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  • Sur le site officiel du Comte de Paris : Confinement – Journal de Bord – Semaine 5.

    Le message Pascal de Monseigneur le comte de Paris

    J’espère que ce message vous trouve en bonne santé, vous-mêmes, vos familles et vos proches.

    Confiné comme tous les Français, ce que je retire de ce mois, c’est un peu l’histoire du bocal qu’on a trop souvent rempli avec du sable et dans lequel on ne peut plus mettre de cailloux, ni les petits et encore moins les gros. Si en revanche on commence par y déposer les gros cailloux, il reste toujours de la place pour les plus petits, et le sable. Les gros cailloux sont les choses importantes : la famille, les amis, l’école, le travail, la religion. Les petits cailloux les choses moins importantes : la maison, les vacances, les loisirs. Le sable les choses plus futiles.

    Le confinement m’a permis de remettre au centre de mes préoccupations les choses importantes.

    D’abord, vivre avec plus d’intensité la vie de famille, en étant plus attentif à certains de ses membres plus éloignés dont on demande parfois moins de nouvelles. J’ai pesé aussi la chance que j’avais de vivre dans un pays où en période normale, nous pouvons aller et venir avec beaucoup de liberté. Enfin, pour moi qui suis chrétien, j’ai essayé de vivre plus profondément cette Semaine Sainte et cette fête de Pâques. C’est d’ailleurs souvent lorsque les choses nous manquent que nous en réalisons la valeur.

    Cette période grave m’a également permis de réfléchir à la façon dont la crise à été gérée, pour essayer de discerner les tendances fortes, notamment quelles sont les structures indispensables au bon gouvernement des personnes et des choses.

    La crise nous montre d’abord que l’État et ses services, dès lors qu’ils se sont mobilisés, sont rapidement redevenus des fondamentaux dans la prise de décision. Les préfets et sous-préfets se sont révélés cruciaux pour assurer la continuité des décisions de l’État. Pour permettre un lien avec les citoyens, l’échelon des maires s’est lui aussi avéré indispensable : qui connaît mieux ses administrés que le maire ? Enfin, certaines autorités morales ont aussi servi de relais, souvent auprès de ceux qui se sentent exclus de la société.

    De leur coté les institutions supranationales ont manqué le coche. Elles n’ont prouvé ni leur utilité ni leur inutilité, ce qui m’amène à penser que leur rôle et leur nature doivent être redéfinis pour permettre une meilleure coopération et coordination, sans se substituer aux États comme elles ont tendance à le faire aujourd’hui.

    Nous nous apprêtons aussi à traverser une grave période de crise économique. Nous aurons besoin de toutes nos qualités pour la surmonter. Nos institutions devront être des facilitateurs. Le pourront-elles ? Sans doute. Le voudront-elles ? Je ne sais !

    Sans la force de caractère des Français, nous serions encore coincés au milieu du tunnel. Le peuple de France est un peuple courageux qui se révèle souvent dans l’adversité. On le voit dans plusieurs initiatives que de simples citoyens ont prises, comme ce médecin de l’hôpital de Dreux qui a pu mobiliser les bonnes volontés pour la confection de blouses ou encore ce jeune garçon qui fabrique des masques chez lui pour les distribuer à l’hôpital voisin.

    Notre peuple de France en a vu d’autres! Il s’est toujours remis, en faisant confiance à ceux qui aiment notre pays et qui le servent.

    Il faut déjà panser les plaies pour penser à l’après. Le chemin ne sera pas facile. Il sera sans doute plus long que souhaité. Mais nous avancerons comme nous avons toujours su le faire. En nous appuyant sur les forces vives de notre pays. Et surtout en vue du bien commun de notre pays qui est la condition du bien des Français.

    En cette période particulière pour chacun d’entre nous, permettez moi de vous souhaiter une belle fête de Pâques. Que nos saints patrons veillent bien sur nous, que Saint Michel et Saint Louis protègent notre pays et nous donnent du courage dans les efforts à venir.

     

    Photo : le comte et la comtesse de Paris et les enfants de France en ce jour de Pâques au domaine royal de Dreux

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    Jean, Comte de Paris

    Domaine Royal, le 12 avril 2020

    https://comtedeparis.com/

  • Messes ? INTERDITES ! Ramadan ? Tolérance ! : l'ADN du Système...

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    Avant même que d'être anti-royale, la Révolution française fut anti-chrétienne, et la Révolution se voulut dès le début une Nouvelle Religion Républicaine : à preuve sa décision de dater les évènements de "l'an 1 de la République", pour signifier la fin de l'ère chrétienne, qui datait - elle - les évènements à partir de la naissance du Christ : "Le peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789..."

    Depuis l'instauration de la République idéologique en 1875, le but essentiel et premier du Système fondé sur cette Révolution est de mener au christianisme une guerre sans merci, une guerre d'extermination.

    Pour arriver à cette fin, le Système encourage follement l'Islam, dont il imagine non moins follement qu'il arriverait à le dominer si, d'aventure, celui-ci devenait majoritaire dans le pays. Ce faisant, s'il affaiblit bien le christianisme en France, hélas, le Système scie la branche sur laquelle il est assis, dans sa méconnaissance du fait religieux. Car, majoritaire, l'Islam n'aurait rien de plus pressé que d'ajouter un nouveau pays à la longue liste des pays "soumis" (c'est le sens du mot Islam, "soumission") et de jeter cette pauvre République idéologique et ses pseudo "valeurs" aux "poubelles de l'Histoire", pour reprendre le mot si juste de Trotsky. Le Système agit donc bien comme "l'idiot utile" dont parlait Lénine...

    Dans cette course insensée à la soumission devant un Islam qui, sérieusement, nous menace, la palme d'or, ces jours-ci, revient incontestablement au Préfet des Bouches-du-Rhône, Emmanuel Barbe, auquel lafautearousseau décerne, aujourd'hui, le titre de "dhimmi parmi les dhimmis"...

    Terrifié à l’idée d’une explosion des nombreux quartiers ethniques de sa région, celui-ci, cet habitué de l'aplatissement devant la communauté musulmane marseillaise, est allé jusqu’à participer samedi à une émission de la radio communautaire maghrébine Radio Gazelle pour y "rassurer les musulmans de Marseille" quant au bon déroulement du ramadan, qui a débuté le 24 avril : alors que quelques jours auparavant la Police était entré dans une église pour faire cesser une messe, ce soumis-à-l'Islam a osé déclarer : "Certes, nous ne pourrons pas éviter que les gens se rendent visite les uns les autres dans une même barre d’immeuble. Mais, là, il s’agit d’une question de responsabilité individuelle. Il me semble que la période du ramadan permet encore plus que d’habitude de veiller les uns sur les autres."

    Une messe "arrêtée" par la Police, mais "on" s'en remet à la responsabilté individuelle" pour "veiller les uns sur les autres" quand il s'agit du Ramadan !

    On croit rêver, mais on ne rêve pas : c'est bien le Système, et sa logique anti nationale, anti historique, anti chrétienne; celui qui a commencé par les massacres de septembre, la déchristianisation forcée du peuple français, le Génocide vendéen...

    "Ils" (les révolutionnaires, ndlr) veulent tout, sauf le christianisme : qu'ils se rassurent, "ils" l'auront, leur "tout" : ce sera l'Islam, selon le mot fameux de Chateaubriand, "Chassez le christianisme, et vous aurez l'Islam".

    Mais, "ils" sont trop aveuglés par leur haine et leur hystérie anti-chrétienne pour comprendre cette évidence...

    A nous de tout faire pour qu'ils échouent ! Par tous les moyens, même légaux...

     

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    Le rêve affiché de la Nouvelle Religion républicaine : JAMAIS !

    lafautearousseau

  • Messes interdites au public ! Deux réactions épiscopales : Mgr Rey et Mgr Aveline...

