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  • Mardi 20 janvier 2015 à 15h00 : Café Histoire de Toulon...

    LE RÔLE DE LA MARINE FRANÇAISE 
    PENDANT LA GUERRE DE 14-18
     

    toulon cafe histoire.png

     
    par François Schwerer, 
    membre de la Société française d'histoire maritime,
    au musé de la Marine,
    place Monsenergue - 83000 Toulon.
    Entrée gratuite
  • Actualités du blog • Grands auteurs ou acteurs de l'Histoire : une bibliothèque qui s'enrichit et qui est à la disposi

     Trombinoscope grands auteurs.jpg

    Quelques-uns seulement des auteurs présents dans notre bibliothèque 

    Après les Lundis de Louis-Joseph DelangladeGrands auteurs ou acteurs de l'Histoire est le second site associé à lafautearousseau. Il s'enrichit, chaque semaine, de pensées et réflexions particulièrement pertinentes.

    Déjà présents :

    •  Edgar Poe   •  le Dalaï Lama  

    •  Tocqueville   •  Baudelaire  

    •  Vaclav Havel   •  Claude Lévy-Strauss

    •  Charles Péguy   •  Dostoïevski  

    •  Goethe   •  Anouilh  

    •  Malraux   •  Unamuno 

    •  La Satire Ménippée   •  George Steiner  

    •  Shakespeare     Frédéric II  

    •  Jacques Perret   •  Paul Verlaine 

    •  Georges Bernanos   •  Anatole France  

    •  Auguste Comte   •  Balzac

    •  Racine   •  Pierre Manent

    •  Louis XIV   •  Charles Maurras

    •  Alexandre Soljenitsyne

    Dix-sept Français et neuf grands esprits, européens, anglais, allemand, espagnol, tchèque et russe. Plus le Dalaï Lama ...

    Bien d'autres grands auteurs éclectiques et profonds sont à venir. « Du bonheur d'être réac ? » C'est, à des titres divers, ce qui les rassemble. N'hésitez pas à consulter cette bibliothèque qui s'étoffe et se construit !

    Icône en page d'accueil, colonne de gauche, partie haute.  • 

  • Demain, mardi 20 janvier à 15h00 : Café Histoire de Toulon...

    LE RÔLE DE LA MARINE FRANÇAISE 
    PENDANT LA GUERRE DE 14-18
     

    toulon cafe histoire.png

     
    par François Schwerer, 
    membre de la Société française d'histoire maritime,
    au musé de la Marine,
    place Monsenergue - 83000 Toulon.
    Entrée gratuite
  • Action française & Histoire • Jean-Pierre Fabre-Bernadac : « L'affaire Daudet, un crime politique »

     

    IMG.jpgENTRETIEN. En novembre 1923 éclate « l'affaire Philippe Daudet ». Le fils du célèbre homme de lettres et figure de proue de l'Action française Léon Daudet est retrouvé mort dans un taxi. Un prétendu suicide aux allures de crime politique. Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ancien officier de gendarmerie, diplômé de criminologie et de criminalistique, a rouvert le dossier à la lueur de sources nouvelles.

    ROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    LE 24 NOVEMBRE 1923, BOULEVARD MAGENTA, PHILIPPE DAUDET EST RETROUVÉ AGONISANT DANS UN TAXI. QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT CE JOUR-LÀ ?

    Il y a deux choses importantes à rappeler à propos de Philippe Daudet pour comprendre ce qui s'est effectivement passé. Le jeune homme avait une grande admiration pour son père et il avait tendance à faire des fugues. Agé de 15 ans lors des faits, il avait l'âme excessivement romanesque, exaltée. Juste avant sa mort, il essaie de partir pour le Canada. Mais une fois au Havre, il s'aperçoit qu'il n'ira pas plus loin...Dès lors, comment revenir chez lui sans subir les foudres de ses parents ? Comment faire pour que cette nouvelle fugue ne déçoive pas trop son père ? Dans son esprit, il s'agit d'être à la hauteur ; son grand-père Alphonse est un immense écrivain et son père Léon une figure royaliste brillante et redoutée. Comme il sait que les anarchistes ont déjà essayé de tuer son père un an plus tôt, il se dit qu'un acte de bravoure, qui consisterait à révéler la préparation d'un nouveau complot pourrait faire oublier cette fugue... De retour à Saint-Lazare, il se rend donc au Libertaire, journal qui hait Léon Daudet, pour infiltrer les cercles anarchistes. Il tombe dans un panier de crabes parce que le milieu est complètement infiltré par la police politique. Avec son air de bourgeois et son projet fumeux d'assassinat de haute personnalité, Philippe Daudet n'a pas dû faire illusion très longtemps. Son identité certainement devinée, on l'envoie vers un libraire, un certain Le Flaoutter, indic notoire, et son sort bascule. La Sûreté générale, l'organe de la police politique, est prévenue, onze hommes débarquent pour arrêter le jeune homme... qui est retrouvé mort dans un taxi.

    LA THÈSE OFFICIELLE CONCLUT À UN SUICIDE. VOUS MONTREZ QU'ELLE EST COUSUE DE FIL BLANC...

    En effet, les incohérences se succèdent. Philippe Daudet a récupéré chez les anarchistes un « 6.35 ». Il tenait-là la preuve de son courage vis-à-vis de son père. Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui à ce moment-là ? Par ailleurs, il était extrêmement croyant et on ne comprend pas ce geste de suicide - un péché absolu -, d'autant qu'il était heureux chez lui même s'il aimait l'aventure. En reprenant le dossier - j'ai pu accéder aux archives nationales de la Police et à l'ensemble des documents de la famille Daudet -, les partis pris de l'enquête m'ont sauté aux yeux. Des témoignages fondamentaux sont écartés, des pistes ne sont pas exploitées et les conclusions sont pour la plupart approximatives. Le « 6.35 » qui a donné la mort au jeune homme n'est manifestement pas celui retrouvé, vu qu'aucune balle ne s'est chargée dans le canon après le coup de feu comme elle aurait dû le faire automatiquement ; la douille réapparaît dans le taxi dix jours après le drame au moment de la reconstitution, alors qu'il avait été soigneusement nettoyé ; aucun des onze policiers postés spécialement ne voit Philippe Daudet entrer ou sortir de la librairie, les horaires ne concordent pas, etc.

    DANS QUEL CONTEXTE IDÉOLOGIQUE S'INSCRIT ETTE DISPARITION ?

    Marius Plateau, le secrétaire général de l'Action française, a été tué de 5 balles un an auparavant par Germaine Berton, une anarchiste. À l'issue d'un procès absolument inique, la meurtrière est acquittée... Le contexte est donc extrêmement tendu. Des élections approchent, qui vont être gagnées par la gauche. Poincaré, qui a eu un lien amical avec l'Action française pendant la guerre - il sait le nombre de soldats et d'officiers qui ont été tués dans ses rangs - change son fusil d'épaule lorsqu'il voit que sa carrière est en jeu. Une tension sous-jacente vient du fait que l'Action française essaie de se rapprocher par le cercle Proudhon du mouvement ouvrier. Cela fait peur au pouvoir. On craint qu'une forme de national populisme ou monarchisme ne s'installe, d'autant que les scandales comme Panama ou le trafic des légions d'honneurs n'ont fait que discréditer la classe politique. Il faut bien voir que les tranchées ont donné naissance à une fraternité nouvelle considérable entre des français d'horizon divers. Le bourgeois et l'ouvrier ont maintenant un point commun : ils ont risqué leur peau de la même manière. Le fascisme, et d'une certaine façon, le national-socialisme sont nés de ce même élan à l'époque. Cette union qui bouleverse les classes effraie et on veut y mettre un terme à tout prix.

