UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : radio ville marie

  • Pierre-Marie Sève : Le tsunami pornographique, ravages et conséquences.

    Le tsunami pornographique, le comprendre et le combattre !

    Il est urgent de lutter contre un fléau qui touche toutes les classes d'âge et d'origines sociales.

    Aujourd'hui le porno est devenu un produit de consommation de masse, accessible à tous.

    Dès l'âge de 3 ans, de jeunes enfants peuvent être exposés à du contenu pornographique, des images violentes ayant le même impact sur le cerveau qu'un abus sexuel.

    20% des jeunes seraient accrocs au porno !

    Et pourtant, les signes d'espoir sont là, chacun a le devoir d'agir à son niveau.. Il en va de l'avenir de l'humanité.


  • La globalisation, combien de morts ?, par François-Marie Boudet.

    Source : https://lebiencommun.net/kiosque/le-bien-commun-n18/

    Entretien avec Hervé Juvin

    Essayiste et député français au parlement européen du groupe Identité et Démocratie.

    « La pandémie est la conséquence de la mobilité forcenée et de l’abandon de tout dispositif de séparation entre les populations. »

    Hervé Juvin, le monde traverse en ce moment une crise liée à la pandémie de Covid-19. La crise de la globalisation est-elle une défaite des idéologies mondialistes ?

    Il s’agit d’une crise dans la globalisation. La carte de la pandémie correspond à celle des grands mouvements intercontinentaux d’aéroports à aéroports, des relations d’affaires internationales. La globalisation des affaires, la consommation touristique du monde ont facilité la propagation du virus. La pandémie est la conséquence de la mobilité forcenée et de l’abandon de tout dispositif de séparation entre les populations. La seule frontière qui protège à présent les individus reste leur propre épiderme. C’est une réalité brutale. L’abolition de toutes les séparations entre des êtres qui vivaient dans des milieux extrêmement différents, et développaient ainsi des systèmes immunitaires propres, est une réalité à certains égards effrayante. Il faut porter un masque, il ne faut plus s’approcher à moins d’un mètre de nos congénères… Nous recréons ainsi des frontières, mais entre les individus. La propagation des masques m’avait déjà choqué lors de mes voyages en Asie. J’avais alors réalisé qu’une grande partie de la population portait des masques dans la rue. Nous perdons l’altérité, l’échange avec l’autre. Le masque, comme peut le faire le voile islamique, supprime donc l’altérité. Sous prétexte de vivre-ensemble, d’abolition de barrières, une nouvelle succession de séparations sanitaires est rendue obligatoire entre les individus, du port du préservatif depuis l’épidémie du SIDA, au port du masque, en passant par la fin des poignées de mains et des embrassades. Nous assistons bien à une régression de la civilisation en modifiant la façon dont nous échangeons entre êtres humains. La situation va bien plus loin dans ses conséquences que les répercussions sur l’économie, le nombre de voyages internationaux… C’est la nature-même des relations humaines qui est en train d’évoluer : des familles se trouvent interdites de sorties à quatre ou cinq individus, il est illégal de pratiquer des activités physiques en groupe. L’idéologie du tous ensemble qui triomphe dans l’abolition des frontières aboutit ainsi à une séparation bien plus violente des individus qui sont beaucoup plus affectés qu’ils n’auraient pu l’être par les délimitations des Etats. La peau redevient la dernière frontière, elle a bien la même fonction : elle procède à des échanges, à travers la sueur, la respiration, elle est ce qui permet à tout être vivant d’accepter ce qui lui est favorable et de rejeter le défavorable.

    Une grande partie de la société semble se plier aux règles imposées, notamment le confinement, et est prête à sacrifier beaucoup pour la santé, est-ce quelque chose de nouveau ?

    Aux débuts de la révolution industrielle, un pacte a été conclu entre la démocratie et la croissance. Ce pacte consiste à dire que la liberté politique de la société de se donner ses propres lois va de pair avec la promesse d’abondance et d’enrichissement illimité pour chacun. C’est le pacte fondateur de la modernité, le pacte fondateur entre libéralisme politique et libéralisme économique. Ce pacte est maintenant en train de se rompre : il reposait principalement sur la colonisation et sur l’extraction de ressources de la nature qui n’est pas invitée au pacte. La conclusion de ce pacte sous-entendait aussi la négation du sacré, ce qui fait que les hommes peuvent tuer ou mourir pour quelque chose qui dépasse leur intérêt individuel. Le sacré c’est l’idée qu’il y a des choses qui dépassent la loi, qui dépassent l’intérêt et pour lesquelles un homme est capable de mettre sa vie en jeu. À l’heure du confinement, nous sommes invités à nous poser ces questions : est-ce qu’il reste du sacré dans nos sociétés ? Je suis frappé par l’absence de réaction alors que des milliers de Français seront morts absolument seuls dans les EHPAD ou dans les hôpitaux, d’autres causes que le co-ronavirus sans que leurs proches aient le droit de les assister. Les religieux en général n’ont pas le droit d’assister les mourants. Les édifices religieux sont fermés et les manifestations de communion de foi sont interdites. La population s’est soumise. Les lois humaines ne sont pas au-dessus de tout, elles passent après les intérêts des grands groupes pharmaceutiques et après les considérations géopolitiques sur qui sortira gagnant ou perdant de la crise. Puisqu’il y aura des gagnants et des perdants. Tous ces conflits nous font passer à côté des devoirs sacrés de l’homme qu’il a d’être présent auprès de ses proches lors de leurs derniers instants, celui d’assister religieusement les mourants. Et cela ne pose aucun problème à la majorité de la population, la priorité sanitaire absolue marque aussi une sortie de la religion et du sacré. Ce sacrifice des devoirs, des libertés à l’ordre sanitaire est par ailleurs inquiétant pour la démocratie.

    Vous parlez de crise dans la globalisation et non pas de crise de la globalisation ?

    Au lieu d’assister à un rétablissement des frontières et à une nouvelle régionalisation du monde, la globalisation peut ressortir grandie. Sachez que la fondation Microsoft de Bill Gates avait financé des recherches sur ce à quoi ressemblerait une pandémie mondiale. Par ailleurs, un certain nombre de milliardaires qui financent des organisations globa-listes profitent de la pandémie pour essayer d’instaurer une vaccination mondiale obligatoire et un système de contrôle sanitaire global. On peut craindre, après une remise en cause de la globalisation, une nouvelle marche en avant de la mondialisation au nom du vieux principe « si ça ne marche pas c’est qu’on n’en fait pas assez ». Les Big Pharma préparent l’offensive : la solution ce n’est pas la frontière, c’est la vaccination.

    L’Union européenne semble d’ailleurs avoir profité du confinemént pour entamer des négociations pour discuter de l’entrée de la Macédoine.

