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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Un entretien avec le Prince Jean de France, dans ”L'Hedo”

    header.pngLe prince Jean de France a accordé au "magazine d'information d'Orléans et de l'agglo" - "L'Hedo" -un entretien (publié le 21 février) dont nous reproduisons le texte. Ce que le journaliste en a retenu est formulé en légende de la photographie du Prince, devant sa résidence du Domaine Royal de Dreux, et c'est simplement ceci : "Le duc d’Orléans est prêt, « si les conditions sont réunies », à offrir à la France une monarchie moderne".

    Le prince Jean d'Orléans, à notre connaissance, n'est pas "duc d'Orléans" (titre que porte son oncle, le prince Jacques d'Orléans) mais duc de Vendôme; d’autre part, "monarchie "moderne" fera grincer les dents de quelques puristes (Boutang précisait : "moderne ou affrontée au monde moderne"); d'autres expressions pourront encore être discutées. Mais, compte-tenu du contexte actuel, ce sont, évidemment, des détails.  

    De quoi la France de demain sera-t-elle faite ? Une monarchie y reverra-t-elle jamais le jour ? Qui viendrait, effectivement, à l'établir si, comme nous l’espérons, elle devait l'être ? Ce sont des questions sans réponse. L'Histoire est plastique : monarchie, république, empire, comme Rome, la France a connu ces trois régimes. Aucun d'entre eux n'est bâti pour toujours, même s'il est clair que la France s'est constituée par l'oeuvre de ses rois capétiens et que cette réalité de notre histoire marque, toujours et encore, très profondément, ce qui caractérise et définit la France d’aujourd’hui.

    Une chose est sûre : les princes d'Orléans, qui ont recueilli la légitimité de l'ancienne monarchie à la mort du Comte de Chambord, n'ont jamais cessé, depuis lors, de servir leur pays, et d'assumer clairement la tradition dont ils sont héritiers.  

    Sans-doute est-ce la raison pour laquelle, les prétendants, toutes époques et générations confondues, ont toujours entretenu avec les divers Chefs d’Etat qui se sont succédé à la tête de la République et avec leurs collaborateurs, une relation plus ou moins étroite qui, si elle n’a pas abouti au résultat qu’en certaines circonstances ils en espéraient, les ont, néanmoins, amenés à servir leur pays et à rester toujours présents dans le paysage public français. L’histoire de ces relations, de Poincaré à De Gaulle, à Mitterrand, et même Sarkozy, ce que les intéressés en ont dit, écrit, pensé, mériterait, sans-doute, de faire l’objet de l’un de nos dossiers … Nous y penserons. 

    Le prince Jean, dans la position qui est la sienne, celle de Dauphin de la Maison de France, nous paraît se situer dans cette ligne qui consiste à demeurer, toujours, pour la France, un recours possible.   


      

     

    Prêt à remonter sur le trône

    Publié le 21/02/2013 à 11:30
     
     
       

    Ce n’est ni une fantaisie ni un fantasme. Le duc d’Orléans est prêt, « si les conditions sont réunies », à offrir à la France une monarchie moderne, gage de pérennité dans l’alternance. Entretien exclusif.

    C’est dans son château de Dreux que Jean d’Orléans (de son nom de baptême Jean Carl Pierre Marie d’Orléans) me donne rendez-vous. Le temps est gris, le crachin voile un peu l’horizon. Je m’arrête devant la grille où se pressent chaque printemps les visiteurs et remarque une silhouette qui s’avance vers moi. C’est l’épouse de Jean d’Orléans qui arrive à ma rencontre pour ouvrir le domaine familial à ma curiosité. Pas de domestiques, pas de valets ni d’hommes à tout faire… C’est Philomena de Tornos, duchesse de Vendôme, qui fait grincer l’imposant portail tout en s’excusant de m’avoir laissé sous ce crachin digne d’un mois de novembre. Le château de Dreux, s’il surplombe la ville et offre un panorama princier, n’a ni les dimensions ni le lustre de Versailles. C’est d’ailleurs dans une pièce de taille très modeste que je retrouve Jean d’Orléans. À peine le temps des présentations faites que je vois apparaître le prince Gaston Louis Antoine Marie d’Orléans, avec ses bottes en caoutchouc et son air canaille. Je salue ce petit bonhomme et je découvre sous la table, à quatre pattes, la princesse Antoinette Léopoldine Jeanne Marie d’Orléans à la recherche de bras pour se faire câliner…

    « Je préfère faire plutôt que de m’exprimer dans les médias »

    Tous les clichés viennent de s’évaporer en l’espace de quelques mi-nutes. Je ne serai impressionné ni par le décorum, ni par l’arrogance aristocratique. Cette sobriété des lieux, Jean d’Orléans la fait sienne. Jean d’Orléans n’en fait pas mystère. Le comte de Paris, son grand-père et figure médiatique de son époque, a mis à mal le patrimoine familial. Pas de grandes propriétés à travers la France et l’Europe pour le descendant direct du dernier roi de France, Louis-Philippe, qui a abdiqué le 24 février 1848, il y a tout juste 165 ans… « Nous avons une fondation familiale pour la ges-tion du château d’Amboise (institution reconnue d’utilité publique), nous sommes propriétaires de la forteresse de Bourbon-l’Archambault et, bien sûr, du château où nous sommes actuellement. » En somme, rien de bien rémunérateur… Jean de France, s’il cogère un domaine forestier, se montre le plus souvent sous les traits d’un conférencier spécialiste du… patrimoine et de l’histoire de France.

    La monarchie, le meilleur allié de la démocratie !

    Une histoire qu’il aime à faire dé-couvrir, y compris dans le « 93 », dans un collège en zone sensible. Et sans démagogie, sans renfort de médias, Jean d’Orléans se sent aussi à l’aise devant ces collégiens des zones d’éducation prioritaire qu’avec les passionnés d’histoire… de son histoire en quelque sorte. « Avec les collégiens, on prend le biais du patrimoine à travers quelques grands personnages. On évoque leur sépulture à Saint Denis et les raisons qui ont fait choisir ce lieu. Et on finit toujours par aborder les questions plus personnelles comme ma présence à tel ou tel mariage princier, mon lieu de résidence… », ajoute-t-il avec un sourire amusé. À Dreux, il n’hésite pas à mobiliser son énergie pour se mettre au service de sa ville : « Je crois beaucoup en l’humain et à l’efficacité des relations pérennes. » Et quand on évoque son absence dans les médias, de cette vacance d’une « voie royale » dans le concert des prises de position de toutes sortes : « Je préfère faire plutôt que de m’exprimer dans les médias. » La monarchie institutionnelle, le prince de France la côtoie réguliè-rement au fil de ses visites dans les familles princières européennes. « C’est intéressant de voir comment les monarchies assurent la pérennité et la continuité de l’institution avec les alternances politiques. » Mieux encore, Jean d’Orléans estime que le roi a déjà sauvé et se doit de sauver la démocratie quand celle-ci est en danger : « Ce fut le cas en Espagne. En Belgique, malgré l’absence de gouvernement depuis un an, c’est le roi qui assume cette continuité. » Et quand on évoque la dérive monarchique, le duc d’Orléans rappelle « que le roi ne décidait jamais seul ». « En revanche, ce qui est intéressant dans la période qui est la nôtre, c’est que le roi peut représenter une référence, un symbole et apporter une vision à plus long terme. Ce n’est pas une opposition de la monarchie avec la démocratie, c’est au contraire une convergence. » Pour autant, il peut regarder durement certaines familles royales « en exercice ». « Il y a un devoir d’exemplarité. Quand le roi d’Espagne va chasser les éléphants, ou quand la reine Fabiola met en place une fondation… Il faut faire attention à ce que l’on fait. »

    Le retour par les urnes ?

    Quel avenir pour le duc d’Orléans ? « Je pense qu’on ne peut pas revenir en arrière. C’est un modèle nouveau de la monarchie constitutionnelle qu’il faudrait inventer. » En d’autres termes, pas de famille potiche sur le trône de France… mais une monarchie active au service de la démocratie. Alors, par quel biais les « Orléans »pourraient faire leur come-back ? « Hugues Capet et Pépin le Bref ont été élus. » Il n’était pas encore question, à cette époque, du suffrage universel… « Pour l’instant, on sent bien que la volonté des Français n’est pas de voir un roi de France s’installer sur le trône. Mais en fonction des circonstances cela peut évoluer. Et le moment venu… » Le moment viendra-t-il ? Quoi qu’il en soit, avant cela, Jean devra être le chef de la famille d’Orléans, situation qu’occupe à ce jour Henri d’Orléans, comte de Paris et duc de France. « Pour l’instant, je suis encore sur la réserve. Mais quand il sera temps, je me ferai plus présent en privilégiant les actions de terrain aux grands-messes médiatiques. » Une élection locale ? « Pourquoi pas. Il est intéressant de se frotter à ces enjeux, à ce que cela peut vouloir dire dans la victoire comme dans la défaite. » Mais, en regardant ces deux enfants, son héritier, cette toute jeune fille d’à peine 13 mois, il se met à penser à ce que cet engagement familial signifie.« Je commence ma vie de famille. J’ai planté un arbre, j’ai gagné ma vie… » Et le temps n’est pas un enjeu quand on fait partie d’une dynastie. Ce que le père ne peut accomplir, le fils peut le réaliser.

    Philippe Had

  • Étrangers terroristes, fichiers, décision

    Par  Xavier Raufer

    Nouveau Microsoft Publisher Document.jpgXavier Raufer est criminologue, essayiste, expert en questions de terrorisme Il a publié des ouvrages consacrés à la criminalité, au terrorisme et à l'insécurité urbaine.

    Il participe régulièrement à diverses publications de presse ou émissions télévisées.

    On lira avec intérêt les réflexions, informations, explications et détails évidemment intéressants, qu'il a publiés récemment. LFAR

    Par  Xavier Raufer 

    xavier-raufer-810x456.jpg

    L'appareil d'Etat français dispose de nombre de fichiers administratifs  judiciaires ou de renseignement, voués à cibler et suivre tous types de criminels, terroristes, escrocs, aliénés, etc. En vrac : STIC (système de traitement des infractions constatées), Fichier des personnes recherchées (FPR) dont les « Fiches S » sont une subdivision ; Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) ; Fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes (FIJAIT), etc. 

    Répondant à divers besoins, gérés par maintes instances du continuum régalien de l'Etat, ces fichiers lui donnent la cruciale profondeur stratégique en matière de menaces et permettent le suivi d'individus problématiques ou dangereux. 

    Or ces fichiers sont immenses : FPR, environ 400 000 individus, Fiches S, 25 000, dont un peu moins de 10 000 pour les  djihadis-salafis, FSPRT, environ 20 000, etc. Ils sont aussi complexes : les fiches S comportent 16 catégories, pour autant de profils. Ainsi, le récent terroriste de Strasbourg, Cherif Chekatt, était-il fiché S11 (surveillance basse). 

    Le premier danger est donc ici de retomber dans un travers ainsi décrit, vers 1968, par des humoristes : « La France compte 20 000 gauchistes, dont 100 000 fichés par la police ». 

    FIJAIT-ELGARRETARATZEA.jpgDe plus, ceux qui garnissent ces fichiers retiennent souvent d'impalpables critères de sélection, comme la radicalisation qui, dans la tête d'un individu, va du raptus sans lendemain à l'engagement d'une vie. Il est donc délicat de décider du sort d'un individu ciblé sur la seule inscription, plus ou moins durable, dans un fichier visant d'abord à la surveillance et l'alerte, et moins ou pas du tout, à évaluer une dangerosité. Admettons cependant que le criblage fin de tous ces fichiers révèle un socle récurrent de quelques milliers de fanatiques résolus et dangereux. Qu'en faire ? 