    DANS CE CLIMAT, POURQUOI ABATTRE LE FILS DE DAUDET ?

    Disons que, parmi les personnalités de l'Action française, mouvement qui suscitait une inquiétude grandissante, Léon Daudet avait des enfants et que Maurras n'en avait pas... Philippe, avec ce caractère éloigné des réalités, était quelqu'un de facilement manipulable. Voir cet enfant se jeter dans la gueule du loup était une aubaine pour des adversaires politiques. Je ne pense pas qu'il y ait eu de préméditation. Je ne crois pas qu'on ait voulu le tuer au départ mais que les circonstances ont conduit la Sûreté générale à le supprimer, lorsqu'elle a su qui elle tenait... Les Daudet étaient des sanguins ; il est possible que, se sentant démasqué, Philippe se soit rebellé, qu'un coup de feu soit parti et que l'on ait voulu maquiller les choses en suicide... On y a vu le moyen d'ouvrir une brèche et d'affaiblir l'Action française, qui bien sûr était visée in fine.

    IL Y A AUSSI CET INCROYABLE PROCÈS POLITIQUE CONTRE LÉON DAUDET...

    C'est la cerise sur le gâteau. Le père vient de retrouver son fils mort dans un taxi. Il fait un procès au chauffeur et voilà qu'il se retrouve condamné à cinq mois de prisons ! Il faut bien saisir la perfidie de ce jugement, à travers lequel on a opposé de façon fictive un père et un fils, salissant la réputation de l'un et la mémoire de l'autre. Les anarchistes n'ont cessé de répéter au cours du procès que Philippe était des leurs, ce qu'il n'a bien sûr jamais été. Lorsque l'on sait que les anarchistes étaient à l'époque le bras armé de la République, la manoeuvre est particulièrement écoeurante. Léon Daudet va finir par se rendre, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Grâce au détournement des lignes téléphoniques du ministère de l'intérieur par une militante de l'Action française, il parvient à s'évader d'une façon rocambolesque. Après quoi il est contraint de se réfugier plusieurs années en Belgique...

    UNE TELLE AFFAIRE POURRAIT-ELLE SE REPRODUIRE AUJOURD'HUI ?

    Le pouvoir donne tous les moyens pour agir en cas de menace. Je crois qu'évidemment de tels évènements pourraient se reproduire aujourd'hui et qu'ils ne sont pas l'apanage d'une époque. Depuis 1945, les disparitions troubles d'hommes proches du pouvoir n'ont pas cessé - on en compte au moins trois. La police politique n'a pas disparu, elle est inhérente à la République. 


    À LIRE : ON A TUÉ LE FILS DAUDET, de Jean-Pierre Fabre-Bemardac, éditions Godefroy de Bouillon, 265 p., 26 euros.

  • Histoire & Actualité • Le grand panache du Puy du fou : un hommage aux martyrs de la Vendée

     

    Par Floris de Bonneville

    Cette semaine s’ouvre un nouveau spectacle dans une salle unique au monde que les Villiers ont baptisé le Théâtre des Géants.

     

    5e9f2e42c77ed5986d2c94b0b67aaf3c.jpeg.jpgInutile de revenir sur l’étonnant succès du Puy du Fou, de son Grand Parc et de sa cinéscénie, qui n’arrête pas de glaner les plus hautes récompenses mondiales et qui a drainé l’an dernier plus de 2 millions de visiteurs.

    
Mais cette semaine s’ouvre un nouveau spectacle dans une salle unique au monde que les Villiers ont baptisé le Théâtre des Géants. Géant par les 7.500 m² de la nouvelle salle où les dernières technologies permettent de mettre en scène d’autres géants : ceux qui, pour Dieu et le Roi, ont affronté les troupes révolutionnaires et sanguinaires de la Convention de 1793 à 1796. Une guerre civile qui s’est terminée par un véritable « populicide » qui aura coûté la vie de 270.000 à 700.000 Vendéens, décimant cette province de ses habitants et la transformant en champ de ruines brûlantes.



    Pour le 20e spectacle du Puy du Fou, Philippe de Villiers et son fils Nicolas ont choisi de rendre hommage à François Athanase Charette de la Contrie, le plus emblématique des chefs royalistes vendéens. Et cet hommage est grandiose. 40 comédiens évoluent dans des décors réels ou virtuels qui reconstituent la vie mouvementée de ce héros oublié de nos livres d’histoire. Un héros qui traversera l’Atlantique pour libérer l’Amérique de ses envahisseurs anglais, puis viendra se battre contre les colonnes infernales de Turreau.

    Pour suivre Charette, le spectateur est embarqué dans un gigantesque travelling, comme au cinéma. Il a fallu des mois de réglages pour imaginer un système de rotation conforme aux exigences du récit. La technologie est omniprésente puisque les décors en vidéo projections, les lumières, le son et tous les effets spéciaux suivent l’action à 360°. On se laisse emporter par l’émotion. 33 minutes intenses pendant lesquels les tribunes se déplacent au gré des tableaux.

    Le spectacle débute sur l’Ile de Sainte-Hélène où Napoléon rédige ses mémoires et évoque la figure héroïque de Charette. Une belle mise en bouche avant que nous ne soyons emportés sur l’Océan Atlantique reconstitué sur un plan d’eau très agité de 60 mètres de long, sur lequel vogue une frégate à bord de laquelle Charette accompagne Lafayette. Lui qui détestait la mer, il avait été forcé par son père de suivre l’École de Brest. Victorieux des Anglais, il est décoré par le général Washington avant de revenir en France où les paysans lui commandent de mener la révolte contre les bleus qui ont reçu l’ordre de la sinistre Convention d’anéantir les brigands.

    Pendant trois ans, Charette sera pourchassé de village en forêt, de ferme en château avant que son destin ne bascule dans une fantastique et tragique épopée. Son ultime combat pour la liberté s’achèvera à Nantes, le 27 mars 1796. Condamné à mort, il ordonnera lui-même de faire feu avec sa célèbre réplique « lorsque je fermerai les yeux, tirez droit au cœur ». Il refusera d’ailleurs de se faire bander les yeux, et fera sienne, avant de mourir, la réplique « Seigneur, entre tes mains je remets mon esprit ». On reconnaît la discrète patte religieuse que Philippe de Villiers impose à tous ses spectacles.


    Vous pourrez assister en direct à cette exécution jusqu’au 25 septembre dans ce Théâtre des Géants, après avoir parcouru la tranchée des Amoureux de Verdun qui vient d’être sacrée par les Thea Awards de Los Angeles, « meilleure attraction du monde » ! Nul ne peut douter que ce Dernier Panache lui succédera, l’an prochain.
  