    Oui, il s’agit d’un sale coup, de la même manière que peut l’être de donner des financements à la Turquie et à plusieurs pays tiers. Je le redis en observant tous ces mouvements : soyons très prudents sur les conséquences de la crise que nous vivons. Les endettements seront monstrueux et échapperont aux États, au profit des grands fonds d’investissement. Les menaces sur les libertés publiques (se déplacer librement,…) se multiplient. Au lieu d’un retour des frontières, à la régionalisation, au localisme, à une nouvelle proximité avec la nature, je suis convaincu que les conséquences pourraient être l’inverse, avec l’établissement d’une autorité sanitaire globale soumettant le monde aux mêmes procédures, aux mêmes vaccins ; ou le renforcement de la sphère financière qui, grâce à l’endettement croissant des États continuera à exercer sa mainmise sur les politiques publiques et les progrès de vie, et une recherche de mainmise accrue sur le vivant.

    Que pensez-vous de la « déclaration de guerre » d’Emmanuel Macron au virus ?

    Nous ne faisons pas une guerre aux bactéries ou à un virus. Le virus fait partie de la vie. Le risque d’aller vers plus de contrôle de la vie est à prendre en compte. Ici, c’est le commerce d’animaux sauvages et la promiscuité de sociétés humaines aux systèmes immunitaires différents. La globalisation risque de donner la réponse suivante : plus de contrôle de la vie et artificialiser encore plus le monde. Le pacte que j’évoquais n’a été possible que par la colonisation et l’économie extractive. Aujourd’hui, la fuite en avant serait l’éradication. Ma conviction est que le combat contre la nature, contre la vie, ne peut être gagné. Les deux possibilités sont donc : on change de direction, ou on va encore plus loin dans la direction actuelle. En poursuivant, nous serions à la première étape d’un processus d’effondrement.

    « Tous ces conflits nous font passer à côté des devoirs sacrés de l’homme
    qu’il a d’être présent auprès de ses proches lors de leurs derniers instants, celui d’assister religieusement les mourants. »

    Il s’agit du début des conséquences de l’Hybris humaine de la guerre menée contre la nature : refus de la mort, transhumanisme, le rêve de l’autodétermination — choisir son sexe, son âge, changer d’identité à plusieurs reprises. Il s’agit d’une illusion aux conséquences sociales et psychologiques terribles dont nous commençons seulement à payer le prix.

    Ce tribut ne cessera pas de monter. Je rappelle que la véritable écologie politique, ce n’est pas le réchauffement climatique, la survie des espèces…

    La planète continuera très bien sans l’homme. L’homme est très fragile et très agressif dans le même temps. Ce paradoxe est dangereux pour l’humain et se vérifie notamment dans les zones où l’homme s’est attaqué violemment à la nature, je pense à l’Angola où les animaux ont été massacrés pour faire de la viande de brousse pendant la guerre civile, aujourd’hui des régions entières de ce pays sont vidées des hommes, la nature reprend ses droits, animaux et végétaux croissent. Nous observons la même chose en Ukraine dans la zone où le drame de Tchernobyl a eu lieu. Ne nous faisons pas d’illusion : la véritable raison de l’écologie, c’est la préservation de l’espèce humaine.

    La pandémie, aux effets statistiques relativement faibles au final par rapport aux cancers, aux maladies cardiovasculaires, a un effet de panique, de grande peur moderne. Derrière cette grande peur, on remarque que la pandémie tue en majorité des personnes diabétiques, qui souffrent de problèmes cardiaques, d’insuffisances respiratoires. Cela pose une question sur le modèle d’activité sédentaire, de nourriture industrielle très éloignée des produits directs de la nature, ce qui a pour conséquence une dégénérescence de l’espèce humaine qui la rend fragile aux pandémies de toutes sortes. Aujourd’hui les populations doivent être conscientes que nous faisons face à une dégénérescence de l’espèce : baisse de l’espérance de vie aux États-Unis, augmentation de l’obésité partout dans le monde…

    Peut-on parler de manière générale d’une médicalisation, d’une industrialisation de la vie ?

    C’est une artificialisation de la vie. On le voit avec la congélation des ovules, des laboratoires travaillent sur la reproduction industrielle du corps humain, en dehors du corps. Je reviens sur le masque, qui est un exemple de l’artificialisation de la vie humaine, un autre exemple est tout simplement l’air climatisé. Alors que le génie humain faisait que des populations pouvaient, pour certaines, vivre à 40 degrés en dessous de zéro et d’autres à 40 au-dessus. Actuellement, sous prétexte d’amélioration des conditions de vie, on prétend que tout le monde doit vivre avec une température de 19 ou 20 degrés en permanence. C’est dévastateur en termes de ressources naturelles, en termes de savoir-faire locaux, d’anciennes habitations d’Afrique ou d’Inde avaient d’excellents moyens pour laisser circuler l’air et protéger de la chaleur. L’industrie et la consommation d’énergie ruinent les savoir-faire locaux, les dernières personnes capables de construire un igloo disparaissent, comme les dernières personnes capables de construire des maisons rafraîchissant l’air. Ces adaptations culturelles disparaissent au nom de l’industrialisation et de l’uniformisation. Certains voient là un progrès, j’y vois une régression et une mise en danger de la survie de l’humanité.

    « Le libéralisme et la gestion comptable de nos dépenses publiques, en
    matière de santé et en général, fait que nous sommes dans un processus de sous-développement. »

    L’épidémie part de Chine, la Chine vend ensuite des masques aux Européens, ces masques sont achetés au dernier moment par les États-Unis qui y mettent le prix fort. Assiste-t-on à une humiliation des pays européens ?

    Bien plus que cela. En 2000, le système de santé français avait été apprécié comme étant l’un des  meilleurs du monde. On est entré dans un processus de sous-développement de nos équipements destinés au public. En 2008, la crise était une première étape, quand les experts occidentaux n’ont pu prédire l’ampleur de la crise économique. Dans le reste du monde, notamment en Chine, en Inde ou en Russie, les États ont pris conscience que les occidentaux ne sont pas meilleurs. La pandémie actuelle va selon moi renforcer cette idée. Il faut être très prudent dans nos affirmations mais parmi les pays qui semblent s’en tirer le mieux, nous voyons Taïwan, le Vietnam, la Corée du Sud où la discipline collective, le sentiment national sont extrêmement forts, alors que des nations occidentales subissent très fortement la crise. Je pense à l’Italie ou la France où le système de santé a été manifestement sous-développé et la réponse sanitaire insuffisante. La solution du confinement que nous avons adoptée est la solution du pauvre. Nous l’avons adoptée par défaut, faute de masques et de tests. C’est pire aux États-Unis, qui sont dans une détresse sanitaire alors qu’une partie de la population n’a pas les moyens de payer le moindre soin. Les gens ne se font ni tester ni soigner aux premiers signes, conditions très favorables à la propagation de la maladie. Le sentiment mondial : nous ne sommes vraiment pas aussi bons que ce qu’on disait. Le libéralisme et la gestion comptable de nos dépenses publiques, en matière de santé et en général, fait que nous sommes dans un processus de sous-développement. Nos sociétés font le sacrifice de leurs équipements pour acheter la paix sociale.