    Deux cas de figure : ils sont Français, ou étrangers. Pour les étrangers, l'expulsion se peut, s'il y a « menace grave pour l'ordre public ». A fortiori, « très grave ». L'expulsion s'opère alors au cas par cas, et exige des preuves. Le terroriste agissant en réseau avec, par exemple, le Moyen-Orient, peut être aussi jugé en Cour d'assises pour « intelligence avec l'ennemi ». Car bien sûr, le terroriste du terrain préparant un attentat, informe son état-major (disons, al-Qaïda ou l'Etat-islamique) situé dans la zone des combats Irak-Syrie. Ou, si le terroriste est dans l'action directe, on peut le juger pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ». Mais à titre symbolique, l'intelligence avec l'ennemi est plus redoutable et inquiétante pour le terroriste putatif. Avec l'état d'urgence, elle exprime le conflit grave, lors duquel l'Etat frappe fort et frappe large. 

    Deux obstacles en tout cas : 

     Ces divers processus sont lents et complexes ; certains comme la Cour d'assises, hors de prix. Un haut magistrat a récemment révélé au signataire qu'un procès d'assises coûtait en moyenne 600 000 euros. Ainsi, la France a expulsé vingt fanatiques étrangers - dangereux en 2018. Peut-être irait-on jusqu'à une centaine - mais des milliers, sûrement pas, dans le présent système judiciaire, inadapté et impécunieux. 

     La  justice française vit mal le collectif. Depuis un demi-siècle, la France affronte des criminalités collectives : terrorisme, crime organisé, mais la justice française s'adapte mal à ces nouvelles formes d'hostilité, de prédation ou de conflit « à basse intensité ». Faute de moyens sans doute, mais aussi, de culture criminologique et d'expérience de l'international. Exemple: au fil des ans, le signataire a fréquenté maintes conférences internationales sur le crime organisé, le terrorisme, etc. Or il n'y a croisé qu'une seule fois, un magistrat français s'exprimant couramment en anglais - ou toute autre langue. 

    Venons-en à l'obstacle crucial en matière de lutte antiterroriste : la timidité des dirigeants de la France. Depuis Charlie-Hebdo et l'Hyper-casher, on a vu des gouvernants tétanisés multiplier les actes symboliques, des rites de deuil collectif à l'empilage de lois nouvelles pas toujours utiles. Et hésiter ou renoncer, par bienséance, « antiracisme » mal placé, etc., à prendre des décisions fortes, voire brutales, prouvant à l'ennemi – car ennemi il y a bien - qu'on a fini de rire et que désormais, les coups lâchés font mal. 

    La lâcheté politique s'exprime toujours ainsi : il faut attendre, attendre encore et toujours... il manque un rapport, un article de loi... Tel dispositif est imparfait... Attendre donc, jusqu'au parfait polissage du dernier bouton de guêtre. Or bien sûr, là n'est pas la bonne voie. Mao Zedong, bourreau de son peuple mais grand seigneur de la guerre, a ouvert en la matière deux voies fécondes,  ainsi exprimées « Se lancer dans la guérilla pour apprendre à faire la guerre » et « Oser lutter, oser vaincre ».

    Partant de là, on peut sidérer l'ennemi, lui ravir l'initiative, le refouler hors des frontières.

    Faire jouer à ses dépens le ressort ultime de toute entreprise criminelle, mafieuse ou terroriste : l'effet de déplacement. Quand les braqueurs trouvent les banques trop blindées, ils ne filent pas s'inscrire à Pôle-emploi mais ciblent les supermarchés - ou les particuliers à domicile. Quand les terroristes se brûlent par trop les doigts en touchant à la France, ils ciblent un autre pays - car cette guerre-là est planétaire et donc, frapper les infidèles ici ou ailleurs, peu importe au fond. 

    C'est ainsi que, de 2015 à 2018, domine le sentiment que l'obstacle majeur sur la voie de la victoire contre le terrorisme est l'absence de décision politique forte. Or décider est l'essence même du politique. 

    Alors : expulser des fichés S, ou toute autre catégorie de fanatiques dangereux ? Chasser de France des terroristes, leurs relais logistiques ou propagandistes ? Cibler efficacement les Mohamed Merah et Chérif Chekatt en temps utile - c'est à dire, avant le bain de sang ? Bien sûr ; cela tient à un mot : décider. 

    arton782.jpgIci, pour conclure, le rappel philosophique de ce que la décision a de redoutable – surtout pour qui l'élude : «Les décisions ne s'obtiennent pas du fait de discourir à leur sujet, mais du fait qu'est créée une situation et que sont appliquées des dispositions, au sein desquelles la décision est inéluctable et où toute tentative pour l'éluder revient en fait à la décision la plus grave ». (Martin Heidegger).

    Xavier Raufer 
    Docteur en géopolitique et criminologue.
    Il enseigne dans les universités Panthéon-Assas (Paris II), George Mason (Washington DC) et Université de Sciences politiques et de droit (Pékin) 
  • Un hommage du Monde à Jean-François Gravier.....

              Dans sa page Rétrolectures (une fort bonne idée, cette page...), consacrée donc ce 15 juillet à Jean-François Gravier, Jean-Louis Andréani revisite son ouvrage Paris et le desert français.         

              Le commentaire est intéressant, et le ton élogieux. Y a-t-il une petite ambigüité, un sous-entendu, lorsqu'il, évoque les idées royalistes de Gravier ?  Faut-il subodorer une arrière-pensée dans le rappel "...avant de travailler pour Vichy" ou l'expression "inspiration pétainiste" ?Ce serait faire preuve d'une sorte d'amnésie à sens unique, aussi injustifiée que surprenante: imaginerait-on le même journaliste gêné de parler de Mitterand, par exemple, parce que celui ci a eu une période vichyssoise, fort bien connue de tous... ?

              Ne faisons donc pas de procès d'intention à Jean-Louis Andréani, que nous feliciterons au contraire pour la qualité de ses lectures et le choix de ses auteurs. Voici le texte de son article, intitulé sobrement "Paris et le Désert français".

              Dans un domaine qui n'est pas vraiment une pépinière de best-sellers, le livre de Jean-François Gravier, Paris et le désert français, a eu une carrière hors du commun. Plus qu'une référence, il reste un témoignage, un symbole : celui de la révolte contre une France déséquilibrée, entre une région-capitale écrasante, où tout se passe, et une province belle endormie qui suscite l'ennui et fait fuir les talents vers la Ville Lumière.       

              Lorsque le jeune géographe (né en 1915, il a lors 32 ans) publie en 1947, aux éditions du Portulan, il n'imagine pas que son essai (tiré à 3.000 exemplaires) puisse inspirer au général de Gaulle l'aménagement du territoire à la française et devenir la bible de la décentralistaion. L'influence de Gravier se retrouverait même dans la "nouvelle société" de Jacques Chaban-Delmas, premier ministre de Georges Pompidou de 1969 à 1972;
     
            En 1947, Le Monde ne rate pas Paris et le désert français, sans toutefois lui accorder une très grande place. Le supplément hebdomadaire "Une semaine dans Le Monde" du 25 octobre 1947 consacre environ une demi-colonne à ce "remarquable ouvrage". Même si l'auteur du papier cite surtout la préface de Raoul Dautry, ministre de la reconstruction et de l'urbanisme à la Libération.

              Réédité une première fois en 1958 par Flammarion, Paris et le désert français est couronné par le Grand Prix d'histoire de l'Académie française, le prix Gobert, le 17 décembre 1959. L'écrivain Maurice Genevoix prononce l'éloge du récipiendaire et salue "un chef-d'oeuvre (...), un ouvrage bénéfique" dont les répercussions devraient être "considérables". En 1972, l'ouvrage est réédité une troisième fois, de nouveau par Flammarion.

              A lire aujourd'hui les quelque 400 pages de l'édition de 1947, le "Gravier" correspond bien à l'empreinte qu'il a laissée dans la mémoire collective. La première partie, "Bilan", qui occupe la moitié de l'ouvrage, est un réquisitoire bourré de cartes, de chiffres, de tableaux. C'est elle qui a bâti la légende de Gravier. Dans un style incisif, malgré les références constantes aux statistiques, l'auteur y décrit avec minutie cette exception française qui fait que le centralisme politique hérité de l'Ancien Régime a gagné, de proche en proche, les sphères économique, culturelle, éducative, jusqu'à faire de la centralisation parisienne la règle générale. Le raisonnement de Jean-François Gravier est simple. Il défend la décentralisation au nom de l'efficacité, notamment économique, et du mieux-être des populations qui, à ses yeux, vont de pair.

              L'auteur considère que, comparée notamment à l'Allemagne - n'oublions pas que le livre sort deux ans après la guerre -, la France devrait rechercher, à long terme, un gain de presque 30 millions d'habitants, pour arriver à 73 millions, avec la production industrielle correspondante. Et il se demande si la centralisation est le meilleur moyen d'y arriver : "Peut-on fonder l'avenir d'une nation sur l'hémorragie interne ? Peut-on fonder sa renaissance sur le gonflement congestif de 4 % de son territoire et sur l'appauvrissement continu en hommes et en productions de la moitié de ses provinces ?" Gravier résume d'ailleurs en trois mots "les vrais problèmes français" : "population, énergie, investissement". L'auteur s'y montre adepte résolu du Plan et de "l'économie dirigée", qui prévaut à l'époque.

    "TENTACULES"

              Gravier est parfois utopique, excessif, verse dans l'autoritarisme pour servir sa volonté farouche de relancer la production. Mais l'ouvrage impressionne encore aujourd'hui par la force de ses descriptions, ses capacités d'anticipation. Ainsi, avec trente ans d'avance, le géographe (disparu en 2005) prône la création de 16 régions, chacune dirigée par un super-préfet. Il souligne la nécessité d'un "Grand Paris" d'environ 5 millions d'habitants, insiste sur les conséquences néfastes du laisser-faire urbanistique. Quant à la capitale elle-même, il déplore - en 1947 ! - que "Paris semble aménagé pour des automobiles et non pour des hommes - encore moins pour des enfants"...

              Mais il y a une face souvent ignorée de Jean-François Gravier, son engagement idéologique dans la mouvance maurassienne. Un jeune universitaire, Antonin Guyader, rappelle que le géographe, qui signe alors "François Gravier", a été membre des étudiants royalistes d'Action française, puis a continué à graviter dans les milieux de la droite monarchiste, avant de travailler pour Vichy (La revue Idées 1941-1944. Des non-conformistes en Révolution nationale, L'Harmattan 2006). Plus tard, Gravier aurait été sensible aux idées du personnalisme chrétien. Dans quelle mesure l'idéologie de jeunesse de Gravier a-t-elle pesé sur ses analyses ? Depuis la fin des années 1990, quelques auteurs dénoncent une inspiration pétainiste du Désert...

              Dans l'édition de 1947, Gravier montre une méfiance évidente envers les très grandes structures, qu'il s'agisse de la ville ou de l'entreprise, stigmatise "les tentacules" de Paris et des plus grandes villes. Mais il cite aussi en exemple Milan ou la structure urbaine multipolaire de l'Allemagne, veut faire de Poitiers et Aix-en-Provence un Oxford et un Cambridge français, défend le rayonnement de la capitale et soutient que l'aura intellectuelle, culturelle, du Paris de la fin du XIXe siècle ne souffrait pas d'une population moins importante. Le mouvement de repeuplement des campagnes, que souhaitait organiser Gravier, a d'ailleurs commencé aujourd'hui, à partir des bases mêmes qu'il évoquait : besoin d'espace, de nature, fuite de la saturation urbaine. Tandis que le poids démographique de l'Ile-de-France semble stabilisé, voire en légère baisse.

