UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Loi bioéthique : au temps masqué, par Marie-Hélène Verdier.

    « Beau jour pour notre pays ! » a dit Olivier Véran au micro de Info, le 29 juin, pour parler non pas des ordinations, en la fête des saints apôtres Pierre et Paul, mais du vote qui « crée » de nouveaux droits dont le droit à l’enfant. Pressé, il promettait aux femmes en attente depuis si longtemps « des parcours de  » pour la rentrée.

    7.pngAprès 500 heures de débat, il fallait promulguer très vite. Sauf qu’on ne peut aller plus vite que la musique. Et la musique est la suivante : vote de la loi, saisine du , rédaction des décrets d’application, promulgation de la loi, dans les 15 jours, par le Président. Après quoi, la loi entre en vigueur après sa publication au JO. Pour optimiser le temps, il fallait donc aller « à temps masqué », selon le terme couramment employé pour un outil de productivité. Les masques, le ministre connaît. À une question sur la , il opposa le panneau d’interdiction « Ligne rouge » car « il n’y avait aucun lien de causalité » entre la PMA et la GPA. Où avait-on la tête, en effet ? Inutile, également, d’agiter un chiffon rouge. Rouge, c’est rouge, un point c’est tout.

    L’émission de Mediapart du 15 juin dernier mettait en face Coralie Dubost et Marie, militante de l’association Arc-en-ciel. Nous ne revenons pas sur le contenu de la loi que tout le monde devrait connaître. Peu importe que Mme Dubost, fidèle à M. Touraine et M. Véran, croie avoir inventé le fil à couper le beurre anthropologique après 2000 ans. Ce qui ressortait du dialogue, c’était la confusion (feinte ?), dans la bouche de Marie, entre don d’organes, don de sang et de sperme, ainsi que les désaccords entre les deux femmes sur beaucoup de points non résolus. Car si l’insémination d’une femme n’est pas difficile avec du sperme, le problème de l’approvisionnement  se pose, et surtout le problème épineux de la filiation « à la française ».

    Ressortait donc toute l’ambiguïté (vice de forme ?) de cette loi qui ne relève pas de la bioéthique mais du droit de la famille. Et là, tout est à faire, de l’aveu même de Coralie Dubost. La preuve était donnée par Marie qui, séparée de sa compagne alors qu’elle était enceinte de sa fille, irait sans doute faire une autre PMA ailleurs. Ça augurait bien ! Rien n’est donc réglé dans notre pays au droit retardataire.

    On l’a bien compris : l’essentiel était de promulguer cette loi avant les . Que viennent les difficultés : on aura la tête ailleurs. Dans l’Homme pressé (1941), Paul Morand raconte l’histoire d’un homme… pressé qui a vu son temps ralentir quand il a rencontré l’amour d’une femme. Et puis, il redevient l’homme pressé qu’il était, allant jusqu’à demander à sa femme de déclencher l’accouchement deux mois avant le terme. Que ceux qui croient avoir inventé un monde nouveau lisent Faust. Qu’ils cessent de mettre sur le compte des réactionnaires ce qu’ils ne peuvent régler selon la raison : la filiation logique d’un enfant avec père exclu.

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques
  • Anti-éoliennes, antivax : des menaces et bientôt des sanctions ?, par François Teutsch.

    Les sociétés civilisées admettent l’expression des désaccords et l’opposition . Au moins en principe, dans les discours et les déclarations. En actes, le régime s’éloigne chaque jour d’une ligne pourtant traditionnelle, n’hésite plus à stigmatiser ouvertement les opposants puis à les menacer et, demain, à les sanctionner.

    6.jpegCe fut, hier, un journaliste évoquant la nécessité de discriminer les réfractaires au vaccin anti-Covid, puis la piqûre de force entre deux policiers. Dérapage sans doute, qu’aucun ministre n’a dénoncé. C’est, désormais, le tour de Jean-François Carenco, haut fonctionnaire, ancien préfet promu à la tête d’une commission de régulation de l’énergie. Commentant les manifestations d’opposants aux , ce républicain de stricte obédience a exprimé sans vergogne sa détestation démocratique : « Je suis pour que ceux qui ne veulent pas des éoliennes soient privés d’électricité. Au moins, c’est plus simple ! »

    C’est, en effet, plus simple. Au lieu de faire voter – de moins en moins – des citoyens dont l’avis sera de toute façon ignoré, la loyauté technocratique nécessite d’annoncer que l’opinion du peuple ne prime pas sur les exigences des grands de ce monde. Au lieu de faire semblant, l’honnêteté impose d’annoncer la couleur. Ceux qui gouvernent les affaires de ce pays et – ce sont souvent les mêmes – cherchent la lumière la trouveront indifféremment dans les éoliennes ou dans le , selon les intérêts économiques du moment.

    Nulle question de politique, dans tout cela. Voici une idée trop éthérée pour présider aux destinées d’un pays. Il ne s’agit pas plus d’un pays, encore moins d’une nation. Le peuple, uni par la langue, la culture, la terre et l’, n’a rien à faire dans les affaires de ce monde. L’éviter semble impossible, l’endormir est à la portée de gouvernants qui n’ont plus besoin d’user de . L’hypnose suffit, alimentée par une gigantesque aux ressorts puissants : la , la culpabilisation, la jouissance individuelle.

    L’habileté de ces gens est d’échapper à toutes comparaisons avec les dictatures du passé. Il leur suffit d’user des trop fameuses « valeurs de la République ». Celle-ci n’a jamais accepté de se soumettre à l’épreuve référendaire : elle s’est imposée par l’émeute, en 1792 comme en 1848 ; elle a pris le pouvoir en 1870 sans honneur, profitant d’une défaite ; elle l’a conforté ensuite par le moyen le plus simple en se présentant comme l’expression de la volonté populaire, en diabolisant ses prédécesseurs, en se prétendant l’incarnation de la France, qui lui préexiste et lui survivra. Et les Français l’ont crue.

    – en tout cas, ceux qui n’ont que ce mot à la bouche – n’ont strictement aucune considération pour le peuple. Si, d’aventure, celui-ci se prononçait pour l’institution d’un consulat à l’antique, d’une constitutionnelle ou le rétablissement des institutions de l’Empire, ils dénonceraient un peuple factieux. Eux seuls détiennent la vérité, une vérité qui se confond ici avec l’exercice du pouvoir.

    La politique est sans doute la forme la plus élevée de la charité. Le cadre de son exercice est perverti à tel point qu’une question devient légitime : est-il possible d’y agir ? Certains – et qui leur donnerait tort ? – attendent plutôt que le régime s’effondre.

    On ne répare pas un édifice vermoulu. On le brûle jusqu’aux fondations et on en bâtit un nouveau.

     

    François Teutsch

    Avocat

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Sur la page FB de nos amis du GAR : non, la Monarchie, ce n'est pas la dictature !!

    Voici encore un argument que certains opposent régulièrement aux royalistes et auquel il nous semble utile de répondre : « La Monarchie, c'est la dictature, tout le contraire de la République... » Eh bien, non, la Monarchie, ce n'est pas la dictature tout comme la République, ce n'est pas la liberté, et nous le prouvons !

    Dans l'histoire comme dans le projet contemporain, et c'est de la France dont il s'agit ici, la Monarchie n'est pas une dictature et n'a pas vocation à le devenir, même si la tentation d'un régime autoritaire a pu exister de la part de quelques royalistes lors du premier XXe siècle, furieux de la déliquescence d'une IIIe République qui laissait la voie ouverte à la puissance germanique et, bientôt, à l'occupation de notre pays.
    Sous l'Ancien régime, la Monarchie était plus fédérative que centraliste, et les provinces, les villes, les métiers avaient de nombreuses libertés, des « franchises et privilèges » disait-on alors, au point que l'historien Funck-Brentano a pu parler d'une « France hérissée de libertés ». Cela n'empêchait pas la construction d'un État central qui s'imposait peu à peu à tous, à un rythme lent mais sans discontinuer et sans, sur le fond, attenter aux « libertés traditionnelles », cherchant plutôt l'équilibre que la démesure. Bien sûr, la nécessaire lutte contre les féodalités ne se faisait pas toujours dans la délicatesse et la raison d’État, en devenant un élément important de l'exercice et de l'essence même de l’État, a parfois justifié des mesures qui ressemblent à celles d'un état d'urgence contemporain. Comme tous les régimes humains, la Monarchie n'est pas « parfaite », en particulier parce qu'elle reconnaît, justement, l'imperfection des hommes, et qu'elle s'en contente sans vouloir forger un « homme nouveau », vieux rêve des utopies que les républicains de 1793 voudront mettre en application, obligés alors d'instaurer un régime de Terreur qui préfigure les totalitarismes du XXe siècle...
    La Monarchie, aujourd'hui, ne serait pas plus une dictature qu'elle ne l'a été avant 1789 et de 1814 à 1848, cette dernière période étant celle de l'installation définitive d'un système parlementaire qui, sous les Républiques suivantes, a dégénéré en parlementarisme, au moins jusqu'en 1958 et l'instauration d'une République plus « monarchique » que les précédentes sans aller jusqu'à son terme institutionnel logique...
    S'il y a l'exemple des Monarchies européennes, plus symboliques que décisionnaires, elles ne sont pas forcément représentatives des espérances monarchiques françaises. Mais elles montrent à l'envi que l'idéal monarchique n'a rien de dictatorial, et, dans le cas de l'Espagne, la royauté a permis et a mené une « révolution tranquille » qui, si elle peut parfois nous surprendre, a inauguré véritablement une pratique du débat politique décomplexé et un régime parlementaire classique selon les canons européens... Ce dernier exemple ne signifie pas que cette forme de la Monarchie soit exactement adaptée à la France, mais il montre les possibilités démocratiques offertes par une Monarchie locale.
    La Monarchie « à la française », par son essence même, est la meilleure antidote à la dictature, y compris à celle de l'Opinion publique, souvent versatile et parfois inflammable : en ancrant la magistrature suprême de l’État dans le temps et dans les habitudes, au-delà des intérêts particuliers (et antagonistes, souvent) du moment et d'un lieu, elle peut jouer ce rôle de représentation diplomatique nationale et celui d'un trait d'union entre les diversités françaises, d'un arbitrage permanent et mesuré sans être omnipotent et hyperactif... En somme, tout l'inverse d'une République trop centralisée ou (et ?) trop féodaliste dont l'état d'urgence désormais presque permanent depuis 2015 apparaît comme la défense maladroite d'un régime qui ne croit même plus en sa légitimité propre...
     