    4.jpg

  • Patrimoine cinématographique • Marie-Antoinette, reine de France

     

    Par Pierre Builly  

    Marie-Antoinette, reine de France de Jean Delannoy (1956)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpg

    Solide et émouvant  

    Évidemment, si l’on n’est pas ému, à l’extrême fin du film, par ces images fiévreuses du prêtre réfractaire qui s’est faufilé sous l’échafaud où l’on va couper en deux Marie-Antoinette, qui lit en balbutiant les prières des agonisants et qui est brusquement interrompu dans son oraison par le sang de la reine assassinée qui ruisselle, il faut mieux éviter de perdre son temps et garder pour soi une occasion de ricaner qui ne serait pas de très bon goût. 

    Marie_Antoinette_reine_de_France.jpgJe concède volontiers que Jean Delannoy n’est qu’un honnête cinéaste et non pas un immense créateur. Mais il a construit là un beau film grave, bien construit, bien photographié, bien émouvant, et Michèle Morgan, qui, à mes yeux a toujours porté une ombre de tristesse dans son regard, y est mieux que personne cette reine qui passe de la frivolité naïve, de la légèreté gracieuse du début de sa vie à la tragédie d’une femme saisie par une tourmente qu’elle comprend mal, puis au drame de l’épouse dont on tue le mari et qu’on sépare de ses enfants avant de la conduire à la mort. 

    tumblr_p5biiqQ2DD1soti42o10_500.pngLe beau visage inexpressif et un peu bête de Michèle Morgan convient particulièrement à l’illustration du drame de cette femme dont la vie n’a été que contraintes et souffrances, et qui est morte, sacrifiée, à 38 ans, haïe d’une foule sanglante, puérile et imbécile. 

    Le film de Jean Delannoy, qui a eu un grand succès, n’est pas très bon.

    Il accorde une place démesurée à une intrigue hasardeuse, présentant la passion amoureuse de marie_antoinette-02.jpgMarie-Antoinette et du comte Alex de Fersen (Richard Todd) comme avérée, ce qui n’est pas l’avis de nombre d’historiens sérieux, mais offre l’avantage cinématographique d’instiller des épices romanesques qui font pleurer Margot. 

    Ce qui est plus embêtant (car, après tout, l’aventure avec Fersen, qu’elle ait eu lieu ou non, n’a, aux yeux de la postérité, aucune importance), c’est que, banalement, Delannoy présente Louis XVI comme le font les pires chromos de l’historiographie militante : un lourdaud insouciant et glouton, uniquement préoccupé de chasses, de bombances et de serrurerie, alors que le Roi, géant (1,92 mètre), timide et pataud était passionné de sciences et de découvertes (on dit que ses derniers mots sur l’échafaud furent A-t-on des nouvelles de M. de La Pérouse ?, grand navigateur qu’il avait envoyé compléter la cartographie du monde connu, et qui disparut corps et bien aux Nouvelles-Hébrides). 

    Surtout Delannoy, qui fut pourtant un homme de droite, ne dit pas un mot de ce que furent les tentatives désespérées et continuelles de Louis XVI de réformer l’Ancien Régime ; je cite là Wikipédia : abolition de la torture en 1781 et 1788, abolition du servage dans le domaine royal en 1779, abolition du péage corporel des juifs d’Alsace en 1784, édit de tolérance des protestants en 1787. Il est aussi marqué par quatre tentatives de réformes profondes du royaume (1774-1776, 1781, 1787 par deux fois) passant par l’instauration d’un impôt direct égalitaire (en remplacement de la taille inégalitaire) et d’assemblées provinciales élues destinées à contrôler cet impôt. Ces dernières réformes butèrent sur l’hostilité des privilégiés, en particulier celle de la noblesse de robe, celle du Parlement de Paris et celle de la Cour de Versailles. Louis XVI tenta alors de passer outre leur opposition en présentant ses réformes devant une assemblée de notables (1787) puis devant les États généraux (1789).

    S’il eût été réalisé, ce grand œuvre de réformation eût sauvé la Monarchie et épargné à la France et à l’Europe les monstruosités de la Terreur et les guerres de la Révolution et de l’Empire, tant de ruines et de sang… Mais Delannoy n’en dit pas un mot. 

    348848.jpgCela dit, il faut bien admettre que le film, d’insignifiant et caricatural au début, devient, au fur et à mesure que les événements s’accentuent, aussi pathétique que le fut la réalité. Comme on l’a remarqué, il y a de la grandeur et de l’émotion à voir la famille royale humiliée, abîmée, souillée par les révolutionnaires et conservant une immense dignité, une grandeur admirable dans les épreuves et les abominations. Le couple royal, rassemblé à l’origine pour des raisons profondément et hautement politiques, ce couple mal assorti trouve dans son malheur de suffisantes raisons de se hausser à la grandeur du Destin qui lui est dévolu. 

    image_bonus_A_0948115907.jpgSi l’on peut comprendre, sans admettre, l’exécution du Roi Louis XVI comme un rite sacrificiel archaïque, primitif et fondateur, l’assassinat de la Reine n’a aucune justification et ne peut bénéficier d’aucun pardon : la République est souillée à jamais par ce crime inexpiable ; que des rues et des places françaises portent encore le nom de Robespierre est aussi incompréhensible que si des places allemandes se baptisaient encore du nom d’Adolf Hitler. Et le sang qui ruisselle sur l’autel hâtivement édifié sous l’échafaud par un prêtre réfractaire qui dit en toute hâte les prières des agonisants au moment où la guillotine coupe en deux la Reine retombe encore en pluie désolée sur notre pays. 

    Une observation sur le film : il est assez singulier, et finalement rigolo que Delannoy ait choisi, pour incarner le buveur de sang Marat, Jacques Dufilho, dont les opinions politiques étaient notoirement royalistes et que, parallèlement, le prêtre réfractaire qui, au péril de sa vie, célèbre sous l’échafaud, le sacrifice, soit Michel Piccoli, notoire compagnon de route du Parti Communiste ! Merveilles du cinéma ! 

    Une observation sur le DVD, qui n’est pas à l’honneur de Gaumont : le sang de la Reine étoile à peine les ornements sacerdotaux que les images sont brutalement interrompues pour revenir au Menu… Dix secondes de plus n’auraient pas été si coûteuses….           

    3d-marie_antoinette_1956_classiques.0.jpg

    DVD autour de 15 €     

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • Samedi, sur Arte, 20h50 : Marie-Antoinette, souveraine comme jamais...

