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Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Décès d'Alain Decaux : selon lui, il y avait 26 millions de royalistes en France en 1788

    Alain Decaux et son épouse au mariage du prince Jean à Senlis en 2009

     

    A l'annonce du décès d'Alain Decaux, qui fut un bon serviteur de l'Histoire, en guise d'hommage, sans-doute celui qu'il nous revient de lui rendre, voici le texte complet d'un excellent article qu'il fit paraître il y a quelques vingt-cinq ans sous le titre : «26 millions de Royalistes. » Il s'agit du premier article d'une série de neuf, écrits chacun par une personnalité différente, et regroupés sous le titre global « Journal de l'Histoire 1788 ». L'ensemble a été publié dans Le Figaro du 13 juillet 1988 au 25 août 1988. Et dans Lafautearousseau le 14 septembre 2007, d'où nous le reprenons. LFAR   

           

    Le 13 juillet 1788, on le sait, un cataclysme tel que nul en France n'en avait gardé la mémoire accabla l'Ouest de la France: la grêle s'abattit partout avec une telle violence qu'elle anéantit la moisson. Fallait-il être grand clerc pour en déduire que le pain, en 1789, serait rare et que donc il serait cher. On n'avait vraiment pas besoin de cela, alors que surgissaient déjà tant de raisons d'inquiétude et non moins de sujets de mécontentement. Quelques temps plus tôt, un voyageur anglais, Arthur Young, agronome de profession et observateur d'instinct, notait: "Une opinion prévalait, c'est qu'on était à l'aurore d'une grande révolution dans le gouvernement." Vers la même époque, un des derniers ministres de Louis XVI, Calonne, avait, dans un rapport adressé au Roi, formulé un diagnostic plus sombre encore: "La France est un royaume très imparfait, très rempli d'abus et, tel qu'il est, impossible à gouverner." Une révolution imminente, un pays impossible à gouverner: pourquoi ?

    L'étrange de l'affaire est que, dans son ensemble, la France ne s'est jamais aussi bien portée. Oubliées, les épouvantables famines qui avaient désolé le règne de Louis XIV, celle de 1709 ayant à elle seule causé deux millions de morts. Éloignées, les grandes épidémies qui, au XVIII° siècle encore, avaient répandu la terreur. Qui plus est -et c'est peut-être l'élément capital- de 1715 à 1792 le territoire national n'a connu aucune invasion étrangère. Que découvre l'étranger qui, en 1788, parcourt la France? Un pays de 26 millions d'habitants -le plus peuplé d'Europe- dont l'opulence le frappe. Une nation en pleine expansion économique. Une agriculture de plus en plus prospère. Un commerce florissant. Paris est, pour le monde entier, l'incarnation d'une civilisation portée à son plus haut degré. Toute l'Europe parle français.

    Le problème, le vrai problème, est que, si la France est riche, l'Etat est ruiné. Du Roi jusqu'au plus humbles des citoyens, les français cherchent éperdument la solution d'une crise dont on sent qu'elle menace jusqu'à l'existence de la nation. Pour le Roi et ses conseillers, cette solution doit rester financière. Pour le plus grand nombre de français, elle ne peut que devenir politique.

    L'évidence des réformes.

    Le colossal déficit accumulé d'année en année depuis si longtemps ne pouvait être réduit à néant que par le vote de nouveaux impôts. Cependant seuls les États Généraux, élus par l'ensemble de la nation, pouvaient voter des impositions supplémentaires. Ils n'avaient pas été convoqués depuis 1614. Fallait-il les réunir ? Le poids total de l'impôt reposait sur le Tiers État. Le clergé et la noblesse en étaient dispensés. L'occasion se présentait d'une plus grande équité fiscale. Fallait-il la saisir ? Le siècle tout entier aspirait, non pas à une révolution mais à des réformes. Le premier, Montesquieu avait souhaité un état libéral. Rousseau avait exposé les principes idéaux d'une démocratie égalitaire. Avec son extraordinaire alacrité, Voltaire avait donné la priorité à la liberté individuelle et à la tolérance. Jamais des théoriciens n'avaient rencontré si prodigieux écho. Toute la France cultivée les avait lus. Pour une raison évidente: ils s'adressaient à des esprits préparés.  

    Depuis plusieurs décennies, la bourgeoisie avait mobilisé une grande partie de la fortune de la France. Elle ne pouvait et ne voulait plus accepter les privilèges réservés à la noblesse, par exemple celui, exorbitant, qui, depuis 1781, accordait aux seuls nobles le droit de devenir officier. Non seulement elle les trouvait injustes mais humiliants. Qui dira la part des humiliations dans la naissance des révolutions ? Les paysans, dans leur majorité, étaient devenus propriétaires de leurs domaines. Mais ils devaient toujours au seigneur dont dépendait autrefois leur terre une incroyable quantité -jusqu'à 70% de leur revenu- de droits en nature ou en argent. Si la bourgeoisie enrageait, la paysannerie gémissait. Les cahiers de doléances qui devaient précéder la convocation des États Généraux allaient unanimement réclamer l'égalité devant l'impôt, l'égalité civile, l'accès aux emplois selon le mérite et non selon la naissance, l'accès de tous aux grades militaires. Tout ce qui pour nous est aujourd'hui la règle. Tout ce qui restait alors à conquérir.

    Demain les États Généraux.

    Comme tout est allé vite! L'année 1788 s'ouvre, le 4 janvier, par un réquisitoire du Parlement contre les lettres de cachet qui permettent, sans jugement et par simple décision royale, de faire arrêter les citoyens. Soutenus par l'opinion, les parlementaires vont plus loin: ils réclament la liberté individuelle comme un droit fondamental. Le 3 mai, le Parlement affirme que le vote des impôts appartient aux États Généraux. En mai et juin, le Parlement de Grenoble entre en rébellion contre l'autorité royale. Le 11 juin, des émeutes éclatent à Dijon et à Toulouse. Le 14 juin, Grenoble réclame la convocation des États Généraux. Le 19 juin, Pau s'enflamme. Le 21 juillet, à Vizille, cinquante ecclésiastiques, cent soixante cinq nobles, deux cent soixante seize membres du Tiers État réclament les Etats Généraux.

    Le 8 août, Louis XVI capitule : les États Généraux seront convoqués pour le 1° mai 1789. Le 16 août, l'État doit suspendre ses paiements. C'est la banqueroute. D'évidence, ceci explique cela. Le 26 août 1788, le Roi rappelle Necker. Le retour aux affaires de ce grand bourgeois, suisse, protestant et libéral, fait croire à un peuple enthousiaste que la France est sauvée. Au début de novembre, une société de pensée qui réunit La Fayette, Mirabeau, Sieyès, Condorcet, Talleyrand, réclame que le nombre des députés du Tiers État soit doublé par rapport à ceux de la noblesse et du clergé. Elle demande que les votes, aux États Généraux, soient comptés par tête et non par ordre. Elle revendique -voilà qui est nouveau- un gouvernement représentatif. Le 27 décembre, Necker accepte le doublement du Tiers.

    Ainsi s'achève l'année 1788. Une immense gratitude monte vers le Roi Louis XVI en qui l'on voit le restaurateur des libertés. Il n'y a pas un seul républicain en France. "Nous sommes nés pour chercher le bonheur", écrit Madame Roland. Il n'est, pour préoccuper les esprits pessimistes, que cette catastrophe climatique qui a anéanti la moisson. Les optimistes répondent que dans un an on n'en parlera plus.

    Dans un an, le 13 juillet 1789... A.D. 

  • Trêve de notations, palmarès et classements !

    Le taureau new-yorkais de Wall-Street

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Pour son centième « coup de dent » sur « le360 », notre chroniqueur a choisi de s’en prendre aux « classements internationaux » - en fait anglo-américains - qui tombent dru à longueur d’année sur les pays d’autres cultures …

     

    peroncel-hugoz 2.jpg« L’agence de notation B.and B. décide de dégrader la France », « le Maroc recule d’un point en matière de développement humain », « les universités françaises perdent une place dans le classement de Pékin », « la Ligue des droits humains met en garde Amman », « Paris recule dans le classement Bertelsmann sur la gouvernance », « l’agence X de Londres pointe la hausse de la dette marocaine », «  le palmarès de Philadelphie (ou de Toronto, ou de Seattle, au choix) déclasse l’Espagne et le Portugal » etc. etc. Sans parler de la Russie ou de la Turquie, ces « cancres » par nature … 

    LES CINQ YEUX

    Chaque jour que Dieu fait, ou presque, les dépêches apportent à la Terre entière leur lot de « mauvaises nouvelles » pour les « vilains élèves » des classements, palmarès et autres notations lancés comme des roquettes contre certaines catégories de pays, et aussitôt, à Madrid, Milan, Athènes, Tunis, Paris, Casablanca, Ankara, Dakar, Abidjan, etc.etc., politiciens, économistes et industriels prennent des mines catastrophées, refont leurs comptes, promettent de « s’amender » mais rien ne change : les gronderies continuent de fuser depuis les Cinq-Yeux, les « Five Eyes » comme ils se nomment eux-mêmes entre Anglo-saxons : Etats-Unis, Angleterre, Canada anglais, Australie, Nouvelle-Zélande. 

    Vous savez, les cinq Etats anglophones qui posent à la « conscience » du monde occidental voire du monde tout court et qui surveillent l’Humanité entière grâce à un système d’écoutes pancontinental. 

    ONG ET FONDATIONS

    Eh ! bien les pauvres pays latins, arabes, africains visés par toutes ces appréciations négatives et qui, du coup en perdent le moral ou le sommeil, ont bien tort de s’en faire et d’abord de prendre au sérieux toutes ces mises en demeure, dégradations et autres notations, lesquelles, en général, si on gratte un peu dessous, proviennent des mêmes jurys, associations, organisations non gouvernementales (le fameux sigle ONG qui fait trembler la moitié de la planète…) et autres fondations privées (type Soros, ce milliardaire international et « bienfaiteur humanitaire » auto-proclamé, qui adore semer le trouble dans les sociétés dont le comportement lui déplaît…).