  • Woke la galère !, par Alexandre Dumaine.

    Une vague déferle sur la occidentale. Plutôt une vaguelette, d’ailleurs, car elle mobilise, en réalité, peu de personnes, en dehors de quelques milieux choisis : , université, monde « culturel », et aussi personnel (non par réelle conviction, mais par peur de ces milieux censés « faire l’opinion »).

    4.jpegVenu des États-Unis, ce courant tente de s’imposer en France. C’est une démarche « dénonciatrice », car aujourd’hui, pour exister, il faut dénoncer. Ceux qui participent à ce mouvement se prétendent conscients de toutes les formes d’injustice, d’inégalités et d’oppression qui pèsent sur les (pauvres) minorités : racisme, sexisme, spécisme, écocide, etc. Ceux qui ne pensent pas comme eux étant évidemment les soutiens du racisme « systémique », du sexisme institutionnalisé, du génocide des animaux, de la destruction de la planète, etc.

    Le principe de ce mouvement consiste à « annuler », d’où son nom anglo-saxon de cancel culture. Il faut débaptiser les monuments et institutions consacrés à un « mal-pensant ». Il faut souiller, vandaliser ou retirer les statues consacrées à des personnages douteux. Il faut interdire de réimprimer, retirer des bibliothèques, refuser d’enseigner tous les textes jugés non « politiquement corrects ». Il faut censurer les films, les tableaux et en général les œuvres d’art. Et, bien sûr, il faut vilipender, licencier, effacer ceux qui refusent les diktats de cette « culture woke » (« engagée », « concernée »).

    Ce qui pose un vrai problème à celui qui, comme moi, est déjà un dissident de la modernité : le principe souvent évoqué, « Les ennemis de mes ennemis sont mes amis », est-il réellement pertinent ? Autrement dit, dois-je voler au secours de ceux qui sont ainsi attaqués ?

    Car mes héros sont déjà les bannis de l’Histoire, les ilotes de la culture : ils n’ont droit à aucune rue, à aucune plaque commémorative, à aucune statue. Ce qu’on ne nommait pas encore la cancel culture les a depuis longtemps rejetés dans les ténèbres extérieures, ostracisés, « vaporisés ».

    Et puisque, pour ma part, je suis plutôt opposé au rétablissement de l’esclavage par les nations chrétiennes à partir du XVIe siècle, dois-je m’offusquer qu’on souille une statue de Colbert, auteur du Code noir ? Je ne suis guère favorable à la  : si le maire écologiste de Marseille débaptise l’école Bugeaud, cela me concerne-t-il ? Victor Schœlcher n’est pas mon ami : suis-je forcé de m’alarmer qu’on dégrade son monument ? Je n’ai jamais beaucoup apprécié de Gaulle : ai-je l’obligation de protester contre la peinture lancée sur son effigie ?

    Et si, demain, on déboulonnait la statue de Jules Ferry pour son discours du 28 juillet 1885 où il parlait des « races supérieures » et des « races inférieures » ; et si l’on débaptisait la station de métro Champs-Élysées-Clemenceau au motif de la réponse de Clemenceau, qui reprenait allègrement le concept de « races » ; et si l’on jetait hors du la dépouille de Victor Hugo pour son discours du 18 mars 1879 où il appelait la « race humaine blanche » à s’emparer de l’Afrique pour débarrasser la « race humaine noire » de la « barbarie » et de la « sauvagerie » : que devrais-je faire ?

    Plutôt que de partir en croisade pour ces personnages qui ne sont aucunement mes grands hommes, ne ferais-je pas mieux d’appliquer paisiblement le proverbe bantou : « Assieds-toi au bord du fleuve et attends, et tu verras passer le cadavre de ton ennemi » ?

     

    Alexandre Dumaine

    Journaliste, écrivain, observateur détaché de la vie politique
     
  • Passe sanitaire : une impasse démocratique et, en plus, une passoire sanitaire !, par Frédéric Sirgant.

    La stratégie d’ et du gouvernement était claire : faire du vaccin LE clivage destiné à arrimer à soi 80 % de Français souhaitant naturellement faire partie du camp du Bien (progrès, solidarité, raison, etc.).

    8.jpegMais très rapidement, passé le coup de massue de cette allocution surréaliste ayant poussé trois millions d’entre nous vers les « vaccinodromes », le véritable enjeu est apparu grâce à des voix aussi diverses que celle d’un François-Xavier Bellamy ou d’un Verlaine Djeni. Comme le disait le docteur Legrand, la « prise de conscience » des Français dont se glorifie Emmanuel Macron ne concerne pas l’utilité du vaccin, mais « l’obligation » d’avoir ce fameux « passe », ce laissez-passer, ce sésame de la liberté. On ne se rue pas vers le vaccin mais vers la liberté rabougrie qui nous est encore concédée.

    Toutes les questions démocratiques concernant ces nouvelles dispositions restreignant les libertés et revenant de facto à une obligation vaccinale, leur fondement, le manque de contre-poids démocratiques (Conseil d’État, ) ont été soulevés par les philosophes et les juristes qui osent encore pratiquer le doute et la nuance. Et il faut être sacrément macronien – ou orwellien – pour nous assener que le est un instrument de liberté.

    Mais il y a pire, et plus à la portée du Français lambda que je suis recherchant mon créneau sur Doctolib pour pouvoir bénéficier, non du vaccin, mais de la liberté étriquée du passe. C’est, précisément, l’utilité et l’efficacité sanitaire dudit passe. Car si nous avons bien écouté le raisonnement présidentiel, ce passe sera le garant de notre liberté et, bien sûr, de notre . Le passe est censé être le rempart contre le Covid et ses variants. Or, il apparaît déjà que ce n’est qu’une misérable ligne Maginot. Le virus ne s’arrête pas aux frontières, nous disait-on. Il ne va certainement pas s’arrêter à ces millions de pseudo-micro-frontières que le passe est censé instaurer. On ne voit pas pourquoi nous échapperions au destin d’, que l’on nous a montré comme le bon élève, et qui envisage un pour septembre.

    D’abord, il suffit de regarder les événements soigneusement soumis à l’obligation du passe et, donc, « sûrs ». Allez lire l’information rapportée par le journal belge Le Soir : « : plus de 1.000 participants à un festival contaminés par le coronavirus malgré un passe sanitaire. Sur les 20.000 participants au festival Verknipt, plus de 1.000 sont positifs au coronavirus. »

    Et puis – et ceci est lié à cela -, il y a plus grave dans les obligations imposées par Emmanuel Macron et dans sa du « tout passe ». Plus grave intellectuellement, moralement, démocratiquement et sanitairement, ce qui fait beaucoup. C’est, détonante dans de l’autorité et de la raison qu’il veut martialement incarner, l’absence d’obligation de test pour les vaccinés. Elle ne se défendrait que si le vaccin prémunissait à 100 % tout vacciné de contracter la maladie et de la transmettre. Or, tel n’est pas le cas. Concrètement, un vacciné bénéficie d’un passe qui lui permet d’accéder à des tas de rassemblements publics interdits aux non-vaccinés mais il peut, sans test, transmettre la maladie. On nous a dit que c’était six fois moins qu’un non-vacciné. Mais si mon vacciné contagieux bénéficie de six (dix ?) fois plus de contacts, de sorties, d’événements (car c’est pour cela qu’il s’est fait vacciner !), ça donne quoi, au final ? Souvenez-vous aussi, dans la même logique, du syndrome du vacciné, apparu en juin, qui voyait nos néo-vaccinés monodose s’asseoir allègrement sur les gestes barrières. Et devenir des néo-contaminés et contaminants.