     (extraits de la chronique Le Mag'Télévision de Famille chrétienne, par Mary de Montalembert, n° 2180, semaine du 26/10 au O1/11)

     

    "...Les derniers jours de Marie-Antoinette évoqués dans une fiction aussi ambitieuse que respectueuse...

    Plus aucun égard. Plus aucun lien avec ses enfants. Une femme abandonnée dans la tourmente de l'Histoire, qui va la dévorer. Et la révéler...

    Faire son procès, comme le souhaite Fouquier-Tinville ? Soit. Mais un simulacre de procès, avec jurés achetés... accusations en rafale, jusqu'à celle, ignoble, d'inceste...

    Ce film, qui montre sa force de caractère confondante, lui rend hommage. Dans le fond et la forme : décors soignés, comédiens convaincants, commentaire sobre et délicat dit par Denis Podalydès. La haine et les outrances de la Révolution n'en paraissent que plus laides."

    lafautearousseau

  • 15 août 2018 • Prière de Charles Maurras à la Vierge Marie

    Le Couronnement de la Vierge, Le Greco, 1605 (Chapelle de l'Hôpital de la Charité à Illescas) 

     

    « Savez-vous ce qu'est devenue
    La mystique rose au cœur pur
    Qui, neige et feu, sous de longs voiles
    Qu'auréolèrent sept étoiles,
    Emparadisa Terre et Mer
    Et, du péché libératrice,
    De la douleur consolatrice
    Eut pitié même de l'Enfer ?

    Dites-nous : la Vierge Marie
    Ne règne plus dans votre ciel
    Et votre terre défleurie,
    Désert de cendres et de sel,
    Ne mène plus l'ogive en flamme
    S'ouvrir aux pieds de Notre Dame,
    Jurer l'amour entre ses mains
    Et lui chanter : — Ô belle, ô claire,
    Dans la maison d'un même Père
    Abritez nos cœurs pèlerins ! »
     

     

     maurras-Mistral.jpg

    Charles Maurras

    Ode à la Bataille de la Marne - Extrait (1918)

     

     

     

  • La France pleine de haine… de soi?, par Marie Pinsard.

    Manifestation contre les violences policières, Paris, juin 2020,

    Auteurs : ISA HARSIN/SIPA Numéro de reportage : 00966017_000009

    Source : https://www.causeur.fr/

    La mouvance des tenants du racialisme, manifestants contre les violences policières, pourfendeurs de la culture française qui ne se reconnaissent plus dans cette France « blanche et catholique » n’est ni forte, ni haineuse, ni déterminée. Elle emprunte simplement l’autoroute que nous lui ouvrons sans péage.

    9001.jpg« L’émotion dépasse les règles juridiques » ! Non, ce n’est pas la conclusion d’un roman à l’eau de rose mais une déclaration du ministre de l’Intérieur. Christophe Castaner a en effet prononcé cette phrase sentencieuse à propos des manifestations illégales contre le racisme. Autrement dit, tolérance zéro face au racisme (ce qui est somme toute de bon sens), mais manifestement pas pour la délinquance devenue systémique dans certains quartiers.

    Le soft power américain ne s’arrête pas au Big Mac et au cinéma

    Sinon pourquoi parlerait-on de territoires perdus de la République ? Ces fameux territoires où d’autres lois s’imposent, celles des racailles, des communautés majoritaires, des maîtres chanteurs de la victimisation.

     

    Le Français a la haine de lui-même. Culturellement mondialisé, politiquement européanisé, détaché peu à peu de ses racines et de sa culture, oublieux de ses traditions, il ressasse son passé colonialiste en se battant la coulpe…

     

    « Ils » ont la haine. La haine est une émotion qui crée des droits au-dessus du droit. Logique. Et l’affaire George Floyd offre une occasion supplémentaire de l’exprimer en mettant odieusement en parallèle l’affaire Adama, délinquant issu d’une famille de délinquants, tragiquement (car une mort est toujours tragique) décédé à la gendarmerie de Persan à la suite de son interpellation musclée le 19 juillet 2016.

    Rien à voir avec l’affaire Floyd si ce n’est la couleur de la victime, mais la mondialisation et le soft power américain ne s’arrêtent pas au Big Mac et au cinéma, ils s’imposent aussi dans les conflits et les luttes. Et puisque la lutte des classes est un vieux concept un peu blanc et surtout dépassé, passons à la lutte ethnique, plus tendance, ayant en outre le mérite de substituer au prolétariat qui a déserté la gauche une nouvelle forme d’opprimés. Ce serait dommage de s’en priver, n’est-ce-pas monsieur Mélenchon ?

    0.jpg

    Les citoyens issus des anciennes colonies vus comme des enfants

    Mais ont-ils vraiment la haine, ces Black panthers d’opérette et tous ces antiracistes primaires qui ne voient le racisme que chez les Blancs ? Ceux qui parlent de racisés, renvoient toujours les personnes à leurs origines, traitent de vendus, de harkis, d’arabe de service ou de Bounty les citoyens attachés à ce pays mais dont la couleur ne rappelle pas celle de « nos ancêtres les Gaulois » ?

    Non, ils n’ont pas « la haine ». La haine, c’est « nous », les white, les blancos, les gaulois, les Français « de souche », les européens, les Occidentaux, les françaouis, les faces de bidet, les anciens colonisateurs, les privilégiés blancs qui l’avons. Mais pas envers les immigrés, les enfants d’immigrés, les indigénistes ou les racialistes. Non, c’est envers nous-même qu’elle se manifeste.

    Le Français a la haine de lui-même. Culturellement mondialisé, politiquement européanisé, détaché peu à peu de ses racines et de sa culture par un appauvrissement réel de l’apprentissage de la langue et de l’histoire, dépossédé de sa souveraineté, oublieux de ses traditions, il ressasse son passé colonialiste en se battant la coulpe sans pour autant en oublier les réflexes. La France continue en effet de regarder les citoyens issus des anciennes colonies comme des enfants qu’il faut féliciter dès qu’ils alignent sujet-verbe-complément, flattant leurs cultures d’origine avec une outrance suspecte, s’abandonnant même à réécrire son propre passé à la lumière indigéniste.

    Une chance pour nos ennemis

    Il paraît que nous ne serions pas sorti du Moyen-Âge sans l’Islam qui a su conserver des textes grecs et apporter ses connaissances scientifiques, alors que nous étions victimes de l’obscurantisme de l’église, de ses moines félons et de nos rois barbares. Comment aurions-nous construit la France sans l’immigration du XXe siècle ? Et à présent, comment pourrions-nous continuer de briller mondialement sans la diversité qui vient enrichir notre culture somme toute un peu rance ?

    La mouvance des tenants du racialisme, manifestants contre les violences policières, pourfendeurs de la culture française qui ne se reconnaissent plus dans cette France « blanche et catholique » n’est ni forte, ni haineuse, ni déterminée. Elle emprunte simplement l’autoroute que nous lui ouvrons sans péage.

