend que nous propagerions l’idée de races supérieures à d’autres, ce qui est faux. Faux car nous ne l’avons jamais écrit. Faux car cela ne correspond pas à notre anthropologie. Chaque être humain est égal en dignité, quelle que soit sa race, sa nationalité, sa religion, son âge ou son état de santé. Pour autant, il existe des différences culturelles et toutes les pratiques culturelles ne se valent pas. Sauf si l’on tient absolument à mettre au même niveau l’excision et l’édification d’une cathédrale. Or il se trouve que certains musulmans travaillent à la subversion des lois et des coutumes françaises. Et le fait est que des personnalités – mélange probable de calcul, de naïveté et de méconnaissance – ont des comportements équivoques envers eux. Les citoyens ont le droit et le devoir de les interpeller, de leur demander des comptes à ce sujet. C’est ce que nous avons fait dans les articles incriminés. Il est des faits désagréables à entendre mais le rôle de la presse est aussi de les énoncer. Et il importe, pour le bien commun, qu’elle reste libre de pouvoir le faire.

    Les petits abandons d’un jour font les grandes capitulations du lendemain. Le renoncement à l’assimilation est l’abandon capital. Contrairement à ce qu’assène une doxa hors-sol, deux civilisations très différentes ne peuvent durablement coexister sans tensions graves. Élevez vos Babels, vous vous heurterez toujours à cette réalité. La France, tout ou partie soumise à la charia, ne serait plus la France. Qu’on le veuille ou non, la religion historique et majoritaire dans un pays imprègne ses coutumes, sa culture, les relations entre ses citoyens. Or la France est née de la philosophie grecque, du droit romain et de la foi chrétienne. Coupez-la de ses racines, elle s’effondrera. La religion chrétienne en particulier a révélé l’égale dignité inconditionnelle de tout être humain, créé libre et responsable. Elle a établi une juste distinction entre le politique et le spirituel. Elle est à l’origine même d’une laïcité bien comprise. Il est deux approches chimériques de la laïcité : permettre à égalité toutes les formes d’expressions culturelles et religieuses dans l’espace public ou les interdire toutes. Une laïcité réaliste, reconnaissant à chacun liberté de conscience et droit de pratiquer sa religion, devrait souligner la primauté de nos racines dans l’article 1 de notre constitution : « La France est une nation de tradition chrétienne dont le régime politique est une République ». Il n’est de meilleure lutte contre « les séparatismes » que de renouer avec qui l’on est.

    À l’inverse de ceux qui réduisent l’homme à l’état d’individu d’autant plus libre qu’il serait détaché de tout, creusant le vide existentiel dans lequel s’engouffre le communautarisme séparatiste islamiste, la civilisation chrétienne que nous respirons – encore, mais l’air se raréfie – considère l’homme comme une personne, être de relation appelé à transmettre aux générations à venir et d’autant plus libre d’entrer en relation pacifique avec les autres qu’il est ancré dans une histoire, une culture. Devant Notre-Dame en feu, chacun, croyant ou pas, a bien senti au plus profond de son être que cette civilisation est un bien précieux, aujourd’hui en danger. Il revient à chacun d’entre nous, selon notre niveau de responsabilités dans la société, de veiller à la préservation et au déploiement de ce patrimoine vivant, condition de notre liberté et de la paix.

     

    Laurent Meeschaert

    Source : https://lincorrect.org/

  • Stanislas Berton : « Une nouvelle élite patriote doit reprendre le contrôle du pays ».

    « La plus haute forme de l’espérance est le désespoir surmonté », écrivait Bernanos. C’est aussi l’invitation de Stanislas Berton, dans son dernier livre La France retrouvée, à ne pas se laisser décourager face à l’effondrement de notre pays. S’il est urgent d’en prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard, l’auteur décrit habilement cette guerre invisible menée contre les peuples et les nations. Il propose également des solutions extrêmement concrètes pour redonner à la France toute sa grandeur. À lire de toute urgence…

    Votre livre révèle « le processus de destruction méthodique de la France ». Qui sont les détracteurs de notre pays ?

    Depuis plusieurs décennies, la France est détruite de l’intérieur par les mondialistes, ces idéologues de la société « ouverte » qui cherchent à détruire les identités, les peuples et les nations occidentales pour leur imposer un mode de pensée, une culture et un modèle social uniques. Dans cette entreprise, ces agents du mondialisme travaillent souvent de concert, quand ils n’en sont pas purement et simplement les agents, avec des puissances ou des organisations étrangères qui cherchent à affaiblir la France pour mieux servir leurs intérêts.