    Tous ces « tribunaux » auto-érigés sont divinisés par des médias complices, formés de « grandes consciences » en général anglo-américaines, même si pour donner le change, elles s’adjoignent là un Sud-Coréen ou un Finlandais, ailleurs une « experte » (en quoi ?) singapourienne ou un avocat de Papouasie-Nouvelle-Guinée ? 

    FEU LA RESISTANCE GAULLIENNE

    Toute cette engeance « humanitaire », « droitdelhommiste » et ultra « politiquement correcte » ne vise qu’à maintenir en respect les pays du Sud, y compris la rive latine de la Méditerranée, qui fut naguère gaullienne, c’est à dire rétive à toute tutelle extérieure. En France, il ne reste que quelques souvenirs nostalgiques de cette période faste où Paris refusait de suivre Washington dans ses aventures internationales.

    Le discours contre la guerre du Vietnam prononcé par le général de Gaulle, à Phnom-Penh, le 1er septembre 1966, sous les applaudissements du roi Norodom–Sihanouk du Cambodge et de la quasi-totalité du « Tiers-Monde », comme on disait alors pour le Sud, fut le zénith de cette résistance à l’uniformisation de la planète.

    Le discours du ministre français Dominique de Villepin (né au Maroc, dont il se flatte d’être l’ami), aux Nations-Unies, à New-York, le 14 février 2003, refusant d’aller guerroyer en Irak pour les Anglo-Américains, fut le chant du cygne de cette diplomatie indépendante à laquelle renoncèrent ensuite successivement les présidents Chirac, Sarkozy et Hollande, empressés de renfourner la France dans cette alliance de l’Atlantique Nord, pourtant inutile dès lors que le danger communiste s’était évaporé de lui-même, avec la chute définitive du système marxiste soviétique, en 1989. 

    FRENCH YOUNG LEADERS AND FBI

    Des aides multiformes ont été généreusement allouées aux « French Young Leaders » de diverses associations dont l’actuelle « French American Foundation » ; elles avaient dans la plus grande discrétion préparé cette mutation politico-culturelle qui fait qu’à présent la majorité des décideurs français, de droite ou de gauche, sont d’actifs militants de ce « club de l’élite transatlantique » (« Le Figaro » du 10 octobre 2014) : citons entre autres, MM Juppé, Kouchner, Trichet, Moscovici, Minc, Colombani, Joffrin, Montebourg, etc.etc.

    Les dames ne sont pas en reste avec les Lauvergeon, Lagarde, Parisot, la plus « américanomane » de toutes étant une certaine Pécresse, nouvelle présidente sarkozyste de la puissante région Ile-de-France, et qui reçoit toujours la presse devant une affiche de superproduction hollywoodienne, comme un clin d’œil à ses maîtres à penser d’Outre-Atlantique… Quand Mme Pécresse était ministre des Universités du régime Sarkozy, les gens de son cabinet, pourtant triés sur le volet pour leur « correction politique », avaient surnommé leur patronne FBI, c’est-à-dire … Fausse Blonde Infiltrée … 

    CONTINUER SON BONHOMME DE CHEMIN

    Toutes ces notations et gronderies qui ciblent des nations comme le Maroc ou la France, et bien d’autres, il faut les examiner évidemment mais continuer son bonhomme de chemin comme si de rien n’était, jusqu’à que cette « puissance abusive » (Hubert Védrine, ex-ministre socialiste français des Affaires étrangères et ami proclamé du Maroc), s’efface d’elle-même comme tous les empires hypertrophiés, colosses aux pieds d’argile, ainsi que l’Histoire ancienne ou récente l’a montré 100 fois …  

    « ... les empires hypertrophiés, colosses aux pieds d’argile, ainsi que l’Histoire ancienne ou récente l’a montré 100 fois … »  

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le 360 du 26.08.2016

  • Lafautearousseau : 10 ans aujourd'hui !

    « Tout ça pour ça ! »

     

    2504458051.3.jpg28 février 2007 - 28 février 2017

    Lafautearousseau a dix ans aujourd’hui

     

    C'est en effet le 27 février 2007 que fut mise en ligne la première note de ce qui allait devenir notre quotidien royaliste sur le net. 

    Avec Lafautearousseau, l'Action française dispose ainsi, à nouveau, d'un moyen d’expression quotidien, et ce, pour la première fois depuis 1944, année où une période de « Terreur » dénatura et souilla la libération du territoire national et permit aussi aux « révolutionnaires » d’alors de dépouiller l’Action française de ses biens (notamment son imprimerie) et d’interdire purement et simplement la parution du quotidien fondé en 1908, qui avait été l’une des gloires de la presse française.

    Bien sûr, notre quotidien ne prétend pas lui être comparé.

    Mais, en premier lieu, à l'exemple de l'Action française, il propose tous les jours de l’année, une ligne politique claire sur tous les sujets touchant aux grands intérêts de la France, sur le double plan intérieur et international [immigration, terrorisme, économie, culture, justice, institutions, grands enjeux géopolitiques]. Cette ligne politique d’Action française nous la proposons soit directement, à travers nos propres analyses, soit en les confrontant aux articles et réflexions de différentes autres publications, en y adjoignant nos commentaires. Ainsi, nos positions se dégagent souvent de riches débats …   

    Et nous le faisons dans l’esprit de L'Action française – un esprit « réellement d'opposition, c'est-à-dire prêchant ouvertement la subversion du régime » (Léon Daudet). Une subversion du régime ou du Système non pour elle-même, non par esprit révolutionnaire, mais pour « restaurer [au sens de Pierre Boutang] l’ordre légitime et profond ».

    Quels sont nos autres objectifs ? A quoi servons-nous encore ? Voici :

    Contribuer à faire connaître le Prince, et notre Famille royale, rendre compte de ses activités, de sa pensée, de sa vie familiale et publique, de sa présence sur le sol français, de sa participation à la vie nationale. Pour susciter envers le Prince un courant de sympathie, d'estime et d'affection, et préparer cet appel, ce recours au Prince qui ne manqueraient pas d’apparaître nécessaires aux Français si des circonstances graves l’exigeaient. Circonstances graves dont, de toute évidence, nous ne sommes pas très éloignés.
     
    Servir de caisse de résonance aux activités royalistes partout en France. L'on s'aperçoit alors qu'il y en a beaucoup ... Lafautearousseau (ainsi que ses pages Facebook et son compte tweeter) annonce et rend compte de toute activité importante (colloque, réunion, manifestation, actions militantes, etc.) organisée par ceux que nous considérons comme des amis, c'est à dire aux deux seules conditions que les dites activités se fassent dans la fidélité à la tradition, à la pensée, à la doctrine de l'Action française, et dans la fidélité au Prince et à la Famille de France.
     
    Servir - on nous passera l'expression – de « boîte à outils » ou, pour mieux dire, de riches et précieuses archives, à tous ceux qui veulent travailler à penser clair et marcher droit, et qui peuvent piocher à volonté dans cette véritable malle au trésor, où se trouve stockée, pour aujourd’hui et pour demain, une partie importante de la mémoire, de l’héritage, de l’Action française. Et ce, sous diverses formes [grands textes, albums, vidéos anciennes et récentes, dossiers, sans compter plus de 10 000 articles et les éphémérides de chaque jour]. Nous n’en dresserons pas ici un catalogue : on en trouvera un aperçu en cliquant sur lire la suite.
     
    Servir, enfin, à maintenir une liaison, une cohésion, et donc une unité, entre membres – anciens ou nouveaux car nombreux sont ceux qui arrivent – d’une même famille d’esprit. Cet ultime service que nous tentons de rendre – avec quelque succès ! – n’est sans-doute pas le moindre.

    Au compteur, donc, pour l'instant, dix ans de militantisme au quotidien.

    Et maintenant ?

    La réponse est claire : aussi longtemps que nécessaire, on progresse et on continue !

    A Lire aussi dans Lafautearousseau

    « LA » question de fond...

    Mercredi 27 février, première note de Lafautearousseau (aujourd'hui, plus de 10 176 notes 143 56 commentaires)

     

    Quelques données supplémentaires sur le contenu de Lafautearousseau

    Grands textes (36, tous illustrés), de Soljenitsyne à Benoît XVI, en passant par Jean-François Mattéi, Gustave Thibon, Wladimir Volkoff, Pierre Boutang, Hilaire de Crémiers, François Bluche, Yvan Blot, Raymond Poincaré, André Malraux, Chateaubriand et bien sûr Jacques Bainville et Charles Maurras.

    Albums (22) que nous avons voulus comme des mines d'informations sur le Prince ; la France et la Royauté prouvée par l’Histoire ; Bainville, Maurras et Daudet ; le totalitarisme révolutionnaire et le génocide vendéen ; les rassemblements royalistes des Baux de Provence ; nos racines et nos traditions (Versailles, le Mont Saint Michel, Reims et le Sacre, Saint Denis et la nécropole des Rois de France, etc.).;

    Dossiers (34 PDF et 19 « Pages ») qu'il vous suffit de télécharger d'un simple clic, qui traitent eux aussi de sujets très concrets et très actuels, et qui peuvent aider chacun à préparer discussions, cours, conférences, prises de parole. 

    Vidéos (246) consultables sur Viméo, classées par sujets.

    Les éphémérides pour chaque jour de l'année, parce que nous avons décidé, dès la création du quotidien, de donner une large part à la culture ; parce que nous n'imaginons pas que des militants royalistes ignorent, ou connaissent mal, ou trop peu, leur Histoire; et parce que nous n'imaginons pas de proposer aux Français un régime politique - la Royauté - sans faire référence explicite à l'authentique politique de civilisation qu'a menée, dès ses origines, cette royauté : on verra par là que, ce que nous voulons, est bien plus que la réinstauration d'un type, d'un mode de gouvernement et de gestion des choses et des gens, mais une Royauté au service de ce que Pierre Boutang appelait « l'ordre légitime et profond »; une Royauté qui n'ampute pas l'homme de sa dimension verticale et transcendante mais qui, bien au contraire, le place dans les meilleures conditions pour accomplir son devoir, ses devoirs. 

     

  • Béziers, 29 mars, 19 h : Jacques Trémolet de Villers parle du procès de Jeanne d'Arc. C'est aujourd”hui !