               Au demeurant, ce poids toujours décisif malgré l'attraction des nouvelles métropoles régionales, l'asphyxie qui gagne la région parisienne, les problèmes inextricables de logement, de transport, de pollution, amène à se poser une question essentielle : si la prise de conscience accélérée par l'ouvrage de Jean-François Gravier n'avait pas eu lieu, quel serait le visage de la France d'aujourd'hui ?

  • Patrimoine • Versailles ou le Soleil à la fête [III]

    Pierre Paul Rubens (1577-1640), La Chute de Phaéton, c. 1604-1608 

     

    « Les plaisirs ont choisi pour asile, ce séjour agréable et tranquille » : l’apparition d’une spécificité culturelle

    La cour de la seconde moitié du XVIIe siècle voit plusieurs expressions artistiques bien à elle se développer, parmi lesquelles le ballet pour la danse, et la tragédie classique pour le théâtre et les arts lyriques quand elle est mise en musique. Le spectacle a dès lors une vocation : une mise en ordre symbolique, s’effectuant par le biais de constructions savantes et complexes, d’ordre artistique, esthétique et idéologique.

    L’opéra français résulte des premières tentatives de Mazarin d’importer les opéras italiens à la cour. Pour le jeune Louis, il fait jouer La finta pazza de Francesco Sacrati, précurseur de l’opéra-ballet. En avril 1659, la Pastorale d’Issy, comédie française en musique, est jouée dans la maison de campagne de René de la Haye, sieur de Vaudetart, orfèvre du roi. Elle est composée sur un livret de Cambert d’après les Poèmes de Perin. Son succès est tel qu’il permet, un peu plus de dix ans plus tard, la fondation de l’Académie d’opéra qui deviendra, en 1669, l’Académie royale de musique. Après quoi, le genre est saisi par les grands maîtres déjà en grâce à l’intendance des plaisirs du roi. À Versailles, les représentations données sont le fruit d’une étroite collaboration entre Lully et Molière, composant entre autres Le Mariage forcé, George Dandin, Monsieur de Pourceaugnac, Le Sicilien ou l’Amour peintre… On s’efforce d’y inscrire des moments musicaux et chorégraphiques dont l’exemple le plus célèbre est celui du ballet turc du « grand mamamouchi » dans Le Bourgeois gentilhomme. En 1673, naît Cadmus et Hermione, tragédie lyrique de Jean-Baptiste Lully composée sur un livret de Philippe Quinault. La première est jouée en présence du roi qui, selon la chronique, s’est « montré extraordinairement satisfait de ce superbe spectacle. » Dès lors, de nombreux « opéras à la française » puis « tragédies en musique » sont composés : Alceste, Atys et Armide deviennent les pièces maîtresses étalons de la musique du roi, synthèses des genres précédents que sont le ballet de cour et la comédie-ballet. On chante l’action dramatique suivant le modèle de la tragédie classique : cinq actes d’une intrigue suivie et d’un ton soutenu. Le récit y prend une place capitale, dramatisé par la musique de la déclamation tragique de Corneille et Racine. Le spectaculaire se renforce d’autant plus à l’heure des ballets qui entrecoupent les actes pour y adjoindre leur part de festivité.

    Issu du balletto italien, c’est en France que le ballet gagne ses lettres de noblesses. Le Ballet comique de la reine, chorégraphié par Balthazar de Beaujoyeulx, est présenté à Paris en 1581 et inaugure la tradition du ballet de cour qui donnera, au XVIIe siècle, les opéras-ballets et les comédies-ballets de Lully et Molière. Le ballet, comme la musique ou le théâtre, répond au service d’un message politique. Dans le Ballet royal de la nuit, sont liées thématiques astrologiques et astronomiques, parées des vertus et des insignes du pouvoir, gravitant autour du Soleil. La danse permet alors, par le mouvement et contrairement aux arts plastiques, d’incarner véritablement, de manière organique, l’astre qui luit. En 1661, l’un des premiers actes de gouvernement de Louis XIV est la fondation de l’Académie royale de danse, où l’on forme les danseurs et codifie l’art chorégraphique. Pierre Beauchamp, danseur et chorégraphe à la cour, codifie les cinq positions classiques et met au point un système de notation de la danse. Il s’agit de développer une pédagogie du langage des images compréhensible et reproductible. Le jésuite Claude-François Ménestrier, qui rédige deux ouvrages d’anthologie entre 1681 et 1682 sur la question : Des représentations en musique anciennes et modernes puis Des ballets anciens et modernes selon les règles du théâtre, pose ainsi cette réflexion : « Les spectacles publics font une partie de la Philosophie des Images que je me suis proposée comme la fin de mes études. »
    Ces médias artistiques entrecroisés s’expliquent en partie par la recherche d’un art total, mêlant musique instrumentale, vocale, poésie, danse, décors et images, issu de l’humanisme de la Renaissance, à l’heure où érudits et artistes redécouvrent l’Antiquité.

    La fondation d’une mythologie française

    Le Grand Siècle brille par la volonté de Louis XIV à faire de la France une nouvelle Rome. Avec Phaéton, tiré des Métamorphoses d’Ovide, le dieu Jupiter endosse son soc fleurdelisé et déploie les « vertus alliées de la force » pour reprendre saint Thomas : Magnificence et Magnanimité, apanages des grands monarques, face à l’orgueil démesuré de Phaéton qui, désireux de s’approcher du soleil, se brûle les ailes. La première est donnée sur une scène éphémère, dans la Salle des Manèges. Les machines absentes sont compensées par l’abondance et le luxe des costumes dessinés et conçus par Bérain. Les sujets développés après Phaéton tels que ceux d’Amadis, de Roland ou d’Armide, abandonnent progressivement les thématiques ayant trait aux dieux pour représenter des héros à visage humain. Après l’Antiquité, force est donnée aux légendes médiévales et à leurs mythes chevaleresques. À travers son répertoire mêlant sujets à l’Antique et hauts faits baroques, Louis XIV domine le temps et l’espace. Dans Amadis, composé en 1684, l’intérêt est porté au héros du même nom très en vogue dans la littérature du XVIIe siècle. Plus encore, on appelle cet Amadis de Gaule « la Bible du Roy » sous Henri IV. Dans ses Chroniques secrètes et galantes, Georges Touchard-Lafosse écrit : « Le roi se croyait quasi auteur du poème ; l’incitation de l’amour propre domina quelque peu chez lui le sentiment de la bienséance : un poète par métier n’eût pas fait plus. La pièce était remplie d’allusions à la louange de Sa Majesté, et Lully fit chanter, le mieux qu’il put, ce panégyrique obligé. » [1] D’abord issu de la littérature portugaise, de l’auteur Garci Rodriguez de Montalvo, Louis XIV s’approprie cette histoire d’amour mettant en scène Amadis, chevalier courageux surmontant mille obstacles pour Oriane, fille de Lisuarte, roi de Bretagne. L’épopée retrace la conquête de ce héros baroque à travers l’Europe, triomphant tour à tour en Bohème, en Allemagne, en Italie et en Grèce. La figure du roi est désormais une figure bien humaine, capable de dépasser sa faiblesse et de conquérir le monde malgré son être mortel.

    Roland, dont le thème est emprunté à l’Arioste, est joué à Versailles le lundi 9 janvier 1690. Comme pour Amadis, la trame est au sujet guerrier. Le Prologue est chanté par Démorgon, roi des fées, chantant les louanges de Louis XIV sur son trône car « le plus grand des héros » a ramené la paix. Pour Philippe Beaussant, « avec ces œuvres qui abandonnent la mythologie et les images traditionnellement chargées de transmettre la symbolique royale, nous sommes plus près que jamais de la personne et de l’esprit du roi. » Ce goût du roi consiste en cette appropriation transversale de légendes, de contes et de mythes européens, forgeant l’être-même du souverain comme image inaliénable destinée à sa descendance et à la postérité. Louis XIV est résolument ce « maître absolu de cent peuples divers » que chante la Sagesse dans le Prologue d’Armide. Un sauveur, à l’instar du Renaud de la tragédie, libérant peuples comme amours de la barbarie par la « douceur de ses lois. »

    Epilogue

    Au fil des années, les deuils qui frappent la famille royale, l’âge du roi, le déficit des caisses de l’Etat et les guerres imposent des divertissements plus intimes. Au crépuscule de sa vie, Louis XIV réserve le faste aux baptêmes et aux mariages princiers, avec le souci toujours prégnant d’impressionner ambassadeurs et souverains en visite officielle. Les jardins achevés, ils ne peuvent plus accueillir les grands dispositifs éphémères qui ont marqué la vie des bassins, des parterres et des bosquets. Pour autant, l’héritage qu’il a légué à la France s’incarne toujours avec vivacité dans les pages des tragédies que l’on continue de mettre en scène et de la musique que l’on continue de jouer. Louis XIV, en monarque soucieux de léguer à sa descendance un royaume en plus bel état qu’il ne l’avait trouvé, a également transmis sa passion des fêtes toute française à l’ensemble de ses sujets d’aujourd’hui. Mieux encore : au monde entier, que le mythe du Roi-Soleil fascine et continuera de fasciner pour la révolution culturelle qu’il lui a donné. Si Louis XIV vit encore derrière chaque vers de Molière ou Corneille déclamé, chaque note de Jean-Baptiste Lully ou de Marc-Antoine Charpentier pincée, l’on pourrait aisément pasticher le mot fameux : « Je m’en vais, mais la fête demeurera toujours. » (FIN)   

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    Les Quatre Vertus, Balet comique de la Royne, faict aux nopces de Monsieur le Duc de Joyeuse & madamoyselle de Vaudemont sa sœur. Par Baltasar de Beaujoyeulx, valet de chambre du Roy, & de la Royne sa mere, Gallica, p. 40  

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    Le Rouge et le Noir

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (193)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Massacre de Pirmasens, fin du séparatisme rhénan...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    À deux pas de la frontière française, dans une zone occupée par nos troupes, la République laissa massacrer nos amis et alliés "séparatistes rhénans" par les Prussiens, nos ennemis jurés; n'est-ce pas là une véritable "intelligence avec l'ennemi" ?...

     

     

    Oui, démembrer l'Allemagne après la victoire de 1918 était possible : l'Empire allemand, proclamé en 1870 dans la Galerie des Glaces de Versailles - par pure "provocation symbolique... - n'avait pas même cinquante ans !...
    Généraux et civils, tout le monde savait, tout le monde disait ce qu'il fallait faire, l'Action française entre autres, notamment avec Jacques Bainville :

    1. Il fallait d'abord ne pas "s'arrêter sur place", le jour de l'Armistice, mais entrer en Allemagne et aller jusqu'à Berlin.

    2. Puis, rendre leur indépendance et leurs libertés aux royaumes et principautés germaniques récemment réunies par Bismarck, et dont "l'unité dans l'Allemagne" prussienne était toute récente.

    Rappelons encore une fois, au passage, que c'est la Révolution et que ce sont les républicains, doctrinaires et idéologiques, qui, au nom du fumeux et funeste "principe des nationalités", ont voulu, permis et laissé se construire, en la favorisant, l'unité allemande, là ou, plus sage, et plus en adéquation avec l'intérêt national, la Royauté avait émietté les Allemagnes en près de quatre cents États aux Traités de Westphalie, en faisant d'elle "la croix des géographes", libérant la France de tout danger venu de l'Est, et lui permettant, lentement mais sûrement, d'agrandir ses frontières par une marche vers le Rhin ininterrompue :


    • les Trois Evêchés, avec Henri II;

    • l'Alsace et la Franche-Comté, sous Louis XIV;

    • la Lorraine, sous Louis XV.