    Quelles sont leurs méthodes ?

    Ayant compris les dangers de l’attaque directe, les mondialistes ont développé une stratégie qui repose essentiellement sur l’infiltration, la subversion, la propagande, autant de moyens indirects qui leur permettent de prendre progressivement le contrôle des leviers de l’influence et du pouvoir pour mettre en œuvre leur projet et détruire les nations de l’intérieur. Pour déjouer leurs plans, il est capital que tous les patriotes comprennent qu’au XXIe siècle, la guerre est désormais principalement menée par des moyens non militaires. Cette guerre d’un nouveau genre, totale, permanente, « hors limite », utilise comme principaux vecteurs l’idéologie, la culture, la finance, l’immigration de masse et, plus généralement, le contrôle de l’information par l’intermédiaire des grands médias. À bien des égards, elle représente l’application à la lettre des principes du grand stratège chinois Sun Tzu selon lequel tout l’art de la guerre consiste à soumettre l’ennemi sans utiliser la force ni même engager le combat.

    Vous dénoncez l’égalité et le progrès comme deux illusions qui conduisent à notre perte…

    Plus qu’une illusion, l’égalité et le progrès sont deux armes employées par nos adversaires pour détruire notre pays. Pour ses apôtres, l’égalité constitue la plus lucrative des rentes car, étant contraire à toutes les lois de la nature, elle ne peut jamais être atteinte et demande donc que des moyens et des responsabilités toujours plus considérables soient confiés à ceux qui prétendent la réduire. Quant au progrès, son invocation permanente permet de dissimuler la réalité de ruptures anthropologiques majeures ainsi que de justifier la destruction d’un ordre social et politique dont la stabilité, pendant des siècles, constituait la preuve de la robustesse, voire de l’anti-fragilité. En réalité, l’égalité et le progrès font partie des dogmes fondateurs de cette nouvelle religion républicaine qui a remplacé le christianisme pour mieux envoûter le peuple français.

    L’actualité confirme quotidiennement le constat alarmant que vous dressez. Malgré tout, la France peut-elle retrouver sa grandeur, selon vous ?

    Pour sauver la France et lui permettre de retrouver sa grandeur, le peuple français doit d’abord comprendre la réalité de la guerre qui lui est menée et prendre conscience que le désastre actuel n’est pas tant le fruit de l’incompétence ou de la bêtise que de la trahison et de la subversion. Dans un deuxième temps, il doit comprendre que, face aux périls existentiels qui nous menacent, nos principes, nos lois, nos institutions et, plus généralement, tout l’appareil philosophico-politique fruit de la modernité et hérité des Lumières se révèlent aujourd’hui totalement inadaptés, voire néfastes. Si nous voulons sauver notre pays et notre peuple, nous devons changer radicalement de paradigme et entrer, pour citer René Girard, « dans une pensée du temps où la bataille de Poitiers et les croisades seront plus proches de nous que la Révolution française et l’industrialisation du Second Empire ». Mais surtout, une nouvelle élite patriote doit reprendre le contrôle du pays et le peuple français doit porter au pouvoir des chefs moins soucieux de flatter l’opinion et de remporter une échéance électorale que de servir la France et de porter un véritable projet de redressement national inscrit dans la durée.

    Doit-elle, pour cela, renouer avec ses racines chrétiennes ?

    Qu’ils soient croyants ou non, tous les Français doivent comprendre qu’ils sont chrétiens par la pensée, la culture et l’Histoire et que le redressement de la France ne peut que passer par la réaffirmation de son identité chrétienne ainsi que par un retour à la tradition, au mystère et au sacré. Quant aux chrétiens pratiquants, qu’ils n’oublient jamais que Dieu vomit les tièdes et qu’ils cessent, à ce titre, d’accepter, voire de participer à la submersion migratoire de leur pays au nom de « l’accueil du prochain », d’entretenir la fiction d’une entente avec un islam conquérant au nom du « dialogue interreligieux » et, plus généralement, d’être collectivement possédés par « ces vertus chrétiennes devenues folles ». Qu’ils suivent plutôt les conseils de saint Paul dans sa lettre aux Éphésiens qui nous invite, pour combattre les ruses du diable, à prendre toutes les armes de Dieu et nous rappelle « que nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais dans les lieux célestes ».