    • "Je m’insurge contre le fait de traiter la messe comme une activité secondaire voire ludique ! Il en va de la santé de notre âme !"

    • Une autre réaction épiscopale d'importance :

    Mgr Aveline, Archevêque de Marseille : Faites-nous confiance !

     

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    En quelques mois, un virus a fait chavirer le monde. Il reste dangereux et nous sommes en guerre contre lui. D’autant que, derrière la crise sanitaire, se profile une autre crise, économique, peut-être plus redoutable encore, qui aura des conséquences sociales très dures et très dangereuses pour la paix dans le monde et même à l’intérieur de notre pays. Pour lutter sur cette multitude de fronts, toutes les ressources de la nation ont été mobilisées. Les religions présentes dans notre pays ont, chacune pour sa part, activement et loyalement contribué à cet effort national, en particulier pour les actions de solidarité auprès des plus pauvres. Elles sont prêtes à contribuer de façon responsable à l’effort requis pour la période du déconfinement, période tout aussi incertaine et dangereuse que celle du confinement.
     
    La religion est d'essence communautaire et a besoin de célébrations et donc de rassemblements.

    Pour sa part, l’Église catholique avait proposé au gouvernement, la semaine dernière, un plan progressif de déconfinement à partir du 16-17 mai. La déclaration du Premier ministre invite cependant à attendre plus longtemps, à moins d’une adaptation locale susceptible d’assouplir, en certains départements, les mesures générales. Il me semble, cependant, que l’on aurait tort de retarder trop longtemps la possibilité pour nos concitoyens d’honorer concrètement, dans la pluralité de leurs appartenances religieuses ou de leurs convictions humanistes, la profondeur spirituelle qui est vitale à l’être humain. Pour la religion catholique, cette dimension vitale se déploie, certes, dans l’intériorité de la foi personnelle. Mais elle n’est pas qu’une affaire privée. D’une part, elle est d’essence communautaire et a besoin de célébrations et donc de rassemblements, fussent-ils organisés progressivement et de telle façon qu’ils n’entraînent aucun risque sanitaire ; d’autre part, elle assume une responsabilité dans l’espace public, que ce soit par une contribution d’idées aux débats de société ou par une contribution d’actions au service des plus démunis.

    Par ailleurs, il importe de ne pas sous-estimer le rôle positif que peuvent jouer les religions dans la période redoutable dans laquelle nous sommes entrés. L’histoire, en effet, nous a plusieurs fois enseigné que les crises économiques peuvent faire le lit d’idéologies meurtrières qui instrumentalisent la misère des peuples. Nous savons d’expérience comment les engrenages mortifères ont l’art de commencer dans la banalité. Les religions, en éclairant et mobilisant les consciences, peuvent prendre part à ce combat, afin de prévenir ces engrenages et de porter assistance aux démocraties en danger. J’ose donc le demander aux pouvoirs publics: laissez l’Église et les religions, prônant la paix et la fraternité, jouer pleinement leur rôle de «geste barrière» contre les dérives virales de la peur et du mépris. N’attendons pas qu’il soit trop tard en ayant trop longtemps eu peur qu’il fût trop tôt !

    Dès le 16-17 mai, nous serons en mesure de célébrer les divers sacrements de la vie ecclésiale, dans le respect des mesures de précaution.

    En tant qu’archevêque de Marseille, je suis prêt à mobiliser en ce sens toutes les ressources du diocèse afin que, dans l’esprit des principes énoncés par le Premier ministre, les chrétiens puissent reprendre rapidement, en respectant strictement les mesures sanitaires qui s’imposent, une vie de prière communautaire et sacramentelle. Je souhaite que les personnes malades, isolées ou détenues puissent être visitées et leurs familles soutenues spirituellement par les services des aumôneries. Afin de porter assistance aux enfants les plus défavorisés, je veillerai, avec les chefs d’établissement, à la réouverture des écoles catholiques, étant prises toutes les précautions sanitaires nécessaires. Nous sommes également prêts à travailler pour que les jeunes des quartiers les plus pauvres puissent être aidés par les Œuvres, les Patronages et les Mouvements catholiques de jeunesse, afin de lutter contre une fracture sociale que le confinement n’a fait qu’élargir. Si l’on veut bien nous le permettre et nous faire confiance, je m’engage à ce que, dès le 16-17 mai, nous soyons en mesure de célébrer les divers sacrements de la vie ecclésiale, dans le respect des mesures de précaution.

    L'Eglise catholique a montré qu'on pouvait compter sur elle comme partenaire des pouvoirs publics pour réussir le confinement

    Le déconfinement ne peut pas être seulement guidé par des impératifs d’ordre économique et sanitaire. Il faut aussi que la vie sociale, culturelle et religieuse puisse progressivement redémarrer. Car pour toute vie humaine, le sens et la relation font partie de l’essentiel. L’Église catholique a montré qu’on pouvait compter sur elle comme partenaire des pouvoirs publics pour réussir le confinement: n’ayons pas peur de lui faire confiance pour réussir durablement le déconfinement !

    lafautearousseau

  • Cour de Karlsruhe : vers la banqueroute de l’Italie et l’éclatement de la zone euro, par Marc Rousset.

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    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Tout comme les juges européens ont réussi des coups d’État en affirmant la suprématie de leurs décisions sur les droits nationaux, alors que, selon les traités, l’Union européenne n’est pas un État fédéral, la BCE s’est lancée, avec Draghi et Lagarde, dans une fuite en avant – en fait un véritable coup d’État monétaire qui ne correspond pas aux traités et aux statuts de la BCE -, en émettant de la monnaie de singe tous azimuts, non garantie par un actif tangible. Cela équivaut à mutualiser la dette des États par les voies détournées de la BCE

    marc rousset.jpgLa BCE a bafoué ouvertement les deux clés de répartition des émissions d’un État, puisqu’elle ne peut racheter plus de 33 % des titres d’une émission et se doit de plafonner son encours des titres rachetés à un État au pourcentage de la participation de l’État dans le capital de la BCE, comme le rappelle Le Point. Le rachat « non proportionné » des dettes italiennes (et d’autres États) n’est rien d’autre qu’un sauvetage de l’Italie par la BCE puisque les obligations italiennes totaliseraient, selon Goldman Sachs, 35 à 45 % du total racheté actuellement par la BCE.

    Il y a donc clairement infraction à l’article 123 du traité de l’Union européenne qui interdit le financement des États par la BCE. Les énormes volumes d’achat ne peuvent plus être considérés comme relevant de la politique monétaire. Et malgré cela, l’écart de taux italien avec celui du Bund allemand n’est pas stabilisé. De plus, la boîte de Pandore des taux négatifs ouverte en 2014 a pour effet que la Deutsche Bank commence à pratiquer les taux négatifs pour les dépôts de ses clients au-dessus de 100.000 euros, avant de le pratiquer demain pour la plupart de ses clients. Acheteur et prêteur de la dernière chance, la BCE n’offre en fait qu’un répit, tout en prolongeant l’agonie des États hyper-endettés.

    La Cour constitutionnelle de Karlsruhe a estimé, le 5 mai, que certaines mesures prises par la Bundesbank dans le cadre du programme PSPP de la BCE, soit 2.700 milliards d’euros depuis 2015, étaient inconstitutionnelles. La Cour a fixé un ultimatum à la BCE, en affirmant que la Bundesbank devra cesser d’acheter, d’ici trois mois, des emprunts d’État de la zone euro pour le compte de la BCE, si cette dernière ne prouve pas que ces achats sont justifiés. Sinon, elle ordonnera à la « Buba » de se retirer et de vendre les 534 milliards d’euros d’obligations détenues au nom de la BCE (Le Figaro). Il y a risque pour les finances publiques allemandes, pour la rémunération de l’épargne, et de maintenir en activité des entreprises non viables. Le programme PEPP n’est pas concerné par ces menaces de restriction et l’infraction très claire à l’article 123 n’a pas été retenue pour l’instant par la Cour, afin de ne pas faire exploser immédiatement la marmite !