    Cette inégalité d’obligation de test entre vaccinés et non-vaccinés est en ce moment criante pour les Français rentrant d’Espagne et du Portugal. Et irrationnelle d’un point de vue sanitaire. C’est cette inégalité sous laquelle Emmanuel Macron veut nous faire vivre. Le passe Macron est bien une impasse démocratique doublée d’une passoire sanitaire. Et je ne parle même pas de la pile de mensonges qui le fonde.

     

    Frédéric Sirgant

    Professeur d'Histoire

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Christo : l’insolence de l’art et la beauté de l’honneur, par Maud Protat-Koffler.

    Après le Pont-Neuf en 1985 et le Reichtag de Berlin en 1995, l’Arc de Triomphe devient l’ultime muse de Christo, le prince de l’empaquetage décédé il y a un an. Une provocation déconcertante pour les uns, un chef d’œuvre monumental pour les autres…

    5.jpegSi certaines réalisations artistiques se heurtent depuis des siècles à de vives protestations à tort, peut-on légitimement s’opposer au vandalisme éphémère d’un édifice national au pied duquel repose un soldat français ? Doit-on obstinément s’émerveiller d’une performance hors du commun, quel qu’en soit le but, quel qu’en soit l’auteur, et s’émouvoir coûte que coûte d’une telle prouesse technique sans consulter nos cœurs ?
     
    L’ n’est-il affaire que de raison ? De conceptualisation ? Nietzsche écrivait : “L’essentiel dans l’art, c’est qu’il parachève l’existence, c’est qu’il est générateur de perfection et de plénitude. L’art est par essence affirmation, bénédiction, divinisation de l’existence.” Schopenhauer aurait pu conclure ainsi : “L’art est contemplation des choses, indépendante du principe de raison.” Mais le débat autour de cette réalisation se situe à un autre degré, plus sentimental, moins philosophique.
     
    Car si maudire l’empaquetage de l’Arc de Triomphe signifie mécomprendre la beauté de l’art, alors l’inverse revient à mécomprendre la beauté de l’honneur.

    Érigée en 1836 selon la volonté de l’Empereur , cette arche s’impose dans notre paysage patrimonial et historique par sa solidité architecturale et symbolique. Elle devient à la fois la porte des triomphes et le tombeau des morts, pensée successivement par les architectes Jean-François Chalgrin, Louis-Robert Goust, Huyot et Guillaume-Abel Blouet.

    L’Arc de Triomphe se pare d’œuvres magistrales à la gloire des combattants mais nul ne sait encore que le monument accueillera, moins d’un siècle plus tard, la dépouille d’un soldat inconnu au-dessus duquel brûle encore une flamme, ravivée chaque soir depuis 1923. L’œuvre devient ainsi l’écrin de millions d’âmes, un véritable temple dont les entrailles nous tiennent en confidences entre les pierres vivantes et les noms endormis. Chaque soir, cet héritage renaît grâce à cette poignée d’hommes et de femmes pour qui la solennité de l’acte vaut toute gloire. La voilà, la beauté de l’honneur. Cette élévation de l’esprit vers les grandeurs de notre histoire. Il n’est alors plus question de querelles politiques entre conservatisme et modernisme, même si cette tendance destructrice s’émancipe de façon navrante. Certains s’évertuent à penser que l’oeuvre de Christo changera notre regard sur ce monument. Qu’une fois nu, l’Arc de Triomphe retrouvera cette grandeur originelle à laquelle nous nous sommes habitués. Peut-être. Mais pendant quelques semaines, ce même monument dont on reconnaît soudain la grandeur sera désacralisé, rendu aux pierres anonymes, effacé. Et c’est ce temps là qu’il nous faut condamner.

    La souffre déjà tellement de déracinement et de méconnaissance d’elle-même. Pourquoi draper ce qui la rend fière ? Pourquoi cacher ses batailles et ses plaies ? Pourquoi couvrir le lit de ses enfants ? La rendra-t-on plus attractive en camouflant ses triomphes ? L’art ne devrait-il pas sacraliser nos beautés historiques au lieu de les banaliser ?

    Le doute, lui, est permis.
     
     

    Maud Protat-Koffler

    Journaliste en formation
     
  • Potemkine!, par Jean-Paul Brighelli.

    Emmanuel Macron, quartier Bassens de Marseille, 1er septembre 2021 © Ludovic MARIN / POOL / AFP.

    Emmanuel Macron au pays du soleil

    Tout le monde connaît l’histoire. Quand Catherine II manifestait le désir d’aller voir sur place comment vivait son peuple, son Premier ministre et amant, Potemkine, prenait date et balisait soigneusement l’itinéraire de la tsarine de villages artificiels d’une propreté suspecte, que l’on emplissait pour l’occasion de paysans en vêtements de fête.

    2.jpgAux arbres plantés pour la journée on attachait avec des fils de soie des rossignols qui chanteraient la gloire de la souveraine — et en avant la moujik !

    Emmanuel Macron visitait ce matin 2 septembre la cité Bassens, à Marseille. Quelques heures avant, des dizaines d’employés de sociétés privées sont venus nettoyer ces lieux voués d’ordinaire à l’abandon et à la crasse, témoigne BFM. « Si vous aviez vu l’état de la cité hier (mardi) soir… il y avait vraiment un décalage, il y avait visiblement des ordures, des poubelles qui n’avaient pas été ramassées depuis plusieurs jours », a confié une habitante à l’envoyé spécial, Igor Sahiri.

    Potemkine ! 

    Qu’aura vu Macron ? Un site HLM propre et pas plus désespérant qu’un autre. On lui a fait pour trois jours un décor d’opérette. Macron « au pays du soleil », comme aurait dit Vincent Scotto.

    Tout le monde sait que Marseille est — merci FO ! — une ville d’une saleté repoussante, et particulièrement dans les Quartiers Nord : ceux du Sud, en revanche, sont propres, selon une partition que j’ai observée jadis à… Casablanca. Ici, c’est le Tiers-monde tous les jours, sans avoir à prendre l’avion.

    Il y a sept ans, Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem sont venus, la main dans la main, visiter à Marseille le lycée Victor-Hugo, classé ZEP. On a, pour l’occasion, instauré une safe zone de cent mètres autour de l’établissement, confiné les enseignants dans la salle des professeurs, habillé les lieux de plantes vertes, rempli les extincteurs d’incendie, qui sont toujours vides, et réquisitionné d’ex-élèves passés en fac ou en prépas — c’est ainsi que je fus mis au courant — pour jouer aux lycéens de Terminale et discuter doctement avec les deux éminences. Potemkine ! Potemkine !

    Rien de ce que l’on montre aux dirigeants n’est vrai. La réalité va se rhabiller avant leur venue — et se remet à poil après leur passage. Je suspecte d’ailleurs qu’il en est de même lorsqu’un patron se déplace dans une usine lointaine. 

    Le calife Haroun-al-Rachid, à ce que racontent les 1001 nuits, se déguisait parfois en marchand, et accompagné de son poète favori (homosexuel, mais c’est un détail), descendait dans les rues de Bagdad voir comment vivait vraiment son peuple. Et le lendemain, il faisait voler les têtes.

    C’est aujourd’hui impossible. Un ministre de l’Éducation auquel je voulais du bien, il y a quinze ans, et à qui je proposai un jour de venir avec moi, en catimini, visiter un collège de la petite ceinture à l’improviste, m’expliqua que la Sécurité exigeait d’être avertie quinze jours avant. Que sa cellule « Communications » prévenait à son tour les médias. Et que pour intelligent qu’il fût, il devait se contenter de fariboles et de réalités truquées.

    Marseille est une ville en déshérence. La dette publique est colossale, l’immobilier s’écroule, les écoles sont à refaire, le centre-ville est extrêmement périphérique, et comme l’a suggéré Manuel Valls, redevenu chroniqueur, il faudrait raser la ville et la repeupler « autrement ». Il n’y a guère que la Vélodrome qui brille — oui, mais il est privé.

    Alors, à, part lancer sa campagne… Macron promettra de l’argent, Paris fera semblant de visiter le grand cadavre marseillais, comme d’habitude, et le mettra sous tutelle comme on met les mourants sous assistance respiratoire, et la misère continuera. 

    Ah si, les hommes de Darmanin, dans une descente-éclair spectaculaire, ont arrêté deux dealers (sans doute déjà libérés à l’heure où j’écris) et saisi un kilo de shit — la consommation de quelques heures. Potemkine n’aurait pas fait mieux. 