    Le reste de la rive gauche du Rhin avait, naturellement, dans cette optique, vocation à être réuni, un jour ou l'autre, au Royaume de France...

    La Révolution, la première République et les deux Empires ont bouleversé tout cela, gâchant notre situation, gaspillant nos avantages, et empêchant les espoirs français d'achèvement de notre expansion vers le Rhin...

    En 1918, après avoir perdu sa richesse principale, sa jeunesse, la France était donc en droit de démembrer l'Allemagne. Et, tout particulièrement, de retirer à la Prusse les régions rhénanes.
    Sans forcément penser à une "réunion" immédiate à la France, au moins l'indépendance de ces régions, d'ailleurs souhaitée par de larges parts de la population, était possible et, bien sûr, souhaitable et profitable pour nous.
    La République au pouvoir gâcha la victoire et en perdit les fruits.
    Non seulement elle ne soutint pas les séparatistes rhénans, mais elle limogea Mangin - qui les aidait - et ne soutint pas non plus le Haut commissaire Tirard; et elle "laissa faire" les Prussiens dans leur entreprise d'intimidation et dans leur action pour briser par la force brute (l'assassinat lorsque la terreur ne suffisait pas...) ce séparatisme, favorable "de fait" aux intérêts français : pourtant, de véritables "putschs séparatistes" avaient bien eu lieu à Cologne, Bonn, Aix-la-Chapelle, Mayence...; deux chefs séparatistes rhénans avaient même constitué - à Coblence - un "Gouvernement provisoire de la République rhénane" : au lieu de le soutenir, la République le laissa être dissous le 26 novembre par la force brute prussienne. Plus au sud, dans le Palatinat, une tentative analogue avait eu lieu, menée par Heinz -Orbis, le 5 novembre 1923 : c'est cette tentative qui se termina par le "massacre de Pirmasens"...

    Le massacre de Pirmasens en est l'épisode le plus tragique et le plus honteux pour la République et pour Raymond Poincaré, qui l'a laissé faire...
    Voici un très rapide résumé de "l'affaire de Pirmasens", que l'on trouve dans n'importe lequel des dictionnaires ou de sites internet d'histoire :


    "...Le 12 février 1924, 40 séparatistes rhénans furent massacrés à Pirmasens, petite ville proche de la frontière française, par un corps franc venu de la rive droite du Rhin.
    Sous la pression de l'Angleterre, Poincaré interdit aux troupes françaises d'intervenir...
    Après la guerre de 14-18, beaucoup de Rhénans voulurent s'émanciper de la tutelle prussienne, et réclamèrent l'indépendance de la Rhénanie.
    Leur leader, le Dr Leo Dorten, reçut les encouragements de Jacques Bainville ou Maurice Barrès.
    Mais les troupes françaises qui occupaient la Rhénanie, conformément au traité de Versailles, conservèrent "une stricte neutralité" : la république abandonnait l'intérêt national le plus élémentaire, et laissait passer une occasion historique...
    À l'automne 1923, un groupe de séparatistes s'empara des bâtiments publics d'Aix-la-Chapelle et proclama la République rhénane. Sans soutien de la France, combattue - évidemment... - par les prussiens, et d'une façon extraordinairement violente, elle ne tiendra que quelques jours et le groupe sera dispersé par des commandos nationalistes allemands/prussiens.
    Les derniers séparatistes se réfugièrent dans le tribunal de Pirmasens où ils furent "tranquillement" assassinés par les Prussiens, sans que les troupes française, basées tout à côté, à Spire, n'intervinssent !
    Ce fut la fin du mouvement rhénan et, pour la France, une grande occasion perdue..."

    De "Député de Paris", pages 139/140 :

    "...À l'occasion d'un attentat contre nos soldats qui s'était produit cette fois encore en Haute-Silésie, à Gleiwitz - M. Laurent étant notre bien débile et obscur ambassadeur à Berlin - attentat où sept hommes de troupe furent tués, dix blessés et trois portés "disparus", je sommai le gouvernement de montrer plus de fermeté qu'au temps de Briand.
    J'ajoutai textuellement :
    "En effet, je crains que l'impunité, relative ou absolue, dont jouissent de tels forfaits en Haute-Silésie, ne finisse par donner à d'autres Allemands, dans des régions où se trouvent des troupes d'occupation française, le désir d'agir de la même façon".
    Deux ans plus tard, le massacre des séparatistes rhénans à Pirmasens, à deux pas des troupes françaises qui avaient reçu de Paris, c'est-à-dire de Poincaré, par le centre interallié de Spire, l'ordre de ne pas intervenir, venait attester, hélas, le bien-fondé de ma prévision..."

  • Sur Sud Radio, Stéphane Bern ”Défendre la culture, un patrimoine à l'abandon en 2020 !”.

    L'animateur-vedette revient sur cette année 2020 pour le secteur de la culture, présente son 10ème tome de Secrets d'Histoire et revient sur la Grande soirée du 31 décembre sur France Télévisions.

  • Sur Valeurs Actuelles, l'empereur NAPOLÉON BONAPARTE en 11 dates.

    Célébré ou honni selon les modes et les humeurs, l'empereur des Français a eu une vie trépidante. Voici une présentation succincte de son histoire hors du commun à l’occasion de l’année Napoléon.

  • Supercherie intégrale

     

    Par François Marcilhac

     

    4115840658.jpgLes média de l’oligarchie ont déjà écrit le scénario – le meilleur à leurs yeux, le pire pour la France : le second tour de l’élection présidentielle opposera Emmanuel Macron à Marine Le Pen et ce sera évidemment le premier qui l’emportera haut la main. Ce faisant, ils donnent raison à la présidente du Front national qui n’a de cesse de répéter que la vie politique française est désormais scindée entre mondialistes et patriotes. Macron n’est en effet que la créature du trouple formé par les milieux d’affaires, les grands média qui sont leurs courroies de transmission auprès de l’opinion publique et cette partie du pays légal qui a définitivement bradé la France. Qu’importe qu’il soit le dauphin de François Hollande, le clone de Juppé avec trente ans de moins ou encore le dépeceur d’un Parti socialiste en voie de décomposition avancée. Toutes ces éventualités, plus complémentaires qu’exclusives, ne concernent que les écuries électorales. Ce qui intéresse les Français, c’est que ce mondialiste décomplexé n’est que le prête-nom d’une finance internationale qui a trouvé en lui son meilleur ennemi, au sens où François Hollande l’a été durant son quinquennat.

    Tout n’est pas écrit d’avance

    Le pire n’est évidemment jamais certain. Les Britanniques devaient voter en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne et les Américains élire Hillary Clinton. Non seulement Juppé était le vainqueur proclamé de la primaire de la droite, mais il avait déjà remporté l’élection présidentielle. Quant à Valls, il était déjà le candidat officiel du Parti socialiste désigné par les primaires citoyennes. Il ne faisait qu’une bouchée de Macron et renvoyait Mélenchon aux marges de la gauche de la gauche. Tout cela, c’était avant. Avant que les Britanniques ne choisissent le Brexit, les Américains Donald Trump, les électeurs de la droite parlementaire François Fillon et les socialistes le mari de la responsable des affaires publiques du groupe de luxe LVMH. Avant, aussi, que Fillon, devenu le nouvel élu par anticipation de l’élection présidentielle, ne trébuche sur de minables affaires d’assistants parlementaires et de costards, révélées tout exprès à quelques semaines du premier tour. Avant, aussi, que des Français médusés par le spectacle particulièrement dégradant d’une campagne électorale située à la page « faits divers » des journaux n’envisagent de bouder le premier tour de l’élection présidentielle. Ainsi, le régime aura fini par dégoûter nos compatriotes même de l’élection-phare de la Ve République, à laquelle ils n’avaient pourtant, jusqu’à présent, jamais manqué de participer en masse, leur faisant habituellement délaisser, contrairement à la lettre des institutions dont ils se contrefichent, les législatives qui suivent de peu le scrutin présidentiel : il appartient en effet au gouvernement responsable devant le parlement de déterminer et de conduire la politique de la nation. Vestige de mentalité monarchique, qui leur fait considérer le souverain – ou son ersatz républicain – plus déterminant qu’un parlement aux mains des partis politiques…

    Bruxelles dicte sa loi

    Quoi qu’il en soit, la démocratie représentative est mal en point. Le rejet de la classe politique n’a jamais été aussi unanime… Et comme s’il n’était pas suffisant, celle-ci ne cesse d’aggraver sa fracture avec les Français en portant préjudice à la seule démocratie qui trouvait encore grâce aux yeux de nos concitoyens – et avec raison : la démocratie municipale. En adoptant en 2015 le dernier volet de la réforme territoriale (après la création des métropoles et la réforme régionale) qu’est la loi NOTRe, qui contraint progressivement, contre l’avis de la majorité des maires, les communes à se fondre dans de grands touts abstraits et sans personnalité, autre qu’administrative, nos élites éloignent toujours un peu plus les citoyens des centres de décision et les privent des moyens de décider ou de faire pression dans un domaine, la vie communale, où ils sont pourtant les plus compétents et les plus directement intéressés. Désormais, la France se divise administrativement en métropoles, intercommunalités, régions artificielles dont les contours ont été dessinés sans autre justification que de répondre au souhait bruxellois de démantèlement des nations. Si bien qu’alors même qu’on leur demande d’élire le courtier français de la Commission européenne, dont on leur désigne d’avance le nom, les Français se voient parallèlement dépossédés de leurs pouvoirs de décision dans les affaires qui les concernent au plus près de leur vie quotidienne par l’instauration d’une centralisation à plusieurs étages, qui les prive de leurs libertés politiques fondamentales. Jamais l’analyse de Maurras selon laquelle il est impossible à la République de décentraliser n’a été aussi pertinente. Mais ce n’est plus au profit d’un État incapable de régner autrement qu’en imposant un pouvoir sans partage : cette centralisation répond, pour l’oligarchie, à la nécessité, pour asseoir sa dictature, d’éloigner, par la création de structures aussi obèses qu’artificielles, les citoyens des lieux de décision : le maire n’a plus aucun pouvoir. C’est l’interco’ qui décide, derrière l’interco’ la région, derrière la région, Bruxelles, l’État français étant désormais aux abonnés absents. Jamais on n’a autant parlé de proximité comme d’une valeur démocratique fondamentale ; jamais on n’a autant privé le pays réel de tout pouvoir de décision.

    Démocratie virtuelle

    La fracture entre pays légal et pays réel est devenue béante. Vivant en vase clos, ne s’occupant que de ses intérêts particuliers, ne percevant même plus le sens de l’expression “bien commun”, le pays légal a intégré l’idée qu’il faut priver à tous les stades de la vie publique les citoyens de tout regard ou de tout pouvoir. La démocratie numérique, tant vantée par nos ténors, surtout à gauche ? Une démocratie virtuelle. La proie pour l’ombre. L’Europe a été fondée pour déposséder du pouvoir de décision les politiques au profit de prétendus experts. C’est désormais à tous les stades de la vie publique que ce schéma technocratique, ô combien pervers, est appliqué.