     

    Conférence de 

        Jacques Trémolet de Villers
    Avocat à la Cour d’appel de Paris
        auteur de l’ouvrage qu’il dédicacera :

        « Jeanne d’Arc - Le procès de Rouen »

        le mercredi 29 mars 2017 à 19 h
        au restaurant Maria Thérésa à Béziers
        Entrée : 54 avenue du 22 août ou 23 rue Solferino

    La soirée se déroulera de la manière suivante :

    •  19 h :      Accueil. Un apéritif sera servi.
    •  19 h 30 : Conférence.
    •  20 h 30 : Pour ceux qui le désirent, dîner sur place avec le conférencier qui continuera à répondre aux questions (Prix 15 € : entrée, plat, dessert, vin en sus – Salle privatisée).

     

    Tremollet J.jpgLe 21 février 1431 s'ouvre l’un des plus fascinants et décisifs procès de l’Histoire : celui de Jeanne d’Arc.

    Cette jeune fille de 19 ans, prétendue analphabète, hallucinée, hérétique, sera en moins de cent jours condamnée à être brûlée vive.
    Dès le premier interrogatoire, les juges, Cauchon en tête, assènent les coups. Ils sont abbés, docteurs en théologie, familiers du droit canon, décidés à la faire plier.

    Dès sa première parole, Jeanne, seule à la barre, déjoue les pièges des hommes d’Église et de loi. Elle fait preuve d’un ton libertaire, habile et plein d’humour qui les déstabilise par la force de sa sincérité.
    Les voix, puisque c’est là l’essentiel, portent.

    Cent jours durant, va se jouer, en cette froide salle d’audience, l’éternel combat de la vérité.

    Tout procès se conclut dès la première audience. Jacques Trémolet de Villers, plaideur des plus importants procès politiques de ces dernières décennies, décrypte les paroles échangées et nous livre, en voix off, son commentaire jour après jour. Il introduit son lecteur dans la salle, lui fait comprendre les convictions des parties, et surtout lui fait saisir le courage sensible du personnage de Jeanne, jusqu’à craindre l’issue…

    ll y a du bon dans la procédure. Elle conserve, comme des pierres précieuses dans une châsse, un véritable trésor, et demeure en dernière analyse la seule raison sérieuse d’organiser la justice des hommes. Le texte intégral du procès, seul témoignage à faire véritablement entendre Jeanne, a été élaboré, de façon minutieuse, à partir des actes authentiques (les minutes conservées en latin et en français), vérifiés aux meilleures sources et complétés par les dépositions du procès d’annulation.

    Jacques Trémolet de Villers a plaidé de nombreuses affaires civiles et pénales à caractère politique, idéologique et médiatique. Écrivain, il a publié une biographie du célèbre avocat du XIXe siècle Pierre-Antoine Berryer, Aux marches du palais, de même que Heureux qui comme Ulysse, commentaire de son anthologie de la poésie française Vingt-quatre poèmes que nous devrions savoir par coeur pour les dire à nos enfants. Il poursuit son travail avec cet « Évangile selon Pilate » qu’est le procès de Jeanne d’Arc.

    Source : Le Midi Blanc

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    QU'EN DIT LA PRESSE ?

    Le résultat est saisissant.
    Famille chrétienne - 13/02/2016

    Voici un livre à lire de toute urgence.
    Le Figaro littéraire - 28/01/2016

    Précieux document historique, ce beau livre est aussi une leçon politique et spirituelle...
    Le Figaro magazine - 29/01/2016

    Lues et commentées par un avocat, les minutes du procès de Jeanne d'Arc sont l'occasion d'une méditation sur le bien commun, la justice et l'iniquité des procès politiques.
    Le Figaro Histoire - 01/02/2016

    La leçon est de grande portée, et d'une brûlante actualité.
    Politique magazine - 01/02/2016

    Jacques Trémolet de Villers ne refait pas le procès, il le vit.
    Livres Hebdo - 08/01/2016

    Me Trémolet de Villers l'éclaire (le procès) pour nous en expert et en amoureux, par une lecture limpide et lyrique.
    Valeurs actuelles - 03/03/2016

    C'est la première fois qu'un homme de métier commente pas à pas le procès.
    La Croix - 25/02/2016

    La belle étude que publie maître Trémolet de Villers, en effet, apporte à ces textes si souvent lus et commentés, le regard, les connaissances, l'expertise du juriste, et surtout l'expérience, précieuse, de l'avocat...
    NRH - 01/05/2016

    Jacques Trémolet de Villers (...) est revenu sur ce procès avec le regard neuf d'un avocat qui découvre un dossier pour la première fois.
    lefigaro.fr - 30/05/2016

  • Gilles-William Goldnadel : « Emmanuel Macron, bravo l'artiste ! »

     

    Par Gilles William Goldnadel
     
    On n'est pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit ici Gilles William Goldnadel [Figarovox, 9.05]. Sévère pour Marine Le Pen, en partie à bon droit, cette chronique nous semble contenir aussi de puissantes vérités. Sa conclusion pessimiste souligne surtout que, si rien n'est jamais trop tard, il y a aujourd'hui, comme en d'autres temps et circonstances de notre longue histoire, une urgence pour la France. Raison de plus pour proposer nos idées. Et, si possible, mieux encore : une doctrine.  LFAR
     

     

    I1762865742.jpgl n'est pas interdit, ni irrévérencieux de crier: Bravo l'artiste!

    Car la victoire d'Emmanuel Macron est avant tout artistique, médiatique et esthétique.

    Elle aura été scénarisée de main de maître communicant, à l'instar de cette traversée pharaonique du Carrousel du Louvre sur fond d'hymne européen joyeux et d'éclairages mystérieux.

    Le monde virtuel existe. Il influence les esprits. Il les séduit. Il les galvanise. Il les télé-transporte. Il les effraie. Il les impressionne. Il les intimide. Il les embellit. Il les contraint. En ce sens, il peut agir sur le réel électoral.

    Il n'est pas sérieusement contestable que l'ensemble quasiment unanime du monde médiatique français, à commencer par son service public audiovisuel, aura puissamment contribué à la victoire de l'ancien ministre de François Hollande.

    Il est difficile de ne pas y déceler un soubassement idéologique au moins réflexe.

    Au premier tour, en focalisant l'attention sur les problèmes judiciaires du candidat de droite, au détriment des sujets de sociétés controversés et sciemment occultés.

    Au second tour, en contribuant au retour du débat névrotique autour de la seconde guerre mondiale, comme à la culpabilisation de ceux qui, taxés implicitement de collaborationnisme, refusaient de choisir entre l'erreur économique de l'une et l'horreur multiculturaliste de l'autre.

    Cela n'enlève évidemment rien à l'audace et au talent du gagnant, ni aux errements et aux manquements de la perdante.

    On notera, toutefois, que cette prégnance de l'influence médiatique idéologisée au détriment des droites ne fait toujours pas l'objet d'une véritable réflexion critique argumentée de la part de ses victimes, en dehors de malédictions aussi véhémentes que stériles.

    La victoire de M. Macron, n'est pas seulement médiatique, elle est aussi esthétique.

    Faire profession d'optimisme océanique est plus beau, plus populaire, plus gratifiant que de décrire de manière ingrate cette laideur du monde réel contre laquelle il conviendrait de se protéger ou de se colleter.

    Le programme du jeune gagnant, sorte d'Obama blanc, misant sur sa verdeur, était aussi lisse que son visage juvénile qui lui servait d'affiche.

    La seule véritable stratégie du candidat d'En Marche était de pouvoir donner la réplique gagnante à la méchante représentante officielle des vilains.

    Celle du monde ingrat, qui marche lourdement avec ses gros sabots crottés sinon fourchus.

    Il convenait pour y arriver, d'utiliser élégamment les creux et de remplir par l'air du temps, le vide sidérant laissé par un mentor définitivement déconsidéré par ses logorrhées vespérales, qui n'avait plus les moyens ni de le reconnaître ni de le déshériter.

    Pas question donc dans le monde virtuel de raconter des histoires tristes avec des terroristes islamistes. Pas question, dans le décor en technicolor de dessiner des murs, des douanes ou des frontières.

    Et encore moins des barbelés.

    En ce sens, on peut effectivement encore décrire après sa victoire, M. Macron comme une bulle médiatique, n'ayant pas éclaté, mais, précisément, s'étant élevée grâce à sa légèreté.

    La revanche, avais-je écrit dans une précédente chronique dans ces mêmes colonnes, de l'antimatière sur la matière, conformément aux dernières découvertes de la physique quantique.

    Ce cadre enchanteur et utopique ne pouvait que séduire le monde artistique et cinématographique sans frontières dont le virtuel est la réalité. Un monde aérien de beauté, de légèreté, de paix et de volupté, qui ne connaît ni limites, ni fin, ni petitesse. Dans ce monde ironique, la poésie est politique et la politique, onirique. En ce sens, la victoire d'Emmanuel Macron est aussi la sienne.

    Certes, la victoire artistique d'Emmanuel Macron , au-delà des dithyrambes de la presse internationale de papier, n'a rien de triomphal.

    Le monde virtuel a eu beau agir sur le monde réel, la fâcheuse sphère électronique en a limité considérablement les effets.

    Les foules, sans doute dans leur souvenir confus des meurtres de masse, n'ont pas eu le cœur à faire la liesse.

    La parenthèse magique et anesthésique va bientôt se refermer.

    Déjà, dans quelques jours, une autre consultation aura lieu, où la part artistique sera plus congrue.

    La pleine saison va reprendre pour la délinquance et l'immigration forcée de masse, et l'islam radical comme la dette n'accorderont aucun délai de grâce.

    Le multiculturalisme n'a pas encore définitivement gagné la partie, mais en dépit de l'opposition d'une majorité du pays, par la grâce médiatique et artistique, il n'a pas perdu.

    Quand l'heure sera venue de lui dire vraiment non, c'est peut-être parce qu'il sera trop tard. 