    Propos recueillis par Iris Bridier.

     

    Stanislas Berton

    Economiste, entrepreneur et écrivain
  • Vaccins : organiser le fiasco en trois leçons, par Natacha Polony.

    "La parole publique, dans cet épisode, a perdu encore davantage de sa crédibilité."
    © Hannah Assouline. 

    Emmanuel Macron pouvait-il encore ne pas suspendre la vaccination par le produit d’AstraZeneca à partir du moment où l’Allemagne choisissait de le faire ? Il était acculé. À tout le moins, il eût pu s’y préparer s’il n’avait, une fois de plus, cédé à la consternante illusion d’un « couple franco-allemand ».

    Parfois, le sort semble s’acharner. Mais les mauvaises langues diront que la malchance, paradoxalement, ne relève pas du hasard et que les fléaux du ciel ne s’abattent que sur ceux qui n’ont pas pris soin de s’en protéger. Emmanuel Macron pouvait-il encore ne pas suspendre la vaccination par le produit d’AstraZeneca à partir du moment où l’Allemagne choisissait de le faire ? Il était acculé. À tout le moins, il eût pu s’y préparer s’il n’avait, une fois de plus, cédé à la consternante illusion d’un « couple franco-allemand ». « Nous étions d’accord pour attendre l’avis de l’Agence européenne du médicament (AEM) avant toute suspension », s’insurgent les Français incrédules. Comme si Angela Merkel n’avait pas prouvé à chaque occasion que, au pied du mur, quand la politique intérieure ou les intérêts des citoyens allemands l’exigent, elle s’assied systématiquement sur ses engagements vis-à-vis de son voisin et féal (le bras de fer engagé sur l’avion et sur le char « du futur » prouve à quel point nos sympathiques alliés sont décidés à nous tailler des croupières sans le moindre état d’âme). Sur ce point-là également, l’épidémie du Covid-19 aura achevé de ringardiser les grandes envolées lyriques de 2017.

    AstraZeneca

    À l’heure où nous écrivons ces lignes, nul ne peut encore dire si l’AEM décidera finalement que la trentaine de cas de thrombose veineuse sur 5 millions de personnes vaccinées ne suffit pas à suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca. Peu importe, il sera trop tard. Les doutes et les fantasmes seront ancrés dans les têtes et tous les discours institutionnels seront désormais inutiles. D’autant que la parole publique, dans cet épisode, a perdu encore davantage de sa crédibilité. Comment un Premier ministre peut-il benoîtement expliquer le dimanche soir que tout va bien et qu’il n’y a aucun problème avec le vaccin, pour être démenti le lendemain même par le président ? Au moins pouvait-il détailler la procédure, raconter le suivi des autorités sanitaires, les remontées d’incidents, pour ne pas donner l’impression qu’il avait tout simplement et une fois de plus pris les citoyens pour des abrutis.

    Qui reconstruit la chronologie de ce fiasco reste tout bonnement consterné. Cela commence par les mille et une précautions administratives qui entourent les commandes de vaccins encadrées par la Commission européenne. Démarche louable pour éviter la guerre entre pays européens (l’UE est toujours plus douée pour jouer les arbitres entre pays membres que pour comprendre la notion de rapport de force à l’âge des grands empires), mais effarante dans sa mise en œuvre. L’Histoire retiendra que l’Europe, au moment de sombrer, travaillait encore à la rédaction du formulaire E-847 sur la bonne manière d’écoper et attendait l’homologation des seaux.

    Deuxième épisode, la France, obsédée par les méchants complotistes qui nourriraient la défiance envers les vaccins et privée de toute efficacité logistique, met un temps infini à lancer la vaccination de masse. Là encore, la notion d’urgence semble totalement étrangère à une administration occupée à se couvrir. Traiter Boris Johnson d’irresponsable est plus facile que de « prendre son risque », selon l’expression dont se gargarisent les médias. Il est vrai que le Royaume-Uni dispose d’une arme qui nous est désormais inconnue : la maîtrise de ses décisions.