    La démocratie est devenue une supercherie intégrale. Le citoyen-souverain est appelé à désigner directement le chef d’État, les députés, les différentes strates d’élus locaux. Aux deux extrêmes, la dépossession est totale : parce que depuis Maastricht les chefs de l’État ont bradé la souveraineté de la France ; parce que l’oligarchie a décidé de priver progressivement le maire de tout pouvoir. Quant aux députés, lorsqu’ils ne valident pas des décisions européennes, les lois qu’ils votent sont hypothéquées par le sacro-saint droit européen… Une élection présidentielle sera insuffisante à nous rendre notre liberté, même si les Français ont la bonne idée d’élire un chef d’État désireux de redonner au pays sa souveraineté – ce que nous souhaitons, évidemment. Car, même dans ce cas, il n’est pas certain qu’il trouve dans le régime la force de ses ambitions. Quant à François Hollande, il ne sort de son silence piteux de président discrédité que pour critiquer les « égoïsmes nationaux » et ânonner que le « nationalisme, c’est la guerre » – tarte à la crème de tous les fédéralistes européens. Pour, dans le même temps, rompre la solidarité européenne en se couchant devant Erdogan, qui a traité de nazis les dirigeants allemands et néerlandais, parce qu’ils ont refusé, à juste titre, l’organisation sur leur sol d’un meeting à la gloire du dictateur turc. Meeting qui a eu lieu sur le nôtre, en revanche, dimanche 12 mars. Jusqu’à la dernière minute, Hollande aura été indigne de sa fonction. 

  • 1866 : Parution de La Coumtesso, poème politique, sous forme cryptée, de Frédéric Mistral

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    Un poème puissant, véritable allégorie contre l'idéologie et la centralisation jacobine, où le message politique se cache sous les symboles et sous un certain hermétisme. 

    C'est probablement l'un des plus beaux, et en tout cas l'un des plus forts poèmes de Mistral. L'un de ceux qui a le plus de souffle.

    On le sait, Mistral n'a jamais voulu situer son action sur le plan politique stricto sensu. Une amitié personnelle très forte le liait à Charles Maurras, amitié qui ne s'est jamais démentie, pas plus que leur estime et leur admiration réciproque. Et toute la vie de Mistral se situe, de toute évidence, dans un traditionalisme de fait, à la fois culturel, religieux, spirituel et, donc, qu'on le veuille ou non - mais sur un plan autre - politique... Pourtant, Mistral n'a jamais franchi le pas, et ne s'est donc jamais engagé politiquement...

    Cependant, qu'on lise attentivement La Coumtesso, et l'on y trouvera un grand souffle épique, lié aux problèmes institutionnels et culturels de la France d'alors, qui restent ceux de la France d'aujourd'hui...

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    L'amour de la petite patrie, voie royale d'entrée vers l'amour de la grande; à l'inverse, la détestation des particularités locales... 

                

     

    En voici l'argument : une Comtesse riche et belle, de sang impérial, vit fière, heureuse, libre et puissante. Mais sa soeur d'un autre lit l'enferme dans un couvent où règne la tristesse de l'uniformité perpétuelle, où tout est régi communément. Le poète appelle donc ses soupirants - s'ils savaient l'entendre, s'ils voulaient le suivre... - à partir comme des trombes, pour "crever" le grand couvent, libérer la Comtesse, démolir le cloître et pendre l'abbesse !...

    Que veut dire tout ceci ?

    La Coumtesso, c'est évidemment la Provence : à la strophe III du Paragraphe I on lit : "(elle avait)... des montagnes couvertes de neige pour se rafraîchir l'été; d'un grand fleuve l'irrigation, d'un grand vent le souffle vif...". Les montagnes, ce sont, bien sûr, les Alpes; le grand fleuve, le Rhône et le vent vif, le mistral.

    La soeurâtre et le grand couvent c'est, non pas la France - car Mistral n'a jamais été séparatiste - mais la France jacobine, le Paris jacobin. Cette prison des peuples qu'est l'idéologie centralisatrice jacobine, contre laquelle Mistral appelle à la révolte. A la révolte mais, répétons-le, pas à la sécession.... Et Mistral prend à dessein l'image du couvent car il a bien compris que l'idéologie jacobine centralisatrice est l'héritière directe de cette Révolution qui s'est voulue, et pensée, comme une Nouvelle Religion: la NRR, la Nouvelle Religion Républicaine, qui veut à tout prix se substituer à la religion traditionnelle. Et qui a ses dogmes, ses temples, ses prêtres, ses commandements...

    Dans ce couvent - au sens figuré - tout le monde est - au sens propre - soumis à la même loi tatillonne: à la strophe II du Paragraphe II on lit : "là, les jeunes et les vieilles sont vêtues également... la même cloche règle tout communément".

    Comment ne pas se souvenir, ici, de la phrase fameuse: en ce moment, tous les écoliers de France sont en train de faire une version latine ?...

    Et comment ne pas voir une prémonition effrayée du politiquement correct et de l'auto-censure dans les vers suivants, toujours allégoriques : "En ce lieu, plus de chansons, mais sans cesse le missel; plus de voix joyeuse et nette, mais universel silence..." ? Ou: la tyrannie de tous les corrects possibles (historiquement, culturellement, moralement, religieusement... corrects) qui a étouffé la pensée et fait régner une désolante uniformité... 140 ans après que le poème ait été écrit, c'est bien la police de la pensée qui est croquée ici, avec son "missel", et le "silence universel" qu'elle impose à toute voix autre que la sienne...

    Cet étouffement de toute pensée, de toute liberté, ne peut aboutir qu'à la mort, tout simplement (strophe IV du Paragraphe II) : "A la noble demoiselle, on chante les Vêpres des Morts, et avec des ciseaux on lui coupe sa chevelure d'or..."

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    En Provence, en Bretagne et partout ailleurs, les mêmes causes produisent les mêmes effets, et appellent les mêmes remèdes 

                

     

    La Comtesse, ce sont donc les nations historiques qui composent le France, la Provence, évidemment, au premier chef, mais toutes les autres Provinces avec elle; mais aussi et surtout (1) la langue et la culture provençale, prisonnières dans un cachot du ministère de l'Instruction publique. Marcel Pagnol - mais bien d'autres également... - a raconté comment il était interdit de parler provençal à l'école, et comment on se faisait - au sens propre - taper sur les doigts avec une règle bien dure lorsqu'on osait braver l'interdit. En Bretagne, des écriteaux prévenaient : "Défense de cracher par terre et de parler breton"...

    C'est aussi ce génocide culturel que dénonce, poétiquement, le poète en parlant des "tambourins" de la Comtesse que l'on a brisés. S'étant refusé à entrer en politique, Mistral utilise l'arme de la fable, de l'allégorie, pour dénoncer le mal...

    Quant à l'appel aux soupirants de la Comtesse, "Ceux-là qui ont la mémoire", dit Mistral, comment ne pas voir qu'il s'agit là de l'exacte antithèse du fameux Du passé faisons table rase ?

    Mistral appelle donc à renverser l'idéologie et à rétablir les libertés locales: à "pendre l'abbesse" et "crever la grand couvent" (les quatre strophes du Paragraphe III, et dernier)...

     

    Texte complet : Texte complet La Coumtesso.pdf

     

    (1) : "aussi et surtout", car Mistral l'a redit cent fois : la langue - par la culture qu'elle véhicule - est l'âme et le coeur d'un peuple, son ossature mentale...

     

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    Toujours plus de gestion idéologique et de centralisme technocratique,
    pour supprimer les solidarités nées de l'Histoire 
    lafautearousseau
  • Taguieff – L’illusion perdurante de la discrimination positive.

    Par Pierre-André Taguieff*, de l'Observatoire du Décolonialisme**

    Pour le spécialiste de l’antiracisme, les dispositifs de discrimination positive ont encouragé une dynamique multiculturelle dans la société.

    Fin janvier 2021, un certain Mehdi Thomas Allal a publié dans Marianne un article se voulant audacieux, intitulé « Pour réduire les inégalités, osons la discrimination positive ».

    La trajectoire professionnelle de ce militant de gauche, qui se présente comme un spécialiste des « politiques de lutte contre les discriminations », est emblématique : maître de conférences à Sciences Po Paris, où il enseigne depuis 2005 sa spécialité, coanimateur du pôle anti-discriminatoire de la fondation Terra Nova depuis juin 2009, conseiller pédagogique à la « diversité » auprès du directeur de l'ENA (2011), chef de cabinet de l'adjointe au maire de Paris en charge de l'égalité femmes-hommes (2012-2014), membre du club socialiste La Gauche forte (créé en janvier 2013) et responsable du pôle « Vivre ensemble » du think tank Le Jour d'après (créé en septembre 2016). J'espère qu'il me pardonnera de le traiter comme un individu représentatif, en tant qu'intellectuel de gauche ayant fait de son engagement antiraciste en faveur des politiques « diversitaires » et anti-discriminatoires une spécialité professionnelle.

    Dans son article, Mehdi Thomas Allal récite avec conviction la prière néo-antiraciste standard, fondée sur l'éloge de la « diversité », terme désignant désormais le Bien en soi qu'il faut cependant toujours « améliorer », et de la discrimination positive, baguette magique censée rendre possible le « vivre ensemble ». Son postulat, emprunté au discours antiraciste construit par les généticiens des populations depuis les années 1960 (différence ou diversité = richesse ), est le suivant : « Les différentes identités qui composent notre pays ont toujours constitué une source de richesse. » Nous sommes dans l'élément de la pensée-slogan diversitaire. Il s'ensuit que la nation française ne se définit pas comme une communauté de citoyens, mais comme un ensemble d'identités communautaires qui doivent trouver la meilleure manière de coexister, c'est-à-dire de construire le « vivre ensemble ». C'est là le modèle d'une société multiculturelle ou plus exactement multicommunautariste, s'inscrivant dans l'imaginaire utopiste du post-national.

    Critique de la race

    La thèse principale de cet expert autoproclamé s'énonce comme suit : « Les sciences sociales nous enseignent que cette diversité est un atout et constituerait même un gage de performance. » Ce serait donc là le plus précieux enseignement transdisciplinaire des sciences sociales, de toutes les sciences sociales, nous assure le diplômé de Sciences Po. À le suivre, l'action politique doit traduire les leçons théoriques provenant des lumières de la science, dont il se fait le porte-parole. La redéfinition conceptuelle de la « race » que propose ce penseur omniscient s'inspire du discours décolonial et de la « théorie critique de la race » : « Plutôt que d'effacer le terme de “race” de la Constitution, mieux vaut en faire un outil de différenciation positif, à la fois pour la société et les individus qui la composent. » Il s'agit donc de faire de la « race », cette nouvelle clé de l'analyse sociologique, de la critique sociale et de l'action politique, « un authentique instrument de réussite sociale ».

    Échecs

    L'outil juridico-politique préconisé est la discrimination positive, « en tant que moyen de promotion sociale et parcours d'insertion ». Alors que le phénomène est bien documenté, les échecs répétés et les nombreux effets pervers des politiques de discrimination positive dans le monde depuis les années 1960 ne sont pas pris en considération par l'activiste du « vivre ensemble ». Dans la France de 2021, l'affirmative action est présentée comme le remède miracle pour lutter contre les inégalités et/ou les discriminations. Naïveté, ignorance ou mauvaise foi ? Par charité, je n'évoquerai que furtivement une quatrième hypothèse : ses propos illustrent une forme particulière de sottise, disons une sottise idéologisée, au service d'une cause. Mais d'une cause si politiquement correcte qu'elle ne peut qu'ouvrir des portes. Une cause socialement avantageuse.

     

    C’est ainsi, au nom de la compassion « progressiste » et de la sainte « diversité », qu’on démolit la méritocratie républicaine et qu’on s’assure que le niveau baisse, ouvrant la voie aux imposteurs décolonialistes et pseudo-antiracistes

     

    C'est la sottise pour ainsi dire fonctionnelle qu'on rencontre dans tous les milieux militants, voués à réciter leurs bréviaires respectifs en donnant dans le psittacisme. Ce professionnel du « vivre-ensemblisme » est cependant entré à Sciences Po avant la mise en œuvre des mesures feutrées de discrimination positive prises en 2001 à l'initiative de Richard Descoings, dit « Richie », incarnation d'Homo festivus et artisan de l'américanisation dévastatrice de Sciences Po entre 1996 et 2002, symbolisée notamment par la suppression démagogique de l'épreuve de culture générale pour ne pas avantager les candidats favorisés socialement et ne pas désavantager ceux qui sont issus de « minorités ».