  • L’entreprise de racolage de Macron dézinguée par Finkielkraut

     

    Par Nicolas Gauthier

    Au moment où nous rédigeons ces lignes s'est achevé le débat indigne et sans qualité ayant infligé deux heures et demie d'écoute dégradante et inutile à des millions et des millions de Français. Achèvement de la plus insane des campagnes présidentielles qui ait existé sous nos cinq républiques. Il paraît radicalement impossible qu'un Chef de l'Etat digne de gouverner comme il convient un grand pays comme la France, puisse jamais sortir de telles procédures  - qui laissent le spectateur sidéré, abattu, dégoûté.  Epuisement du régime ? Autres exemples : les deux sujets de cette nouvelle excellente chronique, comme souvent celles de Nicolas Gauthier, parue dans Boulevard Voltaire, hier, 3 mai. Sans autres commentaires.  LFAR  

     

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    La campagne de second tour d’Emmanuel Macron ? Après le grotesque – la récupération de ceux qui font le show –, l’ignoble : l’instrumentalisation des victimes de la Shoah.

    Le grotesque, pour une fois, n’est pas totalement de son fait, mais de celui d’artistes pétitionnaires – au nombre de cent – appelant (quelle surprise) à faire « barrage à Marine Le Pen ». Inutile, chez ces gens, de chercher les têtes d’affiche de leurs arts respectifs, s’agissant plutôt de têtes de gondole destinées aux soldes de printemps ; bref, de troisièmes ou quatrièmes couteaux jouant à se faire peur avec une possible Nuit des petits canifs.

    Leur texte est grotesque à double titre. Par sa formulation hasardeuse, déjà : « Le Front national ne cesse de tirer à boulets rouges sur l’art contemporain, c’est-à-dire sur les formes de l’art sans précédent » [définition pour le moins sujette à caution, NDLR]. C’est pourtant là que réside l’éminente fonction de l’art qu’est la subversion, qui va du léger déplacement au renversement scandaleux. La liberté de penser et de créer, la liberté d’inventer et d’affirmer, la liberté d’interpréter et de critiquer le monde comme il va ou ne va pas, sont choses précieuses, ô combien ! »

    Aussi précieuses que leurs subventions publiques, soit l’argent du contribuable ? Nos anarchistes d’État ne le précisent pas.

    Pis : ces mutins de Panurge, incapables d’aller au bout de leur logique, n’appellent même pas à voter pour Emmanuel Macron, puisqu’il est reproché à ce dernier de vouloir privilégier « mécénat et partenariat privé ». Nos chers zartistes ne devraient pourtant pas faire la fine bouche, à en juger du goût de latrines de milliardaires tels que Bernard Arnault, jamais avare de prébendes. Surtout lorsque distribuées avec un mauvais goût très sûr aux tenants d’un art « conceptuel » aux concepts plus que flous, art volontiers « dérangeant », mais ne dérangeant finalement plus personne : le bourgeois contemporain, au même titre que l’antifâchiste classique, donne aujourd’hui d’indéniables signes de fatigue.

    Après le grotesque, l’ignoble. Et là, les récentes déclarations d’Emmanuel Macron ne prêtent plus à rire, au contraire de la très distrayante pétition plus haut évoquée. 

    Ainsi, ce dimanche 30 avril, après une visite à Oradour-sur-Glane, le jeune Trogneux était-il en marche vers le mémorial de la Shoah, dans le IVème arrondissement parisien, histoire de rendre hommage à « toutes ces vies fauchées par les extrêmes ». Suivez le regard appuyé et l’œil en coin. Les extrêmes ? Le Pen ou Mélenchon ? Quel cadavre planqué dans l’armoire en caleçon à croix gammées ? Ce n’est pas pour rien que sa Brigitte lui a enseigné le théâtre ; de boulevard, semble-t-il. 

    Puis, toujours en roue libre, le même d’assener : « Nous avons aujourd’hui un devoir qui est double, le devoir de mémoire. Nous avons aussi le devoir que cela n’advienne plus jamais, en acceptant en rien l’affaiblissement moral qui peut tenter certains, le relativisme qui peut en tenter d’autres, le négationnisme dans lequel certains trouvent refuge. »

    S’il avait poursuivi de ses assiduités sa prof d’histoire plutôt que celle de français, Emmanuel Macron aurait su que l’un des premiers à s’être historiquement « réfugié » dans le négationnisme n’était autre que Jean-Gabriel Cohn-Bendit, frère de Dany Cohn-Bendit, l’un des premiers soutiens du micro-parti En marche ! Comme quoi « l’affaiblissement moral » se niche aussi dans les meilleures familles, entre aîné révisionniste et cadet appréciant les mains enfantines dans sa braguette…

    Cette visite aux allures de racolage sur des lieux de mémoire a provoqué la sainte colère d’Alain Finkielkraut qui, ce dimanche, sur les ondes de RCJ (Radio communauté juive), lors de l’émission hebdomadaire « L’Esprit d’escalier », présentée par Élisabeth Lévy, s’insurge de la sorte : « C’est le fils de déporté en moi qui hurlait. On ne peut pas faire de l’extermination des Juifs un argument de campagne. Les morts ne sont pas à disposition. Le devoir de mémoire dont on parle tant consiste à veiller sur l’indisponibilité des morts. »

    Pour ce philosophe, dont une grande partie de la famille est morte en déportation, de tels comportements paraissent, à juste titre, relever plus encore de l’obscénité que de l’ignominie : « La question du négationnisme demande tout autre chose qu’une halte rue Geoffroy-l’Asnier [adresse parisienne du mémorial en question, NDLR] pour mobiliser l’électorat juif contre Marine Le Pen, car ce ne sont pas des jeunes militants du FN qui rendent impossible l’enseignement de la Shoah dans les écoles ou qui vont chercher des faits alternatifs aux camps de la mort. De cette terrible réalité, je ne vois guère d’écho dans la campagne d’Emmanuel Macron. Il ne cesse de faire des clins d’œil aux jeunes des banlieues et réserve ses coups à la bonne vieille bête immonde. »

    Il n’empêche qu’à reculons et du bout des doigts, Alain Finkielkraut déposera néanmoins un bulletin Macron dans l’urne ce dimanche prochain, tout en se désolant de la sorte : « Marine Le Pen sera peut-être battue, mais comment se réjouir d’une victoire du faux ? » Il y a, décidément, des pas qu’Alain Finkielkraut peine à franchir, posant de bonnes questions tout en y apportant de mauvaises réponses, tel qu’affirmait jadis Laurent Fabius à propos d’un certain Jean-Marie Le Pen. 

    Journaliste, écrivain
  • Marie-France Garaud : pour Marine Le Pen et contre un IVe Reich !

     

    Par Nicolas Gauthier

    Une excellente chronique, comme souvent celles de Nicolas Gauthier, parue dans Boulevard Voltaire, le 29 avril. Elle relate un événement parmi d'autres, dans cette campagne présidentielle dont l'air est assez scélérat ; elle brosse aussi un portrait vivant de Marie-France Garaud, une femme politique de première importance. Une tête politique, enfin, dont le jugement importe. Ce qui donne à cet événement parmi d'autres, une importance singulière.  LFAR 

     

    745791051.pngLa vie politique française, parfois tourmentée, surtout en les temps qui nous occupent, offre parfois de délicieux moments de grâce. D’où la sortie, ce vendredi matin, de Marie-France Garaud dans Le Figaro, et non point de Marie-France Garo dans Le Figaraud, qui appelle à voter pour… Marine Le Pen.

    À quatre-vingt printemps largement sonnés, le loup-garaud a donc les crocs toujours bien aiguisés, et pas seulement les nuits de pleine lune. Il y a quelques années, dans l’émission « Ce soir (ou jamais !) », jadis animée par Frédéric Taddeï, elle n’hésitait pas à rappeler que Jean Monnet, père de l’Europe, n’était autre « qu’un agent américain payé par la CIA ». Grand moment de fraîcheur cathodique et de jouissance télévisuelle…

    Gaulliste revendiquée et figure historique du souverainisme, elle ne se contente plus aujourd’hui de renverser la table, mais de dynamiter le salon tout entier : « J’ai le sentiment que monsieur Emmanuel Macron n’a ni amour propre, ni lucidité. Il étale ses faiblesses avec un extraordinaire masochisme. Il a un petit côté chien battu. Il ne respecte pas la France et il est même en train de détruire le support de son existence politique. » Première salve d’avertissement…

    Car ce n’est qu’un début, le meilleur étant à venir : « Macron n’a pas de programme économique. Il ne peut pas en avoir parce que nous ne sommes plus qu’un territoire de l’intérieur de l’Union européenne. Il faut sortir de là le plus rapidement possible, quel qu’en soit le coût, car mieux vaut la liberté que l’esclavage. » Là, on passe du tir de mortier à celui de barrage, juste histoire de préparer la bataille à suivre…

    Réduction ad hitlerum prise à l’envers oblige, voilà maintenant que cette indécrottable chipie retourne à son profit les heures les plus pénibles de notre histoire, telle une chaussette ou une bande molletière, assurant, à propos de la sortie de l’Union européenne : « Il suffit de décider ce que nous voulons. À la fin de la guerre, deux hommes avaient compris cela, de Gaulle et Churchill, qui n’a jamais aliéné les pouvoirs de son pays.  