    Journaliste
    Ancien directeur des rédactions de l’Agence Gamma
    Boulevard Voltaire
     
     
     
     
  • Histoire & Actualité • Emmanuel Macron fêtera Jeanne d’Arc ? Bonne nouvelle !

     

    Pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules.

    par Charlotte d'Ornellas

    Nous ne savons pas si Charlotte d'Ornellas a bien raison [Boulevard Voltaire - 30.04] de se féliciter que « la République s’incline devant l’Histoire qui la précède », dimanche 8 mai à Orléans  - en la personne très médiatique d'Emmanuel Macron. A vrai dire, on aurait de sérieuses raisons d'en douter : elle l'a fait tant de fois, à Orléans ou ailleurs, par la voix de ses plus hautes autorités sans que cela ne change rien à ce que Maurras appelait la mécanique de nos malheurs, ceux qu'induit ce régime, si souvent antihistorique, antifrançais ! Hommages, donc, sans conséquences ni engagements... Quant à Macron, il semble se définir essentiellement comme l'homme des banques, de la mondialisation et de la culture libéralo-libertaire ... Quelles paroles - sur notre Histoire et nos racines - prononcera-t-il donc à Orléans, dimanche prochain ? Seront-elles seulement des paroles de circonstance ou bien de vérité ? Y mettra-t-il quelque profondeur ? Sans-doute en serait-il capable et, pour ce qu'il reste de forces saines et vives au sein du Pays Réel, pour leurs combats futurs, ce ne serait pas indifférent. Dans ce cas, Charlotte d'Ornellas aurait eu raison. C'est pourquoi nous écouterons ou lirons Emmanuel Macron avec attention, dimanche prochain, Fête Nationale de Jeanne d'Arc.  LFAR

     

    9fcfe4689efe7a4738249e7060ebd6bf.jpeg.jpgQue personne ne s’affole, Emmanuel Macron ne « kidnappera » pas Jeanne d’Arc, d’abord parce que les Orléanais ne se laisseront pas faire ! Le 8 mai, à Orléans, personne n’a jamais réussi à récupérer la libératrice : les fêtes ne s’y prêtent pas, elle seule les préside réellement.

    Cette année, les fêtes johanniques seront présidées par le ministre de l’Économie et des Finances, et c’est une bonne nouvelle car en effet, c’est la première fois depuis 10 ans qu’un ministre en exercice tiendra ce rôle.

    Il ne sera pas là seulement en tant qu’Emmanuel Macron, mais bien en tant que ministre, c’est-à-dire en tant qu’il représente l’Etat. Et ce dernier doit bien ça à la petite Lorraine.

    Le 8 mai 1429, Jeanne d’Arc libère la ville des Anglais, et lance une procession d’action de grâce, suivie par tous les Orléanais. Depuis, et chaque année à quelques exceptions près (dues aux guerres notamment), la population fidèle à son héroïne rejoue la victoire.

    L’adage veut que « la moitié des orléanais regarde défiler l’autre moitié » lors de ces fêtes qui rassemblent les ordres civils, militaires et religieux. Seuls les Orléanais y parviennent encore, parce qu’ils ont eu la sagesse de ne s’attacher qu’à Jeanne, au moins ce jour là.

    Tous les présidents de la République se sont succédés à la tribune pour glorifier la Pucelle, un 8 mai, à Orléans. C’est depuis l’accession au poste de Nicolas Sarkozy que la tradition est rompue, sans que les raisons ne soient d’ailleurs connues, et c’est bien triste.

    Quelles qu’aient été les étiquettes politiques des maires d’Orléans, tous ont participé à ces fêtes avec la même ferveur et admiration pour celle que la ville honore comme une sainte, comme une héroïne française et comme un chef de guerre admirable.

    Aucun d’entre eux n’a songé a bouder la messe d’action de grâces qui est célébrée chaque 8 mai au matin dans la cathédrale d’Orléans, nul n’a pensé à supprimer le défilé militaire qui est le deuxième plus important en France après le 14 juillet, nul n’a jamais refusé de remettre le 7 mai au soir l’étendard de Jeanne – gardé par la mairie toute l’année – à l’évêque de la ville, parce que tous ont trouvé normal qu’il revienne à l’Eglise le jour où ses plis décorés des noms de « Jésus et Marie » sont à l’honneur.

    1913205714.jpgC’est dans cette tradition intacte que s’inscrira Emmanuel Macron, parce qu’il existe encore des petits bouts de France si miraculeux qu’ils échappent à nos légitimes querelles politiques.

    Si Jeanne d’Arc anime des passions politiques en France, elle réunit à Orléans et il était tant qu’un ministre en exercice vienne rassurer ses habitants : non, l’État n’a pas oublié l’héroïne qu’elle est !

    Il y a à ce titre bien plus de sens dans la venue d’Emmanuel Macron que dans celle de l’invitée précédente qu’était Audrey Pulvar d’ailleurs.

    Jacques Chirac, Valéry Giscard d’Estaing ou François Mitterand ont célébré Jeanne d’Arc au même pupitre que Régine Pernoud et Denis Tillinac. Et tous ont salué avec la même puissance la France qu’ils avaient en commun, incarnée par Jeanne d’Arc…

    Notre pays est en train de crever de désespérance, mais il y a chaque 8 mai, à Orléans, une toute jeune fille au parcours terrestre si mystérieux qui continue à rassembler. Posons les armes et savourons, ne serait-ce que le temps d’une (trop courte) journée.

    Et puis entre nous, pour une fois que la République s’incline devant l’Histoire qui la précède, ne soyons pas bégueules et laissons les Orléanais chanter une fois encore, avec les invités qu’ils veulent, « vive Jeanne, vive la France ! » 

    Journaliste indépendante

    Lire aussi

    Emmanuel Macron va présider les fêtes de Jeanne d'Arc à Orléans ... Redira-t-il qu'il nous manque un roi ?  [LFAR - 28.04]

  • Café Histoire de Toulon le 28 septembre : « Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ? »

     

    Le Café Histoire de Toulon rappelle la prochaine causerie du mercredi 28 septembre - septième causerie 2016 - animée par Antoine de LACOSTE : « Guerres au Proche-Orient, russes et américains face à face ? » [Voir ci-dessus]. 

    Au moment où les Chrétiens d'Orient sont menacés de disparition par l'islamisme, cette nouvelle plaie du monde arabe, Antoine de Lacoste posera la question : « Russes et Américains sont entrés dans une seconde guerre froide ». Ce sujet ne peut laisser indifférents les catholiques français, héritiers de la traditionnelle politique capétienne de protection des populations chrétiennes du Levant.

    Mercredi 28 septembre 2016 à 20h00. Entrée gratuite.

    L'on pourra compléter la causerie d'Antoine de LACOSTE en participant à la conférence-débat sur la Syrie organisée par SOS Chrétiens d'Orient , avec la journaliste-écrivain Annie LAURENT et la responsable des missions Jordanie-Syrie Lucie BOUZARD, le 30 septembre, à Gonfaron, salle polyvalente (renseignements : 06 79 09 17).

    Le texte de la causerie de Philippe LALLEMENT du 29 juin 2016 sur : La mémoire disparue des catholiques du « Midi blanc » , sera diffusé en octobre 2016.