    Diversité

    Aujourd'hui, l'héritage de Richard Descoings est toujours vivant, comme en témoigne la décision, annoncée le 25 juin 2020 par la direction de Sciences Po, de supprimer les épreuves écrites au concours d'entrée dans l'établissement, pour aller plus loin dans l'ouverture à la « diversité sociale ». On sait que la fameuse dissertation d'histoire était jugée discriminatoire depuis longtemps par les candidats malheureux. D'une façon plus générale, les épreuves écrites seraient un « frein à la diversité ». L'idéal poursuivi est donc un concours non discriminatoire, chimère s'il en est. En attendant que l'utopie se réalise, les épreuves se réduisent à l'examen d'un dossier et à un entretien. L'argument d'autorité avancé est parfaitement dans la ligne : aucune grande université anglo-saxonne n'organiserait d'examens écrits à l'entrée. Comment ne pas suivre l'exemple anglo-saxon ?

    C'est ainsi, au nom de la compassion « progressiste » et de la sainte « diversité », qu'on démolit la méritocratie républicaine et qu'on s'assure que le niveau baisse, ouvrant la voie aux imposteurs décolonialistes et pseudo-antiracistes qui s'installent depuis le milieu des années 2000 dans le champ universitaire français, sous les applaudissements des belles âmes engagées de l'Union européenne et en particulier du Conseil européen de la recherche, ralliées au multiculturalisme et idolâtrant les « minorités » supposées stigmatisées, opprimées et discriminées.

    Charlatanisme

    Ce que la juriste Anne-Marie Le Pourhiet appelle le « charlatanisme rémunéré » a de l'avenir. La rhétorique décoloniale et néo-antiraciste charrie des énoncés tels que « les sciences sociales enseignent que… », qu'on peut considérer comme des indices de la banalisation d'un nouveau scientisme, propre aux « sciences molles » politisées. Cette rhétorique figée se caractérise par une alliance entre la naïveté, le dogmatisme et l'esprit de sérieux dans un discours prétendant relever de la science. Disons les choses simplement, au risque de scandaliser ou de décevoir les experts sûrs de leur savoir : les sciences sociales telles qu'elles se font, et ce, jusqu'à nouvel ordre, enseignent tout et son contraire, de telle sorte que leurs résultats sont tous contestables et discutables. Chaque école, incarnée par un maître et son cercle de disciples, a sa méthodologie, sa batterie conceptuelle, son corps d'hypothèses, ses résultats provisoires. Dans le meilleur des cas, les représentants de ces diverses écoles acceptent de s'engager dans des controverses savantes et arrivent parfois à se mettre d'accord sur les raisons de leurs désaccords. Mais ils ne sauraient parvenir à un consensus portant sur les résultats de leurs travaux respectifs. Seuls les dogmatiques et les sectaires prétendent parler au nom des « sciences sociales » en général et osent présenter leurs convictions idéologiques comme les résultats de « la recherche en sciences sociales ».

    Naguère, le marxisme ou plus précisément le matérialisme historique, fondé sur la critique « scientifique » du capitalisme, était célébré comme « la science de l'histoire ». Aujourd'hui, le décolonialisme, fondé sur la critique du racisme et plus précisément du « racisme systémique », est pris pour une approche scientifique des sociétés contemporaines. Après les illusions militantes de la « sociologie critique », qui prétendait débusquer « scientifiquement » toutes les formes de « domination », surgissent les hallucinations pseudoscientifiques de la « théorie critique de la race » et du décolonialisme, qui incitent à des chasses aux sorcières contre d'imaginaires « racistes » et banalisent les pratiques de délation et de censure mises en œuvre par les adeptes néogauchistes de la « cancel culture ». L'histoire des fausses sciences alimentées par le ressentiment, l'esprit du soupçon et le goût de la dénonciation est loin d'être terminée. Surtout si ces fausses sciences assurent à ceux qui s'en réclament une confortable bonne conscience, un accès facile à des postes universitaires et la possibilité d'obtenir des financements pour de fumeux projets de recherche.

     

    *Pierre-André Taguieff est philosophe, politiste et historien des idées, directeur de recherche au CNRS. Dernier ouvrage paru : L'Imposture décoloniale. Science imaginaire et pseudo-antiracisme (Éditions de l'Observatoire).

     

    **Cet article est issu des travaux de l'Observatoire du décolonialisme et des idéologies identitaires, un collectif d'universitaires qui se sont donné pour mission d'analyser les thèses dites « décoloniales » et intersectionnelles. Ces discours, qui s'ancrent dans des courants militants, favorisent les lectures essentialisantes et racialistes des rapports sociaux. Ces idéologies pénètrent peu à peu le monde universitaire, entravant divers travaux et controverses académiques​. Le Point entend libérer et partager cette parole ici avec ses lecteurs​.

  • Le n° 34 de la Nouvelle Revue universelle vient de paraître : ”A nos amis, à nos abonnés, Ex praeterito spes in futurum”

    C’est du passé qu’on tire l’espoir en l’avenir. Au cours de cette année 2013, bien des anniversaires, centenaires ou autres, auront été célébrés.

    Pas question, ici, de tomber dans la « commémorationnite » qui sert à notre Etat républicain de substitut à son amnésie fondamentale.

    Pourtant, honorer les hommes ou les événements qui, à leur manière, ont fait la France, reste une occasion de rappeler comment s’est écrite au long des siècles, et continue de le faire tous les jours, notre aventure collective.

    Sans jamais oublier que la vraie tradition est critique : elle distingue ce qui construit de ce qui détruit. 

     

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    CAMUS, DIONYSOS ET APOLLON

     

    Mais une revue trimestrielle comme la Nouvelle Revue universelle est contrainte de faire des choix. Parmi les sujets que le sort a écartés, nous aurions pu dire en quoi Albert Camus, dans la grande dérive de notre époque, constitue un pôle non seulement de référence mais de résistance. D’autres l’ont fait, comme Jean Monneret, dans son livre Camus et le terrorisme (éd. Michalon), où il restitue la véritable réponse de Camus à un sympathisant du FLN algérien, après la remise du prix Nobel de littérature en 1957 : « En Camus_01.jpgce moment, on lance des bombes dans les tramways d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un de ces tramways. Si c’est cela la justice, je préfère ma mère. » Déformée par Le Monde, la phrase avait déclenché les hurlements des loups. Six ans plus tôt, Camus avait publié L’Homme révolté, une sorte de manuel d’histoire des idées, alors fort moqué par les meutes sartriennes, et qui a gardé toute sa justesse de vue, en particulier quand il évoque la Terreur et Louis XVI. Jean-François Mattéi, dans le numéro de décembre de Politique magazine, comme dans le remarquable petit essai qu’il lui a consacré, Comprendre Camus (éd. Max Milo), nous fait saisir comment ce pied-noir a pu résister aux pires déviations de son époque : au fondement de sa culture de pur Méditerranéen, imprégné de pensée grecque, il y eut le besoin – vital – d’assumer l’absurde du monde et la nécessité de la révolte tout en maîtrisant l’hubris barbare par un sens instinctif de la mesure. Dionysiaque et apollinien. Sa vie interrompue interdit de savoir jusqu’où l’aurait mené sa quête. Mais il ne nous est pas interdit de l’imaginer.

     

    NAPOLéON à LEIPZIG

     

    Dans un autre ordre de préoccupations, nous aurions pu évoquer un bicentenaire pratiquement passé sous silence en France, mais pas en Allemagne : la bataille de Leipzig, dite bataille des Nations, en 1813. « La bataille de Leipzig est une sorte de jugement dernier où se venge le passé, où se mêlent les vivants et les morts, et où apparaît ce qui était caché : la faiblesse du Grand Empire construit sur du prestige et des illusions » écrit Jacques Bainville dans son Napoléon, très heureusement cité par son biographe Dominique Decherf dans France catholique (du 15 octobre). Le Napoléon de Bainville, livre admirable ! On y comprend notamment comment, à cette bataille du 19 octobre 1813, les monstres que Napoléon avait imprudemment éveillés se sont retournés contre lui, faisant définitivement sombrer le mythe de la Grande Nation libératrice des peuples. Le rideau déchiré, les masques tombés, se découvraient sur la scène européenne les ruines de la paix de Westphalie, l’œuvre de Richelieu et Mazarin réduite en poussière. Et parmi les ombres, on aurait pu apercevoir, fantômes hallucinés, les deux guerres mondiales qui se profilaient. Car la grande leçon de Leipzig, c’est que les responsabilités allemandes dans les tragédies du XXe siècle ne sauraient en rien occulter celles de la France, de la France républicaine et impériale.

     

    L’OMBRE CHINOISE

     

    Pour en terminer avec les anniversaires, nous allons exhumer une très curieuse citation. Peu à peu, cela se voit, l’Europe décline – avec la France à l’avant-garde, si l’on ose dire, de cet effacement. à l’autre bout de l’espace eurasiatique, la Chine, en dépit de nombreux problèmes, ne cesse de progresser. Au moment même où elle s’offre une expédition lunaire, on apprend que le « PISA », programme de l’OCDE pour l’évaluation des niveaux scolaires, hissait sur le podium Shanghai et Hong-Kong, tandis que la France rétrogradait au 25e rang. Encore au même moment, on apprenait que la Chine venait de se voir confier la modernisation complète de la ligne ferroviaire Belgrade-Budapest. Deux capitales où les amis que devrait avoir la France auraient pu l’aider à gagner cet appel d’offres. Serbes et Hongrois ont préféré le dragon chinois… N’y a-t-il pas là de quoi nous rappeler cette étonnante réflexion, vieille de plus d’un siècle, du général Hamilton, attaché militaire anglais à Pékin en 1905, que rapportait Jacques Bainville : « Sous des conditions de paix perpétuelle où prévaudrait l'égalité industrielle et sociale de tous les hommes, le Chinois est aussi capable de détruire le travailleur blanc du type actuel et de le faire disparaître de la surface du globe que le rat brun fut capable de détruire et de chasser d'Angleterre le rat noir, moins énergique, moins dévorant, qui l'avait précédé. »

     

    FRANçOIS, « CARITAS ET RATIO »

     

    Le magazine américain Time a fait du pape François l’homme de l’année 2013. On ne saurait lui donner tort. François bouscule tout le monde. A commencer par nous-mêmes, mis face à nos responsabilités. Mais au-delà de ce qui touche à nos consciences personnelles, c’est tout le champ politique qui se voit brutalement labouré par le discours pontifical. Il vient rappeler que la doctrine sociale de l’Eglise n’est pas une bibine un peu tiède à consommer avec circonspection, un grimoire à ne consulter que quand ça nous pape-francois-time-magazine.jpgarrange mais pas quand ça nous dérange. Secousse salutaire qui, cependant, ne doit en rien nous empêcher de soulever toutes les questions nouvelles que pose notre époque. Notamment celle du phénomène d’ampleur universelle que constituent les migrations : si la pastorale de l’accueil des migrants a été largement développée, les questions soulevées par les effets des flux migratoires sur l’équilibre des nations souffrent d’un grave déficit de réflexion et d’interprétation chrétiennes. La question est urgente. Qu’on se souvienne qu’au XIXe siècle, pour la question ouvrière, l’encyclique Rerum novarum (1891) n’est intervenue que quarante ans après le Manifeste de Marx et cinquante après les premières interventions, en France, des royalistes sociaux (Villeneuve-Bargemont). Et vingt-cinq ans après la Lettre sur les Ouvriers du comte de Chambord…

     

    Concernant ce pape, une chose apparaît, ni rassurante, ni inquiétante, mais importante à comprendre : François – comme une bonne part de la catholicité sud-américaine – est resté très marqué par son prédécesseur Paul VI. Rappelons que ce pontificat, en plus d’avoir placé Vatican II sur ses rails, a donné lieu à deux encycliques majeures : Populorum progressio en 1967 – sur le développement des peuples à l’heure de la mondialisation – et Humanae vitae en juillet 1968 – sur le respect absolu dû à la vie humaine. Deux pôles inébranlables, deux pôles en tension, qui expriment en quelque sorte le « Caritas et ratio » de François. 