     

    Normalien et agrégé de lettres, Jean-Paul Brighelli a parcouru l'essentiel du paysage éducatif français, du collège à l'université. Il anime le blog "Bonnet d'âne" hébergé par Causeur.
  • Cette semaine dans lafautearousseau : trois conseils de lecture d'Annie Laurent...

    Annie_Laurent.jpgAnnie Laurent, comme elle me l'avait annoncé, vient de me faire parvenir ("pour lafautearousseau") trois recensions d'ouvrages fort intéressants, que vous pourrez lire lundi, mercredi et vendredi :

    lundi : Abbé Guy Pagès, La preuve du Coran ou la fin de l’Islam;

    Michel Younès, Les approches chrétiennes de l’islam. Tensions, déplacements, enjeux;

    Tom Holland, A l’ombre de l’épée;

    Je l'en ai remercié, et lui renouvelle ces remerciements, en votre nom à tous, en attendant ses prochains articles...

    Bonne lecture !

    François Davin, Blogmestre

    Aujourd'hui donc : de Tom Holland, A l’ombre de l’épée

    1A.jpg

    Tom Holland, A l’ombre de l’épée,

    Perrin, collection Tempus, 2021, 442 pages, 10 €.

     

    Poussant plus loin sa profonde connaissance de l’Antiquité grecque, perse et romaine, l’historien britannique Tom Holland a entrepris dans cet ouvrage d’étudier les circonstances qui ont entouré l’émergence et l’implantation de l’islam dans le Proche-Orient du VIIème siècle.

    Il ne s’agit pas d’une reprise pure et simple de tout ce que la tradition musulmane transmet au monde depuis lors à ce sujet tout en déniant aux non-musulmans la légitimité de toute vérification, démarche souvent associée à un complot.

    L’auteur se livre donc à un examen critique qui n’hésite pas à interroger l’authenticité et la fiabilité des sources prétendues historiques, y compris sur l’existence et l’identité de Mahomet, l’origine et la nature « divines » du Coran ainsi que la compilation des récits « prophétiques » qui constituent la Sunna (Tradition).

    Une certitude, « l’islam n’est pas issu d’un vide total », relève-t-il. Il est né sur des terres où foisonnaient quantité de croyances dont il a inévitablement subi l’influence.

    C’est pourquoi Tom Holland consacre une partie substantielle de son travail aux empires qui ont précédé l’instauration du Dar el-Islam (la « Demeure de l’islam »), à savoir la Perse et la Nouvelle Rome, l’ensemble constituant la Jâhilîya (« Ignorance » en arabe) dans l’imaginaire islamique.

    Il s’attarde sur leurs rivalités politiques et les croyances religieuses des peuples concernés : paganisme dans ses diverses doctrines ; judaïsme et christianisme aux frontières mal définies malgré une matrice identique ; diversité des Eglises minées par les hérésies.

    De tout cela, on retrouve des traces confuses dans le Coran, « brouillard impénétrable » selon l’auteur.

    Il reste qu’aux yeux des musulmans l’effondrement des empires vaincus par les Arabes, surtout lorsque ceux-ci s’emparèrent de la Palestine, porte ouverte sur la conquête du monde, résulte d’une volonté divine.

    Vint alors l’heure de « la construction de l’islam », dernier chapitre dans lequel Tom Holland met en évidence le rôle du calife Abd el-Malik (685-705), trop méconnu malgré son importance décisive puisqu’il lui revint de « définir sa religion comme le cœur battant et éternel du monde ».

    Par son érudition, impressionnante sans être lassante, sa pédagogie soignée et son style alerte, cet ouvrage apporte une contribution remarquable à la compréhension d’un phénomène de civilisation qui marque profondément l’histoire du monde, et sans doute pour longtemps.

    Annie Laurent

    (Article paru dans La Nef, n° 339 – Septembre 2021)

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

     

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : SOS Éducation, le Collectif Némesis / La Cocarde étudiante /Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches / Défendons notre Patrimoine...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

    lfar espace.jpg

     
     

    Jeudi 23 Septembre, l'Action Française Bordeaux vous convie à son Cercle Léon de Montesquiou pour une conférence dont le thème sera le compromis nationaliste animée par Xavier Etxegarai.

    Nous nous retrouverons jeudi pour échanger autour de la notion de compromis nationaliste.
    Inscriptions en message privé.

    3.jpg

     

     

    Vendredi 24 Septembre à 18h45, l'Action Française Lyon vous convie à sa Permanence Intergénérationnelle.

    6566.jpg

     

     

    Vendredi 24 Septembre à 20h, l'Action Française Vannes vous convie à sa Réunion de Rentrée.
    Elle est déjà mobilisée depuis fin Août contre le Passe Sanitaire.
    Venez nombreux pour nous découvrir, invitez toutes les bonnes volontés autour de vous !
    Lieu et détails en MP
    "A l'Action Française, une seule place libre... la tienne" !2.jpg

     

    7.jpg

    Ile de France : Cercle d'Aumale

     

     

    Samedi 25 Septembre à 18h, l'Action Française Bordeaux vous convie à sa Réunion de Rentrée.

    Au programme : bilan de l'année militante passée, projets, stands, conférence, banquet, sports, camaraderie,... !
    Nous vous attendons nombreux pour lancer comme il se doit cette nouvelle année de militantisme.
    Plus d'informations en message privé !

    2.jpg

     

    Demandez le programme de notre réunion de rentrée !
    Pour vous inscrire contactez-nous par message privé.

    5.jpg

     

     

    Samedi 25 Septembre à 19h, l'Action Française Metz/Nancy vous convie à sa Réunion de Rentrée pour les militants, sympathisants et curieux.

    Plus d'informations en message.

    8.png

     

     

    Samedi 02 Octobre à 10h, l'Action Française Clermont-Ferrand vous convie à sa Réunion de Rentrée Militante.
    À toi jeune Clermontois qui attend le bon moment pour t'engager politiquement.
    À toi jeune Clermontois qui est à la recherche d'une formation militante et intellectuelle de qualité. Rejoins-nous !
    Camaraderie, sport, conférences, un monde est à ta portée.
    Allier défense de la nation et épanouissement personnel !
    Plus d'informations en MP.

    321.JPG

     

     

    Samedi 02 Octobre à 18h30, l'Action Française Le Mans organise sa Réunion de Rentrée.
    Que tu sois militant, sympathisant ou simple curieux, contactes nous pour nous rencontrer et pour venir découvrir nos idées !
    Tu pourras venir prendre connaissance des projets militants prévus pour cette année 2021/2022 tout en passant un bon moment de convivialité !

    1.jpg

     

    1.png

    https://www.facebook.com/events/435289054685183/?ref=newsfeed

     

     

    Samedi 02 Octobre à 19h30, l'Action Française Strasbourg organise sa Réunion de Rentrée.

    Une nouvelle année militante s'annonce et c'est pour cela que nous vous donnons rendez-vous.

    Au programme:
    - Conférence par Jean-Luc Schaffhauser sur la souveraineté divine et la démocratie
    - Présentation des différentes activités de la section
    - Verre de l'amitié, dîner et camaraderie
    N'attends plus, rejoins-nous !
    Plus de renseignements par message privé.

    2.jpg

     

     

    Samedi 23 Octobre à 16h00, l'Action Française Bourgogne fait sa Réunion de Rentrée à Chalon-sur-Saône.

    Au programme :
    - Stands
    - Conférence
    - Camaraderie
    Venez pour nous rejoindre, adhérer ou simplement prendre contact !
    Plus d’informations en MP !

    7.jpg

     

     

    lfar espace.jpg

     

     

    • CERCLE DE FLORE PARIS

     

    1.jpg

     

  • SOUTENEZ, PARTICIPEZ ! ACTIVITÉS DES ROYALISTES ET/OU DU PAYS RÉEL DANS TOUTE LA FRANCE...

    lfar flamme.jpg

     

    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Mais elle est aussi ouverte à d'autres groupes, pas forcément royalistes, ou exclusivement royalistes, qui mènent des actions allant dans le sens de la défense du Bien commun : SOS Éducation, le Collectif Némesis / La Cocarde étudiante /Jeunesse, si tu savais-Poussières d'étoiles / Baguette Musette / le Cercle d'Artagnan / Les Chemises blanches / Défendons notre Patrimoine...

     

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

     

    lfar espace.jpg

     

     

    Mercredi 29 septembre à 18h, retrouvez la conférence de rentrée de l'IAF, dont le thème sera "La guerre de trente ans" animée par Nicolas Koenig !

    On espère vous voir nombreux ! Plus d'infos en mp ! 

    DISCORD DE L'ACTION FRANÇAISE FAIT SA RENTRÉE

    1.jpg

     

     

    Jeudi 30 Septembre à 20h00, l'Action Française Metz vous convie à une audio-conférence dont le thème sera " le fascisme " animée par Louis Mourot sur Discord.
    C'est la reprise des conférences pour la section d'AF Metz.
    Plus d'informations en messages privés.