    Nous rappelons également qu'il n'y aura pas de causerie le dernier mercredi d'octobre 2016 en raison du pèlerinage du Jubilé de Miséricorde à Rome avec les Missionnaires de la Miséricorde et la présence de Mgr REY. L'on peut encore s'inscrire en cliquant sur  pèlerinage à Rome

    Enfin, Le Café Histoire de Toulon a le plaisir de signaler la contribution d'Alain VIGNAL à l'ouvrage du CNRS : Histoire des pirates et des corsaires. De l'Antiquité à nos jours.

    Ouvrage sous la direction de Gilbert BUTI (Professeur d’histoire à Aix-Marseille Université et chercheur à la Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme TELEMME-Aix-en-Provence) et de Philippe HRODEJ (Maître de conférences en histoire à l’université de Bretagne-Sud  et chercheur au CERHIO-Lorient).

    ​Nous recommandons cet ouvrage que l'on peut commander à La Librairie L'Enfant Jésus, 81 rue Orvès - 83000 TOULON (Tél. 04 94 03 06 46). 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • Histoire • Dominique Paoli : « Madame Adélaïde. Sœur et égérie de Louis-Philippe »

     

    Par fré­dé­ric Le Moal

    Une excellente recension - initialement parue sur lelitteraire.com - de l'ouvrage de Dominique Paoli - dont nous recommandons vivement la lecture.  LFAR

    La soeur de l’ombre

    Le sous-titre de cette bio­gra­phie est par­ti­cu­liè­re­ment bien choisi car Madame Adé­laïde fut bien plus que la sœur du roi Louis-Philippe Ier. Elle joua le rôle d’une égérie, d’un conseiller poli­tique d’influence auprès de l’héritier de la Mai­son d’Orléans, enta­chée du sang de Louis XVI par le vote ter­rible de Phi­lippe Ega­lité, et du roi-citoyen qui tenta l’impossible : récon­ci­lier la France d’après 1789 avec la monar­chie de ses pères et y gref­fer le modèle anglais.

    Madame Adé­laïde fut, comme ses trois frères, mar­quée par l’enseignement libé­ral de Mme de Gen­lis, ce qui lui per­mit de s’adapter aux temps nou­veaux mais sans perdre une foi catho­lique fer­vente. C’est d’ailleurs un des nom­breux apports des recherches archi­vis­tiques de Domi­nique Paoli. Cette foi per­mit sans doute à cette jeune fille en réa­lité fra­gile phy­si­que­ment de tra­ver­ser les ter­ribles épreuves de l’exil auquel la révo­lu­tion puis le Pre­mier Empire la condam­nèrent. Elle ne se maria pas, ce qui sans doute contri­bua à la soli­dité de sa rela­tion avec Louis-Philippe, ren­for­cée par la mort pré­coce de leurs deux autres frères (Mont­pen­sier et Beau­jo­lais) et la proxi­mité avec sa belle-sœur Marie-Amélie.

    Aussi pru­dente que le duc d’Orléans pen­dant la Res­tau­ra­tion, elle évita les faux-pas mais joua un rôle que Domi­nique Paoli décrit comme déter­mi­nant dans la prise du pou­voir en juillet 1830, alors même que Louis-Philippe appa­raît plus hési­tant. C’est à cela que l’on recon­naît les grands per­son­nages de l’histoire, à cette capa­cité à sai­sir l’événement quand il se pré­sente. Son influence poli­tique – notam­ment dans les affaires diplo­ma­tiques – fut donc majeure pen­dant la monar­chie de Juillet, mais sub­tile et dis­crète, lors des dis­cus­sions du soir avec son frère, en tête-à-tête. Et on ne peut s’empêcher de pen­ser que sa dis­pa­ri­tion en 1847 priva le sou­ve­rain d’un appui déci­sif face aux émeutes de 1848.

    Bref, une très belle bio­gra­phie, pui­sée aux meilleures sources, sur un per­son­nage peu connu mais influent de notre histoire. 

    sans-titre 15.png

    Domi­nique Paoli, Madame Adé­laïde. Sœur et égérie de Louis-Philippe, Per­rin, avril 2016, 23 €

    fre­de­ric le moal

  • Histoire • 8 juin 1795 : Louis XVII meurt au Temple ... N'oublions pas les crimes de la Révolution

     

    Le site historique herodote.net a publié le 8 juin l'intéressant billet repris ci-dessous. Sur l'horreur presque ontologique des révolutions - la nôtre en particulier - Soljenitsyne a tout dit. Il reste que le régime sous lequel nous vivons aujourd'hui est fondé sur un double régicide, dont celui, injustifiable, d'un enfant. Ne pas oublier ! LFAR    

     

    LouisXVII_VL.jpgLe 8 juin 1795, Louis XVII meurt à la prison du Temple, à Paris, dans l'anonymat et la détresse. Fin tragique d'un enfant né sous les plus heureux auspices.

    Maltraitance d'enfant

    Né dix ans plus tôt, le 27 mars 1785, Louis-Charles, fils cadet de Louis XVI et Marie-Antoinette, était devenu l'héritier du trône à la mort de son frère aîné, le 4 juin 1789.

    Le 13 août 1792, après la chute de la royauté, il est enfermé avec ses parents, sa tante, Madame Elisabeth, et sa sœur aînée Marie-Thérèse, dite Madame Royale, dans l'enclos du Temple.

    Le 21 janvier 1793, à la mort de Louis XVI, la reine Marie-Antoinette s’agenouille devant son fils devenu Louis XVII ! Les grandes puissances européennes le reconnaissent comme tel.

    Mais l'enfant du Temple n'a pas le loisir de jouir de son titre. Il est enlevé quelques mois plus tard à sa mère Marie-Antoinette et élevé à la dure, dans l'enceinte de la prison, par le cordonnier Simon et sa femme.

    Lors d’une confrontation avec Marie-Antoinette, le 7 octobre 1793, la dernière fois qu’il verra sa mère, on le force à l’accuser d’attouchements. Ces fausses déclarations sont présentées au procès de Marie-Antoinette.

    Après la chute de Robespierre et la fin de la gauche jacobine, les Conventionnels modérés songent à le remettre aux Autrichiens en échange de prisonniers français.

    Paul Barras, président de la Convention thermidorienne qui a renversé Robespierre, rend visite à l'enfant dans sa prison. Il est trop tard pour envisager une libération. Au début de mai 1795, un médecin, Pierre Joseph Desault, le décrit : « mourant, victime de la misère la plus abjecte, de l’abandon le plus complet, un être abruti par les traitements les plus cruels ».

    Marie-Thérèse Charlotte, dite Madame Royale, a plus de chance que son frère. Elle est livrée à l'Autriche le jour de ses 17 ans, le 19 décembre 1795, contre des prisonniers français. L'« Orpheline du Temple » se marie en 1799 avec son cousin, Louis d'Artois, duc d'Angoulême.

    Le coeur momifié de Louis XVII ayant été par miracle conservé, grâce au médecin légiste Philippe-Jean Pelletan qui l'avait examiné, des experts ont pu l'authentifier en comparant son ADN (acide désoxyribonucléique) à celui de la reine Marie-Antoinette. Les conclusions de leurs recherches ont été présentés à la presse le 19 avril 2000 et exposées dans un livre de l'historien Philippe Delorme, Louis XVII, la vérité.