    Nous assistons à une tentative de domestication des pays européens, nous sommes placés devant l’éventualité d’un IVe Reich. » Bombardements massifs avant offensive terrestre… 

    À propos de l’Allemagne, donc : « La France n’a rien à lui dire. Elle doit sortir de l’Union européenne et ensuite, elle pourra échanger d’égal à égal. […] Nous n’avons plus d’État. Le quinquennat qui s’achève aura été inexistant et je note une carence historique extraordinaire chez nos dirigeants. Aujourd’hui, l’économie et la finance veulent remplacer la souveraineté. » Manu, si tu nous entends, sous ce tapis de bombes à phosphore et à fragmentation…

    D’ailleurs, ce pauvre Petit Chose, qu’en pense-t-elle ? La réponse coule de source : « Mais qui est Emmanuel Macron ? » Apocalypse Now et douce odeur de ce napalm largué au petit matin, ratiboisant tout sur son passage, hormis les quelques chrysanthèmes destinés à fleurir la tombe du sex-toy à la mère Trogneux…

    Marie-France Garaud, jadis vigie pompidolienne et pygmalion de Chirac, parle peu, mais toujours d’or. Il y a, chez cette vieille dame indigne, un je-ne-sais-quoi de réjouissant, quelque part entre la Ma Dalton de Morris et Goscinny et la Bette Davis du All About Eve de Joseph Mankiewicz. Mauvaise comme la gale et teigneuse comme pas deux. À chaque instant prête à sortir la pétoire de son sac Lancel et à tirer dans le tas tout en visant juste. Ainsi, à propos de Marine Le Pen : « Aujourd’hui, elle est la seule candidate qui n’est pas pieds et poings liés devant les Allemands. Manifestement, elle est la seule à avoir le tempérament pour rétablir la souveraineté de la France. »

    D’autres questions ? Non. Évitons, d’ailleurs. Des fois qu’une balle perdue…  

     
    Journaliste, écrivain
  • Livres & Action Française • Antoine Schwérer, de la Royale à l'Action française : l'amiral de la Ligue

     

    Par Journal d'un eurosceptique désabusé

    Un historien nous invite à la rencontre de l'amiral Schwérer, qui devint président de la Ligue d'Action française à l'issue d'une brillante carrière militaire.

    Nos lecteurs se souviennent-ils de l'amiral Schwérer (1862-1936) ? Jean-Noël Grandhomme, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Lorraine-Nancy, vient de lui consacrer un article dans la revue Guerres mondiales et conflits contemporains. Breton d'origine alsacienne, Antoine Schwérer entre à l'École navale en 1878 ; la marine à voile disparaît sous ses yeux : « entre les bâtiments de guerres modernes et ceux sur lesquels j'étais embarqué en 1880 », écrit-il dans ses Souvenirs, « il y a certainement plus de différences qu'entre ces derniers et ceux du temps de Louis XIII, et à cette transformation du matériel a correspondu un changement complet des habitudes, du caractère et de la mentalité du personnel ».

    Avec l'amiral Lacaze

    Jean-Noël Grandhomme retrace un parcours jugé « brillant ». En 1894, par exemple, à bord du croiseur Dubourdieu, il est chargé de dresser une carte générale du magnétisme terrestre. En 1914, alors que la guerre vient d'être déclarée, il négocie les accords franco-britanniques confiant à la Royale la direction des opérations en Méditerranée. L'année suivante, il commande des canonnières sur le front. Puis il devient chef de cabinet de l'amiral Lacaze, ministre de la Marine. Au cours du premier semestre 1917, comme le rapporte Jean-Noël Grandhomme, « la Marine […] joue un rôle important dans les affaires d'Orient et elle contribue au transport en France des contingents russes qui y sont envoyés par le tsar » ; « pourtant, Lacaze est de plus en plus ulcéré par les critiques systématiques de certains députés, notamment socialistes ». Alors que ce dernier donne sa démission, « Schwérer se solidarise évidemment avec lui ». Sa carrière se poursuit néanmoins jusqu'en 1924, où il est placé dans la deuxième section (réserve).

    C'est alors qu'il rejoint l'Action française. Un moment républicain, il n'aura jamais été démocrate, confiera-t-il par la suite. Candidat malheureux aux élections législatives, où triomphe le Cartel des gauches, il se retrouve bientôt « au cœur d'un nouveau combat, contre un adversaire inattendu : l'Église ». En novembre 1926, lors d'un congrès de la Ligue, il explique que « les croyants d'Action française, […] parfaitement soumis à l'autorité religieuse du souverain pontife […], à tous les ordres qu'il leur donnera en ce qui concerne leur religion, prennent leurs directives politiques en dehors du Vatican ». À son décès, en 1936, Mgr Mignen, archevêque de Rennes, lui refuse des obsèques religieuses : « aucune mansuétude n'est de mise pour celui qui a en quelque sorte brandi l'étendard de la révolte anti-papale », souligne Jean-Noël Grandhomme.

    Un travail à poursuivre

    L'amiral Schwérer aura présidé la ligue d'Action française cinq ans durant, après avoir succédé à Bernard de Vesins en 1930. « Maurras sait gré de sa fidélité au compagnon des bons et des mauvais jours », rapporte encore l'historien, qui se montre quant à lui moins élogieux : « son militantisme passionné, qui l'a conduit à se retrouver dans le dernier carré, seul contre tous, ou presque – y compris le clergé et le prétendant – a un côté pathétique, ou chevaleresque, selon le point de vue qu'on adopte », écrit-il notamment. Son article ne nous éclaire guère quant aux ressorts de cet engagement. Il ne révèle rien non plus du caractère de l'amiral Schwérer. De fait, « bien qu'il ait été l'un des acteurs importants de la controverse autour de la Jeune École, un expert reconnu dans l'affaire des poudres de la Marine (à l'origine de près de trois cent cinquante morts dans plusieurs accidents avant-guerre), un "poilu" sur le front de Champagne et le plus proche conseiller d'un grand ministre de la Marine, Schwérer est aujourd'hui presque complètement oublié », constate Jean-Noël Grandhomme. Aurait-il entrepris de réparer une injustice ? 

  • Le rejet de la nation, de gauche à droite

     

    Par  Mathieu Bock-Côté

    Cette tribune [13.08] - d'une pertinence toujours égale - est de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il aura été, depuis quelque temps déjà, un observateur lucide non seulement des évolutions politiques des pays dits encore occidentaux mais aussi de leur situation sociétale qui n'est pas de moindre importance.  L'esprit de ces chroniques, comme de celles qu'il donne au Figaro, est, au sens de la littérature et de l'histoire des idées, celui d'un antimoderne, même s'il n'est pas sûr qu'il acquiescerait à cette classification. Il s'est en tout cas imposé, selon nous, comme un esprit de première importance. Mathieu Bock-Côté rappelle ici à propos de la nation et de l'enracinement quelques vérités essentielles lesquelles  sont, d'ailleurs le fond des doctrines qui sont les nôtres.  LFAR 

     

    501680460.5.jpgLe refus de l’enracinement est certainement un des traits caractéristiques de l’idéologie dominante de notre temps. Il trouve des relais à gauche comme à droite. En fait, l'orgueil commun à la gauche radicale « altermondialiste » et à la droite néolibérale globaliste, c’est de regarder la patrie (et plus particulièrement sa patrie) avec condescendance et mépriser ouvertement ceux qui y tiennent, comme s’ils étaient des attardés enfermés dans une époque révolue, et résolus à ne pas en sortir. C’est une forme d’orgueil qui se veut progressiste. Ils sont nombreux à s’en réclamer chez ceux qui se veulent éclairés et à l’avant-garde.

    Lorsqu’ils sont pessimistes et du premier camp, ils spéculent sur une planète qui broierait les frontières et condamnerait les pays à l’insignifiance. C’est une forme de snobisme déguisé en lucidité catastrophiste. Ils prennent la pose, maudissent les étroits d’esprit et administrent leur catéchisme. Ils tonnent : comment peut-on penser à l’échelle nationale quand la solidarité doit être mondiale ?! C’est une phrase creuse mais ils la prennent pour une réflexion profonde. Ils ne comprennent manifestement pas que l'homme a besoin de médiations pour participer au monde. Ils en profitent aussi pour présenter le nationaliste ordinaire comme un petit être mesquin attaché à ses privilèges, sans noblesse, sans humanité. Ils résistent rarement à la tentation de l’accuser de racisme. Il faut dire que le grand pouvoir de la gauche radicale, c'est l'étiquetage idéologique, qui repose sur le pouvoir de l'injure publique.

    Lorsqu’ils sont optimistes et du deuxième camp, ils nous disent qu’un monde mondialisé est riche de tellement de possibles qu’il serait sot de se montrer exagérément attaché à sa patrie – ils n’y voient que la marque d’une psychologie obtuse. L’individu peut être citoyen du monde: n’est-ce pas la plus grande libération de l’histoire humaine ? Ils témoignent alors d’une fausse tendresse vraiment hautaine pour les hommes de « l’ancien monde », attachés à leurs certitudes, et incapables d’oser la liberté, comme s’ils appartenaient encore à l’âge infantile de l’humanité. L’appartenance, chez eux, est strictement contractuelle : elle ne saurait relever de l’héritage. À chaque génération, l’homme doit s’arracher au passé. La révolution technologique, qui est aussi celle des communications, liquiderait les vieilles nations. Au nom de la diversité et de l'ouverture au monde, ils nous invitent à tous nous convertir à l'anglais. Les langues nationales ne seront plus que des reliques.

    Dans les deux cas, ils ne désirent pas masquer leur sentiment de supériorité morale : ils paradent dans l’espace public en le revendiquant. Le cosmopolitisme, chez eux, ne consiste pas à transcender sa patrie mais à la nier, et à en nier le besoin. Ils se disent soucieux de l’avenir du genre humain mais celui qu’ils ne peuvent endurer, c’est l’homme ordinaire, qui aime son pays, qui veut transmettre le monde qu’il a reçu et qui ne voit pas pourquoi il devrait détester les siens pour aimer l’humanité. Ce qu’ils ne peuvent tolérer, c’est l’homme qui a besoin d’une demeure et qui n’a pas honte de vouloir être maître chez lui.  

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Culture • Enquête sur l’édition française (2) : « Il fallait passer au livre, s’incarner »

     
     
    L’Action Française 2000 se penche sur l’état de l’édition en France. Lit-on encore ? Publie-t-on trop ? L’édition électronique a-t-elle un avenir ? Panorama d’une culture en profonde transformation, avec des témoignages d’éditeurs, dans toute leur diversité.

    Entretien avec Maximilien Friche, directeur des éditions Nouvelle Marge.

    Pouvez-vous nous raconter l’histoire de votre jeune maison d’édition ?