    Cette France n’est pas puissante, c’est nous qui sommes faibles et tant que nous nous contenterons d’essuyer les crachats dont elle nous gratifie avec un revers de la main et un merci, elle continuera en brandissant un poing inutilement levé car il n’y a pas de combat quand il n’y a pas d’adversaire. Notre propre haine nous aveugle et nous conduit à la destruction. Nous avons programmé la nôtre alors de quoi pouvons-nous encore nous plaindre ? Pour être respecté, il faut être respectable.

  • Macron et les jeunes : grandes manœuvres ou basses manip’ ?, par Marie d'Armagnac.

    qui ouvre un compte TikTok, qui accorde une interview de deux heures à Brut, qui lance un défi aux célèbres youtubeurs (six millions d’abonnés). Jean Castex – dont on croirait, à son allure, qu’il sort tout droit d’une émission de l’ORTF– face à Samuel Étienne sur Twitch, Gabriel Attal qui reçoit le 22 février dernier cinq influenceurs richissimes pour parler de la précarité économique, psychologique et pédagogique des étudiants : la Macronie, sans grande finesse, investit massivement le public « jeune ».

    3.jpgTout d’abord, il est vrai que le jeunisme est une maladie de notre époque, qui n’assume plus ni la sagesse ni les rides héritées du passage du temps, mais où le culte de l’image vire à l’obsession. Et l’hypocrite attention portée à notre jeunesse semi-enfermée depuis un an a tout du passage obligé, de la case à cocher. « Si la jeunesse bénéficie d’un traitement particulier, c’est parce qu’elle morfle grave dans cette crise », s’exclame le député LREM Gilles Le Gendre, 62 ans.

    Mais, surtout, les échéances électorales se rapprochent, et souvenons-nous qu’en 2017, 30 % des moins de 35 ans se sont abstenus au premier tour, et qu’au second tour, 44 % des 18-24 ans et 38 % des 25-34 ans ont voté… pour .

    Vu le bilan catastrophique du quinquennat d’Emmanuel Macron, il y a urgence à jouer de l’entourloupe. Autant de raisons à ce focus mis sur notre jeunesse ces dernières semaines.

    Notre jeunesse, paraît-il, ne s’informe plus auprès des médias traditionnels mais des réseaux sociaux et plates-formes d’influenceurs. À titre d’exemple, l’interview d’Emmanuel Macron sur Brut a été vue par 50 % des 15-34 ans en France, « grâce au déploiement d’un dispositif multiplateforme avec un Facebook live retransmis sur YouTube, Twitter et Twitch, et des stories sur Instagram et TikTok », rapporte Le Point. En langage clair, le renvoi de l’interview d’une plate-forme à l’autre fait que, pour les abonnées à ces réseaux sociaux, il fallait ce soir-là être totalement déconnecté pour échapper à la parole macronienne. À cela s’ajoutent les 6,6 millions de vues sur les chaînes d’info classiques.

    Le 19 février dernier, Emmanuel Macron lançait un défi aux youtubeurs Mcfly et Carlito : faire une vidéo expliquant aux jeunes l’importance des gestes barrières et « récolter » dix millions de vues « pour nous aider à battre le virus ». Les deux compères, bien que se disant lucides sur la grossière arrière-pensée électoraliste d’Emmanuel Macron, acceptent de rentrer dans le jeu, parce que « c’est un sujet hyper important, c’est pour la bonne cause. On veut aider la santé publique à travers les gestes barrières. » La néo-morale covidienne a force de loi et remplace aisément le libre-arbitre. En contrepartie, ils pourront aller à l’Élysée filmer le Président et le soumettre à un concours d’anecdotes.

    On passera sur le degré zéro de la pensée politique inversement proportionnelle à l’habileté en affaires des deux vidéastes, on passera aussi sur les coups de canif supplémentaires à « la stature présidentielle » pourtant si souvent revendiquée.

    Mais on s’arrêtera sur le scandale absolu de ces tentatives répétées de manipulation de la jeunesse. Tout d’abord, cela fonctionne-t-il ?

    Une internaute se déclare « vexée de voir à quel point ils pensent avoir nos voix en utilisant des influenceurs […] on vous voit venir à des kilomètres […] ça peut marcher sur les ados mais pas sur les jeunes en âge de voter ».

    Car il s’agit bien ici d’opportunisme, d’instrumentalisation, de mépris et d’arrogance de la population française en général et de notre jeunesse en particulier.

    Et comme le dit Mathieu Slama, dans Le Figaro, « l’enjeu fondamental […] est la dépolitisation, par le gouvernement, d’absolument tous les sujets politiques, y compris les plus importants, et le recours à la propagande et à l’infantilisation au détriment du débat démocratique ».

     

    Marie d'Armagnac

    Journaliste
    Journaliste et auteur
  • Livre : Notre Histoire avec Marie. Retrouver les racines chrétiennes de la France, par Iris Bridier.

    « À qui veut régénérer une quelconque en décadence, on prescrit avec raison de la ramener à ses origines. La perfection de toute société consiste, en effet, à poursuivre et à atteindre la fin en vue de laquelle elle a été fondée », écrivait Léon XIII, dans Rerum novarum

    9.pngEt c’est précisément l’objet de cet ouvrage remarquable édité par l’association Marie de Nazareth : permettre à la de « réentendre sa vocation, retrouver le sens de son élection particulière et renouer définitivement avec la Mère de Dieu ».

    Du baptême de et l’évangélisation de la Gaule au « M de Marie », seize siècles d’ rappellent, dans ces pages que, regnum Galliae, regnum Mariae, que sa vocation est de défendre la foi catholique et l’apporter au monde. Alors le lecteur, qu’il soit croyant ou pas, (re)découvrira les traces de la Vierge dans notre pays par des faits concrets, historiques et vérifiables relatés par des experts de chaque sanctuaire.

    Voyagez de chapelles en cathédrales, dans ces hauts lieux qui vous feront revivre l’apogée de la chrétienté et les formidables épopées. Des vies de saints et de grands témoins aux exhortations à la mission et la consécration, ce récit extraordinaire de notre Histoire de France explique le développement de la spiritualité et de la piété. Ce livre richement documenté, joliment illustré, réunit de nombreuses plumes faisant de cet ouvrage une référence. « Le sang des martyrs est semence de chrétiens », enseignait Tertullien. Ceux-ci ne sont pas oubliés, et notamment par l’évocation du .

    L’ouvrage mentionne que « de mille manières, par ses paroles, par ses actes, par d’innombrables faits miraculeux et quantité d’interventions providentielles, la Vierge répond à nos prières en montrant la réalité de son secours et de sa protection ». Un livre qui nous enracine dans le passé, sans jamais nous enfermer dans cette nostalgie d’une ère surannée où la foi était encore majoritaire. Bien au contraire, en ces temps troublés, il est une invitation à se réconcilier avec notre Histoire et non la déconstruire, à nous tourner vers celle qui a toujours protégé notre nation, enfin une invitation à l’espérance de retrouver un jour la grandeur de la France.