    « Pour la première fois de l’Histoire, la Cour constitutionnelle a jugé que les actions et les décisions d’entités européennes ont été au-delà de leurs compétences légitimes et qu’elles n’ont donc pas de validité en Allemagne », a déclaré le président de la Cour, Andreas Voßkhule. Dans un passage virulent, la Cour rappelle aux juges européens qu’ils sont les garants des traités et non l’inverse. Les magistrats ont utilisé le terme latin ultra vires, qui signifie « hors de ses compétences ».

    Giuseppe Conte, en bon politicien, est monté au créneau car l’illusion d’un accès illimité aux fonds de la BCE pour renflouer l’Italie disparaît, mais il aurait mieux fait de se taire, selon l’éthique des traités. Selon Challenges, un recul du PIB italien de 9,5 % est prévu pour 2020, avec une dette publique de 158,9 %.

    La Cour européenne est aussi montée au créneau en prétendant que si sa suprématie est contestée, il n’y a plus d’Union, alors qu’il y aurait une autre Union qui serait une Confédération, ce qui correspond à l’aspiration des peuples. La France, trahie par ses dirigeants, en accordant la primauté aux juges européens, pour construire l’Europe fédérale, va se retrouver un de ces jours aussi le dindon de la farce. Il semble que c’est Jens Weidmann, le président de la « Buba », qui tire les ficelles : un coup de canon de semonce vient d’être tiré par l’Allemagne en guise d’avertissement ! Lagarde ne fait pas le poids !

    Tout cela va se terminer par la banqueroute de l’Italie, puis de la France, avec retour à la monnaie commune et une première dévaluation du franc de 25 %, fin 2020 ou début 2021 au plus tard, à moins que les traités ne soient renégociés ? Thierry Breton remarque, en effet, que « sans le marché unique, les industries allemandes et néerlandaises sont condamnées ».

  • Jean-Frédéric Poisson : « La position du Gouvernement sur la liberté des cultes n’est que la suite logique du discours d

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Entretien exclusif avec Jean-Frédéric Poisson, président du PCD

    En déposant un référé-liberté auprès du Conseil d’État contre le report de l’interdiction des célébrations religieuses jusqu’au 2 juin, le PCD se présenterait-il comme un parti confessionnel ?

    Ce serait le cas si le texte de notre référé réclamait la levée de l’interdiction pour une communauté de croyants en particulier, en l’occurrence les chrétiens. Or, nous demandons au Conseil d’État d’enjoindre au gouvernement d’annuler purement et simplement la succession de plus en plus confuse d’articles et décrets prolongeant l’interdiction des cérémonies religieuses, ce qui rétablirait la possibilité pour tous croyants, de quelque religion que ce soit, de se réunir. Ce qui aurait, d’ailleurs, dû être effectif dès le 11 mai. Nous considérons que toutes les personnes, croyantes ou non, et donc tous les croyants, doivent voir leurs libertés fondamentales garanties. Le propre d’une liberté fondamentale, c’est qu’elle est accessible à tous et sans contrepartie. La liberté fondamentale n’exige pas de contrepartie pour être exercée. Nous nous plaçons ici au niveau du principe, pas de la défense catégorielle.

    La doctrine du PCD porte en son cœur la défense de la dignité humaine. Or, les conditions de pratique de sa foi et de son culte dans des conditions décentes font partie de la déclinaison de la dignité humaine à laquelle nous sommes attachés. C’est pourquoi nous avons articulé notre recours autour du mépris dont fait preuve le gouvernement à l’égard des libertés fondamentales de tous les cultes.

    Comment expliquez-vous la décision du gouvernement ?

    Elle repose sur une incompréhension fondamentale du fait religieux, voire une indifférence. Les propos du ministre de l’Intérieur sont très révélateurs de ce rapport à la religion. Qu’il puisse nous expliquer benoîtement que, finalement, la messe ne serait en quelque sorte qu’un aimable barbecue entre voisins dont on peut se passer et que le plus important serait la prière individuelle, cela ne fait que souligner son ignorance de ce qu’est l’Église et de ce qu’est une assemblée de fidèles. Au fond, il ne sait pas ce qu’est la manifestation collective de la foi. Cela révèle surtout, et c’est le plus inquiétant, qu’il ne sait pas ce qu’est son rôle en tant que ministre du Culte. Le problème de fond, c’est qu’il se donne le droit de faire la distinction entre ce qui est essentiel et ce qui est accessoire dans la pratique d’un culte religieux. C’est exorbitant du rôle de l’État. C’est un abus de pouvoir pur et simple. Ce n’est pas à lui de décider que la prière de l’assemblée dominicale n’est pas importante. Cela ne le regarde pas en tant que représentant de l’État. Cela le regarde à titre personnel s’il le souhaite, mais pas comme ministre de l’intérieur.

    Avec le fameux discours aux Bernardins, le mandat d’Emmanuel Macron avait pourtant démarré sous des auspices favorables en ce qui concerne la relation entre l’État et les catholiques.

    Je crois l’exact inverse. Le discours des Bernardins avait manifesté à l’égard de l’Église catholique un mépris qui n’a pas d’équivalent dans l’histoire de la République française. Certains ont voulu y voir une main tendue. En réalité, Emmanuel Macron y demandait aux catholiques d’arrêter d’être catholiques mais de continuer à faire des services sociaux et à tenir des écoles. Il a dit aux catholiques « Abandonnez toute prétention normative », c’est-à-dire arrêter de considérer que Jésus est la clé et la loi de la compréhension de l’acte moral et l’exemple de l’acte moral bon. Voilà ce qu’a dit Emmanuel Macron à l’Église. Au fond, la situation actuelle n’est que la suite logique de la position du Président dans ce discours.

    Jean-Frédéric Poisson

    Président du Parti Chrétien-Démocrate

  • Étendard de la délivrance, par Jacques Trémolet de Villers.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Comment, en ce mois de Mai, ne pas parler de Jeanne d'Arc ?

     

    Ma chronique judiciaire va vers cette accusée, condamnée, victime de juges iniques vendus à l’ennemi, abusant de leur pouvoir spirituel pour tenter de faire triompher un pouvoir temporel illégitime. Elle a vaincu dans le temps et dans l’éternité, pour les siècles des siècles.

    L’étendard de Jeanne qu’elle « aimait quarante fois plus que son épée » et sur lequel les juges l’ont beaucoup interrogée, a été appelé, dans un hymne célèbre, « Étendard de la Délivrance ». C’est vrai que sous cette bannière confectionnée selon l’ordre de ses Voix, c’est-à-dire selon la volonté de Dieu – « je vous l’ai assez dit que je n’ai rien fait que du commandement de Dieu » –, Jeanne a délivré Orléans, la Vallée de la Loire, puis le royaume.

    jacques tremolet de villers.pngAujourd’hui, face à un virus insaisissable et pervers, ce n’est plus seulement en France que personnes, familles et entreprises ont perdu leur liberté, mais c’est l’univers entier qui pratique l’assignation à résidence, la liberté surveillée et le contrôle sanitaire sous autorité policière.

    Et c’est l’univers entier qui a besoin de la Délivrance.

    Or l’Étendard de Jeanne, s’ il y figurait « un champ semé de lys » qui dit bien la vocation de la France dans l’histoire du salut, ne portait ni Charles VII, ni le dessin géographique du royaume, mais bien le monde entier, tenu par deux anges, avec en haut, sur le côté, Jhésus-Maria.