    Nouvelle Marge vient de Mauvaise Nouvelle, une revue en ligne que je dirige depuis 2013. Cette revue publie chaque semaine aussi bien des tribunes de combat du politiquement correct que des recensions littéraires en laissant une place importante aux arts et à la poésie. À force de publier en ligne, je me suis dit que j’étais, de fait, un éditeur. Il fallait passer au livre, s’incarner. Le premier roman publié fut le cinquième roman de Sarah Vajda, Jaroslav et Djamila, et je fus ravi d’entrer en littérature avec un roman d’amour d’un auteur dont je suis fan. Cette année, Nouvelle Marge se lance dans les essais, avant d’ouvrir la voie vers d’autres écrits : recueils de nouvelles, poèmes épiques… Rien ne nous est interdit puisque nous avons pris la marge dès notre naissance ; nous allons donc bien nous amuser.

    Quelle est la philosophie générale de Nouvelle Marge ?

    Comme tout s’échine à nier la personne humaine dans ce monde, Nouvelle Marge a un combat : l’existence. En littérature, nous voulons d’abord rétablir la vocation héroïque du lecteur et, en ce sens, nous nous opposons à toute la culture de l’autofiction où les auteurs nous racontent la vie de leurs entrailles en se croyant profonds et en nous incitant à prendre des vessies pour des lanternes. Nouvelle Marge veut également allier l’amour de la langue avec sa passion de la modernité. C’est sans doute dans ce mariage qu’émerge le style dans le principe d’individuation de la langue. L’écrivain est cette gargouille qui se laisse traverser par le Verbe. Il rend ce qu’il reçoit, il traduit sa chair en paroles. Si les initiales s’inversent entre Nouvelle Marge et Mauvaise Nouvelle, c’est pour symboliser l’ambition d’être le lieu où l’être fait sa propre révolution, sa conversion. Nouvelle Marge souhaite apporter l’écrit qui modifie l’être, qui le rétablit dans sa dimension tragique. En guise de philosophie générale, finalement, je me demande si ce ne serait pas une volonté non pas d’échapper au monde en allant à sa marge, mais plutôt de le reconstruire à sa marge, de construire une arche peut-être.

    Vous avez ouvert récemment une « zone d’essais » (collection « Mauvaise Nouvelle »). C’est une petite révolution puisque Nouvelle Marge était à l’origine vouée aux genres narratifs. Comment abordez-vous cette nouvelle étape ?

    Je ne voulais publier effectivement que des œuvres narratives et puis, une controverse littéraire avec un ami ayant écrit un essai sur Dantec m’a amené à descendre de mon snobisme germanopratin. En fait, des écrits peuvent modifier un être au-delà de la forme narrative, notamment par la langue, comme en poésie notamment, par la transmission avec les essais qui nous placent dans une aventure de la pensée. Un autre élément a concouru à la création de cette zone d’essais : la richesse des textes publiés dans Mauvaise Nouvelle et la volonté de donner aux plus beaux d’entre eux un corps. Il me fallait donc une collection dédiée aux essais et pour continuer de laisser les univers d’Internet et du livre s’entremêler, cette zone est la collection “Mauvaise Nouvelle”. Cette dernière se veut fidèle à l’esprit de la revue, au sens où l’outrance ne nous fait pas peur pour parvenir à désarçonner le politiquement correct, et que, dans le même temps, nous refuserons toujours d’être réduits à la pensée militante. Je ne crée pas une marge pour finir dans une niche. J’aborde donc cette collection d’essais avec beaucoup d’enthousiasme car je sais qu’il s’agit d’un lieu où l’intelligence va jouir de sa liberté.

    blanchonnet-petit-dictionnaire-maurrassien - Copie.jpgVous éditez le Petit dictionnaire maurrassien de Stéphane Blanchonnet (sortie ironique le 14 juillet 2017). Que représente pour vous l’école d’Action française ?

    Voilà encore de quoi s’enthousiasmer ! Et les rodomontades ou autres procès staliniens que je subis depuis que j’ai annoncé la parution de cet essai sur Maurras ne font que conforter ma décision de lancer une série politique. À l’heure où les Français choisissent les députés sur CV et que la France est dirigée par un algorithme, il me semble essentiel d’apporter quelques précis politiques aux lecteurs et électeurs. Et comme je préfère être en marge qu’en marche, Maurras inaugure cette série. D’autres suivront : Marx, De Gaulle, Jaurès… Pour l’heure, nous publions le Petit dictionnaire maurassien de Stéphane Blanchonnet, et commencer une série politique par un ouvrage consacré à l’auteur de la formule « Politique d’abord ! » me semble tout à fait à propos. J’ai toujours été fasciné par la longévité et le dynamisme de l’AF, sa faculté à renouveler ses forces militantes. Le point essentiel pour moi reste de croiser très souvent des intellectuels, des journalistes, des écrivains, des professeurs… qui se réclament de ce mouvement qui les a formés intellectuellement et leur a permis d’irriguer le monde des idées de l’AF. J’oserais dire que l’on ne peut pas s’intéresser à la politique sans s’arrêter un temps sur l’AF, son histoire et son actualité.   •

    L'Action Française  - 25 juillet 2017.

  • Famille de France & Patrimoine • Promenade au Domaine royal de Dreux

     

    Ce dimanche [13 août], notre ami François De Rolleboise était au Domaine royal de Dreux ; la résidence officielle de l’héritier de la Maison Royale de France, le Prince Jean de France ; pour une petite séance photo consacrée au Domaine royal.

    Le prince Jean et la princesse Philomena ont emménagé au Domaine Royal en mars 2011. Depuis, le parc de trois hectares est un terrain de jeu idéal pour le prince Gaston, la princesse Antoinette, la princesse Louise-Marguerite et leur petit-frère le jeune prince Joseph. Le duc de Vendôme quant à lui a installé son bureau dans une tour de la demeure et la princesse Philomena qui apprécie sa vie au Domaine royal de Dreux, est fortement engagée au sein de la vie associative locale. Aujourd’hui visitons donc ensemble le Domaine royal de Dreux…

     

    Si le Domaine royal de Dreux est aujourd’hui la résidence officielle de l’héritier de la Maison Royale de France, le domaine, est certainement depuis le XIXe siècle  le Domaine royal le plus intimement attaché à l’Histoire politique et dynastique des Princes d’Orléans.

    L’Histoire du Domaine Royal de Dreux

    Le comté de Dreux, situé à la frontière du duché de Normandie, est rattaché au domaine royal en 1023. Le roi Louis VII donne en 1137 le comté de Dreux en apanage à son frère Robert. Ses descendants vont posséder ce fief durant deux siècles et demi. Un château fut édifié au XIIIe siècle. On peut voir encore certains vestiges du château-fort de Dreux tels que les murailles et quatre grosses tours rondes.  À l’avènement d’Henri IV, la place de Dreux rejoint le camp des ligueurs catholiques qui s’opposent au nouveau roi. Assiégée par Henri IV en 1590, la forteresse doit se rendre en 1593 après un siège mené par Sully. Le domaine de Dreux abandonné sombre dans l’oubli et tombe en ruine. En 1775, Louis XVI cède le comté de Dreux à son cousin le duc de Penthièvre, Gouverneur de Bretagne et Grand Amiral. Après le décès du prince en 1793 en son château de Bizy, le château de Dreux est mis sous séquestre puis vendu aux enchères à un marchand de bois.

    Au retour des Bourbons, la duchesse d’Orléans, fille du duc de Penthièvre   rachète le domaine et décide d’y faire bâtir une chapelle. La duchesse douairière d’Orléans  souhaite donner une sépulture décente aux morts de sa famille. Elle  choisit l’architecte parisien Claude-Philippe Cramail pour l’édification d’une chapelle funéraire de style classique en forme de croix grecque avec une rotonde surmontée d’une coupole. La duchesse d’Orléans décède en 1821 avant l’achèvement de la chapelle. Son fils Louis-Philippe termine l’édifice qui fut béni l’année suivante en 1822. Louis-Philippe, devenu roi des Français en 1830 décide de faire de cette chapelle le lieu de sépulture des princes de la Maison d’Orléans. Le roi agrandit la chapelle dans un style néo-gothique en vogue à l’époque. L’édifice est terminé en 1844. Louis-Philippe d’Orléans (1979-1980), fils du feu prince Thibaut, comte de La Marche est le représentant de la huitième génération de princes d’Orléans qui reposent dans la chapelle royale. Un élégant pavillon à tourelles fut bâti en 1844 par Louis-Philippe dans le parc de la chapelle royale pour servir de logement à Mgr Guillon, doyen des Aumôniers. Ce bâtiment, appelé encore de nos jours l’Évêché, sert de lieu de réception pour la famille de France après les cérémonies célébrées à la chapelle royale Saint Louis. Les cercueils du comte et de la comtesse de Paris défunts furent exposés dans le salon principal de l’Évêché pour recevoir les visites des fidèles et amis de la famille royale les jours précédents les obsèques des princes. Un autre bâtiment est accolé à l’Évêché. Il s’agit d’une ancienne maison en calcaire et briques rouges surmontée d’un toit à deux pentes et à pan coupé aux extrémités. Cette maison est aujourd’hui la demeure privée du duc et de la duchesse de Vendôme et de leurs enfants. Cette demeure bénéficie d’une vue magnifique sur la ville de Dreux. Cette maison a vu naitre le 7 septembre 1726, Francois-André Danican Philidor, un célèbre compositeur issu d’une dynastie de musiciens et théoricien du jeu des échecs.  •

    Source : La Couronne

  • Identité • Le Parlement égyptien s’apprête à voter une loi interdisant les prénoms occidentaux

     

    Par Anne-Sophie Désir

    Que les Egyptiens décident d'interdire chez eux les prénoms occidentaux est leur affaire et leur droit. Les Coptes verront bien ce qu'ils ont à faire pour continuer de porter des prénoms chrétiens, de tradition orientale. Cet excellent article [Boulevard Voltaire, 15.06] vise à nous donner en exemple la dite décision égyptienne. Dont on verra, d'ailleurs, si elle est confirmée. Nous sommes bien d'accord. A ceci près que nous ne considérons devoir invoquer aucune sorte de réciprocité pour prendre, de notre côté, c'est à dire en France, sans attendre, la décision qui s'impose pour protéger notre identité en la matière : l'interdiction des prénoms - au moins comme premier prénom - d'origine étrangère à notre culture et à notre civilisation.  LFAR   

     

    5db370b392d007374c203188d6f5887a.jpeg.jpgLe Parlement égyptien s’est réuni, mardi 13 juin, pour discuter d’une proposition de loi visant à interdire aux parents d’attribuer des prénoms occidentaux à leurs enfants sur l’initiative du député Bedier Abdel Aziz.