    Arbitrage bénéfice/risque qui laisse pantois

    Troisième épisode, enfin : le coup d’arrêt au vaccin AstraZeneca dans un arbitrage bénéfice/risque qui laisse pantois ; la pilule contraceptive multiplie par 7,6 le risque de thrombose cérébrale sans que personne ne songe à l’interdire. Comment comprendre cette panique ? Il semble que les citoyens des pays européens soient devenus incapables de dessiner un équilibre raisonnable entre intérêt individuel et bien commun qui rende acceptable une prise de risque infime. Nul doute que la vaccination contre la variole, dont les « ratés » étaient autrement plus nombreux, serait désormais impossible.

    Reste à espérer que la si prudente Agence européenne du médicament évitera, en plus du reste, de s’enferrer dans l’idéologie et examinera rapidement le vaccin russe, dont la technique, proche de celle d’AstraZeneca, a l’avantage d’utiliser du génome d’adénovirus humain et non animal, ce qui pourrait, disent certains scientifiques, éviter les réactions observées sur ce dernier. Reste à espérer, à plus long terme, que l’Union européenne en général, et la France en particulier, prendra enfin conscience de la nécessité d’une indépendance industrielle sans laquelle il est impossible de répondre à la moindre crise. Cela fait beaucoup de vœux pieux.

    Depuis le début de cette pandémie, nous assistons à la relégation historique de l’Europe, qui s’est consciencieusement privée de tous les outils de sa souveraineté. Notre responsabilité est immense. Sans une réaction collective, sans des décisions politiques majeures, nous préparons à nos enfants un monde dans lequel les grands enjeux se décideront sans eux, entre des empires dont les valeurs ne seront pas les nôtres, et pour qui la liberté et la dignité humaine sont accessoires. Si nous croyons en ces valeurs, si elles sont un peu plus qu’un alibi de plateau télé pour cultiver notre bonne conscience, il est de notre devoir de nous donner les moyens très concrets de les faire rayonner.

    Source : https://www.marianne.net/

  • Sélectron : Un pape ne devrait pas dire ça, par Nathan Daligault.

    Vous êtes exaspéré par les déclarations répétitives du pape en matière de politique ? Vous êtes exténué par l’angélisme du souverain pontife avec l’islam ? Alors ce sélectron des phrases les plus désarçonnantes du Pape François est fait pour vous.

    1. « Je n’aime pas parler de violence islamique, car tous les jours, dans le journal, je vois des violences : ici, en Italie, l’un qui tue sa fiancée, l’autre son associé, et ce sont des catholiques baptisés ! Ce sont des violents catholiques. […] Si je parle de violence islamique, je dois parler de violence catholique. Dans presque toutes les religions, il y a seulement un petit groupe fondamentaliste ».

    Assurément la pire de toutes ses déclarations. À son retour des JMJ de Pologne en 2016, quelques mois seulement après les attentats du Bataclan, le Souverain pontife avait osé relativiser la violence des islamistes en comparant les attentats aux violences conjugales, qui de fait peuvent concerner des catholiques. Il oubliait juste que les coups de fer à repasser d’un catholique un peu irritable n’étaient pas exécutés d’après la doctrine catholique, contrairement aux attentats perpétrés au nom du Coran. Un insupportable relativisme qui rappelle celui des quelques grands penseurs de forums internet ou des théoriciens décoloniaux, plus aptes à condamner la violence symbolique de la Manif pour tous que celle de l’islamisme. Les victimes d’attentats ont dû apprécier cette papale précaution : pas d’amalgame !

    2. « Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n’est pas chrétienne. Ce n’est pas dans l’Évangile. Voter, ne pas voter, je ne m’immisce pas. Mais je dis seulement : ce n’est pas chrétien ».

    Avec cette déclaration au sujet de Donald Trump, le pape s’était ouvertement immiscé dans la politique américaine durant les Primaires républicaines de 2016, provoquant de vives réactions de la part de l’ensemble des candidats. Comme si la politique migratoire de Trump était le seul trait de sa personnalité qui lui dénierait la qualité d’être chrétien. Pardonnez-le du reste, en bon berger, de vouloir protéger le troupeau dont il a la charge. Décidément, le pape est bien maladroit dès qu’il met pieds dans le plat de la cité terrestre.