    1.jpg

     

     

    Samedi 02 Octobre à 10h, l'Action Française Clermont-Ferrand vous convie à sa Réunion de Rentrée Militante.
    À toi jeune Clermontois qui attend le bon moment pour t'engager politiquement.
    À toi jeune Clermontois qui est à la recherche d'une formation militante et intellectuelle de qualité. Rejoins-nous !
    Camaraderie, sport, conférences, un monde est à ta portée.
    Allier défense de la nation et épanouissement personnel !
    Plus d'informations en MP.

    321.JPG

     

     

    Samedi 02 Octobre à 11h, l'Action Française La Rochelle vous convie à sa Réunion de Rentrée

    Local de section (en mp)

    Nous vous attendons nombreux pour les conférences, la visite de la ville, le bilan et le repas /banquet.
    Une participation aux frais de 5 euros sera demandée.
    N'hésitez pas à nous contacter par Facebook ou par mail (inscrits sur le visuel) afin de confirmer ou d'infirmer votre présence parmi nous.
    Et pour que vive la France, vive le Roi

    1.jpg

     

     

    Samedi 02 Octobre à 17h, l'Action Française Lyon organise sa Réunion de Rentrée.

    Venez pour nous rejoindre, adhérer ou simplement prendre contact.
    Au programme :
    -Bilan et projets
    -Vente de @librairie_de_flore
    -Buffet
    Informations en MP, inscriptions (places limitées) :

    1.jpg

    3.png

     

     

    Samedi 02 Octobre à 18h30, l'Action Française Le Mans organise sa Réunion de Rentrée.
    Que tu sois militant, sympathisant ou simple curieux, contactes nous pour nous rencontrer et pour venir découvrir nos idées !
    Tu pourras venir prendre connaissance des projets militants prévus pour cette année 2021/2022 tout en passant un bon moment de convivialité !

    1.jpg

     

    1.png

    https://www.facebook.com/events/435289054685183/?ref=newsfeed

     

     

    Samedi 02 Octobre à 18h30, l'Action Française Arras et Lille organisent leur Réunion de Rentrée.
    Près de la Bassée
    Inscription en MP ou par mail
    10 euros
    Conférence, présentations et banquet !

    2.jpg

     

     

    Samedi 02 Octobre à 19h30, l'Action Française Strasbourg organise sa Réunion de Rentrée.

    Une nouvelle année militante s'annonce et c'est pour cela que nous vous donnons rendez-vous.

    Au programme:
    - Conférence par Jean-Luc Schaffhauser sur la souveraineté divine et la démocratie
    - Présentation des différentes activités de la section
    - Verre de l'amitié, dîner et camaraderie
    N'attends plus, rejoins-nous !
    Plus de renseignements par message privé.

    2.jpg

     

     

    Mercredi 06 Octobre à 20h00, l'Action Française Toulon organise sa Réunion de Rentrée.

    Antoine de Crémiers nous présentera une conférence autour de son prochain ouvrage " Regard sur l'actualité et les élections présidentielles ", avec une critique sur le Libéralisme comme il sait si bien la faire.<
  • Quand Zemmour rencontre Orbán, par Diego Valero.

    Budapest, quatrième Sommet pour la démographie, les Premiers ministres slovène, tchèque et serbe, Mike Pence (vice-président de Trump) et bien d’autres (y compris dix-sept femmes) se réunissent autour de pour discuter sans langue de bois de sujets que d’autres n’abordent que du bout des lèvres : 

    9.jpegle suicide démographique de l’Europe, la disparition des nations autochtones et le besoin pressant de promouvoir la natalité (et, en passant, la famille traditionnelle).

    Une vraie démonstration de force d’Orbán et la confirmation que loin de la camisole de force du politiquement correct qui musèle l’Europe de l’Ouest, Budapest s’érige de plus en plus comme la capitale du monde conservateur libre et sans complexes. Grand Remplacement, ravages de la pornographie, idéologie LGBT, natalité, avortement, la famille comme clef de voûte de la société, racines judéo-chrétiennes, quelques claques à Bruxelles : tout y est passé. Les sujets qui, en France, déclenchent des condamnations médiatiques et sociales ad hitlerum contre tous ceux qui osent les pointer timidement du doigt ont été passés au crible. Sans s’excuser, sans autocensure.

    Parmi les intervenants dans cette grand-messe conservatrice, et, surtout, poursuivi par les nombreuses caméras françaises qui ont fait le déplacement, Éric Zemmour. Le « phénomène » ne jouit pas de la même notoriété en Hongrie et le tumulte médiatique qu’il provoquait laissait les assistants au sommet pantois. Et pourtant, Zemmour s’est senti comme un poisson dans l’eau et a pu profiter d’un contexte dans lequel il ne parlait pas en dissident. Au contraire, il jouait à domicile.

    Après quelques détours historiques sur les relations historiques pesantes entre la Hongrie et la France (peu le savent dans l’Hexagone, mais le traité de Trianon, largement imputable à Clemenceau, a amputé la Hongrie historique de deux tiers de son territoire, une plaie béante), Zemmour a repris les idées phares du Sommet. Il a également décrit sans complaisance la crispation sociale en France et dit toute son admiration pour ce « peuple farouche » et pour son Premier ministre courageux et clairvoyant.

    Aucun doute, Orbán et Zemmour sont sur la même longueur d’onde, ils partagent le même diagnostic et préconisent des solutions similaires. Le Premier ministre hongrois, en outre, a l’outrecuidance de les mettre en œuvre : soutien massif aux familles, actions fermes contre l’immigration, identité nationale, guerre ouverte contre les ravages de l’idéologie « arc-en-ciel », etc. Et il en paye le prix.

    Malgré le soutien populaire, l’évidence d’une gestion économique solide depuis une décennie (chiffres à l’appui) et des politiques audacieuses qui ont fait leurs preuves, l’homme et le pays sont systématiquement dénigrés et subissent des procès à charge.

    Et ce n’est pas qu’une question de réputation : la Hongrie va probablement payer son insolence en monnaie sonnante et trébuchante. Pour l’instant, a bloqué le versement de sept milliards d’euros du Fonds européen de relance. Pour quelle raison ? Alors que les négociations allaient bon train, la Commission a « soudainement » détecté des infractions à l’État de droit juste après l’adoption de la loi de protection des mineurs qui sanctifie le droit des parents à éduquer leurs enfants.

    Un crime impardonnable de lèse-LGBT et un combat qu’Orbán mène seul contre presque tous. Il est temps que l’Ouest se réveille (y compris ses cercles conservateurs) et cesse de regarder de haut ce petit pays qui, en plus d’être farouche, est surtout lucide et sait à quel point l’Histoire peut être tragique. Quand Zemmour rencontre Orbán, le silence de l’aveugle indifférence de l’Ouest est un peu moins assourdissant en Europe centrale.

     

    Diego Valero

    Juriste en droit européen et professeur
     
  • Geoffroy de Lagasnerie n’est ni un dingue, ni un fou, ni un clown, mais (peut-être) l’enseignant de vos enfants… …et ça,

    Les propos de Geoffroy de Lagasnerie tenus sur France Inter ont dû faire pâlir d’envie, je n’ose pas dire du haut du Ciel, Robespierre, Staline et Pol Pot réunis.

    « Je suis contre le paradigme du débat, de la discussion et je l’assume » ou encore « Je pense que nous perdons notre temps dans des chaînes d’info à débattre avec des gens inconvaincables et que nous ratifions la possibilité qu’ils fassent partie de l’espace du débat » ou, enfin, « Il faut reproduire un certain nombre de censures dans l’espace public pour rétablir un espace où les oppositions justes prennent le pouvoir sur les opinions injustes »

    11.jpegCertains, sur les réseaux sociaux, semblent découvrir et y vont de leur commentaire peu amène, voire insultant : mais d’où sort « ce dingue », « ce fou », « ce clown » ? Comme si un totalitarisme dogmatique si décomplexé ne pouvait être qu’un canular, bien sûr. Sûrement un olibrius entré par effraction qui s’est installé au culot devant le micro face à une Léa Salamé et un Nicolas Demorand tellement décontenancés qu’ils n’ont pas osé le virer.

    Mais ils se fourvoient. Geoffroy de Lagasnerie est l’une de nos têtes pensantes, l’un de nos mandarins. Il a son rond de serviette – en argent – sur France Culture et sur France Inter. Le site de France Inter mentionne, ainsi, que le 8 octobre 2019, « Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek [recevaient] Geoffroy de Lagasnerie, sociologue et philosophe » pour ses livres L’Art de la révolte et La Conscience politique : « Bien qu’il soit issu d’une famille catholique et cultivée de la bourgeoisie parisienne, et qu’il ait suivi des études royales, des bancs du lycée Janson-de-Sailly à l’École normale supérieure [de Cachan, NDLA], Geoffroy de Lagasnerie impose sa radicalité en s’insurgeant contre l’ordre établi, l’absence de révolte chez les gens de droite, les violences policières et sociales, le racisme et toute sorte de discrimination qui place les minorités (de genre, de classe, de sexe) comme cibles des inégalités. » Il est également invité sur Arte et Canal+ et interviewé – entre autres – par Slate et Les Inrocks.