    8.jpg

    Notre Histoire avec Marie. Retrouver les , Marie de Nazareth, 216 pages, 29 euros, en vente dans toutes les librairies chrétiennes ou sur mdnproductions.fr

     

     

    Iris Bridier

    Journaliste

    Auteur
     
  • Loi de Bioéthique : être comme des dieux ?, par Marie-Hélène Verdier.

    « Vous serez comme des dieux. ». Ainsi parle le serpent dans le récit de La Genèse qui met en images notre origine. Rien n’a changé, depuis, de notre dérisoire et tragique, à travers les siècles : la rivalité entre un Dieu fantasmé et un homme asservi à sa condition. Être comme, être pareil à, imiter, mimer. Le prix à payer de cette « bêtise à front de taureau », on le connaît : la mort pour tous.

    2.pngDans une tribune du Monde, des philosophes, Élisabeth Geffroy, Pierre Manent et François-Xavier Bellamy, rappellent le contenu qui serait largement méconnu de la loi que sont les manipulations génétiques, les ciseaux CRISPR/Cas9, les chimères homme-animal. Ces manipulations génétiques seraient peu évoquées. Pas plus pas moins, a-t-on envie de dire, que la loi de la pour toutes qui crée des enfants sans père, dès le sein de leur mère, et qu’une poignée d’hommes peut voter demain dans l’Hémicycle.

    Les manipulations et les transgressions génétiques, rendues spectaculaires, de nos jours, par la technique, font partie des rêves de l’homme depuis toujours. Lisez la mythologie ou Faust. Il y a belle lurette que l’homme expérimente, dans des tubes, tout ce qui est faisable. Lisez le livre de Dominique Folscheid Made in labo. Comment se fait-il, en revanche, que l’autorisation de créer des embryons génétiques ait été votée de nouveau en « commission », début juin, à seule fin de la rendre licite rapidement ? Pourquoi ces interdits de débattre ? Ces huis clos ? Et pourquoi ne sommes-nous pas tous vent debout contre ces lois qui portent atteinte à l’humanité ? Parce que nous sommes fascinés par la technique. La vérité est que la Technique nous tient en respect.

    Ces chimères, faites sous couvert de » recherche », on en repoussera toujours plus les limites : ce n’est pas à la portée de tous. Faire du mal à autrui, en revanche, c’est concret, à la portée de chacun. Donc, sans s’interdire de penser à ces chimères, il faudrait fermement penser que voter une loi qui fait des orphelins de père est un abus de droit sur un plus faible que soi, donc un acte moralement injuste. Au nom de quoi s’arroger ce pouvoir ? De quel droit exigera-t-on, ensuite, d’un enfant, programmé par l’État et qui aura un coût, le respect et l’amour ? Que chacun se demande s’il aimerait, lui, être privé, de par la loi, de sa filiation.

    Le monde de demain, promis par le Président Macron, est une bulle qui crève. Avant de penser à la violation des espèces, posons-nous cette question très simple : comme en est-on arrivé à imaginer de faire légalement des enfants sans père ? Comment une grand-mère, bien sous tout rapport, pourvue de deux petits-enfants nés des reins de son fils, peut-elle m’avoir répondu, à une question sur la légalisation de la PMA : « Pourquoi pas, si le sperme n’est pas trop cher ? » Qu’est-ce qui est le plus étonnant : les chimères ou une conscience obscurcie ?

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Valérie Pécresse et la carpette anglaise, par Marie-Hélène Verdier.

    1A.jpg

    4.jpg

    France's Budget Minister and government spokesperson Valerie Pecresse attends a news conference after a meeting at the Hotel Matignon in Paris July 22, 2011 to inform the French Parliament after the Euro zone leaders crisis summit in Brussels. REUTERS/Eric Gaillard (FRANCE - Tags: POLITICS BUSINESS HEADSHOT)

    « Je suis candidate à la présidence de la République pour restaurer la fierté française. » Ainsi s’est exprimée, le 24 juillet, dans Le Figaro, la présidente de la région Île-de-France, ajoutant : « Je me présenterai [à la primaire] en femme libre. » 

    7.pngÀ la suite de quoi, Daniel de Poli, membre très actif d’Avenir de la (ALF), a envoyé à la prétendante une lettre ouverte, lui rappelant que la fierté française passe d’abord par la langue française. Aurait-elle oublié son prix, bien mérité, de la Carpette anglaise obtenu en 2008 ? Ce « grand prix d’indignité civique » créé en 1999 pour désigner les déserteurs de notre langue et leur veule soumission aux puissances financières mondialisées, responsables de l’abaissement de la France, son identité, sa démocratie ?

    Mme Pécresse est une enragée de l’anglais. On n’en finirait pas d’accumuler les preuves de sa soumission militante à l’empire. Le 2 2008, alors ministre de l’Enseignement et de la Recherche, elle déclare que « le français est une langue en déclin » dont il faut « briser le tabou dans les institutions européennes ».

    Sur le site Région îledeFrance, elle présente sa biographie en français et en anglais. En 2019, elle édite le Paris Region AI Challenge, lance le Navigo Easy et, en 2020, l’Entrepreneur Coaching Day. Actrice du Made for Sharing du Comité Jeux olympiques Paris 2024, elle prononce, à Lima, son discours en anglais pour défendre les Jeux olympiques de Paris. Sans doute aussi notre prétendante brigue-t-elle un prix spécial du jury européen. Elle y aurait des devancier/è./e.s et épigones illustres : en 2007, . En 2010, Aubry avec son Care et son What would Jaurès do? En 2013, Fioraso (prix exceptionnel), en 2014, Moscovici adressant une lettre, entièrement en anglais, au ministre Sapin ! Sans compter les institutions (Ma French Bank de la Banque postale) et les prix spéciaux étrangers dont celui, accordé en 2019, à , pour vouloir imposer l’anglais comme langue des institutions européennes.

    À moins que Mme Pécresse n’entende, par « fierté française », les Fiertés LGBT pour lesquelles elle multiplie les engagements ? Ennemie du « en même temps », elle voulait briser, en 2008, « le tabou du français » à la faculté. Un autre casse les codes depuis quatre ans. Entre code et tabou, n’y aurait-il pas de quoi s’entendre ? En attendant, la loi Toubon est violée sans que ne réagisse.

    Avant de se lancer dans la bataille, notre candidate devrait méditer, en femme libre, la phrase, exhumée des archives écrite par de Gaulle au ministre des , le 19 juillet 1962 : « Mon cher ministre, j’ai constaté, notamment dans le domaine militaire, un emploi excessif de la terminologie anglo-saxonne. Je vous serai obligé de donner des instructions pour que des termes étrangers soient proscrits chaque fois qu’un vocable français peut-être employé, c’est-à-dire “dans tous les cas” » : ces quatre mots écrits de sa main.