     

    Il est vrai qu’en écoutant ce pape, certaines approximations verbales – qu’on ne rencontrait guère chez Benoît XVI…– peuvent nous désarçonner. Hâtons-nous alors de remonter sur nos arçons et de nous y tenir ferme : par sa spontanéité et son franc-parler, François sert étonnamment l’image de l’Eglise, tout en assumant l’intégralité de la fonction pétrinienne. N’est-ce pas le cœur de la tâche qui lui est dévolue dans un monde comme le nôtre ? C’est si vrai que déjà, on le sait, les couteaux s’affutent dans l’ombre. Le jour venu, on jettera en pâture aux médias, qui adorent ça, des dossiers sur Jorge Mario Bergoglio. À quelques faits exacts seront habilement mêlées informations tronquées, imputations biaisées, insinuations calomnieuses et questions venimeuses, sur fond de médisance délicatement pimentée. On sait déjà qu’ils porteront notamment sur ses liens avec Peron et son attitude vis-à-vis des théologiens dits de la « libération ». Sans préjudice d’autres thèmes à découvrir. Eh bien, ce jour-là, nous nous mobiliserons, une fois de plus, comme auxiliaires bénévoles de la garde suisse… Mais en attendant, une seule consigne : le pape Francesco, si vous prononcez son nom,… pensez toujours qu’il rime avec Poverello…

     

    POUTINE : DéCERNEZ-LUI LE PRIX NOBEL DE LA PAIX !

     

    poutine chien.jpgN’y eût-il eu ce pape argentin, un autre candidat aurait sans difficulté emporté nos suffrages pour le titre d’homme de l’année : Vladimir Poutine. Quatre articles, et même cinq, de ce numéro le mettent à l’honneur.

     

    Votre revue s’ouvre en effet sur une analyse d’ensemble de la situation au Proche-Orient qui ne manquera sans doute pas de surprendre. Gilles Varange émet l’hypothèse – il n’est pas en peine d’arguments – qu’un axe Washington-Téhéran s’apprête à se substituer à l’actuelle alliance américaine avec les monarchies pétrolières wahhabites de la péninsule arabe. Ce serait un véritable renversement des alliances. Pendant ce temps-là, que fait la France ? Rien, elle suit comme un toutou. A une tout autre époque, celle de Louis XV et de son ministre Choiseul, c’est elle qui prit l’initiative d’un renversement d’alliance. C’était en 1762. « La diplomatie française en ce temps-là, note Bainville, n'était pas bégueule. Elle allait à l'urgent et à l'essentiel, c'est-à-dire à l'intérêt de la France. Et puis elle n'aimait pas se laisser surprendre ou dépasser par les événements. »(L'Action française, 30 juillet 1908). Exactement ce que fait aujourd’hui la Russie. L’intervention de Vladimir Poutine dans l’affaire syrienne, en amenant Washington à ne plus appuyer le bellicisme de l’Arabie séoudite et du Qatar, a manifestement accéléré le processus. Gilles Varange rend hommage à sa maestria diplomatique. Il ne le dit pas mais le pense sûrement comme nous : qu’on lui décerne le prix Nobel de la paix !

     

    C’est avec notre ami libanais Antoine Joseph Assaf que nous fixons ensuite notre regard sur la Syrie. Il en connaît fort bien l’histoire, dont il nous montre la grandeur. Il adjure Bachar el-Assad de renoncer définitivement aux visées impérialistes qui furent les démons de son père, et de redonner à la Syrie le destin apaisé qu’elle mérite. Avec l’appui de la Russie de Poutine, qui a prouvé qu’elle était prête à lui apporter son aide, ainsi que sa protection aux Syriens chrétiens. 

     

    Comment et pourquoi Vladimir Poutine peut-il agir avec autant de détermination ? Où puise-t-il cette énergie, quels sont les ressorts de sa stratégie ? Patrick Brunot a confié à la Nouvelle Revue universelle l’enquête qu’il a menée sur cette question. Au passage, sa « radioscopie » de la diplomatie russe éclaire parfaitement les tenants et aboutissants de la crise ukrainienne. Une grave question taraude cependant les autorités politiques et médiatiques occidentales : Poutine est-il démocrate ? Leur réponse est non. Pour y voir clair, Yvan Blot a retourné la question : la démocratie française elle-même est-elle… démocrate ? Ce qui amène à se demander au préalable ce que l’on entend par démocratie… Quand Yvan Blot se pose des questions de fond, il sort son Aristote. Ce qui le conduit à penser qu’entre les institutions françaises et les institutions russes, les plus démocrates ne sont peut-être pas celles qu’on pense…

                      &

  • Le libéralisme contre les libertés (partie II), par Oli­vier Per­ce­val (col­loque du 8 mai).

    Ah, la peur géné­ra­li­sée, depuis la mer­veilleuse expé­rience de la ter­reur en 1793, on n’a jamais ces­sé d’affiner le concept avec, il faut le recon­naître, moins d’effusion de sang aujourd’hui et plus de fantasmes

    Mais la peur, reste un excellent outil de condi­tion­ne­ment que savent uti­li­ser intel­li­gem­ment les libé­raux qui ont mis en place, là aus­si comme une liber­té nou­velle, le concept d’individualisme.

    olivier perceval.jpgBelle trou­vaille que cette notion d’individualisme qui affran­chit l’Homme de toute tutelle et lui per­met de déci­der seul de ses choix. Mais mal­heur à l’homme seul, car sa soli­tude le rend fra­gile devant les pré­da­teurs.  Il ne s’agit pas de nier ici l’existence de la per­sonne indi­vi­duelle, mais seule­ment de rap­pe­ler que l’Homme est un ani­mal social, ce qui lui donne l’avantage de pou­voir construire une socié­té, laquelle est natu­rel­le­ment fon­dée sur la soli­da­ri­té, et qu’elle sup­pose une orga­ni­sa­tion struc­tu­rée. Du reste il est signi­fi­ca­tif de consta­ter que cette reven­di­ca­tion indi­vi­dua­liste induit para­doxa­le­ment des com­por­te­ments for­ma­tés, gré­gaires, uni­formes, déla­teurs et accu­sa­teurs envers ceux qui s’exposent en nageant à contre-cou­rant. Cet indi­vi­dua­lisme se trans­forme alors en une marée confor­miste, et la peur aidant, agres­si­ve­ment into­lé­rante à toute sorte de man­que­ment aux règles édic­tées par les « sachants » élus sans doute par « la main invisible »

    Ce ne sont plus, aujourd’hui, « les amou­reux qui se bécotent sur les bancs publics », qui pro­voquent « le regard oblique des pas­sants hon­nêtes », mais ceux qui se pro­mènent dans la rue sans masque.

    La peur vous dis-je !

    Cela me rap­pelle un roman de Brad­bu­ry où la popu­la­tion est conta­mi­née par une plante extra­ter­restre qui anni­hile la pen­sée et contrôle l’humanité : pour pas­ser inaper­çu dans la foule, et ne pas être lyn­ché, il faut affi­cher un visage inex­pres­sif, un masque en somme. La peur est un excellent sti­mu­lant pour l’obéissance aveugle à une auto­ri­té non incar­née, ce qui donne le sen­ti­ment trom­peur d’être autonome.

    Le meilleur des mondes du vision­naire Aldous Hux­ley ne nous dit pas autre chose : Dans ce monde, nous sommes sur le che­min du rêve trans­hu­ma­niste et le Soma, une drogue bien­fai­sante, accom­pa­gnée par une libé­ra­tion sexuelle médi­ca­le­ment et digi­ta­le­ment assis­tée, per­met d’être éter­nel­le­ment heu­reux. Ce roman décrit aus­si une dic­ta­ture qui aurait les appa­rences de la démo­cra­tie, les éva­sions et les rêves pros­crits. Bref, une dic­ta­ture par­faite, comme aime­raient nous l’offrir ceux qui dirigent et pensent le monde pour nous. Les peuples encom­brants et remuants, les gau­lois réfrac­taires, doivent être anes­thé­siés et obéissants.

    Ain­si pour­ra-t-on contrô­ler la démo­gra­phie, bras­ser les popu­la­tions arra­chées à leurs cultures (can­cel culture et déco­lo­nia­lisme) et gérer la pro­duc­tion et la consom­ma­tion pour une socié­té par­faite et harmonieuse.

    C’est du reste ici que se ren­contrent le cou­rant libé­ral et le cou­rant liber­taire. La galaxie bobo, urba­no-éco­lo­giste, anti-spé­ciste, LGBTXY, paci­fiste en prin­cipe, mais prête à cau­tion­ner les pires vio­lences quand c’est un Fran­çais mâle, blanc, hété­ro­sexuel qui est la cible. Cette galaxie voit tout l’intérêt de par­ti­ci­per à une socié­té post-moderne contrô­lée par le capi­ta­lisme mon­dial anonyme.

    Phi­lippe de Vil­liers, dans son der­nier ouvrage nous révèle, ce que certes nous savions déjà, mais ici avec des argu­ments étayés que : « Big phar­ma, Big data, Big finance, la fon­da­tion Bill Gates, le Forum de Davos, com­posent une sorte de direc­toire d’influence mon­diale supé­rieur aux puis­sances publiques. » Il nous apprend aus­si que, si aucune preuve n’indique que le virus du COVID 19 a été volon­tai­re­ment dif­fu­sé à par­tir du labo de Huan, il appa­rait pour l’élite glo­ba­li­sée comme une aubaine. C’est ce que dit notam­ment Klaus Schwab, le fon­da­teur et pré­sident du forum éco­no­mique mon­dial de Davos ; C’est écrit dans son mani­feste : Covid 19, la grande réini­tia­li­sa­tion, ou « Great Reset »

    Évi­dem­ment, (peut-être même ici), va-t-on crier au com­plo­tisme, pour­tant, lorsque Phi­lippe de Vil­liers annonce cela sur les pla­teaux télé, per­sonne ne moufte ; Il n’y a pas de scan­dale et bien sûr il n’y a pas eu d’assignation au tri­bu­nal, pour la bonne rai­son que le pro­jet est affi­ché au grand jour par cette élite et por­té plus par­ti­cu­liè­re­ment par le très sérieux et très influent Klaus Schwab.

    Ain­si donc, il y a bien un com­plot, mais un com­plot si j’ose dire à ciel ouvert, bran­di sans com­plexes par les com­plo­teurs eux-mêmes, avec le sou­tien des chefs d’état occi­den­taux pour les­quels la doc­trine libé­rale est incontournable.

    Quoi faire ?

    La Révo­lu­tion, résume Maur­ras, « nous a fait pas­ser de l’autorité des Princes de notre sang » sous celle « des mar­chands d’or »

    Alors, on peut se deman­der où cela va finir ? Et quelles parades on peut oppo­ser à cet aban­don une à une de toutes les pro­tec­tions du peuple, ce peuple que chez nous on appelle le pays réel.