    Jeanne n’était pas venue seulement pour le royaume de France mais pour l’univers, afin de rappeler, les armes à la main, que Jésus-Christ est Roi. Le Roi de justice et de liberté, le Roi de la Délivrance et de la santé, le Roi de bienfaisance et de paix n’est pas l’ONU ni sa filiale,l’OMS, ni l’Union Européenne, Donald Trump ou le Parti Communiste Chinois. Le seul Roi est Jésus-Christ.

    Les juges ecclésiastiques de l’époque n’ont pas aimé cet étendard. Ils ont envoyé Jeanne au bûcher. Les Anglais et les Bourguignons de l’époque l’ont coupé en mille morceaux pour se partager « les échantillons », dérisoires trophées de leur éphémère victoire. Les Français l’ont oublié en parlant d’autre chose. Il est même arrivé aujourd’hui que de hauts dignitaires ecclésiastiques se plient sans débat aux injonctions de l’Office Mondial de la Santé dont les Américains viennent de dénoncer la scandaleuse incompétence. Face à ce virus, les grands de ce monde ont mis un masque, se sont lavés les mains et ont consigné tous leurs sujets à la maison parce qu’ils ne savaient pas comment les défendre. Puis, devant la catastrophe économique et sociale qu’ils avaient ainsi préparée, ils ont renvoyé chacun à ses responsabilités. Un petit virus de chauve-souris a mis les puissants en déroute.

    Lorsque Maurice Barrès a présenté à la Chambre des députés la loi par laquelle elle allait déclarer Jeanne Héroïne Nationale en fixant la date de sa Fête, « Fête du patriotisme », au deuxième dimanche de mai, il a souligné, notamment, qu’elle avait devancé la Société des Nations puisqu’elle voulait, une fois la paix faite et quand chacun serait rentré chez soi, unir sous son étendard les peuples naguère divisés. « C’était la Bannière de Jésus-Christ », disait Barrès,  « elle vaut bien celle des États-Unis. »

    Le temps est venu de dire qu’elle est la seule bannière salvatrice, le seul Étendard de la Délivrance et que l’Église, si elle est à la hauteur de sa mission, doit apparaître pour ce qu’elle est, « la seule Internationale qui tienne », comme l’écrivait, en pleine guerre, un certain Charles Maurras.

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  • La réouverture du Puy du Fou les rend tous dingues !, par Gabrielle Cluzel.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Ainsi donc, le , grâce à la pugnacité de son fondateur Philippe de Villiers (qui a aussi servi les autres parcs en zone verte), rouvrira ses portes le 11 juin.

    Le Grand Parc n’a jamais si bien porté son nom que ces derniers jours : il les rend tous dingues. Libération s’indigne de ce « fait du prince » – Emmanuel Macron a pesé de tout son poids dans la balance contre l’avis d’Édouard Philippe – permettant de libérer le « célèbre parc à thème médiévo-zemmourien » (sic), que certains auraient bien confiné jusqu’à la nuit des temps.

    1.jpegLe journaliste de Libération, Sylvain Chazot, se sent trahi et écrase une larme amère sur Twitter : « Quel bonheur de voir que le barrage à l’extrême droite a permis d’élire un Président qui échange des SMS trop choupi avec Philippe de Villiers et appelle Éric Zemmour pour lui apporter son soutien. » De là à penser qu’Emmanuel Macron est un sous-marin réactionnaire qui cache (vachement) bien son jeu pervers… la gauche complotiste est en ébullition.

    De son côté, l’ineffable Frédéric Martel martèle sa colère contre le traitement de faveur dont ferait l’objet le « ringardissime Puy du Fou ». Parce que son employeur France Culture est, comme chacun sait, une radio d’une jeunesse ébouriffante très prisée par les 15-18 ans. Parce que les plus de 2,3 millions de visiteurs annuels du Puy du Fou – qui ont fait de lui le deuxième parc à thèmes français, couronné par de multiples récompenses internationales jusqu’à hisser Philippe de Villiers au rang de Walt Disney français – sont, bien sûr, de vieilles choses décrépies progressant avec difficulté en déambulateur. Mais comment grimpent-ils sur les gradins ?

    « Outil de propagande », « machine à endoctriner », « discours et imageries islamophobes, antisémites, racistes, ultra-nationalistes et catholiques intégristes »… les gentillesses, d’une grande finesse, pleuvent sur les réseaux sociaux. Exit la fibre de gauche humaniste qui devrait se réjouir d’une grande réussite fondée sur le localisme, moteur et locomotive de tout un département, faisant vivre 2.000 salariés dont de nombreux intermittents du spectacle. Célébrer l’Histoire de France quand il ne faudrait en parler que pour l’accabler, oser évoquer la chrétienté et la royauté qui lui sont consubstantielles, rassembler dans le même émerveillement toutes les générations, accueillir les familles à l’unisson, faire rêver, faire aimer, faire vibrer, faire frissonner d’émotion et de fierté… Certains espéraient sans doute que le coronavirus aurait au moins le bon goût d’éradiquer toutes ces monstruosités.

    On aurait pu installer à sa place le Grand Parc de la diversité, où des intermittent·e·s à cheveux bleus et piercing dans le nez célébreraient l’arrivée de l’écriture inclusive en déclamant des extraits de Christine Angot campé·e·s sur le plug anal… Il faudrait, bien sûr, le subventionner jusqu’au trognon et faire venir en rangs serrés, pour faire semblant de le remplir, un public scolaire contraint et forcé passablement grognon. On l’appellerait le puits (sans fond) du four.

    Mais ce ratage patent serait gage de sa grande qualité artistique. Quand le Puy du Fou populaire, donc populiste, petit miracle économique, attirant les ploucs et les bouseux de la France périphérique, donc exhalant des odeurs méphitiques, est une anomalie du paysage culturel français devenu exclusivement idéologique.

    En quelques heures, le hashtag #PuyDuFou est monté sur les réseaux sociaux, offrant en creux une publicité gratuite on ne peut plus séduisante. Un peu comme lorsque Télérama descend en flèche un film au cinéma… Merci, les gars, de ce conseil précieux, c’est décidé, on réserve de ce pas et on y va !

  • Économie : les fondamentaux dans le monde se rient des illusions boursières

    Par Marc Rousset    

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    « La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. »

    Le CAC 40 a progressé de seulement 0,21 %, le NASDAQ de 0,34 %, le Dow Jones de 0,31 %, ce vendredi 26 avril, car les Bourses sont aux aguets, conscientes que trop de fondamentaux posent problème dans le monde.

    En Grèce, après huit années de coupes drastiques dans les salaires et les retraites, quatre ménages sur dix sont dans l’incapacité de rembourser leurs dettes. Les créances douteuses dépassent 93 milliards d’euros, selon la Banque de Grèce.

    La Chine ne pourra pas sauver, cette fois-ci, les économies occidentales. Des doutes sont permis sur le dernier chiffre de croissance publié (6,4 %) car les exportations vers la Chine du Japon, de Corée, Singapour, d’Indonésie et de Taïwan ont chuté respectivement de 9,4 %, 8,2 %, 8,7 %, 22 % et 27 %. La banque japonaise Nomura ne croit pas à un rebond mais à un gonflement des statistiques passées par l’État central et les gouvernements locaux. Si le PIB réel chinois n’est que de 75 % du PIB annoncé, cela signifie que le taux d’endettement global du pays est de 400 % et non plus de 300 %.

    L’augmentation des crédits de 430 milliards de dollars, en mars dernier, et les baisses d’impôts récentes de 300 milliards de dollars ne semblent plus faire effet. Selon le FMI, la Chine doit émettre maintenant 4,5 yuans de crédit pour un yuan de croissance, contre seulement 3,5 en 2015 et 2,5 en 2009. L’empire du Milieu semble se diriger plutôt vers des taux de croissance de 4,5 %, ce qui ne sera pas sans conséquences boursières.