    Les contrevenants pourraient écoper d’une amende de 49 à 240 euros, voire d’une peine d’emprisonnement de six mois.

    Par prénoms occidentaux, entendez prénoms chrétiens : l’aller-retour porte la marque décomplexée d’une revendication essentiellement culturelle.

    Le député Abel Aziz ne s’en cache pas, qui invoque clairement une motivation purement identitaire : « Utiliser de tels prénoms occidentaux et abandonner les prénoms arabes conduira à un changement indésirable et radical de notre société et de notre culture. Nos enfants ne seront plus reliés à leur authentique identité. »

    Un prénom, comme une identité, est un rattachement affirmé à une culture.

    CQFD. Ce qu’il fallait dire, sauf que le dire en France reviendrait à provoquer un tollé de vierges sacrément effarouchées prêtes à vous clouer au pilori du vivre ensemble.

    Rappelons (avec ironie ?) que le prénom Mohamed est le prénom régulièrement le plus donné en Île-de-France, notamment en Seine-Saint-Denis, et que ce prénom maghrébin (et ses variantes) a été celui le plus souvent choisi par les parents anglais et gallois à leurs fils en 2011 et les années suivantes, notamment à Londres.

    Si les Égyptiens en viennent à adopter cette loi interdisant les prénoms occidentaux sur leur sol, alors à nous d’utiliser la réciprocité !

    Appeler son enfant né en France Mohamed, Malika ou Yasmina, c’est refuser ostensiblement de l’intégrer au peuple français en se fondant dans sa culture et son histoire. C’est un signe manifeste d’auto-ségrégation qui lui permettra ensuite de venir se plaindre, du fait que les prénoms d’origine étrangère seraient discriminés par les DRH. C’est l’excuse de l’échec à venir et la légitimation du droit à la victimisation sociale. 

    Et le phénomème est d’ampleur puisque, selon l’INSEE, en 2015, 7,3 millions de personnes nées en France ont au moins un parent immigré, soit 11 % de la population !

    Le prénom est la marque de l’individu nouveau. Lui donner un prénom français, de culture chrétienne, c’est marquer sa volonté d’intégration dans le pays qui est le sien. Éric Zemmour, lors des rencontres de Béziers, a proposé de réformer le Code civil pour obliger à la francisation des prénoms. 

    Il n’en fallait pas plus à Nicolas Domenach pour monter sur ses grands chevaux communautaristes et intituler sa chronique sur RTL : « Bienvenue à Yasmina, Malik, Safia, Zora, etc. » 

    Choisir un prénom français quand on a des origines étrangères, c’est choisir fièrement la France. C’est marquer son respect pour la société d’accueil, son passé, son histoire, ses héros. C’est s’assimiler. Adjani se prénomme Isabelle et non Djamila, Reggiani se prénomme Serge et pas Sergio, Aznavour Charles et Platini s’appelle Michel.

    Donner à son enfant un prénom maghrébin n’est pas un signe d’assimilation mais de rattachement à sa culture d’origine.

    À l’inverse, aimer la France en s’appelant Amine ou Youssef n’est pas une chose facile. Les parents qui choisissent de donner ces prénoms à leurs enfants ne leur insufflent pas le désir d’être français mais la fierté d’être d’origine musulmane. Une fois adulte, l’enfant, même intégré, traînera son prénom derrière lui comme un boulet de naissance. Sans compter que la période que vit actuellement la France n’est pas exempte de traces de violences djihadistes, et on aurait souhaité de la part de nos concitoyens d’origine arabe qu’ils manifestent, au moins par le prénom donné à leur enfant, un soutien à un combat que l’on espère commun.

    Le projet de loi égyptien visant à protéger l’identité égyptienne n’est pas isolé. En 2014, l’Arabie saoudite a procédé à l’interdiction d’une liste de 51 prénoms pour « non-conformité avec les traditions sociales » ou pour « raisons religieuses » ou simplement à cause de leur origine « étrangère ».

    À nous d’envoyer la réponse du berger à la bergère !    

    Juriste
  • Culture & Patrimoine • Destruction de sites historiques par l'EI ou la révolution culturelle djihadiste, par Gérard LE

    GERARD LECLERC.JPGPour Gérard Leclerc, la destruction par les djihadistes de Daesh d'oeuvres préislamiques très rares traduit une volonté d'éradication de tout héritage.

    Gérard Leclerc est un journaliste, philosophe et essayiste. Il est éditorialiste à France catholique et à Radio Notre-Dame. (Entretien avec Alexandre Devecchio).

     

    Les djihadistes de l'État islamique ont mis en ligne une vidéo, jeudi 26 février, où ils détruisent à coups de masse des œuvres préislamiques très rares du musée de Mossoul en Irak. Que cela vous inspire-t-il ?

    Gérard Leclerc: Je suis horrifié. Ce n'est pas un massacre, ni une décapitation ou une crucifixion. Mais c'est une violence qui blesse de manière très particulière, qui s'attaque à notre nature profonde. Cela m'évoque l'attentat à la bombe qui endommagea le musée des Offices à Florence en 1993, des oeuvres d'art inestimables avaient été abîmées. Les terroristes ont agi sciemment: leur réflexe consiste à éradiquer tout ce qui ne convient pas à leur conception de la vie.

    Après la destruction de la tombe du prophète Jonas, c'est la deuxième fois que Mossoul est visée. Cette ville occupe-t-elle une place particulière dans la civilisation judéo-chrétienne ?

    Ninive est une ville biblique. Elle est liée à l'histoire de Jonaz, prophète juif, envoyé par Dieu dans une grande ville païenne qu'il va convertir de manière improbable. D'abord sceptique, Jonas s'enfuit. Mais son bateau est pris dans une tempête. Il est alors avalé par une baleine qui au bout de trois jours et de trois nuits le rejette sur le rivage, d'où il repartira finalement convertir Ninive. Jonaz et Ninive sont ainsi restés des figures importantes de la révélation de la culture biblique puisque le Christ lui-même se référera, selon l'Évangile de saint Matthieu, au seul signe de Jonas, alors qu'on lui réclame un signe décisif pour attester du caractère de sa mission.

    Jonaz est aussi un prophète pour les musulmans puisqu'ils sont reliés à la culture biblique de l'Ancien testament. Mahomet se veut l'homme qui clôt la révélation et celle-ci part d'Abraham. Il y a une parenté culturelle indéniable.

    S'ils appartiennent aussi à la culture musulmane, pourquoi s'en prendre à ces sites historiques ?

    Les terroristes se réfèrent à la tendance iconoclaste qu'on retrouve dans l'histoire des religions, y compris dans la théologie chrétienne. L'image, considérée comme une forme d'idolâtrie est en effet un interdit biblique. Il faut se souvenir de la célèbre querelle des images de Byzance qui s'étend de 723 à 843. Pendant cette centaine d'années, les empereurs byzantins interdirent le culte des icones et firent détruire systématiquement les images représentant le Christ ou les saints. Mais celle-ci va se clore finalement par le triomphe de l'orthodoxie et du culte des icônes lors du deuxième Concile de Nicée en 787. Cela se traduira par l'émergence de l'art religieux occidental et la production de merveilles artistiques inégalées. Néanmoins, dans le registre religieux, il y a une lutte constante entre la représentation et le refus de la représentation. Il ne faut pas oublier non plus que dans le protestantisme au XVIe siècle, il y a aussi une rage iconoclaste qui va faire des ravages dans notre patrimoine culturel. Evidemment, il ne s'agit pas de faire un rapprochement hasardeux entre le calvinisme et l'islam racical. Mais les islamistes s'appuient sur une tradition religieuse iconoclaste défaite par le christianisme. Ils ont pris le parti de la suppression de toute représentation qui à leurs yeux est idolâtrique.Cette politique de la terre brûlée se rapporte à une certaine conception du divin, qui ignore que l'épiphanie de la transcendance peut briller dans des oeuvres faites de main d'homme. Cela les conduit à se retourner contre toute la culture, même si leur fureur est encore plus grande à l'égard de toutes les civilisations étrangères à l'islam.

    Au-delà du fanatisme iconoclaste religieux, n'y-a-t-il pas aussi aussi une dimension totalitaire dans ces actes ?

    Oui, il y a une volonté d'éradication du passé comme si les islamistes voulaient refaire l'humanité à neuf. A travers l'application rigoureuse de la charia, ils cherchent à créer une société nouvelle et un homme nouveau. On peut faire l'analogie avec la révolution culturelle chinoise et la volonté des gardes rouges d'éradiquer tout héritage culturel et artistique, de faire table rase du passé. Il s'agissait d'araser complètement le paysage de toute mémoire. On se souvient aussi de la formidable rage de certains révolutionnaires français que l'abbé Grégoire avait dénoncée.

    Pour la première fois, les djihadistes ont filmé leurs destructions. Que cela signifie-t-il selon vous ?

    La diffusion des images vise à atteindre l'opinion occidentale en la touchant dans ses ressorts les plus profonds. Il s'agit de terroriser les esprits en disant: «Nous sommes les radicaux des radicaux, nous ne ferons grâce de rien...» 

    FIGARO VOX Vox Monde -  

  • La Grèce... ne nous fait pas peur ! Par Jean-Philippe CHAUVIN

    arton8470-7b8cd.jpgLa Grèce fait peur, une fois de plus : non pas que les Hellènes nous menacent d'une invasion mais plutôt d'une implosion du système de l'union monétaire européenne, à en croire les élites libérales et la Commission européenne elle-même qui oscille entre ton d'une rare fermeté et une certaine prudence, comme pour ne pas insulter l'avenir mais en se préparant à une confrontation musclée avec le gouvernement de la Gauche radicale issu des urnes grecques. 

    Bien sûr, et c'est le discours officiel que l'on entend partout dans les sphères bruxelloises, les Grecs ont exagéré, par le passé : ils ont cru que la société de consommation que venait leur « offrir » la Communauté économique européenne (devenue Union européenne au début des années 1990) était un cadeau que l'on n'oserait pas leur reprendre puisque « l'Europe », c'était la paix, la prospérité et, surtout, la solidarité, et qu'ils en profiteraient toujours...