    Depuis le 8 juin 2004, les restes de l'enfant royal - Louis XVII pour les royalistes-reposent dans l'ancienne nécropole royale de Saint-Denis. 

    herodote.net

  • Histoire • Il y a 70 ans le général Mihailović, héros de la résistance monarchiste serbe, était fusillé

     

    Par Jean-Christophe Buisson    

    Il y a exactement 70 ans, le 17 juillet 1946, le général Draža Mihailović, héros de la résistance monarchiste serbe au nazisme et au communisme, était fusillé sur ordre de Tito. Son biographe français, Jean-Christophe Buisson, appelle les Français à honorer dignement la mémoire du « De Gaulle serbe ». Une tribune dont l'esprit nous est proche, parue dans Figarovox le 17.07.

     

    PHOace7ebf0-cac5-11e3-ae1d-fb39e4002cc5-300x200.jpgTandis que certains nostalgiques de la dictature robespierriste réclament des rues de Paris au nom de l'artisan de la Grande Terreur révolutionnaire, la France pèche toujours par l'absence de la moindre statuette, la moindre venelle, le moindre édifice au nom du général Mihailović. Cette indifférence relève d'une grande injustice dont l'écrivain français Michel Déon s'émouvait déjà il y a 70 ans, le jour même de l'exécution à Belgrade du résistant antinazi et anticommuniste serbe, le 17 juillet 1946 : « On peut penser ce qu'on veut de celui qui fut le premier des maquisards, mais l'ignoble est précisément que personne n'en pense rien. (…) Le monde s'en fout. Eh bien, moi je me fous de ce monde ».

    Drôle de monde, en effet, qui hier comme aujourd'hui, prête si peu d'attention à l'homme ayant constitué le premier en Europe occupée une guérilla antiallemande d'envergure tandis que la France vivait à l'heure de Pétain ou de la Wehrmacht, que l'Angleterre se protégeait comme elle le pouvait du Blitz, que l'Amérique attendait le moment opportun pour entrer dans le conflit et que l'URSS se refusait encore à revenir sur son alliance signée avec Hitler en août 1939. Drôle de monde que celui qui refuse d'honorer la mémoire de cet officier serbe qui, à la fin du mois d'avril 1941, à un paysan des bords de la Drina lui demandant s'il savait quelque chose à propos de la capitulation de l'armée yougoslave répondit, sublime : « Capitulation ? Je ne connais pas ce mot. Je sers dans l'armée yougoslave depuis de nombreuses années, mais je n'ai jamais entendu ce mot ».

    Paroles magnifiques immédiatement suivies d'actes. Avec quelques dizaines d'hommes, Draža Mihailović, alors colonel, rejoint le 9 mai 1941, la montagne de Ravna Gora, au sud de la Serbie, et proclame la naissance de l'Armée yougoslave dans la Patrie qui, désormais, au nom du roi Pierre II, exilé à Londres, mènera la vie dure aux Allemands, aux Italiens et aux collaborateurs locaux. Faut-il le préciser: à cette date, le Parti communiste yougoslave et son chef, Josip Broz, dit Tito, se gardent bien de manifester la moindre velléité de résistance à l'occupant, pacte germano-soviétique oblige. Dans le journal communiste yougoslave, Le Prolétaire on peut lire qu'il n'est pas question de se battre au profit « des banquiers français et des lords anglais ». En échange, aucun membre du squelettique PCY n'est arrêté ni pourchassé par les autorités nazies. Et quand est sue l'apparition d'un mouvement de résistance monarchiste, on appelle « le peuple à résister hardiment à ces bandes qui s'organisent pour verser le sang et empêcher les ouvriers et les paysans de former, quand sonnera l'heure, le pouvoir des soviets ouvriers et paysans en s'appuyant sur la grande et fraternelle Union soviétique ».

    Pendant ce temps, Mihailović et ses fidèles tchetniks lancent leurs premières attaques contre les troupes allemandes. Elles seront décisives dans l'issue de la Seconde Guerre mondiale pour deux raisons principales. Avant de partir à l'assaut de l'URSS, Hitler veut à tout prix nettoyer le flanc sud-est de son empire. Il envoie plusieurs divisions en Yougoslavie. Elles mettront cinq semaines à chasser les résistants monarchistes de Serbie, qui se réfugient momentanément en Bosnie. Ce temps perdu se révélera fatal : déclenchée le 22 juin 1941, l'opération Barbarossa a pris du retard et les Panzer ne parviendront aux portes de Moscou qu'en décembre. Trop tard : le général Hiver est déjà arrivé. De même, les nombreuses opérations de sabotage des routes et des lignes ferroviaires reliant le centre de l'Europe et Salonique empêcheront les troupes de Rommel de recevoir à temps suffisamment de renforts et de matériel pour faire face aux contre-offensives en Afrique en 1942.

    Ces faits d'armes glorieux furent salués en leur temps par le général de Gaulle. En novembre 1942, le chef de la France libre déclare que « la résistance yougoslave et l'action du général Mihailovic sont pour le peuple français un réconfort ». En février 1943, il cite à l'ordre de la France combattante l'autre homme qui a dit « non », ce Mihailović qu'il qualifie de « héros légendaire, symbole du patriotisme le plus pur et des vertus militaires yougoslaves les plus grandes ». A ces déclarations, on pourrait ajouter celles d'Anthony Eden, ministre des Affaires étrangères britanniques ou du président américain Franklin Delano Roosevelt : elles sont à peine moins élogieuses. Du moins jusqu'à la fin de l'année 1943. En novembre de cette année-là, à Téhéran, Churchill signe avec Tito un pacte moral diabolique : abusé par un réseau d'espions communistes ayant infiltré les services de renseignements britanniques, gonflé d'un cynisme teinté de naïveté qui lui fait espérer que son nouvel ami, quoique communiste, accordera un peu de place à Albion dans la Yougoslavie d'après-guerre, le Premier ministre britannique choisit, au nom de ce honteux partage de l'Europe qui sera avalisé à Yalta en 1945, d'abandonner Mihailović au profit du chef des Partisans. Le « chouan des Balkans », le « Robin des Bois serbe » est devenu un paria, accusé de collaborer - c'est un comble! -, avec les Allemands ou les Italiens. Quand Tito entrera dans Belgrade libérée par les chars de l'Armée rouge, un an plus tard, l'Occident, trop occupé à en finir avec les Allemands sur le front occidental, se désintéressera du sort de ce petit pays d'Europe du sud-est qui avait pourtant le premier levé l'étendard de la résistance antinazie. Et encore plus du général Mihailović.

    Retourné dans ses chères forêts, le général serbe tint tête aux services policiers et militaires communistes durant un an et demi. Capturé en mars 1946, sans doute après avoir été trahi, il fut condamné à mort au terme d'une parodie de procès au cours duquel aucun Occidental ne fut autorisé à témoigner : de nombreux pilotes d'avion américains sauvés par les tchetniks des griffes allemandes après avoir été abattus dans le ciel yougoslave l'avaient pourtant réclamé. Le 17 juillet 1946, il est fusillé par un peloton d'exécution sur l'île d'Ada Cigalija, qui émerge de la Save, en plein Belgrade. Son corps est jeté dans une fosse et recouvert de chaux. On ignore toujours à quel endroit exactement - les autorités craignaient qu'une sépulture de Mihailović ne devienne l'objet de pèlerinage.