    En France, le prix de l’immobilier va bientôt dépasser les 10.000 euros du mètre carré à Paris, soit une hausse de plus de 50 % en dix ans ; cela n’est jamais que la finalisation d’une bulle immobilière avec une multiplication des prix de 2,38, entre 1995 et 2015, dans l’ensemble des pays de l’OCDE, tandis que le coefficient d’inflation était de seulement 1,8. Selon le FMI, les prix évoluent de concert partout dans le monde, ce qui rend plus forte la possibilité d’un krach. La BCE remarquait même, fin février, lors d’un colloque au Luxembourg, que « plus des deux tiers des 46 crises bancaires systémiques ont été précédés d’épisodes de boom et de chute des prix immobiliers ». En précisant que, dans tous ces cas, les chutes de PIB ont été « trois fois plus importantes » que pour les récessions sans effondrement des prix.

    L’immobilier constitue la principale richesse des ménages, tandis que les prêts hypothécaires représentent 85 % de leurs dettes. L’immobilier n’a pas de valeur intrinsèque en soi car sa valorisation dépend des taux d’intérêt à long terme, ridiculement bas à l’heure actuelle, suite à l’action de la BCE. À Berlin, les loyers ont doublé en dix ans, tandis qu’ils progressaient fortement dans les autres grandes villes allemandes.

    Tous les programmes de « Quantitative Easing » (QE) monétaire dans le monde (BCE, Fed, Japon) sont dans une impasse, avec impossibilité de passer la marche arrière. Aux États-Unis, la masse monétaire est passée de 1.000 milliards à 4.000 milliards de dollars, entre 2008 et 2014, suite à l’achat massif, par la Fed, de bons du Trésor et de titres hypothécaires, une première dangereuse dans l’histoire économique du monde. Une économie saine doit reposer sur une épargne solide, la production réelle et non pas sur la consommation ainsi que sur une dette monétisée de façon artificielle par les banques centrales.

    L’inversion, en mars, de la courbe des taux aux États-Unis est aussi très préoccupante puisque les taux des titres du Trésor à court terme sont passés au-dessus des emprunts souverains à long terme. Cela signifie que les marchés s’inquiètent pour l’avenir immédiat plus que dans dix ans, que survivent des entreprises zombies endettées et non rentables, que l’endettement continue d’augmenter d’une façon accélérée en raison des taux bas. C’est la raison pour laquelle il y a eu ralentissement économique et krach aux USA ainsi qu’en Europe en 1990, 2000 et en 2008, lors de la dernière grande crise financière.   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Lu sur Boulevard Voltaire : J’ai passé une journée avec des royalistes

     

    296519203 - Copie.jpgCette chronique, ce sont des choses vues. Vues samedi 11 de ce mois au colloque sur l'Europe organisé par l'Action française. L'auteur est bienveillant, sympathique mais peut-être a-t-il vu surtout ce que l'on a envie de voir quand on est étudiant et jeune : la jeunesse militante, les camelots du roi, les risques d'agression, etc. Il a entrevu Buisson, et les trois jeunes intervenants à la table-ronde où il était prévu que des jeunes s'expriment. C'est tout. Ce n'est évidemment pas la réalité de ce colloque. Mais qu'importe. Peut-être Jean Bexon a-t-il tout de même vu l'essentiel lorsqu'il conclut : « Au fond, ces ennemis de la République d’aujourd’hui paraissent être, finalement, les véritables révolutionnaires de demain. » C'est être perspicace, n'est-ce pas ?  LFAR

    b57f8f400d17cf568379a46674482027.jpegPar Jean Bexon, étudiant

    On dépeint souvent les royalistes, quand ils ne sont pas décrits comme de vieux ringards passéistes, comme des militants « d’extrêêêême droaate » (prendre l’intonation lancinante des journalistes d’« Envoyé spécial »).

    Au-delà des clichés, qui sont vraiment ceux qui luttent pour le retour du roi ?

    Pour vous donner une idée, je me suis rendu à un colloque organisé par l’Action Française à Paris, un des principaux mouvements qui défendent et promeuvent le retour du roi.

    Mon périple au pays de la fleur de lys commence par un long trajet en métro, ligne 8, direction l’espace Charenton. Trouver un repère de royalistes est facile : à quelques rues adjacentes du lieu, il y a toujours des « chouffeurs » (si vous n’avez pas fait la guerre d’Algérie, ce terme désigne ceux qui surveillent les environs pour prévenir d’un danger). Des guetteurs au look de racailles vintage, style blouson noir, m’indiquent que je suis bien arrivé. Ils font partie de ce qu’on appelle « les Camelots ». On désigne par ce mot un militant royaliste ; ce surnom vient de l’époque où il vendait à la criée les journaux du mouvement. Des camelots célèbres, il y en a eu, comme Daniel Cordier, résistant de la première heure.

    Le colloque a lieu dans une salle sombre et, le temps que mes pupilles se dilatent, je reconnais sur scène Patrick Buisson.

    Je suis surpris par la jeunesse du public (la plupart affichent la vingtaine) et la diversité des profils : juristes, étudiants, paysagistes, professeurs d’histoire, soudeurs, analystes, toutes les corporations de métiers sont représentées !

    Soudain, on perçoit un remue-ménage vers la sortie, le public se dégarnit très rapidement. Il semble se passer quelque chose à l’extérieur. Des camelots enfilent leurs gants, on crache dans les postes radio. « Une attaque de nervi d’extrême gauche », suppose un participant. Finalement, une fausse alerte, s’empresse de rassurer un membre organisateur, « Retournez dans la salle, le public est à moitié vide ». La spécificité des conférences organisées par l’Action française, c’est que la grande partie du public fait partie du service d’ordre.

    Un militant clermontois me raconte, avec nostalgie, qu’une fois, presque tout l’auditoire qui assistait à une conférence de l’africaniste Bernard Lugan s’était rué à l’extérieur. Ils avaient mené une charge épique contre une espèce en voie de disparition mais très agressive, des anarcho-maoïstes venus chercher querelle. En tête de cette bataille digne d’une chanson de geste du Moyen Âge, le maître de conférence et ancien camelot, bâton de professeur en main lança l’assaut. Les malandrins n’eurent plus qu’une option face à cette marche impérieuse : la fuite.

    Par ailleurs, si vous pensez que, dans un colloque de monarchistes, on aborde des sujets comme les dorures du château de Versailles, les tenues de Marie-Antoinette ou les arbres généalogiques aristos façon Stéphane Bern, vous avez tort.

    Roch, Camelot du roi, dresse un exposé des avancées de l’innovation spatiale de la France et établit quelques pistes stratégiques pour la souveraineté de la France dans cette quatrième dimension. « La prise de conscience de l’aspect stratégique et vital de l’espace est la condition pour élaborer une politique », lance-t-il de son pupitre.

    Romain aborde le thème de l’écologie et du nécessaire réenracinement. Il est devenu paysan par choix après une formation en maraîchage. « Vouloir le retour du roi, c’est d’abord aimer la France ; aimer la France, c’est aimer la terre ; de fait, le réenracinement s’est imposé comme la continuité de mon militantisme », explique-t-il.

    Au fond, ces ennemis de la République d’aujourd’hui paraissent être, finalement, les véritables révolutionnaires de demain. 

    Jean Bexon
    Boulevard Voltaire le 14.05.2019
  • Livres & Actualité • 1984 ou l’Europe de Maastricht

     

    thUKZO41O8.jpgLECTURE - Michel Onfray a relu « La Ferme des animaux » et « 1984 », de George Orwell. Il en a tiré une Théorie de la dictature (Robert Laffont, 2019) qui n’est pas sans rappeler notre époque.[Le Figaro du 16.05]. Un article intéressant. Sur un livre à lire certainement.  LFAR 

    Par Alexandre Devecchio

    2192914029.jpgEn 2008, dans Orwell, anarchiste tory, le philosophe Jean-Claude Michéa analysait la pensée politique du grand écrivain britannique à travers une relecture incisive de ses essais.