    3. « Si M. Gasbarri, qui est un grand ami, dit un gros mot sur ma mère, il doit s’attendre à recevoir un coup de poing ! On ne peut pas provoquer, on ne peut pas insulter la foi des autres, on ne peut pas se moquer de la foi ! »

    Une double perle du Souverain pontife puisqu’il justifiait tout à la fois sa propre violence et celle des islamistes. Alors qu’il est en avion entre le Sri Lanka et les Philippines, le 15 avril 2015, le Pape relativise la liberté d’expression expliquant peu de temps après les attentats de Charlie Hebdo « qu’on ne peut pas provoquer ou insulter la foi des autres ». Les djihadistes avaient sûrement eu raison de défendre aussi virilement leur foi, comme le Pape argentin défendrait sa matrone.

     

    Les djihadistes avaient sûrement eu raison de défendre aussi virilement leur foi, comme le Pape argentin défendrait sa matrone

     

    4. « Un ami m’a dit : ‘En France, si on continue comme ça, on aura Marine Le Pen présidente’. Je ne veux pas être désagréable ou dire à votre pays ce qu’il doit faire. Mais c’est inquiétant. […] Je suis inquiet de la montée des populismes ».

    C’est la dernière en date des petites phrases politiques du pape François. Rapportée par L’Obs le lundi 15 mars, le Pape y fait de nouveau montre d’un insupportable angélisme. Commentant la politique française, il s’inquiète d’une potentielle victoire de Marine Le Pen qui, comme chacun sait, est un danger pour tous les chrétiens. À force de « s’inquiéter » des populistes, le Pape finit par ressembler à ces grandes personnalités du spectacle qui, pour se donner une belle conscience, critique à longueur de temps une extrême droite qui n’existe plus que dans leurs fantasmes. Facile de se permettre ces commentaires depuis la cité vaticane, loin des quartiers islamisés de notre tendre République.

    5. « Le souverainisme est une attitude d’isolement, de fermeture qui mène à la guerre. (…) Je suis préoccupé parce qu’on entend des discours qui ressemblent à ceux d’Hitler en 1934. ‘Nous d’abord. Nous… Nous…’ Ce sont des pensées qui font peur. […] Le souverainisme est une exagération qui finit toujours mal ; elle mène à la guerre. Le populisme, c’est le même discours ».

    La déclaration au sujet de Marine Le Pen était finalement peu de chose comparée aux commentaires du Pape sur Matteo Salvini. Dans un entretien donné à la Stampa le 9 aout 2019, François s’était ému de ce que le souverainisme lui rappelait les heures les plus sombres de l’Histoire. Reductio ad hitlerum et point Godwin, un classique. Comparant en deux phrases le populisme au nazisme, il réussissait à faire plus fort que Mitterrand et son célèbre « le nationalisme, c’est la guerre ». Papa Francesco, icône de la bien pensance ? Mélenchon ne cesse en tout cas de l’applaudir.

    6. « Les populismes nous mènent aux souverainismes : ce suffixe en ‘isme’ ne fait jamais du bien ».

    Une citation tirée du même entretien, mais dont la rigueur scientifique valait bien la peine d’être séparée de la précédente – reliée par un pont cependant, rassurez-vous. Les « -ismes » renverraient donc automatiquement à de mauvaises choses. Quid du christianisme, du catholicisme ? Quant au patriotisme, Léon XIII disait que « l’amour surnaturel de l’Église et l’amour naturel de la patrie procèdent du même et éternel principe ». À n’en pas douter, la déclaration du Pape est à la hauteur philosophique des futilités d’Emmanuel Macron. Assez pour faire barrage à la haine en 2022 ?

     

    Facile de se permettre ces commentaires depuis la cité vaticane, loin des quartiers islamisés de notre tendre République

     

    7. « Nous sommes appelés à dialoguer avec les musulmans afin de construire l’avenir de nos sociétés et de nos villes ; nous sommes appelés à les considérer comme des partenaires pour construire une cohabitation pacifique même quand se produisent des événements bouleversants, œuvre de groupes fanatiques ennemis du dialogue ».Partant sûrement d’un bon sentiment, à la faculté pontificale de théologie de l’Italie méridionale en 2019, François continuait d’alimenter les bonnes âmes et la nécessité de « dialoguer » avec l’islam. Il est loin le temps du discours de Ratisbonne du pape Benoît XVI qui, commentant la lettre de l’empereur byzantin Manuel II Paléologue, rappelait les dangers de l’islamisme : « Montre-moi donc ce que Mahomet a apporté de nouveau, et tu y trouveras seulement des choses mauvaises et inhumaines, comme son mandat de diffuser par l’épée la foi qu’il prêchait ». Le vivre ensemble, dites-vous ?