    L’an passé, il a aussi cosigné un livre avec Assa Traoré, Le Combat Adama, chez Stock, un « livre de lutte sur les violences policières », évoquant « un système d’élimination systématique des jeunes garçons noirs et arabes entre les mains de la police » : « Les gendarmes qui ont tué Adama sont des acteurs de ce système » (Le Point).

    Et tandis qu’Assa Traoré portait la bonne parole anti-flics dans les lycées de banlieue, Geoffroy de Lagasnerie la distillait dans l’enseignement supérieur des beaux quartiers.

    Car quand il ne se consacre pas à ses écrits – Geoffroy de Lagasnerie dirige la collection « à venir » des Éditions Fayard, où il édite ses propres bouquins, mais aussi ceux, notamment, de Judith Butler -, il enseigne ! Il enseigne, depuis 2013, la philosophie et la sociologie à l’École nationale supérieure d’arts de -Cergy. Il est habilité, depuis 2018, à diriger des recherches à la Sorbonne. Il anime des séminaires, toujours à la Sorbonne (un des thèmes, au hasard : « Lutter contre l’, la ségrégation, le racisme, la discrimination, les violences policières… »), mais aussi, par exemple, à Dauphine. Il donne également des conférences (Sciences Po Paris, Rennes, Bordeaux, universités Paris IV, Paris I, Lille III, ENS Ulm). La dernière a eu lieu le 30 septembre.

    Mais cela, lui seul et ses amis en ont le droit. Ainsi, en 2014, a-t-il appelé à boycotter « Les Rendez-vous de l’Histoire de Blois » en raison d’une conférence inaugurale confiée à… Marcel Gauchet.

    Antifa de salon, il camoufle la violence de son propos dans un ton de séminariste en propédeutique et une phraséologie cuistre passablement hermétique, mais le fond, pourtant, est là… D’ailleurs, il l’affirme : « La non-violence, ça n’existe pas » (France Inter).

    Geoffroy de Lagasnerie n’est ni un dingue, ni un fou, ni un clown, mais l’enseignant de vos enfants. Et c’est ça qui est dingue.

     

    Gabrielle Cluzel

     
    Ecrivain, journaliste
  • Erdoğan envoie ses mercenaires syriens contre l’Arménie, par Antoine de Lacoste.

    Dans la nuit du 26 au 27 septembre, l’armée azerbaïdjanaise a relancé les hostilités contre l’enclave autonome arménienne du Haut-Karabakh, située sur le territoire de l’Azerbaïdjan.
    C’est une vieille histoire. Dès 1918, l’assemblée arménienne du Haut-Karabakh (appelé alors le Nagorno-Karabakh) proclamait son autonomie.

    antoine de lacoste.jpgAprès des années de péripéties auxquelles furent mêlés les Turcs et les Britanniques, les Soviétiques mirent tout le monde d’accord, non sans avoir envahi les deux pays en conflit : le Nagorno-Karabakh serait azéri, mais avec un statut d’autonomie, compte tenu d’une population presque exclusivement arménienne.

    Le problème restait entier. Les Azéris n’étaient guère satisfaits de devoir tolérer une enclave autonome chez eux et les Arméniens ne voulaient pas dépendre de l’Azerbaïdjan.

    Le conflit reprit donc tout naturellement avec la chute de l’Union soviétique. De grandes manifestations se déroulèrent à Erevan, capitale de l’, et Stepanakert, capitale du Haut-Karabakh, pour exiger le rattachement de ce dernier à l’. À partir de 1991 et de l’indépendance des deux pays, plus rien ne les retenait sur la voie de la guerre. Elle dura jusqu’en 1994, fit près de 30.000 morts et se solda par une nette victoire de l’armée arménienne. Le Haut-Karabakh conserva son autonomie sous bonne garde militaire arménienne.

    On peut noter que de nombreux volontaires ou mercenaires étrangers vinrent renforcer les deux camps : Russes et Ossètes pour l’Arménie (plus une notable aide logistique de la Grèce), Turcs, Tchétchènes et Afghans côté azéri. De vieilles connaissances, comme l’on voit. Car au-delà des différences ethniques (les Azéris sont turkmènes), il y a deux religions fort différentes : chrétiens contre musulmans chiites.

    Depuis une semaine, les combats font donc rage et les deux camps rivalisent de bilans invérifiables. Il semble, toutefois, que les morts commencent à être nombreux des deux côtés. Les Azéris affirment avoir conquis plusieurs villages du Haut-Karabakh, mais ces gains semblent marginaux et l’offensive paraît piétiner. L’armée de Bakou (capitale de l’Azerbaïdjan) a, innovation par rapport au précédent conflit, attaqué directement la frontière arménienne dans le nord. Elle est contenue, mais cela oblige l’Arménie à y laisser des forces substantielles qui manquent au Haut-Karabakh. C’était, bien sûr, le but de cette agression.

    En tout état de cause, les Arméniens souffrent militairement bien d’avantage que lors de la guerre de 1991-1994. La responsabilité en revient à la Turquie.

    Décidément très actif ces temps-ci, notre ambitieux sultan a fourni du matériel performant aux Azéris, notamment des drones qui ont déjà fait la preuve de leur efficacité, en Syrie, contre l’armée syrienne, et en Libye, contre les forces du maréchal Haftar. Israël, principal vendeur d’armes à l’Azerbaïdjan, pourrait se voir supplanter.

    Mais au-delà des armes, il y a les hommes. La présence d’islamistes syriens ne fait aucun doute aux côtés de l’armée de Bakou. Plusieurs centaines ont été envoyés depuis la Syrie : le Président Macron, décidément très en verve contre Erdoğan en ce moment, parle de 300 mercenaires dans sa déclaration du 2 octobre, tandis que l’Arménie en dénombre plusieurs milliers (4.000, voire plus). L’Observatoire syrien des droits de l’homme (le grand désinformateur de la guerre en Syrie) parle, lui, de 850 islamistes turkmènes prélevés du front d’Idleb, dont 28 auraient déjà trouvé la mort : l’armée arménienne sera plus coriace que les troupes d’Haftar.

    Poutine a également dénoncé cette présence et nul doute que c’est lui qui détient les clés de la résolution de ce conflit, dont l’issue est totalement incertaine.

     

    Antoine de Lacoste

  • Arménie agressée par l'Azerbaïdjan, des nouvelles du front :Le Haut-Karabakh arménien, une poudrière qui sent le gaz !,

    Le 27 septembre, les forces azerbaïdjanaises ont attaqué la « République d’Artsakh ». Jeu logique d’alliances, d’intérêt ethnique, culturel et stratégique, l’Arménie s’engage et la Turquie s’immisce dans le conflit : le Premier ministre arménien Nikol Pachinian évoque une possible « guerre d’envergure » avec l’Azerbaïdjan agresseur ; alors qu’Erdoğan, assure son homologue azéri Ilham Aliyev du soutien turc avec tous ses moyens.

    9.pngUn peu d’Histoire : le – Artsakh, en arménien –, majoritairement peuplé d’Arméniens (95 %), était intégré à la république socialiste soviétique d’Azerbaïdjan, mais les territoires l’entourant étaient peuplés de Kurdes et d’Azéris. Depuis la dislocation de l’Union soviétique, ses habitants luttent pour leur indépendance, déclarée unilatéralement le 2 septembre 1991, réaffirmée par référendum en décembre suivant ; ou pour un rattachement à l’Arménie. Bien que le référendum de 1991 ait obtenu une écrasante majorité de « oui » (99,98 %) – éclatante démonstration patriotique du « droit des peuples à disposer d’eux-mêmes » –, cette indépendance, soldée par 30.000 morts (1988-1994), n’est reconnue par aucun État membre de l’ONU ; l’Arménie affirmant toutefois une « reconnaissance de facto ».

    Depuis, le « groupe de Minsk », créé sous les auspices de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe (CSCE), et coprésidé par les États-Unis, la France et la Russie, pour parvenir à un règlement pacifique de la crise, a multiplié les initiatives diplomatiques. Sans succès.