    Onze ans plus tard, c’est un autre philosophe de la France périphérique, Michel Onfray, qui entreprend de se pencher sur l’œuvre de George Orwell. Il le fait, lui, par le biais de ses deux ouvrages les plus célèbres: La Ferme des animaux, allégorie grinçante de la révolution bolchevique et surtout 1984, roman d’anticipation plongeant le lecteur dans un avenir totalitaire. Publiés respectivement en 1945 et 1949, ces deux classiques de la littérature donnent à penser les totalitarismes national-socialiste et marxiste-léniniste. Après la chute du mur de Berlin, ces deux œuvres semblaient avoir perdu de leur actualité. Mais, dans Théorie de la dictature, Michel Onfray pose l’hypothèse qu’elles permettent au contraire de concevoir, au-delà des contingences historiques, une forme pure de totalitarisme. Et si 1984, c’était maintenant ?

    Selon Onfray, à travers ces deux romans, Orwell a imaginé une véritable théorie universelle de la dictature. Une théorie en 7 points que l’auteur de Décadence cherche à rapprocher de notre époque. Voici son raisonnement. 1er point: la liberté malmenée. Qui niera que nous n’avons jamais été aussi surveillés, fichés, archivés? Les GAFA ne dépassent-ils pas le Big Brother imaginé par Orwell? 2e point: la langue attaquée. Orwell avait inventé la novlangue.

    Nous avons l’écriture inclusive et la nouvelle sémantique inspirée du politiquement correct. 3e point: la vérité abolie. Foucault et Deleuze ont conceptualisé la «mort de la vérité». Trump, leur enfant, la post-vérité. 4e point : l’histoire instrumentalisée. Peut-on aujourd’hui travailler sereinement sur l’esclavage, les croisades, la France de Vichy, la colonisation, l’Algérie? 5e point: la nature est effacée. La théorie du genre tend à abolir la frontière entre le masculin et le féminin. Etre une fille ou un garçon n’est plus qu’un stéréotype à déconstruire. 6e point: la haine est encouragée. Qui a déjà observé le fonctionnement des réseaux sociaux sait que les «deux minutes de la haine quotidienne» de 1984 ne sont plus de la science-fiction. 7e point: aspirer à l’empire. Onfray rappelle, à juste titre, que les deux guerres mondiales furent moins des guerres entre nations qu’entre empires. Pour lui, le nouvel empire, c’est l’Etat maastrichtien, qui a voulu la fin des nations pour mieux affaiblir la démocratie et gouverner sans les peuples.

    La comparaison d’Onfray n’est pas sans outrance. Chaque point pourrait être nuancé, contredit parfois. Rappelons, en outre, cette évidence: l’Union soviétique a fait des millions de morts. L’Union européenne, aucun. Reste qu’il y a, dans les poussées totalitaires décrites par Onfray, une alerte à prendre au sérieux: celle, vieille comme l’antique, de la servitude volontaire. Souvenons-nous de ce que prophétisait un autre grand auteur d’anticipation britannique, Aldous Huxley, à la même période que George Orwell, dans Le Meilleur des mondes: «Un État totalitaire vraiment efficient serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques aurait la haute main sur une population d’esclaves qu’il serait inutile de contraindre, parce qu’ils auraient l’amour de leur servitude.»    

    1630167502.jpgXVM8d8b71a4-8f2b-11e7-b660-ef712dd9935a-150x200.jpgAlexandre Devecchio est journaliste au Figaro, en charge du FigaroVox. Il vient de publier Les Nouveaux enfants du siècle, enquête sur une génération fracturée (éd. du Cerf, 2016) et est coauteur de Bienvenue dans le pire des mondes (éd. Plon, 2016).

     

    Alexandre Devecchio

  • Quand France Inter ose la science-fiction politique iconoclaste

    C'est Salvini qui rit, maintenant ...

    2019 : la politique française à l'heure italienne ?

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpg« Le vent tourne ». Les éditorialistes sentent-ils venu le moment d'envisager les hypothèses incorrectes ? Préparer le terrain aux bouleversements qui, peut-être se préparent, en France et ailleurs ? En Europe, en tout cas ! Songent-ils à leur avenir professionnel ? Aux mouvements de l'opinion, qui les juge ... Ecoutez, c'est instructif ! Pour qui préfère lire, le texte est au-dessous.  LFAR

     

     

    L'édito politique
    par Yaël Goosz
    jeudi 27 décembre 2018

    416x277_legrand_thomas.jpgEt si on regardait de l'autre côté des Alpes pour comprendre ce qui nous arrive : un scénario à l'italienne en France, ça n'est peut-être plus une fiction.

    Bonjour Yael Goosz, la politique en 2019, votre édito du jour : et si la France s'était mise à l'heure italienne ?

    Nous sommes le 20 mai 2018... L'Italie a un nouveau gouvernement, attelage baroque entre deux extrêmes, aussitôt dénoncé par Bruno Le Maire. Le ministre redoute que l'alliance entre la Ligue et le Mouvement 5 Etoiles ne provoque un dérapage budgétaire dans la zone euro. Mi-juin, c'est sur la gestion du dossier Aquarius, que le torchon brûle... Emmanuel Macron dénonce le cynisme de Rome sur la question migratoire. 

    L'Italie comme anti-modèle du progressisme dont se revendique La République en Marche : la référence aux années 30, le chaos populiste... Cette rhétorique a fonctionné à plein régime, à l'automne, dans les discours d'Emmanuel Macron. 

    Jusqu'à la crise des Gilets Jaunes... Jusqu'à ce qu'il lâche plusieurs milliards d'euros pour tenter de stopper ce mai-68 des ronds-points. A partir de là, comment faire la leçon ? Comment montrer du doigt les Italiens, quand on s'autorise un excès de déficit et que l'on dit, devant sa majorité, que "le chiffrage budgétaire est secondaire". 

    Emmanuel Macron a non seulement perdu son punching-ball , Yael, mais il pourrait lui-même se retrouver victime d'un scénario à l'italienne ? 

    L'analogie est frappante. En 2014, le jeune démocrate Matteo Renzi prend la présidence du Conseil, c'est la nouvelle star, il a dégagé la vieille classe politique et va réformer l'Italie. Deux ans plus tard, il s'effondre, après un référendum raté, léché puis lynché par une opposition multiforme coalisée contre lui. Une chute à la vitesse des réseaux sociaux et des raccourcis populistes... Cela ne vous rappelle rien ?

    L'anti-macronnisme ou l'anti-renzisme comme seul dénominateur commun ? 

    Quelle autre motivation y avait-il, en Italie, entre un Luigi Di Maio prônant le revenu universel et un Matteo Salvini allergique à l'impôt ? Plus de services publics avec moins d'Etat ? Rationnellement, ça ne tenait pas la route, et pourtant, la Ligue et les 5 étoiles ont réussi à s'entendre pour prendre le pouvoir.

    Est-ce que cela peut arriver en France ? Le scrutin majoritaire ne favorise pas les coalitions, c'est un frein... Mais dans le discours, 2018 aura été une année de trajectoires parallèles, parfois convergentes, entre RN et Insoumis : avec l'incursion, chez Mélenchon d'une thématique nouvelle - l'immigration qui pèse sur les salaires -, un François Ruffin qui rend hommage à Etienne Chouard, et puis cette bienveillance réciproque, quand l'Insoumis Mélenchon subit les foudres de la presse, de la justice, pour ses comptes de campagne, l'autre, Marine Le Pen vole immédiatement à son secours, et réciproquement... Enfin le même entrisme chez les gilets jaunes, qui présente beaucoup de similitudes avec les débuts du Mouvement 5 étoiles. 