    Aujourd'hui, la Serbie a fait en partie la paix avec cette histoire-là. Après un demi-siècle d'une chape de plomb historiographique à la gloire de Tito, la figure du « De Gaulle serbe » a été officiellement réhabilitée : à la fois par les autorités politiques, les historiens locaux et la Cour de Justice de Serbie. On envisage de bâtir à son nom un pont sur la rivière longeant la capitale serbe. Au regard de ce que la Résistance européenne (donc française) lui doit, comme de ce que pensait « l'homme du 18 juin » de lui, honorer la mémoire de Draža Mihailović en France paraît plus que la réparation d'une injustice morale et historique : un geste nécessaire.  

    Jean-Christophe Buisson 

    Directeur adjoint de la rédaction du Figaro Magazine, spécialiste des Balkans, Jean-Christophe Buisson est l'auteur notamment de Mihailović et Histoire de Belgrade (éd. Tempus).           

  • Histoire & Actualité • Gueniffey : « Robespierre incarne de façon chimiquement pure l'idée de la table rase »

     

    Par Guillaume Perrault

    Nous l'avons déjà évoqué, dans Lafautearousseau :  Danielle Simonnet, coordinatrice du Parti de gauche, a récemment formulé le vœu qu'une rue de Paris porte le nom de Maximilien de Robespierre. Mais qui était-il ? Dans un intéressant entretien donné à Figarovox [20.06], l'historien Patrice Gueniffey souligne, notamment, la responsabilité que le révolutionnaire porte dans la Terreur.  LFAR

     

    x510_img_3500.jpg.jpeg.pagespeed.ic.dn5Ku1hhqr.jpgQuelle place Robespierre occupe-t-il dans la mémoire républicaine ?

    Le consensus républicain sur la Révolution française, au début de la IIIe République, s'est fondé sur l'exclusion de Robespierre du Panthéon des grands hommes de la décennie 1789-1799. Cette interprétation, forgée par les Thermidoriens dès le lendemain de la chute de Robespierre, a été popularisée par les manuels scolaires canoniques (Lavisse, Malet et Isaac) de la Belle Epoque. La IIIe République acceptait tout de 1789 à la chute des Girondins (juin 1793), et triait dans la période qui commence en juin 1793. Elle acceptait Danton et Carnot, qui représentaient la défense nationale, et refusait Robespierre, qui incarnait la guerre civile et la Terreur. Par ailleurs, le culte de l'Etre suprême cher à l'Incorruptible était suspect aux yeux de ces anticléricaux. C'est à l'occasion du centenaire de la Révolution, en 1889, qu'est érigée la statue de Danton place de l'Odéon à Paris. Le représentant de cette sensibilité parmi les historiens de l'époque, c'est Alphonse Aulard.

    Pourtant, Clemenceau et Jaurès revendiquaient « l'Incorruptible » ?

    Oui, mais l'un était radical et l'autre socialiste, donc beaucoup plus à gauche que les « pères fondateurs » de la IIIe République (Jules Ferry, Jules Grévy, Jules Simon, etc.). Après eux, le PCF va batailler pour réintégrer Robespierre dans la mémoire glorieuse de la Révolution. L'historien Albert Mathiez est l'interprète de cette thèse à l'université. Il célèbre l'Incorruptible en raison même de la Terreur, instrument, à ses yeux, de l'égalité sociale projetée par Robespierre. Et il est vrai que celui-ci préconisait un impôt progressif sur le revenu, idée qui révulsait jusqu'aux Montagnards respectueux de la propriété privée.

    Les pétitionnaires qui demandent une rue Robespierre à Paris reprennent donc une revendication classique des communistes ?

    En effet, mais sans l'assumer. Le PCF, du temps de sa puissance, réclamait une rue Robespierre à Paris (il y en a, et même une station de métro, dans les anciens bastions communistes) en se fondant sur son action, laquelle incluait la Terreur. Aujourd'hui, leurs épigones demandent une rue Robespierre en alléguant qu'il n'était pour rien dans la Terreur. C'est le paradoxe: ces pétitionnaires rabaissent le rôle historique de l'Incorruptible afin de le défendre. Ils le rapetissent pour le rendre plus présentable. En somme, c'est une réhabilitation de la Terreur qui n'ose pas se revendiquer comme telle, avec des arguments sommaires. Une sorte de Nuit Debout appliquée à l'interprétation de la Révolution.

    Sur le fond, Robespierre était-il responsable de la Terreur ?

    Robespierre est l'un des responsables, parmi d'autres, de la Terreur qui a débuté en 1793. A l'époque, d'autres (Fouché, Tallien, Barras), envoyés en mission en province, sont beaucoup plus directement responsables de massacres. En revanche, Robespierre est le principal responsable de la Terreur pendant la période qui va de l'exécution de Danton en avril 1794 à sa propre chute en juillet. La loi du 22 Prairial (10 juin 1794), la plus terroriste de la Révolution, est son œuvre et inaugure la Grande Terreur. Elle supprime les rares garanties procédurales encore accordées aux accusés. Et le tribunal révolutionnaire n'a qu'une alternative: l'acquittement ou la mort. Dès lors, la guillotine fonctionne à une cadence exponentielle. Jusqu'alors, les partisans de la Terreur l'avaient justifiée par les circonstances exceptionnelles (la nécessité de punir les ennemis intérieurs et extérieurs). A partir de Prairial, et par la volonté directe de Robespierre, la Terreur devient consubstantielle à la Révolution. La Terreur n'a plus d'objectif précis ni de fin assignée. Son objectif est de paralyser toute opposition, mais elle multiplie aussi les adversaires de Robespierre, qui ont peur pour leur tête. C'est une période où il n'y a plus ni lois ni règles. Le seul enjeu, pour les conventionnels, c'était de rester en vie.

    Diriez-vous que la Grande Terreur a été une expérience proto-totalitaire ?

    Oui, cette période a vu l'invention du phénomène idéologique tel qu'on le verra ensuite dans d'autres révolutions. Du reste, Lénine s'en est inspiré pour élaborer sa théorie de la conquête du pouvoir et de la terreur comme instrument au service de la révolution. Pour que l'hécatombe se transforme en un massacre sans exemple dans l'histoire, il ne manquait rien: il y avait une idéologie, une rhétorique du bouc émissaire, la paranoïa révolutionnaire, le culte du chef (l'Incorruptible), des comités, des tribunaux d'exception, un système de surveillance et de délation généralisé. Il ne manquait qu'une chose: le parti. Les jacobins, malgré leurs efforts, n'ont jamais réussi à former un parti homogène et centralisé. Heureusement. Ce qui fait le grand intérêt de Robespierre, c'est précisément la responsabilité, en grande partie, de la Terreur. Il incarne, d'une façon presque «chimiquement» pure, l'idée moderne de la révolution et de la table rase. 