     

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    Cadeau empoisonné car la société de consommation et de croissance ne fait jamais rien gratuitement et ce qu'elle « offre » un jour devient la dette du lendemain. Les Grecs, tout heureux d'être acceptés dans cette Europe à laquelle ils avaient donné son nom à travers un mythe ancien, ont joué les cigales et, croyant les européistes qui annonçaient à longueur de colonnes la fin des États remplacés par une Europe fédérale bruxelloise, n'ont rien fait pour construire un État, des institutions et un appareil politiques dignes de son histoire et de son destin. Mais, quand manque l’État, le chaos n'est pas loin, conjugué à l'injustice et à la corruption : c'est d'ailleurs une leçon que la Grèce, depuis l'Antiquité, nous donne à travers sa propre histoire.  

    La Grèce a connu une véritable descente aux enfers durant ces dernières années : bien sûr, elle avait fauté mais le châtiment n'était-il pas, en fait, injuste car frappant tous les Grecs et non, d'abord, les responsables politiques et économiques du pays qui l'avaient, par démagogie et carriérisme, mené à la catastrophe ? Certains me rétorqueront que les électeurs étaient tout aussi coupables que ceux qu'ils avaient élus, justement parce que, par le simple jeu démocratique et électoral, ils les avaient portés au pouvoir... Certes ! Mais, dans ce cas, que la démocratie est brutale ! Or, la politique n'a pas pour seul but de sanctionner mais de décider, de guider, mais aussi d'accorder les citoyens entre eux, de leur apporter les « hautes conditions du bonheur », non le Bonheur totalitaire d'un Saint-Just, mais celui qui permet l'harmonie du corps social et des citoyens avec le monde environnant, ce bonheur qui se conjugue au pluriel...  

    Peut-on oublier, aussi, que les institutions de l'Union européenne elle-même sont fautives puisqu'elles savaient qu'il y avait, au moment de l'entrée dans la zone euro, tricherie de la part du gouvernement grec d'alors, une tricherie facilitée par les banques dont la fameuse Goldman Sachs ? Mais il fallait alors que l'euro fasse rêver, car cette monnaie unique avait été présentée aux peuples comme cette solution-miracle qui allait, c'était certain, écarter tout risque de crise et assurer le plein-emploi et la prospérité au continent tout entier : on sait désormais que, s'il y avait tricherie, c'est d'abord et surtout de la part d'une Union européenne qui a menti pour faire avancer ses projets sans possibilité future de recours pour les États qui s'étaient engagés dans ce que l'on peut nommer l'aventure, sans que celle-ci soit vraiment assurée d'être heureuse... L'Europe a construit, par idéologie, son malheur et celui de ses peuples : que le peuple grec, abusé à la fois par sa classe politicienne indigne et par une Union européenne arrogante, décide désormais de « changer la donne » en rejetant bruyamment ses anciens partis dominants et en brandissant le poing devant le nez de « l'Europe », n'a rien, en définitive, de surprenant. Je ne suis pas certain que l'on puisse, malgré les errements anciens, l'en blâmer... Mais il est fort possible qu'il donne des idées à d'autres peuples d'Europe, ceux-là qui, d'ordinaire, désertent les urnes européennes pour mieux maugréer en vain contre un système qui leur échappe ou qui, déjà, s'en servent comme pavés pour se rappeler au bon souvenir des classes dirigeantes, nationales comme bruxelloises. En ce sens, la Grèce fait peur aux oligarchies qui, trop longtemps, ont cru qu'elles pourraient éternellement imposer leurs vues aux électeurs, au nom et par le moyen d'une démocratie représentative qui n'est pas celle que les Athéniens de Clisthène et de Périclès pratiquaient... Quand le royaliste Bernanos dénonçait la démocratie libérale comme le moyen politique du capitalisme de manœuvrer et dominer les foules, il visait juste ! Que, brusquement, ce système électoral se retourne contre ceux qui en vivaient et s'en servaient cyniquement pour légaliser leur domination, et voila que les masques tombent et que l'Union européenne s'inquiète ! Quoi ? Un peuple en dissidence ? Si ce n'est pas encore une révolution, c'est, assurément, une révolte... Où mènera-t-elle ? Nous verrons bien, et nous nous gardons, prudemment, d'en faire un modèle : regardons-la comme une expérience intéressante et, à coup sûr, instructive quelle que soit sa destinée. Mais, à défaut d'être nôtre, elle nous est un rappel que, en politique, rien, jamais, n'est impossible : une leçon que, en bons empiristes organisateurs, les royalistes ont retenu et ont bien l'intention, à leur tour et pour notre pays, de mettre en pratique...   

    Le blog de Jean-Philippe CHAVIN

  • Libye : Pourquoi pas le roi ? Par Péroncel-Hugoz

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    Pour toutes sortes de raisons anciennes et actuelles, nous sommes heureux de publier ce texte de Péroncel-Hugoz, paru dans le quotidien en ligne marocain indépendant le 360.ma où il tient la chronique "coup de dent" renouvelée chaque jeudi soir. Ce journal qui est le premier media francophone du Maroc toutes catégories confondues, audiovisuel non compris. Merci à Péroncel-Hugoz d’avoir pensé à nous en faire le service. Nous en ferons bon usage ! Lafautearousseau. 

     

    Soumise au rigoureux conformisme du "Politically correct", la "pensée" mondialiste se veut bien sûr "républicaine" et il faudrait mettre ses tenants sur la braise afin qu’ils acceptent (peut-être mais pas certain…) d’examiner, pour la Libye déchirée, la possibilité d’une restauration monarchique.

    La révolution anti-Kadhafi a commencé début 2011 à Benghazi, chef-lieu de Cyrénaïque, par la première exhibition publique, depuis le coup d’Etat militaire de 1969, des couleurs royales libyennes. Aussi, l’émir Si Mohamed El Sénoussi, 50 ans, petit-neveu du dernier monarque et en exil à Londres depuis 1988 (après avoir connu, enfant, les geôles kadhafiennes) a-t-il accompli son devoir, en tant que prétendant au trône, en réclamant d’abord le rétablissement de la Constitution de 1951, supprimée en totale illégalité par les putschistes. Après on verrait à organiser des élections, à réformer si nécessaire ladite Constitution, etc.

    En tout cas, sous l’empire de ce texte, les Libyens avaient vécu tranquillement à l’abri du sceptre absolu mais débonnaire du roi Idriss 1er * (1889-1983, émir de Cyrénaïque en 1946 puis roi de Libye de 1951 à 1969), dans un Etat commençant à peine à profiter de son naphte. Jeune Afrique vantait alors le "gouvernement libyen où dominent des jeunes souhaitant moderniser leur pays." **

    La dynastie-confrérie sénoussie, originaire d’Oranie, opposée à la colonisation italienne en Libye (1911-1943), jouissait d’une double légitimité: politique, et aussi religieuse, car elle alla porter le message coranique jusqu’au cœur de l’Afrique noire -mission que Kadhafi , ironie de l’Histoire, reprendra à son compte…


    Malgré les silences, sauf exception, de la presse occidentale et, autant qu’on sache, l’aide peu abondante des dix-sept dynasties musulmanes régnantes (en comptant les sept principautés formant les Emirats- Arabes-Unis), le tour de l’altesse sénoussie devrait venir si un grain de bon sens arrive à s’insinuer, sur le rivage des Syrtes, entre seigneurs de la guerre, chefs de bandes, islamistes professionnels et ex-flics kadhafistes. Des influences internationales, notamment arabes, pourraient jouer. L’émir Si Mohamed devrait, de son côté, se montrer physiquement plus audacieux, par exemple, en tombant du ciel à Benghazi où se trouvent ses plus fidèles partisans. Son point faible, c’est le traditionnellement maigre attachement dynastique de Tripoli -un peu comme Barcelone, en Espagne, n’a jamais cessé de bouder Sa Majesté catholique, mais sans pour autant l’empêcher de régner … u  


    * Les Marocains, attachés à Mohamed V, n’apprécièrent guère qu’Idriss vînt visiter le sultan illégitime Mohamed Ben Arafa …

    ** Article repris par l’hebdomadaire le 25 août 2003

    Sur la terreur policière du régime républicain instauré en Libye en 1969, lire "Au pays des hommes. Une enfance en Libye" par Hicham Matar, Denoel, Paris, 2007 et 2O11; on peut également consulter le chapitre " Kadhafi contre Septime-Sévére ", dans mon livre "Villes du Sud", Payot, Genève, 1990, chapitre dédié, il y a 25 ans déjà, "aux victimes de Kadhafi" .  

    Source : Péroncel-Hugoz 

    Vétéran des grands reporters du Monde, Péroncel-Hugoz s’est taillé de longue date une réputation en renvoyant les "idées reçues" à leurs expéditeurs, selon les leçons de ses maîtres, Hubert Beuve-Méry et Michel Jobert, à ses risques et périls, car il fut expulsé manu militari d’Égypte pour avoir écrit que l’armée de Sadate était infiltrée par des extrémistes, en attendant d’être refoulé par les dictatures du Soudan, de Syrie ou d’Algérie qu’il avait critiquées.

    Auteur d’une dizaine d’essais sur les pays du Sud, du Radeau de Mahomet ( 1983) à 2000 ans d’histoires marocaines (2014), il a également édité comme directeur de collection, à Paris, puis à Casablanca, une soixantaine de textes sur cette même partie du monde, tels que des extraits d'un travail du futur roi Mohammed VI sur les relations Maroc-Europe ou, plus récemment, un essai politique qui a fait froncer bien des sourcils au Maghreb : Arabes, si vous parliez … par le président tunisien Moncef Marzouki.

    Péroncel-Hugoz prépare maintenant une réédition de l’âme marocaine, fruit, dans les années 1940-1950 des amours du philosophe orientaliste arabisant François Bonjean avec une simple fille des Oudaïas. Il déchiquette 
    à belles dents, sur Le360, chaque semaine, les actualités marocaines et étrangères.