    Quant à l'Italie, elle est clairement le modèle à suivre pour le Rassemblement national. Proximité entre Marine Le Pen et le petit frère Salvini qui a dépassé son maître, et l'histoire d'amour entre Marion Maréchal et l'un des cadres de La Lega...

    Politique-fiction, me direz-vous ? Dans le paysage décomposé où la poutre travaille encore, toute ressemblance avec une situation politique déjà connue n'est plus fortuite.   

    Lire dans Lafautearousseau le dernier Lundi de Louis-Joseph Delanglade ...

    Le vent tourne

  • Paris, samedi 17 novembre, l'unité de l'Action Française restaurée

     

    46486176_2003147136406578_5626606929573838848_n.pngC"est par une messe aux intentions de Charles Maurras et de tous les morts de L'Action Française, célébrée par l'abbé Thierry Laurent, curé de la paroisse, en la chapelle du Calvaire de l'église Saint Roch, que la journée de ce samedi 17 novembre s'est ouverte à midi.

    1200px-P1000338_Paris_I_Eglise_Saint-Roch_façade_reductwk.JPGL'abbé Laurent y a donné l'homélie, toute consacrée à la personnalité de Maurras en ce 150ème anniversaire de sa naissance ; une homélie riche de nombreux enseignements. 

    A l'issue de la messe, rendez-vous avait été donné par François Bel-Ker, Secrétaire général de l'Action française, à 15 heures, 10 rue Croix-des-Petits-Champs, dans les locaux, désormais historiques du Mouvement.

    « Historiques », mais rénovés, modernisés et fonctionnels, aptes à toutes espèces de réunions et à recevoir un public important. Ce fut une heureuse surprise pour une bonne part des nombreux participants à la rencontre de cet après-midi du 17 novembre, où la présence de nombreux jeunes-gens a aussi été très remarquée.

    46445192_970701663130437_3684474794801102848_n.jpgPrésentation des locaux nouvelle formule, par François Bel-Ker, tenue d'un colloque dont les intervenants furent Axel Tisserand, Gérard Leclerc et Hilaire de Crémiers, ont occupé une bonne partie de l'après-midi, avant que ne soit confirmée la restauration de l'unité du mouvement d'Action française, par la fusion de la Restauration Nationale et du CRAF (Centre Royaliste d'Action Française). Le mouvement ainsi réuni prend le nom de Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française. Hilaire de Crémiers en est le Président d'honneur, Henri Bec le Président et François Bel-Ker le Secrétaire général, cheville ouvrière du Mouvement. 

    François Bel-Ker donna alors lecture du communiqué qui venait d'être adressé à la presse pour rendre public l'événement (ci-dessous).

    Suivit un cocktail très réussi où les conversations durèrent longtemps et les chants ne manquèrent pas de retentir.

    Lafautearousseau, notre quotidien, était représenté par Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale et par Gérard Pol.

    Ce fut une journée d'unité et d'espérance. 

     

    Communiqué de Presse

    L'unité restaurée 

    La Restauration Nationale et le Centre Royaliste d'Action Française sont heureux d'annoncer le réunification des deux mouvements maurrassiens dans une unique structure. Les royalistes français, en quête d'unité pour notre pays, souhaitent rassembler l'ensemble de leurs forces pour défendre l'intérêt national en toutes circonstances.

    Dans la continuité de la riche histoire de l'Action Française, nous reprenons comme nom officiel La Restauration Nationale, Centre Royaliste d'Action Française.

    L'Action Française rappelle que son objet est la restauration d'un état souverain exerçant pleinement ses fonctions régaliennes. Seul l'établissement d'une monarchie décentralisée et représentative garantira le juste exercice d'une puissance durable.

    Notre espérance repose sur S.A.R. le Comte de Paris, ainsi que sur son fils S.A.R. le Prince Jean de France, duc de Vendôme, qui se prépare activement au recours du Pays réel.

     
    Hilaire de Crémiers                      Henri Bec              François Bel-Ker
    Président d'honneur                              Président                    Secrétaire général 
     
    Paris, le 17 novembre 2018
  • Patrimoine cinématographique • La grande illusion

    Pierre Fresnay et Erich von Stroheim

    Par Pierre Builly

    La grande illusion de Jean Renoir (1937)

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpgSi pacifiste que ça ?

    la-gran-ilusion-aka-la-grande-ilusion-erich-von-stroheim-trasero-frente-de-izquierda-pierre-fresnay-jean-gabin-1937-e5m7ph.jpgAprès une bonne dizaine de visionnages, anciens et récents, de ce chef d’œuvre de Jean Renoir, j'en suis toujours à me demander ce qui lui vaut sa réputation d’œuvre pacifiste, de brûlot subversif, qui lui a - ou lui aurait - valu interdictions diverses et mises sous le boisseau. Ou alors - et c'est plutôt même sans doute là qu'il faut chercher - parce qu'en 1937, date de sortie du film, les lourdes machines des propagandes se sont mises à accélérer et ne tolèrent plus, pour la commodité de leur fonctionnement, qu'il y ait nuances, ambiguïtés, subtilités dans la mise en scène des réalités. 

    Les réalités, il me semble qu'elles sont doubles ou triples, mais suffisamment intelligentes pour n'être pas révolutionnaires ! Et si nous débarrassons aujourd'hui un film qui se passe pendant la Grande guerre d'une partie des aspects conjoncturels de l'époque de son tournage, sur quelles réalités, précisément, tombons-nous ? 

    koenigsbourg1.jpgQu'il existe une sorte d'Internationale « des gens bien élevés », qui transcende les appartenances nationales ? 

    Que la guerre peut se faire « sans haine » entre adversaires qui s'estiment ? 

    Que le désir, l'attirance physique, certaines frustrations peuvent entraîner des gens qui se comprennent à peine à engager une jolie (et provisoire) histoire ? 

    La belle affaire ! Tout cela est de l'ordre des rassurantes évidences ! 

    125874.jpgJe ne vois pas, en tout cas, chez Renoir un appel à la désobéissance, une remise en question du rôle de chacun ; bien au contraire, les combattants combattent dans un respect mutuel (mais il ne faut pas méconnaître que nos combattants sont des aviateurs, des aristocrates de la bagarre, qu'ils ne sont pas soumis à la promiscuité dégradante de la tranchée !) ; chacun fait son devoir, sans détestation de l'autre (c'est généralement seulement dans les guerres civiles qu'on déteste le type d'en face, parce qu'on sait pourquoi on le hait) ; chacun joue son rôle : les prisonniers cherchent à s'évader, les geôliers à les en empêcher. Et si Rauffenstein (quel rôle aura plus fait pour la légende d'Erich von Stroheim ?) se résout à tirer sur Boeldieu (même remarque pour Pierre Fresnay), ce n'est évidemment pas de gaieté de cœur, mais parce que c'est l'ordre des choses. 

    18477275.jpgEn fait, chacun fait son Devoir, sans fanatisme ou joie mauvaise ; mais il n'y a pas non plus d'aspect niais et grandiloquent, comme dans le J'accuse d'Abel Gance où les morts sortent des tranchées pour demander des comptes, et moins encore de côté « lendemains qui chantent » comme dans La vie est à nous, délicieux film de propagande communiste du même Jean Renoir. 

    Qui pourrait dire qu'il y a de la révolte, de l'esprit « crosse-en-l'air », de la mutinerie, dans la silhouette de Maréchal (Jean Gabin) et de Rosenthal (admirable Marcel Dallio) qui gagnent la Suisse dans la neige, après avoir quitté la ferme d'Elsa (Dita Parlo) ? 