    Grand historien de la Révolution française et de l'Empire, Patrice Gueniffey, ancien élève de François Furet, est directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS). Parmi ses ouvrages qui ont le plus marqué figure « La Politique de la Terreur. Essai sur la violence révolutionnaire, 1789-1794 » (Fayard, 2000) . Son dernier livre, « Bonaparte » (Gallimard, 862 p., 30€), a reçu le grand prix de la biographie historique 2013.

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    Guillaume Perrault

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Jean Sévillia : « Au lieu de créer une rue Robespierre à Paris, débaptisons les autres »

  • Toulon : Ce mercredi 27 juillet au Café Histoire, visite de l'église du port de Toulon

    Le Café Histoire de Toulon propose une visite commentée de l'église du port de Toulon, le mercredi 27 juillet 2016. Cette visite, sera conduite par Alain Vignal, agrégé et docteur en Histoire, membre de l'Académie du Var.

    A l'issue de cette visite gratuite, on pourra se procurer (au profit de la paroisse) la belle brochure d'Alain Vignal : Saint-François-de-Paule - L'Eglise du port de Toulon, Histoire et patrimoine, préfacée par l'abbé Fabrice Loiseau (24 pages).

    Ouverte à tous, la soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (participation aux frais) au Graal, Pub associatif des Missionnaires de la Miséricorde Divine.

    En plus de cette visite estivale, le recteur de la confrérie des Pénitents noirs de Toulon envisage de réaliser une seconde visite de cette même église lors de la journée du Patrimoine au mois de septembre 2016.

    La prochaine causerie du mercredi  28 septembre 2016 devant les Amis du Pub Le Graal, portera sur le thème : « Guerres au Proche Orient, russes et américains face à face ».  Elle sera animée par Antoine de  Lacoste.

    Le Graal, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

    Café Histoire deToulon Programme 2016 des causeries du Grall

     

  • Histoire • Michel De Jaeghere par Mathieu Bock-Côté : un historien méditatif vu du Québec

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    A quoi sert l'histoire ? s'interroge Michel De Jaeghere dans La Compagnie des ombres. Le sociologue québécois Mathieu Bock-Côté a lu le dernier essai du directeur du Figaro Histoire, une méditation autour de la permanence de l'homme à travers les siècles. Et il en tire lui-même une ample méditation d'où ni le legs de l'Histoire, ni le tragique de notre condition et de notre actualité ne sont absents. Mathieu Bock-Côté, parce qu'il nous paraît être, au sens de Baudelaire ou d'Edgar Poe, un antimoderne, nous est absolument proche.  LFAR 

     

    3222752275.jpgJournaliste de profession et historien de vocation, Michel De Jaeghere est une des plus belles plumes de la presse française. Auteur de nombreux ouvrages, parmi ceux-là, Enquête sur la christianophobie, La repentance, et plus récemment, du magistral Les derniers jours, qui revenait sur la chute de l'empire romain d'Occident, le directeur du Figaro-Histoire nous propose, avec La compagnie des ombres (éd. Belles Lettres, 2016), une méditation d'une érudition exceptionnelle sur un thème qui, manifestement, l'habite : à quoi sert l'histoire ? Au-delà de la simple passion encyclopédique qui pousse l'homme à accumuler les connaissances, que cherche-t-il en se tournant vers les époques passées, qu'elles soient très éloignées ou non dans le temps ? Qu'est-ce qui le pousse, inlassablement, vers des temps révolus qu'il ne connaîtra jamais que grâce au travail de son imagination ?

    Michel De Jaeghere nous souffle la réponse dès le début de l'ouvrage mais il y reviendra sur 400 pages : l'histoire nous « fait lever des ombres venues de la profondeur des âges pour nous faire partager les leçons tirées de la pratique de notre condition » et nous permet « d'enrichir nos âmes blessées au milieu des vivants par un fructueux colloque en compagnie des ombres » (p.18). Mais cela implique de reconnaître une chose : d'un siècle à l'autre, l'homme demeure le même, même si chaque époque ne cultive pas les mêmes passions ou les mêmes facettes de l'âme humaine. Il y a une telle chose que la permanence de l'homme, quoi qu'en pensent les modernes. L'histoire est un réservoir d'exemples : elle montre à l'humanité ses grandeurs et ses misères et l'homme d'État, quoi qu'on en pense, ne maîtrisera jamais l'art de gouverner s'il ne sait pas entretenir un riche dialogue avec ceux qui se sont posé des questions semblables aux siennes. Quant au philosophe, quelle sera la valeur de son œuvre, s'il s'imagine ne rien devoir à la grande enquête qu'il reprend à son tour ?

    Dans la première partie, consacrée à « la profondeur des âges », Michel De Jaeghere revient sur le monde antique, qu'il s'agisse de l'Égypte, du peuple juif, de la Grèce ou de Rome. Ces vieilles civilisations nous fascinent encore et on sait que Michel De Jaeghere a longuement médité sur le destin de la dernière, qu'on croyait éternelle et qui finalement, ne l'était pas. C'était longtemps la grande question des historiens : comment expliquer la grandeur et le déclin des civilisations ? Les choses humaines sont appelées à périr, même les plus belles, même si elles peuvent atteindre la relative immortalité qui vient avec leur remémoration. Autrement dit, à travers des formes historiques périssables, l'homme peut toucher certaines aspirations éternelles. Si une civilisation dure, nous dit-il, c'est parce qu'elle s'ouvre à certaines vérités éternelles qu'elle sait contempler. Cela, les Anciens le savaient, nous dit Michel De Jaeghere. Il n'en demeure pas moins qu'il y a là une réalité tragique : les hommes s'attachent à des réalités passagères, qu'ils voudraient immortaliser, et pour lesquelles ils sont prêts à donner leur vie, tout en sachant que le temps réduira à rien l'objet de leur sacrifice.

    La chute de Rome obsède les hommes depuis toujours et ils ne cessent de se tourner vers ses causes pour comprendre le sort qui attend la leur. Que se passe-t-il quand un empire ne parvient plus à défendre ses frontières et tolère que des peuples s'installent chez lui sans s'assimiler à la civilisation qu'ils rejoignent ? Michel De Jaeghere, à sa manière, renouvelle notre rapport aux invasions barbares. Les barbares avaient beau s'installer dans l'empire pour des raisons humanitaires, ils n'en demeuraient pas moins des envahisseurs. D'ailleurs, c'est un des charmes de ce livre : si à plusieurs reprises, en lisant un chapitre, on est frappé par la ressemblance entre une époque et une autre, jamais Michel De Jaeghere ne pousse la comparaison jusqu'à dissoudre la singularité de chacune : la permanence de la condition humaine n'est pas simplement l'éternel retour du même. Deux situations semblables ne sont pas deux situations identiques. L'homme tel que le peint Michel De Jaeghere est libre, même s'il n'est pas tout puissant. Il peut faire dévier le cours des événements : il y a un « prix à payer pour la défaillance des volontés humaines » (p.72). Si on étudiait encore la biographie des grands hommes, on le saurait. On ne se surprendra pas que Michel De Jaeghere nous y invite.