    Mathieu Bock-Côté, en 2018, s’était vu, lui, dérouler le tapis rouge par la Carpette. Vive le Québec libre  !

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • L'Économie encadrée, d'Yves-Marie Adeline

    1A.jpgYves-Marie Adeline vient de nous faire parvenir, au siège de notre Association lafautearousseau, son dernier ouvrage, paru le 7 mai dernier.

    Je l'en remercie chaleureusement et, après l'avoir lu moi-même, je le fais circuler entre les membres de la Rédaction de lafautearousseau.

    Ce livre est d'une lecture très aisée, y compris et surtout pour les non-spécialistes de l'économie, dont je fais partie. Dans les deux pages de son Introduction, Yves-Marie Adeline y écrit : 

    "...Nous voulons montrer que si les principes politiques visant à atteindre le bien commun ne sont pas viables s'ils ne tiennent pas compte des réalités économiques, on peut penser que, du point de vue des intérêts supérieurs des particuliers vivant en communauté, les réalités économiques doivent savoir céder le pas devant le bien commun, quitte à freiner parfois la course à la rentabilité maximum, dont nous savons qu'elle est pourtant  la loi fondamentale de l'activité économique...

    ...Néanmoins, devant les frustrations qui s'exacerbent, la pauvreté qui menace, les cris de détresse qui s'élèvent, il est utile de ré-interroger nos communautés, peut-être aussi nos consciences, sur le sens de l'économie dans notre vie collective autant qu'individuelle."

    Prophétique, en un sens, Pierre Boutang ne parlait-il pas, déjà, et bien avant la crise sanitaire dans laquelle nous nous trouvons, de metanoïa ?...

    François Davin,

    Blogmestre de lafautearousseau

     

    c1A.jpg

    Ni entièrement libre, ni administrée, mais encadrée : telle doit être l’économie, dont Yves-Marie Adeline nous rappelle le principe : être mise au service des particuliers. Et puisque les particuliers vivent en société, l’État a la responsabilité d’encadrer les relations entre eux, conformément à sa vocation qui est de favoriser l’harmonie sociale. Cette harmonie sociale, l’État ne peut y tendre que s’il est lui-même garanti contre les fièvres politiques, aujourd’hui, celles de l’oligarchie. Autrement dit, l’harmonie sociale ne peut pas être séparée de l’harmonie politique. Cette garantie, Adeline professe qu’elle ne peut résider que dans l’établissement préalable d’une institution indisponible, posée comme clef de voûte de l’ensemble.

  • Loi bioéthique : au temps masqué, par Marie-Hélène Verdier.

    « Beau jour pour notre pays ! » a dit Olivier Véran au micro de Info, le 29 juin, pour parler non pas des ordinations, en la fête des saints apôtres Pierre et Paul, mais du vote qui « crée » de nouveaux droits dont le droit à l’enfant. Pressé, il promettait aux femmes en attente depuis si longtemps « des parcours de  » pour la rentrée.

    7.pngAprès 500 heures de débat, il fallait promulguer très vite. Sauf qu’on ne peut aller plus vite que la musique. Et la musique est la suivante : vote de la loi, saisine du , rédaction des décrets d’application, promulgation de la loi, dans les 15 jours, par le Président. Après quoi, la loi entre en vigueur après sa publication au JO. Pour optimiser le temps, il fallait donc aller « à temps masqué », selon le terme couramment employé pour un outil de productivité. Les masques, le ministre connaît. À une question sur la , il opposa le panneau d’interdiction « Ligne rouge » car « il n’y avait aucun lien de causalité » entre la PMA et la GPA. Où avait-on la tête, en effet ? Inutile, également, d’agiter un chiffon rouge. Rouge, c’est rouge, un point c’est tout.

    L’émission de Mediapart du 15 juin dernier mettait en face Coralie Dubost et Marie, militante de l’association Arc-en-ciel. Nous ne revenons pas sur le contenu de la loi que tout le monde devrait connaître. Peu importe que Mme Dubost, fidèle à M. Touraine et M. Véran, croie avoir inventé le fil à couper le beurre anthropologique après 2000 ans. Ce qui ressortait du dialogue, c’était la confusion (feinte ?), dans la bouche de Marie, entre don d’organes, don de sang et de sperme, ainsi que les désaccords entre les deux femmes sur beaucoup de points non résolus. Car si l’insémination d’une femme n’est pas difficile avec du sperme, le problème de l’approvisionnement  se pose, et surtout le problème épineux de la filiation « à la française ».

    Ressortait donc toute l’ambiguïté (vice de forme ?) de cette loi qui ne relève pas de la bioéthique mais du droit de la famille. Et là, tout est à faire, de l’aveu même de Coralie Dubost. La preuve était donnée par Marie qui, séparée de sa compagne alors qu’elle était enceinte de sa fille, irait sans doute faire une autre PMA ailleurs. Ça augurait bien ! Rien n’est donc réglé dans notre pays au droit retardataire.

    On l’a bien compris : l’essentiel était de promulguer cette loi avant les . Que viennent les difficultés : on aura la tête ailleurs. Dans l’Homme pressé (1941), Paul Morand raconte l’histoire d’un homme… pressé qui a vu son temps ralentir quand il a rencontré l’amour d’une femme. Et puis, il redevient l’homme pressé qu’il était, allant jusqu’à demander à sa femme de déclencher l’accouchement deux mois avant le terme. Que ceux qui croient avoir inventé un monde nouveau lisent Faust. Qu’ils cessent de mettre sur le compte des réactionnaires ce qu’ils ne peuvent régler selon la raison : la filiation logique d’un enfant avec père exclu.

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Explosion de la prostitution des mineurs en 5 ans, par Marie Delarue.

    Deux papiers se télescopent dans Le Figaro qui invitent à la réflexion. Le premier traite des prénoms, le second de la prostitution des mineurs. Quel rapport, me direz-vous ? Aucun a priori.

    7.jpegPlutôt une comparaison : alors que les prénoms restent cantonnés à un groupe sans aucune porosité, la prostitution des mineurs elle touche tout sans distinction aucune de milieu.

    S’agissant des prénoms, Le Figaro a exploré les annonces de publiées dans ses pages. La liste des « enfants, gendres et belles-filles, petits-enfants, arrière-petits-enfants » généralement déroulée dans ces longs faire-part « permet d’identifier les prénoms les plus donnés à chaque génération, ainsi que les plus emblématiques d’une certaine bourgeoisie ». Le quotidien n’affiche pas ses tarifs, il faut les lui demander… mais l’auteur de l’article le reconnait : « Le type de lectorat du Figaro mais aussi le tarif à la ligne favorisent la surreprésentation d’une catégorie sociale élevée au sein de ces annonces. » C’est même tout l’intérêt de cette enquête : voir si la haute bourgeoisie tient toujours son rôle de prescripteur au sein de la population française.