    Je gage même qu'après une permission de convalescence, Maréchal et Rosenthal reprendront le combat...  ■

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    DVD disponible autour de 10€ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques hebdomadaires de Pierre Builly sur notre patrimoine cinématographique, publiées en principe le dimanche, dans notre catégorie Culture et Civilisation.
  • CASTANER, UNE VRAIE FLÈCHE

    Par Aristide Renou

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    « Notre-Dame-de-Paris n’est pas une ‘cathédrale’, c’est notre commun, c’est notre rassemblement, c’est notre force, c’est notre histoire. »

    Ainsi la cathédrale presque millénaire de la capitale de la fille aînée de l’Église se trouva-t-elle, par la magie du verbe ministériel, transformée en « commun », en lieu de « rassemblement », en « monument historique ». Comme une salle des fêtes, un stade, un alignement mégalithique ou un kiosque à journaux.

    Et les statues de saints qui n’avaient pas été détruites par l’incendie se voilèrent la face, tandis que les gargouilles pleuraient silencieusement.

    Car cette parole officielle, bien qu’issue d’un cerveau chétif, n’était pas une erreur, un lapsus, une formulation malencontreuse. Elle était au contraire l’exacte expression du fond de la pensée – si l’on peut appeler ainsi une si pauvre chose – du chef de toutes le polices, qui est aussi censé être le ministre des cultes et qui, entre tous, est l’homme de confiance de notre président.

    « pas une cathédrale »

    Ce même homme n’avait-il pas déclaré, il y a quelques semaines, à propos de ces musulmans partis combattre la France sous le drapeau de l’État islamique, et pour justifier leur rapatriement : « D’abord ce sont des Français avant d’être des djihadistes » ?

    Bien que se rapportant à des sujets radicalement différents, le « pas une cathédrale » et le « d’abord des Français » signifient au fond exactement la même chose.

    Il signifie que le ministre de l’Intérieur – et, par nécessité, celui qui l’a nommé à ce poste – voudraient que la France soit un lieu vide, un pur contenant capable de contenir n’importe quoi. Que les individus qui se trouvent sur ce bout de terre y vivent et agissent ensemble sans rien partager d’autre que la pure volonté de vivre et d’agir ensemble.

    Surtout, surtout, que la France n’ait aucune qualité propre, aucun trait distinctif. Surtout, surtout, SURTOUT que nous ne soyons pas « avant tout un peuple européen de race blanche, de culture grecque et latine et de religion chrétienne. » Car sinon, comment, nous ouvririons nous à « l’autre » sans réserve ? Comment accueillerons-nous avec reconnaissance et ferveur toute la diversité du monde, la merveilleuse diversité des êtres humains qui sont tous les mêmes par-delà leurs différences ?

    Par conséquent, Notre-Dame n’est pas une cathédrale, pas un lieu de culte catholique, elle est un bâtiment dans lequel des gens peuvent se rassembler. N’importe quels gens, pour faire n’importe quoi. Elle un espace commun pour des gens qui n’ont rien en commun si ce n’est d’être dans ce lieu. Elle est de vieux murs qui attirent beaucoup de touristes.

    Par conséquent est Français celui qui possède une carte d’identité française, ni plus, ni moins. Est Français celui dont l’administration décrète qu’il est Français. Ce qu’il fait, ce qu’il pense, ce qu’il ressent au plus profond de lui-même ne saurait rentrer en ligne de compte. Qu’il haïsse la France, qu’il prenne les armes contre elle, qu’il essaye de la détruire, tout cela est sans importance. Tout cela ne compte pas. La France n’exige rien de ceux qu’elle accueille, et surtout pas leur loyauté inconditionnelle.

    « Amour ? Création ? Désir ? Étoile ? Qu’est cela ? » — Ainsi demande le dernier homme et il cligne de l’œil. » (Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra).

    Qu’est-ce qu’une cathédrale ? Qu’est-ce qu’un Français ? – Ainsi demandent Christophe Castaner et Emmanuel Macron et ils clignent de l’œil.  

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    Aristide Renou

  • « Amo de moun païs… »

    par Louis-Joseph Delanglade 

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    « L'âme du pays perdure grâce à sa dimension tellurique ... » 

    Certains s’extasient sur les prestations fortement médiatisées de la jeune Greta Thunberg, laquelle, après Davos et l’Elysée, a de nouveau été exhibée le 15 avril, à Strasbourg cette fois et devant les députés européens : spectacle pathétique de cette adolescente suédoise sans doute manipulée par son entourage familial et certainement instrumentalisée par des groupes de pression écologistes pour lesquels le « renouvelable » est un business comme les autres. Tout se passe désormais comme si un catéchisme vert avait remplacé le défunt catéchisme rouge, celui-là même que brandissaient naguère ceux dont les plus ardents des activistes climatiques d’aujourd’hui sont les héritiers. Prophètes de l’apocalypse, rien ne les arrête, surtout pas l’échec probable ou avéré, à tout le moins l’impasse évidente, des solutions qu’ils proposent, de l’éolien au solaire en passant par la voiture électrique. 

    image.jpgOn se souvient du fameux « Notre maison brûle » de M. Chirac (Johannesburg, 2002) : belle image (sans doute inspirée par l’étymologie grecque, « oïkos », du mot écologie) mais de peu d’effet politique car chacun habite d’abord chez soi. Certes, les frontières n’ont pas arrêté le nuage de Tchernobyl, mais, s’il est des problèmes qui nécessitent de solides accords internationaux, cela n’a rien à voir avec ces grands-messes du messianisme vert, comme l’Accord de Paris sur le climat (2016), à la suite desquelles l’engagement contracté fait l’objet d’un respect inversement proportionnel à la foi et à l’émotion orchestrées par leur mise en scène. Qu’on le veuille ou non certains Etats, au demeurant peu nombreux, ont le pouvoir de faire la pluie et le beau temps. Et ces Etats, jaloux de leur souveraineté, c’est-à-dire d’abord de leurs frontières, restent maîtres de l’avenir écologique. 

    Mieux, ces frontières qui perdurent, ces limites qui déterminent l’en deçà et l’au-delà de chaque pays, restent à ce jour le meilleur moyen de se protéger des pollueurs, prédateurs, indésirables et envahisseurs de tout ordre. Voilà sans doute qui dérange nos écolos dont l’approche mondialiste minore fortement la dimension proprement humaine et enracinée d’une authentique écologie. Pour parler de la seule France, on ne peut nier que paysages, villages et villes ont acquis au cours des siècles et hors progressisme industriel une apparence forcément liée à nos cultures provinciales et à notre civilisation. Qui n’en veut plus de ces différences essentielles si ce n’est l’idéologie mondialiste basée sur la finance et les flux migratoires, idéologie pour laquelle les frontières nationales et l’enracinement local qu’elles permettent constituent des obstacles à abattre ? Voilà donc nos écolos, quoi qu’ils puissent prétendre par ailleurs, complices objectifs d’un libéralisme débridé, qui s’accommode fort bien de leurs options sociétales. 

    588451919895_m.pngLes mondialistes de tout poil font ainsi cause commune dans une sorte de libéralo-libertarisme dont le seul adversaire reste les tenants de la souveraineté nationale, garante de frontières à l’intérieur desquelles vivent ces subdivisions territoriales léguées par l’Histoire que d’aucuns (un Mistral, un Barrès, un Maurras) dénommaient si joliment les petites patries. Relisons les premiers vers du Calendau de Frédéric Mistral (la fameuse « invocation ») : l’âme du pays, en l’occurrence de la patrie provençale, incarnée dans les hommes et les événements historiques, cette âme perdure grâce à sa dimension tellurique : elle est la terre elle-même, au sens large, la « terro maïre » (la terre mère). Cette âme, Mistral, grand admirateur de Lamartine, nous dit qu’elle est dans le fleuve, le vent, la forêt ou encore les calanques de sa Provence. Peut-il y avoir message plus écologique que celui qui fait de la nature, donc de la défense de son intégrité par tous les moyens, le siège de l’âme de la patrie ?