    Les civilisations meurent, mais d'autres naissent, comme le démontre éloquemment Michel De Jaeghere, dans la partie consacrée à « l'invention de l'Occident ». Évidemment, une civilisation naît dans la douleur, et par définition, pourrait-on dire, dans des temps sombres. La chute de Rome a créé les conditions d'un retour à la barbarie mais son souvenir a permis la naissance d'un nouveau monde, qui trouvera son « unité spirituelle » (p.124) dans le christianisme, notamment grâce à l'œuvre de Charlemagne. La leçon est forte : une civilisation qui ne s'ouvre pas à sa manière à la transcendance n'en est pas une. Un monde qui arrache ses racines et se ferme au ciel n'est pas un monde, mais un néant qui broie l'âme humaine. À plusieurs reprises, Michel De Jaeghere y revient : la civilisation européenne, et plus particulièrement, la nation française, sont indissociables de la religion chrétienne.

    L'histoire a longtemps été liée à l'art du gouvernement. Machiavel avait relu Tite-Live pour en tirer une philosophie politique faite d'exemples à méditer. La compagnie des ombres s'inscrit à cette école, principalement dans la section consacrée aux « grands siècles ». On sent une tristesse chez Michel De Jaeghere : en passant d'Aristote à Machiavel, la politique moderne aurait renoncé à la quête du bien commun pour devenir une pure technique de domination (p. 176-179). La modernité marque l'avènement de la rationalité instrumentale. Mais la cité risque alors de mutiler l'homme, en renonçant à l'élever, à cultiver sa meilleure part. Disons le autrement : la cité a quelque chose à voir avec l'âme humaine et le fait de former une communauté politique traversée par l'élan du bien commun permet à un groupe humain de se civiliser en profondeur. La philosophie politique de Michel De Jaeghere croise ici celle d'un Pierre Manent, qui demeure lui aussi attaché à une forme d'aristotélisme politique.

    De quelle manière gouverner les hommes ? En acceptant qu'ils ne sont ni anges, ni démons, et que la civilisation est d'abord une œuvre de refoulement de la barbarie. On aime chanter aujourd'hui les temps révolutionnaires : l'homme s'y serait régénéré en devenant maître de sa destinée. Après Soljenitsyne, Michel De Jaeghere nous met en garde contre cette illusion en revenant notamment sur les pages les plus sombres de la Révolution française : lorsqu'on fait tomber les digues qui contenaient les passions humaines les plus brutales et que le « fond de barbarie remonte » (p.221) au cœur de la cité. L'homme décivilisé n'est pas joyeusement spontané mais terriblement brutal. En fait, délivré de la culture, il s'ensauvage. Et il arrive aussi que le mal radical surgisse dans l'histoire, broie les hommes et pulvérise les peuples. Le vingtième siècle fut un siècle diabolique, qui a dévoré l'homme, le nazisme et le communisme étant chacun monstrueux et meurtriers.

    Historien méditatif, Michel De Jaeghere, disions-nous. On pourrait aussi dire de l'histoire méditative qu'il s'agit d'une histoire philosophique, qui entend retenir quelques leçons. J'en retiens une particulièrement : une cité n'en est pas vraiment une si elle ne se présente pas comme la gardienne de quelque chose de plus grand qu'elle, si elle ne cherche pas à exprimer une culture touchant aux aspirations fondamentales de l'âme humaine. Il nous parle ainsi de « l'incroyable capacité de résistance que peut avoir la culture lorsqu'elle est enracinée dans l'âme d'un peuple, lorsqu'elle est parvenue à une maturité qui lui donne d'atteindre à l'expression de la beauté avec une efficacité singulière » (p.29). Un peuple peut mourir politiquement. Il pourra renaître s'il n'a pas renié son âme, nous dit Michel De Jaeghere, en prenant l'exemple du peuple juif, qui a survécu à sa disparition politique et à sa dispersion il y a deux mille ans en se consacrant « à l'étude de la Torah, à l'observation des commandements et au recueil de la tradition orale, afin de maintenir la pérennité de la culture juive à travers les siècles » (p.83).

    Michel De Jaeghere comprend bien que l'homme ne comprendra jamais parfaitement le monde dans lequel il vit, que celui-ci n'est pas et ne sera jamais transparent. Le rationalisme militant des modernes prétend expliquer le monde mais l'assèche. Ils ont oublié la sagesse des Grecs qui « avaient compris que le mystère de la condition humaine laissait place à des questions auxquelles la réponse ne pouvait être donnée que sous le voile du mythe » (p.35). Que serait le travail de l'historien sans l'art de la métaphore, sans l'art du récit ? Il n'y a pas de transparence absolue du social, et une société n'est pas qu'un contrat rationnel à généraliser à l'ensemble des rapports sociaux. Son origine demeure toujours un peu mystérieuse, ce qui explique peut-être qu'on puisse toujours y revenir pour chercher à la comprendre et y trouver quelque inspiration.

    Le crépuscule des ombres est un livre splendide qui invite à considérer l'homme dans sa grandeur propre, en ne cherchant plus à le réduire à ses petits travers quotidiens. C'est un grand bonheur que d'admirer ceux qui sont dignes d'admiration. En creux, on y retrouvera aussi une critique aussi sévère que nécessaire de la stupide ingratitude des modernes, qui se croient appelés à dissoudre le monde pour le recommencer à leurs conditions et le formater idéologiquement. La modernité laissée à elle-même veut abolir l'ancienne humanité pour en faire naître une autre, délivrée de ses vieilles entraves, à partir du vide. En cela, il y a une barbarie moderne qui s'alimente d'un fantasme d'autoengendrement qui pousse l'homme à détruire l'héritage. Il ne s'agit pas, dès lors, de se tourner vers le passé pour se réfugier dans un musée, mais pour découvrir les invariants, les permanences, et peut-être surtout, les questions existentielles que l'homme ne peut esquiver sans finalement se déshumaniser. 

    « De quelle manière gouverner les hommes ? En acceptant qu'ils ne sont ni anges, ni démons, et que la civilisation est d'abord une œuvre de refoulement de la barbarie. »

    Michel De Jaeghere, La Compagnie des ombres. À quoi sert l'histoire?, éd. Les Belles Lettres, 2016. 

    Mathieu Bock-Côté 

    XVM7713ddbc-9f4e-11e6-abb9-e8c5dc8d0059-120x186.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Son dernier livre, Le multiculturalisme comme religion politique, vient de paraître aux éditions du Cerf.

  • Café Histoire de Toulon le 30 novembre : « Le Peuple-roi est nu; ou les français déshabillés »

     

    Le peuple-roi est nu ou les français déshabillés, causerie inspirée de Saint-Thomas d'Aquin, Jean de Terrevermeille, à propos de l'habit politique et de la force, dans la société française contemporaine. Il convient de conserver la métaphore de l'habit plutôt que de garder le latin habitus dont la traduction par « habitude» trahit l'idée de qualité, de disposition dans la quelle s'enracine la croissance de la vertu. En effet, à chaque sport correspond un vêtement technique, il en est de même pour l'âme, à chaque mouvement intellectuel ou moral, correspond un habit. Les usages de la république ont dépouillé les Français de l'habit politique... La doctrine sociale de l'Eglise ne leur permet pas de remettre fondamentalement en cause ces usages dont ils s'ingénient uniquement à panser les coups mortels, dans les domaines de l'éducation, de la bio-éthique, du travail, de la famille... La conséquence en est un affaiblissement général du corps social ou politique. 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com