    En attendant, la situation se complique. Mercredi dernier, la Russie et la France ont appelé à un arrêt complet des combats. La Russie – qui dispose d’une base militaire à Gyumri (nord-ouest de l’Arménie) –et l’Arménie se sont engagées par traité (OTSC) à se prêter assistance mutuelle pour défendre leur intégrité territoriale, maintenir la stabilité régionale et lutter contre le terrorisme (islamique, cela va sans dire !). Or, Moscou affirme que des combattants, « venant notamment de Syrie et de Libye », seraient déjà sur le front ; de quoi « provoquer une escalade » ; tout en exhortant à ne pas permettre l’arrivée de « terroristes étrangers et de mercenaires ». Information confirmée par , évoquant 300 combattants djihadistes ayant quitté la Syrie pour rejoindre Bakou en passant par Gaziantep (Turquie). Dans cette projection de « brigades internationales » djihadistes, on devinera la main du président turc ; tactique invasive éprouvée en Libye. Un jeu dangereux, qu’il réfute, mais qui légitimerait une riposte russe si les preuves en sont établies.

    Le journaliste Aleksey Vesyoliv relève que l’Artsakh dispose surtout de « potentielles ressources en or, gaz et pétrole » et précise que « le Haut-Karabagh ne sait pas comment les exploiter pour le moment ». À plus grande échelle, un conflit dans cette zone pourrait affecter le transit du gaz et du pétrole qui proviennent de la mer Caspienne jusqu’en Turquie. Pour Theodoros Tsakiris, professeur d’économie et de géopolitique à l’université de Chypre, « ces pipelines sont cruciaux pour l’Azerbaïdjan, la Turquie et dans une moindre mesure l’Europe et l’économie mondiale ».

    Loin de l’intérêt territorial et économique que représente cette enclave, à proche ou long terme, pour Arméniens et Azéris, les premiers mus par un nationalisme défensif, les seconds par un même esprit, mais de reconquête, c’est l’apaisement que cherchent, en réalité, les puissances régionales, car le Caucase-Sud est devenu un carrefour énergétique stratégique pour leur prospérité.

    Donc, pas d’inquiétudes. Russie et Turquie auraient trop à perdre par un engagement ouvert. « Karabakh » signifie « jardin noir », en persan. Dans cette guerre des champs pétrolifères, l’apaisement viendra sans doute de l’Iran voisin, pressé de reconnaissance diplomatique. Ironie du sort ?

     

    Pierre Arette

    Agriculteur
     
  • Grand diseux, par Michel Onfray.

    On allait voir ce qu’on allait voir : le président Macron allait prendre la parole, on sait qu’il y excelle, mais guère au-delà, sur la question du séparatisme.

    Les orwelliens qui l’entourent ont dû cogiter sur l’effet sémantique: séparatisme permet d’éviter communautarisme. C’est une entourloupe à destination de la "gauche" qui, avant même de l’avoir entendue, n’allait pas manquer de stigmatiser une prise de parole islamophobe. Les éléments de langage au parfum islamo-gauchiste attendaient le média comme la tique guette les poils du chien. 

    Ce qui n’a pas manqué. Sur un plateau, dans le quart d’heure qui a suivi la fin de l’intervention présidentielle, un certain Michel Soudais de Politis estimait que le séparatisme était surtout le fait des riches qui ne se comportaient pas de façon républicaine avec leurs évasions fiscales dans des paradis que l’on sait. A La France Insoumise (LFI) on embouchait le même clairon. Manon Aubry, députée européenne de cette formation, a chanté la ritournelle des communicants: "Macron n’a pas parlé de séparatisme et de cohésion républicaine: il n’a parlé que d’Islam, de manière obsessionnelle. Stigmatiser (sic) les musulmans, voici son unique solution pour tenter de masquer sa gestion calamiteuse de la crise sanitaire et sociale." Etc. 

    Chacun constatera que les patrons véreux, quoi qu’on puisse penser d’eux, n’ont commis aucun attentat sanglant, qu’ils n’égorgent pas des citoyens innocents dans la rue, qu’ils ne commettent pas de massacres de masse à la kalachnikov, qu’ils ne scandent pas dans la rue des propos antisémites, qu’ils n’égorgent aucun prêtre octogénaire pendant qu’il célèbre la messe. Il faut raison garder. 

    De même avec la scie musicale anticléricale qui estime que le danger séparatiste viendrait de catholiques assimilés à des sectaires qui mettraient en danger l’existence même de la République. De quand date le dernier mort occasionné par un chrétien au nom de sa religion en France où les églises et les cimetières sont vandalisés? Soyons sérieux.

    Les mêmes orwelliens ont activé le logiciel macronien du "en même temps". Pour aborder la question du séparatisme islamiste (avec cette expression il consent au grand remplacement sémantique destiné à effacer le mot communautarisme bien que la chose reste) pour aborder cette question, donc, Emmanuel Macron a flatté la droite, puis la gauche; ce faisant, avec sa flatterie dextre, il a fâché sénestre, avec ses œillades sénestres, il a fâché la dextre! A vouloir plaire à tous, on déplaît à tout le monde. 

    Un coup à droite: il nomme "l’islamisme séparatiste"; il en appelle à la reconquête des territoires perdus de la Républiques; il avance les acquis d’une politique sécuritaire; il établit le bilan de ce qui aurait été fait:  fermeture de mosquées salafistes, de salles de sport radicalisées, d’écoles coraniques clandestines, renvois des imams et des psalmodistes intégristes, interdiction d’une scolarité hors de l’éducation nationale, sauf en cas motivé par la santé des enfants, scolarisation dès l’âge de trois ans. A droite, on applaudit.   

    Un coup à gauche: il en appelle à la chimère sympathique d’un islam des Lumières; il propose que soit enseigné l’arabe de façon plus importante; il veut que l’islam devienne une discipline universitaire; il souhaite apurer les comptes idéologiques de la guerre d’Algérie en faisant porter le projet par… Benjamin Stora! A gauche on frappe dans ses mains.

    Mais à droite on n’aime pas ce qu’il dit pour flatter la gauche qui, elle, n’aime pas ce qui a été proclamé pour séduire la droite. L’ensemble sera comme d’habitude un jeu à somme nulle: car ce que donne sa main droite, la main gauche le reprend et vice versa… Abracadabra, il a parlé, il a remis les compteurs à zéro, match nul, la gauche et la droite se retrouvent dos à dos!

    Macron c’est, en même temps, Mitterrand & Chirac, Sarkozy & Hollande, autrement dit une même vision du monde, maastrichtienne, avec juste des effets de style. Style raide et pharaonique avec Mitterrand, style élastique et faussement corrézien avec Chirac, style énervé et décapsulé avec Sarkozy, style mou et ahuri avec Hollande: Macron est en même temps raide et élastique, pharaonique et faussement corrézien, énervé et mou, décapsulé et ahuri: difficile dans ces cas-là de gouverner ce qui reste de France! 

    Ses propos de droite sont cautère sur une jambe de bois, traitement homéopathique d’un cancer métastasé, reconstruction de la charpente de Notre-Dame avec des allumettes; quant à ses clins d’œil appuyés à la gauche, ils proposent ni plus ni moins d’éteindre l’incendie avec le lance-flammes qui a contribué à l’allumer. 

    Car, fermer ici ou là deux ou trois endroits salafistes ne fait rien contre la progression du salafisme en France: ces lieux clandestins renaissent ailleurs dans la journée qui suit! Ceux qui animent idéologiquement ces endroits sont tout juste contraints à déplacer leur toile de tente dans le même camping. Il leur suffit ensuite de recommencer ailleurs. Le président de la République annonce comme un remède de cheval le fait que la France va continuer à jouer à ce jeu de cache-cache! Comment peut-on sottement penser qu’obliger une salle de sport où s’effectue un travail de radicalisation à cesser ses activités d’endoctrinement suffirait à obtenir des salafistes qu’ils cessent de faire leur travail, autrement dit: de contribuer au djihad, de le préparer, de l’activer sur notre territoire?   

    Les communicants d’Emmanuel Macron et lui-même pensent avec le vieux schéma marxiste-léniniste qui, en URSS, supposait qu’en abattant les églises, en interdisant les cultes, en transformant une basilique en piscine, en brûlant des icônes et des iconostases, en déportant les popes dans des goulags, on en finirait avec la foi orthodoxe des fidèles, la croyance des hommes. C’est bien plutôt le contraire qui a eu lieu: à la chute de l’Empire soviétique, au moment du dégel idéologique, on a découvert que la foi était restée intacte, peut-être même plus forte qu’avant qu’elle ne fut persécutée. 

    Fermer des lieux salafistes, mosquées ou salle de sport, c’est les déplacer, pas les abolir. Ça n’est en aucun cas travailler à la liquidation du salafisme. C’est aussi radicaliser plus encore les radicaux par cette persécution sans effet.

    Ajoutons à cela que l’islamo-gauchisme adore ce genre de décision (inutile) pour crier à l’islamophobie, à la stigmatisation, à la persécution, et, tel Edwy Plenel, ou Esther Benbassa, ou Jean-Luc Mélenchon, estimer que les (sic) musulmans d’aujourd’hui ce sont les juifs dans les années qui précèdent la Solution finale.   