    On voit bien que Macron avec ses « pieds nicke­lés et poings liés », lui-même issu de la banque est com­plè­te­ment acquis à l’idéologie libé­ro mon­dia­liste. Quant à Marine Le Pen, dont on ne peut contes­ter le patrio­tisme, elle semble aus­si fra­gile qu’un roseau face au vent moder­niste, jusqu’à s’accommoder avec plus ou moins bonne grâce de l’autorité de Bruxelles qui devient fré­quen­table. Elle rêve d’être de son temps et porte comme un far­deau tout ce qui peut rap­pe­ler la vieille France. Et si elle accepte une cer­taine forme de natio­na­lisme, c’est bien sûr le natio­na­lisme jaco­bin auquel elle pense. On ne lui signe­ra cer­tai­ne­ment pas un chèque en blanc.

    Nous devons donc œuvrer pour la res­tau­ra­tion de l’État, et pas n’importe quel état, mais l’État royal qui dis­pose de l’indépendance face aux lob­bies et autres groupes de pres­sion y com­pris les plus puis­sants sur le plan inter­na­tio­nal, à la manière des capé­tiens. A ce sujet, pour ceux qui pensent que l’État ne pèse guère face aux super­puis­sances oli­gar­chiques, qu’ils sachent, qu’un état fort dis­pose du droit à l’exercice de la vio­lence légi­time. Un de mes fils me racon­tait l’autre jour, un pas­sage d’une saga, qui semble être assez pri­sé par la jeu­nesse d’aujourd’hui, en fran­çais « jeu de trônes », où un riche mar­chand, char­gé en outre de la ges­tion des finances du royaume, expli­quait à la jeune reine de ce pays, que sans lui elle n’était rien, et que c’était lui qui pos­sé­dait tout pou­voir de déci­sion. Après qu’il eut fini sa démons­tra­tion, la reine appe­la ses gardes et leur ordon­na : « met­tez cet homme à mort » et le riche bour­geois d’implorer aus­si­tôt à genoux la clé­mence de la reine » On retrouve dans ce récit l’esprit capé­tien qui s’est tou­jours exer­cé avec ceux qui pré­ten­daient domi­ner l’État.  Le roi dis­pose   de l’indépendance garan­tie par la vio­lence légi­time, mais aus­si de la durée et de la légi­ti­mi­té historique.

    Le roi capé­tien est empe­reur en son royaume.

    La dimen­sion sociale reste au cœur du rôle pro­tec­teur du chef de l’État, il faut donc, comme le fit Col­bert en son temps, redon­ner du sens au monde du tra­vail en révé­lant son poten­tiel dyna­mique et créa­tif en le pré­ser­vant et le pro­té­geant. Et l’État, dans ce domaine ne doit pas déve­lop­per une bureau­cra­tie cou­teuse et plé­tho­rique, mais faci­li­ter la réor­ga­ni­sa­tion du tra­vail par les tra­vailleurs eux-mêmes, par métiers et filières.

    Un mou­ve­ment comme le nôtre, com­po­sé socio­lo­gi­que­ment d’un nombre impor­tant de corps de métiers devrait pou­voir inté­grer les orga­ni­sa­tions syn­di­cales et mutua­listes sans se lais­ser embar­quer, voire même cor­rompre par des consi­dé­ra­tions idéo­lo­giques. De même, le monde des PME doit être inves­ti, et beau­coup d’entre nous sont déjà par­ties prenantes.

    Chers amis, il nous appar­tient d’observer atten­ti­ve­ment aujourd’hui les bou­le­ver­se­ment poli­tiques, éco­no­miques et sociaux qui rendent la Répu­blique de plus en plus fra­gile, et ça ne sera pas de notre fait, la ren­dant inca­pable de pro­té­ger la France qui la subit du reste depuis deux cents ans comme la tunique de Nes­sus.  La ten­ta­tive immi­nente qui s’annonce de dis­soudre la France et les autres nations, dans un amal­game, sans carac­tère, sans his­toire, sans ori­gi­na­li­té, sans culte ni culture, sous sur­veillance d’un ordre capi­ta­liste mon­dial échoue­ra, tant qu’il res­te­ra dans ce pays quelques vrais Fran­çais. Il nous appar­tient à nous, l’Action fran­çaise de les fédé­rer, pour ren­ver­ser cette socié­té idéale rêvée par les grands libé­raux qui œuvrent depuis les lumières, et qui n’est en réa­li­té que la socié­té du veau d’or.

    Le com­bat sera dur et épui­sant, mais nous arri­vons à l’âge des héros, et je laisse la conclu­sion à Pierre Bou­tang :« L’âge des héros rebâ­ti­ra un pou­voir ; il n’est pas de grand siècle du pas­sé qui ne se soit don­né cette tâche : même aux âges sim­ple­ment humains, où les familles, las­sées de gran­deur, confiaient à quelque César leur des­tin, à charge de main­te­nir le droit com­mun, le pou­voir recons­truit gar­dait quelque saveur du monde pré­cé­dent. Notre socié­té n’a que des banques pour cathé­drales ; elle n’a rien à trans­mettre qui jus­ti­fie un nou­vel « appel aux conser­va­teurs » ; il n’y a, d’elle pro­pre­ment dite, rien à conser­ver. Aus­si sommes-nous libres de rêver que le pre­mier rebelle, et ser­vi­teur de la légi­ti­mi­té révo­lu­tion­naire, sera le Prince chré­tien. »

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Sport (sans idéologie) : c'est parti pour les Mondiaux d'aviron.....

            .... et on souhaite bonne chance aux Bleus, partis chercher l'Or en Nouvelle Zélande :

    Mondiaux d'aviron: les Bleus venus chercher de l'or chez les Kiwis

    A l'autre bout du monde, quatre bateaux français sont candidats au titre lors des Mondiaux 2010 d'aviron, qui ont débuté dimanche sur le lac Karapiro, dans le nord de la Nouvelle-Zélande.

            L'épreuve a été créée en 1962 : les Bleus participent aux Championnats du monde d'aviron avec, cette année, les JO-2012 de Londres en ligne de mire.

            Et c'est sur le lac Karapiro, une étendue artificielle créée en 1947 et où s'est déjà déroulée la compétition en 1978, que les Tricolores vont tenter de briller dans une compétition qui se déroulera sur 8 jours, avec des finales programmées vendredi, samedi et dimanche prochains.

            L'équipe de France se compose de 23 athlètes pour 9 bateaux engagés : bonne chance au duo Cédric Berrest/Julien Bahain (en deux de couple, les Toulousains avaient fini deuxièmes des Mondiaux-2009, Champions d'Europe en septembre et vainqueurs de la Coupe du monde à Lucerne); bonne chance aussi à Jean-Christophe Bette et Fabien Tilliet, qui ont un titre à défendre en deux de pointe poids léger; et enfin au deux de couple poids léger Jérémie Azou/Rémi di Girolamo....

  • Deuil royaliste : Décès d'Auguste Berret

    116-1684_img.jpgC'est avec tristesse que nous avons appris le décès d'Auguste Berret, survenu hier à Marseille, dans sa quatre-vingt-quatorzième année. 

    Épargnons-lui les formules toutes faites. Il était un royaliste de toujours, appartenait à l'Action française, n'a jamais cessé de la soutenir au sein de l'Union Royaliste Provençale comme sur le plan national; et il fut de tous temps un fidèle de la Maison de France. 

    Le comte de Paris écrit dans ses Mémoires d'exil et de combats : « En juin 1941 [À Rabat] pour le baptême des jumeaux [Les princes Jacques et Michel], j'avais fait venir symboliquement des Français ouvriers et paysans pour être les parrains. » Auguste Berret - ou peut-être la jeune-fille qui deviendrait son épouse, nous ne nous en souvenons plus - était de ces Français-là, quoique ni ouvrier ni paysan. Il en était resté un lien particulier entre les Princes et Auguste Berret et son épouse. Lorsque, invitée de l'Académie de Marseille, à la fin des années 70, la comtesse de Paris vint présenter Tout m'est bonheur, le livre qu'elle venait de publier, c'est chez Auguste Berret que la Princesse reçut ensuite ses nombreux amis et fidèles. 

    D'autres diront ce que furent ses engagements religieux ou militaires. 

    Souvenons-nous quant à nous qu'il ne manquait jamais nos rendez-vous. Il fut un fidèle des rassemblements royalistes des Baux de Provence. Le 21 janvier dernier, encore, il assistait à la soirée organisée par l’Union Royaliste Provençale à Marseille avec André Bercoff. 

    Ces choses doivent être dites en un temps où l'on doit réapprendre la droiture d'esprit et la fidélité. 

    À ses nombreux enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants nous présentons de tout cœur nos condoléances.

    La messe d’obsèques sera célébrée par Mgr Jean-Pierre ELLUL ce vendredi 10 mai à 14 H 30 en la basilique du Sacré-Cœur, 81 avenue du Prado – 13008 MARSEILLE.        

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                 lafautearousseau 
  • C'est aussi tout cela (tous ceux-là...) ”la France” : Dans les Ephémérides, cette semaine....

     Pour "quoi", et dans quel esprit, nous "faisons mémoire"... :

    Charles Maurras : "...je mets quelque chose au-dessus d'elle (l'espérance) c'est la mémoire, la sainte et grande mémoire d'un beau passé, quand il est plein de gloire et fort de vertu, car c'est avec lui que l'on fabrique un avenir solide, et des races vivaces"

    Jean de la Varende : "...le souvenir porte en soi une vitalité supérieure, et nous ramène à cette notion suprême : la chaîne, dont nous ne sommes qu’un maillon".

    Pourquoi des Ephémérides.pdf

    Table des Matières Ephémérides - Premier semestre.pdf

     Table des Matières Ephémérides - Second semestre.pdf

        Musique dans les Ephémérides.pdf

     

           Voici ce que vous trouverez cette semaine dans les Ephémérides :       

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    · Dimanche : Évocation : Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française: la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (précédent: 15 février).

    · Lundi : 197 : Fin de la Bataille de Lyon. 1800 : Louis XVIII écrit à Napoléon, après son Coup d'Etat du 18 Brumaire. 1811 : Chateaubriand est élu à l'Académie française. 1888 : Naissance de Bernanos. 1907 : Mort d'Henri Moissan. 1989 : Création du Parc national de Guadeloupe. 2002 : Ouverture du Centre européen du volcanisme, Vulcania.

    · Mardi : 1322 : Sacre de Charles IV. 1792 : Deuxième Lettre de Sanson, établissant les faits sur l'exécution de Louis XVI. 1885 : Naissance de Sacha Guitry. 1916 : Début de la bataille de Verdun. 1928 : Mort d'Ernest Cognacq.

    · Mercredi : 1358 : Coup de force d'Etienne Marcel. 1680 : Épilogue de l'Affaire des poisons. 1690 : Mort de Charles Le Brun. 1712 : Mort de Catinat. 1810 : Naissance de Chopin. 1986 : Lancement du satellite SPOT 1. 1987 : Premier vol de l'A320. 1875 : Mort de Corot.

    · Jeudi : 1440 : Apparition de l'Imprimerie à Strasbourg. 1634 : Mesme Gallet vend à Sully son Hôtel, qui devient l'Hôtel de Béthune-Sully. 1716 : Professionnalisation du Service des Pompes. 1766 : La Lorraine devient française.

    · Vendredi : 1525 : Désastre de Pavie. 1619 : Naissance de Charles Le Brun. 1670 : Louis XIV prescrit l'édification de l'Hôtel des Invalides. 1704 : Mort de Marc-Antoine Charpentier.

    · Samedi : 1429 : Jeanne d'Arc rencontre le Dauphin à Chinon. 1796 : Stofflet est fusillé à Angers. 1841 : Naissance de Renoir. 1933 : La baronne Ephrussi de Rothschild fait don de sa villa "Île de France" à l'Institut.

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