    En effet, il y a un petit siècle, dit le sociologue Baptiste Coulmont, « si Monsieur et Madame de La Rochefoucauld choisissaient pour leur fille le prénom de Simone, on retrouvait ce prénom dans des familles ouvrières d’Orléans ou Toulouse quelques décennies plus tard ». Ce temps est révolu. « Certains prénoms ne franchissent plus les frontières », et de citer en exemple Augustin qui « n’arrive pas à franchir le périphérique ». Les Français ont d’autres prescripteurs et piochent plutôt dans le , les séries TV et la variété pour choisir les prénoms.

    Pas de porosité en matière de prénom, donc, chacun reste dans son “quant-à-soi“. En revanche il en va tout autrement de la prostitution des mineurs qui, elle, se répand dans toutes les classes sociales. C’est un véritable fléau qui transcende les milieux et est en constante augmentation, comme en témoigne le rapport remis ce mardi au secrétaire d’État chargé de l’Enfance et des Familles par un groupe d’experts, et dont les conclusions devraient conduire à un « plan national de lutte contre la prostitution des mineurs » dès octobre prochain.

    Le constat est plus qu’alarmant : le phénomène concerne de 7.000 à 10.000 adolescents en France, parfois dès 12 ans. Depuis 2016, la progression a été de 70 %, dit la procureure générale près la Cour d’appel de Paris qui a présidé le groupe de travail. « Ce sont très majoritairement des filles, de 15 à 17 ans en moyenne, vulnérables, provenant de tous les milieux sociaux et qui peinent à prendre conscience de leur statut de victimes», dit-elle. Ces jeunes ne se considèrent pas comme prostituées mais affirment pour la plupart d’entre elles « agir par choix », parlant de « michetonnage » ou d’« escorting », et mettant en avant l’attrait de « l’argent rapide ». « Ce qui est nouveau, dit la procureure Catherine Champrenault, c’est que ce n’est plus  une activité de survie – à part pour les mineurs non accompagnés –, mais presque une activité de promotion sociale. »

    Elle pointe ainsi les ravages de « l’effet Zahia », cette jeune prostituée offerte en cadeau d’anniversaire à des footballeurs de l’équipe de France, devenue depuis égérie des milieux de la mode et qui continue de faire les beaux jours de la presse en posant les fesses à l’air pour éplucher des légumes ou se promener en nuisette sur la plage.

    Qu’en disent les féministes ? Rien bien sûr puisque cela contrevient à leurs clichés. Pour preuve : une étude du département du Nord « fait apparaître qu’un mineur sur deux reconnaît des aspects positifs à la prostitution, le premier étant l’autonomie financière… »

    Quand on fait du consumérisme l’alpha et l’oméga de la vie citoyenne, il ne faut pas s’en étonner.

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Vaccination : la ruée avant le bouclage… en attendant le QR code sur le front ?, par Marie Delarue.

    La méthode est rodée de longue date et elle est efficace : rien n’est obligatoire, mais… mais si l’on ne veut pas finir comme un fruit pourri oublié dans le fond du compotier, il faut y passer.

    La honte au front, je suis moi-même allée me faire piquer, lundi matin, juste avant la ruée. 

    7.jpgFlûtiste à mes heures, je n’avais pas le choix : musique de chambre streng verboten ! Sois tu souffles dans ton bignou seule dans ton coin, soit… J’ai donc capitulé. Me suis rendue au « vaccinodrome » la honte au front. Deuxième dose dans un mois, en attendant la troisième qu’on ne tardera pas, non plus, à nous imposer à l’automne et à l’insu de notre plein gré.

    Ça marche bien, très bien même. Le regard qui flingue, a su convaincre les populations : lundi soir, le site Doctolib était en surchauffe. Dix minutes d’attente pour pouvoir se connecter et récupérer la queue du Mickey : un rendez-vous pour la piqûre magique. Pensez : « 20.000 rendez-vous toutes les minutes », a dit Stanislas Niox-Chateau, le directeur général de Doctolib ; au petit matin le compte, était à 926.000, à quoi il faut ajouter ceux qui, comme moi, avaient légèrement anticipé la chose : « 212.000 personnes avaient déjà pris rendez-vous dans la journée pour une première injection ce week-end, déjà “un record” depuis un mois et “jusqu’à 40 % de plus que les week-ends précédents”. »

    Nous voilà donc parvenus à ce qui était « impensable », voilà encore quelques semaines. Pour vivre, il va falloir maintenant se promener avec son QR code affiché en permanence sur son smartphone, outil de dernière génération relié par les ondes au grand collecteur des EU Digital COVID Certificates. C’est écrit dessus. En attendant, sans doute, de nous le coller sur le front. Demain, c’est sûr, on demandera aux restaurateurs d’installer une barrière avec un détecteur à l’entrée des terrasses. Ou peut-être une surveillance par drone. Ça serait chic. J’imagine la scène, ici, place Puget : les pouilleux récalcitrants qui mangent leur sandwich assis sur les marches autour de la fontaine tandis que les vaccinés certifiés se gobergent aux terrasses, à deux mètres de là.

    Et puis, il y a la vaccination obligatoire qui se profile aussi pour les ados à partir de 12 ans. Sinon, quoi : plus d’école ? Et les petits, les moins de 12 ans, qu’est-ce qu’on en fait ? De zélés délateurs, sans doute : « C’est bien, mon petit, va dire au monsieur que ton papa et ta maman refusent de se vacciner, qu’ils sont de mauvais citoyens égoïstes qui mettent la nation en péril ! »

    Et les camps de rééducation, c’est pour quand ? Le printemps  ?

    Les n’ont pas suffi, les fameux gestes barrière non plus. Le désir de coercition des gens qui nous gouvernent est sans limites et il y a encore – peut-être plus pour longtemps – pire que la France en ce domaine.

    Des proches sont arrivés, ces jours-ci, de Montréal : trois enfants de 6, 8 et 11 ans et leurs parents doublement vaccinés. obligatoires au départ, dans l’aéroport : 3 x 150 dollars. Idem au retour : 3 x 150 dollars + réservation obligatoire d’une « chambre Covid » dans un hôtel agréé par le gouvernement canadien : 1.300 dollars + quarantaine obligatoire des enfants au retour. Quinze jours bouclés à la maison. Question de leur mère : « Comment fait-on ? On leur met une boîte de croquettes sur la table ? » Au jour de leur départ, il n’y avait que 700 cas positifs de Covid dans tout le Québec et seulement 65 pour Montréal (1,78 million d’habitants).

     

    Marie Delarue

    Ecrivain, musicienne, plasticienne

    Source : https://www.bvoltaire.fr/