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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (193)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Massacre de Pirmasens, fin du séparatisme rhénan...

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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À deux pas de la frontière française, dans une zone occupée par nos troupes, la République laissa massacrer nos amis et alliés "séparatistes rhénans" par les Prussiens, nos ennemis jurés; n'est-ce pas là une véritable "intelligence avec l'ennemi" ?...

 

 

Oui, démembrer l'Allemagne après la victoire de 1918 était possible : l'Empire allemand, proclamé en 1870 dans la Galerie des Glaces de Versailles - par pure "provocation symbolique... - n'avait pas même cinquante ans !...
Généraux et civils, tout le monde savait, tout le monde disait ce qu'il fallait faire, l'Action française entre autres, notamment avec Jacques Bainville :

1. Il fallait d'abord ne pas "s'arrêter sur place", le jour de l'Armistice, mais entrer en Allemagne et aller jusqu'à Berlin.

2. Puis, rendre leur indépendance et leurs libertés aux royaumes et principautés germaniques récemment réunies par Bismarck, et dont "l'unité dans l'Allemagne" prussienne était toute récente.

Rappelons encore une fois, au passage, que c'est la Révolution et que ce sont les républicains, doctrinaires et idéologiques, qui, au nom du fumeux et funeste "principe des nationalités", ont voulu, permis et laissé se construire, en la favorisant, l'unité allemande, là ou, plus sage, et plus en adéquation avec l'intérêt national, la Royauté avait émietté les Allemagnes en près de quatre cents États aux Traités de Westphalie, en faisant d'elle "la croix des géographes", libérant la France de tout danger venu de l'Est, et lui permettant, lentement mais sûrement, d'agrandir ses frontières par une marche vers le Rhin ininterrompue :


• les Trois Evêchés, avec Henri II;

• l'Alsace et la Franche-Comté, sous Louis XIV;

• la Lorraine, sous Louis XV.


Le reste de la rive gauche du Rhin avait, naturellement, dans cette optique, vocation à être réuni, un jour ou l'autre, au Royaume de France...

La Révolution, la première République et les deux Empires ont bouleversé tout cela, gâchant notre situation, gaspillant nos avantages, et empêchant les espoirs français d'achèvement de notre expansion vers le Rhin...

En 1918, après avoir perdu sa richesse principale, sa jeunesse, la France était donc en droit de démembrer l'Allemagne. Et, tout particulièrement, de retirer à la Prusse les régions rhénanes.
Sans forcément penser à une "réunion" immédiate à la France, au moins l'indépendance de ces régions, d'ailleurs souhaitée par de larges parts de la population, était possible et, bien sûr, souhaitable et profitable pour nous.
La République au pouvoir gâcha la victoire et en perdit les fruits.
Non seulement elle ne soutint pas les séparatistes rhénans, mais elle limogea Mangin - qui les aidait - et ne soutint pas non plus le Haut commissaire Tirard; et elle "laissa faire" les Prussiens dans leur entreprise d'intimidation et dans leur action pour briser par la force brute (l'assassinat lorsque la terreur ne suffisait pas...) ce séparatisme, favorable "de fait" aux intérêts français : pourtant, de véritables "putschs séparatistes" avaient bien eu lieu à Cologne, Bonn, Aix-la-Chapelle, Mayence...; deux chefs séparatistes rhénans avaient même constitué - à Coblence - un "Gouvernement provisoire de la République rhénane" : au lieu de le soutenir, la République le laissa être dissous le 26 novembre par la force brute prussienne. Plus au sud, dans le Palatinat, une tentative analogue avait eu lieu, menée par Heinz -Orbis, le 5 novembre 1923 : c'est cette tentative qui se termina par le "massacre de Pirmasens"...

Le massacre de Pirmasens en est l'épisode le plus tragique et le plus honteux pour la République et pour Raymond Poincaré, qui l'a laissé faire...
Voici un très rapide résumé de "l'affaire de Pirmasens", que l'on trouve dans n'importe lequel des dictionnaires ou de sites internet d'histoire :


"...Le 12 février 1924, 40 séparatistes rhénans furent massacrés à Pirmasens, petite ville proche de la frontière française, par un corps franc venu de la rive droite du Rhin.
Sous la pression de l'Angleterre, Poincaré interdit aux troupes françaises d'intervenir...
Après la guerre de 14-18, beaucoup de Rhénans voulurent s'émanciper de la tutelle prussienne, et réclamèrent l'indépendance de la Rhénanie.
Leur leader, le Dr Leo Dorten, reçut les encouragements de Jacques Bainville ou Maurice Barrès.
Mais les troupes françaises qui occupaient la Rhénanie, conformément au traité de Versailles, conservèrent "une stricte neutralité" : la république abandonnait l'intérêt national le plus élémentaire, et laissait passer une occasion historique...
À l'automne 1923, un groupe de séparatistes s'empara des bâtiments publics d'Aix-la-Chapelle et proclama la République rhénane. Sans soutien de la France, combattue - évidemment... - par les prussiens, et d'une façon extraordinairement violente, elle ne tiendra que quelques jours et le groupe sera dispersé par des commandos nationalistes allemands/prussiens.
Les derniers séparatistes se réfugièrent dans le tribunal de Pirmasens où ils furent "tranquillement" assassinés par les Prussiens, sans que les troupes française, basées tout à côté, à Spire, n'intervinssent !
Ce fut la fin du mouvement rhénan et, pour la France, une grande occasion perdue..."

De "Député de Paris", pages 139/140 :

"...À l'occasion d'un attentat contre nos soldats qui s'était produit cette fois encore en Haute-Silésie, à Gleiwitz - M. Laurent étant notre bien débile et obscur ambassadeur à Berlin - attentat où sept hommes de troupe furent tués, dix blessés et trois portés "disparus", je sommai le gouvernement de montrer plus de fermeté qu'au temps de Briand.
J'ajoutai textuellement :
"En effet, je crains que l'impunité, relative ou absolue, dont jouissent de tels forfaits en Haute-Silésie, ne finisse par donner à d'autres Allemands, dans des régions où se trouvent des troupes d'occupation française, le désir d'agir de la même façon".
Deux ans plus tard, le massacre des séparatistes rhénans à Pirmasens, à deux pas des troupes françaises qui avaient reçu de Paris, c'est-à-dire de Poincaré, par le centre interallié de Spire, l'ordre de ne pas intervenir, venait attester, hélas, le bien-fondé de ma prévision..."

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