    Pour séduire l’électorat de gauche, Emmanuel Macron réactive le projet d’un "Islam des Lumières". L’expression est un oxymore, autrement dit, une contradiction dans les termes  car l’étymologie d’islam témoigne, islam veut dire soumission. Et les Lumières travaillent très exactement à l’inverse. Il est de tradition de renvoyer à Qu’est-ce que les Lumières? d’Emmanuel Kant pour résoudre cette question. Le philosophe allemand répond avec une formule latine d’Horace: "sapere aude", autrement dit: "Ose savoir", mais plus couramment traduite depuis par: "Aie le courage de te servir de ton propre entendement", "Ose penser par toi-même".   Comment peut-on, en même temps, se soumettre à une religion et penser par soi-même sur ladite religion? C’est soi l’un: "soumets-toi", soit l’autre: "pense par toi-même". Mais pas les deux. Seul Macron, peut-être, pourrait nous expliquer ce que voudrait dire: "se soumettre c’est penser par soi-même"! Le macronisme, dont le en même temps est le noyau dur, ne saurait constituer une philosophie politique: c’est même le contraire d’une philosophie et c’est en même temps le contraire d’une politique.  

    Le regretté Malek Chebel s’était essayé à fabriquer cette chimère, carpe et lapin, d’un islam des Lumières. Mais il lui fallait pour cela passer par-dessus bord tout ce qui fait la philosophie occidentale:  le principe de non-contradiction par exemple qui fait qu’une chose ne peut être vraie en même temps que son contraire – s’il pleut, il ne peut pas ne pas pleuvoir en même temps

    Par exemple : pour l’islam, le Coran est dicté par Dieu, au contraire de la Bible dont même les théologiens chrétiens conviennent qu’elle a été écrite par des hommes inspirés par Dieu. Dès lors, pour un musulman, les hommes ne sauraient corriger le texte de Dieu sans l’offenser puissamment. Sans blasphémer même. On trouve dans ce livre saint et sacré pour les musulmans des versets misogynes, phallocrates, machistes, antisémites, bellicistes, homophobes. Qui, au nom de quoi, avec quelle légitimité, pourrait affirmer qu’il faut tenir pour nuls et non avenus ces versets-là, qui gênent le politiquement correct occidental, sans ouvrir la porte à une religion à la carte où l’on prend de Dieu ce qui nous va et où l’on rejette de Lui ce qui nous déplait? On ne peut se soumettre à ce que dit le Coran et, en même temps, apprécier librement  ce que dit ce même Coran. Car, tout bêtement, se soumettre ça n’est pas apprécier librement; apprécier librement, ça n’est pas se soumettre. La soumission relève du domaine de la religion pendant que la libre appréciation, ce que nos amis belges appellent le "libre examen", définit la philosophie. Et c’est soit l’une, la religion et la théologie, soit l’autre, la pensée et la philosophie. Ici la Foi, là, la Raison. J’ai pour ma part choisi mon camp depuis bien longtemps. 

    Autre trouvaille: enseigner l’arabe à l’école! Mais quel rapport avec l’Islam? Parce que c’est la langue du Coran? Mais que faire des millions d’Asiatiques musulmans qui, en Indonésie, au Pakistan, en Inde, ne parlent pas l’arabe, des millions de Turcs musulmans qui ne parlent par l’arabe, des millions d’Iraniens musulmans qui ne parlent pas l’arabe?  Et les Afghans? Les Bengalis? 

    Le problème, et Emmanuel Macron en est victime lui aussi, la preuve, c’est que l’islam est moins pensé par lui dans sa globalité, sa généralité, son identité, que dans l’écho franco-algérien qui perdure de la guerre d’Algérie. Il faut en finir avec la posture victimaire pour faire enfin de l’Histoire qui ne soit pas idéologique. Voilà pourquoi faire référence à Benjamin Stora, nommément  cité,  pour traiter le problème c’est reprendre en main le lance-flammes pour éteindre l’incendie! Cette personne qui dispose du monopole de la guerre d’Algérie en France, ou presque, défend une Histoire idéologique avec laquelle il faut rompre.  

    Lors d’un séjour en Algérie, il m’a été donné de voir la propagande diffusée au journal du soir par le FLN qui est au pouvoir! C’était un journal de type soviétique où la France servait de bouc-émissaire aux malheurs du pays, comme si un demi-siècle d’indépendance n’obligeait pas le pays à s’interroger sur ce qu’il avait fait de cette liberté! Le président Bouteflika tapait sur la France comme avant 1962, la date de la fin de la Guerre et des accords d’Évian, tout en venant se faire soigner… en France! 

    Si la France consent à cette propagande quotidienne contre elle sur les médias algériens et ne la dénonce pas, si cette propagande est enseignée presque partout dans le pays, si elle triomphe dans les médias français et dans l’édition, mais aussi à l’université, si elle l’entretient en donnant les pleins pouvoirs à ceux qui, dans le pays, défendent cette idéologie, alors il est normal que, dans les banlieues où les informations sont données par les médias algériens dont les médias français se font les ventriloques, on puisse tant haïr la France!  

    Emmanuel Macron souhaite faire de l’islam une discipline universitaire: croit-il vraiment que cela empêchera des successeurs aux frères Kouachi, à Coulibaly? Qu’une chaire doctorale où l’on enseignerait les subtilités du soufisme interdirait de nouveaux Abdel Kermiche et Abdel Malik Nabil-Petitjean, les égorgeurs du père Hamel en Normandie? 

    Il faut vraiment ne plus avoir les pieds sur terre pour imaginer que l’islamologie, subventionnée par les contribuables français, enseignée dans un cadre universitaire, puisse détourner la clientèle terroriste potentielle de commettre ses forfaits!

    C’est toujours le logiciel marxiste-léniniste qui sous-tend cette façon de penser – de ne pas penser plutôt… Un haut niveau intellectuel dans une communauté n’empêche pas les passions tristes, la violence et la sauvagerie. Qu’on se souvienne de Martin Heidegger qui était cultivé, intelligent et nazi en même temps. 

    L’Allemagne devenue nazie disposait au début du XX° siècle de philosophes, de chercheurs, de scientifiques, de poètes, d’artistes, de musiciens haut-de-gamme, elle avait des psychologues et des psychanalystes, des cinéastes et des architectes, des designers et des ingénieurs de qualité: l’augmentation de la culture ne fait pas naturellement baisser la haine avec laquelle on fabrique des barbares en quantité. On ne fait pas des terroristes avec leurs cortex mais avec leurs cerveaux reptiliens.

    Emmanuel Macron a parlé de l’islamisme sans poser la question de sa généalogie. Il a dit que ça n’était pas bien, entendu, il fait triompher la moraline en la matière, c’est à la portée du premier venu, la moraline est ce qui a remplacé la morale, elle est la morale des temps sortis de la morale, une contre-morale, une antimorale, un nihilisme.     

    Chacun connait l’histoire orientale du sage qui montre la lune et de l’imbécile qui regarde le doigt: Emmanuel Macron adore regarder les doigts… 

    Réfléchir sur ce qui nous a conduits là pour attaquer le problème à la racine n’a pas été fait par le président de la République française: nous n’avons plus les moyens d’opposer des bougies et des peluches à ceux qui veulent abolir une civilisation qu’ils méprisent, attaquent et conchient; nous ne pouvons-nous permettre le luxe de croire que fermer une mosquée ou une salle de sport salafistes ce soit en finir avec le salafisme alors qu’il va s’installer dans la rue d’à côté ; nous ne pouvons continuer à croire qu’enseigner l’arabe avec l’argent du contribuable suffira à faire renoncer le djihadiste à son projet – alors que le français devient une langue morte; nous ne pouvons décemment pas croire que créer des chaires universitaires d’islamologie, alors que l’université française est exsangue, contribuera à détourner l’apprenti terroriste de son projet mortifère; nous ne pouvons espérer créer un islam des Lumières quand l’islam veut explicitement le contraire des Lumières et vice-versa; nous ne pouvons continuer à laisser le monopole de l’Histoire à des idéologues qui trustent tous les postes et mettent de l’huile sur le feu en propageant leurs catéchismes doctrinaires; nous ne pouvons laisser l’Algérie continuer à diffuser à jet continu une version partisane de la guerre qui l’a opposée à la France, une version à charge pour le pays qui se moque de la vérité tout en prétendant l’honorer. 

    Cette prise de parole sur le "séparatisme" était annoncée depuis des mois comme majeure. Voilà, elle a eu lieu. 

    J’imagine le grand rire des salafistes et des terroristes en devenir s’ils ont écouté ce long pensum inutile.  Je songe également au grand rire d’Erdogan, au sourire des mollahs iraniens, à l’hilarité des responsables du Hezbollah, à la poilade des émirs de l’Arabie Saoudite et du Qatar, on doit se marrer au Pakistan, au Mali, en Afghanistan! J’arrête là. Avec un pareil chef d’État, la France fait honte… 

    Michel Onfray

    Source : https://michelonfray.com/